Mercredi 4 décembre 1963

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Dante, hier, me fait faux bond au déjeuner. Il ne s’était pas réveillé. Aujourd’hui, il devait me rappeler pour qu’on aille ensemble au concert du Domaine musical. Aucune nouvelle. Je rapproche cela du fait que, durant son récent voyage à Cuba, il ne m’a pas écrit un mot. Une amitié pareille à un vieux cousin ! S’ils n’écrivent pas, c’est qu’il n’avait rien à dire. S’il ne se réveille pas, c’est que le R.V. n’est pas urgent. Et s’il oublie, c’est que ce qu’il avait à se rappeler n’en valait pas la peine. De ma part, l’amitié a toujours été peu exigeante, souple, indulgente. Peut-être eût-il mieux valu que je paraisse lui attacher un plus haut prix : la crainte de blesser mon éventuelle susceptibilité m’aurait évité ces indifférences. (Raisonnement fautif, pour ne pas dire idiot ! Les apparences ne sont pas ce qui compte.)