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1972

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1972

Gris. brouillardeux.
Une année sans fumer.
Mort de Maurice Chevalier.

5 janvier 1972

Avec Béi, parti pour Grasse.
Route agréable, sèche. Pas de vent.
Nouveaux hôtes remplaçant Bee Van Laer: les Ardisson.
On est les seuls vacanciers.

6 janvier 1972

Gris et doux.
Chateauneu au téléphone: « Embrasse ton manuscrit de ma part ».

7 janvier 1972

Temps plus clair.
Répondu à une longue lettre assez pathétique de Kristo.
Soleil tout l’aprems.
Commencé à trier dans « Mayday »

10 janvier 1972

Au dîner, Mme Ardisson, très mondaine: « Je suis la dernière fasciste. Ces gens-là, tout de même, avaient le culte de la beauté… Les autres sont des têtards. » Violente réplique de ma part. Elle continue ses propos racistes. Le ton monte. Départ plutôt sec. Envisage avec B. de quitter le Couloubrier après-demain.

11 janvier 1972

Décidé de ne pas déjeuner ni diner.
Partis à Menton. Visite à Caillaud, av. Thiers dans son agence (me donne un tableau de Saby, en garantie de ce que je lui ai prêté il y a déjà deux ou trois ans). Au retour, vu à Nice hôtel Atlantic Poggioli, toujours inquiet de sa santé. De là, à Cannes pour y voir Bee Vanlaer (son ex-mari s’y trouvait). Raconte l’incident. Elle avait reçu un cdf d’Ardisson lui demandant un rendez-vous sans savoir de quoi il s’agissait.
Diner sur le port au « Malassis ».
En rentrant, lettre de Suzanne Ardisson, qui « compte sur nous pour le dîner ».
( Bee Vanlaer: Saïda la servante algérienne ne veut pas rester « avec cette femme-là ».)

12 janvier 1972

Déjeuner seuls au Couloubrier, les Ardisson chez Bee Vanlaer.
Ensuite, levé le camp.
A la Seyne. Pluie presque tout le long de la route.

14 janvier 1972

Partis à 7 h 15 de La Seyne par la nuit et la pluie- laquelle n’a pas cessé pendant 400km.
Suite à un accident, dérouté hors de l’autoroute à 35 km de Paris: 2h pour les faire.
Cdf de JL Pays : Dante fait une lecture ce soir de « Rosa » à Montreuil. Veut me voir avant de repartir ces jours-ci.

15 janvier 1972

Journal : lettre d’excuses (inadéquates) d’Ardisson.
Téléphoné à Dante chez Gonzalez. Me rappellera.

17 janvier 1972

Pluie
Lettre de Maubout ,avec une lettre de l’agence Tass pour Vial (renseignements sur 3,14).
Vu Dante à 9 h 30 av. Leclerc. Il repart pour Berlin. 1) Manouchian est remis « sine die » (le Centre de cinéma exige des dépôts de garantie !). 2) Le groupe suisse « Rencontre » est prêt à lui commander « Durruti » (film). 3) Il va donner pendant un mois des cours sur le « Strasser Theater » à l’université technique de Berlin. 4) Il parlera à Renate Voss de 3,14.
Cdf de S.Delattre : la traduction allemande de « L’Espion » est arrivée. Cdf à Karine qui lira le texte.
S.Delattre me dit que R.Desmaison a « fait son sac » pour les Jorasses au grand desespoir de

18 janvier 1972

Ciné avec Béi et Ariane: « le jardin des Finzi-Contini » de de Sica. Moyen.
Visite le soir de Krysto. Parlé de littérature et de politique. (écrire pour le peuple et n’être pas lu etc…)

20 janvier 1972

Lecture de « Célébration hassidique » d’Elie Wiesel. Le vois demain à déjeuner.

21 janvier 1972

Madison 12 h 30. Pris Wiesel (sortant d’une interview à l’ORTF). A pied à l’Alsace. Déjeuner. Me renouvelle son admiration pour cette « œuvre de poète (l’Espion) qui durera au-delà du personnage inspirant. Lui ai remis 3,14. Propose d’essayer de faire éditer l’Espion en pocket book. Parlé des hassidim, des commmunautés de Lorraine « anti-polaks », de von Braun…

24 janvier 1972

Carte de Kateb.
En cherchant le texte de Hitler sur le secret dans le procès de Nuremberg, tombé sur la relation allemande du combat au maquis où Théo est tombé (vol. 37, journal de guerre du 588e EM principal).
Desmaison parti pour la face nord des Jorasses avec Bertone, un italien, et Michel Claret son beau fils.
Reçu épreuves « Espion ».

25 janvier 1972

Lettre Bitterli sur 3,14. Envoyé à Dante faute de pouvoir prendre une décision.
Desmaison contraint de redescendre à cause de la neige. Je comptais y aller demain.

26 janvier 1972

Epreuves « Espion » chez Karine. Lettre à l’éditeur allemand.

28 janvier 1972

Visite de Saby au journal. Prêté 1 700. Me dit, à propos de Dante professeur à Berlin : « Il finira doyen ».

30 janvier 1972

Froid: -2°
Neige un peu
Toute la matinée, plongé dans le Talmud.

31 janvier 1972

Vendu la R 16 : 3 800.

1er février 1972

Grève de la presse : pas de journaux (cause : fin de Paris-Jour, journalistes licenciés un peu partout : France-Soir, etc.). Anniversaire mort de Théo.

2 février 1972

Vu Gaston. M’annonce que les 7 de l’Express (Imbert, etc.) quittent PM pour Hachette.

3 février 1972

Journal. L’affaire Imbert. Les incertitudes pour Match. Vu G.B. dans son bureau. Parlé du journal, de J.P., du complot de J. Farran et E. pour s’assurer l’héritage…
Tel Harlan Rome. RV samedi Paris

7 février 1972

Vu Harlan. Remis les épreuves.
Chateauneu me dit que Castans – joyeux du départ de Imbert – a offert le champagne…
Conversations Marnier, Chateauneu, Damamme ; on ne parle que des impôts de Chaban, de la mort d’un petit contribuable (désespéré par l’inspecteur auquel s’adressait le 1er ministre justement).

8 février 1972

Cdf Harlan. La lecture de Gerstein finalement le satisfait – sauf quelques points de détail.
Rencontré devant PM Marcel Persner, ancien du palais et de Paris presse. A une agence. Toujours égal à lui même. Le Sage. Grand plaisir de le voir et de parler autour d’un verre à la Ferronière.

9 février 1972

Déjeuner Fougerol (enceinte de 7 mois) au chinois. Parlé de son travail…
Visite de J. Michaud partant pour Munich voir H.C. Blech. Lui donne 3,14 à lui porter.
Lettre au courrier de PM d’un Gerstein sud-américain qui veut retrouver les G. allemands.
Télépnoné à St Etienne. Eu Maubant. Pas de nouvelles de l’option prise par le Théâtre National de Belgique.
Un verre avec Margueritte de « Parents ».
Revu à la TV le cuirassé Potemkine.

11 février 1972

Lu « Journal de guerre 14-18 » de Henri Désagneaux. Trés bon.
Pluie

13 février 1972

Pluie toute la journée.
Avec B. et A. à 20 h à la Cartoucherie de Vincennes : le « Bread and Pupett theater ». Peu séduit. Des idées simples qui n’arrivent pas à se faire jour. On cherche le sens – et le trouver ne procure pas d’extase.
Rencontré à la sortie Le Bolduc, son fils Xavier et Monique. Bu un thé dans le bois.

14 février 1972

8 h 30 chez Harlan. Je le trouve couché, l’oreiller taché de sang. Crise d’hémophilie. Ca va mieux, me dit-il. Il insiste pour que l’on révise la traduction.
Visite de Maria (Rapinette). Avec elle à Saint-Lazare : vu les vendeurs de S.R. pour l’adresse du S.R. central (visite bidonville). Me donnent un journal. Relu l’histoire d’une vieille dame qui résiste à l’expulsion. Idée de pièce vers 21 h. Pas trop dormi. Ebauché la pièce.

15 février 1972

Continué sur le projet de pièce.
Ecrit Mack (Villeurbanne). Puis dossiers PM
Téléphoné à Harlan.
PM: Vu Penent. Parlé de la pièce. Longue conversation: trés émouvante. Déj à la pizza avec lui.
De là chez Harlan puis chez prof. Thibault à l’Hôtel Dieu. Laissé T.H à l’Odéon.

17 février 1972

Déjeuner chez Georges avec Kristo, Pays, Utta Bitterli. Parlé de Blech, etc.
Ecrit pour les bidonvilles (n° donné par le Secours rouge).

18 février 1972

Déjeuner avec Béi et Fougerol à la pizza. Conseils de F à B pour des dessins de tisuus, foulards… Elle donnera ses filières.
Cdf Auclair pour une entrevue avec ses étudiants après Pâques.

21 février 1972

Fini le Makno.
Pluie
Papier à faire sur Mao (Nixon est en visite à Pékin).
Travailloté jusqu’à 23h.

23 février 1972

A déjeuner chez Georges avec Béi, Karine et Th. Harlan.

Travaillé Mao. (6 feuillets à faire)

25 février 1972

Trés belle journée. Soleil
L’apréms pas bougé: Visite de Damamme, ulcéré d’une trahison professionnelle à PM (J.P. Chaigneau). Décidé d’intervenir.

26 février 1972

Beau temps.
Avec A et B, par le RER jusqu’au Parc de Saint-Maur. De là à pied (4 kilomètres) pour gagner la Maison des jeunes et de la culture de Saint-Maur. Pièce de Kateb en arabe : « Mohammed, fais ta valise » (un guide en français). Très drôle. La salle, populaire, arabe, immigrée, est en transes. Parlé avec Kateb. Reconduits par Cl. Olivier à la maison.

28 février 1972

Journal.
Avec Penent et A., manif de protestation contre la mort de P. Overney, tué devant chez Renault par un flic intérieur. Grande foule. Très pacifique. De Charonne à la gare de l’Est, puis déviation sur la droite. Métro gratuit, un conducteur arrête son convoi, poing Brandi. Slogans anti PC. 30 000 personnes. Rentrés vers 9 h.

29 février 1972

Journal. Chez Hélène Châtelain qui m’emmène chez les squatters rue Jacquier, puis faire du porte-à-porte chez les gens : porte claquée, bon accueil ou tiède. Déjeuner avec elle dans le quartier. Quelques idées pour la pièce. Dante est en DDR pour y travailler avec des colombiens sur un film (Camilo Torres).
Hélène était à la manif. Rapinat et Maria aussi. Peu de commentaires dans les journaux – qui relèvent pourtant, même l’Huma, le nombre des participants, les masses.
Odéon: le comte Oderland de Frisch. Décors de Monloup. Lent, pas trés original, quelques passages pourtant.

1er mars 1972

Cdf de Monloup. Me demande ce que j’ai pensé de la soirée d’hier. M’invitera au « Coup de Trafalgar » pour lequel il est lyrique.
Vu Rapinette.

2 mars 1972

Journal
En revenant, trouvé Delaunay à la maison. Diner. Babyfoot.
Train pour Chamonix à 23 h 46. Couchettes 1ère.

3 mars 1972

Arrivée dans un Chamonix sans neige.
Hotel du Park. Déjeuner à midi chez Simone Desmaison. René en tournée de conférences pour 1 mois avec son gendre.
A. téléphone : veut aller à l’enterrement d’Overney demain à 3 h. Le père de son amie Agnès y allant, nous autorisons.
Commencé à travailler la pièce.

4 mars 1972

Neige.
Déjeuné avec Simone et Josette. Toujours la neige. Téléphoné à Ariane à 8h. Grande manif aux obsèques, on parle de 100 à 200 000 personnes. Place Clichy – Père Lachaise.
Diner au Chorten avec les Desmaison et leur amie Ghislaine.

6 mars 1972

Beau temps.
Déjeuner à Entrèves chez Léo. Peu de monde. Appris que Léo est ami du prince Borghèse, et fasciste!
Visité Courmayeur. + de neige qu’à Cham.
Rentré vers 18h.
Écrit la première scène.

7 mars 1972

Neige toute la journée.
Travaillé: trouvé la fin
bulldozer

9 mars 1972

Gris.
Longue promenade circulaire. Pas froid.
Aprèms: Vallorcine. Le Châtelard.
Travail: recommencé, changé les scènes de place.

10 mars 1972

Promenade dans le bois du Bouchet, bords de l’Arve.
Bien avancé: Fini la première partie.

11 mars 1972

Gris. Trés couvert
Un écureuil sur la barrière, de l’autre côté de la route: il raclait des pommes de pin.
Rencontré Gery sur la route. Parlé de Desmaison (il en a « pitié »!) et de lui: après avoir échoué aus Arcs (procés en cours), il va monter un magasin de disques. Promenade dans le bois du Bouchet. Un peu égaré. Des idées pour la pièce.
Aprèms à Megève.

12 mars 1972

Promenade rive droite de l’arveyron.
Travaillé toute la journée.
Lu « Voyages dans les Alpes » (l’ascension du Mont Blanc) de Saussure.

13 mars 1972

Le foehn a soufflé. Souffle encore. Ciel dégagé. Soleil. Mont Blanc visible.
Déj. au Tour, sur la terrasse en plein soleil. Plus de vent.

Cdf journal : un papier sur Michaux (refusé) et un voyage en Amérique pour les ex-nazis (réservé ma réponse : terminer d’abord la pièce).
Partis pour St Gervais puis train pour Paris (couchettes)

14 mars 1972

Bonne nuit dans le train. Arrivée par une journée splendide : 7 h.
Cdf de J. Kessel : collaboration à une série sur Israël pour une revue d’Histoire. Refusé. Indiqué JP Agnon.
Journal: passé en trombe.

15 mars 1972

Vu Heiner : me parle de la réorganisation de PM (contre Castans). Me propose un reportage en Amérique du Sud et de l’appuyer auprès de G.B. et J .P.

16 mars 1972

Travaillé matin pièce.
Fait du pain avec Ariane (elle lançait les slogans de la manif overney pour m’encourager!)
Visite de Foucauld (revu avec lui le papier – épreuve donnée par Pernoud).
Arrivée de S. Desmaison avec Josette. Noelle restée chez sa grand mère.

17 mars 1972

Emmené pain au journal.
Vu Heiner, puis J.P.vers 6h. Appuyé Heiner.
Diner avec Chateauneu.

19 mars 1972

Fini la IIe partie de « La Vioque ».

21 mars 1972

Cet aprèms, sorti PM. Les Champs-Élysées superbes de soleil et d’oriflammes (visite du président autrichien).
Kristo : Gatti fait une conférence demain à Censier. Confirmé par J.-L. Pays.

22 mars 1972

Cdf à Gatti. R.V. à 17 h à Censier, Salle 1O1. Conférence sur le théâtre. Les salles et couloirs pleins d’affiches et d’inscriptions (Overney). Une quarantaine d’étudiants, Hocquard, Gonzales, Pays.
Gatti les mains bandées, boitant (manif à Bruxelles ou passage à travers une vitre). Questions : sur son départ en Allemagne, sur l’interdiction de Franco, ses expériences d’ouvrier (le père ouvrier qui se pend, séparé de ses enfants étudiants), les mini pièces. Fini à 19 h.

23 mars 1972

Vu J.P. dans le couloir. Ascenseur : « N’oubliez pas que votre bureau est près du mien ».
R.V. avec Dante av. Leclerc. Personne.

24 mars 1972

Cdf de Chateauneu : angoissé (opération, parle de cancer dormant etc…).
Tél. à Marthe Robert pour retrouver un passage de Kafka. Pas trouvé.
A diner, les Kristo.
Conduit la piote à la gare de l’Est. Train pour Mallnitz (Autriche). Vu l’ex Mme Farran qui me demande: »Vous vous souvenez de votre jeunesse? »

27 mars 1972

Giboulées
Journal. Gatti arrive. On lui donne deux papiers (Lambrakis, Lumumba) qu’il fera avec Hélène. 2 000 F bien venus.
Déjeuner rue Custine. Parlé de la pièce. Il débloque la situation – qui me paralysait depuis quelques jours.

28 mars 1972

Vu Kristo au journal. De plus en plus dégoûté de l’armée (il finit en mai) – cherche la « liberté » (« qui s’étend à tout, même à l’orthographe ») mais ne la trouve pas dans les groupes et communautés. Songe à prendre la route.
Déjeuner avec Castans au George V (salle de restaurant où l’on a pendu des Utrillo prêtés par Pétridès et que personne ne regarde). Inquiet Castans. Cherche à reprendre contact. Parle de « l’après-prouvostisme » (la « conspiration » Farran-Danet contre Bonheur-Contades. « Si Contades gagne son élection aux Législatives, J.P. lui pardonne tout, y compris son divorce… »).
Dîner chez J. Michaud à Charenton. Grand appartement vide : attendent des meubles de Pologne. Gatti hier : « Il a perdu sa jeunesse et ne pense plus qu’à donner à Anna la belle vie, la réussite ».

20 mars 1972

Encore beau.
Commencé bal des Finissantes

29 mars 1972

Pas bougé. Incapable de travailler. Lu.
Cdf de Dante : les papiers pour le Mémorial seront remis par Hélène et Stéphane mardi.

30 mars 1972

Vu Heiner : JP à décidé de faire de « Vous », simple rubrique de PM, un autre journal, un hebdo qui tirerait à 500 000 ex. Ils s’installent aux Champs-Élysées mardi prochain.

31 mars 1972

« Vous » provoque des vagues à PM.

2 avril 1972

Grisle matin puis le soleil.
Chez Lancelot, puis place Saint-Michel.

3 avril 1972

Journal pour docu. Puis Lancelot.
Terminé le gros de la pièce (siège et assaut).

4 avril 1972

« Le Mana quotidien » (S. Auclair)
Journal l’aprems. Remis à Chateauneu 2 papiers pour le Mémorial. Chato angoissé nerveux (une grosse opération bientôt). Pluie.

5 avril 1972

Réveillé à 5h30. Levé. Travaillé.
Visite de Hélène Chatelain. Remet papier Lambrakis. excellent. Parlé; Makhno, Overney.

Diné rue G. Pilon chez Kristo (Martine, M Hélène et un de leurs amis, un jeune dessinateur: m’a montré ses dessins: trés bons)
Parlé de la Révolution, de l’Anarchie surtout.

7 avril 1972

PM. Longue conversation avec Penent (PM et l’asservissement des gens, le fric, etc. Très violent).

8 avril 1972

Mort de Mlle Laurent (Genevilliers).
Immense incendie du côté de La Chapelle.
Téléphoné Chateauneu: il est rentré de clinique. T.V.B.
Terminé la pièce.

10 avril 1972

Pluie
Déjeuner avec Penent, Croizard, Rapinat et Genviève Coste. Souvenirs sur André Frédérique – dont on voit des poèmes dans les hebdos littéraires.

12 avril 1972

Cdf Herner: Tout s’écroule ,JP réincorpore « Vous » dans le corps de PM (sur l’intervention de J. Farran qui s’en est vanté).
PM l’après midi: Remis copie à Mona.

14 avril 1972

Révision du recopiage.

15 avril 1972

Avec Béi,au ciné « il était une fois la Révolution » de S. Leone. Distrayant. Purement bidon

17 avril 1972

Mauge me propose, de la part de Farran, 1 papier sur Kawagata, japonais (écrivain) qui se suicide. Remis à la semaine prochaine.

18 avril 1972

Cdf de chateauneu: a lu la pièce, quelques réserves mineures.
Cdf de Dante : RV demain gare de Lyon, avec Manessier.

19 avril 1972

Froid. pluvieux
Train pour Lyon avec Gatti 7 h 45. Donné la pièce ; la lit. Ne dit rien. Veut la relire.
Au Progrès, de là, avec JJ et Bernadette, chez les Dubreuil.
Rajak Ohanian vient nous prendre vers 5 h. Saint-Étienne. Journée des libraires. Plein d’auteurs signant, Chanson, Courrière, etc… Interview radio de nous deux. Dîner chez les Maubout. De là, au Centre socio-culturel de St-Chamond. Gatti interrogé par la trentaine d’assistants. On parle aussi de 3,14 (« la meilleure pièce », celle dont ils se souviennent). St-Etienne à minuit. La Plage. Vu Lévêque, Tournoux et sa femme.

20 avril 1972

Maison de la culture. Déjeuner chez la femme de Durand avec Gatti, Jacqueline Brisset, des gens de la Comédie et des comédiens (cassoulet).
Parti m’allonger un peu.
7 h dîner à la cafétéria avec Dante et Dudu. Arrivée des Manessier, de Stéphane et de sa compagne.
9 h salle Copeau. Lecture de Rosa Collective. Formidable lecture – bien meilleure que celle de Lyon. Couché 1 h 30.

21 avril 1972

Partis à 8 h en voiture emmenés par J.-B. (6 dans le 404 break). A 5 km de Mâcon, panne (bielle ou piston). Dante et moi emmenés à Mâcon. Raté le train. A déjeuner, tout le monde. Train de 14 h 28 pour Paris. Arrivée 19 h.
France-Soir, à la une, toute la page : « Adieu à Pierre Lazareff ».

23 avril 1972

Grand soleil l’aprèms. Achevé mon 3é Kawabata (grondement de la montagne).
Cdf à Dante, retour de Montbéliard. On se verra demain sans doute.
Référendum : abstentions (et votes blancs) record : près de 47 %. Défaite pour Pompidou.

24 avril 1972

Vent et froid.
Journal matin. Demandé infos supplémentaires sur Kawabata.
8 h Gatti. Dîné et critiqué la pièce jusqu’à minuit. Adopterai certainement la plupart de ses suggestions. Il sera à Bruxelles jeudi matin. Parti à 1 h, Hélène venu le prendre. M’apprend que Coco (Mme Faure, la mère de Saby) est morte. Les Danielle ont hérité le chat (un nouveau d’ailleurs).

26 avril 1972

Fait papier sur Kawabata, suicidé (Mishima id etc…)
Diner avec Penent au chinois St Michel. Penent en pleine expansion.

27 avril 1972

« Orange mécanique » de Kubrick. Pas emballant.
Dîner chez Diwo.
Fred Matter et Maris Déa.
Jacqueline Diwo couchée. Dépression ?

1er mai 1972

Pluie
Commencé à corriger « La Répétition »

4 mai 1972

Travaillé : deux scènes nouvelles.

5 mai 1972

Journal. Nouvel organigramme : Directeur général Farran, adjoint Castans. Directeurs Rigade et Mauge.

8 mai 1972

Soleil
Mauge me demande d’aller à Bruay faire le « notaire ». Train Béthune. A la gare, Dupin, Pontaud, Florence Porte et le photographe.
Les lieux. Chez Me Vaest : pas là. Dans un bar où l’on rencontre Vaest furieux : un tract l’a traité de « cochon ».
Rentré à Aire-sur-Lys. Hôtel correct.

9 mai 1972

Une journée d’allées et venues en voiture : cimetière, éconduits chez les parents – Leroy, le frère du notaire (qui jouait avec un canif) – le proviseur du lycée (rien !) – un pharmacien ami de Mme Mayeur (rien) – les parents (reçus), etc…
Vu Pottecher, Thévenin, Derogy – et Leslieu que je n’ai pas reconnu (et il a dit de moi que je le snobais !). Hôtel du Beffroi. Couché, crevé.

10 mai 1972

Vu Mérindol.Travaillotté dans la chambre la matinée : les autres enquêtant. Au Palais : loupé Leroy arrivant. Les autres égarés à Lille derrière un couillonneur.
Train pour Paris. Arrivé à 20h39.
Travaillé.

11 mai 1972

Pas couché. Fini à 13h.
téléphoné 3 à 4h.
Corrigé. Rentré 7h.
Au lit 8h.

12 mai 1972

Imprimerie. Corrigé papier.
Visite de Stéphane. Va faire une maîtrise (Idéologie du pouvoir dans la gauche). Raconte démêlés avec les groupes, leur irréalisme, démêlés policiers. Pense qu’il faut faire le bilan et que Godard l’a fait (« Tout va bien »).

14 mai 1972

Froid, gris, quasi pluvieux.
Rue Jacquier au terrain vague voisin de la maison occupée. Théâtre : Marchands de ville (en plein air), bancs : planches sur parpaings. Rapinat, Th. Bosc, Hélène Châtelain, les Manessier, les occupants du 17. Flonflons, vente de livres et brochures, tracts. En face, l’immeuble en construction. Pièce jouée dans les conditions idéales : au lieu même et dans le temps où cela se passe. Très bonne mise en scène. Des ressemblances avec ma pièce. Discours ensuite des occupants qui vont être relogés. Des enfants vont et viennent. Slogans criés : On a le droit d’occuper les maisons vides, Ce n’est qu’un début.

15 mai 1972

Travaillé « La Répétition générale ».
Aprèms, journal. Vu Penent, Chateauneu, Christo, larmes aux yeux, me dit que c’est fini avec Martine. Elle le quitte pour quelqu’un du groupe théâtral (32 ans). » Paumé ». Dîné à la maison. Longuement parlé. Songe à prendre la route. Encore 15 jours d’armée. Ne plus se créer des obligations, des devoirs. Ne pas faire comme moi (dit comme cela : j’ai donné ma réponse).

17 mai 1972

Pluie
Rue Custine : Hélène Châtelain (pour l’article Lumumba du Mémorial) et Kristo (toujours au même point. Va dormir chez Sabine Delattre pendant 15 jours). A déjeuner, Cl. Grumbach, le petit cousin. Etudiant à Vincennes. Fait un film sur l’Algérie avec des copains.
Vu avec lui et Béi le film de J. Yanne « Tout le monde est beau… » Vengeur!

18 mai 1972

Le beau temps
PM l’apréms. M’en allant, rencontré Farran rue François 1er : « Tant de talent, si peu de papiers » (à peu près). Reproche faux d’avoir refusé 4 papiers. Allusion à la chute de PM « On va finir par fermer ».
A Bruay, des envoyés spéciaux de PM agressés par des rotariens vexés de ce que j’ai écrit sur leur club ! On peut les accuser de meurtre, mais pas les dédaigner !

19 mai 1972

Ecrit scène du psychologue.
Ddîner Kristo chez Georges. Il va mieux. Tourne simplement en rond autour de la question d’écrire (peur de la récupération) et la politique (idem).

20 mai 1972

Assez beau.orageux
Acheté des brochures sur les langues rue des Ecoles. Promené.
A 7h au ciné: « Roma » de Fellini. Du Fellini en bonne forme, mais un peu trop abondant (Et ça pourrait être n’importe quelle capitale).

21 mai 1972

Travaillé.
Revu « Muriel » (Resnais) à la T.V. Pas trop vieilli.

23 mai 1972

Cdf Hélène, Rapinat, Chris, Chato, Jacqueline Grumbach qui m’annonce le mariage de son fils. S’inquiète pour Claude, son neveu « il est encore malade. Il a des idées de + en + révolutionnaires ». La révolution comme maladie…
Visite de Chris. Sabine Delattre (prêt 3000f).
Le soir Cl. Grumbach à diner. Revenait d’Angers avec thé, café et thermomètre de yaourt.

24 mai 1972

Chateau: meilleures nouvelles.
Cdf de Kristo
Rectifié papier Lumumba avec H. Châtelain.
Mauge veut me faire faire un papier sur un garçon qui vient de tuer l’assassin de son père. Décliné. Je pars demain pour Bruxelles.

25 mai 1972

Avec Hélène châtelain à Bruxelles avec sa 403. Conduit. Assez beau. Arrivés à 13 h, rue Joséphat, 119, à Schaerbeek (anciens établissements Rasquinet, usine métallurgique). Vu Dante (en foulard noir, avec le pull que je lui ai donné la dernière fois), José-Luis, Stéphane et les étudiants de Louvain (une vingtaine plus 2 profs ; les autres, 8 ou 10, sont contre).
L’usine est magnifique : un cadre idéal pour Durruti. Les inscriptions, les dazibao, la plus grande commune d’Europe : vie en commun, avec les difficultés (« contradiction » est le mot le plus fréquent). Vu répétition de choix (par les étudiants de leur « homme » de la colonne D.). Difficultés politiques aussi de la part des chanoines outrés de voir Pie XII en scène (marionnette).

26 mai 1972

Soleil. Vent.
Dante me présente la continuité jouée. Très beau. Déjeuner à la « cantine ». Les instruments de musique improvisés (une auge de fer frappée par 1 corde, des bouteilles etc…). Le petit canon fait de deux bidons et de roues de bois, la vieille voiture qui serviront de praticable.
Aprèms, tentative sur Saragosse. Nombreux « Pex » de Dante. Dîner en commun. Après dîner, jusqu’à 11 h, répétition des marionnettes et nouveau pex. Après, un verre dans un café à billard – triste.

27 mai 1972

Train pour Paris 11 h 08.

29 mai 1972

A déjeuner, Hocquard à qui je remets les tracts-programmes de Bruxelles.
Vu Penent, Kristo, Rapinat, Martine, Chargelègue.
Longue conversation avec Kristo (sur ma propre situation par rapport à ceux qui m’entourent).
Manuscrit de la pièce à Rapinat.

30 mai 1972

Vu Mlle Vassy, recommandée par le père Armorin. A été au Dauphiné libéré. Ramène des photos d’Amérique. La présente à B Brick.
Pays à 6 h 30 au journal. Remis les tracts-programmes. Songe à quitter sa place pour accompagner Gatti en Colombie. « Ce sera un changement complet de ta vie » a prévenu Dante.
Le gestapiste Barbie, dans son récit paru dans France-Soir, déclare avoir appris la date de la mort de Jean Moulin par l’intermédiaire d’un article de PM (c’était le mien).

31mai 1972

Fin du service militaire de Krysto.
Diner avec lui et Martine chez Georges.

2 juin 1972

Avec Hélène Châtelain chez Kessel (recherches sur Makhno). Jeff très amical, mais n’a pas grand chose et regrette ce qu’il a écrit sur l’homme.
« Tout va bien » (Godard). T.B. Bilan quatre ans après Mai.

4 juin 1972

Chez Danielle. Première fois depuis la mort de la grand-mère. Trouvé B.S. très bien : un couple. Me demande de prêter quelques œuvres pour une exposition rue du Dragon. Dit à Danielle que Stéphane était bien à Bruxelles, qu’il veut faire une maîtrise. Elle se dit rassurée.

9 juin 1972

Train pour Bruxelles 7 h 52 avec Martine. Accueillis par Kristo, un peu déprimé (pas de communauté réelle, des groupes, José-Luis en opposition forcenée). Répétition de Saragosse. Dante énervé (« Si Gonzalez pouvait crever ! ») Il parle de lui comme d’un facho etc… Déjeuner avec Kristo, Martine, Philippe, Stéphane, Manessier puis Dante dans un restau.
6 h usine : thé et re-thé avec Hélène. 7 h les gens arrivent (y compris le recteur et les chanoines). Stands actifs, 3 ou 4 flics avec talkie-walkie. Vu gus, Pays, Maithé Morand, Durand, sa femme et l’Espagnol, Ledoux, Chaussat. Porté le micro d’Hélène qui filmait en vidéo (mais tout a loupé : son et image). 4 à 500 personnes. La pièce passait bien. Discussion ensuite. Rentré à minuit laissant les autres qui allaient souper quelque part.

10 juin 1972

Gare du Midi : déjeuner avec Ledoux, Chaussat et sa femme.
Représentation excellente. Autant de monde. Bruits avant : « la bande à José-Luis va faire quelque chose ». Dante annonce au début qu’il pourrait y avoir une provocation. C’est à la fin que José-Luis et les siens s’emparent de la tourelle à roues et font leur proclamation : « On nous a exploité ! On nous a interdit de nous exprimer », etc. Ensuite, quelques gonzalistes dans la salle. Gatti répond : « Parle Gonzalez ! ». Un saxophoniste joue à ce moment pour casser le putsch. Discussions à l’infini. Souper à 1 ou 2 h avec Gatti, Hocquard et sa femme, Kravetz et la sienne (venus en moto), Ledoux et les 3 de Saint-Étienne. Présence de Mora, ancien « général » anarchiste, 75 ans, resté ouvrier maçon, petit, ridé, béret. Content.

11 juin 1972

Remis la pièce à Durand pour Vial. Les putschistes s’en vont. Pris un verre avec Dante, très détendu. Arrivée de Michaud, Georges et sa femme. Départ de plusieurs dont Gonzalez.
Moins de monde, mais plus de ferveur. On a resserré Saragosse.
Tout le monde libéré par le départ des « charlots ». A la fin (Blum, marionnette restant seule suspendue – alors que les 2 soirs précédents tous l’avaient été).
Musique et danses de marionnettes. Fête magnifique. On scande sur les bagnoles « Ce n’est qu’un début… » à coups de gourdin (1 ampoule à la main droite). Fini la soirée dans un restau portugais. Rentrés à 4 h.

12 juin 1972

Train pour Paris 11 h 18.
Journal l’aprèms.

13 juin 1972

Papeloux: « Tu n’es pas au séminaire de la rédaction ? » Il se tient à Montfort-l’Amaury (Farran, Castans, Mauge, Serrou etc…). Le moyen, sans doute, d’éviter la dégringolade. Mais comment le trouveraient-ils ?

14 juin 1972

Article dans « le Monde » sur Bruxelles.
Lecture de Bakounine (fédéralisme, socialisme, antithéologisme)

18 juin 1972

La Route. Vers 6 h 30, Hélène et Gatti en 403, plus le chien. Il amène quelques feuillets. Je lui laisse la pièce. Ils restent 3 ou 4 jours.

20 juin 1972

Lecture: Entretiens de Lin-Tsi
2e lecture de la pièce  Pays, Gus.
Cdf Rigade pour un éventuel papier sur Buffet (a tué un gardien et une infirmière à Clairvaux).

21 juin 1972

Beau puis gris
Téléphoné à Badinter (Clairvaux) qui m’envoie chez Ph. Lemaire porte Champerret.
J. Farran parle d’envoyer un psychiatre pour me documenter.
PM : tout un tas de gens s’en vont au « Point » (paraît en septembre : Hachette et Pompidou) : Evesart, Galey, Pontaut, Jeambar. Caviglioli veut retourner au Nouvel Obs. Ancelot, inquiet (il travaille avec Marc Heiner), etc.

22 juin 1972

Vu Chato, Rinaldi, Cavi, Penent (éloge et critique de la pièce).
J.P. enfin: « On vous aime beaucoup au Figaro. On aime ce que vous écrivez ».

23 juin 1972

Vu Th. Lévy, avocat de Buffet (récusé par lui, en toute amitié). Intéressant.
Atmosphère de chute à PM. Menant : « Farran est une coquille de noix, creux. Il n’a plus rien. Et Mauge ! Et Rigade ! ».
L’unanimité. Pour la première fois on quitte le journal en groupe, attiré par des offres extérieures.

24 juin 1972

Gatti à 3 h. Va proposer la pièce à Louvain (avec le journaliste comme pivot).

25 juin 1972

Cdf à Dante : TVB, dit-il. Il part pour Bruxelles jeudi, passera par Barcelonnette.
Troyes à 5 h. Hôtel Royal. Apéritif au Grand Hôtel à la terrasse avec Montarron, Fontaine, Thévenin. Dîner au « Champagne » avec Montarron, retraité de la presse. On parle d’animaux. Vu Coquet, les Pottecher, Dirand…

26 juin 1972

9 h Palais surbondé de flics.
Buffet indifférent. Bontemps désespéré.
Interrogatoires.
Déjeuner Croco: changé d’hotel: du Royal au Grand Hotel.(moins bruyant peut être).
Suite interrogatoires. Salle bondée. Buffet accuse Bontemps. Badinter avocat de Bontemps fait des étincelles. Le président cherche à obtenir 2 têtes pour permettre à Pompidou d’en gracier une (d’où déférence pour Buffet et agressivité pour l’autre). Fin 18 h.
Une foule dehors attendait la sortie des fourgons.
Lecture de Paulina 1880.
Dîner Jarnoux, Innocenzi et la dame Express.

27 juin 1972

9 h experts psychiatres.
L’aprèms les détenus, les membres de l’administration pénitentiaire LeCorno directeur de l’AP (un menteur), Leterne, directeur régional (honnête homme).

28 juin 1972

Arrivée du Dr F., psychiatre de PM. Il repart à midi.
Témoins : le juge d’application des peines Petit, un détenu libéré capacitaire en Droit.
Aprèms, gros incident Badinter – Président (à propos d’un expert, un légiste, qui a fait 2 rapports contradictoires). Fini 8 h 30.
Commencé papier début et fin.

29 juin 1972

Travaillé toute la journée dans la chambre jusqu’à 5 h 30.
Téléphoné le papier. Au Palais, pour la dernière plaidoirie (celle de R. Crauste). On dit que Th. Lévy a été « fantastique ».
1 h 30 de délibération : 2 têtes !
Bontemps un instant crut qu’il s’en tirait. Applaudissements…
Mauge au téléphone : « Trop long. Il faut réduire de 14 à 9 feuillets ».
Travaillé jusqu’à 1 h du matin.

30 juin 1972

Gris . Pluvieux.
Tél imprimerie 39 lignes manquent! Rajouté.
Parti pour Lyon.

1er juillet 1972

Lyon, petit-déjeuner avec JJ et Bernadette. Ils seront en juillet à Avignon. A 10h l’autoroute. Indescriptible. 1h pour faire les 30 km de Vienne. Un peu mieux ensuite. Déj à Bolléne.
Au Sauze à 7h30. Dîner au Soleil des Neiges- absolument désert et éteint à notre arrivée.
Toujours Edouard mais il abandonne l’an prochain, faute de pouvoir acheter. Nono a perdu son neveu dans un accident de voiture il y a 1 mois.

2 juillet 1972

Soleil.
Barcelonnette le matin.

3 juillet 1972

Beau.
Teleph. Gatti: texte à envoyerà Bruxelles (la fête). « Mme Noël » accepté à Louvain, passera ici vers le 16.
Travaillé au texte. Fini le soir.

5 juillet 1972

Gris. Frais. envoyé papier Bruxelles.
Reçu PM: l’article coupé de sa fin!
Lu des romans policiers (Chandler mauvais, JH Chest à peine consommable)

7 juillet 1972

Trés beau.
Acheté et lu « Battling le ténébreux » (Vialatte).

8 juillet 1972

trés chaud.
Travaillé 1er chapitre de « Mayday ».
Lu « Demain les chiens » de Simak.

9 juillet 1972

Orages.
Toujours le 1er chapitre.
Commencé Van Vogt (L’empire de l’atome).

11 juillet 1972

Beau, ennuagé.
Pas fumé Jour d’augmentation des gauloises (1,50 à 1,70).

13 juillet 1972

Appris par Dominique Lempereur que c’est Mauge qui a coupé la fin du papier Troyes, l’aprèms du vendredi.

17 juillet 1972

Commencé les Harry Dickson (J. Ray) en livres de poche.

18 juillet 1972

Gris dans l’apréms.
Huit jours sans Nicot.

7 août 1972

PM.courriers divers. Lettre de Penent. Cdf à Sabine. Visite de Rapinette, son arrière grand mère morte.

9 août 1972

Trés beau temps.
Pas bougé. Travaillé – la photo de Belzec.

10 août 1972

Cdf Penent
Travaillé. Fini Belzec.
Kristo de 5 à 7 : synopsis de « Vix » son projet de « livre-journal » (France-Soir).

11 août 1972

Déjeuner au chinois avec Penent. Parlé de Sabathier, du roman Penent qu’il veut faire mais ne peut à cause du boulot Mémorial. Vu Kristo : correction de son texte.

12 août 1972

Orage le matin. Pluie l’apréms
Cdf de S. Desmaison. R.D. atteindra ce soir le Mont-Blanc après avoir gravi « en solo » le Penterey. Branchée sur A.F.P.
Travaillé.

13 août 1972

Cdf de R. Desmaison : « Ca y est ! Dur. Pas fait de photos. Je ne pensais qu’à sauver ma peau ».

16 août 1972

PM matin. Vu Krysto
Dîner Custine avec Obolenski (après son appendicite de décembre, très bien – aussi « parlant » que d’habitude).

17 août 1972

Beau
Cdf de Dante vers 11 h. Rentré de Pianceretto. Sa mère m’y invite mais croit que je ne viendrai pas. Je suis trop haut placé. Croit que je lui envoie PM numéro par numéro et quand un numéro se fait attendre, c’est que je l’ai oubliée, elle. Sont venus, lui, Hélène et Stéphane à Barcelonnette mais n’avaient plus l’adresse (gendarmerie, Dauphiné libéré, etc.) songeaient à amener à Pianceretto la piote (qui ne se trouvait pas au Sauze).
Dante a trouvé bon le texte donné pour l’IAD. Venu déjeuner avec Manessier. Parlé de la pièce (Manessier la chapeautera), de Durutti (« j’ai relu l’Espoir. Avec ça, je commence à connaître la guerre d’Espagne, et Orwell »), de
(« la chose la plus triste depuis la chute de Barcelone »). Va partir pour Bruxelles, a refusé un film pour la 3e chaîne TV (pas de moyens et pas de temps). Suit un régime pour un peu maigrir.
Journal: Penent, Krysto.

18 août 1972

PM l’aprèms. Vu Kristo, Rapinette (que j’envoie chez Diwo poser sa candidature) et Ancelot qui sort d’un ulcère venu de ses ennuis au P.L. et à PM. Viré par Heiner, repris par Baleine. Travaille au milieu des jeunes : « J’ai l’air d’un vieux journaliste raté… ». Prêté mon bureau.

19 août 1972

Travaillé.
Relecture de « L’espoir »

23 août 1972

travaillé tte la matinée.
Achevé à peu prés les Siméons.
Apréms journal. Vu Papeloux (inquiet pourPM), Penent, Ancelot.
La conférence du « roi-voyou » Hassan II hier ou avant-hier : objet du papier de Penent dans Combat.

26 août 1972

Chez Georges avec Kristo et Gus. Parlé de leur pièce – et d’un projet qu’a Gus (le droit au travail : l’illusion et l’imposture qu’il y a dessous).

28 août 1972

Commencé chapitre Tessa.
Cdf de Gatti : à Bruxelles, rien n’est fermé, rien n’est ouvert. Tout est possible.

31 août 1972

Diner chinois with Chateauneu. Appris la mort de Leibovitz.

5 septembre 1972

Chez Danielle et Bernard avec A. Pas là. Dîné chez Georges avec Gus et l’ex femme de Pays. Rambaud me rend mon manuscrit avec éloges.
Au journal, discussion avec Kristo sur le raid des Palestiniens de « Septembre noir » à Munich (2 tués, 8 ou 9 otages israéliens). Il approuve, moi pas.

6 septembre 1972

Tout le monde mort à Munich.
Grande fête funèbre au stade.
Lettre de Madeleine Renaud lue au téléphone par Sabine. Demande que je lui téléphone.

9 septembre 1972

14 h en taxi à la Courneuve. Fête de l’Huma. « La Journée d’une infirmière » avec V. Théophilidès, puis errance dans la foule énorme. Concert des « Who ».

12 septembre 1972

17 h Récamier. Vu Madeleine Renaud. Utile, mais cela ne concerne que la TV. On verra.

13 septembre 1972

Chez Karine. Projet de roman et de feuilleton politique pour la T.V.

15 septembre 1972

Vu Marc Heiner qui quitte le journal. Ils acceptent sa démission, ce qui laisse supposer des difficultés pour les indemnités (signe des temps à PM).

17 septembre 1972

Cdf de J. Bolo, enthousiaste pour la « Répétition générale ». Cdf à Monloup – va montrer la pièce à J.-P. Miquel.

18 septembre 1972

Yom Kippour
Cdf à JJ : a lu deux fois la pièce. Lui plait. Va en parler à Planchon.

21 septembre 1972

Déjeuner Penent et Croizard au Chinois Marbeuf. Parlé de PM (en pleine déliquescence).
Conférence de presse de Pompidou TV. On noie le poisson sans convaincre personne.

23 septembre 1972

Déjeuner à Saint-Michel. Dante, perplexe. D. finissait son poème graphique pour Monloup. Part pour Bruxelles lundi. Me demande trois exemplaires de la pièce. Voudrait, si ça marche, que j’intervienne, présenter comme celle des mots. (Travaillait sur la Kabbale lorsque je l’ai vu achevant le poème.) Il a eu sur Munich les mêmes réactions que moi. (Illisible.). La 3éme pièce (La marchandise), voudrait que je la fasse sur le tas quand il aura les moyens de la monter.

26 septembre 1972

Journal: vu J.Mailland (qui enquête sur les miliciens pour un film de L. Malle).
Avec B., A., et Penent, vu « le Dictateur ». Presque oublié. Bien retrouvé.

4 octobre 1972

Beau
Chez Danielle: pas là.
Vu Damamme, Rapinette, Hélène Chatelain et son cameraman rue Custine (pour voir si le panorama peut faire l’affaire 1 x de +).
Réunion lundi à 16h chez Serrou, réunion de la dernière chance (les experts payés par J.P. donnent 6 mois de vie au journal).

5 octobre 1972

Lectures : Debord (La Société du spectacle).
Vu Penent, toujours content de son augmentation. Mais l’atmosphère à PM touche à l’angoisse.

6 octobre 1972

L’aprèms,vu Danielle et les deux filles av. de Versailles. Bernard absent, en ville. M’explique qu’il a dépensé 13 M en deux ou trois mois. Une frénésie de dilapidation. Rien d’utile n’a été fait pour l’appartement ou les enfants. En revanche : auto, moto, combinaison de plongée, maisons louées, atelier de bricoleur etc…
Cdf de Dubreuil qui vient à Paris, n’a pas d’hotel. Mis la chambre d’en bas à sa disposition.

9 octobre 1972

P.M. l’aprèms. Vu Ancelot, Caviglioli, tous parlent de la situation précaire du journal. Aussi Krysto revenu de Vix et qui y repart mercredi.

10 octobre 1972

Travaillé Sholto.
Conférence à 16 h. Dans le bureau Mauge, Rigade,Maquet, Chargelègue, Serrou, Cavi, Marnier, Bénézra. Départ successif très vite de Mauge et Rigade appelés par J. Farran dans le bureau de J.P. Du vent.
Vu quelques minutes avant J.P. au début d’une conférence. Petit, tassé dans le fauteuil, maigriot, pâli.
Plus de dépenses : seul JP peut signer les provisions de reportage, nous dit Cavi.
Revu J.P. sortant des WC. Veut me voir tout à l’heure ou demain. Il a fait venir, me dit Croizard, l’exécuteur des hautes oeuvres Manzon.
Diner dans un restau réunionnais de la rue daguerre avec Krysto, Martine, Gus et une amie. Place St Michel ensuite.

13 octobre 1972

Gris brumeux. Soleil à 13h.
A déjeuner Stéphane venu chercher la pièce pour Dante.
PM. Note sur l’état d’urgence du journal par J.P. Tout le monde sur le pont dès le matin.

15 octobre 1972

Fini Kérouac. Quelques éléments confirment Sholto.
A midi, explosion chez la Mutter. Le gaz. La fenêtre cassée. Grande émotion: elle recevait la tante Raymonde et la pauv’ Simone.
Décidé avec gilbert de lui acheter une cuisinière electrique.

16 octobre 1972

Beau toujours. Travaillé Sholto. « Lettrines » de Gracq.
Conférence PM . Dans le bureau de Serrou. On était 3 : Menant, Cavi et moi. Trois projets de papier.

17 octobre 1972

Journal matin. Vu J.P. dans son bureau : « Il y a une certaine sympathie entre vous et moi, n’est-ce pas ? » M’invite à l’aider, à venir le voir, parle du Washington Post qui a su devenir le journal de la capitale tout en étant davantage. « Nous devrions faire la même chose. P.M. va s’occuper des problèmes de Paris : pollution, bruit des aéroports, etc. ».
Beaucoup demandé dans les couloirs, après « l’ordre du jour  » du capitaine.
Cdf de Marie Déa (pour montrer la pièce à l’adjoint de Rétoré).
Mort de Porthos.
Gentil cdf de chateauneu sur la pièce: « je crois que c’est vraiment quelque chose de bien ».

18 octobre 1972

Cdf de Le Boldec : on dit au « Figaro » que 50 journalistes de PM et 30 de « Parents » seraient licenciés. Première nouvelle.

20 octobre 1972

Envoyé la pièce à M. Déa.
Agitation à PM. C.d.f. de Mauzon. Veut me voir dans mon bureau. (J.P. seul en face de trois – Castans, Mauge, Farran – pense que sans eux, c’est le vide. Lui donner, par une démarche des « écrivains », l’assurance du contraire.) R.V. demain avec Gaston Bonheur, Croizard, chez Mauzon. Annulé dans la soirée : G.B. vraisemblablement ne marche pas. Croizard donc non plus… Reste quoi : le « putsch » ou l’indifférence.

21 octobre 1972

PM le matin. Mauzon, une heure de conversation. M’apprend que Castans est déplacé sur le Figaro- Dimanche. J’insiste sur la lettre de soutien à J.P.
vu Croizard, Penent.

23 octobre 1972

Projet de lettre à J.P. (au nom des « écrivains » de PM).

24 octobre 1972

PM avec Croizard, qui corrige la lettre à J.P.
Cdf de J. Bolo : Blin est très « chaleureux » pour la pièce. Madeleine Renaud beaucoup moins, d’après Blin.
Cdf de Lucie Ulrich seulement pour qu’on parle de son film dans PM.
Cdf de Rognoni : offre à des amis de travailler avec lui à la télé.
Vu Penent (sur Donzelle).

25 octobre 1972

Vu Penent (encore pour Donzelle).
Avec Béi, »Le charme discret de la bourgeoisie » (Bunuel)

26 octobre 1972

Pluie.
Dîner près de l’Alma – affaire Donzelle.
Idée de la pièce sur le pavillon après avoir vu Krysto (ses parents cherchent à vendre leur pavillon).
Rentré avec un chauffeur de taxi qui pirate les appels radio de ses collègues. Il a eu des démélés avec eux. « Je ne peux pas vivre sans radio. Exact ou pas? »

30 octobre 1972

PM vu Krysto, Château, Chandet. Croizard : j’ai eu Boulez, il voudrait beaucoup qu’on se voie. Il revient vers le 10-12 décembre. D’accord ? « D’accord ».

31 octobre 1972

Chauffeur à la maison. De là, place Saint-Michel puis Corbeil. Dr Carpentier. Très sympathique.
Retour. Dejeuner chinois.
A 5 h avec H. Chandet et le chauffeur, à Neuilly-Plaisance chez la mère d’un petit voyou. Les Misérables ! Puis chez la victime en train de recevoir ses amis et qui nous reçoit assez fraîchement. Sa mère, Mme Chevallier, n’est pas là.

1er novembre 1972

Commencé papier avortement.

2 novembre 1972

Fini papier à 8 h – après 2 heures de sommeil.
Téléphoné puis corrigé. Attendu tout l’aprèms les épreuves.
Dr Carpentier : 1 an de suspension par le Conseil de l’ordre. (Penent, avec qui j’en parle déteste Carpentier : un « Américain ».)
Mort de Ezra Pound en Italie.

3 novembre 1972

PM l’aprèms. Vu De P..y reporter qui avait pris à ma place une claque de Mr Vaast (affaire du notaire Leroy).
Krysto
Train pour Gap à 21 h 03.

4 novembre 1972

Le Sauze.
« Prestation pour convive sans repas : 3 Francs »

5 novembre 1972

Chez le notaire. Signé.
Départ jeudi aprés visite du géomètre à « l’Escoundrée ».

9 novembre 1972

Paris. PM. Vu Ancelot, Château (dont le roman est accepté enfin chez Gallimard), Diwo (inquiet du rôle joué par Farran qui emmène à déjeuner chez J.P. Amaury !).

10 novembre 1972

Cdf de Dante à Mme Mariot vers 2 h 30 : ça marche pour la pièce.
A la Ferro, avec Penent et chateau. Rencontré Gilles Bonneau, le caméraman, pas vu depuis 10 ans ou +. Souvenirs.

11 novembre 1972

Cdf de Chalone (Mâcon). Voudrait monter « la Répétition ».

12 novembre 1972

Émission sur P. Boulez, son « musée imaginaire ». Très simple, poli, souriant, juste.

13 novembre 1972

Pluie et froid.
Envoyé lettre à Dante pour accuser réception du message.
PM : préparé papier sur la peine de mort.
18h Vu Thierry Lévy pour Buffet.
Gatti a retéléphoné sans pouvoir me joindre.

14 novembre 1972

Pluie
12 h Rilis, avocat du dernier condamné à mort exécuté en 69.

15 novembre 1972

froid et beau
10 h 30 Th. Lévy et la f. de Buffet : une pauvre femme (dont le fils ne sait rien du père condamné à mort).
Papier de Lévy dans le Figaro (sa lettre à Pompidou).

16 novembre 1972

Pluie
Terminé papier à 1 h du matin. Dicté à PM à 11 h.
Téléphoné à Barcelonnette : 1 ha 75 !
Corrigé papier. Vu Krysto.

17 novembre 1972

Pluie
A l’imprimerie : coupé un peu avec J. Merlin.
14 h cdf de Dante (Louvain). La pièce : d’accord. J’irai le 11 décembre. Lui, s’est mis au pain et au thé, me dit-il, pour raisons médicales (plus de graisse et l’ennui de discuter au restau).
Cdf de Simone Lacouture, auteur du futur « Brésil », Petite planète. Elle souhaite conserver mon chapitre historique. D’ac.

20 novembre 1972

Visite de la femme de Chaussat : chercher docu pour Dante (garde républicain, les paysans sans femme).
PM vu J.P. qui me félicite « chaudement »  pour le papier sur la peine de mort.

21 novembre 1972

Pas d’échafaud encore pour Buffet.
Dîner avec B. chez les Aymon, av. Bosquet : les Kessel, les Derogy, les Mazoyer. Parlé surtout d’Israël (ils font tous une encyclopédie chez Historia), d’Armorin – du bateau « Th. Herzl ».

22 novembre 1972

Faire-part de Crest : le père Armorin est mort (87 ans).
10 h visite de Chaussat. Remis pour Dante docu (garde républicain tueur de sa femme déléguée syndicale – célibat paysan). Cdf de Dante pendant la visite : pour le même motif. Confirmation pour la « Répétition ».
Lettre d’Antonio Puyo qui faisait sa thèse sur P. Joffroy et, malade nerveusement, y a renoncé.

23 novembre 1972

Travaillé « Catilinaire »
Cdf de Thierry Lévy : projet de livre pour Nora sur Buffet. Réticence de ma part. On se verra « après » (Buffet : visite hier 1 h 30 de sa femme. Un signe ?).
Ciné: « Family Life ». Au fond, l’histoire de Béatrice Le Mire.

24 novembre 1972

Train 7h45 Lyon.
Dejeuné chez Rose Marie, à côté des Artistes avec J.J.et C. Gerdil. Pluie.
Progrés à 7h30. De là, chez Maurin Marty, journaliste chef de la locale qui invite à diner J.J., Bernadette, d’autres amis et moi. Trés bien reçus. Rentrés 1h30.

25 novembre 1972

Déjeuner avec les Bouise aux Feuillants. Promenade dans Lyon.
Au TNP, Planchon à 7 h 30, conduits par J.J.(La langue au chat). Pièce curieuse, faite de scènes rapides et magnifiques mises en scène et jouées, mais qui manque d’un dessein central (ou on ne le voit pas). Vu Rosner, Schondorf (décorateur) et Planchon, inquiet des opinions. Me dit qu’il a écrit une pièce en 7 jours et que pour la première fois il n’a pas eu envie d’y retoucher.
De là, « Minuit Minuit » à Perrache avec Bouise.

26 novembre 1972

Sec et froid.
Promenade dans le vieux Lyon. Déjeuner dans le quartier. Guignol: 1 acte.
Puis « Fracasse » joué par la troupe de Maréchal à 15 h. Très joli spectacle de fête. Vu Luce Mélite et Maréchal. Il apporte la pièce à Aubervilliers.

27 novembre 1972

Trés froid.
Rue Juiverie, Croix-Rousse, tissages mécaniques mais pas trouvé de tissage à bras.
Déj. chez Marie Rose avec J.J., Maréchal, Odile X et Emm. Riva.
Train 15h15 détourné par Bourg (refection ou accident sur la ligne) arrivé 20h.

28 novembre 1972

Réveillés à 4 h par Michou Simon : exécution Buffet imminente. J’y vais en taxi. Rue bouclée. Quelques journalistes. Froid. Les avocats dedans. Sortie. Nous allons au cimetière du Kremlin-Bicêtre. Retour Santé. Avis affiché. Passé par la rue du Bourreau. Rentrés. Sur place appris que Bontemps y passait aussi ! Stupéfait ! Incrédule presque ! – Soleil, ciel bleu.
10 h 30 chez Creveste . A peu près rien.
L’aprèms, grande excitation à PM.
17 h chez Badinter. Thierry Lévy, puis Philippe Lemaire rue La Boétie. Rentré 8 h.

29 novembre 1972

Vu Badinter – révolté.
Commencé papier.

30 novembre 1972

Fini papier vers 11h. Dicté.
Aprèms PM. On prépare le nouveau format. Mouzon me dit qu’il y a une salade pour le papier (qu’on n’a pas lu avec lui). Vu Rigade, remis papier Mauge, mais aussitôt après à J.P. Une heure après revient, me demande d’adoucir, puis se ravise : « Et puis, je m’en fous, on le passe ».
Rentré à 9h.

1er décembre 1972

A l’imprimerie. Cdf de Thierry Lévy : l’Express (Derogy) raconte aussi l’exécution.  Vous a-t-il téléphoné ?  Non ?  Alors, la même confraternité que chez les avocats ! Me donne quelques tuyaux supplémentaires.
6 h imprimerie. Revu épreuves et recorrigé.

2 décembre 1972

50 ans – et le rhume.

4 décembre 1972

Mouzon me téléphone pour me confirmer que Mauge voulait foutre mon papier au panier.
Fait papier sur le livre pour le Mémorial de Croizart.
Cdf de J.P. Papier sur le « mur de la vie privée » ? Qu’est-ce que j’en pense ? Je suis malade…. Panne d’électricité de 9 h à 11 h et plus. Bougies, lampes à pétrole. Le XVIIIe sombre dans le XVIIIe.

5 décembre 1972

Levé à 5h30, moins grippé.
PM
Cdf à Gatti. Il a rencontré hier soir Hervé Mille qui lui a présenté Bénier et d’autres jeunes écrivains éphèbes – et les a traités avec la plus grande familiarité. RV vendredi et lundi, Belgique.
Vu Mouzon : il s’est colleté avec Mauge hier à propos de la couverture du journal. J.P. se prononcera tout à l’heure. Atmosphère de fébrilité. Le nouveau PM sort + la bataille etc…

6 décembre 1972

PM : salades. Mauge a perdu la bataille de la couverture. Il a serré la main de Mouzon et a proclamé que mon papier était le meilleur du numéro. Rideau.
Tél. à Dante pour l’inviter au déjeuner Boulez de dimanche (s’il a lieu). Me dit qu’il va faire l’opéra avec Nono – et que Stockhausen vire au fascisme.

7 décembre 1972

Journal. Remis papier sur Lune à Croizard (Mémorial)
Vu G. Bonheur qui me félicite sur ce « très grand papier » (Buffet -Bontemps).
Rentré à montmartre avec Krysto: lui ai recommandé de faire le livre sans délai et de trouver un travail, sous peine de rater tout, de fausser ses rapports avec les autres (Sabine, moi même…)

8 décembre 1972

Cdf à Dante : le projet belge se précise.

9 décembre 1972

Froid. soleil.
Cdf de Dante. R.V. demain.
Compliments pour le papier : G. Bonheur, Toussaint (qui veut faire un livre), Laffont, Villèle, Papeloux (avec restriction), Penent, Vialatte fils, Claude D…, Lieutaud (mon vendeur de la Combe), Gilbert, Jean M… , J. des Cars.

10 décembre 1972

Déjeuner avec Dante et Hélène à Alésia. Plan pour Bruxelles : usage de vidéo, Ivan Vaneck, J.-B. Manessier, Stéphane.

11 décembre 1972

Train 9 h 52 pour Bruxelles avec Dante. Ligne de conduite . Train pour Louvain, taxi pour l’université. Retrouvé là-bas dans un cours Stéphane, Manessier, les élèves. Déjeuner à la cantine. A St Joosse recherche de la maison. Par un coup de fil de Melle Déléguio nous apprenons que tout le quartier à démolir sera à nous.
De là, au lieu d’établissement de la « commune Amboryx » Gottechain, une ancienne école (chauffée par un calorifère central). Dîner. Films vidéo de la journée. Couché dans la chambre de Dante (sac de couchage). Ecole de briques, bancs, tableaux noirs, bouliers, presse à bras, préau, cabinets dans la cour, tableaux d’histoire belge, de tous les Gaulois, les Belges sont les plus braves et deux chats noirs, plus inscriptions dazibaos.

12 décembre 1972

Froid et vent. Levé, lavé sommairement. Thé, tartines et Louvain : bureau. Café pris avec Jean-Baptiste, retour à l’école. Déjeuner. Parlé avec J.B. puis avec Ivan Vaneck. Dante furieux de la prestation fournie par Chaussat (qui vient le jeudi) : responsable « pleins pouvoirs » pour le basket, il a édifié sur son terrain de basket une clownerie (savant fou, filles nègres, etc.) sans rapport avec les problèmes des paysans du Brabant-Wallon. Train à Louvain vers 6 h.
Rencontré 2 jeunes chevelus et barbus ayant perdu leur billet pour Reims. Avancé le prix, payé à boire et des cigarettes. L’un (Oulmann?) fils de légionnaire, epileptique, 25 mois de prison. L’autre, + jeune, blond, voulait être curé. Descendus à St Quentin. Musiciens .

13 décembre 1972

Cdf à Monloup pour récupérer l’exemplaire de la pièce qu’il a donné à J.P. Miquel (Odéon). Me parle de la pièce de Planchon (décor passéiste) et du décor qu’il travaille pour celle de Vinaver.

15 décembre 1972

Cdf d’O. Merlin. Veut me voir cet apréms.
PM. Vu O. Merlin puis J.P. venu dans mon bureau : « Je crois que j’ai tiré le journal d’affaire ». Me demande encore de l’aider.

16 décembre 1972

Travaillé et fini la révision des « Farandoles » de Francine Lancelot.

18 décembre 1972

Lettre de Hilda Mattéi, de Arles (accident de voiture)
Carte de Harlan /d’Alessio, m’annonçant la naissance de son fils Chester Luca
P.M. l’apréms. O. Merlin me demande de faire les Rotschild de la part de J.P., qui vient ensuite dans mon bureau obtenir la confirmation.
9h10 Francine Lancelot. Corrections, emporte son manuscrit.

19 décembre 1972

PM l’après-midi. Cdf de  : un inspecteur enquête sur le papier « peine de mort » ! Arrivée du commissaire Lemonde et de l’inspecteur Le Floch ( ?). Interrogatoire.
Vu 2 fois J.P. pour les Rotschild (mélée Caravaggio, Sabine de la Brosse, Delobel, Hartémiran, Pancol etc…)
Ramené par Isabelle Clerc.
RV the Rotschild jeudi.
Mal dormi
Journée bizarre: police, amitié, …

22 décembre 1972

Cdf pour le papier Rothschild . Sabine de la Brosse m’obtient le contact par M.H. de R.
Téléphoné. R.V. à 7 h pour 1 ¼ d’heure.
Incident hier soir entre Mauge et Masurier(?), à 2 doigts de la bagarre.
J.P. décide de renvoyer Mauge (excédé de ces foucades: Manzoni, Pignot etc…) J. Farran arrive à la rescousse. Hanoteau nommé pour seconder O. Merlin. Vu Kristo. Avec lui , cheminé jusqu’au 10 rue de Courcelles chez G de R. Même décor. Reçu dans 1 salon du 19è.
Beaucoup moins expansif que son cousin. Peut être moins intelligent en profondeur. Resté 1 h.

23 décembre 1972

Matin
PM: passé en taxi devant le siège de la banque R (rue Laffitte).
Giap tué, m’annonce Jean Merlin?. Démenti à Hanoï.
Travaillé l’aprèms à R.

24 décembre 1972

Travaillé: lecture surtout de R.(Histoire de la maison R.)
Réveillon.

25 décembre 1972

Levé 10h.
Travaillé l’aprèms: papier R.

26 décembre 1972

Travaillé la matinée.
L’aprèms journal. J.P. obsédé par le papier Rothschild. Me dit que c’est l’armature du journal.

27 décembre 1972

Travaillé jusqu’à 2h. Dormi.
Repris le papier. Téléphoné midi. Revu l’aprèms. Rentré fatigué.
J.P.: « Heureusement que vous êtes là »

28 décembre 1972

A l’imprimerie. Coupé 189 lignes (JP l’avait déjà fait en partie, très justement).
Journal. Le buffet fin d’année avec Caviglioli, Marvier, Menent. Vu J.P.
Théatre Récamier avec J. Bélo. Récupéré 1 ex. de « Mme Noêl »
Vu les comédiens, dont Lévêque. « où boivent les vaches » de Dubillard joué par l’auteur. assez bon, un peu barbant dans la 2é partie. Discuté un peu.

29 décembre 1972

Reposé. Cdf Chateauneu: enthousiaste de mon papier Mémorial.
Pris un thé à la Ferro. Rencontré O’Brien, le frère de Michèle Kessel ; acteur de westerns spaghettis à Rome. Il me dit que le papier sur la mort de Buffet-Bontemps l’a bouleversé. (Suggestion d’un film).
journal.

30 décembre 1972

La Cartoucherie « Les Bonnets rouges », avec Lancelot acteur. Mise en scène Jean Marie Serreau. Lassant. diner chez Georges.

31 décembre 1972

Pas bougé
Au soleil sur le transat au grenier. radio: Symphonie des jouets, Danses allemandes.