Ciné : « Je t’aime, je t’aime », de Resnais. Pas passionnant.
Grande manifestation étudiante. Emeutes toute la nuit. 10 000 étudiants. On parlait de « groupuscules », de « meneurs » ! Ils échappent à tous les partis – signe des temps.
Catégorie : mai 1968
Train pour Avignon. Garofalo viendra par avion demain.
Avignon 6 h 12. Attente au buffet. R.V. P.Boulez à 7 h 34. En voiture vers St-Michel, par Forcalquier. Soleil un peu.La Maison. Le lieu de la future maison.
Ma chambre. Lecture. Arrivée à 1 h de Garofalo.Déjeuner.
Photos (sauf à sa table de travail) puis campagne. Vers 6h, à Forcalquier: le cimetière, la ville vieille.
Dîner. Feu de bois. Ses derniers enregistrements : l’Oiseau de feu, Bartok, Mahler, Varèse.
Carte à Dubois.
Coucher 11h
Réveillé par le coucou. Allé sur le chemin : le berger .
Parti avec Boulez, Garofalo, plus tard. Je conduis la Wolkswagen, Petrus, la Mercedes. Marignane : attente de son impresario qui arrive de Londres avec 2 autres personnes, dont un M. Fleischmann. Ils retournent dans les voitures à St Michel.
Déjeuner à la gare. Train 14 h 10.
A l’arrivée, impossible de prendre la rive gauche : les flics déviaient la circulation sur le pont Henri-IV. Les étudiants ont construit des barricades au Quartier latin.
Au journal. Eu envie d’aller au quartier voir- puis.
Emeutes dans la nuit. Des centaines de blessés, etc…
Allé là-bas vers 10 h. Rues dépavées, voitures incendiées, des flics partout. Petits meetings, cortège des agrégatifs en grève, sit in…
Chez Georges, radieux : il était dans le coup vers 2 h ; D. G. et son fils sont restés jusqu’au bout sur les barricades. Georges et moi, ensuite, sur le boulevard, rue Royer-Collard, Soufflot, Gay-Lussac.
Ariane parle sans cesse des étudiants, m’interroge. A son lycée, ils ont manifesté « en faisant du tapage » en classe.
Pompidou, hier soir, a fait un discours, 3 h après son arrivée à Orly (de Kaboul). Le gouvernement recule : libération des étudiants, ouverture de la Sorbonne. etc…
Journée ensoleillée.
Rentrés à 4 h de la Route. Grande manifestation étudiants – travailleurs de la République à Denfert. A.P., les snobs y sont allés. Grève générale. On parle peu des négociations américano-vietnamiennes commencées aujourd’hui.
Chaleur
Vu chez Georges, Lentin (Nouvel Obs) pour K.G.
Le matin, B Privat de Grasset (sur le paiement des traductions de documents)
A 9 h 30, Sorbonne, les affiches, une discussion dans un amphi, la cour.
Les étudiants ont occupé hier soir le théâtre de France. Grèves, occupation d’usines.
Passé 2h aux archives de France dans les rayons et la poussière.
Papier sur les étoiles et les autres mondes.
A la TV, table ronde aux informations de 20 h, entre 3 journalistes (Ferniot, Bossi – Fig. – Charpy) et 3 étudiants Cohn-Bendit, Geismar et Sauvageot. Le plus étincelant : Cohn-Bendit qui écrase.
Déjeuner chez Georges. Après, à l’Odéon dans le meeting ininterrompu : salle bourrée, discussions en désordre. Incident avec un voisin derrière moi, obligé de faire taire (un provocateur ou un policier).
Journal. Billancourt : drapeau rouge sur le toit, ouvriers, le cortège des étudiants : les murs ne sont pas tombés. Dîné chez Georges. Odéon. Impossible d’entrer. Sorbonne, grand amphi. La CGT reprend en mains. 3, rue Michelet : les comédiens (Barrault s’expliquant. Vu Delphine Seyrig).