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1995

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1995

Très belle matinée bleu soleil. Cdf de Thomas (Harlan). Cdf à Rognoni.
Avec Gilbert, amené Ariane et les piots à Austerlitz pour le train de 21 h 45. Au retour, rafales de pluie et de neige.
1994, l’année triste où je me suis réveillé pour toujours du songe de la jeunesse.

2 janvier 1995

15 h visite de BHV (Bruno Lomenech). Mon avis sur son manuscrit. Le travail à venir. Les espérances.

3 janvier 1995

Cdf d’Agathe. M’envoie son manuscrit (sur ses années de mannequin après la guerre). Lecture : « Le Livre des bizarres ».

4 janvier 1995

Toujours clair et froid. 3° au balcon. Cdf de Chevalier : travailler à un n° de revue sur les comités d’entreprise (le cinquantenaire).Travaillé sur « l’insomniaque autrichien ». Quelques lignes que je trouve réussies.

5 janvier 1995

O° au balcon. 2 ou 3 dans l’aprèms. Cdf de Christophe toujours de retour du Népal.
Encore 1/2 page de l’Insomniaque. Ça va. J’écris. Avec Beï et Éric, à Corentin-Celton, M.C. expo des sculptures de Claire Boris. Les parents aux anges (et au buffet).

6 janvier 1995

Il a neigé cette nuit. Toits et rues couverts de blanc. Ciel bas, gris, chargé de chutes. Déjeuner Négociants avec les Desmée. Ont acheté une maison en Picardie. Maria m’offre une petite œuvre – belle comme tout. Dentiste 17 h.

7 janvier 1995

Plus de neige. Avec Beï et Éric, au marché aux puces – puis déjeuner là, chez Louisette. Mal avec rock de chanteurs, toilettes payantes et mauvaise nourriture.

8 janvier 1995

Lu docu pour KG (« Frauen Protest in der Rosenstrasse »).

9 janvier 1995

Mal fichu. La tête et le ventre. Les Gilbert à dîner. Agréable soirée, vite finie (22 h).

10 janvier 1995

Assez beau. Cdf de Frédéric Meyer, mon petit-cousin. Vœux. Cherche un poste de policier municipal à Grenoble. Lettre de Xintian avec l’invitation à son expo à Bombay. Dr Parent à 11 h 30. Conseils pour le ventre.

11 janvier 1995

Visite de Jérôme (Petit). Penent assigné au Tribunal pour non-paiement des charges (par le syndic de copropriété). Lui fais une lettre pour le Pt du Tribunal : P. est mort – etc., etc. Trottier sur la terrasse. Colmatage de la fuite. Reviendra pour le nettoyage de la terrasse, et le réduit de l’escalier (à décondenser).

12 janvier 1995

Beau, bleu. Cdf dans la soirée de Gatti. À mon « À savoir » très modulé, très triste ces jours-ci « Ne me fais plus un coup pareil » dit-il. Il est là pour peu de temps, retournera à Strasbourg où les choses, dit-il, ne vont pas bien. M’engueule gentiment pour n’avoir pas recours à lui dans l’état où je suis. « Moi, ton ami ! ». Veut qu’on se voie avec le Petrus dont on va fêter le jubilé. (On a inauguré aujourd’hui sa Cité de la Musique – un morceau). « Embrasse tout le monde, tout le monde tu m’as compris, l’Adèle, le Robert, Théo, Gilbert, Ariane ».

13 janvier 1995

Gris. Mal fichu cette nuit. Aigreurs. Impossible d’y remédier. Dans la soirée, vomissements.

14 janvier 1995

Avec Beï et Éric, aux Puces de Montreuil, autrement plus intéressantes que celles de Clignancourt, finalement. Aller aussi à Vanves, paraît-il.
Reçu le chèque du notaire (1 million).

15 janvier 1995

Gris. Allé aux Puces de Vanves avec Beï et Éric. Une seule allée, très longue : que des Français, vendeurs et acheteurs. (contrairement à Montreuil). Très ordonné, structuré. Chacun son petit carton avec son nom. Limite indignés. Déjeuner dans une brasserie. Acheté le Littré de 1873 pour 1 100 F les 4 vol.

17 janvier 1995

Beau. Changé le téléphone d’en bas. Envoyé les photos de Nabil Boutros à N. Y. (catalogue A. Calder). Visite de M. Pech (syndic) et d’un architecte pour voir les fissures du toit (terrasse du grenier) puis arrivée de Trottier. On discute.

18 janvier 1995

Pluie. Envoyé les photos (de la Poste). Cdf de Vivienne Méla puis de Daniel Maynard qui a besoin de l’adresse, téléphone de Dante.
Départ d’Éric dans la soirée. Découverte d’une grotte : « Nouveau Lascaux… mieux que Lascaux », etc., etc.

19 janvier 1995

Le studio cambriolé. Beï s’en est aperçue en descendant faire ses courses. Fenêtre sans doute forcée. Tout en désordre. Mais rien de volé. Cherchait (on croit) de l’argent. Vent du Sud-Est. Énervement.

20 janvier 1995

Avec Beï à la Sécu rue J. Cotin, puis commissariat de police du XVIIIe pour l’effraction. Aprèms, pédicure, pharmacie mutualiste, librairie chinoise (Sébasto), dentiste.

21 janvier 1995

Pluies. Le Pen se déclare pour le paterne Balladur. Tout devient plus clair. Il n’y a pas de hasard.

22 janvier 1995

Pluies, la nuit.
Cdf à la Séc. soc. (pour Thinh et Nha, les faire inscrire sur ma carte d’assuré). Pièces nécessaires. Lettre aux assurances (vol au studio). Fuite W.C. Épongé. Convoqué le plombier. Arrive et répare. Lecture : The Grand Mufti (Zvi Elpeleg).

24 janvier 1995

Mal fichu : tête, ventre.

25 janvier 1995

Allé avec Beï à la Baguette de ? faire encadrer quelques images.

26 janvier 1995

Dîné chez les Gilbert avec les Reverdy.

27 janvier 1995

Dentiste, etc. Cdf de Rapinat – qui m’apprend à cette occasion qu’elle a 93 ans (née en 1903).

28 janvier 1995

Lecture : The Grand Mufti (Elpeleg).

29 janvier 1995

Mal de ventre à nouveau. Peut-être les antibiotiques donnés par le dentiste.

30 janvier 1995

Reçu « Le Mot », journal gattien de Strasbourg (Képler). Invitation des Henry (Renée et Jacques) à venir chez eux passer quelques jours. Gatti aussi et quelques autres.

31 janvier 1995

Dr Parent 16 h 45. Manger des carottes.

1er février 1995

Théo, il y a 51 ans. Allumé veilleuse. Dr Parent 16 h 45. Cdf à Strasbourg : JJH et Stéphane qui me dit qu’André Wilms va être décoré du « Bretzel d’Or »…

3 février 1995

Mal fichu : eczéma, ventre, tête, genou, ouïe, vue, etc.
Cdf de Jérôme Petit. Après quoi je téléphone au neveu de Penent, Michel Heuillet. Y a-t-il une manifestation quelconque des intentions de Penent vis-à-vis de Petit ? Non. Décidé d’aller au plus droit : voir ou parler au magistrat fou. (Qui s’est marié il y a un mois avec la grosse.) Allé voir mon dermato dans le quartier.
Lettre de la fondation Calder (ont reçu les photos).

4 février 1995

Pluie. Lecture : J. Semprun (L’Écriture ou la vie).

5 février 1995

Cdf de Peter Kunze. La traduc doit paraître en mai. (Il y a eu des mouvements de « restructuration » dans la maison Kügshausen, d’où le retard.)

6 février 1995

Gris. Recommencé à 9 h 30 à écrire (révision des nouvelles, en premier « La Course de vitesse à Hondo »). Continué l’aprèms.

7 février 1995

11 h Cdf de JJ (Lerrant). Comme je lui dis que j’ai recommencé à écrire, je l’entends se réjouir, exulter presque : « C’est ça ! C’est ça ! C’est ça ! Si tu as recommencé à écrire, tu as gagné, tu as gagné. On attend tous ça ! ».

8 février 1995

Repris et fini le travail sur « La Course de vitesse ».

10 février 1995

Fini « La Course ». Lecture : Chateaubriand (Mémoires d’O.T.).

12 février 1995

15° balcon nord. Soleil. Travaillé un peu dans l’aprèms (sur le Voyage des Ré).

13 février 1995

Travaillé de 10 à 12 sans avancer – ou fort peu.

14 février 1995

Cdf de Coral. J’en profite pour lui demander des renseignements médico-politiques (Beï).

16 février 1995

Après conversation avec Ariane, les enfants placés « en colonie », elle sera samedi à Montpellier pour le 70e anniversaire du beau-frère. Moi aussi.

17 février 1995

Train pour Montpellier. Chez les Woignier. Beau temps. Déjà là, Éric, Frédérique, le frère de Maurice et sa femme (ainsi que leur malheureuse fille).

18 février 1995

Beau temps, venteux. 24 personnes à déjeuner. Cadeaux pour le jubilé de Maurice. Arrivée vers 6 h 30 d’Ariane (de Prades).

19 février 1995

Plus froid. À la foire aux puces avec Thierry, Éric, Ariane. L’aprèms chez la Frédérique avec la smala. On filme le magma drôlatique (Thierry).

20 février 1995

Beau. Train pour Paris à 12 h 30 conduit à la gare par Jean-Pierre. Paris 17 h.
Cdf de Truc, Rognoni et Isabelle Rognoni. Lecture : Desproges sur les peuples et nations. Hilarant.

21 février 1995

Donné 1 000 F à Isabelle Rognoni (de la part de son père qui m’envoie 2 000). Cdf de Marion Scali (quitte Libération avant d’être quittée par eux).

22 février 1995

Au chinois rue Custine avec I. Rognoni.

23 février 1995

Lettre de Wang, avec photocopie des vœux de nouvel an du PC chinois.

24 février 1995

Cherché Beï à la gare de Lyon (17 h).

25 février 1995

Arc-en-ciel au nord vers 16 h (complet parce que décalé un peu vers l’ouest).

26 février 1995

Lecture : « Les Falaises de marbre ». Lu en 39 ou 40 (parmi les 2 livres volés sans doute faute de moyens. L’autre est un de Gaulle « L’Armée nouvelle », quelque chose comme ça, avec une préface de Pétain ?

28 février 1995

Rédigé déclaration fiscale. Avec Beï et Alexis (Chevalier) au théâtre du Palais-Royal « Les Affaires sont les affaires » (O. Mirbeau). Cynique et tonique.

1er mars 1995

Travaillé un sujet de livre pour enfants avec Isabelle Rognoni (rue du Mont-Cenis 54).

2 mars 1995

Cdf d’Isabelle Clerc. Je dormais.

3 mars 1995

Avec Beï au salon de l’Agriculture (les taureaux blancs de 1 400 Kg, le mouton nouveau-né) et tout à manger ! Cdf de Clerc. RV un de ces jours.

5 mars 1995

Allé porter la déclaration de revenus.

6 mars 1995

Travaillé à nos épitaphes. RV Clerc mercredi ou jeudi. Cdf d’I. Rognoni. Truc à la maison : dîner. A changé. Beaucoup en bien. A l’intention de prendre des cours du soir pour rattraper cette année perdue.

7 mars 1995

Déjeuner avec Rognoni aux Négociants.

8 mars 1995

Lecture Vialatte (Carnets).

9 mars 1995

Beau-bleu. Déjeuner Négociants avec I. Clerc.

10 mars 1995

Dr Parent à 15 h 15. Neumann à 16 h 30. (Parent : heureusement surpris que je renoue avec tout le monde. « Le noyau de la dépression, c’est la solitude, le refus de fréquenter… »). Lettre de Bruno Lomenach (vendeur au BHV). Des nouvelles de son travail (ses histoires).

11 mars 1995

Vrai beau temps. 11 h 30 Cdf de Mme Munier. « Germaine décédée à l’hôpital ». Vincent kidnappé par le beau-fils et la petite-fille. Déjeuner à la pizza avec Giorgio, puis Gilles et Marquis (Pauwels) puis Karima. Puis Beï. Puis avec Marquis et Gilles av. de Clichy, un petit cirque.

12 mars 1995

Il y a tant de bien à faire vivant qu’il faut reculer aussi loin que possible l’heure de sa disparition par simple compassion pour les autres.

13 mars 1995

Superbe journée de précoce printemps.

14 mars 1995

Beau et froid. Déjeuner avec Nicole Piantanida rue Lamarck dans un restau qu’elle doit expertiser pour Gault et Millau. Pris le train de Prades le soir.

15 mars 1995

Prades matin, taxi puis Ariane et les piots. Un peu frais. Montre à remonter, carte pour Peter, tourne-disque.

16 mars 1995

Avec Beï dans Prades. Les courses. Rendu visite au fils Lask.

17 mars 1995

Beau. Chants d’oiseaux, fleurs de cerisiers. Cherché les enfants à l’école en compagnie d’Alex Lask. Arrivée d’Éric pour deux jours vers 11 h 30.
Réflexion de la piote (Marion) sur mes frères « juifs aussi ? »

18 mars 1995

11 ans de Clément. 114e anniversaire de la Commune. 1er anniversaire de mon abstinence (tabac). Dîner restau avec les 3 Ariane, Éric, les 3 Lask (1 500 F – dîner très moyen – mais le Pommier n’était pas ouvert).

19 mars 1995

Journée magnifique. Éclat et chaleur.

20 mars 1995

Beau ciel et grand vent froid. Les nouvelles : attentat au gaz de combat (sarin) dans le métro de Tokyo : 6 morts, des milliers de blessés. B. Tapie en mauvaise posture au procès de Béthune (OM-Valenciennes).

21 mars 1995

Ciel bleu. Chaleur. Avec Beï au marché de Prades. Mendiants, vendeurs à la sauvette, clowns, homme-mannequin.
Malaise vers 17 h, peu avant de prendre le train. Vomi. Train à Prades 18 h 26.

22 mars 1995

Paris 7 h 30 ou 50. Beau temps aussi.

23 mars 1995

Allé à 15 h 15 dentiste (Marie-Claude surtout).

24 mars 1995

Repris l’aprèms le petit texte sur la danse avec Hitter. Pour la 1ère fois depuis longtemps, l’impression d’une délivrance de ma nullité (dépressive).
18 h Petit sonne. Ivre. Dit qu’il va être expulsé par le frère Penent (le magistrat fou). Je lui dis de revenir demain avec la lettre du notaire qui le prévient. Il s’en va. « Je suis quelqu’un de bien… Je suis sûr qu’on sera amis ».

25 mars 1995

Gris. Frais. Envoyé lettre de soutien à Th. Marécourt condamné (pour manif antifasciste). Éric à Paris. Invité par sa banque – pour 2 à 3 jours.

26 mars 1995

Gris et froid.

27 mars 1995

Avec Beï, chez le Dr Laroze (des points sur la figure à brûler).
À déjeuner Custine : Jacky Moreau. Toujours plus hâve. Mais il me semble aujourd’hui que je ne vaux pas mieux. Vent et tempête tandis que j’essaie de travailler au grenier. Grêle quelques minutes.

28 mars 1995

Pluie, froid, neige. Dentiste à 15 h. Départ d’Éric pour La Seyne.

29 mars 1995

Très froid. Dentiste 12 h 15. Cdf à Mme Marriot : son mari est mort (maison de retraite). Télé dans la soirée : les 70 ans de Boulez. Dirige un magnifique « Mandarin ». De Vienne (en 92).

30 mars 1995

Mal fichu. Beau soleil froid.

31 mars 1995

Dentiste 16 h. De là, avec Peter Kunze, à la bibliothèque de Tolbiac (pour une invitation à visiter). Déception : architecture de sous-préfecture qui s’en croit – sans sauver les façades idiotes, seules des défilés de lettres jour et nuit, offrant aux images l’essentiel de la pensée humaine. Rentrés dîner. Beï pas encore là. Attendu avec les guignols, le journal télé et la cassette de Métropolis (horriblement sous-titrée). Lecture par Peter de quelques poèmes de Lasker-Schüler.

1er avril 1995

Peu dormi. Mal dormi.

2 avril 1995

Réveillé à 4 h. Debout à 6. En activité à 7. Retour de ses courses, Beï me dit qu’un voisin du C s’est pendu dans sa salle de bain (l’a appris des dames Cieux et Brunet). 50 ans, chômeur. Visite d’Alain Le Querrec, de passage. Retourne le soir à Quimper. Passé l’aprèms avec nous. Avant, j’ai encore retravaillé le testament.
Reçu une lettre classique de bidonnage mystique, assortie de chantage menaçant.

3 avril 1995

Belle journée.

4 avril 1995

Avec Beï chez l’encadreur (Baguette de Bois). Donné un dessin de la pioque.
Dentiste 15 h 30. Vu au café, à sa place, Vial – que je n’avais pas rencontré depuis 1 ou 2 ans. Mort ? Toujours vif (à 86 ans). Me parle de la messe de funérailles annoncée de Matias Polakovitch (de PM) qu’il croyait « israélite ». Passé à St-Lazare. Un bonjour à l’ancienne vendeuse de Mouche (la rousse). Puis, rue Bichat 61, l’expo de Lask. Rentré vers 21 h.

5 avril 1995

Beau. Clair.

6 avril 1995

Gris. Envoyé à Thinh (Clichy) lettre de félicitations pour son bulletin scolaire (il est en seconde, 2e trimestre). Dîner au Sagittarius rue Lamarck avec les Péninou. Il m’explique son licenciement (de Libération). A vu la crise du journal (à la suite de la multiplication des pages), a prévenu. Il n’est pas bon d’être le manager quand il faut un responsable. C’est le premier visible.

7 avril 1995

Vu Parent (le Dr). Diminue le Prozac.

8 avril 1995

Levé 6 h. À Austerlitz à 7 h 33 : arrivée de la piote, de la pioque et du piot. Beau temps. Après le repas, dans le salon près du perroquet, par grosse chaleur, je m’affaisse de tout mon long (en arrière, quelques secondes) : tension tombée à 10 selon Ariane présente).

9 avril 1995

En deux taxis, déjeuner avec toute la smala à Montreuil chez les Pays. Journée chaude, réjouissante. Commencé 1 gélule de Prozac par jour, le matin, à faire pendant 15 jours.

10 avril 1995

Gris, puis s’éclairant peu à peu. Avec Ariane et les mouflets, au parc Astérix par métro, train gare du Nord, car. Tout le monde ravi.

11 avril 1995

Avec les piots, porte de Versailles, en métro (salon de la maquette et des jouets), de 14 h à 17 h. Levé 5 h 30. Pas très bien.

12 avril 1995

Réveillé 5 h 30. Assez bien. Petit soleil vers midi. Allé avec Ariane voir l’expo Lask 61 rue Bichat. Lask nous fait les honneurs. Retour 1 h plus tard. Dormi un peu après déjeuner.

13 avril 1995

Réveillé, levé 6 h. Lettre de Petrus, en réponse à la mienne. Une carte postale de Chicago datée de l’IRCAM. Parle des 4 septuagénaires qu’il a repérés (Dante, lui, moi et Bernard « septuagénaire abstrait parti rejoindre ses ancêtres il y a déjà vingt ans »). Toujours difficile à déchiffrer.
Cdf à 15 h de Jacky Sapart. Prend de mes nouvelles. Entretien sur les juifs et les noirs (antisémites). Les Gilbert à dîner, avec Ariane et les piots.

14 avril 1995

Dentiste (fin) à 14 h 45, plus diverses courses. Sans cesse débordé, dépassé par de menues tâches que l’on croit nécessaires. J’imagine que je n’en viendrai pas à bout. Donc, à cela renoncer pour le principal (livres).

15 avril 1995

Allé chercher à la Baguette de Bois l’œuvre de Marion, donnée à encadrer. Marion étonnée, intimidée – et contente. Ils ramèneront la table à Prades.
Après déjeuner, parti avec A. et les piots au Palais de la Découverte. Le Planétarium, les « attractions » (expériences et petites conférences). Enchantés tous.

16 avril 1995

Téléphoné à Chantal (Kunze). RV avec les enfants à la Baguette de Bois. Promenade. Café. On les raccompagne au métro ; Clément et Michel devenus grands copains, Julie et Marion plus réservées. Conduit le soir Ariane et les piots à Austerlitz. Tout m’ennuyait, me mettait presque en rage. Pourquoi ?

17 avril 1995

Gris. Besoin de mauvaise musique – pour autant que c’en soit.

18 avril 1995

Couché 21 h 30. Levé 5 h.

19 avril 1995

Couché 22 h. Levé 5 h. Fini de taper les 2 pages du « Testament ». Fait et refait le texte au moins 15 fois, depuis des jours et des jours.
Attentats partout : Espagne, E.U. (Oklahoma), Japon (phosgène), mais ce soir les beats sont encore plus contents : match de foot PSG-Milan AC.

20 avril 1995

Couché 21 h 30. Réveillé 4 h. Revu une fois encore le Testament. Plaisir de l’améliorer – gâché par la certitude de pouvoir indéfiniment le faire !
Regardé télé l’entrée au Panthéon des Curie, Mitterrand, Walesa, Eve Curie.

21 avril 1995

Couché 22 h. Réveillé 5 h 30.
À 10 h 30 Petit Palais, avec Chevalier : expo Carthage. Très belle. Puis en face, Grand Palais Zoran Music. Pas enthousiasmant. De là chez Georges qui disparaît en juin. Plus qu’un mois. Il est déprimé. Atmosphère de tristesse résignée dans le restau. Ondes de suicide. Retapé entièrement le Testament.

22 avril 1995

Couché 22 h. Réveillé 6 h 30 (après absorption d’1 demi). Commencer Prozac le soir pendant 15 jours.
18 h 30 Cdf d’Isabelle Clerc qui essaie de gagner un peu d’argent à Détective et n’y arrive guère.

23 avril 1995

Couché minuit. Réveil 7 h 30. Gris. Bleu. Élections présidentielles. A voté (Chirac et Hue). Donné le testament à Beï, Gilbert et mis sous enveloppe pour Ariane.
Résultats : Jospin et Chirac. Et le scélérat (du Front national) 15 % de voix.

24 avril 1995

Hier soir Prozac à 9 h 30. Mal dormi. Réveillé à 3 h 30. Pris un Lexomil. Dormi jusqu’à 8 h. Avec Beï en taxi, au salon du dessin-peinture à l’eau. Cherché les deux tableaux exposés. Trouvé qu’un – l’autre, il s’avère qu’il a été vendu (2 400 F). Grandes averses avec coups de tonnerre. Révision-correction des Ré.

25 avril 1995

Pluie. Brouillard en deçà même du périph. Les Ré. Cdf de Jacky Moreau vers 18 h.

26 avril 1995

9 h 45. Éveillé 5 h 15. Prozac. Pluie et brouillard. Allé chez le dentiste, urgent. Dent ou dents ballantes.

27 avril 1995

Prozac 17 h 25 (couché minuit. Réveillé levé 6 h). Mal fichu. Fatigué. Et toujours boulimique. Vers 19 h, Beï appelée par Europe 1, pose une question sur les assurances et les bavures.

28 avril 1995

1 Prozac à 18 h. Couché 23 h. Réveil 6 h.
Fait poser un moteur électrique au volet de bois du RDC (plus facile pour Beï).

29 avril 1995

1 Prozac 23 h 30. Couché A h. Réveillé levé 7 h.
Un ouvrier vient vers 9 h réparer la fenêtre de la chambre (elle ne roule pas très bien sur ses galets). Rêvé de la Commune, de ses canons, de ses fusillés.

30 avril 1995

Prozac 19 h. Couché 22 h. R2veillé 6 h. Travaillé comme tous les jours depuis une semaine. Visite à 15 h 30 de Claire Eruyen.

1er mai 1995

Prozac 19 h. Couché 22 h. R2veillé 6 h. (Taxi 7 h 20 gare Montparnasse conduit Beï au train.)

2 mai 1995

Prozac 19 h 15. Couché 23 h. Réveillé 4 h 30. Très chaud (24° au balcon nord). Banque, gare (billets pour Barcelo), pharmacie mutualiste, pédicure. Expo de Ph. Planchet rue Neuve-Popincourt. Lui, flageolant un peu. (Claudine m’explique que c’est son angoisse croissante qui l’a fait rompre son abstinence.)Vu Jacky Moreau. Le débat Jospin-Chirac ; distraitement suivi.

3 mai 1995

Prozac 20 h. Couché 22 h. Réveillé 4 h 30. Foire de Paris (sur commande de Beï). Inspecté les cuisines, les lits, les baignoires (de balnéothérapie), etc. Rentré 17 h. Cherché ordonnance chez le Dr Parent et acheté Prozac, etc.

4 mai 1995

Prozac 22 h 30. Couché 23 h 30. Cdf de Weisenfeld (KG en 72). RV demain. Dans Le Monde, un article sur Gatti à Strasbourg (signalé par Pottecher et Georges S.)

5 mai 1995

Prozac 19 h. Travaillé sur les documents KG avant l’arrivée de Weisenfeld. Lu le papier du Monde (Gatti). Pas terrible – mais utile. Déjeuner avec W. aux Négociants. Lui, que je n’ai vu qu’une ou deux fois, a vieilli certes, mais par rapport à quoi ? Un visage complètement oublié. Donc, il n’a pas vieilli. Il est vieux. Parlé longuement ensuite à la maison, jusqu’à 16 h. L’ai informé de mes démarches toujours sans résultat auprès de la commission des Justes à Jérusalem.

6 mai 1995

Prozac 19 h. Couché 21 h. Levé 5 h. Chaleur. Travaillé (les Ré). Presque toute la journée sur une page (p. 70 du manuscrit).

7 mai 1995

Prozac 15 h. Couché 10 h. Levé 5 h. 2e tour des élections présidentielles. Voté pour Beï (Chirac). Moi, Jospin. Déjeuner chez l’Argentin avec Vivienne Mela. Allé à 8 h au dépouillement des votes. Chirac président, talonné par Jospin.

8 mai 1995

Prozac 12 h. Couché minuit. Levé 5 h. Quelques courses. Regardé à la télé le défilé militaire (avec les 2 président : l’ancien et l’encore neuf).

9 mai 1995

Prozac 15 h. Couché 23 h. Levé 5 h. Dentiste 14 h 30.

10 mai 1995

Prozac midi. Couché 23 h. Réveillé levé 7 h. Visite à 15 h de Geoffroy (le Messie), puis de Claire Eruyen venue chercher une « Dévorante Amazonie ». Très enrhumé, nez, gorge, etc.

11 mai 1995

Prozac midi. Couché 22 h. Levé 7 h. Encore enrhumé. Presque pas travaillé.

12 mai 1995

Prozac midi, couché 22 h, levé 7 h. Beaucoup travaillé. Matinée et l’aprèms.

13 mai 1995

Très froid brusquement. Prozac midi, couché 11 h, levé 6 h. 11 h chez le dentiste, pour la pose du nouveau bridge. Conversation longue et confiante (et peut-être confidentielle) avec Neumann. E dit enfin que son père était juif (Arthur N.).

14 mai 1995

Froid. Prozac 12 h. Couché 23 h. Levé 6 h. Travaillé. Sentiment de bonheur toute la journée, presque plus jamais éprouvé depuis longtemps. Cdf à Marcel Roëls (après avoir parlé de lui avec Neumann le dentiste dont le père le connaissait d’un stalag en Allemagne).

15 mai 1995

Prozac midi. Couché minuit. Levé 5 h. Quelques courses vite transformées en ballade par les Abbesses, l’église St-Jean, les rues (où je logeais autrefois à l’hôtel). Le temps, délicieux. Terminé à 15 h juste la révision des 90 pages des Réincarnés. Un gros travail après la dépression, le premier gros travail.
Rédigé l’avis de décès du restau de Georges (Samarkos).

16 mai 1995

Prozac 16 h. Couché 23 h. Levé 4 h 30/5 h. Courses dans le XVIIIe. Vu, rue Burq un clochard, vrai bourgeois installé dans ses hardes avec son chien – paisible, peut-être même enviable. Dentiste l’aprèms. Puis quelques achats chez Rougier-Plé, bd des Filles-du-Calvaire.

17 mai 1995

Prozac 20 h. Couché 22 h. Levé 5 h. Dentiste. Regardé télé le 1er jour de Chirac président.

18 mai 1995

texte pour le carnet du « Monde » (avis de décès du Tibourg). L. Bourgeois. Quai de Seine, St-Germain-l’Auxerrois, Palais-Royal.

19 mai 1995

Prozac 19 h. Couché 22 h 30. Levé 4 h 30. Le Monde refuse l’avis de décès : « Vous vous rendez compte ! Notre clientèle… Un restaurant n’est pas une personne ».

20 mai 1995

Prozac 20 h. Couché 2 h du mat’. Levé 7 h. Visite de Vincent, bien habillé mais sans chaussures. Effrayé il veut retourner en Espagne. Il dit qu’il n’a plus rien, il ne sait pas comment faire. Cdf de Jacky Moreau.

21 mai 1995

Prozac 10 h 45. Couché 10 h. Levé 5 h. Travaillé. À midi, Brancusi à Beaubourg.
À 18 h 20 retour de Beï gare Montparnasse. Cdf de Georges. Son avocat lui déconseille de faire passer l’avis de décès. (Le nouveau proprio pourrait s’en formaliser et attaquer en justice.)

22 mai 1995

Assez beau. Même lourd. Angine. Allé voir Vermandel. Médics.

24 mai 1995

Prozac 12 h – 23 h – 5 h. Gris. Allé vers 16 h place de la Bastille. « Grand marché d’art contemporain ». Vu Marie Desmée.

25 mai 1995

12 h – Couché 1 h – Levé 6 h 30.

26 mai 1995

9 h Prozac. Cdf de Peter vers 21-22 h. Me parle d’un ancien étudiant à lui – accusé d’agressions (en France) contre des femmes. Je dis : « C’est toujours plus proche de soi qu’on ne le croit ». Se montre frappé par la phrase.

27 mai 1995

Avec Beï chez Darty (Madeleine) voir ce qu’il faut acheter (télé, frigo et gaz).
Pr. 19 h – C. 24 h – L. 5 h.

28 mai 1995

Pr. midi – C. 23 h – L. 7 h (cachet).

29 mai 1995

Gris. Architecte dans l’escalier (pour les baies vitrées).
Pr. midi – C. 22 h – L. 5 h.
11 h Cdf de Christophe (Giercke) retour de Mongolie. Me dit que Marie a publié un livre « Molom », où elle a mis tout ce qu’elle a grappillé dans mes scènes, etc., dit-il. Mais c’est vraisemblable.

30 mai 1995

Midi – Couché 23 – Levé 5 h 30. Invitation à une pièce dans laquelle travaille L. Bourgeois. Déjeuner avec Beï et Marion (Scali) au coin Custine. (Après une explosion électrique dans la voirie : flics, pompiers, ouvriers, etc.). Appris que Marion déteste Kravetz et Péninou.
Impression que je pouvais retomber insidieusement dans la dépression – si je n’y prenais garde…

31 mai 1995

10 h.
B. 1) colère contre ma chaise
3) regarde-toi : laideur (les dents)
2) le filet – l’horreur.

1er juin 1995

10 h – 22 h 30 – Levé 5 h.

2 juin 1995

Midi – 21 h 30 – 5 h.
Visite l’aprèms d’Anne Riquier. Veut écrire un livre sur le Tibet. Conseils et directions (ne rien écrire avant d’avoir réparti la matière dans les différentes sections d’un plan solide).

3 juin 1995

9 h – Minuit – 7 h.
Installation d’une nouvelle télé à la maison. Cdf de Jacky Moreau (doit-il demander garde conjointe ou exclusive de ses enfants ?), de Carole Pays ma filleule (qui a 14,30 de moyenne à l’école…), de Gilles (RV prochain), de Christine Maerel (RV à prendre avec Beï pour déjeuner ou dîner), etc.

4 juin 1995

8 h – 23 h – 7 h.

5 juin 1995

8 h – 23 h – 6 h. Gris.
Cdf dans la soirée de Marc Kravetz. Très sombre. L’échec de son journal et sa propre mise à la porte par July. RV prochain.

6 juin 1995

9 – 21,30 – 9 h.
Labo Mascharès : dosage PSA et examen cytobactérien des urines.

7 juin 1995

9 h. Cdf de Vivienne (Mela). Me dit que Géné et sa compagne ont quitté aussi Libération (avec 80 M. d’indemnités) comme Scali, Marc, etc. Je n’ai plus d’ami à Libé.

8 juin 1995

2 h – 11 h – 6 – Beau. Labo d’analyses à 8 h 40. Visite de Srilata (Ravi) de passage (Elle est à Singapour université, emmène des étudiants en Europe, et surtout se cherche : l’ai convaincue d’écrire un roman au lieu de tourner autour, etc.).

9 juin 1995

21 h. Lettre de Weisenfeld (de Hambourg). Détails sur les articles à paraître (à propos du livre) et manifs en faveur de K.G.
Dentiste avec Beï. Interview au magnétophone par Wolle pour la Deutschland Funk. Un petit 10’ – parce qu’il (Wolle) part ensuite pour l’Élysée où il est invité.

10 juin 1995

Midi – 23 h – 7 h. Déjeuner avec Gilles et Patricia au Grande de los Andes. Tous ravis.

11 juin 1995

Midi. Élections. Allé voter à gauche.

13 juin 1995

Midi – 23 h – 6 h. Cdf de L. Bourgeois. Allé dîner avec Beï aux Négociants. Consulté Parent, content de me « voir comme ça ». (Et moi donc !)

15 juin 1995

16 h – 24 h – 6 h. Déjeuner rue de la Perle, près Musée Picasso. Dentiste 16 h 30.

16 juin 1995

16 h – 24 – 7 h. Pédicure 8 h 30.

17 juin 1995

11 h – 20 h – 6 h.

18 juin 1995

17 h – Minuit – 7 h 30. Voté 2e tour municipales (socialiste). Travaillé au théâtre Chien.

19 juin 1995

Midi – 10 h 30 – 6 h. Radio dentaire. Consultation chez Saddoun rue P. Dormier. L’aprèms, chez Neumann avec la consultation de Saddoun. 25° au grenier.
Lecture : A. Carrel, la tentation de l’absolu (JJ Antier).

22 juin 1995

9 h – 22 h – 5 h. Chez Neumann (prépare le travail du prothésiste). Demain, je vois Saadoun qui m’enlève trois des quatre dents, et nettoie le champ.

23 juin 1995

Beau. Cdf à L. Bourgeois. 11 h chez Saddoun dentiste (Trocadéro). Une longue chirurgie : 4 dents d’enlevées et nettoyage.

24 juin 1995

Assez bien dormi. Avec Beï à Bichat. Vu Delmas. TVB. Parlé de Thibault.
18 h en allant au marché de la poésie, place St-Sulpice, croisé rue de Rennes la manif des homos : « Gay Pride », bruyante, inventive, « sympa ». Ensuite dans les stands. Desmée, Maria, Vivienne puis passé avec les Mela et leur fille chez Kravetz. De là, ailleurs : dîner et feu d’artifice pour la St-Jean ? Rentré (de justesse).

25 juin 1995

Pas bougé. Lecture : Bettelheim (Nina Sutton).

26 juin 1995

B ½. B presque tous les jours en ce moment.

27 juin 1995

Reçu le K.G. en allemand. Visite à Vermandel avec Beï (médics à quémander). Reçu par la même voie (postale) un manuscrit de D. Bidenboyle (son roman, Le Lien), à moi dédié.

28 juin 1995

Très chaud. 30°. Arrivée de Mme Léon pour 2, 3 jours.

29 juin 1995

Chez le dentiste (Saadoun m’ôte les fils) puis à 17 h chez Neumann. Visite de Pouliguen de passage à Paris.

30 juin 1995

Téléphoné à Marie Mainguy à propos de la correction des nouvelles. En août. Déjeuner Giorgio (en face aux Négociants). Cdf de Daniel Maynard (Ça va ? Ça va.)

1er juillet 1995

Toujours très chaud. Toujours plus haut que 30°. Cdf de Georges Samarkos : « Voilà, c’est fini » (Le restau n’est plus à lui). En vingt ans, il a perdu 180 M, dit-il. N’a pas la voix mauvaise. Résigné ?
Lecture : Bettelheim (Nina Sutton).

2 juillet 1995

Il a plu cette nuit. Repluie dans l’aprèms et le soir. Call home ? All you need is télé carte. Juillet 95.

3 juillet 1995

Déjeuner à l’Allée Thorigny avec L. Bourgeois. Dentiste à 17 h 30. Décidé d’aller à Strasbourg (Kepler, le langage nécessaire) demain (pour être de retour et prendre le train de Gap mercredi soir. À dîner, les voisins Perrineau (après un détour par les Négociants pour l’apéritif).

4 juillet 1995

Beau. À déjeuner à « l’Allée Thorigny ». Une possible tapeuse des Nouvelles (Céline Navarro), présentée par Laurence Bourgeois. 14 h 30 dentiste.

5 juillet 1995

17 h 30 dentiste Neumann. 21 h gare de Lyon. Train de Gap. Rencontre de Mado Martel qui fait le voyage. Lu dans le Tibet Bulletin que le D.L. a reconnu les réincarnations du 10e Pantchen Lama – Grand déplaisir des Chinois.

6 juillet 1995

Levé 6 h 30. Trouvé à Gap Éric qui nous emmène à Barcelo, l’Alp Hôtel, 3 petits appartements. Ariane et les piots.

7 juillet 1995

La pioque qui me demande si j’ai déjà mangé de l’homme… À dîner, à l’hôtel, Claude Hennequin et sa femme (hôtesse de l’air). Donné l’os à Claude qui me confirme déjà qu’il provient d’un crâne humain (« temporal »). Joué aux boules avec un Clément grandement amélioré sur ce plan-là.

8 juillet 1995

Rencontré en bas Mme Armand, nos ex-voisins de La Combe. Dîné tous chez Mme Léon avec Sarrazin et des enseignants.

9 juillet 1995

Piscine. Premier bain depuis un siècle (environ). À déjeuner, dans les apparts Éliane Costani qui s’extasie. Attaque et prise de « Greenpeace II » à Mururoa.

10 juillet 1995

Pluie dans l’aprèms.

11 juillet 1995

Avec Beï, bain japonais (jacuzzi). Suite d’orages dans l’après-midi. Descendu à Barcelo dans la voiture d’Ariane.

12 juillet 1995

Allé chercher à Pra loup les 3 « cousines » (Jessica, Johanna et Leslie) de 14 h à 19 h – entre les repas kacher ! De revenir au Marmotel les rend tristes, l’une pleure à grosses gouttes. Le soir, dîner d’anniversaire de la piote à « l’Arpillon » chez les Oustry. Feu d’artifice de table, cadeau (collier yéménite), gâteau maison avec inscription lamartinienne (sur l’océan des âges).

13 juillet 1995

Bain bouillonnant puis piscine. L’aprèms, avec Clément, 2 tours de bob luge.
– On doit mourir de toute façon
– Oui mais on n’est pas à la bourre.
Dîné chez les Olivero. De la sauvagerie (chevreuil). Les enfants fabriquent des lampions et partent défiler quelque part.

14 juillet 1995

Ciel brouillé. Allé au four banal restauré par la mairie, au-dessus de l’Alp Hôtel et de la Grande Ourse. Olivero préside à la cérémonie du pain. Pique-nique 30-35 personnes. Avec Ariane à Barcelonnette, achats. Visite à Paulette Rosseto qui avait sa fille et les deux petits-enfants, Nicolas et Clio. Aussi l’oncle. Orage en rentrant.

15 juillet 1995

Assez beau. Fait un tour de bob luge avec la pioque. Un peu travaillé avec le courrier arrivé hier soir. Allé au Bois Chenu, expo de peinture (patronnée par Briate). Vu Michou, l’innocent, le plus innocent des Martel.

16 juillet 1995

5 h du matin. Réveillé par des petits coups discrets, tout petits coups contre la porte : Marion. Départ des 3 pour Prades à 5 h 20. L’après-midi, Éric s’en va.

17 juillet 1995

Beau bleu. Un peu de piscine. Lecture.

18 juillet 1995

Matinée sombre et fraîche. Descendu à Barcelo par la navette (10 F). Achats. Rencontré Mme Dumand. Piscine l’aprèms. Pas longtemps. L’au n’est pas vraiment mon élément. Le soir, sur la future place Honoré Couttolenc, allé écouter le chanteur canadien Denis Caron.

19 juillet 1995

Très chaud. Bain japonais. Mal fichu. Enrhumé, je crois.

20 juillet 1995

Chaleur. Bain jap. Fait le courrier.

21 juillet 1995

Bain jap. À 18 h au vernissage de l’expo des peintres du Sauze. Peu de monde. Présence du maire. On s’amuse un peu.

22 juillet 1995

Très chaud. Bain bouillonnant. Lecture : Texaco (P. Chamoiseau). Excellent.

24 juillet 1995

Déjeuner chez Mme Rosseto. Des crouzets. Tonnerre et trois gouttes. Le soir, partie de boules avec les deux petits-enfants de Mme Léon, Adrien et Julien.

25 juillet 1995

Déménagé chez Mme Léon vers midi. Chaleur épaisse.

25 juillet 1995

Très beau. Mme Lélé fait son pain : 16 pains au comble de l’excitation, de l’exaspération, etc., etc. Destruction par Adrien d’un nid de guêpes sur le toit. Dîner avec Sarrasin, le René. Malaise physique. Je me couche.
(Anniversaire de la mort de K.G. 50 ans.)

26 juillet 1995

Mal à la tête toute – ou presque toute – la nuit. Visite après 16 h : Michelle Jouffrey, les parents Jouffrey, Mme Olivero, Jeannette O et puis Jouffrey. Personne ne sait quelque chose des nouveaux propriétaires de la Bergerie.

27 juillet 1995

Beau. Visite du cimetière de Barcelo. (Morts à Mexico, à Chihuahua, etc.) Berthe Jouffred invité à l’aper-itif avec des voisins.

28 juillet 1995

Envoyé à Paris 2 valises. Appris par les Michaud qu’on peut louer une voiture à Janssens (chez Pelletin).

29 juillet 1995

Au Sauze, déjeuner à l’Alp avec J. Léon et les deux garçons. Beï et moi au bain bouillonnant. Je vais seul ensuite au super par le télésiège. Là-haut, rejoint par Beï, visite au brocanteur Merle (qui a racheté pas mal de meubles et objets à M. Aubert).

30 juillet 1995

Allé avec Jacqueline Léon et les deux mouflets du côté de Pierre Grosse, cueillir des fraisettes. Après déjeuner, sur la route de l’Arpillon : vu la pancarte « Joffroy » posée sur le bord du chemin. Volets ouverts, personne de visible. Rencontré le père Buffe, toujours pareil à lui-même. Dîner chez les Olivero. En sortant, trébuché dans l’escalier de la terrasse. Tombé d’un bloc, de tout mon long (dans les bras du rapide Albert. Autrement, je me fracassais la tête).

31 juillet 1995

Gris. Frais. Petite douleur au genou droit. Re-pansement. Pluies d’orages. Car pour Gap à 18 h. Train à Gap pour 21 h 38. Terminé le Chamoiseau (Texaco). Très bon.

1er août 1995

Paris. La chaleur. 35° au grenier. Cdf de Gatti, à sa manière pompeuse. RV dans 2 jours. Trouve le moyen de de la direction de La Villette (qui devait les accueillir). L’une de ces grandes portes serait un SS de la division Das Reich. Cdf de Peter Kunze – me signalant l’anniversaire de la mort de K.G.

2 août 1995

Gilbert est de passage, repart pour le Cannet samedi.

3 août 1995

32° au grenier à 8 h. 32 au balcon même heure. Je l’appellerai Renaissance (plutôt que Secret d’État).

4 août 1995

Déjeuner L. Bourgeois dans un chinois de Belleville. De là au Père Lachaise. Le Mur des Fédérés (les autres tombes : le dernier des Communards, mort en 1942 à Novossibirsk…).

6 août 1995

Retrouvé dans un sac à commissions du courrier oublié – dont une lettre venue de Mongolie de la part de Christophe Gercke, m’annonçant son mariage et la naissance de son fils (Ilh Tanger). (M’invitant en même temps le 6 août jour du mariage à Karakorum, si j’emmène ma tente et mes couvertures.) Répondu par un fax à Karakorum. Félicitations et allusion à l’importance de ce jour (Hiroshima).

7 août 1995

Dîné chez les Chevalier à Montreuil. Le nouveau-né Vladimir. Et un hôte à eux, assistant metteur en scène. La pluie.

9 août 1995

Lettre d’un pasteur de Sarrebruck, dirigeant d’un « Centre Albert Schweitzer » (pour K.G.). Cdf de Weisenfeld Berlin. (K.G. aussi.) On prépare le jour K.G. (12 novembre à Hagen). Pour la 1ère fois depuis des années, suis remonté au grenier travailler après dîner entre 21 et 23 h – sans fatigue excessive et même peut-être sans fatigue du tout.

10 août 1995

Courses et lecture. Lecture : « Le Vieux qui lisait des romans d’amour » (Sepulveda)

11 août 1995

Dîner avec Dante et Stéphane chez Zeller place d’Alésia.

14 août 1995

Travaillé enfin. Une heure (sur la nature de l’homme). Cdf de Clément. Il a reçu notre paquet de bonbons, etc. Dit qu’il est tombé, qu’un médecin l’a vu, etc.

15 août 1995

Téléphoné à la colonie de vacances de Clément-Marion : chute sans gravité, nous dit le directeur.

16 août 1995

Avec Beï, à midi, à Lariboisière. Pr Michel Haguenau, neurologue. Ne me trouve rien après examen et tests. Me prescrit EEG, doppler, etc.

17 août 1995

18 h Cdf de La Seyne-sur-Mer où il est dentiste, de X (?) ami de la Mer de Chine (Rose Schiaffino) – juste pour me demander et me donner des nouvelles.

18 août 1995

Journée d’examens : EEG, scanner et doppler (Lariboisière) et dentier (Saddoun).

19 août 1995

Lecture : Pascal.

20 août 1995

Chaleur très lourde. Peu de soleil mais 33° au grenier et la suée.

21 août 1995

Fainéanté. Incapable de travailler.

22 août 1995

Visite d’Anne Riquier qui repart en Inde vendredi. M’a montré son projet de livre (les femmes tibétaines dans la Résistance).

23 août 1995

Visite Pr Haguenau Lariboisière. TVB. Gilbert dîne avec nous. Gros orage fin d’aprèms, le premier pratiquement de l’été.

25 août 1995

Vu Vermandel (pour médics).

27 août 1995

Mal fichu. Travaillé le Yéti. Bien.

29 août 1995

Dentiste. Lu dans L’Événement du Jeudi que Fr. Verny vient d’être mise à la retraite (Flammarion). Il y a un an juste, rencontrée près de St-Augustin, bd Malesherbes, par hasard, devais lu apporter mon livre de nouvelles. Trop tard ?

30 août 1995

Avec Beï, au labo (pour diverses analyses que Vermandel lui a prescrites).

1er septembre 1995

Cdf de Chevalier, Gus (dont le film 14-18 est terminé, me dit-il), Laurence Bourgeois. Lecture : Pensées (fin).

2 septembre 1995

Gris et doux. Déjeuner Chaillot avec L. Bourgeois. Giorgio a téléphoné de Berlin en mon absence. Pas réussi à le joindre : « Le moustique est mort et je suis au café ».

3 septembre 1995

Coup de fil vers 10 h 30 de Giorgio. Gilles Lacombe est avec lui. Me disent que le KG fait un malheur dans les journaux (coïncidence avec les 50e anniversaire de sa mort, et l’introduction du cas Gerstein en cours de Jérusalem).

4 septembre 1995

Pendant que j’étais chez le dentiste (Saadoun), Gilles est passé. A laissé dans la boîte deux coupures de presse allemande sur le livre.

5 septembre 1995

Allé chez le Dr Parent (reprise des troubles dépressifs). Cdf de Peter (d’Allemagne), de Georges le Grec (lui arranger RV avec Dante).

6 septembre 1995

18 h Cdf de Rognoni. Opéré et réopéré. RV prochain.

7 septembre 1995

Orages et pluies le matin. Déjeuner aux Négociants avec Jacky Moreau (je lui apprends que Penent est mort, ne lui ayant jamais dit qu’en fait c’est « l’ami suicidé »).

10 septembre 1995

Cdf à Fontanaud. Son « papa » est mort. Très affecté. On parle de Nha (pour qui je suis convoqué à l’Aide sociale d’Asnières).

11 septembre 1995

2e Prozac – 20 h. Mal dormi.

12 septembre 1995

Oublié le 2e Prozac.

13 septembre 1995

Pris le 2e deux heures après le 1er. Mal dormi. Dentiste Saadoun à 10 h 30. Aide sociale d’Asnières à 14 h 30. Mme Mariawel-Blanc. Arrangé.

14 septembre 1995

Le 2e à 17 h.

17 septembre 1995

Beau, à peu près. Correspondance allemande. Avec Beï, transporté les affaires de la cuisine – refaite à partir de demain – un peu partout dans l’appart et au rez-de-chaussée.

18 septembre 1995

Commencement des travaux dans la cuisine. Tél. Weisenfeld (Hambourg) et Palais de Justice (service rectificatif d’état civil) pour Thin et Nha. Dentiste Saadoun 17 h.

20 septembre 1995

Déj. Négociants avec Giorgio et Karima. Projets fous mais pas absurdes : expédition à la recherche du trésor de Gengis Khan, création d’un fonds destiné à rétribuer les chômeurs qui réciteraient de la poésie.
Lecture : Le convoi du 24 janvier (Charlotte Delbo). Des biographies de femmes d’Auschwitz curieusement passionnants.

22 septembre 1995

Belle journée d’été, encore. Déjeuner Négociants avec Kravetz venu en Triumph 800 cm3 (pour compenser, dit-il, son départ de Libération ou son échec programmé de Libé dimanche). Bien bu, mangé et parlé (Gatti : le Nobel à lui procurer).
Descendu 3 fois à la cave, une coccinelle dans les lierres. Bon augure ?

23 septembre 1995

Beau. Visite à 16 h de Giorgio. (Il m’offre un livre, je lui en offre un autre.)

24 septembre 1995

Pluvieux. Cdf d’Ariane – sollicite l’aide de « Père Grand » pour un devoir de Clément (sur la naissance de l’écriture). Visite de Mme Mariot.

25 septembre 1995

Roch Hachana. Dîné avec Beï et les Gilbert, bd Beaumarchais chez Manu et Lucien. Beau repas de fête.

26 septembre 1995

Dentiste Saadoun 16 h 30.

27 septembre 1995

Cdf de Gatti. Me parle du ministre de la Culture Douste-Blazy qui le renvoie à un vague bureau de son administration. Se montre colère, indigné. Trop, à mon avis. De la part du ministre, un manque de politesse, une marque d’ignorance plutôt.

28 septembre 1995

Emmené Marie-Christine et Beï aux Négociants.

29 septembre 1995

Beau. Ensoleillé. Vers 14 h, consultant Libération pour trouver un film (à voir avec Beï et Marie-Christine) découvert « Molom conte de Mongolie » (Jaoul de Porcheville) ! à l’Épée de Bois (cinéma). Mais la semaine dernière en sortant pour acheter celui de mercredi dernier, rencontré dans l’entrée Christopher revenu ici pour quelques jours (après son mariage et la naissance de son fils). On parle de ça, d’Alain Cantero, de Marie « la folle » qui est de nouveau « amoureuse » de lui, Christophe, etc. Dîné au chinois Custine avec Beï et Marie-Christine.

30 septembre 1995

Avec les Gilbert et Beï, à une fête de départ (expropriation et démolition) de Philippe Renevey et autres, av. de Clichy. Impasse de la Défense. Ph. me fait rencontrer un ami perdu et oublié Éric Faivre (qui est de l’autre impasse, la Mousset). Dîner avec les Gilbert et les Renevey dans un petit restau le Perroquet vert, dans une rue voisine. Avant cela, à 15 h, dans un cinéma du 5e, vu « L’Homme blanc de Lambaréné » avec Wilms dans le rôle titre.

1er octobre 1995

Cdf de Kunzmann, mon traducteur d’allemand (KG). RV chez moi. Déjeuner à la Petite Alsace, rue Caulaincourt. Choucroute. Parlé du livre. Aimerait qu’on continue de travailler ensemble. Ébauché l’idée de faire paraître d’abord en allemand chez l’Aufbau les nouvelles nomades : il est prêt à s’en occuper.

2 octobre 1995

La cuisine avance. À 17 h, chez Saadoun, pose de la prothèse.

3 octobre 1995

Avec Beï au CPAM rue des Fillettes et rue Jean-Cottin. Visite impromptue de Peter avec une jeune fille allemande, plutôt jolie.

4 octobre 1995

Yom Kippour. Jeûne (hydrique). Visite de Vidler. Questions et réponses. Dîné chez Jacqueline avec les Valérie et les Boris.

6 octobre 1995

Très beau encore (comme hier). Allé cité Véron au Théâtre ouvert d’Attoun, où Gatti officie pour deux jours. Regardé le film de Stéphane (le Poème cinématographique), très beau. Vu Gatti, Monod, JJ Hocquard, Peter, Hélène, Gus, les Mela, les Kravetz. Rentré 22 h après un verra au café avec le gus.

7 octobre 1995

2e jour Gatti. Les mêmes. Gatti : « L’Inconnu n° 5 », présenté par un chercheur (F. Bailly) très professeur. Lit et laisse tomber les feuilles à terre ou sur la chaise, comme Artaud, autrefois. Table, lutrin, chaise, bouteille d’eau. La veste déposée au dos de la chaise. Le chien Tao. Il lit, un peu cassé sur ses jambes. Ne reste pas derrière le lutrin, mais dans un bon tiers de salle.

8 octobre 1995

Allé avec Beï à la braderie grenier de la rue Ramey. Acheté ? (mais par un beau soleil d’été).

9 octobre 1995

Très chaud. On n’en croit pas son cœur.

10 octobre 1995

Toujours très beau. Grève des fonctionnaires. Vaccin contre la grippe.

11 octobre 1995

Brouillard (et la radio parle de pollution). On ne voit pas la basilique – et à peine le haut de notre antenne TV. Commence à se dissiper vers midi. Cdf d’I. Clerc. Cherche sans succès à travailler. Lui ai conseillé de s’adresser à Eruyen comme demandeuse de conseils. Visite du frère Thanh qui est en terminale et va choisir un bac technique.

12 octobre 1995

Même brouillard qu’hier – plus tôt levé.

13 octobre 1995

16 h 30/17 h. Beï intervient dans une émission radio (bavures médicales) sur Europe 1 « Arthur et les pirates ». On lui promet 2 000 F.

14 octobre 1995

Envoyé en recommandé la réponse (écrite par la Fiduciaire Mallet) aux impôts.

15 octobre 1995

Visite de Peter Kunze. Déjeuné à la pizza d’en face, à droite.

17 octobre 1995

Attentat dans le RER (entre Orsay et St-Michel), bonbonne de gaz, clous, boulons. Une vingtaine de blessés.

20 octobre 1995

Avec Chevalier à St-Denis pré-inauguration de l’expo Stéphane-Séonnet (sur Éluard).

23 octobre 1995

Cdf de Poliakov. Parti pour Tel Aviv le 28, revient le 6 avec les renseignements sur les justes, nouveau juge. 10 h Cdf de Jérôme Petit (actuellement en traitement dans un hôpital psy). Très clair, très intelligible. Ne boit plus. Veut écrire au magistrat fou pour récupérer l’appart de Penent qu’il a dû abandonner et qui est d’ailleurs inhabitable sans travaux. Approuvé. 15 h Espace Eiffel-Branly avec Beï. 16 h 30 dentiste Saadoun.

25 octobre 1995

Toussaint au téléphone : la mère de Ph. Thibault est morte (101 ans) ; il est lui-même complétement déboussolé. Enterrement vendredi.

26 octobre 1995

18 h rue Sedaine expo Lask et Valentin (un de ses voisins peintre). 20 h rue de l’Armée-d’Orient, théâtre, une pièce où joue BHV. Sympathique : pièce, acteurs… et public (7 personnes, moi compris – ce qui m’a rappelé des souvenirs de Tonton Couteau).

27 octobre 1995

9 h église N.D. de l’Assomption, office pour la mère de Thibault. Robert Toussaint, Philippe, pâle, courbé. Me demande tout à coup : « Est-ce que je peux vous tutoyer ? » – « Bien sûr ».

28 octobre 1995

À 10 h, hôpital Bichat (chez Delmas). « Hématurie microscopique ». Beï – voir le Dr Hayern. Peinture d’objets de la cuisine : porte-couverts, etc. Visite de Mme Mariot. Cdf de Georges Samarkos.

29 octobre 1995

Allé déjeuner chez Robert Toussaint où se trouvait déjà Thibault. Il allait bien, suivait bien la conversation, y participait paisiblement. Il marche très convenablement. Il a dû apprendre en rentrant chez lui que son frère, gravement malade, était mort aujourd’hui.

30 octobre 1995

Cdf de « Mme Penent d’Izarn ». Il n’est pas question de louer ou de faire revenir Jérôme Petit rue Lambert. Communiqué la chose à Petit.

31 octobre 1995

Brouillard. 9 h 45 chez Saadoun. 16 h 30 chez Zerbib (échographie). Cherché au labo les résultats de l’analyse. Pas lu.

1er novembre 1995

Brouillard. Encore pas lu. Bricolé (peinture), fait des courses, écrit.

2 novembre 1995

15 h rue Oberkampf. Handicap International, Cécile Delalande (pour la pyramide de chaussures KG).

3 novembre 1995

Castorama : achats avec Beï. Dîner aux Négociants avec Lask et Beï. Rencontre d’un autre peintre, ami de Lask. Avec Lask à St-Denis. Conférence d’un poète.
En 50 ans, j’ai fait 200 poèmes.
– Revenons à la poésie
– Mais on était en plein dedans.

4 novembre 1995

Soleil et froid (10°). Allé chercher billets pour Dortmund. Rencontré dans la galerie en rentrant Vincent Soldevilla (avec son air sombre cézannien). Me reconnaît peu à peu. Parle de couper la gorge ou de tirer au fusil sur quelqu’un. Moi ou les autres ? Semble croire à une conspiration. Veut me montrer quelque chose. M’emmène chez moi. « Ce n’est pas normal » dit-il. « J’ai envie de mourir ». Et, détourné un peu, il pleure. Je lui tape le dos. Il se rebelle un peu, et s’en va.
Assassinat de Rabin.

5 novembre 1995

3° au balcon. Cdf de Dante. Ému. Désolé. Consterné. « C’est la fin de notre génération… Déjà, j’étais le seul juif qui restait… Il n’y a qu’à toi que je peux en parler ».

6 novembre 1995

Froid. Dentiste. Télé : l’enterrement de Rabin. Les invités arabes (Moubarak, Hussein). La petite-fille en discours.

7 novembre 1995

Beau et froid. Cdf de Kunzmann (le traducteur allemand). Une 2e édition vient de sortir.

9 novembre 1995

La piote ira peut-être sur la tombe de Théo (à Marcolès) en se rendant à Clermont-Ferrand. Terminé le texte de mon intervention au symposium KG. Verena, une amie de Peter viendra en traduire une partie demain.

10 novembre 1995

Verena venue à la maison traduire ma « conférence ». Dentiste à 16 h.

11 novembre 1995

Levé 5 h. Gare du Nord 7 h 37. Somnolé tout le temps. Le train Parsifal. « L’Océan des sages ». À Cologne, Weisenfeld. Train pour Dortmund. À Dortmund, voiture pour Hagen. La ville, le cimetière, le musée, sans rien de KG, la « Maison KG », dîner, film. À 11 h à l’hôtel. Beau temps – sec, doux. La fille de KG Adelheid.

12 novembre 1995

Assez bien schlaffé. Parlé après le long discours du pasteur J. Schäfer (lui aussi biographe), aidé de Weisenfeld et d’une traductrice, Mme Schneider. Je réussi mon 4e examen de passage. Dîner hôtel avec Mme Schneider et Weisenfeld. Conduit à Dortmund, train 22 h 37 pour Paris.

13 novembre 1995

Assez bien dormi. Retard de plus d’une heure du train. Moins beau qu’à Bochum. Redormi dans l’aprèms. Téléphoné à Ernest Weisenfeld.

14 novembre 1995

À la choule avec Gilbert pour le kaddish de maman. Par erreur, au lieu de l’oratoire on nous oriente sur la grande salle où se célèbre une cérémonie d’hommage à « Émile Touati ». Salle comble pour une fois. Mais pas de kaddish.

15 novembre 1995

Avec Gilbert à Pantin. Sur la tombe puis à la conservation. Signé pour une concession perpétuelle (les parents) 16 000 F (aussi cher que le m2 à Neuilly ou dans le XVIe). À la choule à 18 h 30. La France bat Israël 2-0 (foot).

16 novembre 1995

Beau. Dentiste 15 h 40 (au lieu de 15 h – mais je dormais).
Lu dans le carnet du Monde la mort de Griset.

17 novembre 1995

Plus froid. À 14 h 30 chez Dr Honicher avec Beï : la peau de la figure.

18 novembre 1995

Beau et froid. Téléphoné à Verena, sur le conseil de Peter (remerciements).

20 novembre 1995

Le Balto est fermé : le patron s’est pendu. Bruits : cocufié par son propre frère. L’homme n’était pas antipathique.
Cdf de la piote : quitterait l’hôpital pour travailler avec un groupe d’infirmières libérales. À peu près le même salaire – mais plus de loisirs. J’approuve. Fin de l’eczéma (depuis vendredi, moitié Ketoderm à droite, moitié Tridésonit à gauche).

21 novembre 1995

Balto : il s’appelait Vincent Vasseur, 55 ans. L’amant est un marchand de livres du coin. Ils l’ont humilié, selon le photographe.

22 novembre 1995

Dentisse (sic) 16 h 30. Pris les billets pour Prades (Noël).

23 novembre 1995

Samaritaine avec Beï.

24 novembre 1995

Grèves. « Béa ne va pas bien du tout ». Jacqueline pleure au téléphone.

25 novembre 1995

Avec Beï à Montreuil chez les Pays. 10e anniversaire des triplées. « On a trente ans ». Vu tous les frères et sœurs, Frédéric et Catherine : « On n’est plus à la mode ».

29 novembre 1995

Idem. Bien travaillé – quoique pas longtemps – sur le ghetto de Varsovie (les Orphelins).

1er décembre 1995

Les Gilbert de plus en plus inquiets : Béa rechute (cancer).

2 décembre 1995

73 ans. Il n’y a rien à dire de cet âge lamentable. Il aurait mieux valu le double. 150 ans, à la bonne heure ! À 16 h 20, ouvert et lu l’échographie faite le 31 octobre (un mois de battement avant de m’y décider !).

4 décembre 1995

Cdf de Bruno Lomenech (BHV).

5 décembre 1995

La neige. En flocons fous, libres, joyeux. En farfouillant dans le placard à chaussures, je fais tomber la lampe de poche. Elle s’allume. Elle ne parvient pas à s’éteindre puisqu’elle l’était déjà. Donc c’est un signal ?
Descendu (à pied) à St-Lazare pour aller à la choule. Mais fermée. Vu quelques voitures renversées. Manifs. Remonté (toujours à pied).

6 décembre 1995

Cdf de Weisenfeld (Hambourg) m’accusant réception du podomètre.

7 décembre 1995

Neige et soleil. Cdf à Vanguin à Gap (sur l’os. Quid de l’os ?). Quelques renseignements : jeune femme blanche.

8 décembre 1995

Midi : Cdf de Dante. Projets géants : « J’ai 5 théâtres… Bagnolet, St-Denis, Blanc-Mesnil, Bobigny et Sarcelles, premier en liste… On a besoin d’un journal ». (Je dis : accepté). Parle d’Ariane et moi qui l’avons « abandonné ». Doit aller en Italie puis à Chicago. Au retour (d’Italie) on se verra avec Georges le Grec.

11 décembre 1995

Avec Beï, en taxi faute de transports, à la banque BCP rue de Châteaudun puis, à pied, à la Madeleine, au centre commercial Trois Quartiers. Achat de babioles pour les mouflettes. Rentrés par le 80, seul bus à fonctionner mais bien freiné par les bouchons. Une heure et demie pour St-Lazare-Custine.

13 décembre 1995

Dernière des 3 émissions sur le goût et le non goût en musique (France Musique) par Chr. Zacharias. Remarquable. (Et même pétillant.)

14 décembre 1995

Froidure. Allé à St-Lazare à pied. Achats divers. Dîner au Sagittaire, rue Lamarck avec les Gilbert et Ajius, leur conseiller fiscalo-juridique.

15 décembre 1995

Conduit chez le dentisse (sic) au Trocadéro par Gilbert.

16 décembre 1995

Descendu de Montmartre chez Chartier (vieux restau 1900).
Lecture : L’État criminel (génocides au XXe siècle) d’Yves Ternon.

17 décembre 1995

Sifflé ½ bouteille de whisky.
Vers 17 h, Cdf de JJ Lerrant. Cherche Gatti. Il doit y avoir un hommage à JJL à Lyon. Dante devrait faire quelque chose. Moi aussi.

18 décembre 1995

Dentisse 15 h 30. En taxi. Les grèves s’achèvent. Nous aurions dû partir ce soir pour Prades. Attendre la reprise.

20 décembre 1995

Pluie. Grèves finies à Paris. Train du soir pour Perpignan. Allé chercher la location. 21 h 39 départ. Seul train.

21 décembre 1995

1 heure de retard à Perpignan. Ariane à la gare.

22 décembre 1995

Gris. Brouillardeux. À dîner, Olivier l’ex d’Ariane. Arrivée d’Éric.

23 décembre 1995

Les piots chez leur père, dans la région. Acheté un magnétoscope à Ariane. Dîné à 4 (Ariane, Éric, Beï) à Villefranche, dans une auberge sous les murs de Vauban.
Lecture : La France allemande (Pascal Ory).

24 décembre 1995

Lectures et promenade dans Prades vers 17 h. Manèges.

25 décembre 1995

Avec Ariane, à pied en ville. Doux le temps. Départ d’Éric pour St-Tropez (on le revoit à Montpellier pour la saint Sylvestre).

26 décembre 1995

Retour des piots. On leur donne les cadeaux autour de l’arbre. Feu de cheminée.

27 décembre 1995

Allé seul en ville. Acheté carte postale. Dîné « à la maison » avec les Lask. Histoire de train – Lucas et quelques autres.

28 décembre 1995

Allé au ciné à 21 h voir « Apollo XIII ». À peu près nul.
Lecture : « Né au Tibet » de Trungpa Tulku.

29 décembre 1995

Train pour Montpellier par Perpignan. (Cabinet dont la lunette déformée ressemblé aux montres molles de Dali.) Chez les Woignier.

31 décembre 1995

Réveillon avec les Woignier, Marie-Christine et son fils Nicolas, les Jean-Pierre, Éric. Un mécanicien du train de Perpignan rapporte à Montpellier la oubliée par Beï.