Pluie
Elections légisatives. Voté comme d’habitude. Beï non : ne trouvait pas.
Succès UNR : Reynaud, Mendès France battus.
Catégorie : 1962
20 novembre 1962
Train de Calais à 8 h 09.
« The Maid of Orleans ». Traversée calme. Victoria 15 h.
Neige. Au Daily Express, vu Lemoine, correspondant de PM. Suis venu pour Dickens. Le ciel est d’accord.
Lu B.Russell « Ma conception du monde ».
21 novembre 1962
Achats pipes.
Déjeuner au Strand. Fait le tour du Londres de Dickens avec le photographe Rodger (auteur du reportage à paraître). Tamise, prison, Southwark cathédrale, marché aux poissons.
Dîné avec Lemoine et sa femme dans un restaurant français de Knightsbridge
22 novembre 1962
Froid vif et sec sur le Strand. Visite de la maison de Dickens, Doughty street. Rien de bien remarquable. Très ennuyeux, même.
Rentre demain, papier à faire sur Jeff qui sera élu à l’Académie aujourd’hui ou demain.
19 h 30 bière (bitter) au pub de l’Express avec les Lemoine et des confrères anglais. Puis, restaurant El Cabano, un endroit insensé avec des inscriptions, menus en latin, serveurs en péplum, senators only etc…
23 novembre 1962
« Shopping » encore. Au Daily Express. Déjeuner et train.
Mer calme malgré le temps froid et brumeux.
A.P.ris à 22 h 30.
Lettre de Monod – avec le programme du Grand Tchou. Ils cessent le 2 décembre.
25 novembre 1962
Voté pour le ballottage. En revenant, rencontré Le Tac au Balto, frais, pimpant, et tout à fait confiant. Parlé du journal.
Coup de fil de Kessel, confirmation pour mercredi. Vendredi, il se retire de la circulation pour soigner ses amibes (à l’emétine , ce qui est dur). Mais, le plus dur, dit-il – et il ne l’a dit à personne – c’est de n’avoir pu, quatre mois durant, écrire un mot, une ligne.
Papier Dickens. Ecouté resultat élection en écrivant.
28 novembre 1962
Vu Jeff chez lui – et Michèle maigre, nerveuse mais débordante de joie. Après, avec lui, à la Ferronière. Parlé de l’Académie (épisode indécent de Gaxotte faisant campagne contre le juif qu’il est) et des souvenirs. Propose ma quote part au sabre.
Lu Locus Solus.
29 novembre 1962
Reçu lettres de TQM – effarés d’avoir à payer 12 000 F de droits et 14 %. Me demande d’intervenir.
Chez Danielle : pas de nouvelles de Dante ; Lallier l’opérateur rentré pour cause d’incompatibilité. Ulrich toujours inquiet. Elle téléphonera demain à la Société des auteurs rue Ballu pour faire diminuer les droits à payer par le TQM.
Puis, chez Otero, grande soirée. Anne Philipe, les Vellay et leur fille (Dominique !), et des Venezueliens, plus Alejo Carpentier, un peu trop bien causant à mon goût, et complaisant. Ca n’accrochait pas. Otero nous fait voir les tableaux de Mercedes Pardo – que nous louons. Je sais ce qui va se passer.
30 novembre 1962
Rentré à 2 h avec un tableau de Mercedes (107 sur 74).
Revu avec Henriette Chandet son papier. J’espère qu’il passera.
Téléphoné à Monod au TQM, lui explique qu’on va intervenir rue Ballu. Gautier, me dit-il, a vu la pièce : il était de marbre. Lemarchand a dissocié pièce et représentation pour louer celle-ci. Sarraute à fond contre. Dans le Figaro, le papier de Gautier : un éreintage sans génie.
2 décembre 1962
Et une fois de plus, aux roaring forties !
Soleil, ciel bleu – mais une fatigue qui me quitte de moins en moins volontiers.
Béi et Ariane m’offrent une cravate noire. Pas de symbole: ce sont toujours les seules que je mette.
Un peu de mélancolie.
J’ai travaillé à la nouvelle (les Prétendants). Ca m’a remis d’aplomb. Evidemment, c’est là ma, la vérité.