Cdf de JJ sur 3,1416. Laudations et critiques.
Catégorie : 1970
19 février 1970
« L’Infâme » démoli dans France-Soir (Dutourd), en attendant, demain, l’inévitable chef-d’œuvre de Gautier.
Le Figaro (les rédacteurs) gagnent leur procès contre Prouvost.
A déjeuner, Bernard Saby tout seul. Très bien physique et moral. Sort d’une dépression. On lui a fait des « électronarcoses ». Ne parle que de son chinois (salaire 220 F par mois !) qui a changé sa vie spirituelle. Peinture ? De temps en temps. Pense que l’abondance est idiote. On ne peut pas avoir de génie 8 h d’affilée par jour. Il n’y a qu’à regarder les grands rassemblements d’œuvres d’un peintre (Delacroix, les Vélasquez du Prado, même les 200 tableaux de Klee à Paris ces jours derniers)…
Boulez ? Le chef d’orchestre ne l’intéresse pas. Le compositeur n’existe plus. Seul Stockhausen qui est fou a quelque chose qui explose de temps en temps. Stéphane est maoïste : « On n’a rien d’autre à lui proposer. On laisse faire ». Il lui reste 2 ou 3 tableaux à vendre. Sur Boulez : « Le ravélisme !… Cette peur du ridicule, si française qui le fait se tenir dans le modéré… »
L’article de Cau sur Pompidou dans PM. Cau, l’élève de Sartre, le disciple, voilà ce qu’il a donné. Ça juge le maître (du point de vue de sa lucidité – de l’intuition).
Avec B. vu « l’Infâme » (théâtre Montparnasse). Pas très convaincant. Vu J. Bouise.
20 février 1970
Chateauneu inquiet: pas eu de papier à faire depuis 3 semaines. S’imagine que c’est parce qu’il a eu le prix Vaillant-couturier. Le rmets d’aplomb.
Cdf de Sylvain : Gatti lui a téléphoné. Voudrait me voir dans une semaine à Strasbourg pour travailler sur Manouchian. D’accord. Cdf de J.J. Envoyé 3,1416 à Saint-Étienne.
23 février 1970
Photocopié 3,1416 en dix exemplaires supplémentaires.
Castans: je te donne 1 autre bureau au 4é avec Chato et Menant.
24 février 1970
Avec O. Merlin, vu Parinaud à RTL pour une émission sur K.G. Demain, Cartier pour la même chose.
Cdf d’un ami de Kateb qui cherche de l’argent pour un film. Me dit qu’il demandera à Kateb de confirmer. Ont besoin d’assez peu (1 000 F).
25 février 1970
Cdf de Kateb, retiré depuis deux ans dans un village de l’Oise (santé). Retravaille une pièce sur le Vietnam, donnée au Seuil. Pense que Goustine est un crétin et un salaud.
Cdf de Djema, l’ami à qui je promets 800 pour demain.
3 h 30 chez Cartier, av. Maréchal-Maunoury. Tableaux abstraits (dont un de sa femme) ; garçon en veste blanche (valet ?). Là aussi, O. Merlin et Parinaud. Enregistrement de la rencontre Cartier-K.G. Parinaud me ramène à PM. Panne de courant.
26 février 1970
R.V. Grasset avec J.C. Fasquelle. Leur « lecteur » de l’Express est désolé : c’est touffu, brut (ou abrupt ?). Je l’aurais parié. Finalement, décision de le faire quand même pour mai. Ramené le manuscrit. Laissé 3,1416 à lire.
Avec B., « Les Damnés » de Visconti. Beaucoup de monde. Très prenant dans la répulsion.
Lecture de « Moïse et le Monothéisme » de Freud.
28 février 1970
Cdf 10 h 30 d’A. Stil. Me demande l’adresse de J.-A. Penent qui a écrit quelque chose dans « Combat » sur son livre. Lui dit de téléphoner au « Balzart », son QG. Lui dis aussi que Penent m’a consulté, pendant le procès Guérini, sur l’opportunité de publier ou non un article sur lui (le risque de le gêner politiquement). Stil : Aucune importance ». Puis : « Savez-vous que je ne fais plus partie du Comité central ? Moitié avec mon accord, ils ne m’ont pas réélu ».
14 h : La Route. 15 h Dante avec Sylvain. Travaillé jusqu’à 21 h sur le Manouchian (justification du rôle de Volonte as Fontanot). Dante et Sylvain s’en vont à 21 h.
Temps clair.
Dante et Sylvain de retour à 10 h. Travaillé jusqu’à 7 h avec pauses (déjeuner, TV…). Fini le plan de Manouchian, modifié. Demain, mise au point du scénario destiné aux producteurs français, allemands et italiens.
Dante et Sylvain à la maison. Pot-au-feu ! Travail. Fini à 6 h.
Cdf de Castans (qui voudrait avoir un papier pour PM sur n’importe quoi).