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1993

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1993

Mal dormi. Réveillé par des douleurs intestinales à 4 h jusqu’à 7 h. Redormi jusqu’à 10 h 30. Froid. – 1°.

2 janvier 1993

Beau, bleu, froid (- 3°). Premiers pas sur l’ordinateur.

3 janvier 1993

– 5°. Froid. À 14 h en taxi chez Rapinat à Colombes. Clé chez la voisine (elle est impotente). Assise sur son lit en robe de chambre, peu coquette mais lucide, vite amusée. Beaucoup moins larmoyante qu’au téléphone. On lui fait boire le champagne apporté (avec gâteaux). Sa bonne arrive avec de la famille, etc. En taxi à Paris et de là en taxi au théâtre de la Main d’Or. « Félicité », pièce de Françoise Thyrion (Nini de Rimini), pleine de bonnes intentions et de trucs de magie. À la fin, salué Nini qui était avec une amie, toute charmée de voir P. J. – le grand, le seul journaliste « selon mon cœur ». (Rappel d’ un papier mer de Chine : le petit ? qui n’a pas pu parler ».)

4 janvier 1993

Pas bougé.

5 janvier 1993

Pas bougé. Commencé à classer les papiers, notes, pour le poème.

6 janvier 1993

Pluvieux. Température remontée, 10 et 13°.
16 h visite de Christophe. Un montage du film montré au président ce soir. Marie, de plus en plus paranoïaque. Convaincue d’avoir fait seule le chef-d’œuvre. Dédée Daventure serait enchantée des images. En février, on me fera voir un montage après lequel je déciderai si j’ai quelque chose à faire là-dedans ou non.
1) Thomas est devenu le grand ami de Marie. 2) Christophe est d’accord pour aider Gilles sur la Mongolie. 3) Pourrait peut-être aider Thomas à organiser une rétrospective, pour le faire connaître.
8 h 15 Athénée-Louis-Jouvet. Pièce de Catherine Mariette « Les Filles du néant » (sur les extatiques). Mise en scène ratée. Vu Gilles : il a remis les Réincarnés à Bourgadier. Dîné ensuite aux Bacchantes rue Caumartin avec Gilles, les Reznik, Cl. Eveno et son ancienne, Daventure.

7 janvier 1993

Déjeuner Vivienne Méla. Me remet des manuscrits, dont la pièce à montrer à JJ Lerrant (Le Placard).
17 h chez Laffont, place St-Sulpice. Remis à Martine Grollé les Réincarnés. Me rappellera lundi. À dîner, les Gilbert et Éric. Ouvert la bouteille de calva 1893 « à la guérison de Béa ».

8 janvier 1993

Beï souffrante (genou). Dr Vermandel venu. Visite de Sylvain Menoud (Mongolie). Me montre son projet de film pour enfants. Lui dis de l’achever et, après, je lui donnerai un coup de main. Visite de Truc venu chercher 3 pulls pour lui et ses frères, offerts par les Gilbert. Y ajoute 500 F.
Téléphoné Thibault pour Beï. Voir Dr Olivier pour consultation, éventuellement opération.

9 janvier 1993

Beï toujours mal, geignant. Re-Vermandel qui découvre que le calmant prescrit a été remplacé par un autre, même nom, mais très faible. Erreur du pharmacien.
Déjeuner Chinois avec Karine (Films et Formes). Livraison de sa petite œuvre (500 F). Parlé du film qu’elle veut tourner.

11 janvier 1993

Pluie. 9 h Dr Vermandel. 11 h ambulance : emmène Beï à l’hôpital St-Michel dans le XVe. Vu l’adjoint du Dr Olivier. Il la plâtre. RV mercredi.
Toute la journée : téléphonages (médecins, ambulance), pharmacie, cave (plat bassin), cuisine pour elle et Éric, etc.
Pas de nouvelles de Bourgadier ni ne Grollé (« Réincarnés »).

12 janvier 1993

Beau ciel de nuages gris perle glissant vers l’est. 18 h 39 Cdf de Martine Grollé (Seghers) : trouve l’idée des « Réincarnés » magnifique « mais ça se relâche un peu au milieu ». Va soumettre à J. Pélissier qui jugera.
Fatigué, désœuvré. Incapable de faire quelque chose – sauf la cuisine et le reste.

13 janvier 1993

Pluvieux. De nouveau à St-Michel. Beï déplâtrée. Le médecin Boillot : c’est une tendinite – donc peu de chose.

14 janvier 1993

Pluvieux. Déjeuner aux Négociants avec Alain Canters. Parlé Mongolie avec quelque nostalgie – et de l’équipe sans.
Vers 16 h, Cdf de Catherine Ringer (Rita Mitsouko). A terminé la lecture, très bien mais la fin est triste… Viendra un de ces jours parler avec moi d’écriture.
17 h visite d’Anne Beaudo, cliente mongolophone du Dr Larose qui me l’envoie parce qu’elle est avide d’infos sur la Mongolie aujourd’hui. Conversation intéressante. Elle est à Langues O’ et prépare, à l’université, un diplôme de lettres sur « L’ailleurs ». Suggéré qu’elle y introduise Michaux.

15 janvier 1993

Assez beau. L’aprèms avec Éric au Jardin des Plantes : l’expo Dinosaures du désert de Gobi, et la ménagerie.

16 janvier 1993

Trompé par le réveil. Pas pu aller chercher Ariane à Austerlitz. Arrivée vers 8 h. Restera huit jours. Pensé à écrire une pièce sur le commerce (vieux projet : « la Marchandise » – nombreuses notes, plus les feuillets d’aujourd’hui – la fin du « Marché »). Travailler ensemble sur le poème et la pièce ?
Cdf de Sylvain. A rencontré par hasard Gilles et Catherine. Ont parlé Mongolie. Cdf de Delannoy. RV dans une semaine. Éric reparti pour Toulon à 20 h 30.

17 janvier 1993

Beau. Cdf de Chalmel (mer de Chine). Retour de Madagascar, y retourne. Un peu inquiet pour son avenir de pilote. Reçu de Planchet une gravure (monotype) – par courrier. Donné à Ariane ravie ma platine laser et les disques compacts.
Missiles américains sur Bagdad.

18 janvier 1993

Soleil. Cdf de Anne Beaudo. A lu les Réincarnés, a « beaucoup ri » au début. Trouve que c’est très, très bon.

19 janvier 1993

Un peu de soleil. Vermandel téléphone : il voudrait faire hospitaliser Beï plutôt que d’attendre vendredi (visite au Pr Olivier). Ce sera fait aujourd’hui ou demain.
Ariane déjeune dehors au « Maquis » avec ses deux cousines Béa et Marion.

20 janvier 1993

Gris. Midi : chez Mme Laroza. 17 h Beï à Bichat. 14e étage nord, chambre à deux avec une vieille bavarde (Henriette Coulon), « 34 Kg » dit-elle sans trop s’inquiéter. 2 médecins examinent le genou, ponctionnent. Quitté l’hosto avec Ariane à 19 h.
1er jour de liquidation chez les Gilbert, avec un animateur et trois surveillants thaïs. 18 M de recette, paraît-il. Cdf à Thibault.

21 janvier 1993

Gris. 13 h Bichat. Beï pas dans la chambre – ni à la « rééducation » où l’on m’envoie. Disparue. « Je fais mon enquête » dit la chef. Retrouvée ! A peu dormi. Une attelle. Elle va mieux. Henriette Coulon est partie. Seule dans la 28. Ariane me relaie à 16 h.
Allé chez Mouche. 2e jour de liquidation. Un animateur à micro, 3 flics « thaï » (un africain). Pris des notes.

22 janvier 1993

Gris. Moulu (les reins). 10 h Jacky Moreau, pour lecture d’un petit texte de présentation – et révisé sa pièce (destinée à JJ Lerrant).
Bichat 13 h 30. À 16 h, allé chez Mouche. Même scénario. Dîner chez le Chinois Custine avec Ariane, Nini et Michel Valmer. Parlé de « L’Infirmière », de Gatti et du reste.

23 janvier 1993

14 h avec Ariane à Bichat. On connaît maintenant l’origine du mal : un germe, probablement introduit au moment de l’arthrographie (aiguille infectée).
16 h magasin. 4e jour de liquidation. Pris un café avec Gilbert.
Conduit Ariane au train de Perpignan. « Je te confie maman » (elle sous-entend que je dois me montrer plus patient).
En repartant, pris un taxi black, encore humilié d’avoir été refusé parce que noir. 46 F. Lui laisse le billet de 100, pour le consoler.
Lettre « Personnel et urgent » de Penent (Moulis). Intervenir auprès de Thierry Lévy. Le ferai lundi.

24 janvier 1993

Pluie. Cdf à JJ Lerrant. R2tabli. Parlé des pièces J. Moreau et Vivienne que je dois lui envoyer, de Colette et Georges Guy, du vote prochain (nous voterons tous les deux coco). Bichat 14 h 30. Resté jusqu’à 16 h. Elle a plus de 38, malgré les antibiotiques. Souffre.

25 janvier 1993

Beau, bleu. Cdf de Beï : Thibault est venu la voir à Bichat (il ne l’a pas reconnue…). Cdf à Penent puis à Françoise de Latour (psy) pour lui. Demain, je contacterai Th. Lévy. Appris par elle que Pauwels a fait faillite, qu’on ne le voit plus dans le quartier. 16 h Cdf de Beï : le germe identifié est un « streptocoque peniolytique ». On a changé l’antibiotique nécessaire. Elle semble rassurée.

26 janvier 1993

Déjeuner aux Négociants avec Georgio. Parlé de mon projet « La Marchandise ». Me donne des idées. Trouve l’usage du verlan magnifique. Son projet de film. En sortant, à 14 h, sa voiture a disparu. La retrouvons ¾ d’heure plus tard à la fourrière. 47 F. Me conduit à Bichat. Présence de Chevalier autour de Beï. Va nettement mieux. De là, au magasin bien morne sans animateur. Parlé aux vendeuses : Chantal, Rachel, Nathalie.
Th. Lévy n’a pas téléphoné. Penent m’appelle vers 21 h. Patience.

27 janvier 1993

Pluie. Beï : déprimée. Ses médecins s’interrogent : la fièvre, la tension ne baissent guère. On va refaire une ponction, une analyse.
Cdf vers 15 h 30 de Marquis Pauwels, de Vierzon. Ruiné, dit-il. Tout le matériel vendu. Personne ne me reçoit plus, etc. RV à son retour. Cdf de G. Auclair à propos de l’Espion de Dieu. Aurait voulu m’écrire, y a renoncé. Fatigué, un peu malade. Parlé de la Marchandise. L’ai exhorté à écrire le grand livre qu’il projette, une heure par jour. Cdf de Rapinat.

28 janvier 1993

Cdf de Beï : nouvel antibiotique. Cdf à Th. Lévy : d’accord pour un RV à Penent. Cdf de Christopher. Part pour Petrograd demain. Me ramènera mes sous. 16 h 30 Bichat. Beï en bas à la radio. Allé.
21 h rue de la Roquette, théâtre de la Bastille « Imprécations II » (de Michel Deutsch et Wilms). Beaucoup de musique, peu d’idées. Dîné rue Crozatier chez un Indien. Excellent. Parlé du film « Réincarnés » avec Gilles, Georgio, Patricia, Karina, Norbert et son amie. Gilles : Bourgadier ne prend pas la nouvelle « Réincarnés », vu la délicate situation dans laquelle il est.

29 janvier 1993

Cdf de Beï. Cdf de Thibault : l’explication ne viendra que lundi.
Au magasin vers 16 h. Resté 2 heures. L’animateur était de nouveau là. Ça marche.

30 janvier 1993

Déjeuner chinois avec Lombroso. Travaille à une comédie. On parle aussi de « la marchandise ». De là, à 15 h à Bichat. Beï mieux, bien qu’elle se désespère de ne savoir rien de sa future sortie, ou d’une opération possible. Visite de Marie-Marguerite. Parti à 18 h 15. Déprimé.

31 janvier 1993

Gris, brumeux. Bichat 15 h-18 h.
Dîné chez Anna Devoto avec Thomas, J.P. Faye et une Argentine, Bernard Lambert et sa compagne médecin. Parlé de Russie, des projets de Thomas, de Gengis Khan, de Marie, etc. Dans le taxi de retour, Thomas me dit que son fils n’aura pas de proches, de famille si lui, Thomas, disparaît. Lui dis que je serai là si lui, le fils, m’accepte. Sentiment (un peu bas) de victoire à cause de l’attention que ces dames portaient à mes phrases – mais surtout de sérénité (à peine crispée).

1er février 1993

Gris. Pas bougé. Travaillé à la Marchandise. Ça commence à émerger.
Assurances. Recherche des fuites. On me remboursera. Cdf avec Beï. Inquiétude. Tél. à Th. Lévy (pour avoir un RV pour Penent). Impossible de le joindre. Demain matin. Ariane au téléphone : je suis inquiète pour maman. Ça peut durer des mois.
Décidé d’écrire à la clinique Marcadet. Demanderai une enquête.

2 février 1993

Plus beau. Tél. Th. Lévy. Pas là. Cdf de Gilles. Écrire un papier pour le journal de l’impasse, sa dernière invention. Catherine Ringer m’apporte la cassette du « Petit train » et le manuscrit des Réincarnés. Déjeuner aux Négociants. Elle doit voir J.P. Faye qui a des documents sur son peintre de père (samedi). Elle ne le connaît pas plus que moi, l’autre jour.
15 h Beï hôpital. 17 h « Mouche » – très calme, un peu morne. Nombreux Cdf avec Ariane, Jacqueline, Nicole : Beï munie d’un cathéter à la gorge (à la place des tuyaux dans le veines, claquées). Fatiguée et souffrante. Démoralisée.

3 février 1993

Brouillard. Cdf Bichat. RV avec Hayen attendu. 11 h 30 Bichat. Hayen. Bilan : opération quasi certaine. La clinique Marcadet en cause – mais il n’y a pas de preuves. Envoyé à la Mutuelle le « bulletin de situation hospitalière ».
Krysto m’envoie une nouvelle. L’ai un peu corrigée. Cdf de Thomas. RV demain. Cdf de Christophe, revenu de Petrograd avec mes sous. Cdf d’Ariane.

4 février 1993

Cdf 9 h 30 Bichat. Gris, froid. Déjeuner chez Rognoni. Longue et intéressante conversation sur le Brésil, la Russie, etc. Rognoni un peu lent, fatigué, mais intact. 17 h Cdf à Beï : le mieux se confirme. 37° 5 (hier 37° 9).
18 h 30 Thomas. Les 3 000. Le soir, sur Arte, on évoque son père, Veit H. et ses films nazis.

5 février 1993

Beau. Froid. 5°. Beï : le mieux persiste. 37° 2. Christophe à la maison 15 h. Restitution de l’argent laissé à Moscou. 15 h 30 Bichat.

6 février 1993

Gris et froid. Beï : on l’a assise dans un fauteuil. Plus de température. TVB. 13 h Beï : l’interne lui a dit que les analyses sont très bonnes. L’opération semble écartée. Lettre de Peter (Kunze) avec une liste d’ouvrages pur les aveugles (« les aveugles le lisent ! »).

7 février 1993

Brouillard. Cdf à Beï : mauvaise nuit. Sa voisine du Havre, très mal. Rouspète. Demandera une autre chambre. À 16 h Bichat. Beï seule dans sa chambre, mais bien mieux. Rentré 18 h.

8 février 1993

Crachin. Beï : visite du Dr Thibault. 11 h Cdf du locataire du magasin (Hayange). Krakover. Il a quelqu’un qui achèterait le tout pour 200 000. Voir Gilbert.
Cdf de Vidler. RV demain 10 h. Bichat 14 h 30. TVB. Reparti avec Jacqueline au magasin. Vu Gilbert. Conseils sur la vente de la maison.

9 février 1993

Cdf de Beï : mauvaise nuit. Douleurs. Cdf de Thomas. Envoyé 5 000. Visite de Vidler (K.G.) 10 h-13 h 30.
Magasin 15 h. Le vide. Le désert. Au sous-sol, les patrons en train d’emballer dans des cartons le comptabilité des dernières années. De là, à Bichat. Mme Friquet est au chevet de la malade.
Reçu de Régine (la petite-fille de Mme Viard) quelques notes d’André Séry sur F.J. Armorin, à elle confiées par une Becky Monacé qui habitait l’hôtel de la Paix (inconnue de moi). Jour d’oublis, de distractions, d’erreurs redoublées. L’aile de l’imbécillité ? Vraiment ?

10 février 1993

Gris. Beï : 37° 2. Bien dormi. Renvoyé à Cristo sa nouvelle corrigée, comme la première. Magasin : sinistre.
Cdf de Gatti. Sera samedi à Paris pour sa pièce (Stéphane). Me dit qu’il a vu sur une liste d’enfants juifs déportés « Maurice Weil », 15 ans. Ça l’a bouleversé ; depuis 4 jours il ne dort plus.

11 février 1993

Beï 37. Travailloté. Déclenché la recherche (Kervezo).
Bichat 13 h. La voisine souffrante a été remontée des étages. TVB.
Cdf de Fontanot (foyer de Clichy). Les 2 petits Truc ont deux ans de moins que ne le disent leurs papiers ; ce qui sauve leurs études. Mais il faut rectifier du côté de l’OFPRA. M’en occuper.
Cdf de Penent : ne voit pas ce qu’il aurait à dire à F. de Latour. Ne sait pas s’il sera défendu au tribunal. Dit qu’il n’ira pas. Raccroché – la crainte de « m’ennuyer ».

12 février 1993

Brouillard. Cdf à 8 h 30 de Fournel RV après le 20/25 (retour vacances de février).
Soleil l’aprèms. Ouvert les rideaux. Cdf à Éric, éducateur du foyer de Clichy ; plus tard à Élise Aimé pour contacter l’OFPRA (et rectifier date de naissance des Truc).

13 février 1993

Brouillard blanc. On ne voit pas le lanternon du Sacré-Cœur. Beï 37. Reste une opiniâtre douleur au genou. Bichat 15 h. Andrée Pottecher est venue.
22 h 20 Cdf de Penent. Depuis 9 h ce matin, à reçu 9 Cdf à blanc (on a raccroché). Me demande si je lui ai téléphoné aujourd’hui. Non. Me demande de noter ce qu’il vient de me dire. Ensuite, plaisanteries sur nos chiens respectifs – tous deux morts – et leurs grand mérites.

14 février 1993

À 13 h Montreuil. Yves Benot au café, puis Georgio et son frère, Claude et Marie-France, Clarisse, Stéphane, Séonnet, les Hocquard, Marion Scali, Gendron, Catherine, et plus d’inconnus que dans les habituelles soirées Gatti. L’ai eu au téléphone à la Parole errante. Il veut me voir (‘Il n’y a pas assez de Joffroy ici ») et moi je veux le voir (La Marchandise). Embarquement pour les banlieues d’Auschwitz. Noblesse et beauté. Retour de Montreuil à la maison vers 1 h. Fatigué quand même.

15 février 1993

Beï part demain pour la maison de rééducation.
Cdf à Stéphane (félicitations) et à Gatti Marseille (explication des félicitations).
15 h 30 Bichat. Jacqueline là (inquiète pour Béa, Gilbert aussi). Réglé quelques détails pour le départ demain à Villiers. Tapé lettre à la clinique.

16 février 1993

Envoyé lettre recommandée à la clinique Marcadet. Copie à Ariane.
Bichat 13 h. Ambulance 15 h, pour le Centre de Villiers (80 Km). 17 h 30 le car, le train. Paris 20 h. Un train presque vide. Dîner chez les Gilbert.

17 février 1993

Crachin, gris. Allé Dr Laroze – pour verrue, cheveux, etc.
Cdf à Beï. TVB. On lui a donné une chaise roulante. Cdf de Krakover (Hayange). Il dit 26, je dis 28. Me rappelle dans trois jours. Cdf à Stéphane : qu’on ait le temps, dit-il, de passer deux jours dans la maison (relevé par architecte, film vidéo, garder une épave porte ou fenêtre – avoir une date de destruction). Cdf à Gilbert : Maintient 28 en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas que du magasin mais de toute la maison (2 étages).
Aidé Vincent (Soldevila) à faire sa fiche pour « Mémoire vivante » (les camps, la presse). Foot France-Israël. Je me sens gagnant à tous les coups (mais j’aimerais bien que la France gagne…).

18 février 1993

Cdf de Beï. Un peu fatiguée de sa 1ère journée. Rééducation (exercices et piscine).
12 h Neumann, dentiste. Signé son KG. Rencontré une dame qui connaît l’Inde, le Sikkim, etc., travaille avec un pandit, etc. Allemande sans doute. Et dans le cabinet même, une artiste peintre avec chevalet, peignant le patient, le dentiste et l’assistante.
Cdf de Delannoy. « Fixot » devient Laffont-Fixot. Magouille Havas.

19 février 1993

Sensation de repos, la paix au réveil. Beï : bonne nuit, fatigue un peu.
16 h rue de l’Université 131, projection de l’Ours (mongol). Marie, Christophe, Thomas, l’opérateur, quelques autres Jumdonn, Jean-Louis Vieillard. Joli et plat, le film. Parlé avec Thomas dans sa voiture qui me conduit à Films et Formes (ils donnent une fête ; vu Norbert, Pascal, personne des Productions de l’ordinaire et au bouquiniste du quai Voltaire, Gillot).
À la télé le soir, vu Boulez s’empoigner avec M. Schneider qui a fait un livre contre sa majesté. Paraissait fatigué.
Ariane grippée ou quelque chose comme ça. Lecture Pickwick.

20 février 1993

Toujours gris. Cdf à Beï et Ariane, très grippée.
Midi rue du Bac. Autour du film : Marie, Thomas, Christophe et moi. Thomas surtout qui prend la direction – persuasif, charmeur, intelligent, disert. Parfait. Tout le monde d’accord. Thomas fera la continuité. Puis, à deux, le reste (dialogues et scènes).
Cdf à JJ (les pièces de Jacky Moreau et Vivienne Méla). Dîner rue Fontaine-au-Roi chez Raymond avec les Méla. Il y a deux mois que Jean-François est président de l’université de Villetaneuse (où Danh est étudiant). Très bon restau. (Côte de bœuf à la moelle.)

21 février 1993

Froid. Venteux. Train gare de l’Est. Embrouillamini. Le train ne fonctionne pas le dimanche, aller plus loin, prendre un supplément, etc. Château-Thierry, retour en omnibus à Nogent. Taxi. Beï très bien. Moi déjà fatigué (sac trop lourd). Un grondement dans l’estomac. Il neigeote. Quelques pas en béquilles, un coup d’œil à la cafétéria en fauteuil. Re-taxi à 17 h 30. Neige. Train de Paris. 17 h 56.

22 février 1993

Gris, froid, neigeux. Il neigeote vers 10 h. Cdf Beï. TVB. Cdf de Krakover (Hayange). Me demande ma réponse. Je lui dis 27,5. Il va encore voir.

23 février 1993

Temps mêlé avec du soleil l’aprèms. Cdf à Beï.
Cdf de Roland Meyer. Prépare sa retraite de commis-voyageur en bijouterie. Nouvelles des uns et des autres. 14 h 40 pédicure puis Vélocipède, puis 16 h 30 Centre médical. ECG (Dr Petrov). Normal. Librairie rue Custine : ils ont vendu 5 ou 6 « Espions de Dieu ».
Aperçu, assis dans l’attente une vieille silhouette voûtée, qui me rappelait quelqu’un. On l’appela : M. Silienoff ! …Celui de PM. Pas eu le temps de lui parler. Engouffré dans une cabine.

24 février 1993

Froid. 1°. Passé un coup de fil à Silienoff – surpris (il avait vu un monsieur « plus distingué » que les autres, c’était moi mais sans me reconnaître). Il a travaillé sur KG à l’époque (Dr Munch). Combien on a eu raison de s’occuper de ces choses-là quand on voit, dit-il, ce qui se passe actuellement (en Allemagne avec les ? persécutés. 15 h G. Desmée. Parlé littérature jusqu’à 19 h. Cdf à Truc : m’explique qu’il n’y a pas erreur, ses frères ont l’âge qu’ils ont mais il vaut mieux qu’ils soient plus jeunes… L’état civil vietnamien est sans doute de cet avis (quand on le tripote un peu).

25 février 1993

Beï : fatigue, courbatures, commencement de rhume.
Lettre de Penent (à envoyer de Paris). Cdf à Alain Delache (professeur) pour les Truc. Lui écrire, me dit-il. Cdf de Braudeau : élu au jury de Médicis. Le Monde lui demande de choisir entre ça et son feuilleton. A envie de s’en aller. Je le lui conseille. RV la semaine prochaine.
Cdf d’Ariane. Viendra passer la semaine prochaine à Paris (et Villiers-St-Denis), les enfants chez leur grand-mère paternelle à Orléans. Content. J’avais envie d’aller la voir quelques jours, sans en avoir l’occasion à cause de la maladie de Beï.
Cdf de Marquis (cirque Pauwels). RV semaine prochaine. Allé au magasin. 2 boutiques fermées sur 5.

26 février 1993

Envoyé lettre à Delache (pour les Truc). Réponse du Dr Hercot avec avis de réception. Se dit surpris. Voudrait me rencontrer. Commencé à rédiger impôts. Allé dîner avec les Gilbert chez les Emmanuelle. Shabbat Chalom. Rentrés 22 h 30. (Vu le frère de Lucien, maboul un peu, paraît-il).

27 février 1993

Neige fondue. RV chez Marie annulé : Thomas malade. Marie aussi. Repris la déclaration d’impôts. Téléphoné à Anna (dit que Th. a une bronchite (l’a contractée en Suisse), puis à Thomas (répondeur).
Cdf à Oliveiro (les élections à Barcelonnette). Il faut une procuration. Cdf à Penent (Moulès) : me conseille de demander à la Mutuelle quoi faire ou demander à la clinique fautive.
17 h apporté au libraire Custine un « Espion de Dieu » à mettre en vitrine pour voir.

28 février 1993

Plutôt bien et longuement dormi. Ciel bleu, frais.
Cdf de Peter (Kunze) – Parisien pour 8 jours. 14 h 15 train pour Nogent. Lu postface de Deleuze à « Bartleby ». Beï debout sur les béquilles. Ça va mieux. Pris l’habituel chocolat à la cafète. Navette, car et train à 19 h 09. Dîné chez les Gilbert avec les Emmanuelle et Béa et sa fille.

1er mars 1993

Beau temps. Téléphoné Mutuelle pour l’affaire de la clinique (M. Forestier, vice-président). Me demande 2 ou 3 jours ; « On n’a pas eu de cas pareil », c’est-à-dire de demande de remboursement à la Sécu et à la Mutuelle.
Cdf de Rapinat. M’apprend la mort d’Hervé Mille (83 ans).
Cdf de Thomas. Il se remet de sa pneumonie. Cdf d’Ariane. A failli être bloquée par la neige à Vernet. Prend le train. Sera demain à Orléans, puis à Paris.

2 mars 1993

Cdf d’Ariane, d’Orléans. Dans son train avec 3 h de retard. Allé chercher Ariane.
Cdf de Penent : où en suis-je avec la clinique ? Truc à la maison. Avancé 1 000.

3 mars 1993

13 h 30 Alexis Chevalier vient nous prendre Ariane et moi en voiture. Par l’A 4. Beï contente, optimiste. Au retour, visite cimetière anglais (militaire), allemand, américain. Des tombes juives dans chacun. Le plus touchant : l’anglais avec des inscriptions comme « « Dieu le prendra hors de nos vie, mais jamais hors de nos cœurs ». Pierre pour les croix, sauf pour les Américains, toutes en marbre. Écrit quelque chose sur le registre anglais. Rentrés 19 h 30. Allé voir les Gilbert.

4 mars 1993

Dit oui au Comité de parrainage d’un éventuel Salon du livre antifasciste. Oui aussi à l’installation d’un visiophone (premiers mois).
Avec Ariane à 13 h 30 à la Bastille, film sur Stephen Hawking « Une brève histoire du temps ». Intéressant. Après, par le 20, à St-Lazare. Le « Mouche » dans son dernier mois.

5 mars 1993

Mal fichu. Dentiste 14 h 45. Dîné avec Ariane et Peter Kunze à la pizza Custine.

6 mars 1993

Pluie. Fini, à peu près, le « Supplément à ‘histoire générale des chiens ». Tant de mal pour un texte si court ! Collé secrètement du Shakespeare – le Marchand de Venise. Soirée chez les Gilbert pour son anniversaire avec les filles, les petites-filles, les Ramevey et les Josepha. Parlé des élections, des affaires, d’Esther et d’Assuérus, des marchés de Gilbert et d’Andrée, etc.

7 mars 1993

Gris, froid. Pris le train de Nogent de 10 h 12 avec Ariane. Beï en forme. Allés en taxi avec elle au restaurant de Villiers « Chez Guy ». Passé le reste de l’aprèms dans sa chambre. Train de Paris 17 h 55. Paris 19 h. Ariane dîne chez sa copine.
Cdf de Peter : Hans-Christian Blech est mort ces jours-ci (L’Enclos).
Fourmis dans la cuisine. Déjà ?

8 mars 1993

Gris, froid. Cdf de Braudeau : il a envoyé son dernier feuilleton au Monde. RV jeudi. Cdf à Mme Bouvet.
Allé voir les Gilbert. Nous disent qu’ils ont encore un magasin dans le 6e.
Lecture : Les Îles enchantées (Melville).

9 mars 1993

Toujours beau, clair. Conduit Ariane au train des Aubrais vers 14 h. Elle prend les enfants et rentre par le train de ce soir à Vernet.
Disparition des fourmis. Lecture : André Frédérique (Claude Daubercies).

10 mars 1993

Gris. Analyse sang et urine pour le Dr Delmas. Dentiste à 19 h. 20 h 14° balcon N.

11 mars 1993

Soleil. Déjeuner aux Négociants avec Braudeau. Aujourd’hui, paraît son dernier feuilleton littéraire dans le Monde. (Il a 47 ans. Je le félicite d’avoir rompu ce carcan qui n’a fait que nuire à l’écrivain qu’il est ou veut être.)
Lu le Monde. Me rends compte que je le lis tout entier, des heures gagnées – perdues (ou peu gagnées – grandement perdues).

12 mars 1993

Toujours beau. 15 à 16°. Le printemps des fourmis.
Visite de Truc venu me rembourser les 900 F prêtés. Il me rapporte deux éventails pour Beï. Cdf de Rapinat et de Vidler (« Vers la fin de 94, le film… »).
19 h. Erré dans le métro (Château-Rouge et Gare de l’Est) pour aller à Louis-Blanc. Des grèves. Fini par rejoindre le 206 Lafayette où se produit pour un soir Devayani. « L’Atelier des chamans réunis ». Sous le toit d’une baraque encombrée de bois, vieilles consignes, etc., quelques chaises, un rideau rouge, de l’encens, un fond sonore indien. Elle danse. Parfait. Une écharde dans le pied. Bandage. TVB. Après, un verre. Parlé avec un professeur de littérature américano-canadien, épris de Paris. Salué Devayani. Excusé les autres (Eveno, Marie-France).

13 mars 1993

Cdf de Christopher (qui travaille au film de Jumdan). Me dit que Thomas est encore bien malade. L’appeler.
Cdf de Jacky Moreau (St-Nazaire). Ariane (déménagement le 3). Agathe de St Salny (Hyères), etc. Lecture : Chandler (« Trouble is my business »).

14 mars 1993

Les Chevalier avec Baptiste venus me prendre pour aller voir Beï. La route, la n° 3 encombrée. Beï enrhumée, un peu triste. (Tout ce qui lui arrive !) Déjeuner dans une fausse grande auberge au bord de la Marne. Un soleil superbe. Champagne. Ensuite, retour au Centre. Beï a un peu travaillé : quelques dessins et couleurs. Rentrés par le même chemin, après visite au cimetière de Villiers et de la cave Baron Fuenté. Demain j’entame la bataille.

15 mars 1993

Bien dormi. Levé reposé.
11 h Cdf à Thomas qui ne va pas mieux. « Pour une petite pneumonie, payer tout en fatigue généralisée… Pas trois pas sans m’écrouler… C’est trop payé… C’est excessif… ». (« Double pneumonie, l’une virale, l’autre infectieuse » dit-il.)
Cdf à 14 h 45 de Krakover (Hayange). D’accord pour le prix de vente. Lui envoyer un fax d’accord. Ça tombe bien – à cause de la maladie de Beï et du changement de vie d’Ariane (loyer plus élevé). Prévenu Stéphane (pour le film à tourner dans la maison d’Hayange avant sa démolition). Il aurait une plage de libre en avril.
19 h Vu Me Albouy, avocat indiqué par la Mutuelle. Catégorique : c’est improuvable, c’est ingagnable. Cdf si nombreux (Penent, Marie-Marguerite, Thibault, M.F. Oliveiro, etc.), que, rentré à 20 h, je ne dîne qu’à 22 h.

16 mars 1993

Cdf de Krakover qui n’a pas reçu le fax (que j’envoie cet aprèms). Envoyé courrier à Michel Blum, avocat connu de Croizard, Penent, Caroline Tissé (les documents clinique). Fax parti 13 h 30.
19 h Avec Peter Kunze au Grand Palais. Salon du Livre. Vu Martine Grollo chez Laffont, qui me présente un M. Pélissier, il a le manuscrit des « Réincarnés » ; pas encore lu, trop à lire, dit-il, avec la main au-dessus de la tête… Charmant. Vu aussi le stand Verdier. Parti laissant Peter continuer la visite.

17 mars 1993

Gris. Cdf à 8 h 30 de Poliakov. Je ne le comprends guère. Gerstein, une autre thèse, des objections… Lucien Lazare… Je vous envie.
Cdf 10 h 30 notairesse Huchon de Hayange pour la vente de la maison. Cdf à Ariane. Clément a 9 ans aujourd’hui.
17 h 30 visite de Penent, très calme et très désespéré. Dit que s’il est condamné, privé de ses droits civiques (à Puech ! à Moulis !) il disparaîtrait… Voit dans l’affaire une volonté de l’écraser venue soit du CNRS, soit du Paquet qui verrait là une occasion de se débarrasser de son frère, juge. Intermède de Jérôme, à l’interphone puis à la porte – qui cherchait à voir « père adoptif ». L’ai mis à la porte. Parlé presque deux heures avec P.
Mme Mariot à la maison. Plantes et téléphonage avec Beï.

18 mars 1993

Gris. GDF venu changer le compteur à gaz. Cdf à Me Julice (Normandie), indiqué par Renée Henry, pour l’affaire Beï. Téléphoné à Julia. Intéressant. M’indique un avocat, Bernfeld, spécialiste.
Allé EDF, puis Cavaillès pharmacie, pour Gilbert, puis « Mouche » où il n’y a vraiment plus grand chose dans les deux boutiques subsistantes.
Cdf de Marion Barray (Gilles Lacombe).

19 mars 1993

Poliakov me transmet la lettre de Lucien Lazare qui travaille au département des Justes à Jérusalem Yad Vashem. Il est troublé par des « éléments » de sa bio. Je vais répondre à Lazare ou à Poliakov.
Allé prendre Fournel à la S.DL (hôtel de Massa). Beau bureau, beaux lustres, beau jardin. Déjeuner à côté. Fournel très amical. Me déconseille de persévérer chez Laffont. Prend le manuscrit des Réincarnés, le donnera à Verdier ou à un autre. À propos de KG, il se déclare prêt à poser, clandestinement, avec moi, la pierre mémoriale à la Maison des sciences humaines. Part pour la Roumanie quelques jours. Tél. à Beï. Décision pour la réponse à Lazare.
Tél. à Gatti. Songe à un « Journal d’Auschwitz » que je ferais à Marseille. Parlé de KG et le de « Marchandise ». Accord aussi pour la pierre mémoriale de KG au Cherche-Midi.
Dîné avec Gilles et Catherine chez un indien de la rue Crozatier.

20 mars 1993

Fait la lettre à Poliakov (destinée à Lazare du « Département des Justes »). Cdf de Croizard : mort de Pierre Laffont. Cherche à joindre Penent. 17 h visite de Marion Barray (archi). Parlé de choses et d’autres. Printemps.
Commencé à taper la lettre Poliakov.

21 mars 1993

À Villiers. Déjeuner avec Beï aux Sapins. Très bien. Un peu de soleil et de vent. Chambre. Cafétéria. Rentré 19 h.
Soir d’élections. La droite, rien que la droite. Et le Pen à 13 %. Continué à taper la lettre Poliakov.

22 mars 1993

Envoyé la lettre à Poliakov. Cdf de Fournel : « J’ai lu avec beaucoup de plaisir les Réincarnés. C’est une longue nouvelle plutôt qu’un court roman. Je vais le donner à Verdier, si tu es d’accord ». D’ac’.
Cdf de JJ Lerrant. Cafardeux à cause des élections, de la progression du Front national. Me donne le n° de D. Pain pour les Réincarnés. (Presse de la Cité-Julliard, rue du Rocher.) Cdf de Michel Blum, avocat : a montré le dossier Beï-clinique. Pas très chaud. Mais moins catégorique qu’Albury.
Cdf de Penent. Une lettre à renvoyer au CNRS. Lu Le Monde (les résultats). Allé à 18 h 45 à Bichat pour contrôle un an après l’opération. Tout va bien, dit Delmas. Au sortir de l’hôpital, une trombe d’eau.

23 mars 1993

Corrigé le manuscrit Réincarnés. Saddoun, le frère de Lucien, annule son rendez-vous à 15 h. Reçu à 16 h Olivier, l’ex d’Ariane qui me rend un manuscrit (avec quelques corrections, minimes). À 18 h 30, rue du Fg-St-Denis, expo Marie Magescot, amie des Gilles. Rencontré Gilles, Catherine, un fils de Robert Toussaint, Laurent Bourgeois, Violette Rougeon-Lecoq.

24 mars 1993

Cdf de Poliakov. RV vendredi (la lettre à Lazare, département des Justes, est partie, dit-il). Chez le Dr Vermandel. A eu ou vu le Dr Hercot (clinique meurtrière). Je lui dis que je vais demander une compensation. Cdf d’Anne Bétina, la protégée de Mme Laroza. La verrai après l’examen à Bichat de Beï et le déménagement d’Ariane. Changé de chambre – de lit surtout. Au nord, la chambre est plus froide mais le lit meilleur.

25 mars 1993

Plus froid. Venteux. Cdf à Thomas (Harlan). Dit qu’il est mieux depuis 3 ou 4 jours – qu’il sort un peu. « Je n’ai jamais connu ça, je ne croyais pas connaître cette expérience : le corps qui n’obéit plus ».
Dentiste 14 h 30 puis « Mouche » : de plus en plus vide, le bureau et la cave déblayés avec des restes de cartons, des bouts de ficelle, des éléments de décor. Gilbert me donne la machine à écrire et le bureau-support.
Lecture du soir : Pickwick.

26 mars 1993

Froid. Déjeuner rue Royer-Collard chez un chinois avec Poliakov. Parlé de K.G. D’accord pour le comité des amis de K.G. (la pose de la pierre mémoriale).

27 mars 1993

Mal dormi. Moulu. Mettre le matelas du nord à la place du matelas du sud.
Très beau et froid. Mal fichu. Pas très capable de travailler.
Vers 20 h 30, Chevalier vient me prendre pour aller voir Sappart dans l’Histoire du soldat. Théâtre de la Commune (Aubervilliers). Presque arrivés, je le fais revenir à la maison. Pas assez bien pour voir la pièce.

28 mars 1993

Un peu mieux. Soleil et froid. Train pour Nogent. Beï en forme, plus de chaise. Déjeuner au Cygne d’argent. Très bon – mais régime pour moi : coquelet, Vichy et verveine.
Résultats élections. La droite a 84 % des sièges. Socialistes et communistes à peine 100. Mais le Front de Le Pen n’a rien. Vive le scrutin majoritaire ) Tant que ces gens-là sont écartés, il est bon, très bon.

29 mars 1993

Gris. Téléphoné aux deux médecins indiqués par Thibault (pour l’indemnité de Beï). Conseils et RV avec l’un, demain.
À 13 h, au bureau de production où travaille V. Lombroso. Allé déjeuner à L’Émile. V. me propose de l’aider pour un film en Inde. Oui – sous condition de le pouvoir en temps voulu. Rencontré au restau le fils de Romevey puis, au métro Étienne-Marcel Caviglioli, blanchi et gai. Revient de Samarkand, ébloui. Ça et la Mongolie : dialogue de reporters.

30 mars 1993

INRA. Clonage réussi de 5 veaux à partir du même embryon. Le rêve du Dr Mengele…
Vers 15 h rue de Londres, vu le Dr Gacusin, expert des assurances (ami de Thibault). En gros : vous aurez une indemnité… Je le sentais sur le point d’ajouter (professionnellement) « Hélas ».
De là, chez « Mouche ». « Le dernier jour ». Presque plus rien à vendre. Cadeaux des restes aux vendeuses, toutes là au complet. En face, le chausseur déménageait ses boîtes sur un diable. Apporté une bouteille de champagne, gâteaux. Puis, vers 18 h, le dernier verre avec les Gilbert sur les tréteaux. Embrassades, fleurs de Josseline (les autres avaient pleuré le matin). Jacqueline me donne pour Ariane, le produit de la dernière vente : 200 F. J’aide ensuite les Gilbert à déménager quelques sacs, la table pour la sublime machine à écrire, etc.

31 mars 1993

Reposé. Téléphoné Krakover pour le loyer (600 F en retard). Promet.
À 17 h, rue Lamarck, vu le Dr Hercot. L’ai informé de mon intention d’obtenir une indemnité pour Beï. De l’assurance.
Chaleur sur la ville. Printemps.

1er avril 1993

Gris, pluvieux, venteux. À 15 h, Bichat avec Jacqueline. Beï arrive en ambulance pour un contrôle (par Hayen). TVB. Mais la flexibilité de la jambe est toujours faible. Un mois de rééducation de plus. Hayen approuve mon action éventuelle contre la clinique. Vers 17 h 30, départ de Beï pour Villiers-St-Denis – assez contente finalement.

2 avril 1993

Train pour Avignon et Perpignan 14 h 44. À 15 h 10 car pour Prades et Vernet. 16 h 30 Vernet. Ariane, les piots. Le désordre du déménagement. Froid et pluie. Téléphoné à Beï. Tout le monde couché. Attendu Éric 23 h 30.

3 avril 1993

Réveil général. Le déménagement. Caroline, Alice, François et Éric. Allé cherché les piots à l’école. Le midi déjeuner de pizzas, de frites, de tartes. Gardé Marion après déjeuner. Déménagement : les mêmes vers 19 h. Et pour moi, découverte de l’appart. Grand, clair, commode, chauffé – l’idéal après Vernet et ses murs pourris d’humidité. Pendant qu’Ariane passe la soirée avec une amie de l’hôpital, Éric et moi emmenons les piots dans une crêperie. Cerisier fleuri à la fenêtre du salon.

4 avril 1993

Bien dormi. Temps gris. Ariane à Vernet pour le nettoyage. Tous à midi au Pommier. Sieste.

5 avril 1993

Frais, un peu gris. Ariane et Clément au travail. Marion malade reste à la maison. Éric aux courses. Moi, bricolages maison (pendre le linge, cartons à la poubelle, vaisselle, etc.).

6 avril 1993

Avec Éric, partis vers 10 h pour Port-Bou sur la tombe, un roc fleuri de marguerites de W. Benjamin. Déjeuner à Cerbère, maintenant au soleil. (Au cimetière, déposé deux petits cailloux sur la tombe, 1 pour moi, l’autre pour Gatti.)
Lecture : Frankie Addams (M.C.llen).

7 avril 1993

Rompu. Bien dormi. Soleil. Tâches et tâchettes (papier dans l’armoire, nom à la sonnette et à la boîte à lettres, rangement de meubles, cartons à livres et objets).
Lecture : L’Intrus (Faulkner). Toujours le même enchantement.
Vu le soir sur Arte une émission P. Boulez. Simple et convaincant. Sur le « grand homme » et le « grand artiste », disant ce que je pense et dis. À propos de Wagner, mais il aurait pu en citer d’autres.

8 avril 1993

Très beau soleil du matin. Pris le soleil sur la petite pelouse sous le cerisier dont les pétales blancs m’atterrissent sur la tête.

9 avril 1993

Vers le gris. Coup de tonnerre – un seul – dans l’aprèms, suivi d’une petite jonchée de pluie.

10 avril 1993

Levé 7 h. En route pour Paris vers 9 h 40 – Montpellier 12 h avec du soleil bientôt – puis l’orage vers Auxerre. 20 h 45 Paris. Vu les Gilbert qui vont demain à Cannes. Ont signé pour leur nouveau magasin.

11 avril 1993

Bonne nuit. Gris. Avec Éric, à Villiers-St-Denis pour voir Beï. Déjeuner au bord de la Marne. Visite d’un musée de vieilles bagnoles. Train pour Paris 17 h 55.
Éric reste un peu, partira dans la soirée pour Toulon. Beï travaille : 2 peintures, des croquis aujourd’hui.

12 avril 1993

Pris le train pour Nogent l’A., assez beau temps. Déjeuner aux Sapins. B. fait quelques croquis. Retour par le train de 17 h 55.

13 avril 1993

Pluie. Essayé la lampe Pigeon que nous avons donnée à Ariane. Ça marche.
Téléphoné Dr Wechsler. Marché. Courses (gare, pharmacie, mairie, banque, photographe, horloger, etc.).

14 avril 1993

Mal fichu. Mal au ventre, au foie. 15 h dentiste et quelques courses.
Passage du Havre : revu. Les boutiques « Mouche » murées avec des parpaings gris. Quelqu’un a écrit quelque part : Paris doit rester au peuple.
Mieux dans l’après-midi, après jeûne. « Tu attendais le soir, il descend, le voici. »

15 avril 1993

Gris, brumeux et même froid. Bien dormi. Reposé.
Idée de réunir mes écrits sur les chiens en livre. 5 textes, je crois, y compris celui que je finis sans cesse (depuis 1 ou 2 mois !).
15 h 30 visite de Georgio. Allé au Balto. Projet : aller à Marseille voir Gatti la semaine prochaine. Cdf à Beï : mesures pour sa « permission » de week-end à Paris. Aujourd’hui, 2 coups de fil publicitaires, l’un pour Mickeyville (un prétendu sondage sur les parcs de loisirs), l’autre pour une grande surface (par message enregistré, avec promesse de cadeaux).

16 avril 1993

Belle journée de soleil. Finalement, Beï arrive en voiture dans l’aprèms. 3 mois d’absence. Rangements, inspection.

17 avril 1993

Gris le matin. Plus clair l’aprèms. Visite à Beï de Marie-Marguerite et Mme Mariot. Travaillé encore sur le chien comédien.

18 avril 1993

Train avec Beï gare de l’Est pour Nogent l’A. Retour à Paris train de 17 h 55.

19 avril 1993

Cdf à Gatti (Marseille). Ne le verrai pas (comme convenu avec Georgio). Il part pour le Chili jeudi, ne revient que le 4 mai. Déjeuner Anne Besuda (la protégée de Mme Laroze). Mongolie. Très beau temps, chaud et lumineux.
20 h Cdf d’I. Clerc. A écrit un livre sur son expérience colombienne qu’elle n’arrive pas à faire éditer. Cdf de Catherine Mariette. M’envoie un livre qui peut me renseigner sur le « Marchandise ».

20 avril 1993

Très beau. Cdf de Rognoni qui m’entreprend avec le plus grand pessimisme sur l’enseignement (catastrophique), la bureaucratie (paresseuse), etc.
Tél. Virginie Merlin qui à Madeleine Hey ( ?) qui à… Inattendu.
16 h dentiste.

22 avril 1993

Gris. Envoyé aux télécoms liste pour le visiophone : Ariane, Woignier, Chevalier, Gilbert, Éric, Chevalier, Hocquard. Retour de Cannes des Gilbert.

23 avril 1993

Gris. Allé à la Sécu chercher un papier (pour Beï). Fini de taper « le salut par le théâtre » (chiens). Orages dans la soirée.

24 avril 1993

Pluie. Lu le manuscrit d’I. Clerc (Colombie).

25 avril 1993

Train de 10 h 12 pour Nogent. Gris. Déjeuner aux Sapins. Un peu de soleil.

26 avril 1993

Travail encore sur les chiens. Dévoré le n° spécial du Monde « Juif » sur la révolte du ghetto de Varsovie. Plein d’informations que je ne connaissais pas.

27 avril 1993

Toujours les chiens. Sur Arte, le soir, un panorama de la « Beat Génération ». Tout regardé. Touché.

28 avril 1993

Beau. 28 au grenier. Cdf de Gilbert Desmée. On bavarde. Marché de la poésie en juin.

29 avril 1993

L’Espion de Dieu : 26 993,24 F (relevé d’auteur). Cherché Beï au train à 13 h 05. De là à la Nation chez son médecin (Josselin) puis gare de l’Est de nouveau 16 h 46 (après quelques achats et consommations).
Très chaud, lourd. Bras de chemise. Dîner rue des Fontaines-des-Ponts (du Temple) chez les Hocquard. Très bon comme d’hab’. Parlé du PS (Frédéric en est), du PC (je parle de la Russie), de l’avenir cosmique (on ne quittera jamais la terre, dit JJ). Gros orage. En panne chez eux. (En allant gare de l’Est, rencontré dans le métro la photographe de St-Quentin-en-Yvelines, Martine Simon. Me confirme que Cristina est en France : son mari mort d’un accident de moto.)

30 avril 1993

Gros orage dans la nuit. Mal dormi. Sonnette d’alarme de Houx (la maison de campagne des Gilbert). Visite de Serge Lask. Déjeuné rue Custine. Parlé de son travail et des Yid (à perte de vue). Me montre des peintures, des lettres, les dernières faites.

1er mai 1993

Orages nocturnes. Réparateur venu pour le lave-vaisselle.
Suicide de Bérégovoy.
Suicide d’un chômeur par le feu.

2 mai 1993

Allé Villiers. Pluie. Déjeuner aux Sapins. Rentré avec la fille d’u malade, qui paraît mal parti. Parlé littérature, musique.

3 mai 1993

Cdf à Delache (hôpital Broussais) à propos des Truc. A fait ce qu’il devait mais « c’est la merde… Affaires sociales… pas d’influence là-dessus… Vous êtes à Libé ? Faites-leur peur ».
St-Lazare : cherché les billets pour juillet (W.L.). Repassé par le Passage, de plus en plus vide, morne.
20 h 30 Cdf de Penent. Comme souvent, le soir, difficile à suivre (pas incohérent). Compare la mort de Bérégovoy et d’un chômeur de Bordeaux. B. : sa mort n’est pas plus une mort que sa vie n’a été une vie ». Fait des allusions à son propre suicide ; si son père, dit-il, n’était pas vivant, ce serait déjà fait. Son affaire a été remise au 4 juin. Il y sera. Je l’y pousse tant que j’y peux (mais il n’en a pas besoin à cause du vieux père).

4 mai 1993

Gare St-Lazare. Changé les billets (couchettes 1ère au lieu de W.L. 2e classe).
Regardé à la télé la cérémonie Bérégovoy à Nevers. Les funérailles d’un grand défenseur de la monnaie, avec armée, clergé, drapeaux, discours présidentiel, etc. Pas d’Internationale, de Jeune Garde, pas même de Temps des cerises.
Vu sur Arte le dernier film tourné par H.C. Blech (la Grande fête – sur les rapports RFA-RDA après le changement).

5 mai 1993

Beau temps. Envoyé lettres avocat Bernfeld et conseil de l’Ordre. Allé voir à la permanence Juppé (pour les Truc) – ouvert l’après-midi.
Cdf de Vidler toujours entre doute et enthousiasme.

6 mai 1993

Contrôle dentaire sécurité sociale (pour les soins prescrits par le dentiste, à peu près approuvés). Traînaillé, travailloté. 18 h 15 réunion des copros rue du Cdt-Rivière. Ascenseur du B fini (remis en conformité : porte intérieure).

7 mai 1993

Gris. Froid. Allé cherché Beï au train de Nogent 18 h 24.
Toujours sur les chiens. Lecture : « Un sale type » d’Elkin. Très bon.

8 mai 1993

Brumeux, gris, pluviotant.

9 mai 1993

Encore un peu de pluie. Reconduit Beï à la gare de l’Est (18 h 15).
22 h 17 Cdf à blanc. Il y avait quelqu’un – longtemps. 2e Cdf 5 minutes après, c’est Penent, dans l’état téléphonique nocturne qui lui est familier. Prendre contact avec Th. Lévy, qui lui a écrit (pour s’assurer de sa « sincérité » et obtenir un RV avant l’audience de juin).
(Trop d’aides demandées : Penent, les petits Truc, l’ami de Truc à caser dans un foyer, I. Clerc et son livre colombien, les pièces de Vivienne et Jacky, etc. et toutes inrefusables, comme toujours.)

10 mai 1993

Plutôt beau et chaud. Cdf de Beï. Par Mme Léon, elle a appris la mort de Sylvain Jauffret (La Conche). Écrit lettre à Berthe, sa sœur.
10 h Vidler. Petites critiques de son scénario. Et gonflage de l’homme qui est fragile, trop battu d’avance. Cdf à Th. Lévy – pas là. Devrait me rappeler.
Midi : aller déjeuner avec JJ Lerrant en face (Négociants). Contents de nous retrouver. Vraiment.
16 h vu Hussein (le Bosniaque) pour la terrasse (balustrade à remettre en état avant le nouveau treillage). Cdf de Krakover (Hayange) : il voudrait maintenant acheter la maison pour lui-même !
Allé à la permanence de Juppé, ministre des A.E. (pour les petits Truc). Conseil d’écrire plutôt.

11 mai 1993

Très chaud. Déjeuner rue Royer-Collard au chinois avec Poliakov. Parlé du « Département des Justes » – et de la plaque à la MSH. Tapé lettre à Juppé.
Téléphoné à Th. Lévy pour Penent. Journée volée.
18 h bd Beaumarchais chez Me Bernfeld pour l’action contre la clinique. Fils d’un Bernfeld connu au temps du « Th. Herzl » dans les milieux sionistes. Gentil, un peu mou, dirait-on. Prend 15 %. Beaucoup. On verra. Ne veut pas du médecin indiqué par Gacouin (Wechsler).

12 mai 1993

9 h Cdf de Poliakov, toujours joyeux. Lazare, du « Département des Justes », est en Chine. Revient dans quelques jours. « Il y aura donc du nouveau dans quelques jours. » Envoyé lettre à Héloïse Mousnier (qui vient de naître).
10 h 30 Gilles. Le film (« Réincarnés »). Financièrement, ça passe, dit-il. La fille de Daventure, la monteuse, participe à ce montage. Aussi Charvein (le père de Cl. Reznik). Me donne un avocat pour Penent (Th. Lévy refuse d’être au téléphone). Me conseille pour la fille qui veut écrire sur le caporal fusillé (Anton Schmidt).
Dentiste 15 h. Cdf vers 15 h, pendant que j’étais avec Gilles, de Steve Vidler. Le coup du « Juste » a fait l ‘effet d’un typhon.

13 mai 1993

Gris et froid. Dentiste de 11 h 15 à 13 h. Rédigé pour Gilles le synopsis des « Réincarnés ».
Prise d’otage (des enfants de la maternelle) de Neuilly. Grande émotion.

14 mai 1993

Arrivée des Woignier.
Cdf de Daniel (Chalmel). Revient de La Réunion. Inquiet de son avenir. Héli-Union réduit son personnel. Récession ici comme partout ailleurs.
Porté la lettre à la permanence de Juppé (les petits Truc).

15 mai 1993

Fin de la prise d’otages de Neuilly. Enfants saufs, preneur tué. Dithyrambes.
Conduit les Woignier à la gare de l’Est. Coucheront ce soir à Villiers.
Visite de Vidler, venu prendre les extraits de presse anglo-saxons de KG en 69. Commencé à taper les Chiens.

16 mai 1993

Train à 10 h pour Nogent l’A. Beau et frais.

17 mai 1993

Beau. Chaud. Le Bosniaque venu faire la balustrade. Tapé un bout des « Réincarnés ». Reçu le synopsis tapé par Catherine. Corrigé quelques mots.

18 mai 1993

Pluie. Avec Gilbert, à sa banque pour aller retirer des fonds. J’étais la protection rapprochée (de l’attaché case). Grosse pluie.

19 mai 1993

Beau. Orageux.
Repris le texte des Chiens. Toujours pas terminé ! Jamais subi cela. Le Bosniaque sur la terrasse.
Lu le projet « Colomb » de Sapart. De l’ampleur. Le lui dire (« Soleil noir, monde métis »). 22 h Cdf de la jeune fille des Landes qui travaille sur Anton Schmidt (fusillé pour avoir aidé des juifs). Contente d’avancer dans son travail (pour entrer à l’école du cinéma).

20 mai 1993

Gris. Nicole partie voir Beï. Maurice resté ici, souffrant.

21 mai 1993

Les Woignier partis. Bleu et nuages. Le Bosniaque fait la peinture et la balustrade.
Vu les Gilbert vers 20 h : émerveillés (surtout Jacqueline) par leur première journée de magasin 5 rue St-Placide. Venus seulement pour nettoyer (après 4 ans d’abandon des lieux), ils ont été envahis par la clientèle – parce qu’il y avait un peu de marchandise déjà là. Gilbert quand même fatigué par le départ du Passage, l’achat du nouveau magasin, etc.

22 mai 1993

Retouché encore « Les Chiens » (et photocopié). Allé vers 16 h rue St-Placide voir la boutique. Du monde, servi par Jacqueline et Josépha. Et du plutôt « beau monde » par rapport au Passage. Soleil et concile jaloux des autres commerçants sur le trottoir.

23 mai 1993

Avec Jacqueline, à Villiers, voir Beï. Très chaud.

24 mai 1993

Chaud. Orageux. Ouvert le dossier « Marchandise ». Écrire enfin cette pièce.

25 mai 1993

Cherché Beï gare de l’Est. Puis chez le Dr Jousselin. De là, aux Galeries (souliers) et au Printemps, puis en face au Passage voir Mélanie (qui y a trouvé une place). Gare de l’Est 18 h 04. 31° au grenier.

26 mai 1993

Orageux. Téléphoné Fournel pour les droits de mes livres chez Ramsay (me donne l’adresse de la liquidatrice), et pour Verdier (à propos des « Réincarnés » : pas de nouvelles, va lui téléphoner).
Tél. Brisset, liquidatrice de Ramsay (m’envoie la lettre me redonnant les droits littéraires). Quant aux livres, ils ont été soldés ! Tél. soldeur Expodif, Courbevoie. 20 gratuits – le reste au prix soldeur. Le fleuriste venu (treillage).

27 mai 1993

Mal fichu (ou mal être). Dentiste. Le fleuriste revenu (pour le treillage).
Allé dîner chez les Kravetz dans leur nouvel appart de la rue de l’Ancienne-Comédie – avec Marion Scali. Marc cuisine : des lentilles puis un plat de raviolis de Romans, extraordinaire. Travaillent au n° spécial des 20 ans de Libération qui sera un succès, à en juger par les quelques pages que j’ai vues. Essaient de me faire écrire un papier pour la fin du n° (Utopies – je propose le yéti en 2001, sans avoir réellement envie de le faire). Marion me cherche un éditeur pour les Réincarnés.

28 mai 1993

Téléphoné à Yves Meaudre, directeur des Enfants du Mékong, pour un logement de Truc qui cherche asile (convoqué mardi).
19 h arrivée de Beï, amenée par des voisins de chambre.
Cdf de Kravetz. Insiste pour le papier Yéti. Réponse encore réservée.

29 mai 1993

Grand soleil. Fin du travail du treillage (3 950). Avec Beï chez « Mouche » (Béa, Josépha et d’anciennes vendeuses venues par curiosité – les Gilbert sont à Houx). Du monde.

30 mai 1993

Menues retouches de peinture treillage, attaches, ris et bordures.
Dans la soirée, Beï pleure – de ne pas marcher suffisamment bien, de fatiguer si vite, etc.
Nouveau Cdf de Kravetz : je dis que je ferai le papier.

31 mai 1993

Travaillé au Yéti. Mis Beï au train gare de l’Est (18 h 12).

1er juin 1993

Beau. Cdf de Sylvain (Mongolie). Naissance de sa fille Zoé.
Cdf de Fontanaud (les petits Truc), Thomas Harlan (RV dans une semaine), Rapinat à qui j’ordonne de se mettre au soleil dans son jardin.

2 juin 1993

Gris. Avec Gilbert à Courbevoie chez le soldeur de Ramsay (Expodif). Les livres n’y sont pas. Revenir. Dentiste 15 h 30. Averse.

3 juin 1993

Travailloté. 13 h visite de Penent, bien habillé mais toujours chaotique (dans l’élocution et les résolutions). A RV avec Th. Lévy à 17 h. N’en attend rien. Son affaire passe demain. Reparle de son père (94 ans, et déclinant) et d’un suicide possible (« Mais pas chez un ami »). Me rappelle ce soir (s’il a besoin du studio).
15 h Bichat. Consultation rhumatologue Dr Hayen. Il voudrait que Beï atteigne 90. Elle est à 80. Pas partisan d’une opération. £Continuera à la main. Sortie prévue le 10. 19 h Cdf de Penent. RV décommandé. « Je n’ai pas de défenseur. On verra… Je devine ma perte ! » L’exhorte à téléphoner demain à Lévy s’il ne l’appelle pas d’ici là. 20 h Cdf de Beï : elle a appris par Mme Léon qu’Oliviero (Le Sauze) a déposé le bilan. Travaillé Yéti.

4 juin 1993

Le Yéti.
10 h 45 Cdf de Penent, de son hôtel qu’il doit libérer à midi. Le cabinet Th. Lévy ne l’appelle pas. Il rappelle. On lui promet de la rappeler. Arrive vers midi à la maison. Ne veut pas déjeuner, bourré d’amphétamines. Vers 14 h l’avocate déléguée téléphone : l’affaire n’est pas remise ; elle va être plaidée. P. se voit condamné à 5 ans, dix ans. Part vers 14 h 30 chez Th. Lévy.
19 h 30 Cdf du cabinet, que P. appelle. 19 h 45 il arrive. Téléphone. Il a Th. Lévy qui lui apprend qu’il est condamné à 20 000 F d’amende (et non à 10 ans comme il le croyait encore ce matin). Veut faire appel, mais repart en Ariège plus détendu. Ne parle plus de se flinguer. RV avec Lévy la semaine prochaine (lequel, parlant de moi, dit que je ne lui ai jamais fait signe, jamais envoyé un mot, etc. « Trop froid » suppose Penent).

5 juin 1993

Bien dormi – d’un trait. Travaillé Yéti. Obtenu de Kravetz 3 jours de plus pour terminer le Yéti. Je pourrai aller demain voir Beï.

6 juin 1993

Train 10 h 15 pour Nogent l’A. Déjeuner aux Sapins pour la dernière fois. Très chaud, très lourd.

7 juin 1993

Chaleur, chaleur. Dentiste : faire remettre une dent, etc. Cdf de F. de Latour, Daniel Chalmel (qui se ragaillardit : part pour Madagascar, La Réunion puis le Vietnam former des pilotes d’hélico).
Dîner dans un restau brésilien des Batignolles avec Bernard Toussaint, Marie sa fiancée brésilienne et Marie Magescas, peintre, amie de Gilles. Beaucoup causé.

8 juin 1993

Travaillé Yéti.

9 juin 1993

Toujours chaud caniculaire. Yéti. Cdf d’une amie de Gilles, Hélène qui veut faire un film sur KG. Cdf de l’étudiante de Bordeaux qui est à Paris. Toujours KG (Anton Schmidt).

10 juin 1993

Dentiste. Retour vers 16 h 30 de Beï. Allé avec elle chez le Dr Vermandel (recherche d’un kiné). Cdf à l’avocat Bernfeld (à qui je fais savoir que ça traîne).

11 juin 1993

Gris, plus frais.
Déjeuner aux Négociants avec Thomas Harlan qui me confie ses poèmes. Plus tard, Penent nous rejoint et assiste, ébloui, à un grand numéro de Th. sur la RDA et la Russie. Penent me fait cadeau d’un vieux livre du château. Je lui remets son courrier. (Il est finalement condamné à 30 000 et non à 20 000 d’amende.) Arrivée à 15 h de l’étudiante qui prépare un dossier pour entrer à l’IDHEC et un livre sur un semblable de KG, Anton Schmidt, caporal fusillé. Bavardé un moment. Elle voit demain Poliakov. Pluie vers 17 h. 2 h de scène le soir.

12 juin 1993

Révision de l’article. Lecture de « Fatras dans les cintres », roman policier d’Emmanuel Schaeffer.

13 juin 1993

Gris, froid. Révision de l’article Yéti.

14 juin 1993

Cdf de Jacky Moreau (attend un autre fils. Production massive de modèles réduits. Le renseigner sur le sort de sa pièce à Lyon).
Cdf de Bozzolini. Voudrait que j’écrive un texte pour une gravure à lui (le livre tiré à 23 exemplaires). RV dans la semaine.
Envoyé lettre à Emmanuel Schaeffer (ce que je pense de son roman).
15 h allé dicter à Libération le papier Yéti. À peu près 4 h avec Florence. Brouillard. Vu Scali. Me parle du « voyage des Rés » faut-il essayer Grasset ou une petite maison d’édition dont elle connaît la directrice ? Vu Serge July. Parlé 2’ (son accident).

15 juin 1993

Gris. Froid. S’éclaircit vers 17 h 30. Verdier me renvoie gentiment les « Réincarnés », que Fournel lui avait transmis. Situation désastreuse dans l’édition. Fournel m’oriente sur P.O.L. Je verrai après l’essai de Scali ailleurs. 20 h 30 Cdf de Scali : « J’ai réussi à réduire ton papier de 18 feuillets à 19… Marc dit que ça tient… ». À la télé, annonce de la sortie du film sur lequel j’aurais dû travailler l’an dernier (« L’Enfant lion »).

16 juin 1993

Plus beau. Pédicure et pharmacie mutuelle. Reçu le texte du Yéti amputé. Moins catastrophique que je ne le croyais.
13h 30/14 h 30 visite de Hélène Lamy-au-Rousseau, qui veut faire un film autour de K.G. Parlé de l’axe de ce film : le K.G. d’aujourd’hui. Gravite autour de l’équipe Lacombe. Elle a 24 ans.
17 h chez Bozzolini – 82 ans, me dit-il et enrage de devoir se traîner avec deux cannes (anglaises). Accepté de lui donner un petit texte d’accompagnement pour une de ses gravures : cela fera un livre tiré à 23 exemplaires. Envisage une plus importante collaboration.

17 juin 1993

Beau. Dentiste. Fini. Arrangé le papier amputé.

18 juin 1993

Poliakov a reçu une lettre du Département des Justes (Yad Vachen) : le cas Gerstein inscrit à l’ordre du jour. C’est déjà une victoire.
À Libération, corrigé le papier avec Scali.
À 20 h Montreuil chez les Chichen. Leur soirée dans le jardin. Buffet, grillades. 60 personnes. Une sono discrète. Une chanteuse de rue avec un orgue de Barbarie, deux accordéonistes, un conteur. Une atmosphère gentiment rétro. Rentrés 1 h.

19 juin 1993

Rencontré J.C. Vernier rue Custine en allant faire des courses. RV la semaine prochaine.

20 juin 1993

Lecture du poème de Th. Harlan. Énorme et magnifique. La suite ou l’accompagnement de celui de Sabathier (l’Oratorio).

21 juin 1993

Beau. 9 h 30 visite d’Emmanuel Schaeffer. Parlé de son manuscrit qu’il a (malheureusement) déjà envoyé à 5 maisons d’édition. Cdf de Vivienne Méla. Sapriphage prend sa nouvelle « Les petites ailes ». Envoyé à Bozzolini un poème (pour le livre à 23 exemplaires).

22 juin 1993

Cdf de Roger Cahen (le grand rabbin) qui cherche Gilbert. Me dit soudain – Toi aussi tu as 70 ans ? – Oui. Par mes 70 ans j’ai vaincu Hitler. – Tu as raison, tout à fait raison.
Cdf tard de Thomas. Il a entendu mon message sur son répondeur, en revenant de Berlin (« J’ai lu. C’est magnifique. »), et tant pis pour l’heure, il me téléphone. RV vendredi.

23 juin 1993

Plus frais. Dr Benealle 1 500 F. Avec Beï, chez le médecin expert désigné par Bernfeld l’avocat, puis à la Serap Levallois, acheté du papier japonais pour le studio.

24 juin 1993

Téléphoné avocat Bernfeld. Convoque Beï pour le 30. Me trouve « insolent ». La Compagnie d’assurances rejette la responsabilité sur le Dr Vermandel.

25 juin 1993

10 h Thomas H. Son livre, sa préoccupation. Eliot et Pound, leur échanges épistolaires féconds, etc. Débouché une bouteille à la santé du livre, avec Beï, Jacqueline et Mme Friquet. Croizard au téléphone : Menant et mort noyé en Californie. (Je l’avais fait entrer à Paris-Match.)
18 h marché de la Poésie place St-Sulpice. G. Desmet heureuse : le dernier numéro est un succès (le 17) ; Maria va exposer en Pennsylvanie. Vivienne venue s’entendre confirmer que sa nouvelle sera publiée.

26 juin 1993

10 h visite de Vidler. Attend une réponse du CNC pour son film, et aussi d’autres producteurs. Dîner à Montreuil chez Pays. Les 3 parrains – dont un remplace Gatti défaillant (dit Gerber, l’ancien mari de Tine). Autour d’un lapin aux pruneaux, conversation avec Frédéric et Catherine.

27 juin 1993

Écrit lettre à la femme de Menant.

28 juin 1993

Cdf à Stéphane – qui vaque sans cesse entre Montreuil et Marseille. Me parle de l’expo Marseille-Sobibor qu’il est en train de monter parallèlement à la pièce de Gatti. Captivant. Je lui annonce la vente prochaine de la maison de Hayange. « J’ai de nouveau une caméra. On va pouvoir tourner dès qu’on trouvera le temps de le faire ». « Tu sais que Dante te pique ton héros, il cordovérise à fond ».
À la Sécurité sociale, cherché une pièce pour Beï. Avec B. chez Vermandel. Je lui montre la lettre de l’avocat, où il est mis en cause. Il rougit mais se rétablit vite.

29 juin 1993

Très chaud. Réponse du ministre (A. Juppé). En ce qui concerne les petits Truc, il a prévenu l’OFPRA. Transmis à Fontanot. Allé faire une analyse (de sang).
Maison de la radio. Déjeuner avec Cl. Eveno (conseiller aux programmes de France Culture). Il s’est mis à écrire, me dit-il. Un livre.

30 juin 1993

Pluie. Envoyé les Ré à Fournel qui va les transmettre à P.O.L. (éditions).
17 h 30 chez Bernfeld l’avocat, beaucoup plus calme et sérieux. Transmis la réponse des assurances à Vermandel. RV demain.

1er juillet 1993

Courses. Trottier (plombier) : liste des travaux pour la rentrée. Dr Vermandel 12 h 30. Trouve « scandaleuse » la lettre des assurances. Me remet sa réponse (indirecte).
Train pour Gap 21 h 03. Chaleur. Trouvé W.L. (au lieu de nos couchettes).

2 juillet 1993

Bien dormi. Beau temps en arrivant à Gap. Castellane, le taxi, là. À 8 h à la maison (500 F). Cdf à 10 h 30 au Dr Hayen (Bichat). Pluie l’aprèms. Courses un peu partout. Arrivée d’Éric vers 22 h.

3 juillet 1993

Beau. Téléphoné à Kravetz (pour le col de Restefond). Le rappeler lundi. Il me fera la lettre.

4 juillet 1993

Gris le matin, plus coloré l’aprèms. Rédigé lettre à Bernfeld.

5 juillet 1993

Envoyé lettre à Bernfeld. Passé voir l’assurance (Doux). Baisse de la prime maison et voiture. Grand vent. Petites pluies.

6 juillet 1993

À Joussiers, garage pour le contrôle technique de la voiture. 2 à 3 choses à faire revoir. À la gendarmerie (pour le col). Mais l’adjudant n’est pas là. L’apéritif à l’Alp avec Mme Léon.

7 juillet 1993

Mêmes travaux. Apéritif prolongé chez les Oliviero (de 7 h 30 à 11 h du soir). La piote arrive demain.

8 juillet 1993

Beau ciel. Cherché Beï chez le kiné. De là, chez le notaire pour la vente de Hayange (procuration). Vu Chabre. Ariane et les piots arrivés à 13 h 35 (partis à 6 h).

9 juillet 1993

Beau le matin comme hier. Envoyé le courrier notaire à Hayange. Avec tout le monde (sauf Beï) au cinéma de Barcelo (« Les Visiteurs »).

10 juillet 1993

Orages et tonnerre toute la nuit. Le matin, encore de la pluie. Téléphoné gendarmerie de Joussiers. C’est bon pour le 15.
Nouveaux orages, et fuites dans la chambre du haut. Prévenu Oliviero. Monté un lit éventuel pour Ariane dans la chambre palier.

11 juillet 1993

Pas de pluie. Mais vent froid. Descendu vers 18 h à Barcelo. Acheté un tapis d’Iran pour Ariane pour son anniversaire.

12 juillet 1993

La fraîcheur continue. À 13 h/14 h gendarmerie de Joussiers : l’adjudant Ledoux me donne une place de garage pour le col. Vu Oliviero chez Michaud. Il va demander à Gilly de s’occuper du toit.

13 juillet 1993

Bleu. Encore frais. Avec Marion à la mairie de Joussiers. Cherché le papier de circulation. De là, à La Conche, chez Berthe Jauffret (condoléances pour la mort de Sylvain). Descendu dans l’aprèms (beurre, plâtre, assurances).

14 juillet 1993

Beau temps. À déjeuner, Éliane. Parle de Michonier, l’idiot de la famille.

15 juillet 1993

Partis vers 6 h 45 pour le col de la Bonnette (Restefond). Déposé la Méhari chez Michaud. En passant, garé vers 8-9 h aux casernes. Le reste de la montée à pied. Froid. Redescendu vers midi aux casernes. Passage des coureurs à 14 h 45. Ariane, les enfants ravis. Éric faisait une sieste dans la voiture. Repris la voiture au retour.

16 juillet 1993

peintres d’Enchastrayes. Peu de monde. Oliviero en voyage. Vu Chardonnay, Oresty, Benoît.

17 juillet 1993

Sale temps. Travailloté à du rien.

18 juillet 1993

Même temps. Commencé une nouvelle (le Cancrelat mongol).

19 juillet 1993

Mauvais temps toute la journée. Allés manger des crouzats à Larche. Retour vers
15 h. Courses. Visite à Mme Rossetto. Cdf du notaire de Hayange. Ils ont reçu la procuration et préviennent l’acheteur.
Cdf de Krakover. Confus, mais désireux d’acheter. Dit que Maujean n’a pas le crédit des banques, etc.

20 juillet 1993

Soleil. Avec Clément, fait les courses à Barcelo (assurances, garage, poulet, etc.). Cdf au notaire : croit que Krakover fait monter les enchères (ne sait pas qu’il veut acheter). Malheureusement, Maujean a laissé passer la date du 13, où il devait le payer 115 000.

21 juillet 1993

Soleil et vent. Lettre des Télécom concernant le visiophone : « c’est confidentiel ».
Cdf de Krakover, Maujean, Gilbert.
Allé voir Mme Oliviero et son fils. Dîné chez Mme Léon avec les Oliviero.

22 juillet 1993

Toujours la froideur. Après les courses, Cdf à Gilbert, notaire. Vu Roger Lando, le veuf de Nicky morte au printemps. Laissé la Méhari chez Michaud (remplacement des amortisseurs).

23 juillet 1993

Ouvriers de chez Tessier pour une fuite cuisine ; puis équipe Gilly pour le toit. Beau soleil. Cdf de JJ Lerrant (ne pourra pas aller à Marseille) puis de JJ Hocquard (spectacle avancé à 13 h au lieu de 19 h).
Fuites au toit après le départ des ouvriers… Prévenu Gilly. Cdf du notaire de Krakover. Son client est décidé à acheter à mon prix.
Lettre-carte de St. Vidler. M’annonce des « bouderies » dans le scénario de KG.
Cdf de Maujean à qui j’apprends la nouvelle. Stupéfait et consterné.
Panne de gaz à 20 h. Descendu chercher une bouteille chez les Michaud.

24 juillet 1993

Ariane, Marion, Clément partis pour Prades à 6 h 30. 7 heures de route.
À 14 h 45, Éric part pour La Seyne. Cdf de Clément vers 16 h. Arrivés à Prades, après s’être perdus à Aix.
Cdf de Frédérique, notre nièce. D’Aix, elle nous demande une nuit d’hospitalité sur la route de l’Italie. Lecture du Neveu de Rameau en les attendant (Beï couchée).

25 juillet 1993

Beau, venteux, gris. De la pluie à l’aube. À Barcelo avec Patrick, le copain de Frédérique. Courses et apéritif. Partis tous les deux après déjeuner vers 15 h en direction de l’Italie. Ne savent pas où ils vont. Ils verront.
Course de ? au Sauze. Vroum, vroum.

26 juillet 1993

Parti à 7 h 30 pour Marseille avec le taxi Castellane (1 400). Marseille 10 h 45. Friche de la Belle de Mai. Vu Gatti, Hélène, Stéphane, Durupt dans la petite maison du « patron ». Et JJ Hocquard, aussi Pascal Payen. Déjeuner au réfectoire avec Dorothy Knowles et Heinz Neumann. Puis le spectacle de lieu en lieu à partir de 14 h 45 sous le soleil et dans le vent.
Dîner à la Friche (420 couverts) avec Dorothy, les Ireland, Neumann et une Italienne. De nouveau théâtre jusqu’à minuit. Hôtel de la Résidence, Vieux Port. Un dernier verre avec JJ Hocquard, les Ireland, Léonardini et un que je ne connais pas avec sa femme. Mal dormi, bruyant (je ne m’en souvenais pas).

27 juillet 1993

Beau. Peut-être moins venteux qu’hier. Changé de chambre. Déjeuner Vieux Port. Friche Belle de Mai 14 h. Tour de l’expo avec Stéphane. Parlé de KG et du Département des Justes. Il en est. La tournée commencée à 17 h finit à 1 h avec repas à la Friche. 2 moments : l’Internationale au repas, tout le monde levé poing en l’air – et l’ovation finale, bon début.
RV avec Gatti 9 h 30 demain matin. Pas trop bien – mais assez bien dormi.

28 juillet 1993

10 h Gatti dans le jardin de la maison du gardien », avec Hélène, sa fille et les Ireland, plus Gilles Durupt. Questions sur le KG et le Yad Vachem : réponse à donner par les héritiers de Shalom Cohen, mort depuis (V. Kravetz). Au revoir : J.J., Stéphane, Thérèse l’Italienne, d’autres. Allé à la gare. SCAL. Déjeuner dans le restau voisin. (Sur les marches de St-Charles, un photographe en couleurs : « Pour faire plaisir aux petits-enfants ». L’arbre ne meurt pas…)
Car de 13 h. Barcelo 17 h 50. Mme Léon vient me prendre au car.

29 juillet 1993

Grand soleil. Mme Coste, d’une agence immobilière, vient estimer la maison : 1,2 et 1,5 dit-elle. Téléphoné au notaire Baudelet (Hayange) : son client renonce-t-il ?
Fermeture de la mine de fer de Moyeuvre : la dernière du bassin.

30 juillet 1993

Orageux, venteux. Dîner à la Bergerie : les Benoît, les Arnaud, Mme Léon, Éliane. Bien amusés, tous.

31 juillet 1993

Insomnie mystérieuse (jusqu’à 4/5 h du matin). Mogadon. Réveillé à 10 h.
16 h Gilly : les travaux à faire pour le toit. 19 h chez J. Léon. Réunion des peintres.
Écrit à Oliviero.

1er août 1993

Soleil. Benoît allume la belle lampe des grands-parents. Magnifique. On fait les valises. Les Gilbert nous apprennent la mort d’Arnaud, fils de Charly (Borem). Drogué.

2 août 1993

Déjeuner chez Mme Léon. Bouclé les bagages. Envoyé lampe à Ariane, par le transporteur Challier. Temps orageux. Train pour Paris. W.L. comme à l’aller.

3 août 1993

À la maison à 7 h. L’avocat envoie le rapport du Bondeille, entièrement favorable à Beï. Allé voir Vermandel. Montré le rapport. Lettre avocat, Séc. Sociale pour Beï.

4 août 1993

Temps gris, lourd. Traînaillé. Rien n’avance – moi surtout.

5 août 1993

Cdf de Stéphane : Hayange. On y va ? Non. Je n’ai pas les clés et le Crapaud vert est en vacances. Le voyage remis à la fin du mois. Écrit à Wang (pour avoir l’adresse de Mme Wang Wenrong, repartie pour la Chine).

6 août 1993

Renvoyé à la Vénus de Touva sa lettre – corrigée (comme elle le demandait).
Cdf au notaire de Hayange, à Maujean l’acheteur, au notaire de Krakover à Villerupt. Rien. Les vacances.

7 août 1993

Regardé télé les funérailles du roi de Belgique. Les funérailles aussi de Zitrone, le commentateur.
Lecture : Mon ami Pierrot (Braudeau).
Vers 19 h Cdf de Penent (à propos de son courrier arrivé ici). Propos douteux : Gatti ne sera jamais quelque chose ; un homme de mode (la Shoah) ; attaque des rabbins « collabos » jamais dénoncés par Klarsfeld !

8 août 1993

Répondu à Penent.

9 août 1993

Gris. Envoyé Séc. sociale les feuilles (attestations de « Mouche ») nécessaires à ses indemnités. Cdf à Poliakov : KG ? Va s’informer : quand le « procès » aura lieu ?

10 août 1993

Jour d’automne gis, pluvieux. L’homme est fatigué.
Il y a des chances, après réflexions cette nuit, que j’abandonne « la Marchandise » pour enfin plonger dans « Le Lac ». Mal fichu. Pas déjeuné.
Le dépanneur du magnétoscope a vu, dit-il, des traces de nicotine, abondantes, dans l’appareil. « J’ai su que vous étiez un grand fumeur ». Me suis senti angoissé un peu – et très étonné, sceptique même. Mais…

11 août 1993

Un peu mieux. Cdf du notaire de Krakover (pour activer la vente). Lettre de l’OFPRA (il faudra un jugement pour modifier les dates de naissance de mes 2 pupilles boat-people). Cdf 13 h – indigné de Penent (à la suite de ma lettre). Me répondra aussi par écrit.
Cdf à Baudelet (notaire de Maujean), puis Léger de nouveau. Écrit à Baudelet, etc.

12 août 1993

Gris. Fait photocopier l’acte de propriété de Hayange. Envoyé à Léger, notaire de Krakover.

13 août 1993

Allé cherché rue St-Placide le cachet « Mouche » pour la S.S. de Beï. Rencontré, sur le trottoir, Maryse Mayer et sa nièce Arielle (fille de Jean-Paul). Dîné chez les Soldavila. Nouvelles de la maison. Un peu d’été aujourd’hui. Pris un billet de loto.

14 août 1993

Il pleut.
L’aprèms : vers 15 h 30 dans un transat, au soleil. Décidé d’entamer le Lac. Réfléchi sur son ampleur, ses divisions, etc.
Lecture : Jamais un coup de dés…

15 août 1993

Gagné 30 F (pour 8 F) à mon premier loto. Réexamen des chemises Lac. Classements, etc. Fatigué.
Mallarmé (le mystère dans les Lettres).

16 août 1993

Beau temps. Continué les classements. Lecture : Leibowitz (Israël et le judaïsme). 15 h 30 visite d’Alain Antoine, qui quitte Auroville et cherche un travail. Vidéaste. (En parlerai à Stéphane.) Ami d’Anne Riquier.
Le travail (le travail !) réglera tous les problèmes.
Lecture : Isaïe Leibowitz (Israël et judaïsme). Pour moi prodigieusement vivifiant.

17 août 1993

9 h impôts, rue Boucry. Une heure de tête à tête avec un jeune fonctionnaire qui m’explique clairement l’anomalie que j’ai constatée (réparation : déduction non faite), etc. 500 F accordés !
Nos voisins –Vernet et La Gontrie – déménagent, semble-t-il. Oui.
Écouté radio le dernier acte du Pelléas – Désormières. Une merveille, encore une fois.

18 août 1993

Journée vide et malheureuse. Sentiment de malaise, d’inconfort intellectuel, de nullité spirituelle (est-ce bien ça, d’ailleurs ?), d’invincible paresse aggravée par la lassitude physique. Le soir, vers 22 h, sans m’être concentré, quelque chose s’éveille. Je note une percée pour le roman. Une direction.

19 août 1993

Plus de 30° au grenier. Installé mon bouddha approbatif (peut-être un Taoïste) sur l’étagère devant ma table de travail. Près de l’acquiescement par hochement de tête. C’est plus que n’en donnent habituellement les hommes.

20 août 1993

Repris le Cancrelat. Écrit une page. Je ne sais toujours pas la fin de l’histoire.

21 août 1993

Ça marche bien pour le Cancrelat – et pas du tout pour Le Lac (le vide total).
Vers 20 h, long coup de fil de Penent – sur ma lettre encore. Il doit me répondre, mais je ne suis pas sûr qu’il le fera.
Le temps, un peu beau depuis quelques jours, se défait.

22 août 1993

Gris. Des progrès dans le Cancrelat.

23 août 1993

Clair et froid. Avec Beï, contrôle médical (Dr Sonneville). T.B.
Douleur : omoplate gauche. Point de côté. Mal fichu. Grippe ? Bronchite ?

24 août 1993

Gris et bleu. Bon travail : peu d’étendue, mais juste et troublant. Toujours mal. Pris du Clamoxyl 500.

25 août 1993

Ciel bleu. Froid. Allumé le radiateur du grenier. Cdf de Krakover (Hayange). C’est reparti. Cdf de Chaudier, revenu de vacances. Me parle d’un éditeur, susceptible d’accueillir mes nouvelles d’Asie majeure.
Cdf à Pascale Huchon (notaire Hayange), puis à Léger (notaire de Krakover). RV signature mardi 18 h 30.

26 août 1993

Proposition de papier sur le Tibet (par Raffoul, de Grands reporters).
Retour de Cannes des Gilbert (10 h de route encombrée).

27 août 1993

Froid. Le notaire de Krako m’envoie par fax le projet de compromis. En y allant, Babette Rognoni, revenue dans le XVIIIe. Emménagement des nouveaux voisins (Périneau). Envoyé « Déclaration de non-reprise de travail » (pour les indemnités de Beï). Gris. Un vent sifflant, âpre, l’automne mauvais en août. Le tumulte.
Fini à 17 h le Tsong-Khapa (mais encore du travail dessus).

28 août 1993

Cdf de Christine Lhomme. Essaie de revivre, de travailler. Est allée à Libération. Me parle de sa fille (19 mois). RV dans 8 ou 15 jours.

29 août 1993

Soleil. Stéphane vient me prendre demain, non le matin, mais fin de l’aprèms (avec un ingénieur du son, etc. ce qui me surprend : je croyais à un simple repérage).

30 août 1993

Partis vers 19 h (Stéphane, Ullmann Frédéric, son et Delamazière, lumière). Hayange minuit 15. Hôtel central.

31 août 1993

À 9 h au magasin (en « liquidation »). Un tour sur Knutange, Nilvange et Algrange. Stéphane filme une fresque de 150 m de long sur les mineurs. Interview d’une jeune femme d’ouvrier (mais pas de son…). Déjeuner au centre commercial Inter.
L’aprèms, l’étage de la maison : l’entrée, salon, l’escalier Donia.
Partis vers 18 h pour Villerupt. Étude du notaire Léger. Filmé signant la vente de la maison aux Krakover.
Dîner à la « Station thermale » d’Annéville. Casino. Machines à sous. Téléphoné à Beï : « C’est signé ». Lecture : « Les Possédés ».

1er septembre 1993

« Braderie monstre », pas moins braderie qu’autrefois, et pas plus monstre.
Tourné dans la cuisine de la maison. Allé côté des vignes, N.D. de Hayange puis cimetière (S. de W.). Rencontré René Michel par hasard près du grand mural. Déjeuner au bout de la rue de la Gare.
Soleil. Le château, abondamment. Puis Knutange (le circuit Gawra), Nilvange où le peintre nous donne RV demain à la banque à Florange. Fatigué.

2 septembre 1993

9 h 30 magasin puis l’extérieur et la fresque. L’aprèms à Florange, vu le fresquiste Gawra, d’origine ukrainienne, né à Hayange. Travaillant à la banque (Crédit mutuel) à peindre l’entrée. Café avec lui, Stéphane et Marc. Un anar. Mais hostile à Makhno – et versant une larme sur Petlioura « qui a fait entrer les juifs à l’assemblée ukrainienne ». RV au prochain tournage sur place (d’ici quelques mois, je pense). Retour vers Paris vers 18 h. À la maison 23 h.

3 septembre 1993

Beï déprimée : 8 mois déjà d’invalidité. N’en voit pas le bout.

4 septembre 1993

Commencé à recopier le Tsong-Khapa. Un peu plus de soleil aujourd’hui.

5 septembre 1993

Travailloté. Copie de Tsong-Khapa.

6 septembre 1993

Ensoleillé. Cdf à l’avocat Bernfeld : il va falloir s’engager dans un procès contre la clinique. Cdf de Stéphane, content de ce qu’il a tourné à Hayange. Faute d’argent, le second tournage n’aura pas lieu avant janvier. On en parlera d’ici là. Dante est toujours au Caire, achète des papyrus.

7 septembre 1993

Temps mêlés. 16 h visite de Jérôme, l’ami alcoolique de Penent. A reçu pour lui un acte d’huissier. Je le transmettrai, mais il l’emporte. Il se méfie de moi ; en fait, il veut revoir P. N’a pas bu depuis 5 jours. Maigre mais propre, les mains tremblantes. Je téléphonerai ce soir à P. (répondeur pour le moment). Il pleut.

8 septembre 1993

Cdf de Jérôme. Est-ce que j’ai eu Penent au téléphone ? Non. Laissé juste message.
Cdf à midi de Thomas. RV le 15. Me parle de la guerre reprise entre Marie et Christophe (la Marie vit avec Abderrahmane, l’ex-assistant de Thomas).
Aprèms : pédicure, pharmacie mutualiste, pharmacie Cavaillès, le magasin de Gilbert (très beau), le libraire. Grosse averse rue St-Placide.

9 septembre 1993

Allé avec Beï au contrôle médical rue J.-Cottin (près de la rue Raymond-Queneau).
Copie de Tsong-Khapa, et continuels corrections et changements.
Reconnaissance mutuelle d’Israël et des Palestiniens. Enfin.

10 septembre 1993

Continué à recopier. Cdf à Marion Scali. RV la semaine prochaine avec un « éditeur potentiel » (pour les « Réincarnés »). Déjeuner avec Beï et Truc au vietnamien en face de la rue Lécuyer. Truc m’a aidé ensuite à descendre à la cave les livres du studio.
Cdf à 16 h 30 à Boulez dont une tournée a été annulée pour « arthrose du genou » confirmée. Piqûres de cortisone. Va se reposer dans sa petite maison de Montargis. Le bon côté, dit-il, c’est qu’il travaille – oubliant le métier de chef d’orchestre. Me dit que Paule Thévenin est dans la phase terminale de son cancer. N’ose plus l’appeler.
Cdf de Penent (reçu une lettre de lui ce matin). Grippé, dit-il. Lui donne le n° d’un médecin (Bergman). Dîner chez les Gilbert avec Béa, Paul et ses deux enfants.

11 septembre 1993

Bien dormi. Reposé. Bien travaillé.

12 septembre 1993

Pluie. Grisaille. Terminé la 2e version du Tsong-Khapa. Le commandant du sous-marin « Rubis » est relevé de ses fonctions (collision avec un pétrolier, en remontant).

13 septembre 1993

Grand vent cette nuit. Froid.
Signature de la paix entre Israël et les Palestiniens.
Cdf de chez Laffont (traduction allemande en vue, de l’Espion de Dieu). Cdf à Croizard (sur l’avocat M Blum), à Coral (pas eu), à Peter Kunze (sur l’éditeur). Ariane téléphone : elle a vu et acheté le n° spécial de Libération (avec mon interview du Yéti).

14 septembre 1993

Pluie et froid.
11 h en taxi chez Michel Blum, rue de Villersexel. Bon contact.
Résolution hier soir – après un film de Ray « Le Lâche » – de laisser en paix ce qui est mort.
Cdf à Hélène : Gatti rentré d’Égypte est alité. Le virus que nous avons tous eu, ici. Conseillé de faire venir le médecin sans plus attendre : il a vu des centaines de ces virus et doit savoir s’il faut traiter aux antibiotiques – ou pas.

15 septembre 1993

Déjeuner aux Négociants avec Thomas. Content de l’accord de paix israélo-palestinien (« J’en pleurais, moi, fils de bourreau… »). Anecdotes concernant Nahum Goldmann et Staline (ému par le génocide que lui décrit N.G. et décidé à créer Israël, quelques jours avant la création officielle…). N.G. et Rabin (plaisante parce qu’il avait appris que c’était le Mossad, et non les Égyptiens qui avait déclaré la guerre de 1967).
17 h 45 commencement d’arc-en-ciel vers Le Bourget.

16 septembre 1993

Beau tôt le matin. Beï enrhumée. Cdf à Gatti, alité, retour d’Égypte.
Courrier de Me Bernfeld : projet de référé que j’envoie à Blum.

18 septembre 1993

Beau. Lettre du Brésil – langoureuse à propos de K.G.

20 septembre 1993

Envoyé livre (Les Prétendants) à Fresnot (Brésil) et Vénus Dangsack (Touva).
Beau. Chaud.

21 septembre 1993

Pluie, puis soleil et chaleur. À déjeuner, Georgio, ici pour quelques jours après un voyage en Lituanie. Me propose de travailler avec lui sur un projet théâtral au Kazakhstan (dans un hangar de fusées et de satellites en train de se rouiller).
Gilles téléphone : des difficultés prévisibles pour le film à cause d’un film de Bertolucci (sur la réincarnation). Coup d’État en Russie ?

22 septembre 1993

Pluie torrentielle dans l’aprèms. Commencé à taper Tsong-Khapa.

23 septembre 1993

Cdf 17 h 30 de Thomas Harlan : le Defa ? accepte de tourner son « Kinematograf ». Me demande de travailler avec lui sur les dialogues. Oui.

24 septembre 1993

Prise de sang pour analyse à 9 h 30 et à 14 h 30. Vaccination antigrippe par Vermandel à 16 h.

25 septembre 1993

Yom Kippour. Jeûné jusqu’au dîner chez les Gilbert avec Odette, son mari et Charlie (silencieux mais serein après son malheur).

26 septembre 1993

Beau. Continué à taper (lentement, avec de continuelles corrections – harassant). À déjeuner, Renée Henry.

29 septembre 1993

Temps clair, ciel blanc et bleu.

30 septembre 1993

Déjeuner rue Custine avec Gilles Lacombe. Parlé du film (une fois encore contrecarré par un film sur le même sujet de Bertolucci, auteur du « Dernier empereur » qui déjà avait empêché de tourner le « René Leys » de Gilles).

1er octobre 1993

Pluies. 14 h 30 Dr Vermandel. L’analyse dit que je n’ai pas assez de sucre (après le déjeuner). C’est le genre de maladie dont souffrait K. Gerstein.
Début d’arc-en-ciel vers 16 h 30.

3 octobre 1993

Visite de Thierry Woignier, retour d’un voyage à Cadix (membre d’un jury d’examen).

4 octobre 1993

Beau ciel, dégagé.

5 octobre 1993

Cdf vers 12 h 30 de Rognoni. Dialogue de vieux à vieux (santé, espoirs et craintes).
Cdf de Chalmel (hélico). Revient de Chine et de La Réunion.

6 octobre 1993

Lettre-livre de JP Campagne (du Kenya). Arc-en-ciel vers 16 h 30.
Vu vers minuit un petit film (reportage) sur les conversations entre détenus et femmes libres par l’alphabet des mains. En Russie, peut-être à Moscou.
Ramé sur la dernière page du Tsong-Khapa. Fini lecture des Possédés.

7 octobre 1993

Trouvé la fin (Tsong-Khapa). Lecture d’épitaphes romaines.

9 octobre 1993

Allé avec Beï, Gilles et Patricia voir l’atelier de Christophe Loyer (le génie de la Bastille). Puis long dîner chez Georges, un peu vieilli et discoureur. Rentré 2 h du matin.

10 octobre 1993

Mal fichu. Le ventre – surtout la tête : difficultés avec « Tsong-Khapa », etc.

11 octobre 1993

Toujours un beau temps relatif. Réparateur du lave-vaisselle.
Lecture : « Sexe et caractère » (Weininger). Jamais lu. Ma curiosité.

12 octobre 1993

Beau. Venteux. Reposé. Bien travaillé.

13 octobre 1993

Fatigué. Mal aux gencives. Foot : Israël bat France 3-2. Inattendu.

14 octobre 1993

Pluie. Arrivée du visiophone.
15 h avec Beï, chez Blum, l’avocat – sous la pluie.
20 h chez les Vidler rue Turbigo avec un couple de leurs amis (lui peintre anglais, elle restauratrice comme la femme de Vidler). Reçu de Steven la dernière version de son scénario.

15 octobre 1993

Froid. 16 h 30 dentiste Neumann. Cherché billets pour Prades à St-Lazare.
17 h Bibliothèque nationale, la Fureur de lire. RV avec Th. Harlan qui n’est pas là, au stand du Nouveau commerce. Froid. Acheté la « Rose de personne » de Celan.
21 h téléphoné à Ariane par le visiophone, vite monté. Longs tâtonnements. Marion riait aux éclats.

16 octobre 1993

Froid et clair. 15 h 30 Cdf de Jérôme Petit qui me demande des nouvelles de Penent. S’excuse de nous avoir dérangés le jour où gilles déjeunait à la maison. Jure de s’amender.

17 octobre 1993

Très déprimé : travail, santé, etc. Lecture : Cela (La Rose de personne).

18 octobre 1993

Cdf de Sylvain (Mongolie). 16 h avec Beï à Bichat. Dr Hayen. Dure sentence : « Vous ne récupérerez plus… Inutile de continuer les exercices ». Elle accuse le coup, pleure à la sortie.

19 octobre 1993

Terminé la Xe (?) version de Tsong-Khapa. Cdf de Bozzolini. Le petit livre est fini (illustrations Bozzo, texte Joffroy). Le train pour Prades 21 h 45.

20 octobre 1993

Prades ciel bleu 8 h.

21 octobre 1993

Courses en ville aprèms, avec Clément. Achat d’un pare-feu. Beau mais venteux.
Marion a 7 ans. Lecture : texte de Ch. Loyer (Entretien I) et Weininger, un peu rasoir.

22 octobre 1993

Grand vent (130 Km/h). Allé aux courses avec Clément. Petite pluie. Chute du vent. Retour du vent. Soleil.

23 octobre 1993

Arrivée des Woignier (Nicolas, Maurice, Jean-Pierre) avec Éric. Déjeuner. L’aprèms des enfants pour l’anniversaire de Marion. Alice. Dîner à Vernet au « Pommier ». Nuit étoilée.

24 octobre 1993

Gris et froid. Jean-Pierre parti à 8 h du matin. Les autres à 15 h 30.

25 octobre 1993

D’abord froid. L’aprèms s’éclaircit.
Lettre de J. Lacouture (Seuil) – admiration pour le KG qu’il vient de lire. Proposition pour un travail dont il a la responsabilité (ce qui m’arrange. Je pourrai peut-être, en échange, faire éditer mes nouvelles d’Asie).

26 octobre 1993

Pas bougé. Travailloté.

27 octobre 1993

Courses avec Ariane. Allé voir Lask. Il pleut. Envoyé lettre à l’ambassadeur d’Angola (pour la liberté d’une journaliste, Bela Malaquias). Travailloté.

29 octobre 1993

Avec Ariane, en ville. Acheté une glace à Lask. Pris un verre avec lui. Meilleur temps.

30 octobre 1993

Apéritif chez les voisins d’Ariane. Déjeuner au restau « Garage » de Vernet.
Donné à lire Tsong-Khapa à Ariane.

31 octobre 1993

Pluie. Train de Paris (Prades 18 h 31 – Dîner gare de Perpignan. Train 21 h 25). Mal de ventre dans la nuit. Trois allées et venues. Résultat du dîner à la gare de Perpi (nombril du monde).

1er novembre 1993

7 h 25 Paris. Gris, froid. 7° au balcon. Téléphonage de Penent. Son père est mort. Parle, pour lui-même, de suicide. Rappelle : « Une blague ! ».

2 novembre 1993

Travailloté (Tsong-Khapa). Cdf de Hélène. M’envoie le livre de Kryjanowski. Dante aurait besoin de voir Th. Lévy (pour un ami qui sort de taule). Lui téléphoner. (Hier, Penent me demandait de téléphoner à Th. Lévy, après, pour le remercier de l’avoir défendu.)

3 novembre 1993

Beau. Doux. Lettre de Penent (un pli pour Th. Lévy).
Cdf de Delannoy. A fini son livre (titre : Vincent au jardin). Me l’envoie. 2 ans d’écriture, payés par des réécritures chez Fixot). Déjeuner Négociants avec Jacky Moreau (mauvaise figure, yeux fripés, pochés).

4 novembre 1993

Toujours beau. Téléphoné Vivienne Méla. Sa pièce (le Placard) a passé le deuxième barrage (pour les Célestins de Lyon), m’a dit JJ Lerrant. Celle de Jacky Moreau, non. Lettre de Françoise de Latour. Elle a un enfant, Antoine. Heureuse !
Séonnet m’envoie un manuscrit (la Porte sarrasine) à lire – et commenter.
Cdf à Gatti : « Alors, tu m’abandonnes ! ». J’explique mes débordements (procès, les Truc, la médecine Beï, etc.). Pour un projet nouveau (comment vous adressez-vous à l’univers ?), veut voir Boulez ; je lui donne son numéro qu’il n’a pas (par délicatesse, me dit que je dois continuer à venir à leurs éventuelles réunions – même si je n’en suis plus, à partir de ce numéro, l’organisateur). Autre sujet : arranger avec Th. Lévy la sortie de deux « action directe », les frères Halphen (après 10 ans de prison) : il est prêt à leur donner une place dans son projet.

5 novembre 1993

Très beau encore. Cdf de Fontanaud (les petits Truc – urgence d’agir auprès de la Ddass). Cdf à la Ddass d’Asnières. Photocopier le dossier et leur envoyer.
Cdf à JJ Hocquard : dit qu’il a déjà engagé l’attestation d’embauche d’Halphen à l’A.P. qu’il n’y a donc rien de plus à faire qu’à attendre (pas nécessaire d’actionner Th. Lévy). À la choule avec Gilbert pour le Yahrzeit du Vater. En entrant dans le temple où il m’attendait, je ne l’ai pas reconnu. Ce n’était plus mon jeune frère mais un pratiquant âgé. Lucidité – qui annule l’habitude, les habitudes du regard.

6 novembre 1993

Gris. Envoyé lettre à Oliviero (pour la vignette). Envoyé lettre et dossier à la Ddass d’Asnières pour les petits Truc. À la choule avec Gilbert (Mutter).

7 novembre 1993

Pluvieux, froid, gris.

8 novembre 1993

Rien fait. Sensation de vide, de nullité. Même pas téléphoné. Remis à demain.
Lu le nouveau roman de Vidler. Lu le roman de Séonnet (La Tour sarrasine).

9 novembre 1993

Lettre des éditions Kröpenheuer de Leipzig. Préparent la traduction de l’Espion de Dieu. Cdf de Jean Laugier (Grands reportages). Accord pour un papier Tibet (la pensée blessée).
À 20 h 30, avec Jacky Moreau au centre Beaubourg, salle G. Film du Gus « Les Offrandes d’Alfred Manessier ». Beau film et surtout beau commentaire par Manessier lui-même. (Depuis, il est mort après un accident, à l’hôpital.) Gatti, Hocquard, Joëlle, Séonnet (avec qui je parle de son manuscrit : la porte sarrasine). Hélène, Anne Le Moal. Hélène me présente le découvreur russe (et « bulgare ») de Kryjanovski. Rentré avec Séonnet.

10 novembre 1993

La pluie. Beï couche au studio (odeurs de vernis – travaux dans les chambres et le salon).

11 novembre 1993

Ciel bleu – rayonnant. Téléphoné au traducteur à Berlin, puis à Peter. Écrit à l’éditeur de Leipzig. Travaillé papier Tibet.

12 novembre 1993

Beau temps lumineux. Lettre de Blum (avocat contre la clinique) : référé le 29. Cdf à Coral : qu’il arrange un dîner avec Blum au restaurant. Me dit aussi qu’il a vu, lui ou un ami, une annonce mortuaire dans le Figaro, concernant Penent, le père.

13 novembre 1993

Tapé le papier.

14 novembre 1993

Grand vent toute la nuit. À midi, un arc-en-ciel, toujours au nord mais inversé par rapport à ceux que j’ai vus, de la même place : la courbe part vers l’ouest.
Cdf de Thomas (Harlan). Juste pour le bonjour. Part pour Rome. Son film (Kinématograf) semble se monter. Fini le manuscrit de Delannoy (Vincent au jardin). Remarques à lui faire.

15 novembre 1993

Beau, froid.
Déjeuner avec J.P. Campagne aux Négociants. Son livre (bien accueilli), ses projets. Prend une année sabbatique à Nairobi encore. Projet de s’y voir, si je prends le « train des cultures » (Chevalier).
Cdf du Gus. Veut me voir au sujet d’un film pour la télé. Vendredi midi. Cdf de B. Guetta (ami de Lacouture). Me propose d’écrire le chapitre « Histoire de l’extermination » (25 p.) d’un livre en 3 volumes sur le XXe siècle vu par les journalistes. (Grands compliments sur l’Espion de Dieu). Accepté. C’est pour mai.

16 novembre 1993

Toujours beau, bleu clair. Cdf de Valérie Lombroso. Cherche un historien pour patronner une émission quotidienne de 5’ qu’elle ferait sur une chaîne télé. Me demande la nouvelle (Tsong-Khapa) pour un téléfilm.
À déjeuner, Alain Cantero (médecin du film en Mongolie). Récit des bagarres Marie-Christopher l’été dernier à Oulan-Bator et autres lieux.
Envoyé lettre à J.A. Penent.

17 novembre 1993

Froid et lumineux. 4° au balcon. À 14 h 30, Cdf du notaire Bardeley (Huchon) Hayange : Si ça ne marche pas avec Krakover, il a un client sérieux pour la maison.

18 novembre 1993

Froid. Mal fichu. Crise de foie ? Allé rue Neuve-Popincourt voir l’expo de Ph. Planchet. Ne boit plus (une alerte médicale : le foie). Travaille bien (prix bas : la crise). Vu Jacky Moreau, Kristo et sa femme, Anne Besuda.

19 novembre 1993

Même temps. Cdf à Poliakov. Rien de nouveau à Jérusalem.
Gus à déjeuner. Me propose de faire le commentaire d’un film qui lui est commandé (14-18). Oui.
Téléphoné Me Léger. Signature le 1er décembre. Krakover ne lui a pas parlé de me verser l’acompte sur la vente… Incurable.

20 novembre 1993

0° balcon nord. Dîné rue Custine avec Toussaint. Il a 80 ans et frais comme un gardon ( ?). Parlé de Thibault et de sa maladie (parkinson) : comment l’aider ?

21 novembre 1993

Toujours mal fichu. Le foie. Travailloté Tsong-Khapa.
Avec les Gilbert, au cercle militaire pour la barmitzva d’un petit Nemarq (David). Revu : Yvonne et Roger, Christiane et Ch. Abitault, Jean Zac et Rachel (en très grand froid avec les Gilbert), Sylvie, fille de Fleurette et Paul Bargio.

22 novembre 1993

L’événement : il neige – et neige toujours à 11 h. Dîné à l’Émile avec Beï, Coral et Blum. Notre affaire. Discussion. Exemples.

23 novembre 1993

Très mal fichu le matin : ventre, foie, etc.

24 novembre 1993

Mieux. Lumineux et très froid. Allé chercher médics à la pharmacie mutualiste.

25 novembre 1993

Toute la journée : recherche d’un chèque envoyé à Ariane en 84. Téléphoné et préparé un fax pour Krakover (acheteur de la maison d’Hayange), préparé des vêtements pour le Secours populaire, allé à la cave, téléphoné à Mme Joubert (pour l’entourage de la trappe de l’ascenseur), etc., etc.

26 novembre 1993

Brouillard. À déjeuner, Ph. Delannoy. 10 h. Discuté son manuscrit (Vincent au jardin). Éloges et critiques. Parlé ensuite, après déjeuner, de Braudeau et autres sujets littéraires.
Tél. à Blum pour le référé de lundi.
20 h 30 place du Châtelet. Car pour Ville-Évrard via l’école des Beaux-Arts (le cloître central), la Sorbonne (la grande cour) avec commentaire bavard d’un architecte sur le silence, thème du film de Stéphane projeté à Ville-Évrard, l’hôpital. 40 personnes. Gatti, Hélène, sa fille, des russes et un espagnol amis des Châtelains, Helmann, les Hocquard, Clarisse. Après le film, petit buffet et retour Châtelet vers 23 h. Malgré le froid et le brouillard, bien-être complet.

27 novembre 1993

Cdf à 10 h de Krakover (suite au fax). « La banque a fermé les robinets… ». Promet de régler les loyers, mais laisse planer un doute sur la signature de la vente.
Beï incapable de bouger de son lit. Allé à 18 h chez les Pays à Montreuil (anniversaire des triplettes). À 20 h, à la Bourse du Travail de Montreuil. Spectacle pour annoncer le « train des cultures ». Speeches par Chevalier et Ricardo Montserrat. Un film de 30’ de D. M. Parti 21 h 30, avant la fête.

28 novembre 1993

Gris, froid, lumineux. Parlé à Beï, sérieusement. Cdf à Dodu (conseils pour la signature de la vente Hayange).

29 novembre 1993

Beau et froid. 2°. Au Palais avec Blum. Audience en cabinet, avec l’avocat adverse. Beï et sa canne. L’ordonnance sera rendue le 6 décembre.
Téléphoné notaire Léger – déjà au courant des folies Krakover. Maintient le RV mercredi à Villerupt. Me suis fait confirmer par Me Baudelot qu’il y a bien un autre acheteur sur les rangs. Fait photocopier 2 ex du Tsong-Khapa.

30 novembre 1993

Pluie et froid. Verglas partout en France, dans l’Est surtout. Nous partirons avec Gilbert par le train (Longwy). Envoyé carte à Saddam Hussein, Irak pour demande une enquête sur un jeune Kurde 15 ans « disparu » (carte éditée par Amnesty International).
Fini le Weininger (Sexe et caractère). Rarement frappant, sauf dans la haine des femmes et des juifs. Quelquefois, bête à se frapper les cuisses. Hitler l’a lu (il y en a des signes dans son propre livre… qui est du même tonneau). Il a mérité ses éloges pour s’être suicidé – en tant que juif.
Cdf de Toussaint. Il eu à déjeuner Philippe Thibault. « Il est très mal… a mis une heure pour venir… ne coordonne plus ses mouvements, etc. ».

1er décembre 1993

Levé 5 h 30. Avec Gilbert, train gare de l’Est 7 h 13, Longwy 11 h. Taxi pour Aumetz (avec fleurs pour Mme Dodu). Déjeuner chez eux. De là, à 15 h chez Me Léger à Villerupt avec Dodu. Vente déjà signée par Krakover. Versement par le notaire d’un chèque de 27 500 (acompte). Le reste d’ici 15 jours. Dodu nous conduit, après un détour thé chez lui, à la gare de Longwy. Train18 h 10. Paris 22 h.
Lecture : l’Esthétique de la résistance (P. Weiss).
Regardé vers 23 h un film d’Ozu « Dernier caprice » (avec les mêmes acteurs et décors que le film précédent).

2 décembre 1993

Rien d’autre que 71 ans – et la grisaille du temps.

3 décembre 1993

Téléphoné à Lacouture. Le rappeler mardi au Seuil.
À déjeuner, Vincent (Soldevila). Germaine est en clinique. Vincent : sans mémoire mais pas gâteux.
15 h 15 Dr Elberg, bd de Courcelles. Blum l’a vu à la télé. Un jovial. Très optimiste. « Vous retrouverez votre jambe. Piscine et ostéopathie ».
Téléphoné Laugier (Grand reportages). Il a reçu le papier, paraîtra en février.

4 décembre 1993

Reçu lettre de Penent. Confirme son intention. Me donne le texte de son avis de décès. Attendre, dit-il, pour le faire passer, son télégramme disant OK. Ne sais que faire. Téléphoné vers 20 h. Eu le répondeur. Message : qu’il me téléphone, j’ai un projet à discuter avec lui. Au besoin, j’irai le voir.
18 h chez Bozzolini : me remet les 8 « livres » édités avec une xylographie de B et un poème de J. Un plaisir. Plus tard, arrive une amie à lui, peintre, Amara Terramonsi qui occupe son ancien atelier. Vu ses œuvres actuelles. Croit que la « crise » est une bonne chose (n’ose pas trop le dire).

5 décembre 1993

Très beau – bleu, soleil. Classé les notes KG (pour la traduction allemande et la 3e édition).
Cdf de Penent 18 h 25-19 h 15 : très lucide, clair, presque détendu, amusé. Persiste dans son idée. Décline mon offre de venir à Paris ou que j’aille le voir. Me demande un livre. Déjeuner avec Vincent chez nous.

6 décembre 1993

Gris, brumeux.
Envoyé livre à Penent, avec un mot. Cdf de Poliakov, retour de Jérusalem. Le juge Bejski est pour nous !
Le Gatt. Négociations de plus en plus rendues. Allons-nous céder, craquer ?

7 décembre 1993

Cdf à Olivier de Féral. L’ai invité à déjeuner jeudi. A vu le film de Bertolucci « Little Bouddha ». Ça m’a laissé sur ma faim. Mais on peut y emmener les enfants. C’est fait pour eux ». Parle aussi de la mode bouddhiste : « On va bientôt faire la marionnette du D.L. aux guignols de l’information ».
Cdf à Lacouture. RV demain 18 h 30. Avec Beï, Caisse d’épargne et Champion.
Allé avec Isabelle Rognoni chez son père. Dîné au restaurant voisin, puis retour chez lui, où se trouve Iranie. Conversation jusqu’à 1 h. Dostoïevski, Wagner, communisme, etc.

8 décembre 1993

Cdf de Poliakov qui écrit aujourd’hui au juge des Justes. Allé à la poste envoyer le KG audit juge avec une lettre.
Cherché Gilles, déjeuner au restau habituel des Prod, avec Patricia et Marie-France. Parlé des mesures à prendre pour le procès Beï (affiches, tracts, etc.) – et du film Réincarnés tombé à l’eau pour le moment à cause de « Little Bouddha » (selon Daventure). Patricia attend un bébé (Rosa, selon Gilles). Claude est en Sibérie.
Seuil à 18 h 30. 1ère fois depuis très longtemps que j’y vais. Lacouture cordial, content que je fasse un chapitre du Siècle vu par les journalistes (dont Kravetz). Amené le manuscrit « Récits d’Asie majeure ». Ce n’est pas sa partie, dit-il, mais il se fera, avec J.-C. Guillebaud, mon introducteur. « Et l’idée partant d’ici, ça m’étonnerait que enfin, ça devrait marcher. »

9 décembre 1993

Beau (assez beau).
À déjeuner, Olivier (de Féral) qui s’entretient avec Ariane au visiophone : « Là, vous m’avez épaté », dit-il.
18 h galerie de France, rue de la Verrerie : 27 aquarelles verticales de Manessier, juste peintes avant son accident. Vu Jean-Baptiste avec sa fille (8 mois). Vers 19 h, allé voir Georges au restaurant. Pas là. Parlé avec Vicky et le cuisinier. G. traînait au café avec un poète clochard (Jean Laude). Venu, reparti avec moi au café où Jean Laude m’a dédicacé un livre. Tous deux soûls, plus un noir également beurré. Rentré 20 h 45. Beï au lit. Se lève pour me faire à dîner.
Lecture : Routard galactique (Douglas Adams). Drôle.

10 décembre 1993

Cdf à Dante qui part pour Marseille, revient vers le 16. On ira déjeuner chez Georges. Parlé, évidemment, du Gatt : « À plat ventre devant les Américains… Le cinéma s’est défendu pour avoir le droit de faire les mêmes films creux que les Américains… On est trop vieux pour s’indigner ! » Sur quoi, je proteste : Indignons-nous encore, toujours.
Cdf à Fontanaud (Foyer). Plus tard, me rappelle : pour la rectification d’état civil des Trucs, pas besoin d’avocat. Lettre au proc de la République.
À la bibliothèque du 18e. Tout informatisé, quelques difficultés pour me débrouiller. 20 h 30 film de Larry, 15 avenue Foch. « Celle qui n’existait plus ».
Lecture : Feux Cris et Diamants (André Laude).

11 décembre 1993

Beau temps puis pluie fracassante.
Carte de Pékin, de Wang mais écrite par un de ses amis. W. a eu une « thrombose cérébrale ». Ne peut plus écrire… Ah Wang, Wang, mon ami ! (Voudrait – en guise de cadeau – seulement une carte postale de la pyramide du Louvre.) Lettre datée du 6-12. Classé papiers pour reportage Mongolie (bien en retard !). Regardé à la télé les « dicos d’or » (championnat de dictée, Pivot). J’y vois une réponse à l’américanisation de tout – y compris le français.
Fait marcher – et ça marche – une montre à pommes de terre, cadeau des Woignier.

12 décembre 1993

Mal au ventre, de nouveau.
À 17 h, Xintian et Michel Postel. Le thé. Elle apporte, comme toujours, les petits cadeaux (boules de patience en jade, coquille de noix sculptée). Confirme la thrombose de Wang, mais pas inquiète. Termine sa thèse de doctorat (sur l’Inde à présent, finie la Chine). Lui, veut créer un musée d’art asiatique à Biarritz.

13 décembre 1993

Allé à la poste, rue Duc, pour l’envoi de messages aux gens du 18e (le cas de Beï).
2 000 F plus l’imprimerie et les enveloppes).
Téléphoné à Jacqueline (Lazarus) pour avoir des nouvelles de Claude. Terribles : Fémur cassé deux fois, opéré deux fois par un boucher nommé Hass (?), infecté, plus d’espoir de le remettre sur pied. « Pourquoi souffre-t-il comme ça ? Qu’est-ce qu’il a fait de mal ?… Il a l’air d’un christ. Se laisse peut-être mourir de faim ». J. me téléphonera après visite vendredi à l’hôpital de Massy.

14 décembre 1993

Cdf de Poliakov – pour s’assurer que j’ai bien envoyé le livre à Jérusalem.
Vu Isabelle Rognoni au Balto pour son projet de livres d’enfants. Conseils d’un profane. Puis, Caisse d’épargne et St-Lazare. Le passage est fermé depuis le 2 décembre (pour des expériences ou recherches de la SNCF).
Vers 21/22 h Cdf de Penent, toujours déterminé – lucide. Va venir à Paris voir son médecin, pour se fournir en « médicaments ». Me téléphonera.

15 décembre 1993

Grand vent. Écrit Peter (Kunze). Cdf de Blum (me lit le référé). Grondements de tonnerre vers 15 h et trombes d’eau.
Vers 17 h, pris sur France 3 la séance de l’Assemblée (sur le Gatt). Une capitulation fleurie. L’orateur communiste (Boquet) a eu droit à une désertion en masse de la droite, à des journaux grand ouverts, etc. Pauvre France ! Pauvre Sud ! Pauvre Afrique !

16 décembre 1993

Toujours beaucoup de vent. Cdf vers midi de Vivienne (Mela). Sa pièce est sélectionnée par le jury (dont J.-J. Lerrant) et sera lue et à demi jouée au théâtre des Célestins. Folle de joie. Cdf de Jacky Moreau dans la soirée (de Nantes) : quoi de nouveau pour sa pièce ? Téléphoné à JJ qui confirme Vivienne – et déplore Jacky (il a été son seul supporter).
20 h la Parole errante. Pris Stéphane pour aller en face, bibliothèque R. Desnos. « Rencontre avec l’œuvre de Krzyanowski (Hélène, Vadim). France Culture enregistre. Séonnet, Verdier, la fille de Châtelain, JJ Hocquard – pas Gatti. 60 personnes. Un feu de bois dans une grande cheminée au sous-sol (le feu et les livres !…). Lectures d’extraits du « Club des tueurs de lettres », commentée par le Russe, assisté de sa traductrice. Reconduit rue Custine par Séonnet. Il y avait aussi J.-P. Liégeois.

17 décembre 1993

Lettre du traducteur de l’Espion de Dieu (Kunzmann). Son programme.
Cdf de Jacqueline Lazarus, à propos de Claude Grumbach dont j’avais demandé des nouvelles. On lui cherche un hôpital. Il n’aurait jamais dû être à Perray-Vaucluse (20 ans !).

18 décembre 1993

Coup de fil à Dante. Se voir la semaine prochaine. Me téléphonera mardi. Il est outré par ce qui se passe, le Gatt, la loi Falloux. Souhaite voir aussi J.J. Lerrant « maintenant qu’on voisine dans le 7, chiffre symbolique ».

19 décembre 1993

Pluvieux, venteux. Chevalier venu nous prendre à la maison pour déjeuner chez lui. Christine, Baptiste (3 ans, et une peinture magnifique dudit dans l’entrée). Partis seulement à 5 h.
Cdf de Thomas (Harlan). Détail pour le traducteur.

20 décembre 1993

Allé chercher 7 h 33 à Austerlitz Ariane et les petits. Tous les trois, contents d’être à Paris : A, pour se reposer, les mouflets pour aller à la Tour Eiffel, à la pyramide, au parc Astérix (fermé l’hiver).
Cdf à Jacky Moreau, en Bretagne. Annoncé l’échec de sa pièce à Lyon (th. des Célestins). Cdf à Me léger (Villerupt : argent envoyé aujourd’hui).
Marion tire de son sac un livre d’enfant (« Les mots de Zara ») et me recommande de le lire. Elle a emmené de Prades la poupée mongole et la matriochka russe.

21 décembre 1993

Beaucoup de vent encore. Envoyé lettre aux Krakover (pour le paiement de leurs dus : loyers, taxe, assurances). Reçu le chèque Léger.
Avec Ariane et les mouflets place Clichy au cinéma (Little Bouddha). Une légende pour les enfants. Le reste ne vaut rien. Une flatterie éhontée des Américains.
Allé voir les Gilbert avec A, M, et Cl. Lecture du scénario de Gus (14-18).

22 décembre 1993

Avec les piots, sous vent et pluie, la Tour Eiffel (1er étage), la pyramide (l’intérieur) et l’Arche de la Défense (sur le toit). Entre 13 et 18 h. Repas du soir : Beï a oublié légumes ou riz ou pâtes. Que du pâté et 2 cuillérées de carottes.

23 décembre 1993

Cdf de Georgio, de F. de Latour. Reçu d’I. Clerc un petit livre « Little Bouddha », dans la foulée du film, écrit par elle.
Cdf de Marquis (Pauwels) : sa mère Bébi 77 ans, contorsionniste, morte à l’hôpital.
Les deux Gatti, père et fils, les Ariane et nous au Chinois Custine. « Il faut être vigilant. »
Cdf de Jérôme P., le protégé de Penent, qui me demande des nouvelles. Aucune.

24 décembre 1993

Envoyé lettre-poème à cl. Reznik (en Estonie pour un film) par l’intermédiaire de Marie-France qui y va dans quelques jours. (Il déprime.) Cdf d’I. Clerc. Cherche un travail sérieux avec salaire. Son manuscrit sur la Colombie va peut-être être édité par le Rocher (Pampuzac). 16 h 30 Cdf à Penent. Rassurant. Dîner avec les Gilbert (Jacqueline) et les Ariane. Jusqu’à 22 h 30. Cadeaux aux piots.

25 décembre 1993

Cdf de Jérôme Petit – qui attend toujours Penent.
Travailloté sur les textes destinés au traducteur.

26 décembre 1993

Avec Ariane, à Austerlitz pour envoyer deux valises en bagages accompagnés à Prades. Le soir, les ai conduits au train de 21 h 45.

27 décembre 1993

Envoyé au traducteur les photocopies des principales citations du KG.

28 décembre 1993

Aujourd’hui, à 10 h 20, téléphonant à un avocat, impossible de me rappeler tous les chiffres de mon n° personnel. Jamais arrivé. « L’aile de l’imbécillité » ?
Flocons vers 11 h 30. Reflocons dans l’aprèms.

29 décembre 1993

Courses diverses : Caisse d’épargne, pharmacie, boîte de papillons (chez Boubée, rue Monge).

30 décembre 1993

Vers 16 h chez Gilles. La lettre Beï dans les boîtes. Il y en aura pour 6 000 F (impression, achat des enveloppes et distribution). Arrivée de Georgio, habillé en play-boy façon 1930 ou 50 avec sa petite mallette en fer. Un ami fait des pâtes vers 17 h qu’on mange tous. Georgio cherche des renseignements sur Mirabeau (à propos de Kleist), songe à un spectacle « Cosmonautes » (celui qui est resté en l’air pendant la chute du communisme, les missions données et non accomplies faute de destinataire pour cause de révolutions ou de guerres… Me demande si je voudrais y collaborer. On a le temps. 6 mois, pas avant.

31 décembre 1993

Cdf de Thomas Harlan (pour les fêtes). Abderrahmane, son assistant, est revenu à lui, après l’épisode Marie ? Lettre de Penent (photos : son père, le château, le cimetière – une romance de Cimarosa : besoin d’aimer).
Dîner avec les Gilbert, Éric et les Pottecher que je vais chercher et ramène. Lui (88 ans) bougonne contre le « vieux » qu’il a en lui – mais qui n’est pas lui. Allumé des bougies à minuit sur le balcon. 1 ou 2 dans la nuit brillent de l’autre côté de la rue.