Interrogatoire Jaccoud. Il ergote, dispute, tâche de sauver la face.
Fin de l’insurrection à Alger. Ils se sont rendus. Ortiz a fui.
L’après-midi, Beï assiste au procès, après, on parle avec Floriot. Encore une lettre d’engueulade.
Catégorie : février 1960
2 février 1960
Plaidoirie partie civile (Me Martie) et réquisitoire du Procureur Cornu (ce gros malotru prend à partie « certains journalistes » . Plaidoirie de Dupont-Willemin. Dîner avec Géry à Chambourg (entrecôte aux herbes et tarte au fromage).
3 février 1960
Très beau plaidoyer de Me Nicolet – et à 11 h commencement de Floriot – qui recommence à 15 h et se termine à 19 h 30 ! Très long, trop long mais du grand Floriot. À dîner, altercation avec un Français qui déblatère sur la France, exalte l’Allemagne… Beï folle de rage.
4 février 1960
Dernière audience. Déclaration d’innocence de Jaccoud, dressé devant son fauteuil. 2 h 30 de délibération : coupable. Discussion sur la peine. Il dit : « Je ne suis pas coupable ». Nouvelle délibération : 7 ans de réclusion. Rentré, fait mon papier, téléphoné. Le correspondant du Monde me dit que bien des gens sont convaincus que je suis un Genevois, masqué sous un pseudo ; que seul un Genevois pouvait comprendre aussi bien la ville – et que les «erreurs de fait » ne sont « que du brouillard artificiel ». Fatigue et anxiété : les Assises.
6 février 1960
Au journal, vu Gaston. Coup de fil de Dante : on va commencer les essais d’acteurs (Reggiani ne « vaut pas un sou » ; les producteurs n’en veulent pas, question de J.L. Trintignant – mais maintenant c’est un industriel qui mettrait en outre 35 millions de francs légers dans l’affaire).
7 février 1960
Dante rue Custine. Ensemble, fourbissons une bande dessinée sur le thème d’un brave cow-boy de la montagne, qui sort de l’écran pour intervenir dans la vie.
8 février 1960
Mille besognes m’absorbent : le film, le papier Jaccoud, le procès P.L., la convocation chez le bâtonnier… Menant, très déprimé : il est sur la touche depuis 3 mois. Jean Merlin m’explique que c’est parce que G.B. ne veut pas se fatiguer à lutter contre lui (parce que Menant râle). Je le dis à Menant. On verra.
9 février 1960
Téléphone Stibbe : l’ordonnance rendue en ma faveur.
10 février 1960
Vu Floriot chez lui, avenue Hoche . Le va-et-vient continu. Whisky, sort de sous son classeur les photos de Linda nue. Il doit les montrer à tout le monde. Je sors convaincu de la culpabilité de Jaccoud.
11 février 1960
15 h chez Mme Ulrich où je trouve Dante et Larry en train de « découper ». Emporté le scénario modifié (et bien modifié). À 18 h chez Hérissé, du Conseil de l’ordre, chargé d’instruire ma plainte contre Levinson. Assez désagréable froideur, m’a-t-il semblé. Nouvelle TV chez nous. La 3e.