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1959 carnets octobre 1959

26 octobre 1959

Stuttgart 6 h. Visite rapide. Munich, brasserie Hofbrau où Hitler a fait ses débuts : un tableau flamand de fumée, de rires, d’hommes au coude à coude, ivres, buvant la bière. Avant, à Dachau par le train, sur la voie que parcouraient les wagons de la mort. Personne ne savait où c’était. Un homme de la gare de Munich : Je ne sais pas, je n’y étais pas. Le crématoire, les tombes de cendres – ne pas toucher au gazon. Les baraques, le mur à barbelés, les miradors – on a reconstruit les baraques en dur pour les réfugiés de l’Est : la rue de la Liberté court au milieu.
Train de Venise. W.L.

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27 octobre 1959

Venise 10 h. Au cinéma : Le Général della Rovere de Rossellini (il y a des idées qui nous ont déjà servi pour l’Enclos : les graffiti). Téléphoné à Paris. Dante parti pour l’Italie, avec son gosse – dans la famille d’Alessandria.

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28 octobre 1959

Pluie, sur la place Saint-Marc l’eau et les passerelles. Et malgré tout, les pigeons et les photos. Et les Allemands qui viennent ici manger leur goulasch et leurs Würstel… Le soir, pour passer de la place à l’horloge, transporté à brouette par un passeur botté.

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29 octobre 1959

Saint-Marc complètement inondé – 1 mètre par endroits : les gosses assis sur les chaises, les vieilles levant leur jupe, les brouettes, les photographes en bottes et les pigeons désorientés. On me préparait un « maccheroni alla alolo » (petit réchaud, beurre, crème fromage, saucisson, etc.) et je pensais : « Tu es là, tu manges cela et tu vas mourir douloureusement ». Train de Paris 18 h.

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30 octobre 1959

Bernard au bout du fil : il va revoir le Crapaud pour la 4e fois. Quelque chose ne va pas. Je dis que c’est l’acteur. Au Seuil, Chris, Cayrol consternés, paraît-il, et voulant demander une ligne à Michaux. Ce que Bernard ne souhaite pas. Pas de pétition pour la poésie. Je lui dis qu’il n’y a rien d’étonnant dans ce qui arrive au « Gros » : le contraire, le triomphe n’arrive jamais qu’à Edmond Rostand. Je lui dis qu’il aurait mieux valu que Vilar prenne tout le risque en choisissant une grande pièce de Gatti plutôt que le Crapaud – puisque le résultat n’aurait pas été pire…

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31 octobre 1959

Le massacre continue : France Observateur, Lettres françaises, l’Huma, le Figaro littéraire – avec des nuances diverses.