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1982

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1982

Couché à 4 h. Levé à 10 h. Ciel bleu. Soleil. 12 h fin travail.
Cdf de Braudeau, encore mélancolique du départ de Sybille. Finit son livre – qui est son arme de reconquête. Cdf à Pelgrand. Il n’y aura pas d’opération. Restera dans le plâtre jusqu’en février. Tout se ressoude.

3 janvier 1982

Tapé début « Chair à pâté ».

4 janvier 1982

Envoyer châle cadeau à Gatti (Liège). Taper. Visite de Jacky Sappart : apporte son projet de « dramaturgie » pour Tattenberg qu’il compte monter avec Joseph Long. Me demande d’y participer en quelque sorte.

5 janvier 1982

Fini de taper « Chair à pâté » (250 pages). Cdf de Valériane G. d’Estaing. JJSS est ravi du travail de coupe. Demande que je lui téléphone pour la préface.

6 janvier 1982

« Elle ». Rude journée : un papier sur un chanteur (Renaud), un épouillage d’un autre d’I. Elsen. Des photocopies (la nouvelle « Chair à pâté »). Un papier à faire signer par Solé, etc., etc. Reçu livre de Kravetz « Irano Nox ».
Vu le Dr Dufour pour grésillements dans l’oreille gauche (un insecticule usant d’un minuscule marteau-piqueur). Soigner à l’huile végétale. Cdf de Valériane : rappeler JJSS.

7 janvier 1982

Cdf de JJSS. Content des coupes. Trouve son bouquin plus intéressant.

8 janvier 1982

Neige sur les toits. Commencé l’aprèms une nouvelle (parluscrit trouvé dans un magnétophone).

9 janvier 1982

11 h bd de Courcelles chez JJSS. Immense et moderne. On ne sait pas quel gadget ajouter à cela (techniques, bien entendu). Content du travail. Me rappelle notre collaboration, le « magnifique » papier pour l’Express. « Thérond va vous redécouvrir ». R.V. mercredi chez Thérond.
Aprèms, reporté coupes sur un 2e exemplaire donné par JJSS. Et coupé encore un peu plus. Continué « Parluscrit ».

10 janvier 1982

Neige au réveil. En plus grande quantité qu’avant-hier. « Parluscrit ».
Cdf de Diato qui, relisant « L’Abîme », trouve que ce que nous avons de commun lui, Gatti et moi, c’est l’optimisme. Génération actuelle pessimiste.
Lu « Crépusculaires » de Chantal Chawaf, amie d’Isabelle Clerc. Plutôt bon, dans le ressassement. Dîner chez les Hocquard avec un de leurs amis, astronome italien. Et Frédéric.

11 janvier 1982

À court. Emprunté 2 000 F sur le compte d’A. Cdf à Valérie-Anne G. d’Estaing : fait prendre le bouquin de JJSS tout à l’heure. Cdf de JJSS. TVB ? Yes.
Travaillé à 15 h 30 avec Joëlle sur un papier pour « France-Régions » (F. Gilles).

12 janvier 1982

Cdf à 9 h 45 de Xavier Lantéri (qui était à l’Express). Proposition assez ahurissante : que j’écrive les discours du ministre de la Culture (J. Lang). Il cherche un « speech writer ». Pas dit non. À voir.

13 janvier 1982

« Elle ». Rien. Parti à 12 h 30. Travaillé « Parluscrit » – premier texte que j’aurai entièrement écrit à la machine. À 18 h 30, Match. Revu Château, ma « cousine », Baleine, etc. Conférence pratique : JJSS, Thérond, Valérie-Anne, Périer, autour de l’épreuve du livre et des photos.
De là à 19 h 30 au Bonaparte, salle louée pour 3 mois par Pays – Gendron (tentative de création d’un nouveau type de ciné d’essai). Rencontré Sanchez. Bu vodka et rhum. Rentré vacillant. Et tombé au lit.

14 janvier 1982

Cdf de Daniella Lombroso, sœur de Valérie – pour venir commenter samedi soir à Radio-Comments des réponses bizarres à la question : « Qu’est-ce qu’un juif ? »
Fini à 5 h la correction du JJSS. Cdf à 15 h de Jean Cazès, conseiller technique au chef de cabinet de Lang (suite à un premier cdf ce matin par Véronique Saingeours). RV demain pour étudier la question. (Un discours prévu le 25 janvier au Midem.)

15 janvier 1982

10 h 10 au ministère de la Culture et de la communication. Attendu par Cazès. Vu Mme Saingeours. Puis Cazès. M’explique et me couvre de « Notes ». Un peu vague. 12 h 30 déjeuner Custine avec Jacky Sappart. Rendu sa « dramaturgie » sur Tattenberg avec les compliments dus. Parlé des détails qu’il ne comprend ou ne sait pas : guerre et judaïsme.

16 janvier 1982

Travaillé de 9 h à 20 h sur la nouvelle (Parluscrit).

17 janvier 1982

Travaillé toute la journée au clavier. Fini le « Parluscrit » (39 pages).

18 janvier 1982

Écouté une cassette de Lang, le ministre. Cdf de JJSS. R.V. demain 18 h 30 avec Thérond. Me recommande de couper tout ce qui arrête le récit. Me cite deux exemples, tout dans la 1ère partie. Il n’est pas allé plus loin.
Révision du « Parluscrit ». Cdf à Braudeau. A terminé son roman. C’est lui qui a donné mon nom et n° de téléphone à Lantéri, pour les discours. Il est lui-même « nègre » du directeur de l’Unesco.
Attendu par le passé : m’amène devant une vieille photo des tout débuts : Mille, G.B., Croizard, moi-même, et 2 ou 3 autres.

19 janvier 1982

10 h 30 Culture : rendu à Cazès la doc sur le Midem. Fera le discours lui-même. Réclamer ma collaboration plus tard pour un autre discours – et dans des conditions normales (discours préparé – pas ex nihilo). Promené au Palais Royal.
Cdf de Kristo : va se marier. Cdf de Simone Desmaisons : a fini son livre. Cdf de Valérie Lombroso : a une pièce à monter et à me montrer. Cdf de Anne Griset : sa chienne est malade. Voir Klein.
18 h 30 Match. Réunion Thérond – Servan-Schreiber. Contents des coupes. Thérond parle de PM et de « Elle » qu’il est en train de remonter – JJ de l’informatique à tout va, exemple japonais, ses fils, etc. Il demandera à Thérond une bonne pige pour mon travail.

21 janvier 1982

Fait le chapeau du Servan-Schreiber (Algérie). Ramsay m’envoie en cadeau un disque de Stravinsky par Boulez.

22 janvier 1982

À Match, 15 h. JJSS pas là. Ils ne tenaient pas à ce qu’il voie les titres des photos avant Thérond. Regardé et parti. Revu une quantité de visages : Galante, Jean-François X ?, Eudes, etc.

23 janvier 1982

Fini la révision de « Parluscrit ».

24 janvier 1982

Cdf vers 5 h 30 de Peter Kunze (de Ratisbonne), juste pour parler, entendre des nouvelles de Gatti et de moi.

26 janvier 1982

Cdf de Patrice de St-Nazaire (maintenant directeur de la maison de la culture) : aide pour sa conférence de presse (Indiens d’Amérique venant en France). Noms de journalistes. Cdf de Thérond : se demande s’il ne faudrait pas une postface quand même au JJSS (sinon, c’est une escroquerie : il n’y aurait que la réédition du vieux texte).
Travaillé pour « Elle ». Papier sur la Pologne à réécrire. Re-cdf de Thérond : téléph. à JJ demain. Est d’accord pour une postface.

27 janvier 1982

« Elle ». Anne-Marie Vincensini démissionne. Excédée, écœurée. Surtout par son inutilité dans le journal sous F. Gilles. Une année sabbatique et elle reprendra.
Déjeuner Penent. Parlé de sa demande de boulot (Orsenna au ministère). Dit qu’il a fini son roman et le portera chez Grasset. On fête ça.
Donné papier polonais et petits textes familles royales.
21 h 30 cdf de JJSS qui déplace le RV de demain. 15 h 30 au lieu de 9 h 30.
Lettre de Peter Kunze, juste une longue et noble citation de Nietzsche.

28 janvier 1982

Nouveau cdf de JJ. 15 h chez lui. Fini 17 h. Enregistré sur cassettes. Assez bon. JJ content d’un article du Monde d’aujourd’hui sur sa grande entreprise de micro-informatique.
20 h chez Hocquard. Remis deux nouvelles à taper à Joëlle.
21 h chez Orsenna. Son dîner d’auteurs. Les mêmes plus Caroline Bobert. Les livres. Gallimard autrefois. Comment être Gallimard aujourd’hui ? Les maisons à la recherche de directeurs littéraires : bon signe.

29 janvier 1982

Travaillé texte préface de JJSS. 20 h cdf de G. Dreyfus, le moine suisse de Dharemsala. Il est à la Chaux-de-Fond, mais ne pourra venir à Paris.
22 h cdf de JJSS : « Ça va ? C’est bon ? Ça marche ? ». Touchant d’inquiétude sur son texte – et modeste finalement sur sa capacité de répondre aux exigences de l’album (postface sur les suites de l’Algérie).

30 janvier 1982

Cdf à JJ. Cdf de Delannoy. A achevé un récit de 190 pages qu’il veut me montrer. Fini la postface de JJSS.

31 janvier 1982

Visite à 16 h de Ph. Delannoy et de son manuscrit.

1er février 1982

Théo aujourd’hui. 37 ans déjà.
11 h Ramsay. Vu Véronique Cayla, préposée à l’audio-visuel. Proposition : collaborer avec le réalisateur J.F. Delassus , de Closets et Bertrand Goldschmitt pour une émission « Einstein – bombe atomique » (6 fois 1 h à 900 F) suivie d’un livre. Pas refusé. À voir. Vu Ramsay, ravi, très amical. Parlé du prochain bouquin : « Il y a une histoire ? Quelque chose qui se suit ? ».
Téléphoné à la sténotypiste de JJSS la postface (15 h à 16 h 15).
Cdf de Rapinat : Maquet est mort, juste après avoir pris sa retraite à la campagne.

2 février 1982

Vu film de Delassus sur la 2e chaîne (« Inertie bureaucratique », d’après Peyrefitte, le ministre). Moyen, moyen.

3 février 1982

« Elle ». Surtout pour prendre un chèque en perdition. Un papier sur passions et crises d’amour. Donné avis.
Cdf à Véro Cayla (Ramsay) pour accord sur rencontre avec Delassus pour les 6 heures sur Einstein. Mis Penent dans le coup.
Cdf à J. Diwo 14 h. « C’est pas brillant, dit-il, mais ça a été découvert à temps. Les rayons me fatiguent. » R.V. la semaine prochaine.
Passé à Match pour voir les corrections apportées par JJSS à la postface. Téléphone qu’il les donnera demain. Passé au garage chercher l’autobianchi qui est bien bas (il faudrait changer le radiateur). Cdf de Joëlle : a fini de taper les deux nouvelles.

4 février 1982

9 h cdf de Delassus. R.V. prochain pour « Einstein ».
15 h Match. Vu la postface entièrement réécrite par JJ. Plutôt mal et trop « ego » – mais le plan est gardé. Thérond : « C’est très bon… surtout l’idée de reprendre les personnages du livre et de dire ce qu’ils sont devenus » (mon idée). Thérond attristé « Dis donc… ça va mal… Maquet mort – Menant très malade ». Je lui apprends la maladie de Diwo. Affecté et menacé. Hors ça, me répétait, à propos de moi à « Elle » (travail, relations avec Giannoli), les mêmes mots que la dernière fois.
Cdf de Chateauneu : nous invite Penent, Croizard, Pilati chez lui samedi au lieu du déjeuner en ville. Ce sera la première fois. Et il s’excuse de ce tout ce qu’il y aura : vieille maison peu confortable, etc.

5 février 1982

Visite de Jacky Sappart – qui m’apporte un petit manuscrit à revoir (un projet théâtre). Submergé de manuscrits : Séonnet, Delannoy, etc.
Terminé lecture des « Années-poussière » de Ph. Delannoy. Un saut qualitatif. Bien mieux qu’espéré. Lu le Sappart (« La Ville qui voyage »). Intéressant.

6 février 1982

Croizard, Pilati et Penent à la maison à 12 h 30. De là, à la « maison de campagne » de Chateauneu sise à Bois-Colombes, à une portée d’arbalète de chez lui. Marthe et lui s’étaient mis en frais : gigot, avocat, etc. De là, chez Diato que j’emmène en taxi à Fontenay-sous-Bois à l’expo de son ami Simon Lask, fils de déporté, dont les dessins sont hantés de Hitler, de zèbre, de sexe, de tripes et de machines à coudre. C’est le sosie de Caviglioli. De là, reconduit Diato puis à l’Odéon où Jacky Sappart doit me faire entrer à l’Odéon (pour voir « Palais de justice »). Quand il arrive, j’ai renoncé à y aller. On s’installe au café pour discuter de son texte.

7 février 1982

Relu le « Mulot » : jugement mitigé. Vers 19 h, quelqu’un arrive. Un jeune barbu, sale, avec des sacs. Demande Ariane. Mettrai du temps à reconnaître J.-P. Dupourrain, l’ancien de Josette Desmaisons. La voix imperceptible, à bout de souffle – la bouche dévastée, plus de dents : la drogue… Se lave dans la salle de bain. En revenant, je le vois la main plongée dans le sac de B. Il sourit. On l’invite à manger quelque chose. Une omelette, un yaourt. Venait sans doute pour demander l’adresse de Josette – ou trouver de l’argent (piqûres). Parti à 20 h 15. Terrible.

8 février 1982

Assez beau. Bleu nuageux. Travaillé Mulot. 15 h Ph. Delannoy. Parlé de son livre : « Les Années poussière ». Il le polit – et me le confie pour le Seuil ou Ramsay.
Cdf F. Gilles. Papier pour « Elle » par cycliste.

9 février 1982

Travaillé Mulot. Bien et vite. À déjeuner, Cl. Grumbach, toujours chargé de son sac et de sa grosse serviette de cuir noir, avec ses docs sur le théâtre immigré et Gatti. Plus lent que d’habitude, toujours pâlot. Ne se décide pas à rédiger sa thèse. Accumule. Peut-être le faut-il… seul en face d’un texte à écrire, l’effondrement le guette. 17 h visite de Joëlle Hocquard m’apportant les 2 nouvelles tapées. Corrigé l’une.

10 février 1982

Assez beau. 10 h « Elle » papier à faire sur une actrice noyée et sa sœur.
17 h chez de Closets, av. Victor-Hugo. Plus B. Goldschmitt et le réalisateur Delassus. Projet Einstein et la bombe. 1ère nouvelle : Télécip fait un Einstein – mais tant pis… Goldschmitt est une dingue pro-bombe, Closets un vulgarisateur saisi par l’esthétique du docu-drame, Delassus ne sait à quel saint se vouer. Il voudrait faire grand. R.V. 13 mars pour rédiger un synopsis. Rentré 20 h 30.
Distraction : j’avais mis deux chaussures de deux paires différentes. Fatigue à un certain moment attribué à l’âge – mais, si l’âge est dans le coup, c’est au moment du choix des tatanes…

12 février 1982

Cdf de V. Cayla (Ramsay). Souhaite qu’on active la bombe pour qu’elle plante son jalon à la 1ère chaîne. Delassus me rappelle : d’accord pour samedi en huit.
15 h « Elle ». Photocopie de la nouvelle (Nature de l’homme).

13 février 1982

Travaillé Mulot. 12 h visite de Jacky Sappart. Revu ensemble son projet « La Ville qui voyage ». Déjeuné.

15 février 1982

Travaillé Mulot. Cdf à Anne-Marie Périer pour le règlement de la pige Servan-Schreiber. 15 000 F. OK.
À 20 h, 38 rue Charlot dans une petite salle de répétition (poutres et pierres apparentes), le cours de théâtre de Damase (Schlaffenmeier) : 4 filles, C. qui jouait dans « Tonton Couteau », Lelia Khzani, etc. Leur fait jouer des extraits de Sophocle, Racine l’inévitable (Britannicus) et de lui-même. C’est tout juste un commencement. Après, un verre à la République.

16 février 1982

Travaillé Mulot. 19 h 30 Fnac. Expo Rajak mais c’était fermé. De là, rue Francis-de-Pressensé où ledit Rajak donnait une réception. Vu Marrest, Fernandez et Monique Veoute (journaliste de France culture). Pas vu JJ Lerrant qui devait venir.

17 février 1982

« Elle » : 3 papiers à faire ou à refaire (stérilité, J.-P. Marielle, Sommeil).
Revenu début d’après-midi. Révisé la nouvelle « Chair à pâté » – qui n’était pas entièrement satisfaisante, à mon avis.

18 février 1982

Visite de Ph. Delannoy qui me remet deux exemplaires de son roman (pour Braudeau et Orsenna).
Dîner avec les Gilbert, les Desmaisons. D. ne pense plus à son journal de montagne (le dire à Pelgrand), doit voir cette semaine pour le Yéti (la maison Périer Pschitt). Parlé de guerre atomique, d’escalades macabres et de droits des femmes. Simone Desmaisons me confie son livre (manuscrit), longuement élaboré dans la crise familiale.

20 février 1982

Ça neigeote vers 8 h. Travaillé dans la matinée sur la bombache (télé-Delassus) pour le R.V. de cet aprèms.
15 h chez Closets avec Delassus. Fait les séquences de la 1ère partie et ébauché les deux autres jusqu’à 19 h. Concurrence confirmée de la 2 avec Einstein, livres sur la question, etc. Janick Jossin présente. R.V. avec Delassus le 27 samedi.

21 février 1982

10 h cdf de Hélène Châtelain, chargée depuis deux mois par Dante de me remercier pour l’envoi d’un châle à Noël… D. revient la semaine prochaine avant d’aller à Gênes pour la pièce irlandaise, puis Avignon.
Refait la fin de Mulot. 17 h visite de J.-L. Pays – son article Champlain.
Cdf Lombroso (qui songe à monter la pièce « Répétition générale ») et Cl. Eroyen (embarrassé dans un papier).

22 février 1982

Travaillé Mulot, Chair à pâté.

23 février 1982

Déjeuner avec Braudeau, chez un Vietnamien. A fini son bouquin. Mélancolique à cause de Sybille. Va lui envoyer le manuscrit dans l’espoir d’un renouement. Donné le manuscrit de Delannoy (Années-poussière).

24 février 1982

« Elle ». 3 papiers : adoption d’un enfant haïtien, le sommeil, interview de Nancy Reagan par Andy Warhol. Rentré 16 h.
20 h chez Nicole Lise Bernheim, réunion de la collection. Babert, les Orsenna, etc. plus Marie-Édith, qui écrit des papiers à sa « Maison française » et en est fort contente, et Christine Tisot, qui n’en peut plus de vivre sous Ramsay. Orsenna se donne encore 6 mois au ministère puis voudrait faire du journalisme. A l’air un peu perdu et fatigué. Lui ai donné le manuscrit de Delannoy.

25 février 1982

Cdf de Ph. Delannoy. Rendu compte de la transmission du manuscrit. Me rappellera d’ici 10 jours. Passé bêtement la journée à traduire un papier stupide d’un Américain (sur le sommeil), déjà mal traduit.
Commencé et presque terminé la 1ère partie du synopsis Bombe atomique.

26 février 1982

Cdf de Delassus. Tapé le synopsis. Revu, avec Claire Eroyer, son papier sur la génétique.

27 février 1982

11 h Delassus à la maison. Apporte ses deux parties du synopsis. Travail sur l’ensemble, jusqu’à 23 h.

28 février 1982

Rédigé déclaration d’impôts. Corrigé le manuscrit de Simone Desmaisons.

1er mars 1982

Gris et plutôt chaud. 13 ° à 9 h, 15 ° à 10 h. Commencé à enregistrer Mulot sur cassettes. Déjeuner avec Gilles Lacombe (sa proposition d’un long article 100 pages pour « Que choisir ? » n° spécial payé 15 000 F).
18 h cdf de Hocquard. Aimerait que je fasse un papier sur le film de Dante pour le Nouvel Obs. J’objecte que Dumur n’est pas un ami et que… Il va voir si on peut sauter l’obstacle. Dante n’a pas encore dit s’il acceptait Toulouse. Trop de propositions (Affaires étrangères, Culture, Gênes, Avignon, etc.). Il est à Paris depuis hier soir. Fait le mixage du film jusqu’à la fin de la semaine. Lui téléphonerai à ce moment-là.

2 mars 1982

9 h 30 cdf d’I. Baillancourt. Passée à F. magazine. Veut me montrer un papier. Son premier. R.V. lundi. Travaillé Mulot, puis corrigé Simone Desmaisons.
17 h 30 chez Henriette Chaudet, av. de Messine. Reçoit en thé mangeant J. Diwo et Melle Dallemagne Geneviève. Parlé des morts (Sabathier, Maquet, Collin) et des quelques vivants mal en point (Menant, Mme Lavaud, Mille, etc.). Anecdotes diverses. Très gentil. Diwo fatigué (« J’en ai bavé », dit-il). Reconduits par Melle Dallemagne.

3 mars 1982

« Elle ». Refait avec son auteur un papier sur les femmes israéliennes. Toute la journée jusqu’à 19 h.Télégramme et cdf de Penent qui ne peut venir déjeuner. Est à Toulouse jusqu’à 13 h. De là, rue Princesse : expo de lithos dans l’atelier Bordas (où travaille Mike l’ami de Françoise Henry – qui était là avec Marie Farge et B.).
Cdf de Clarisse Nicoïdeski, J.-F. Delassus (qui m’a envoyé le synopsis retapé et transmis à Ramsay).

4 mars 1982

Révisé et dicté une cassette de Mulot.
Cdf Ramsay pour le film. Puis : « Et ton ami Gatti ? Je vais finir par lui mettre les huissiers au cul ! » (Le livre qu’il attend et qu’il n’aime pas.)

5 mars 1982

Enregistré cassette pour Joëlle qui passe cet aprèms à la projection Gatti.
Déjeuner rue Custine avec Penent. Parlé télé bombache, Desmaisons, Yéti. Lui donne à lire deux nouvelles (Chair à pâté et la Nature de l’homme). Me conduit avec Diato à la Garenne-Colombes, 101, av. du Château.
1ère projection du film irlandais sans générique ni sous-titres. Gatti là, toujours en noir, Hélène, Clarisse (qui joue dans le film), Stéphane, Véro, Gus, Séonnet, Ned, les Hocquard, les Jacky Sappart.
Retrouvé Derry – et tout. Beau. Hocquard : il aura coûté entre 3 et 4 millions. La télé participera peut-être à la production. Gatti : R.V. lundi (je ferai l’article soit pour l’Express, soit pour le Nouvel Obs – with Kravetz). Va ensuite à Gênes (Zampierri, connu à Sacco et Vanzetti est là) pour sa pièce irlandaise. Puis Avignon, puis Toulouse, qu’il accepte. Cdf de J. Moreau : fait la musique pour Gênes. Très content.

6 mars 1982

Travaillé Mulot – et corrigé Simone. À 14 h 15 aux Bouffes du Nord pour voir le « Carmen » de Peter Brook. Pas mal d’invention et toujours sans décor. Avec J. Inizan et des amis à eux.

8 mars 1982

Jour des femmes – dont ces dames parlent à « Elle » (Colombe Pringle, Marie Pierre, Véronique Soriano, etc.). « Elle » à 10 h. Avec F. Gilles, commenté un sondage sur les économies des femmes en tant de crise.
À 13 h 30 chez Gatti. Déjeuner avec Hélène, Dante, Stéphane, Jean-Pierre et une monteuse belge Véronique. Commenté le complexe de la gauche qui tape sur son gouvernement, la Pologne (et Wajda dont Gatti suit tous les films – sauf ‘Mariage’).
Puis, à cause de l’article que je dois faire sur le film dans l’aprèms (selon JJ Hocquard), interrogé Dante et Hélène. Me dit aussi qu’il accepte la direction de Toulouse et que je dois songer au « Droit d’asile » (une pièce).
Le soir, travaillé avec Isa Baillancourt sur son premier article pour « F ». Cdf de Thérond : interview de JJSS ? Refusé . Pas le temps, pas assez intéressant.

9 mars 1982

8 h il neige. 9 h il neige.
10 h 20 cdf de Braudeau. A lu les « Années-poussière » de Delannoy. Pas emballé, mais sent quelque chose. Veut voir Ph. Delannoy.
Cdf de Valérie Lombroso : elle a eu sa bourse pour les E.U. (théâtre). Ses élèves ont refusé au vote de monter la pièce qu’elle a proposée (la Répétition générale).
Cdf de Pilati : Delattre (Ramsay) lui a donné deux livres italiens à lire – pour jugement. Content.

10 mars 1982

Pluie et vent. « Elle » : rien. F. Gilles absente.
Tél. culture : « M. Lerrant n’est pas encore entré en fonction ». Cdf de Delannoy. Lui ai donné le téléphone de Braudeau. Rentré 13 h après une heure de conversation théologique avec Éva, Denise, Véronique, Soriana (qui me donne un livre de son père) – sur l’existence de Dieu – Oui !
Dicté deux cassettes. Toute la journée et ce soir tempête de vent et pluie.

11 mars 1982

Lettre de l’Éric Faivre – sur l’autisme (dont il se croit plus ou moins affecté).
Dicté du Mulot.

12 mars 1982

Palais de justice. Café 8 h. Joëlle puis 16e Chambre. Vu Kravetz, Chacha, Péninou qui a quitté Libé, Méla et sa femme, Lacombe.
9 h 15-14 h. Beaucoup de monde. Président et procureuse plutôt dure. Géné, bien, combatif. Jugement jeudi (18).
16 h Paris Match pour un chapeau sur l’Algérie (dans la foulée de l’album de JJSS). Vu S., Michel Le Tac, Mariette, Patrick Miller (un ami de Desmaisons), Patrick Mahé. 8 h 30 chez Clarisse Nicoïdsky, bd de Clichy : Christine Tissot, Nicole Boisbardeau, Chawaf, Catherine, etc. Remonté par le 8O.

13 mars 1982

Cdf de Ph. Delannoy : a eu Braudeau au bout du fil. Il est réticent sur le livre, blâmant l’aspect dépouillé du texte (pas de décor, pas de réflexion un peu soutenue). S’est, croit-il, mal défendu, pris à contre-pied par cette conversation téléphonique qu’il n’attendait pas. Braudeau a transmis, pour avis, le manuscrit à un ami du Seuil (sans doute J.M. Roberts).
Cdf à Orsenna. Il a lu le manuscrit. « C’est quelque chose, mais il y a plein de trucs qui bloquent la lecture, c’est extraordinairement bavard, mais il faut que je voie ».
Cdf à JJ Lerrant à Lyon. Embêté et fatigué par la signature de sa nomination (qui n’arrive pas, mais c’est imminent). Me téléphonera pour RV avec Gatti.
Écrit le chapeau pour PM.
Entendu à une radio libre que Ph. K. Dick est mort jeudi dernier. Une perte.

14 mars 1982

Tapé le chapeau. Enregistré une cassette. Corrigé quelques pages du manuscrit.
Élections cantonales : recul de la gauche, surtout du PC. Je le sentais. Pas assez d’énergie, « changement » pas assez rapide, pas assez choc, surprenant – le temps que la droite se ressaisisse.
Amouroux se distingue dans le triomphalisme à la télé – une révélation. Parmi ses cibles énumérées, Badinter : donc, il regrette la peine de mort.

15 mars 1982

Tapé le chapeau. Enregistré une cassette. Corrigé quelques pages du manuscrit.
Élections cantonales : recul de la gauche, surtout du PC. Je le sentais. Pas assez d’énergie, « changement » pas assez rapide, pas assez choc, surprenant – le temps que la droite se ressaisisse.
Amouroux se distingue dans le triomphalisme à la télé – une révélation. Parmi ses cibles énumérées, Badinter : donc, il regrette la peine de mort.

17 mars 1982

10 h « Elle » : travaillé à la traduction insipide d’une insipide interview de Mme Reagan par un insipide Andy Warhol. Rentré 17 h 30 après entrevue avec Penent aux Sablons. (Proposé de faire avec moi le travail demandé par Gilles Lacombe pour « Que Choisir ? ». Accepté.)
20 h 30 Opéra-comique. Bubbling Brown Sugar (Harlem années 30), avec B. et Karine qui nous invitait. Conventionnel dans le parfait – ou l’inverse – mais un numéro collectif de claquettes époustouflant. Dîner dans un chinois de la rue Richelieu, la Reconnaissance. Très bon, à la vapeur.

18 mars 1982

Cdf de Ph. Delannoy : Braudeau lui a dit qu’on ne prendrait pas son livre au Seuil, JM Roberts étant du même avis que lui. Enregistré quelques cassettes.
À dîner, les Hocquard, les Le Bolzer avec la petite et Karine. Joëlle me rapporte encore une trentaine de pages. Je lui remets d’autres cassettes.
J. Géné condamné à 18 mois, dont 6 avec sursis. Sortira dans deux mois. Le véritable coupable sort dans 2 jours, justice !

19 mars 1982

Corrigé Mulot toute la journée.
18 h Simone Desmaisons. Lui ai rendu son manuscrit (en attendant demain) avec remarques, corrections et conseils ad hoc. Dîner avec elle.
Lecture de « La Terre de la grande punition », de Michel Pierre, sur les bagnes de Guyane. Une somme.

20 mars 1982

Travaillé Mulot.
Cdf de Xavier Le Bolzer, prévenu par son père de mon projet de faire jouer « La Répétition générale » (avec l’aide de JJ Lerrant). Cdf de Braudeau : sur Ph. Delannoy et son livre. M’explique son immaturité et que ce ne serait pas un service à lui rendre (la publication).

21 mars 1982

Continué révision Mulot. Élections : confirmation du recul.

22 mars 1982

Cdf de Vivienne Méla, de Penent, qui vient demain, d’Éric, de Joëlle. Me dit que Géné a reçu un télégramme en prison : « Maréchaux, nous voilà ! » que tout le monde m’attribue. Je nie et suggère que c’est le représentant des douanes : il a fait le lapsus à l’audience, et, ayant obtenu des millions, il a des raisons de le faire.

23 mars 1982

Cdf de Véro Cayla (Ramsay). TF1 d’accord pour le film sur la bombe. RV avec eux le 5 avril. 17 h Penent. M’apporte docu, livres : mise au point du papier pour Que Choisir ?

24 mars 1982

« Elle ». Rien, puis deux papiers. Un, fait tout de suite, l’autre pour la semaine prochaine. Corrigé Mulot – quelques pages. La soirée à regarder France-Irlande football. 4-0 pour la France.

25 mars 1982

Travaillé à Mulot. 15 h Vivienne Méla m’apporte son manuscrit (nouvelles et poèmes). À juger.

27 mars 1982

Acheté magnétoscope portable chez Locatel (36 mois de crédit).
Chez Joëlle : échangé cassettes vides contre cassettes pleines et manuscrit. Vu Kravetz qui fait pour Gilles Lacombe une « pige » du même genre que la mienne (les Bouches-du-Rhône).

28 mars 1982

À la Route avec Peter Kunze. Promenade.

29 mars 1982

Corrections Mulot. Presque fini.

30 mars 1982

Travaillé dernières pages de Mulot. 13 h cdf de Melle Dallemagne. Un auteur de la télé, Alexandre Révenale, a plagié une pièce que celle-ci a écrite. Elle ne sait que faire. Conseils. Visite de Penent. Travaillé jusqu’à 18 h sur les docus du Var qu’il apporte.

1er avril 1982

Travaillé Mulot. Cdf de Desmaisons (le projet Yéti).

2 avril 1982

Commencé à dépouiller la docu Var. Cdf de Diato (signale le tableau de Lask qui est chez lui et qu’il tient à ma disposition).
Îles Malouines : l’Argentine des généraux, menacée politiquement, les envahit. Le peuple applaudit. L’Angleterre va envoyer ses bateaux. Ce sera peut-être la fin du régime argentin.

3 avril 1982

Var, tant et plus. Magnétoscope installé.
Cdf de Brigitte Guyot qui quitte Paris pour Rivesaltes. Cdf de Peter Kunze – me lit une phrase de Starobinski (préface à un livre de Spizer, Études de style), qui s’applique, dit-il, à ce que je lui ai dit de Penent (son silence).
21 h 15 visite – sur le pas de la porte – de Jean-Paul le drogué, encore plus délabré qu’il y a quelques jours, parlant des méchancetés qu’on lui fait à l’endroit où il habite, voudrait me montrer des lettres importantes des personnages « haut placés ». Puis : « Tu ne peux pas me prêter quelque chose ? ». Lui ai versé une poignée de pièces (malheureusement lourdes). Parti tout de suite : la piqûre…

4 avril 1982

Terminé de dicter le texte Mulot : 23 cassettes.

5 avril 1982

18 h tour Montparnasse TF1. Vu, avec Closets et Ramsay, Barot adjoint de Harris pour la coproduction. Le projet a l’air de marcher : coprod. avec l’Allemagne, l’Italie. Chevènement, ministre, appuierait, etc. Ce serait pour décembre 1983. Barot a lu « les Petits chemins », dont il aime mieux la 1e partie que la 2nde.

6 avril 1982

Cdf de Delannoy. A vu Orsenna hier qui lui a dit : « C’est une œuvre ratée mais d’un écrivain ». (Il a plutôt vu le contraire.)
15 h visite de Simone Desmaisons (2e version de son roman). 18 h Penent pour le Var. Réparti le travail et la docu.
Sentiments rares aujourd’hui : contentement à la pensée que la flotte anglaise, d’ici 8 à 10 jours, va sans doute faire tomber la dictature militaire argentine et satisfaction intense d’avoir réuni les commandes de la T.V. sur les touches du magnétoscope (un petit problème dont je cherchais la solution depuis 3 ou 4 jours).

7 avril 1982

10 h « Elle ». Rien. (F. Gilles absente.) Visite d’A. de Beaumont, retour de Londres et qui part pour Monaco, et Ph. Delannoy qui veut bien qu’on transmette son manuscrit à Flammarion (Prolier, ami des Desmaisons).
17 h : cdf d’Évelyne : papier à réduire sur Maupassant. Me l’envoie.

8 avril 1982

9 h-11 h : réduit le texte Maupassant à 3 feuillets et envoyé. 16 h 30 : visite de Frédéric Hocquard, mon filleul, m’apporte la suite de la dactylo. Je lui remets les 4 dernières cassettes.

9 avril 1982

12 h cdf de Rognoni. On parle de la Bombe atomique. Me conseillera.

10 avril 1982

Le Var. Terminé le plus gros.

11 avril 1982

Assez beau. Ville vide. Magasins vides. À déjeuner à la pizza, Peter Kunze et Karine. Aprèms, travaillé sur le Var avec Penent.

12 avril 1982

Travaillé « Var » et recopié.

13 avril 1982

Terminé mon « Var ». Attendu Penent, qui devait m’apporter le sien. Pas venu, le traître.

15 avril 1982

10 h rue Lauriston pour le film Gatti. Erreur. C’est demain – et d’ailleurs annulé.
Lettre d’Ariane, de Rushkar encore, pour intervention en faveur d’un garçon emprisonné en Inde. (Tapé la lettre à Libé. Mais d’abord essayé de voir du côté d’Orsenna, à son ministère.)

16 avril 1982

Télégramme de Penent. Il s’excuse, il arrive. Cdf de Joëlle : tapage fini, 288 pages. Cdf à Orsenna, Blandine : pas là (pour le protégé d’Ariane).
15 h Penent. Texte tapé. Introduit les scènes. Cdf d’Orsenna. Il va intervenir directement (en attendant, ne pas envoyer la lettre à Libé).

17 avril 1982

Cdf de Lumbroso, retour de N.Y. et émerveillée. Cdf de Penent qui ne peut pas venir. Cdf de Gilles Lacombe.

18 avril 1982

À la Route. Vu le jardinier Thierry. Rentrés par la rue de l’Odéon (pris la fin du Mulot tapé).

19 avril 1982

Fini le Var (66 pages serrées). Penent à 14 h. Relu tout et partis à Que Choisir ? voir Gilles (rue Léonce-Reynaud). Photocopie. Penent met soigneusement des alinéas partout (c’est payé à la page).

20 avril 1982

Très beau.
Allé à midi à « Que Choisir ? » pour voir Gilles. Pas trouvé. Malentendu. Attendu.
16 h visite de Diato et de Lask, qui m’apporte une de ses gravures. Diato me donne le prix, que Lask a prononcé 2 000 F (remis un chèque de 1 000 – 1 000 une autre fois).
Cdf de Delassus. De ce qu’il sait, il ressort que les Allemands voudraient un scénariste connu, je propose immédiatement de me retirer. Il continue : « et un metteur en scène connu ». Il termine : « Il faut rester unis. Avec Goldschmidt, on a une carte maîtresse ». Cdf de Delannoy. A vu Proslier qui lui rendra réponse bientôt.

21 avril 1982

« Elle ». Photocopié la fin de Mulot. Aidé Valérie Soriano et Colombe Pringle de quelques mots – à placer ou déplacer.
15 h un verre avec M.H. René et Ch. Fournier. Je poursuivais une idée qui ne se réalise pas. Entendre longuement parler d’un être disparu de ma vue – et vie.

22 avril 1982

Brumeux et doux (10 ° au balcon nord).
Commencé révisions de Mulot (texte dactylographié).
Une voiture explose à 9 h rue Marbeuf : un mort, 60 blessés. Un coup des Syriens et de Carlos ?

23 avril 1982

Travailloté sur Mulot. Fatigué. Cdf de Joëlle : le film de Dante (Irlande) sélectionné pour Cannes (Perspectives sur le cinéma français, je crois).
19 h chez Ramsay. Petite conférence avec Ramsay et Delassus sur la stratégie à suivre pour le film.

24 avril 1982

Beau et froid. 7 °. 10 h 30 visite d’Éric Faivre, bien mieux que la dernière fois. Beaucoup parlé des mémoires, des autistes et bouddhistes (même combat), de Laborit qu’il veut voir. Il est un peu brouillé avec Gilles Lacombe. Nini se « réalise » dans le Nord (théâtre de la Salamandre). Parlé aussi de mon « Lac » – de l’idée de suicide surtout : ses remarques me fertilisant l’esprit. Déjeuné ensemble. M’a laissé un petit texte sur Nini et lui.

25 avril 1982

La Route.

26 avril 1982

Pli de Peter Kunze qui m’envoie la 1ère Églogue de Carcilaso de la Vega (pour le Var) et l’édit d’Açoka (pour Mulot).
Les Anglais débarquent dans une île des Malouines.
Cdf de Véro Soriano : licenciée de « Elle » par F. Gilles qui fait courir le bruit que je révisais tous ses papiers !

27 avril 1982

Lettre à Beï d’un amateur de peinture qui a vu ses deux tableaux aux Indépendants et demande son prix (3 000 moins 20 %). Lettre d’Éric Faivre avec qui j’avais parlé du « Lac ». Très intéressant. Très.
Cdf de Dubois-Schlaffenmeier : sur son livre et le mien (opinion d’un de ses amis, voyant). 20 h 30 avec Karine Koenigseder et Beï au Châtelet : Wien, Wien, nur du Allein. Béjart faiblit. Il n’y a que des numéros de danseurs. L’argument est mode – comme l’indispensable couple nu, etc.

28 avril 1982

« Elle ». Un papier sur Marie Laforêt. Fait. Déjeuner chez un chinois avec F. Gilles et Croizard. Un autre papier, nul, à emporter.

29 avril 1982

I. Baillancourt à la maison : revu ses papiers. Elle quitte F. Magazine le 15.
Reçu les comptes de Ramsay : faux ou douteux. Téléphone. Obtenu rectifications.
Appris par Croizard hier que Kravetz et Péninou ont été engagés au Matin : grand reporter et chef de la politique étrangère.

30 avril 1982

Envoyé papier fille Trigano à « Elle » par cycliste.
Les Américains lâchent les Argentins.

1er mai 1982

Gris, humide. Pluie vers 19 h.
Expédition générale aux Indépendants pour voir les deux toiles de Beï – après déjeuner : Krysto, Agathe, Mme Moriat, Simone Desmaisons (avec qui j’ai travaillé 3 heures ce matin – sur son roman). Thème : Rousseau et les Naïfs. Trouvé les toiles Beï au rez-de-chaussée, bien placées. Et des horreurs en quantité.
La guerre des Malouines a commencé. Bombardements sur les îles.

2 mai 1982

À la Route. Retour et jardin des plantes (pour la tortue de 1878 Mulot).

3 mai 1982

Travaillé Mulot. Visite de Lumbroso – avec un Empire State Building en cadeau. Lu une pièce que Formann doit jouer à Avignon. Parlé de théâtre, de son séjour passé et futur à N.Y. – et d’Isaac, fils d’Abraham.

6 mai 1982

Levé 6 h 10. Train pour la Bergerie 8 h. Gris. À la Bergerie à 6 h 30. Bien chauffé. Dehors, froid, neige sur les hauteurs.

7 mai 1982

Cdf de TF1 (secrétaire de O. Barreau) pour réunion générale le mardi 18. D’accord. Je rentre un jour plus tôt.

11 mai 1982

Cdf de Hocquard. Pas de journaliste de l’Express aux projections ; je devrais essayer de faire un article (après avoir proposé la chose à Pentard). Cdf à Braudeau (Pentard est un con, un caractériel), puis à Pentard qui me fait cet effet-là. Pas question de faire ce papier tout de suite. On doit en parler. R.V. la semaine prochaine à Paris.
Travaillé : ça s’envole. Cdf à Hocquard pour l’informer de l’Express.

12 mai 1982

Très beau. Plein de fuel. 2 lettres d’Ariane. TVB. Beï malade.Travaillé à Mulot. Appelé de Dr Barret qui doit venir à 6 h. S’embourbe chez Armand à 11 h. Me téléphone. Arrive dans la voiture de sa femme, etc. Grippe intestinale.

13 mai 1982

Envoyé lettre à Ariane à Dharemsala.

14 mai 1982

Travail et soleil. Radio : on parle de Conflans-Ste-Honorine. Courrier : une lettre du Parisien libéré (la 1ère depuis des siècles).
Lettre de Penent (avec portrait d’Einstein sur carte postale). Me conjure de faire ajouter Weil à Joffroy, officiellement !
Répondu à la lettre du P.L. (J. Porche). Il s’agit d’un reportage de 1947 « Transit d’âmes en Méditerranée »). Chez les Olivero, petites nouvelles du pays.

15 mai 1982

Soleil. Fini hier soir le gros de l’ouvrage (la révision du manuscrit). Bêché et enfumé les rosiers dans l’aprèms. Dîner froid chez Éliane Poncin, le directeur des impôts, le prêtre canadien. Parlé du gouvernement socialiste (Poncin et le directeur des impôts toujours à fond pour l’avortement – réserve du Canadien – la violence…

17 mai 1982

Départ. Arrivés sous la pluie vers 22 h.

18 mai 1982

Déjeuner rue Custine avec Cl. Grumbach qui n’avance pas dans sa thèse sur le théâtre immigré et Gatti. Il lit, copie et n’écrit pas. Malade (gardénal), tombe parfois inconscient.
16 h à TF1 réunion bombe atomique chez Bonnot : Closets, Delassus, Ramsay plus des représentants du Misist (Mission interministérielle de l’info scientifique et technique) . Accord pour le financement partiel. C’est Gaumont qui s’associe avec TF1 et non plus Technisnor.

19 mai 1982

« Elle » : papiers à faire (sur le suicide et sur un tennisman, Lendl). Déjeuner à la cantine avec Duprey et deux de « Parents ». Parti à 16 h. Vu Isabelle Clerc qui me confie 8 pages détachées de son journal. Lu ce quelque chose qui est quelque chose. On fixe un R.V. déjeuner pour mercredi prochain. Ne peut pas. Et : « Je sens que je fais une erreur… ». C’est tout le personnage.

20 mai 1982

Cdf de Hocquard (de Cannes). Le film présenté mardi a été bien accueilli, mais pas un journaliste dans la salle. « Il faut quand même que je le vende ! ». Me demande si j’ai fait le nécessaire auprès de l’Express.

21 mai 1982

Lettre d’Ariane. Rentre le 9 juin après 6 mois d’absence. Obtenu R.V. avec Pentard (Express). Lundi 16 h.
Débarquement anglais aux Malouines. Cdf à Sydney Smith à cette occasion. Il relève d’un infarctus. Amer et triste : la situation lui paraît mauvaise ; en veut à l’Europe que l’Angleterre a sauvée en 40 (c’est vrai).
Cdf de Sapiéga. M’invite à voir leur film en juin.

22 mai 1982

Papier pour « Elle » (une suicidée). Plus long que je ne pensais. Toute la journée aux dépens de mon pauvre Mulot.

23 mai 1982

À la Route. Rentrés 15 h. Cdf de Roland Meyer – à propos d’un renseignement demandé pour Mulot. Son frère viendra à Paris la semaine prochaine.

24 mai 1982

Cdf de Ramsay (veut quelques lignes sur Mulot). Cdf à Zaza Clerc à propos de ses quelques pages : « Tu es un écrivain ». Cdf de Penent « Que Choisir » (Gilles Lacombe) ? Le film ?
16 h chez Pentard à l’Express. Un homme tout de tics et conventions. Aimable. Commande faite d’un papier sur Gatti. Pas vu Braudeau.
Découvert aujourd’hui à 15 h la clé de Mulot (une allégorie des juifs).

25 mai 1982

Très beau. Arrivée d’Éric et sa fiancée. À déjeuner Custine, la belle-mère, Éric, Chantal et Claire Eroyen.

26 mai 1982

« Elle ». Recherches docu pour Mulot – et Dante (sur papier). Rien à faire. Donné à taper du Mulot. Vu Isa Clerc. Rendu son manuscrit.

27 mai 1982

Toujours sur Mulot. Cdf de Ph. Delannoy. Flammarion (Proslier) refuse ses « Années-poussière ». 3e refus. Fin de la boucle. Il écrit son 2e livre.
Vu téléfilm d’Helvio Soto « Salpêtre sanglant ». Intéressant, presque très bien.

28 mai 1982

Toute la journée sur Mulot. À la télé le soir, quelques images d’un spectacle à Lyon joué dans une usine (un opéra de L. Nono, monté par J. Lavelli). Il y a dix ans que Gatti l’a fait…

29 mai 1982

Très beau. Mulot ! Mulot ! Cdf de Sapiéga, de Lumbroso.

30 mai 1982

Beau et chaud. Travaillé.

31 mai 1982

Départ des Évano (frère, fils, belle-fille) pour La Seyne. Visite à 4 h des Meyer : Roland et sa femme et surtout Jean et la sienne. Pas vus depuis des années. D’éducateur, il est passé au gardiennage de boîtes. Toujours brave type. 4 enfants, 3 petits-enfants. Pensé à sa gentillesse envers moi pendant l’Occupation. Orages dans la soirée.

2 juin 1982

« Elle ». 9 h. Prévenu hier que la journée serait chaude. Lettre de Könshok Yeshé – sur son nom pour Mulot. Il me le prête.
« Elle ». Tout sur Romy. Un garçon de bureau me dit que Corme (chef de photo de PM naguère, mon ennemi personnel) est mort.
Travaillé de 17 à 22 h. Cinq papiers chapeaux avec Françoise, Giannoli et la secrétaire Évelyne. Rentré à 11 h. Un vrai bouclage de quotidien. Orages.

3 juin 1982

Cdf de Simone Desmaisons, pour le livre qu’elle écrit. RV le 10. Cdf de Ph. Delannoy. N’a pas pu joindre Orsenna. RV vers le 10. Cdf d’Orsenna : RV le 10 pour la remise du manuscrit. Écrit à Könshok Yeshé, cousin de Bruxelles et à Delannoy. Cdf de Diato, d’Inizan : qui a été en crise. M’invite à un spectacle. Pas le temps. 15 h – 17 h : revu avec I. Baillancourt ses papiers pour F. Magazine. Mais elle craint d’être virée.

4 juin 1982

Lettre d’Ariane, contente de revenir – été chez Levine (de N.Y.) qui ont retrouvé du travail. Travaillé par 31 ° au grenier.

6 juin 1982

Encore plus chaud. Travail difficile. À déjeuner Karine qui cède le studio à Ariane – et va habiter dans le Marais. Formidable orage vers 16 h 30. Terrasse inondée. Grêlons. Petites fuites dans l’atelier.

7 juin 1982

Plus frais. Cdf de Gilles Lacombe. Papier accepté à « Que Choisir ? ». Lui s’en va de ce journal. Papier de Rollin sur Marseille refusé. M’annonce le suicide d’un ami de Mimi, la voisine des Hocquard. S’est ouvert la gorge avec un couteau de cuisine. Chacha tombée dessus. Me demande de travailler avec lui sur un petit film avec Carole Laure. Peiné sur 8 pages toute la journée.

8 juin 1982

Reste encore 50 pages. Beau temps supportable. Beï partie pour Le Mans rejoindre Mme Léon et aller en Bretagne peindre.
Cdf de Rognoni. RV dans 15 jours, de Penent, content pour « Que Choisir ». Aidé Karine à emmener à la cave ses vêtements d’hiver.
Cdf d’A. Chevalier, ami d’Inizan qui voudrait voir le manuscrit de « la Répétition générale ». Le monter, peut-être.
Israël gagne au Liban sud contre l’OLP. Comment lui donner tort ?
Annulé RV de Kristo à 16 h pour terminer le bouquin.

9 juin 1982

Terminé à 2 h 30 ce matin.
Levé 8 h. « Elle » 10 h. Deux heures de photocopies, 5 exemplaires. Allé chercher Ariane à Orly, avion de 18 h 10. Arrivée 18 h 20. Ariane pâle, amaigrie, toussant. Toutes sortes de fragilités et de plaies, dit-elle en Inde. Pas contente que Beï soit partie sans l’attendre. B. téléphone à 9 h 30, d’Étel en Bretagne, où elle loge chez l’habitant avec Mme Léon.

10 juin 1982

18 h Quai d’Orsay. Remis manuscrit à Orsenna, dans un bureau (réservé aux « ambassadeurs » de passage) et que lui dispute l’ambassadeur en Mongolie, M. Fiquet. Lit quelques pages. Je l’arrête. On va prendre un verre place Bourbon sur une terrasse. Chaleur étouffante. Remis copie de la lettre sur l’ami d’un ami d’Ariane, incarcéré à Bombay. Demandé de s’informer auprès de Debray (Régis) sur le sort réservé à ma lettre de juin 81 à propos du Dalaï : projet de reportage en commun. O. songe quand même à éditer Delannoy. À 19 h, le quitte en oubliant ma carte d’identité chez le planton ; l’orage menace (vent, poussière, nuit) en sortant du métro : des trombes d’eau.
Avec Ariane, confectionné mon cadeau de mariage à Kristo. « Le Bon usage » de Grevisse. Une épopée. Mais tordante. Travaillé à paginer et compléter les exemplaires du « Cheval chauve ».

11 juin 1982

Allé Quai d’Orsay chercher ma carte d’identité oubliée.

12 juin 1982

Bien plus frais. Cdf à Marie-Edith : d’accord pour préparer le bouquin.
Reçu 17 h Alexis Chevalier (de St-Nazaire) qui voudrait lire la pièce (Répétition générale), un ami d’Inizan. Remis la chose. Cdf de Delannoy : confirme qu’Orsenna a relu son bouquin et tentera de l’éditer.
Visite à 17 h 30 d’Alexis Chevalier, remise de la pièce. À un moment, je cite 3,1416. Il me regarde incrédule : « C’est vous ? ». Il me serre la main vigoureusement. « J’ai lu la pièce à Nantes, au théâtre Graslin ! J’étais jeune… C’est formidable de vous connaître ». M’apprend aussi que 3,14 a provoqué des vocations. Un de ses amis a écrit une pièce dans la foulée…

13 juin 1982

Ganja Ghoda (Chauve cheval). À 10 h, Rakesh Mathur, questions à lui poser sur le livre. Puis, déjeuner avec lui et Ariane à la Pizza. 18 h 30 cdf d’Orsenna : « Formidable ! Formidable ! Fabuleux ! Superbe ! Je vais voir Ramsay et on fonce ».
Ariane avait dit avant : « J’ai lu 80 pages, très bon » et Rakesh avait fait la même remarque sur la scène du bûcher.

14 juin 1982

Difficultés à trouver le sommeil de 2 h à 7 h. Cdf à Chambard, professeur ami de Rakesh Mathur pour lui faire lire mon manuscrit. RV samedi. Lettre de Karine de son nouveau local. Cdf de Vatenberg qui fait un livre sur la presse.
Déjeuner avec Gilles Lacombe. Pour son projet de petit film dont je ferais le dialogue (3’). Parlé de mon livre : ce qu’il pourrait y faire, écriteaux et éléphants.
17 h visite de Vivienne Mela. On parle de ses textes. Elle va faire un roman. J’essaierai de placer sa nouvelle.

15 juin 1982

Vers 10 h allé cherché deux lexiques (franco et anglo-norvégien).

16 juin 1982

Absolument pas dormi. « Elle ». Rien. Un papier pour lundi (sur Huppert vedette). Cdf à 14 h de Ramsay. Enthousiasme. À 16 h 30 à Ivry, salle du CNRS. Projection du film du Gus, Jérôme et Sapiéga (sur les enfants du Cambodge). Ça tient. Vu J.B. Manessier qui et le décorateur du film.

17 juin 1982

À déjeuner Ariane et Chophet. Renseignements sur le parcours de l’éléphant. Le voyage en France du Dalaï Lama dont il s’occupe : ce que je peux faire côté Orsenna et presse. Chez Gilles Lacombe ensuite. Travail sur son film (Carole Laure). Travail sur Mulot (les dessins).
A. a fini sa lecture, me consigne ses corrections. « C’est un beau livre ; sinon j’aurais mis plus longtemps à le lire. »

18 juin 1982

À déjeuner Rakesh. Corrections. Me demande si l’éditeur me paiera son travail. Je dis : c’est moi qui le ferai, pas l’éditeur.
Quai d’Orsay. Orsenna. Remarques sur le manuscrit. Conseils et renseignements. Me montre une dépêche diplomatique. De là, rue du Bac, déposé le manuscrit sur le paillasson du prof Chambard.
19 h cdf de Paul Gianoli : s’excuse de ne pas m’avoir invité au verre d’aujourd’hui 13 h (pour fêter les 500 000 exemplaires du n° Romy Schneider « qui vous doit beaucoup »). 23 h Penent vient chercher le manuscrit. Impossible de le décider à m’accompagner à Mortagne demain.

19 juin 1982

Porté le manuscrit chez N.L. Bernheim où Marie Édith viendra le prendre. Parti avec les fleurs chez les Assénat, qui m’emmènent au lieu du mariage de Krysto.

20 juin 1982

Rue Custine 13 h 30. Travaillé. Cdf d’Orsenna : l’ami d’un ami d’Ariane emprisonné à Goa (Bombay) est l’objet de l’attention du cabinet Cheysson. Il va sortir, s’il n’est pas déjà dehors.

21 juin 1982

Cdf vers 23 h. J.F. Delassus craint qu’on ne nous élimine du film par manque de notoriété. Rester fermes par rapport à Olivier Barrot de TF1. OK, OK. Je m’en fous de toute façon.
Cdf à Ramsay : d’accord pour Marie-Édith. Cdf à Marie-Édith : contente.
L’aprèms, Marie-Édith et Gilles Lacombe (avec son copain) pour le livre : caractères, dessins, etc. Remis à Gilles le dialogue demandé pour son film.
Chophet me pose un problème : Chirac veut inviter le Dalaï. Faut-il accepter ? Téléphoné à Orsenna qui va s’en occuper.
Refait article pour « Elle ». Travaillé sur la nouvelle de Vivienne Mela (le gardien des armoires).

22 juin 1982

« Elle » pour papier – et retapage de pages Mulot.
Demandé à M.F. Lepoutre de passer quelque chose sur le stage de poterie de Diato à Paris en juillet-août. Possible. Cdf à Alexis Chevalier de St-Nazaire. Fortement intéressé par la pièce « Répétition générale ». Cherche à la monter, si Le Bolzer ne fait rien. Un papier à faire demain à « Elle » (une Française condamnée à mort en Malaisie pour trafic de drogue).

23 juin 1982

« Elle » de bonne heure. Deux reporters sur l’affaire de la condamnée à mort. Cdf à Romilly, Méry, Penang (Malaisie). Affaire cassée : ils sont trop gourmands (on ne veut bien donner que 3 000 F pour le reportage).

24 juin 1982

10 h 30 à Germinal pour corriger le papier Var. (Des erreurs, des corps arbitraires, de l’autocensure : affaire Boulin). Retrouvé Annette Baby tapant.

25 juin 1982

Débouché vide-ordures. Aprèms, rue Pressenssé puis Mouffetard. Travaillé Marie-Édith jusqu’à minuit (100 pages). Vient demain. Bu mescal. Mal fichu.

26 juin 1982

Travaillé toute la journée rue Custine avec M.É. Milleret. Fini au moment où éclate sur la Butte un feu d’artifice (la St Jean ?). Visite de Gilles pour les dessins.

27 juin 1982

À la Route.

28 juin 1982

Cdf de Chambard. Trouve que Mulot est un grand roman. Visite de Vattenberg, qui écrit un livre sur la presse et m’interroge sur le métier de rewriter. Puis, Vivienne Mela qui m’apporte sa nouvelle pour Orsenna et le Monde, puis le photographe de Ramsay, Ulf Andersen. Puis, deux papiers pour « Elle ». Puis, chez Chambard : nouveaux compliments et quelques remarques. Puis, chez Ramsay : Baccarat, etc. Ramsay et Orsenna, Marie-Édith.
Fait les deux papiers demandés par « Elle » (la Muti, les piscines de Budapest).

29 juin 1982

10 h cdf d’Yvette (de la Conche). Des cambrioleurs ont forcé la porte de la Bergerie, volé des choses, etc. Cdf d’Alexis Chevalier, Rognoni, Lumbroso. Cdf à Mela pour dire que le manuscrit de Vivienne est entre les mains d’Orsenna (pour « le Monde »). J.F. prépare un enseignement nouveau mathématiques-informatique pour les profanes dont je pourrais être.
Penent pas venu à un RV fixé à 13 h. À 15 h 30, je vais chez V. Lumbroso avec le livre. Puis chez Gilles : vu le dessin du parcours de l’éléphant. Fera le reste ces jours-ci. Téléphoné à M.E. les nouvelles corrections.

30 juin 1982

« Elle ». Rien. Déjeuner avec Françoise Gilles. Puis vu Sellé : mois double et congés payés acquis. Puis Philipe Delannoy (pour qui j’ai pris contact avec Fournel chez Ramsay : il a le manuscrit) et Penent : me fait ses remarques, dont la plupart sont excellentes, adoptées.

1er juillet 1982

Écrit à J.P. Ramsay pour Marie-Édith. TGV (première fois). Corrigé le manuscrit.
Changé à Valence. La cohue. Taxi pour la Bergerie. Constatation des cambriolages : télé, radio, horloge, etc.

2 juillet 1982

Déclaration à la gendarmerie. Rédigé corrections pour Marie-Édith.

3 juillet 1982

Remis le carreau brisé.

4 juillet 1982

Déjeuner chez Mme Léon.

5 juillet 1982

Gendarmerie : apporté déclaration de biens volés. Envoyé à Korman, avocat, copie du contrat Ramsay.

6 juillet 1982

Déjeuner chez Mme Léon. Cdf de Marie-Édith et de Korman pour le contrat. Cdf de Braudeau. Parlé de nos livres, de son chagrin, de mon contrat. Cdf de Penent (contrat et prière d’insérer). Cdf à Gaguet-Chapuis (pour le contrat – sa femme avocate). Violent mistral en fin d’après-midi.

7 juillet 1982

Tué une vipère devant le banc à mes pieds. Détruit un nid de guêpes à la torche. Une journée très peu bouddhiste.

8 juillet 1982

Mal dormi. Punition de mes crimes d’hier !
Serrurier pour des barreaux et défenses supplémentaires. Lettre de S. Lask le peintre. Envoyé 500 F (sur les 1 000 que je lui dois). Regardé le match de coupe (demi-finale) France-Allemagne, gagné par l’Allemagne 3 à 3, 5 pénalités à 4 – avec l’aide de l’arbitre hollandais.

9 juillet 1982

Visite de l’expert. Lettre de Karine (dont la fille attend un enfant) et de Chevalier, bien décidé à monter « la Répétition générale ».

11 juillet 1982

Toujours très chaud. Dîner chez Mme Léon avec les « amis du ski de fond ».

12 juillet 1982

Cdf de ME, puis de Gilles Lacombe. Commencé à interroger mes notes sur « le Lac ». Chaleur de plus en plus forte.

13 juillet 1982

Reçu les photocopies de dessins de Gilles. Choses à modifier. Repris « le Lac » qui devient « l’année dernière ». Pluie. Lecture de « Sylvestre Bonnard ».

14 juillet 1982

Le rat pris dans la tapette cette nuit est reparti avec. On a retrouvé l’engin sous l’évier. Soleil de nouveau.
Cdf de Marie-Édith. Difficultés avec les dessins : délai. Cdf à Gilles – mais le bruit des avions de la revue à Paris l’empêche de me répondre. Demain. Regardé à la télé la revue nocturne d’un bout à l’autre.

15 juillet 1982

Téléphonage Ramsay (M.-Édith et Gilles). Cdf d’Orsenna : renseignements sur le prisonnier de Goa. Ecrit à Ariane. (Serge Gautrot sera libéré s’il part tout de suite de l’Inde. L’ambassade lui paiera son billet.) Travaillé sur la place à donner aux 11 éléphants du schéma.

18 juillet 1982

Cdf à Gilles pour les œufs et le « staff » mot oublié dans la pancarte anglaise.

20 juillet 1982

Lettre de Delannoy : sur son livre (toujours en attente) et le mien qu’il n’a pas encore pu lire (le manuscrit errant de Lumbroso à Penent). Cdf de Penent. A fait un projet de 4e de couverture. Me signale quelques corrections.

21 juillet 1982

Grand soleil. Acheté une horloge (le mécanisme). 1 500 F. La fera réparer avant.

23 juillet 1982

Cdf à Orsenna. D’accord pour la 4e de couverture (extrait du livre).

24 juillet 1982

Gris et pluvieux le matin. Reçu de Penent « le Var » (Que Choisir ?), une sorte de gros tabloïd, genre variety. Déjeuner à la Bergerie.
Cdf à Penent qui remettra le manuscrit à Delannoy. 21 h réunion chez Mme Léon. Maurel, P. E. Sariah, les Ducret, les Arnaud, Mme Dumaine. Les Jouffrey ne viennent pas, vexés par moi qui n’aurais invité que les hommes.

25 juillet 1982

Les Arnaud font du pain au four banal. Allé les voir.

26 juillet 1982

Mme Léon rumine des chagrins et pleure. Arnaud ne l’a pas invitée au pain. Essayé de voir Mme Jouffrey (pour quelques explications) et Arnaud (pour Mme Léon). Pas là. Vu Mme Jouffrey. Éclairci. Rien : la vanité de Mme J.

27 juillet 1982

Déjeuner Mme Léon. Parlé Arnaud. Arrangé l’affaire Léon. Lettre de Delannoy sur Mulot. Assez bien vu. Départ par le train du soir 21 h.

29 juillet 1982

Envoyer enveloppe et fleurs à Inizan et Normand (trèfle et edelweiss) anonymement. Projet de nouvelle à ce sujet.
Reçu les épreuves. Travaillé dans l’aprèms. 70 pages.

30 juillet 1982

Corrigé. À dîner Marie-Édith, corrections.

31 juillet 1982

54 morts (enfants) dans un accident de la route. Visite de Penent 15 h à 17 h. Parlé du manuscrit, de la 4e de couverture et du contrat (conseils utiles). Donné à Marie-Édith 160 pages corrigées.

1er août 1982

Fini à 17 h la révision des épreuves. Relu le manuscrit de Simone Desmaisons. Pas beaucoup de changements.

2 août 1982

Déjeuner avec Delannoy. Discuté de la fin du livre. Trouvé.

4 août 1982

8 h au « Président », av. F. Roosevelt, puis au journal et chez M. Édith. Me rend les épreuves corrigées. « Elle ». Un papier sur Sophia Loren, un autre sur l’occultisme, d’autres pour plus tard. Fini le Sophia en deux heures.
Ramsay. Comparé avec Foulbeuf les corrections du correcteur et les nôtres. Vu Ramsay. Toujours braqué sur l’Interallié.

5 août 1982

8 h 45 chez Ramsay. Travail avec Foulbeuf. Terminé 14 h. Déjeuner dans le quartier avec Cl. Éveno – qui m’interroge sur Gatti (invité d’Antenne 2 la semaine prochaine ; maître du journal télévisé pendant 5 jours !). Éveno revient de l’Inde. Lui ai parlé de Phoolan Devi. Ça l’intéresse. Un film ?

6 août 1982

Fait la liste des questions pendantes (Mulot). Tapé les textes, 4e de couverture et encart. Écrit un bref papier sur Beyrouth (pour le Monde ? Libé ?) et l’Arménie. Rewrité un article pour « Elle » (sur une chanteuse). Ariane trouve le papier Beyrouth un peu pédant. Bing ! Peut-être vrai. Arrangé ça.
Cdf de Karine qui garde le pavillon de La Gorce et arrose ses fleurs. A perdu comme ici ses clés ; craint que son frère Karl se suicide (homosexuel honteux), etc. Le traintrain…

7 août 1982

Reçu le bouquin de Braudeau. Terminé papier « Elle ». Déjeuner avec les Woignier, Ariane et Rakesh. Lui ai confié un manuscrit pour vérification.
Attentat arménien à Ankara aéroport, 11 morts, 40 blessés – piste terroriste qui rendrait mon papier trop provocant. RV avec Blandine Jeanson à Libé demain matin. N’irai pas. Garder le papier et l’étoffer pour un autre journal.

8 août 1982

À la Route. Lecture du Braudeau.

9 août 1982

« Elle ». Rendu le papier. Vu Giannoli, demandé augmentation. Déjeuner Orsenna. On confronte nos deux versions du prière d’insérer. Convient que la mienne (Penent) est meilleure. Trouvé bonne la nouvelle fin. S’occupe de savoir comment lancer le livre. Ensuite, Ramsay. Vu le service de presse, les adresses à donner… Vu Fournel, l’adjoint d’Orsenna.
Attentat antisémite dans le ghetto de Paris (rue des Rosiers). 6 morts, 24 blessés.

10 août 1982

Gris, frais. Allé voir JJ L. à son ministère rue St-Dominique, 53. Déjeuner dans le quartier avec une consœur à lui du Progrès, Annie Crouzet. De là, chez Ramsay – vu Foulbeuf et Fournel. Les épreuves jeudi.

11 août 1982

« Elle ». Vu F. Gilles. Mis au courant. Puis, Rakesh qui me rend le manuscrit, sans correction. Déjeuner I. Clerc. Montré ses textes (dont l’un me frappe en particulier). Décidée à les faire publier. Suggéré Chabrun et sa revue.
Envoyé « L’Ingénu » à Clerc – et une lettre à J.F. Chabrun pour publier les textes de Clerc.

12 août 1982

Chaud. 30 ° au grenier vers 18 h.
Chez Ramsay à 15 h. Les secondes épreuves. Travaillé avec Marie-Édith et Foulbeuf. À remettre mardi. Pas trop de fautes à première vue. Damase m’envoie le synopsis d’une pièce qu’il veut écrire.
Lecture d’un roman d’été : « Mourir utile » (d’une nullité presque déconcertante).

13 août 1982

Gris, froid. Attaqué les secondes épreuves et terminé dans la journée.

14 août 1982

Bonne journée de travail – et d’immobilité.

15 août 1982

Avec les Duprey et Rognoni à la Route. Cdf vers 18 h de JJSS. Me demande si je suis libre pour aider un de ses amis à écrire un livre (S. Pisar). Il est en train de le dicter, il faudrait le reprendre. Donnerai ma réponse demain (je dois rembourser Gilbert : 30 000 F, c’est donc le minimum que je dois exiger, si l’affaire s’engage).

16 août 1982

Visite de Daniel (l’artisan d’Ariane) mesures pour travaux. Lettre de Krysto (ses impôts non payés). Cdf de la secrétaire de JJSS (qui me fait porter le livre de Pisar, déjà paru). Cdf à 16 h de : Gatti a commencé hier sa semaine télévisée à Antenne 2. Parlé du Liban. Petite discussion.
17 h 30 RV avec JJSS à son « Centre mondial ». La proposition. Il a parlé à Pisar de moi comme de quelqu’un qui a réussi. Son grand article de l’Express et la coupe de « Lieutenant en Algérie ». Pisar est à Marseille. Il faudrait que j’y aille. Fin de semaine, peut-être. Mais je veux lire son livre et le 1er chapitre de son nouveau livre (que JJ me donne). 3 M minimum, probablement plus.
Les ordinateurs de l’entrée avec les gosses qui en jouent. Beaucoup de bruit à tous les étages. Il est content : « Vous verriez ça en temps ordinaire ».

17 août 1982

9 h Ramsay. Travaillé et remis les épreuves.
Vu au magnétoscope les info d’Antenne 2 de midi avec Gatti pour invité, maître du jeu : Swapo, Palestine, Chili, etc. Bon.
17 h 40 cdf de JJSS : est-ce que je fais le Pisar ? Demande deux jours de réflexion.
23 h 30 cdf de Dante. On parle de ses télés, de la rue des Rosiers. Se dit un peu fatigué : « Une chose sur l’autre… ça n’en finit pas ». Doit aller à Édimbourg présenter le film, puis Pianco, puis Toulouse. RV après dimanche (fin des prestations télé).

18 août 1982

« Elle ». Papier sur les hôpitaux à préparer pour la semaine prochaine. Déjeuner avec Colombe Pringle. Huguette Coupié me dit que des voyous ont assommé et cambriolé Madeleine Jacob (86 ans). Le fantôme du Palais de justice.

19 août 1982

Cdf de JJSS. Décidé d’aller voir Pisar avant de dire oui. Cdf de Rapinat. Stupéfaite de voir Gatti à la télé sur Antenne 2 à midi 45 ! Le gouvernement a changé…
14 h cdf de Pisar. Billet d’avion. À 16 h ambassade de Norvège. Conseiller culturel Steen pour vérification du norvégien de Mulot.
16 h 30 Ramsay : revu 3e épreuves, encart et Ph. Delannoy venu voir Fournel. Un verre dans un café à côté du métro St-Sulpice. Delannoy « grippé ». Achève son deuxième texte pour le montrer à Fournel la semaine prochaine.

20 août 1982

9 h 30 Ramsay : vu le dossier Sadhaus. Lettre de Krysto : très émouvante (son enfance, le poids de ce passé). Cdf de Diato à propos de Dante (antenne 2). Dit que la « mère de son fils » qui est à la télé a appris qu’à la suite de cette série le responsable serait vidé. Parlé aussi de S. July (« ce petit con ») et de Ph. Tesson (« qui a viré chiraquien » à cause de la menace de dénationalisation des labos pharmaceutiques : le « Quotidien du médecin » paie le « Quotidien de Paris »).
15 h Le Bolzer (Xavier) pour la pièce. 15 h 30 : reçu billet d’avion Marignane (Pisar) plus un dictaphone. 16 h téléphoné à Pisar pour RV avec son chauffeur. 17 h cherché l’horoscope désinfecté d’A.

21 août 1982

Levé 6 h. Orly, avion Marignane 8 h 50. Avion plein au 1/3. Airbus. 10 h le chauffeur m’attend. De là à Super-Bandol où Pisar a loué avec JJSS une maison piscine. Déjeuner terrasse avec Sam, Judith, Anthony, le fils « de Harvard » et Alexandra, une des filles. L’aprèms, discussion sur le livre. Le mistral de plus en plus fort. Honnêteté de Pisar. Judith du Centre culturel américain, connaît Cage, Boulez, Cunningham. Je lui parle de Gatti, qui ne lui dit pas grand-chose. Dîner très amical, très « familial » par le ton. Anthony veut faire du journalisme. Intéressant.

22 août 1982

Mal dormi. Plus de mistral. Petit-déjeuner terrasse. Conversation. Avec le chauffeur Christian, à Lagubrena (pas trouvé la tombe d’Ulysse) et à La Seyne (salué la belle-mère). Retour. Nouvelle séance de travail. En voiture pour Marignane. Raté l’avion de 16 h. Pris 17 h 45, DC10. La voix du commandant : vérifier les portes (souvenir de l’avion turc tombé avec 500 personnes pour une porte mal fermée). À la maison vers 20 h.

23 août 1982

11 h Ramsay : vu la carte rectifiée. BAT et à Dieu vat. 20 h cdf à Gatti. Content d’en avoir fini – et d’avoir réussi. J.-L. Godard ne prendra pas la suite : s’est défilé « sagement » dit Gatti. RV dîner jeudi soir chez Georges. 22 h 30 cdf de Karine – qui va essayer de se caser par Michèle Cotta, promue présidente de l’audiovisuel.
Fait papier « Elle » (Perles noires).

24 août 1982

Cdf de Pisar à 11 h 30. Sera à Paris demain. Écrit à Chevalier (« Répétition générale »). Cdf de JJSS à 15 h 30 : content du contact avec Sam et Judith (qui, dit-il, compte énormément). JJ sait que le livre est entièrement à écrire. Deux mois, dis-je. Donc 60 000. Trouve ça naturel.
Cdf de F. Gilles : des plus désagréable à propos d’une enquête sur la médecine. 19 h RV Gatti au Sarah Bernhardt. Puis chez les Samartins où je découvre mon ancien prof de gym et pion Dorman. Une soirée surréaliste avec le perroquet criant : Conard ! Raccompagné Dorman à son métro gare de l’Est. Gatti me conseille de donner « la Répétition générale » à Chevalier – et propose de prendre 3,1416 à Toulouse.

25 août 1982

8 h 45 à « Elle ». Mal et peu dormi. Beau temps bleu. Reçu des papiers docu de Pisar. Remis papier « Perles noires » – et Françoise gilles à sa place. Elle s’excuse d’avoir raccroché. 4 papiers médecine remis. Cdf de Chevalier (la Répétition générale). RV lundi.

26 août 1982

Ramsay. Longue conversation avec lui. D’accord sur les points. Signé contrat
10 000 F très bien venu. Cdf de Ramsay à 15 h : le livre est là. Je signe demain.
16 h cdf à JJ pour RV avec Alexis Chevalier. Il avait Planchon dans son bureau. RV jeudi prochain. 17 h visite de Penent. Accord pour le livre de Pisar. Il le relira au fur et à mesure. Son opinion sur le Liban est devenue plus « israélienne » qu’au début quand il disait : « C’est la 1ère guerre impérialiste d’Israël… Ils ont tort ». L’avis aussi de Gilles Lacombe et d’Ariane.
Dîné avec B. et Ariane chez Sylvie et son mari, Rodolphe Ingold, psy, bd Magenta. Très agréable. Les sujets n’étant pourtant pas folichons : la bombe, les KZ, le Liban… le socialisme français.

27 août 1982

Toute la journée chez Ramsay à signer. Le livre comporte en 4e de couverture une grosse faute : une ligne a sauté. E. aidé par un stagiaire, A. Salmon.
Rapporté quelques exemplaires à la maison. Donné à Ariane et Gilbert.
Cdf de JJSS m’offrant de me payer dès à présent la moitié. Refusé.

28 août 1982

Lettre de JJSS me félicitant de mon acceptation Pisar. Commencé travail pour le 1er chapitre de Pisar. Arrêté à minuit, les 2/3 faits.

29 août 1982

Très beau temps. Ciel bleu. Une journée d’été. Travaillé tout le temps. Visite rapide de Ph. Delannoy (son manuscrit à la main).
Cdf de Pisar. Quelques ajouts et recommandations. Et joie, dit-il, de m’avoir pour son livre.
22 h cdf de Sydney Smith qui se dit fatigué, n’a plus envie d’écrire, ni lire, a construit une serre « merveilleuse » pleine de fleurs, regarde la télé, a vu un film ce soir où l’on se moque des fabricants d’armes (Dassault). « Un pays qui permet qu’on se moque de ce qui le fait vivre, c’est bien… Il y a des gens bien en France. »

30 août 1982

Retouches au chapitre. À 16 h Penent : révisé ensemble la copie Pisar. Début changé. Visite de Karine qui part pour l’Allemagne (le livre de La Gorce).
Cdf d’Anne Salomon (reportage sur le Dalaï lama) et de Vivienne (invitation à dîner). Fini à minuit le chapitre.

31 août 1982

Cdf de Beï : on a brisé des vitres au magasin. Tentative de cambriolage. D’autres magasins ont été visités. Cdf JJ, puis Pisar.
13 h 30 : une sténo à la maison. Dicté jusqu’à 16 h. Puis, au dictaphone. Visite de Penent (m’apportant un résumé du discours Mitterrand à Versailles). Apporté le dictaphone et les cassettes bd de Courcelles.
Vu à la télé un petit chef-d’œuvre : le Bouffon du roi, avec Dany Kaye.

1er septembre 1982

Pédicure. « Elle » à 10 h 30. Visite de Ph. Delannoy : on photocopie son manuscrit (qu’il présente demain à Fournel chez Ramsay). Travaillé papier sur célibataires.

2 septembre 1982

L’Abîme et le Cheval.
10 h 30 avec A. Chevalier au ministère de la Culture. Vu JJ. Choses à faire pour la pièce. 11 h 30 Ramsay. Pris mes exemplaires.
19 h 30. Un hennissement. Gatti qui a reçu « le Cheval ». Sur les imbéciles qui peuvent devenir quelque chose, il est inépuisable.
20 h. Pisar : « Je suis content. J’aime Judith et Anthony, tout le monde est d’accord ».

3 septembre 1982

Déjeuner Valérie Lumbroso qui part lundi pour N.Y. Me confie un dossier pour « la bourse de la vocation ». Reçu le chapitre II du bureau Pisar en double exemplaire. Remis l’un à Penent.
Cdf incessants. Lettre de Boulez.

4 septembre 1982

Cdf du Gus. RV dans 8 jours. Cdf de Penent. Cdf de Pisar, retour à Paris. Il a lu Gerstein : « Il faut faire quelque chose pour ce type ! ». Me donne des indications pour le chapitre II. M’envoie la recette de la lotte aux lasagnes de son cuisinier. Docu arrive 9 h 30.

5 septembre 1982

À la Route. Travaillé Pisar, chapitre II.
22 h cdf de Smith qui a reçu Mulot. Me demande si je peux obtenir de Ramsay qu’il publie son manuscrit (il participera pour 10 000 F à la traduction du livre). Cdf de Penent sur le travail Pisar.

6 septembre 1982

Ça tourne au gris. Travaillé le matin Pisar. Avancé. 2 cdf : 1) la mère de Valérie Lumbroso : venir parler du livre à sa petite radio libre « Radio libre Paris » lundi.
2) Betty, l’attachée de presse de Ramsay : aller à « Apostrophes » le 24 avec Todd, Gombaud, Volkov.
Ai demandé à Diaramch mon horoscope (cela pour « le Lac »). Pisar m’envoie un supplément au chapitre II.

7 septembre 1982

9 h 30 chez Ramsay. Il me fait un cours sur Apostrophes. 16 h 15 dentiste, puis chez JJ au ministère (remise des 3 manuscrits de la Répétition générale). Réponse en novembre. Puis Penent à la maison sur Pisar jusqu’à minuit – avec un intermède comique : l’interview au téléphone par un Mulot de Télé-poche.

8 septembre 1982

Cdf à 8 h 30 de Fleurance (Recouvrance). A reçu le livre. Maire adjoint de St-Étienne. « Elle » : rien. Vacciné par Ariane (grippe). Dis à gilles Lacombe de demander 5 000 F pour Mac Mahon et lui (facture à Ramsay).

9 septembre 1982

10 h 15 acupuncture à Bichat. Trop de monde. Parti. « Elle ». Distribué comme hier des exemplaires du Cheval. Vu Giannoli : « Je crois que votre augmentation, ça va marcher ». RV avec P. Rosset pour article mercredi prochain.
Revu dans l’aprèms un papier « Elle » (sexualité et fantasmes) .Chapo. On m’en envoie un autre. Dîner avec les Desmaisons et Ariane à la pizza (Luigi). René, oubliant le Yéti, s’emballe pour Phoolan Dévi, veut faire le reportage avec moi. Un vrai journaliste, celui-là !…

10 septembre 1982

Cdf incessants. Lettre du Petrus Boulez.
15 h au Marais. Interview pour les Nouvelles Littéraires. Lettre de J. Delarue. B. partie à 8 h pour Lorient (peindre avec Mme Léon).
Dîner chez les Méla, rue de Bagnolet, avec les Kravetz (lui revenant d’Amérique, et somnolent), un comédien, puis un restaurateur Jouleux de la rue Steinlen et sa femme. Méla s’occupe du satellite (Lac) et moi du vin de son père (Roméo).

11 septembre 1982

Revu le chapitre II Procès. Lu « Apolline » de Dan Franck, qui participe lundi à la séance littéraire de la radio libre. Du Queneau – Intéressant.

12 septembre 1982

Fatigué. Brouillard – à moins de 50 mètres. On voit à peine, du grenier, la maison de la rue du Berguerie.
Cdf à Sam. J’ai Judith, contente de « m’avoir », m’invite à la cérémonie le 13 de remise d’une décoration par Jack Lang à John Cage, etc. Puis Sam, qui travaille sur le 3e chapitre. Me l’enverra demain. Et je dicterai le 2e demain également.
15 h 30. Visite de Penent. Révision du 2e chapitre. A vu Apostrophes vendredi. Me donne des conseils.

13 septembre 1982

Brouillard comme hier. Cdf Rognoni, Rapinat, JJSS qui me dit que Sam est sûr d’y arriver avec mon aide.
13 h quai d’Orsay. Déjeuné avec Orsenna. Puis, Ramsay. Vu Sabine Delattre.
18 h 30. 16, rue des Jeûneurs à RFP radio libre. 3e étage. Locaux ! Et un commentateur de films qui parle franco-yiddich (par les intonations, l’accent). 19 h la mère de Valérie affirme « à la Pivot », dit-elle, avec une fausse modestie. Elle aime beaucoup plus Apolline que le cheval chauve.
20 h 30 rencontré Penent rue de Rivoli près du Châtelet. Bu un verre.
Dîner chez Georges avec l’attaché de presse . Rencontré Gilles Lacombe.

14 septembre 1982

Commencé à dicter le chapitre II Pisar. Cdf de Braudeau : « Ton livre est superbe ».
Terminé à 16 h la dictée.

15 septembre 1982

Retard. Rencontré Houtoulle qui m’appelle un taxi de sa clinique. Journal 10 h 30 : on m’attend. Grace de Monaco est morte dans un accident de voiture. Gemayel aussi. Mais Grace lui vole sa mort. « Elle ». Branle-bas.
Invitation de Judith Pisar à la soirée Cage (décoration dans le Mérite). Déjeuner avec Pierrette Rosset et Françoise Ducout (article sur Cheval chauve). Attendu, puis deux papiers sur Grace (la mère et l’élégante). Rentré 20 h.

16 septembre 1982

Journée d’été. Vu Dr Dufour pour mon orgelet œil gauche. À 16 h, plus de 30 ° au grenier. Ma tension, qui est de 14, est passée à 15,5 d’après Dufour. Surmenage, dit-il. Cdf de Stéphane De Merenil pour un papier. RV demain.
8 h 30 chez JJSS au Centre mondial. Conversation sur Sam : explication de son livre, de sa femme. Et JJ : « Vous savez, vous êtes un bon écrivain. Je ne lis jamais de romans… des livres d’histoire ».
Cdf de Jacqueline Lazarus. 1) Cl. Grumbach est allé à Avignon voir Gatti. Il est tombé : hospitalisé, ramené à Angers. 2) sa mère a une attaque cardiaque. 3) sa grand-mère hospitalisée hier. Plus d’espoir.

17 septembre 1982

Très chaud. Déjeuner pizza avec S. de Meneril (reportage sur les gens qui apprennent tout le temps).

18 septembre 1982

Lourd. Orageux.
Lettre de Georges le moine de Dhamienda. Il vient en France avec le Dalaï Lama.
Travaillé 3e chapitre (matin). À 18 h conduit les Gilbert à Roissy. Vont passer quelques jours dans le Midi. Revenu par la rue de Seine pour aller bd Pasteur chez Caroline Babesk. Soirée avec Reysbrock l’admirable.
Massacres à Beyrouth. Les Israéliens impliqués moralement. Ils n’ont rien fait pour les arrêter. Begin a bien travaillé pour Arafat.

19 septembre 1982

Travaillé 3e chapitre (Pisar). Un peu de pluie dans l’après-midi et puis orage à 5 h. Cdf de Rakesh. RV lundi ou mardi. Terminé le livre de Todd. Passé au suivant.

20 septembre 1982

Gris. Travaillé Pisar. Des trombes d’o à 4 h.
Cdf de l’expert. L’assurance offre 34 000 pour le vol de Barcelonnette.
Fini le chapitre III. Dîner Custine avec Penent à propos de ce chapitre. On parle de Beyrouth. Cdf de Diato : il en parle aussi.

21 septembre 1982

Toujours Beyrouth. Revue de presse. Comparaison avec My-lai (Vietnam), Oradour.
Lettre de Pottecher sur Mulot. Fini le Mercenaire de Robert Toulouse. Reste le Volkov. Cdf à Pisar. Cdf d’Alexis Chevalier. RV semaine prochaine.

22 septembre 1982

Métro : escalier de Lamarck « Juifs, assassins ! Hiroshima sur Israël tout de suite ». Cdf de Georges le moine. Me demande de l’héberger. RV téléphonique lundi ou mardi. Radio : Finkelkraut parle très justement du Beyrouth I (génocide) et du Beyrouth II (massacres).
« Elle ». Deux papiers traduits de l’anglais à franciser (Mme Thatcher et E.T., le film de Spielberg). Déjeuner avec F. Gilles, Croizard et Reysbrock chez Lescure. « Que l’estime monte si haut qu’on ne sait plus si c’est encore de l’estime ou déjà de l’amour. » Terminé le Volkoff.

23 septembre 1982

Quelques notes pour demain (Apostrophes).
20 h 30. Théâtre du Rond-Point « Célébration John Cage » ». Son anniversaire : 70 ans et son grade de commandeur des Arts et Lettres. Vu Cage, un peu cassé. Parlé quelques minutes de Mme Tézenas, de Boulez également malades. Il a sorti un télégramme de sa poche. Musique et biographie à diapos et commentées du héros de la soirée. Vu les Pisar et Stéphane et Véro, Isabelle Sadoyen venue seule.

24 septembre 1982

Cdf de J.P. Liégeois. Me demande de parler ce soir d’un copain à lui viré d’A 2 pour avoir parlé d’un royaume d’opérette à propos de la mort de Grace.
Radio : un général israélien démissionne ; 60 % de la population reconnaît la responsabilité d’Israël.
20 h dans un café. Rencontré Pierre Dumayet avec Betty de chez Ramsay. Puis, Ramsay. À 9 h 20 poudrés, assis. Tout se déroule rituellement jusqu’à la fin où je prends Volkoff à partie. Il ne réplique pas. Il dit juste : Je vous poursuivrai. Fin. Scandale ? Un homme qui se dit l’éditeur me prend à partie : « Je vous méprise ». « J’en ai autant à votre service », etc.
Dîner invité par Ramsay « Chez Francis ».

25 septembre 1982

Pluie de cdf d’amis. Fatigué. Travaillé un peu le Pisar. 0 20 h 30 avec Schlaffer rue de la Pierre-Levée où une amie d’Arbatz jouait un one woman show (L’Ombre sans racines).Après, au Thermomètre « avec toute la troupe ».

28 septembre 1982

Téléphoné à Chophel (pour le voyage du Dalaï Lama) à la suite proposition de papier par Nicole Piantanida (Le Matin). Cdf de René Michel qui veut faire attribuer à Théo la médaille de la Résistance à titre posthume et faire donner au musée local de la Libération le nom de Théo Weil.
Cdf à Anne Salomon, à propos du papier Dalaï Lama. « Je suis une poire ! » Travaillé Dalaï Lama. Visite de Rakesh et dîner. En novembre il va en Inde avec Mitterrand. Peut-être Phoolan Dévi ?
Cdf de Karine K. : a perdu ses bagages, son argent, son appartement, se sent menacée. Demande qu’on l’appelle chaque matin.

29 septembre 1982

« Elle ». Vu Melle Sarda pour mon éventuelle retraite. Un papier revu (sur Nathalie Delon). Fini le papier Dalaï pour le Matin. Orage d’été.

30 septembre 1982

Tapé le papier Dalaï (5 pages). Cdf d’un cinéaste (assistant) qui a lu le livre. RV la semaine prochaine. Au Matin, Nicole Piantanida, puis Péninou. Donné le papier. Il paraîtra vendredi.
De là, à l’île St-Louis pour Maïté Monceau (à la recherche d’une salle) pour Inizan.
Georges, le moine suisse interprète du Dalaï, est là. Couche dans le studio d’Ariane. Dîner ensemble avec B. et Renée.

1er octobre 1982

Dicté Pisar (chapitre III). Envoyé 10 $ à Dharemsala pour l’horoscope.
Terminé à 7 h la dictée. Dîné avec Renée et Georges le suisse. Reçu de Dubreuil (Lyon) un manuscrit à lire. Des pages poétiques. Très bon.

2 octobre 1982

Cdf à Joëlle pour Croizard. Elle me dit que Pivot a annoncé hier au début de son émission que Volkoff portait plainte contre moi pour injures et diffamation.
Visite de Ph. Delannoy qui n’a pas dormi la nuit dernière (la joie d’être édité). Puis, Penent (révision du chapitre III Pisar) : pense qu’il faut prendre Kiejman dans mon affaire (Volkoff). Me demande de faire quelque chose pour son frère par Pisar (le frère a été chez St Gobain en Colombie). Papier paru dans le Matin sur le D.L.
Chez Sam Pisar, square de l’av. Foch. Il est voisin de Jacqueline Pagnol, d’Arthur Rubinstein, de feue la princesse Grace de Monaco et de feu Claude Debussy.

3 octobre 1982

Lu les « Notations » de Dominique Dubreuil. Très bon. Vais lui écrire pour le remonter (sa lettre, trop triste).
Vu à 10 h Achache assistant metteur en scène qui veut tourner le Cheval chauve. À 14 h, Élisabeth Lemire pour Libé (interview). Penent, venu chercher le chapitre IV. À dîner, Karine, Peter Kunze, Georges le moine et Renée Henry. Les oursins de Mykonos – Max la Noire américaine devenue bouddhiste.

6 octobre 1982

Froid humide. « Elle ». Papier Walesa. Déjeuner chez Lary et Huguette Debaisieux. Lary veut faire un film avec Mulot. Chauffage au journal et à la maison.

7 octobre 1982

Pluie. Pisar (chapitre IV). Cdf de Michel Raffoul à propos du Dalaï Lama – et du voyage que lui-même va faire au Brésil à partir du 20 et pour six mois.
Cdf de Pisar : une inquiétude. Il ne comprend pas ma méthode, voudrait plus de style (« et de Joffroy ») tout de suite alors qu’il s’agit d’abord de rédiger une continuité.

10 octobre 1982

Fini enfin le chapitre IV (Pisar). Activité poétique fébrile en ce moment.

11 octobre 1982

Pluie toute la matinée. Et toute la matinée, des téléphonages pour le procès : Orsenna, Braudeau, Th. Lévy, Todd.

12 octobre 1982

Visite à 9 h de Patrice Bulting et d’un ami à lui. Bulting, c’était St-Nazaire, Boukovski, Gatti, etc. Me demande un service pour un copain à lui (qui cherche un attaché de presse pour faire parler de son spectacle).
Papier de P. Rosset sur le Cheval chauve dans « Elle ». Gentil. Visite de Penent. Me décide à faire un papier sur l’affaire. Dicté le chapitre IV de Pisar. Cdf de Sydney Smith. Il a reçu son manuscrit d’Amérique. Me l’envoie pour que je le remette à Sabine Delattre (Ramsay).

13 octobre 1982

Pluie. « Elle ». Déjeuner Montsouris. Un qui avait vu l’émission. « Demain ici, de la part de Volkoff ».
Vers 8 h du soir, à l’interphone, Jean-Paul, l’ancien ami de Josette D. Beï a peur, refuse de le recevoir. Je ne réponds pas, n’ouvre pas la porte du bas. Il réussit à venir jusqu’à l’appartement, sonne. On ne répond pas. S’assied, trafique, remue des choses dans son sac, puis s’en va. Encore plus déglingué sous son grand chapeau à bords plats. Triste. Et triste de fermer sa porte…

14 octobre 1982

Petites choses. Des téléphonages.
À 19 h Gatti. Proposition pour le Cheval chauve. Film. De là, chez Nadine Musté : J. Jacques, le fils de Nadine (François Buchet), Jean Bouise et Isabelle Sadoyen et Lucien Marrest. Grand dîner. Gatti dans ses œuvres – toujours drôle. Avec F. Bordel, astrophysicien : les trous noirs.

15 octobre 1982

Frais, sec, bleu, 10° au balcon.
13 h chez Lescure. Déjeuner avec Anne Riquier, Croizard et Penent.
Rédigé un article sur Volkoff pour le Matin ou Libé.

16 octobre 1982

Tapé le papier Volkoff. Assez long. Départ de Renée Henry.
20 h cdf de Sam Pisar, de Californie. Toujours inquiet. Me demande si j’ai bien reçu le chapitre V, si le IV est tapé, etc.

17 octobre 1982

À la Route, partis 10 h 30, retour 13 h – après deux visites, etc.
Téléphoné à Théolleyre pour le Monde (article Volkoff).

18 octobre 1982

Conduit Beï en taxi au magasin. Elle prend le train ce soir pour la Bergerie. Ensuite, 8 h 30 chez Th. Lévy : RV avec Lauzanne du Monde. 16 h 30 Monde. Remis papier à B. Lauzanne qui verra. 17 h « Elle ». Un papier à faire sur Romy Schneider – à découper dans une enquête du Stern où elle apparaît comme une victime (financière) des hommes. Giannoli… Thérond est d’accord pour
Mort de Pierre Mendès-France. Fait papier « Elle » Romy Schneider.

19 octobre 1982

« Elle ». Remis papier. Visite de Penent. On revoit le papier du Monde. Excellentes suggestions. Cdf à Croizard (pour Trichet qui connaît Laurens) et à Théolleyre pour qu’il se renseigne. Cdf à Trichet : d’accord pour toucher Laurens.
17 h 30 chez JJSS au Centre informatique. Approuve mon « plan Pisar ». Puis docu PM : vu Hounelle et R. Avineus pour les photocopies Volkoff.

20 octobre 1982

Cdf à Dante. « Elle » : un papier à revoir (« dépression »). Cdf de Lauzanne : le Monde refuse de passer le papier. « Le Matin » – en crise. Vu Péninou. Remis le texte. Répondra ce soir. Vu aussi Kravetz.
À 19 h 30 au Thermomètre, vu Daniel Dubois. Rentré 21 h 30. Emprunté des sous à Gilbert pour payer la femme de ménage.

21 octobre 1982

Pas de réponse de Péninou. Cdf à Diwo pour savoir où il en est (santé). Péninou ne sait rien, mais doute. C’est F. Xénakis qui décide. Cdf de Ramsay. Le Matin dira non, c’es trop long (prétexte).
16 h à la radio : entretien avec Bronislav Horowitz sur le Cheval chauve. Cdf du studio à Libé : RV avec Blandine. Elle lit, suggère des resserrements. Accepté.
Vu Griset, Sybille Vincendon, Lempereur, Rondeau le nouveau de la rubrique littéraire. July, très amical : « Tu aurais dû le tuer ».
Train pour Barcelonnette 21 h 07. L’article du Monde de Contat est exécrable.

22 octobre 1982

Bonne nuit dans le train. Froid à Gap. À Barcelonnette, Beï et Mme Léon. Somnolé. Fait la sieste de 13 h à 16 h. On parle de neige pour demain.

23 octobre 1982

Pluie. Réduit le papier à 6 pages. Emprunté la machine électrique des Olivero. Tapé. Apéritif vers 6 h chez les Ducrest, voisins « secondarisés ».
Lettre d’Ariane qui a vu le Dalaï, écouté ses enseignements et rencontré Georges. Sera à Paris vers le 25.

24 octobre 1982

Très froid, nuageux.
Cdf à Blandine Jeanson. Lui envoie le papier demain matin ainsi qu’à Th. Lévy. Visite à Maurel et aux Arnaud (la route est faite, tout le monde est satisfait. Reste le four).

25 octobre 1982

Beau ciel bleu. Envoyé le papier à Blandine et Lévy. Cdf de Nicole (Ramsay) pour une interview de Bordeaux.
Lu le chapitre IV tapé (de Pisar). Pas trop mal. Après-midi froid. Dîner chez les Arnaud. Tour de « magie » avec les œufs.

26 octobre 1982

Beau. Un petit papier dans Femmes d’aujourd’hui.
20 h cdf d’Ariane qui part pour la Bretagne vendredi. Me dit : « Alors, tu as un procès. C’est malin ! ». Comme je réponds que je m’en fous, elle dit : « Ouf ! Je croyais que ça t’embêtait ». Et : « Le moine suisse t’a trouvé fatigué. Ne travaille pas trop. Ça ne vaut pas la peine de se tuer… ».
Mal dormi. Levé pour travailler à la nouvelle « La Chaîne ».

27 octobre 1982

Beau. Lettre de Lary – charmante et amicale. Travaillé toute la journée – puis jusqu’à 22 h sur le Pisar – accablant.

28 octobre 1982

Beau. Déjeuné chez Mme Rossetto – avec Éliane Costeni. Cdf à Libé. Blandine Jeanson dit qu’il y a des difficultés. Consulte Serge (July) et Rondeau (le préposé aux lettres).
16 h 30 cdf de Pisar. Où en suis-je ? Il est content du IVe chapitre (Russie).
Cdf à 19 h à Blandine. Rien de neuf. Téléphonera demain. Cdf de Nicole (Ramsay) : il y a un papier dans le Matin (restrictif) et J.P. Morelle. Ce week-end, il y aura le Nouvel Obs. et ensuite la Vie. J. Jossien doit faire le papier de l’Express.
Terminé à 23 h le Pisar. Cdf de Penent qui déplore et s’indigne (hésitations de Libé).

29 octobre 1982

Très beau.Vu André Olivero, Raymond Isaiah, M. Grannod, Manuel et ses moutons, les Rovera, etc. Dans les champs, on essayait la nouvelle machine à arracher les betteraves. Chez Arnaud, on fait le pain.
12 h cdf à Blandine. Rien encore. 16 h 10 elle téléphone : « Pas possible, juste un papier maison ».

30 octobre 1982

Très beau encore. Fini de dicter Pisar. Soleil. Allé aux Thuiles chercher le volet réparé par Gilly. Repeint le volet (bondex).

31 octobre 1982

Levé 5 h. Conduit Beï au car de Marseille. 6 h 20. Rentré – travaillé. Commencé la nouvelle du bagne (les 2 attachés). Allé à la Conche de l’Arpillon. Buffe doit être là. Silence. Mais il y avait du linge, des bouteilles.
Remis le volet. Fermé tout. Lecture de la vie d’Aga Khan sur la chaise longue en attendant le taxi. Car à 17 h 40. Dîner au fond de Gap dans un restau d’hôtel bourré d’enfants (les fêtes de la Toussaint).

1er novembre 1982

Bien dormi. Arrivé 6 h 51 – dans le brouillard. Beau dans l’aprèms. Cdf à midi de Rebroeck. Visite de Penent. On parle du papier maudit, de Pisar aussi…
Cdf à Orsenna. La Vérité éclate sur un banc.

2 novembre 1982

Brouillard. Beau. Cdf de Ph. Delannoy. RV mercredi – à propos des articles sur le Cheval « c’est un règlement de comptes ». À Libé, discussion entre Blandine, Rondeau et moi. Puis vu Sybille : « Pas de message pour Michel B. ? Non ? …

3 novembre 1982

Brouillard encore. « Elle ». Éva partie, remplacée. Cl. Eroyen arrivée pour 4 mois, me dit-elle. Cdf avec Libé, Penent, Delannoy. Déjeuner chez Lary. Parlé du film, de l’affaire Volkoff. Huguette Debaisieux propose son aide auprès du « Canard » et de Rinaldi. Vu Delannoy.
Le soir, avec Penent : le chapo pour l’article, maintenant destiné à Témoignage chrétien. Essayons.

4 novembre 1982

Brouillard. Très sombre. Cdf de G. Auclair sur le livre qu’il vient de lire. Cdf à Gatti. RV demain. Cdf à Libé. Algarade avec Rondo. Terminé. Repris dans la soirée la nouvelle des enchaînés.

5 novembre 1982

9 h café Jean Magne. Rencontré Gatti. Part demain pour Londres, E.U. Parlé des non-événements. Écrit à V. Lumbroso de tâcher de voir Gatti à N.Y. Cdf de Mme Daisy de Galard (Gaumont) qui prend le relais de « la Bombe ». RV mercredi.
Cdf de Dante à 19 h. Signale un article du Monde sur Volkoff – intéressant.
Pignoché dans la nourriture chez les Gilbert et ses filles. Beaucoup parlé de l’affaire à quoi s’intéresse Belot le dentiste ami de « Slava » Rostropovitch ami de Soljenitsyne.

6 novembre 1982

Plus de brouillard. Cdf à R. Sangla (télé) de la part de Gatti qui part aujourd’hui et n’a pas réussi à le joindre hier.
11 h 30 chez JJSS bd de Courcelles. Arrive en survêtement blanc. Conversation détendue. On parle de H. Mille.
Terminé la nouvelle des enchaînés. 19 h 40 cdf à Pisar. Trouve le V assez bon.

7 novembre 1982

Gris. Mal à l’épaule gauche. Vent. Pluie.Révisé la nouvelle. 17 h cdf de Gilbert : part avec Jacqueline pour La Réunion. 18 h Penent pour Pisar et son frère (St Gobain). 20 h dîner pizza Custine avec Schlaffen et Maïté Monceau.

8 novembre 1982

Ciel bleu, nuages. Commencé à taper « Liechtenstein » (la nouvelle). Lettre d’Ariane : arrive de Bretagne le 12. Prêté son studio à son ami Daniel et sa femme ( ?). À déjeuner, Véronique Soriano, venue me faire signer son « `Cheval chauve ».
À la choule pour le service du vater (le bus bloqué). Cdf aux Baby pour Maïté Monceau (qui veut se faire auditionner par Alezra, de la vieille Grille).

9 novembre 1982

Gris. Frappe de Liechtenstein. Cdf de Rapinat. Choses et autres. Déjeuner rue de Varenne avec Penent et Didier Motchane, directeur de la future revue « En Jeu » qu’ils veulent lancer en janvier. Accepté d’être membre du comité éditorial.
Fini à 17 h le tapage de la nouvelle (19 pages). 19 h dîner Custine avec Ph. Delannoy. 21 h cloître des Lombards. Chansons de guerre. Vu Alexis Chevalier.

10 novembre 1982

Pluie. « Elle » : 2 papiers à arranger. Cdf de Tardew (pas d’adresse de M. H. Normand que je lui ai demandée pour envoyer le Cheval chauve). Allé chercher Beï au train de Toulon. Visite de Karine qui attend 1 cdf de son frère Karl (Zurich). Elle est à la Cité U (la seule habitante, dit-elle, qui soit grand-mère).

11 novembre 1982

9 h radio. Mort de Brejnev.
Travaillé et fini papier pour « Elle » (Christine Onassis).
Visite de Penent (Pisar) et son frère. Chez JJ, très détendu (il dîne demain soir pour la 5e fois avec Mitterrand). On parle de Pisar, de Brejnev. Il est de plus en plus furieux contre Judith. 19 h 30 chez les Pisar, square de l’avenue Foch avec Beï. Vu Cage et Cunningham (c’était une soirée cocktail pour Cunningham). Parlé avec Pisar qui passe à la télévision à 11 h (pour Brejnev). Des danseurs allant et venant. À la TV (TF1) Pisar dans le journal. Annonce son livre par la même occasion.

12 novembre 1982

À « Elle » remettre le papier, puis Gaumont (Daisy de Galard) pour le contrat proposé (Bombe). J.F. Delassus. De nouveau « Elle ». Sieste. Puis repris la nouvelle Liechtenstein.
Cdf de Delannoy. Me lit le texte qu’il propose pour la 4e de couverture.
Ariane revenue de Bretagne. Repart dans quelques jours pour les Pyrénées.
Idée de nouvelle : Dédale dans le labyrinthe (suite à la lecture, il y a quelques jours de Siva de Ph. K. Dick donné par Ariane).

13 novembre 1982

Docu pour papier Monaco (« Elle »). 15 h 30 visite de Delassus pour le film. Fait papier Monaco. La docu Pisar.

14 novembre 1982

À la Route. Pluie. Retour à 15 h. Découpé la docu du Pisar. Pluie torrentielle. Dîner Custine avec Penent. Pris des notes « Dédale » (nouvelle). Téléphoné Th. Lévy. Me rappellera à propos de Ramsay – Rinaldi. Lecture de Jung.

15 novembre 1982

Gris. Froid. Cdf à Chateauneu : il a pris sa retraite (62 ans) avec la garantie de ressources (70 %). C’est son 1er jour de liberté. Ai proposé qu’on fête ça. Me téléphonera dans 15 jours. Cdf à Braudeau, toujours un peu mélancolique. Pas de nouvelles de Sybille – elle ne reviendra pas. Cdf à Nicod. RV demain.
16 h rue Daru avec Ducrest chez Aimé Aubert, ancien secrétaire général du CNPF et proprio de Orsenna.
Avec Ariane à la Vieille Grille, spectacle Rimbaud de D. Dubois et J. Sappart. Retrouvé là les Baby, amis d’Alezra, le patron à qui je dois présenter Maïté Monceau pour une audition. Aussi Ph. Delannoy.

16 novembre 1982

Commandant de police Marcadet pour le procès. Panne de lumière et téléphone au Cdt. « Elle ». Remis papier Caroline. 12 h 30 vu le Nicod (Licra). Déjeuner, conversation sur le procès. Th. Lévy les lettres : qu’il téléphone au représentant des avocats de la Licra, Marc Lévy.
Visite de Penent, avec des livres de Volkoff (pour la jeunesse). Impossible de faire passer l’article dans Témoignage chrétien. Visite imprévue de Bruno, le moine de Dharemsala, prototype de Könshok Yeshé. N’a pas lu le Cheval chauve.

17 novembre 1982

Conduit Ariane à la gare d’Austerlitz 9 h 33. Vu un convoi de taulards.
« Elle ». Rien qu’attendre Thérond jusqu’à 18 h 30. Finalement au téléphone accord pour 5 000 F à Rakesh – et en décembre appuiera ma demande d’augmentation. Bu un verre avec Radenoc, Poidevin et Geneviève Costes.
Cdf de Pisar (de NY). Il a beaucoup de travail, est fatigué… mais ne pense qu’à son livre – au gazoduc en particulier, à la mort de Brejnev.
Repris la nouvelle « Chair à pâté ». Des faiblesses.

18 novembre 1982

Commencé le chapitre Pisar (gazoduc). À déjeuner Mme Moriot – Rakesh et Bruno (2 personnages du livre) et Ph. Delannoy. Donné à Rakesh les 5 000 F de PM – contre reçu. Visite imprévue de J.S. Bach – le neveu de Beï.
Repris le Pisar. Relu la « Répétition générale ». Déçu.

20 novembre 1982

Réveillé par un énorme bruit d’avion volant bas ou de chalumeau (à air comprimé ?) vers 6 h 30. Un ronflement, train 9 h 42 pour Lille. Revu la nouvelle « Chair à pâté », amélioré. Hôtel Carlton, puis déjeuner restau avec R. Ronet – Françoise Ducout (« Elle ») et les deux autres élus, Michel de Grèce, aimable, élégant et intelligent, et René Petitfils, auteur d’une bio de Rimbaud, pur Ardennais, fonctionnaire des finances à Paris. Puis à l’hôtel débat avec les lectrices votantes, une vingtaine. Elles interrogent. C’est gentil. Buffet ensuite et train pour Paris à 19 h 16. Elles m’ont remis les notes et commentaires des électrices.

21 novembre 1982

Beau. Pisar tout de suite.15 h 30 à la kermesse de Daniel Némary « La famille adoptive » – rue de Montenotte. Du monde. Petite salle Wagram. Les Némary. Une petite table. Quelques visites de la famille. Micro : « Mme X est attendue par Mme Fesse qui est assise au bar ». Parti vers 18 h. 10 livres vendus à la famille et aux membres de la FAL. Fin Pisar 24 h.

22 novembre 1982

Pluie. « Elle ». Un rajout à « Caroline ». Envoyé dossier à G. Nicod. Déjeuner avec Penent aux « Sablons ». Passé la journée à « Elle ». Cdf d’un inconnu pour le « Cheval chauve ». Élogieux.
Les chiens de Gilbert à la maison ce soir en attendant leur maître. Sabbat infernal de jalousies canines.

23 novembre 1982

Dicté le chapitre Pisar (4 cassettes). 16 h cdf de Jacqueline Grumbach : Jeanne, la mère de Claude, est morte en Alsace où elle visitait sa mère hospitalisée (restée 3 jours dans l’appartement). Claude : « Je veux qu’on prévienne Pierre Joffroy ». Pour lui, une irrémédiable catastrophe. Écrit une lettre.
Dîner chez les Griset bd Saint-Germain avec JJ Brochier et sa femme. Brochier discourait. Pensait au prix Interallié qu’il espère.

24 novembre 1982

Beau jour – ciel bleu. « Elle » : papier Marthe Valladores. Cdf de Croizard : Pilati a vu de la Gorce. Lui téléphoner. Visite de Joëlle – pour qu’elle voie F. Gilles.
Cdf à al secrétaire de Thérond pour le remboursement des 5 000 F donnés à Rakesh. 19 h 30 téléphoné longuement à Pilati. Se fera opérer plutôt à Marseille (où il a de la famille). Ses craintes : pas de perdre la vie (il en est dégoûté ; n’a depuis longtemps plus cherché à voir personne), mais d’être mutilé : plus de voix, des cicatrices à la gorge, plus de dents. Veut « ranger » ses choses – surtout ses livres, amassés depuis l’âge de 10 ans, avec parfois des dédicaces de Colette, « de toi aussi ». Il cherche une œuvre, un foyer à qui les léguer. « Ma sœur ne lit pas, ni mon beau-père. Ma mère encore moins ». Dure journée.

25 novembre 1982

Pluie. Gris. Cdf à Hélène (Toulouse). Un peu déprimée par les difficultés à manier les gens qui vont jouer la nouvelle version du « Labyrinthe » de Dante. Va téléphoner à Pliouchtch pour Volkoff. D. arrive aujourd’hui de NY.
Envoyé reçu de Rakesh à Thérond, et demandé remboursement.
Avec Beï av. Hoche. Projection de deux petits films de J.Y. Carrée (l’Homme et le Pharmacien). Rencontré là Françoise Ducout, venue voie un autre film E.T. De là à Beaubourg, expo des bagnoles (Bugatti) peintes par Cl. Rabanit. Rencontré F. Gilles avec un jeune journaliste des Nouvelles, G.M. Benamou. On parle de Volkoff. Vais lui envoyer l’article.

26 novembre 1982

Carte de Gatti – de Chicago, avec un stabile de Calder. Mais il est là depuis 2 jours. Travaillé sur une phrase de la nouvelle (lettre vide). Hier et aujourd’hui. À déjeuner le cousin de Quimper, Alain Le Querrec, affichiste. Toujours aussi bien et droit.

27 novembre 1982

Pas bougé. Commencé nouvelle des Robots (MHA).

28 novembre 1982

Froid. Pas allés à la Route. Continué la nouvelle MHA. Cdf de Sam Pisar. Songe à rajouter un chapitre. Insatiable !
Penent à dîner. Il a lu « le Lieutenant X » de Volkoff. Presque fini le gros de la nouvelle.

29 novembre 1982

Cdf à Gatti, retour de Londres. RV à 15 h. Parlé de Volkoff. Part ce soir pour Toulouse. Vu Gatti chez Magne. Force cafés. Longue conversation sur le Canada, Londres, NY dont il revient, du film bien accueilli partout, du Cheval chauve tournable au Canada (avec les Eskimos) sans le côté picaresque ou de l’Inde, etc. Avec Gilbert à la choule pour le kaddish de la Mutter.
Lecture docu abondante de Pisar. Proposition papier pour « Parents » (de Foville). Impossible faute de temps – le gamin en fugue.

30 novembre 1982

Brumeux. Avec Gilbert à Pantin. La tombe. Décidé de faire nettoyer par Warga. Pris un café avec Gilbert au Balto. Confession sur B.
Cdf de G. Leroy (« Elle »). Allé. Papier sur B. Bardot : on attend les infos. Passé l’aprèms, écrit le papier. Rentré. Daniel, l’ami d’Ariane, fait quelques travaux.
Cdf de Pilati qui part pour Marseille se faire opérer. Me dit qu’il a vu Apostrophes, et voulait m’en parler, mais il a oublié l’autre fois. Il a surtout besoin de réconfort. M.L. Prouvost lui a téléphoné, prévenue par Croizard. Ça l’a touché.

1er décembre 1982

Gris. « Elle ». 3 ou 4 papiers. Déjeuné avec Orsenna enrhumé. Songe à quitter Ramsay s’il n’y obtient pouvoir et liberté. En avril, décrochera du ministère pour n’y garder que son dossier (matières premières). Je lui parle des nouvelles, surtout des machines (Les Cris). Il est très excité.

2 décembre 1982

Sixty years today ! (le point d’exclamation, c’est mon considérable étonnement, ma surprise non émoussée).
Cdf à Benamou pour l’article Volkoff qu’il a lu, et montré à Garsin rédac en chef. Cdf à Pottecher pour sa nouvelle publiée le 7 dans le Monde, lue hier, excellente. Cdf de Kerbourch : la commission dont il fait partie m’accorde l’aide à la création.
14 h Crif. Vu Jacqueline Keller qui va poser la question des œuvres juives en haut lieu. Travaillé à la nouvelle des Machines. Fini à 18 h. C’est mon propre cadeau d’anniversaire.
Acheté bd Haussmann une vieille édition de « Daphnis et Chloé » (de P.L. Courier) 2 F. Greffe du 1er cœur artificiel (plastique) en Amérique.
Dîner au Moulin de la Galette avec les Gilbert, les Rumeyer, Josefa et son mari. Mal fichu, puis de nouveau bien.

3 décembre 1982

Tapé nouvelle. Avec , chez les Méla pour sa rubrique vin à « Elle » (entre 18 h 30 et 20 h 30).

4 décembre 1982

Gris, brumeux.
Cdf de Chateauneu. A donné son livre chez Gallimard, une somme existentielle. Attend le verdict. Toute la journée sur le chapitre VII de Pisar.

5 décembre 1982

À la Route. Brume. Cdf à Benamou. Ça traîne aux Nouvelles.
Continué Pisar. Presque fini. Mais cette impression de marteau-pilon…

6 décembre 1982

Pluie la nuit et le matin. Enregistré toute la journée le chapitre VII (Pisar).

7 décembre 1982

Pluie. Corrigé la nouvelle des Machines avant de l’envoyer à J.F. Méla (pour examen scientifique). Cdf de J. Inizan, Rapinat. Cdf à I. Clerc, toujours malade (dépression).

8 décembre 1982

« Elle ». Déménagement du 2e au 3e. En même temps, Giannoli quitte pour le Journal du Dimanche. 5 dames sur les rangs, dont F. Gilles et Colombe. Dns quelques mois l’une d’elles sera choisie. Sinon, on prendra quelqu’un de « l’extérieur ». Déjeuner avec Penent.
Benamou : le papier passera dans les Nouvelles la semaine prochaine. Le patron d’Orsenna (J.P. Cot, ministre de la Coopération) démissionne.
Th. Lévy : procès le 28-II.

9 décembre 1982

Analyses chez Weil. Cdf à Gilles Benaïch, ami de Benamou pour un papier écrit sur l’antisémitisme de Trémier (Libé).
Vers 18 h dans un café de Neuilly le pot d’adieu de Janette (Daniel) de la Doc avant sa retraite. Vu tous les anciens de la Docu de PM et Télé, Anne Romanet, qui en veut aux « petits mecs » ( ?), Geneviève Coste, puis J.P. Olivier, un styliste de PM devenu employé du labo et, en réalité, poète à 51 ans sans avoir jamais pu rien publier, ni même l’avoir osé – puis Ph. Delannoy venu me chercher pour m’offrir à dîner avec les premiers sous reçus de son activité littéraire. Châtelet, puis chez Georges, où je rencontre le metteur en scène F. Villiers et des Indiens (on parle Ph. Dévi), puis à l’appartement de Georges. Rentré 2 h.

10 décembre 1982

Assez clair. Un cafouillage. L’article paraît dans l’Unité. Garcin navré. C’est Motchane qui a passé l’article.
Un huissier arrive. Je le renvoie avec son papier bleu. Cdf à Diwo et Smith.

11 décembre 1982

Beau. Vu Morel, déjeuner. Lecture « Daphnis et Chloé » (Longus – Amyot).

12 décembre 1982

Gris, nuageux. Bien dormi. Toute la journée sur le chapitre VIII Pisar.

13 décembre 1982

Mal fichu. Visite de Penent – qui emporte du Pisar chez lui. Terminé à 19 h le chapitre VIII. Cdf de JJSS. Lecture de Longus (Daphnis et Chloé).

14 décembre 1982

Froid. Dicté le chapitre VIII Pisar.
21 h cdf de Gatti, retour d’Irlande (Derry et Dublin) avec Hélène et Kravetz. RV vers le 3-4 janvier. Penent, venu chercher le reste docu Pisar.

15 décembre 1982

Pluie. Pédicure 8 h 30. « Elle ». Photocopies. Déjeuner avec Denise et Claire Eroyen. Cdf de Pisar à « Elle ». Veut ajouter des choses au chapitre VIII.
Le soir, regardé cassette « Taxi Driver » en famille (Ariane, les Gilbert).

16 décembre 1982

Pas bougé. Pluie. Travailloté : repris le passage Tessa (de l’Abîme n° 1) comme nouvelle pour le livre. Lettre de E. Fleming qui me propose une collaboration (livre sur les prisonniers de guerre français) qui pourrait intéresser Karine.
Lettre de Ph. Delannoy – qui passe par le vide et me demande conseil.
Cdf de Hocquard : Gatti a vu dans « Le Monde » un hommage à Souvtchinsky. Est-il mort ? Donné à Hocquard son numéro de téléphone pour savoir.

17 décembre 1982

Pluie. Répondu à Ph. Delannoy. Envoyé à JJSS le CV du frère de Penent (pour la Colombie).
La voisine de la Route annonce la chute du mur mitoyen. La piote – qui travaille actuellement dans une clinique de St-Denis – est épuisée et dégoûtée : 12 h par jour, avec des moyens insuffisants, et des collègues mesquins. Se demande si elle ne s’est pas trompée de métier. Mais c’est le seul où l’on trouve facilement des boulots.
Travaillé sur Tessa – qui va devenir « Panoiev ».

18 décembre 1982

À peu près fini « Panoiev ». Allé par le RER dîner chez les Indiens, Pillai, du côté de St-Germain-en-Laye (Bougival). Dîner avec les Karcos et un couple de diplomates indiens fraîchement arrivés. Parlé de Ph. Dévi – et du socialisme. Le mari, Ray, est un photographe extraordinaire (employé chez IBM). Elle, fait de la peinture.

19 décembre 1982

Beau et froid. Givre.
À la Route – pour le mur tombé. Le maçon est venu. Rentré sous des flocons 15 h.
Penent m’apporte des « Lieutenant X » (Volkoff). Je lui refile du Pisar.
Vu à la télé un film sur Mme Bovary (de Minnelli, 1949). Une idée. MHN.

20 décembre 1982

Envoyé lettre en Inde (Mme Madha…) et à l’assurance de la Route.
Parlé à Ariane. Pense toujours faire kiné mais recule : 3 ans, et les frais . Je réponds que nous avons assez d’argent pour lui payer ça. Maintenant, elle dit qu’elle ne veut pas d’enfants, n’aurait pas la patience. « Tu me ferais ça, à moi ? »
Cdf à 10 h 30 PM de Pisar, enchanté du chapitre VIII (Israël – Arabes).
Fait en une heure trois petits récits (fables ?).

21 décembre 1982

Assez beau. Lettre de Delannoy. Attaqué le chapitre IX de l’interminable Pisar.
Mort d’Arthur Rubinstein.

22 décembre 1982

Très beau. « Elle ». Un papier à réduire. Pisar le soir jusqu’à minuit.

23 décembre 1982

Froid. Quelques flocons. Déjeuner à Neuilly avec G. Coste et Rapinat. Vieux souvenirs. Surtout Sabathier.
19 h vu Th. Lévy. Comment préparer l’affaire. Témoins surtout. R. Aron ! Cdf de Jacky Sappart qui pourrait témoigner.

24 décembre 1982

Neige, un peu. Mort d’Aragon.
Travaillé Pisar IX. Avec Beï, Ariane, Jack et Jules (chien et chat des Gilbert), à Houx. 2 h de route. Dîner.

25 décembre 1982

Reposé. Pas sorti. Échecs avec Ariane. Jeux. Télé, etc.

26 décembre 1982

Humide. Rentrés à midi. Fini le IX de Pisar.

27 décembre 1982

Dicté le Pisar. Cdf de Sam à 13 h. Le chapitre IX devient le X. Le X le XI. Parlé du frère de Penent. « On amorce la descente » dit SP.
Écrit à Fleming pour lui proposer la collaboration de K. Koenigseder (pour son livre sur les prisonniers de guerre). Écrit des condoléances pour André David dont la femme est morte (Hayange). Envoyé « L’Unité » à J.F. Kahn. Découvert que Volkoff a bien écrit les « Lieutenant X ».

28 décembre 1982

Froid. Rajouté des bouts, tous envoyés, au chapitre IX. Visite de Penent, le travail Pisar. Le procès. Son frère.

29 décembre 1982

Beau et froid. Arrivée des Woignier. « Elle ». Photocopie de l’Unité. Refait papier Brentes sur Hongrie. Lu le début du roman de Isabelle Elsen (L’enfer, son casino, sa plage). Pas mal de travail encore.
18 h vu rue St-André-des-Arts 47, Finkelkraut pour Volkoff. Lui enverra de la docu (les livres de V.).

30 décembre 1982

Froid. Beï avec son directeur de galerie en train de choisir les tableaux à exposer. « Elle ». Téléphoné à Delhi avec Bubhel, la prétendue intervieweuse de Phoolan Dévi ne l’a pas vue. Ouf !

31 décembre 1982

Gris, froid. Travaillé : lu le 10 de Pisar. Préparé le papier de Penent (cit. de livres) sur le Lieutenant X de Volkoff. Écrit une novelette (Daidalos).
Souper du réveillon avec les Woignier, Simone Desmaisons (René est à Chamonix), Mme Léon, Karine et Ph. Delannoy.