Catégorie : janvier 1960

Rentré 8 h. Journal : demandé billets pour retourner à Genève demain.

À Alger, d’après les nouvelles de 19 h 15, la guerre civile entre les fascistes et ultras et les policiers et militaires. En allant prendre mon train pour Genève, regardé Paris : très calme.

Genève. Procès.

La campagne contre Match se poursuit dans les journaux genevois. Je réponds par plusieurs lettres (J. de Genève, la Tribune de Genève, la Suisse). Beï à Genève. Dîner le soir Gery et Marlyse Schoeffer (de France-Soir), les Tesseyre et nous.
À Alger, on n’a pas encore liquidé l’insurrection des ultras.

Procès. Jaccoud en mauvaise posture devant les experts. Menant réclame ma signature pour une adresse envoyée à de Gaulle par l’Association des GRF. Je la donne. Challe et Delouvrier partent d’Alger sur l’ordre de de Gaulle. Il semble que l’armée soit très travaillée par les ultras.

Fait l’adresse à de Gaulle, signée par tous – sauf Coquet (par principe, dit-il), Roger Perrier (par anarchisme), et Brigneau (par fascisme). Porté à la poste.
Discours de de Gaulle : très ferme.

Lettre anonyme : des étudiants brûlent P.M. place de Molard.
On a l’impression que, à Alger, l’insurrection se démantibule. Le Dr Lefèvre, un ultra, parle avec des trémolos « de ce nouveau Budapest » et invoque Notre Dame – ce qui est bien dans la tradition franquiste.

Alger ne cède pas encore : Ortiz invite les Algérois autour du « camp retranché », à assister à la messe, à communier sur les barricades. Toujours le St Esprit bénissant la pire réaction fasciste. L’armée semble hésiter. Les syndicats unis avec de Gaulle. Un genevois excité et à demi ivre, dit le garçon, est venu hier soir me réclamer pour me casser la figure. On l’a aiguillé sur la chambre de Géry. Puis, la police est venue.