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1975

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1975

Barcelonnette.

2 janvier 1975

Joué aux échecs avec Jean Pierre. À l’apéritif, les Olivier.

3 janvier 1975

Ski de fond. Réparation de l’eau chaude.

4 janvier 1975

Toujours beau. Ski randonnée avec le moniteur, JP, Éric et moi. Pas mal de chutes. Départs successifs de JP et d’Ariane l’aprèms.
Le soir, TV : un film « Mort d’un guide » où René Desmaisons est plus ou moins pris comme sujet central. Quelconque.

5 janvier 1975

Acheté table pour l’écurie (table de couvent de 3,50 m à 12 tiroirs).
Visite de Bellon, Yvette, Olivier, Couttolenc. Après dîner, Beï et moi à Barcelonnette (salle St-Joseph) un spectacle par l’Escola et la Vallera, une pastorale. Patronage indescriptible ! Mais populaire : le coiffeur, le président du syndicat d’initiatives, le notaire, la quincaillière…
En rentrant, un ciel bourré de lumières.

7 janvier 1975

Bien dormi malgré douleur au genou.
Départ pour Toulon vers 10 h. avant Manosque, grand brouillard. Déjeuner Manosque. Toulon vers 5 h.
Cimetière de Lagoubran : tombe de Maufrais. Tertre encore avec des fleurs.

8 janvier 1975

Mistral. Mimosas !
L’aprèms, cherché la radio du genou et vu le médecin (Dr Maille). Rien de cassé. Entorse. Ménisque atteint. Pommade et genouillère.
Lecture d’Hoffmann.

9 janvier 1975

À 3 h chez Mme Maufrais, accablée. On parle tous (la belle-mère, Beï, Éric).
À 5 h un film « Chinatown » de Polanski. Rien de transcendant.

10 janvier 1975

Pluie. Grisaille
Repris le livre. Relu les pages écrites (Filo). Dîner chez les Henry.

12 janvier 1975

Journal : assaut de la ferme de La Fumade (le fils blessé meurt dans la journée).
Travaillé sur Filo.

13 janvier 1975

Train pour Paris. Arrivée 19 h 45.
Reçu les 7 500 F de la subvention. Gatti a téléphoné pendant mon absence et Kateb.

14 janvier 1975

PM. Rien – des riens. Mort de Bloch. Desmorget. la semaine dernière en même temps que Fresnay. 77 ans. Cdf d’André Wilms : « Mme Noël » pas admise à Théâtre Ouvert (Attoun). Cdf à Dante : pas là.

15 janvier 1975

PM. Visite de N. Cherki, amie et belle-sœur de Kateb. Cherche du travail. Envoyée par Th. Lévy à l’Imprévu, le nouveau quotidien qui paraît le 27.
Travaillé et fini « Filo ».
9 h villa Montsouris : film d’Hélène sur l’Hirondelle sud-est de Montcarret, conférence des intéressés, discussion. Vu Joxe, Chichen, Gus. De là, à pied au 110. Gatti, un peu fatigué de sa journée. 1) Berlin : gros succès de la pièce. 2) Michel Guy sur le point de sauter. Donc, pas de théâtre ou d’Institut des médias. 3) Il part pour Montbéliard plusieurs mois. Difficultés de fric. Proposé une ou deux solutions. Il a acheté un manteau de cuir bleu à Berlin : style flic allemand – ou Petrograd 1917.

16 janvier 1975

Pluie
journal. lettre à Arreckx (pour Mme Maufrais)
Cdf de Fontain: veut que je vienne à la télé parler des Portal. Ennuyé. Il insiste.
Vu Mauzon. Proposé un film sur Maufrais. R.V. avec Gatti demain à 5 h 30.

17 janvier 1975

Gris. Travaillé Blandine.
Avec Béi, vu « Le fantome de la liberté » Bunuel. Pas « terrible ».
V.S. synopsis des Katangais.
PM. Gatti, Mauzon et moi. Lincoln: discussion sur le film futur. Premières décisions. Téléphoné à Blech à Munich : il serait Maufrais. Il accepte en principe pour avril 76 (date vraisemblable du tournage).

18 janvier 1975

Pluie puis soleil.
Travaillé. Fini Blandine.
Vers 4 h, Dante et Jackie Sappart. Thé. Parlé du film. Donné le bouquin et Yanoama (de Biocca). Introduire le fils, une « bru » indienne.

19 janvier 1975

Assez beau. Avec Beï et le Gilbert. La nouvelle maison près de Maintenon.
Travaillé Melki.

20 janvier 1975

Clair et froid
PM. Vu Isabelle Clerc. Papiers à faire (Joyce et Kafka) pour le Mémorial.
Travaillé : Melki. À dîner rue Custine, Simone Desmaisons et les deux filles (Josette et Noëlle).

21 janvier 1975

10 h avec Dante, André et Jackie Sappart. Les films de Mauzon, 6, av. Lord-Byron. (Carnaval, Nord-Est, Amazonie). Au café ensuite.
A 4 h 30, à la T.V., rue Cognacq-Jay pour une émission sur l’affaire Portal. Un autre journaliste, B. de Jouvenel, vieux monsieur futurologue. L’animateur me coupe la parole au bout d’une ou deux phrases et fini… Je n’avais pas envie d’y aller, j’y suis allé… c’est très bien comme ça.
PM. Ancelot me dit que le bruit circule que je serais sur la liste des collaborateurs transférés à l’Agence.
Simone me montre 1 livre sur Devouassoux (guide mort) où René est une fois de plus pris à partie.

22 janvier 1975

Pluie
Cdf de Mauzon : Ai-je vu les films ? Qu’en pense Gatti ? Je fais des compliments. Il est content : « À bientôt, je t’embrasse ».
15 h Cité Universitaire : Oreste (Euripide) par la troupe Praxis (Bernard Toussaint y joue). Je ne m’y fais guère, à ces tragédies mitées.
De là, galerie Maeght, expo Calder : silhouettes découpées en fer, comme des ombres chinoises. Vu Jean Davidson, Sandra, Calder, un peu pâlot.
Journal : vu Diwo qui confirme ma présence sur la liste « fatale ». Me la montre. Nous sommes bien une cinquantaine dont Litran, Azoulay, Clerc, etc…
Parlé de Desmaison avec Penent et pelgrand (le livre reçu par Pelgrand).

23 janvier 1975

PM. Averti quelques personnes de mon « transfert ». Vu Litran, lui aussi transféré.
Fini lecture du livre du père Maufrais.

24 janvier 1975

Travaillé Maufrais le matin.
PM. Lettre d’Arreckx, maire de Toulon: candidature de Mme Maufrais acceptée. Ecrit à Mme Maufrais.

25 janvier 1975

Pluie.
Travaillé Maufrais. Fini la docu.
À dîner, les Desmaisons, Josette et Michel Claret, une amie à eux. On fait tourner une table en évoquant Devouassoux. Elle tourne férocement. Ariane très impressionnée.
René Desmaisons : on parle du voyage au yéti – qu’il faudra faire.

26 janvier 1975

Parlé encore du yéti : ébauche d’un plan (film, livre). 1976.

27 janvier 1975

Pluie.
PM, puis avec les Desmaison chez l’avocat Mélia. Décision d’engager procés diffamation contre auteur d’un livre sur Devouassoux (Jacques Bourget).

28 janvier 1975

PM. Visite de Litran, quêtant des infos sur l’agence. Inquiet. Conseillé de chercher déjà du côté de la télé. Vu un comptable pour le restant de ma dette à PM, Blanco. Un véritable rond-de-cuir, haineux – et imbécile. L’ai remis à son niveau.
Cdf de Monod (St-Etienne). A besoin d’un petit article en sa faveur dans le journal de l’Atac. Je le ferai.
La piote, avec trois pièces trouées me fait le yi-king. Beuh.
Arrivée du bo-père.

29 janvier 1975

Déjeuner avec Th. Lévy dans un bistrot du 7e. Parlé de son livre (excellent) – de l’affaire Rohart (qu’il faut réactiver), de l’édition et du métier d’écrire.
Vu « Général Idi Amin Dada ». Un saugrenu presque incroyable (mais très Somoza dans le fond).
Vu Diwo : la liste (ne croit pas trop qu’on ira jusqu’au bout, mais c’est bien l’antichambre de la guillotine). Dit que les affaires P. sont catastrophiques (il faudrait qu’il vende Le Figaro pour s’en sortir à cause des dettes et des agios qu’il paie aux banques, maîtresses réelles du groupe).

30 janvier 1975

PM. Vu J.P. Michaud – cherchant du boulot. Verra Haedens, directeur de la future agence.

31 janvier 1975

Travaillé Maufrais. Écrit lettre à Toulon (pour une « rue Maufrais).
Dîner chez les Lévêque, rue d’Hauteville, avec JJ. Lerrant, les Le Bolzer. Appris par JJ le rejet de la demande de subvention de « ma » troupe (on verra après, quand elle aura joué une autre pièce…). Gatti obtient – bien difficilement d’après JJ – quelque chose pour son projet.

1er février 1975

Travaillé Maufrais.
À la gare, cherché Beï, retour de Lorient.
Théo: 1er/02/1944

3 février 1975

Maufrais.
PM. Puis, avec Penent, à l’expo Annie de Coulon (effroyable), amie d’une amie des Soldevilla.
PM de nouveau : André Wilms. On téléphone à Blech pour R.V. avec Gatti, soit à Paris, soit à Munich. Réponse demain.
Ariane : « Je veux m’installer au studio ». OK

4 février 1975

Tél. à Blech, puis à Montbéliard à Hurstel pour avoir Dante. Il téléphonera demain.

5 février 1975

Cdf de Dante : d’accord pour R.V. avec Blech la semaine prochaine.
PM : vu un tract qui circule et met en cause Delort (nouvel administrateur) et ses « méthodes fascistes ». Et menace de tout dire, de rendre publics tous les excès.
Le soir, « la chair de l’orchidée » film de Chéreau. Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Blech en tueur : à plaindre.

7 février 1975

À déjeuner, J. Michaud : lui ai dit que Dante ferait Maufrais. Déçu, mais compréhensif, on fera, lui et moi, les « Prétendants ».
PM : voté (pour Annie Bessières).

8 février 1975

Belle journée bleue.
Recopié Maufrais en crachant et éternuant.
Radio : mort de Cartier.

9 février 1975

Beau.
Couché toute la journée.

11 février 1975

Tourne au gris.
Commencé à relire 3,14 et le dossier 3,14 – pour l’épreuve de demain.
Téléphoné à Flamand. Eu sa secrétaire qui me fixe un RV.

12 février 1975

Levé et sorti enfin.
10 h rue de Chevreuse. Boursier, prof (en chemise verte et collier hip) me présente à 15 étudiants (surtout des filles) américains qui ont travaillé sur 3,1416. Projet de mise en scène. Questions. Questions. Fini à 12 h. Intéressant. Les étudiants très sympathiques, curieux de tout.
PM. Vu Penent, Pelgrand : bu un verre avec eux à la Ferro (parlé Portugal).

13 février 1975

Pas bougé.
À 14 h viennent déjeuner Dante, Stéphane, André, Jacky S., Félix. Stéphane père depuis le 1er février, de Joachim, Cécil, Bonaventure. Beaucoup bu. Parlé du film. Essayé de téléphoner à Mailland, à Blech. Donné à J. le scénario. Partis vers 19 h.

14 février 1975

Cdf au Seuil: M. Flamand ne peut pas me donner de RV dans l’immédiat. Décidé de lui écrire en recommandé.
Vu G. Bonheur. RV mardi.
Selon Jean, que Beï a vu today, Mme Dagna serait morte (mon prof de violon! son grenier et son arbre de Noël!)

15 février 1975

Cdf de Desmaison: abandonne l’idée d’1 procés, aprés avoir eu l’avis de Mazeaud père et fils.

16 février 1975

Beau.
11 h av. Leclerc. Vu Sappart, Thyrion (en partance pour Champsecret) et Dante. Discuté scénario, modifications à faire pour Mauzon – et mon implication dans l’histoire Maufrais…

17 février 1975

À la Route. Miel, endives, pommes, oeufs. Retour à 16 h.

18 février 1975

À 5 h, R.V. avec Gaston. Se déclare d’accord avec mon projet de refuser la « mise à l’agence ». Pense que J.P. mort, j’aurais de graves difficultés avec les autres. Donc, mieux vaut saisir l’occasion… Il posera la question demain en comité avec Delort, Contades, etc…
Parlé aussi de Chateauneu qu’il admire de plus en plus et de J.P. qui, si paradoxal que cela paraisse, est assez content du journal que lui mitonne Mauge (journal proche de ses idées : Match de la vie, petits textes nombreux, etc…)

20 février 1975

Beau et froid.
Travaillé Maufrais (changements suggérés par Dante).
Dans le Canard d’hier, une histoire de vieille femme expulsée – et qui meurt (Mme Noël !).
À déjeuner, Françoise Bauer qui ramenait la voiture.
Vu Gaston B. : pas de réunion hier sur « l’agence ».

21 février 1975

Travaillé
Cdf de Dante. Déjeuner chez Georges : refonte du scénario. Me dit : « Tu as ta place dans le groupe ; il faut la prendre ! C’est le moment ». Plus tard : « La vie est chose si fragile. Tout ce qu’on peut faire, c’est être debout dans sa mort ».
(Georges en clinique : dépression.)

22 février 1975

Beau.
Repris le scénario selon indications. Fini dans la soirée.
Cdf de Cornillac. On se verra un de ces jours.

24 février 1975

PM puis av. Leclerc. Avec Dante, revu pour la dernière fois le Maufrais. Modifications. Déjeuner là, avec Dante, Félix, Jacky S., André, Stéphane, etc…
Vu Th. Lévy, affaire Rohart. Projet d’un papier cette semaine ou l’autre mais sera-ce possible?
Fini « Kaddish ».

25 février 1975

Ancelot me signale dans le Monde d’hier : Fleurance a gagné son affaire (allusion faite à 3,1416).
Donné manuscrit à taper.

26 février 1975

Écrit à David pour infiltration d’eau au magasin d’Hayange, signalée hier par Jean Z.
Donné le scénario à la secrétaire de J. Mauzon qui le tapera plus vite.
Fait papier Rohart pour la semaine prochaine.

27 février 1975

Europe 1 : on parle de Fleurance – et de 3,1416 qui « est jouée actuellement à la Comédie de St-Etienne » ( !).
Vu Pelletier, successeur de Singer. Arrangé avec lui l’échelonnement du prêt.
Tel à Buis pour lui dire que Serrou s’occupe de son livre (on en passera des extraits).
Rencontré J. Diwo sortant de chez J.P.
A quelque chose à me dire – visiblement.

28 février 1975

PM longuement vu Chato qui va repasser à PM (on y manque de plumes).
Vu Diwo : l’agence est enterrée à son avis. Il a vu Delort qui est plutôt ennemi de Mauge – et se demande comment faire pour utiliser « les Joffroy et Clerc ». Réponse Diwo : je ne sais pas.
Lettre de Flamand qui propose un RV.
À 14 h 30, partis A, B, tante Raymonde et moi avec Gilbert pour Metz. Arrivés à 7 h 15. Hôtel Cecil. Dîner à la pizzeria voisine.

1er mars 1975

Beau
Choule : la barmitzva. Tante Simone, bien. Gilbert et moi appelés à la lecture de la Thora. Déjeuner au buffet de la gare (salle Erckmann-Chatrian). 30 personnes. Très bon. À 5 h 30, avec Gilbert à Hayange : la maison, le haut inconnu de nous (où Mme Dagna est morte il y a un mois), une pièce encore pleine de ses acquisitions (5 camions ont dégagé le principal). Puis à Thionville, les Michel. À 9 h 30, au centre communautaire, à côté de la synagogue : soirée, lunche, danse. Rentrés 1 h.

2 mars 1975

Quitté Metz à 8 h. Paris 12 h, avec un peu de pluie. Écrit à Flamand.

3 mars 1975

Train pour la Bergerie à 7 h 45. Gap 15 h. La maison : la fenêtre du hall percée.

4 mars 1975

Neige toute la matinée.10 cm environ. Travailloté au livre. Dîner au chalet hôtel avec Mme Etchenique et son ami, journaliste du Midi.

5 mars 1975

Assez beau.
Travaillé de 10 h à 12 h. Bien commencé le récit scandé. Continué l’aprèms. C’est la solution.

8 mars 1975

Beau.
Travaillé « Synagogue ».

9 mars 1975

Levé 6 h 30. Il neige. Visite à pied à Bellon et au Valet. Magnifique solitude. Les Olivier à déjeuner. Partie de cartes ensuite. Apéritif chez les Jauffret, sous la neige.

10 mars 1975

Bloqués ! Il neige toujours. Le chasse-neige passe sur la route de la Conche. S’éloigne… On court après. Parti ! Déneigé seulement à 17 h 30. Travaillé pendant tout ce temps. Bien.

11 mars 1975

Plus froid. Gris.
Acheté pelle à neige.
Travaillé (Lyon).
Cdf de Chateauneu qui fait des papiers pour PM. Me consulte sur l’enterrement d’un caïd juif Zemour (même nom que celui que j’ai connu à Lyon) et demande la traduction du kaddish. (Autre coïncidence avec ce que je fais en ce moment.)

12 mars 1975

Neigeotté. Puis fini.
L’aprèms au Sauze : compétition entre Le Sauze et Pra-loup. Le Sauze gagne – comme toujours. Soleil.

13 mars 1975

Rêvé : invité d’abord par Staline et quelques-uns de ses ministres ou conseillers, puis par Hervé Mille qui faisait de la divination sur cigares (devinant le nom des propriétaires d’après la forme, les détails du mégot).
À pied à Barcelonnette et retour (1 h en remontant).
À déjeuner, Mme Etchenique – qui va vendre le chalet (le fonds de l’hôtel). Apéritif chez les Olivero.

14 mars 1975

Départ du Sauze à 10 h 30 avec Éric. Nous dépose à Gap et mange avec nous. Train Valence. À Valence, places prises par des gens de Tourisme et travail, retour de croisière. Discussion puis accord. À 10 dans le compartiment au lieu de 8. À Paris 9h55. Taxi aussitôt.

15 mars 1975

Remise en ordre des papiers. Cdf de Georges – qui veut une aide pour répondre à des gens (Gault et Millau) qui attaquent les restaurants grecs.

16 mars 1975

Rassemblé données sur les sages docteurs juifs (Moïse de Corcy…). Démarré dans la soirée.

17 mars 1975

PM.
Cdf de Bénichou (Nouvel Obs) qui « ne désespère pas de me faire travailler ». Me demande un article sur Onassis (qui vient de mourir) et la politique (CIA, les colonels grecs, etc…) Eludé.

18 mars 1975

Il a neigé cette nuit. Toits blancs.
Travailloté.
Cdf de Wilms : les « Katangais » rejetés en commission par 11 voix contre 2 abstentions. Pas un seul vote favorable.
Cdf de fil d’André : R.V. avec H. C. Blech à son hôtel à 11 h 30, rue La Trémoille. Parlé du Maufrais longuement. Il est d’accord – mais l’avertir à l’avance.
En sortant, la neige, une tempête.

19 mars 1975

Il neige toujours. Plus qu’hier, plus longtemps.
A 11h Seuil. Flamant, très cordial et très absorbé par la maladie de sa femme (coup de téléphone pendant la conversation). D’accord pour redonner les droits des Prétendants et d’Alcatraz. Éclaircissement sur les motivations de la non-publication de 3,1416 (pour ne pas éveiller les reproches des auteurs de théâtre à qui on venait de supprimer leur collection – pas d’exception possible – évidemment – sauf si j’avais été un peu plus que je ne suis).
Déjeuner Beï au Passage, puis acheté des livres (Talmud, Haggadah, les Pères) rue Richer.
P.M. plaisanté avec Pelgrand et Cavi peinant sur un papier Onassis.
Neige toute la journée.
Lettre de la Mairie de Toulon, l’idée de la rue R et E Maufrais adoptée par la Commission.

20 mars 1975

Pluvieux encore, et froid.
PM. Écrivotté.
À 8 h au ciné avec Beï : « Aguirre la folie de dieu » d’Herzog. (Film recommandé par Ariane.) Bon.

21 mars 1975

Froid
PM. Vu S. Delattre (difficultés d’argent) voudrait un prêt de 15 000. Impossible. Demanderai à Gilbert.
Déjeuner chez Georges (sa lettre réponse à Gault et Millau).

22 mars 1975

Pluie.
Lettre de Flamant sur les droits des Prétendants et d’Alcatraz. Travaillé Talmud babli. Notes.

24 mars 1975

Aprèms : travaillé « Lycée de Metz ».
Avec Beï, ciné « Dupont Lajoie », assez beau.

26 mars 1975

PM. Prêté 5 000 à S. Delattre, qu’elle rendra mardi.
Vu Isa Clerc, toujours à la recherche d’elle-même. Écrira-t-elle ou pas ? Désemparée.

27 mars 1975

Pluie.
Travaillé le matin.
Lu dans le Monde que Boulez serait nommé professeur au Collège de France. Une carrière. Il a eu 50 ans ces jours-ci, le 25 ?

28 mars 1975

Dîné chez les Toussaint, lui sur béquilles (opération au genou). Parlé de tout – et du good old time, naturellement (Gatti, Boulez, Bernard, Danielle).

29 mars 1975

Beau temps.
Travaillé l’aprèms. Dur.
Avec Beï, ciné « les Sentiers de la gloire ». Très bon.

30 mars 1975

Pluie en bourrasques. Pas bougé. Travaillé durement, sans grands résultats. Un peu de découragement. Qui ça intéressera-t-il ? Et ça changera quoi pour qui ?

1er avril 1975

La tante Raymonde m’a montré un article antisémite du Parisien libéré. Furieuse, indignée –
Mal dormi, cherchant quelque moyen de combattre cet Amaury.
Ecrit à la tante Fernande pour divers renseignements sur Barr.
Dans la rue, entendu les pompiers, vu passer plusieurs voitures. Et si c’était chez nous ? Personne – sauf le livre. Décidé de le photocopier.
Durement travaillé tout l’apréms.

2 avril 1975

Toujours pluvieux.
Lettre de Mme Maufrais qui déménage le 15, me remercie pour l’intervention – et pour la rue Maufrais.
Travaillé matin.
Aprèms PM. Vu Château, Cavi (conversation sur les grands bandits Hitler, les conquistadores, etc.).
Ciné : Phantom of the Paradise ». Assez bon avec des clins d’œil et des emprunts un peu partout.

3 avril 1975

Travaillé matin et aprèms.
Prêté la voiture à Françoise et Jacky Sappart pour déménager les affaires de Dante (du bd de la Bastille chez Hélène).

4 avril 1975

A déjeuner, Krysto et Martine.
PM. Vu Pelgrand et Cavi en instance de départ pour Saïgon. Lui ai conseillé d’adopter un enfant réfugié.
6 h 30 en partant, rencontré JP qui entre, petit, en costume rouille, sans manteau. Me dit : « Alors, vous ne faites rien » (dit gentiment) et me donne une tape sur l’oreille, la joue et me fait signe depuis l’ascenseur : « Je vais m’en occuper ».

5 avril 1975

Gris. à 2h30 le ciel devient noir. Grêle! orage de grêle, toits blancs.
Ciné « Emmanuelle », le « grand film érotique ». Beuh…
Gilbert : tendon d’Achille déchiré. Opération mardi. 6 semaines de plâtre et 3 mois d’immobilisation.
Un préfet suspendu par Poniatowski (pour avoir usé d’un langage trop peuple, dans une affaire d’otages) ! Ah, cette poignée de muscadins qui gouvernent…

6 avril 1975

Brouillard blanc sur la ville.
Visite de Jacky Sappart rapportant la docu PM sur Lumumba.

7 avril 1975

Assez beau, mais froid.
Reçu de S.Delattre la traduction allemande de 3,1416 (édition est-allemande – dans un volume où il y aura Gatti, Mnouchkine, Grunberg, Planchon).

8 avril 1975

Pluie
Commencé à recopier Lempy pour m’éclaircir les idées.
Gilbert opéré ce matin.
Été le voir à la clinique. Lui, un peu hébété encore, parlant lentement. Sait qu’il peut dire adieu au tennis, le pauvre.
Journal.
Encore des rafales de neige ou de grêle.

9 avril 1975

À la route avec B. – à travers la neige.

10 avril 1975

Vers 14 h, neige encore.

11 avril 1975

A la télé le soir, Soljenitsyne. Un homme sûrement, mais quelle confusion sur l’Occident ! Chrétien et cela seulement.

13 avril 1975

Doux enfin – 15°.
Pas bougé. Commencé la Blandine (dans Lempy).

14 avril 1975

Fini le Blandine.

15 avril 1975

Pluvieux.
A déjeuner, chaleth, Gilbert et les 3 piotes.

18 avril 1975

Presque chaud: 16°
Avec Beï à Bagnolet (carreaux) et à La Villette (brocanteurs).
Téléphoné à Mauzon, Sao Paulo. Trouve le synopsis « extrêmement faible, monotone – il n’y a rien dedans. Il faut que ça bouge ».
Cdf de Paule Thévenin (« intéressée », dit-elle, je m’en serais douté) par les archives de « Pour vous » qui appartenaient à Paris-Soir. Artaud a écrit des articles – non parus. Voudrait les retrouver. Répondu après enquête d’aller voir à la SNEP, Sirco ou à la BN.

19 avril 1975

Pluie.
Travailloté – mal. Un peu déprimé. Très chaud. Avec Beï aux Puces : acheté une glace et 2 lits de camp.

20 avril 1975

Essayé de travailler. Mal.

21 avril 1975

Beau.
Vu à déjeuner Karine.
Le soir à dîner : les Toussaint, Rapinat, Chandet, et Pilati. « Match m’a tout pris, m’a pompé ma jeunesse, ma santé, mon ambition, ma femme. » Il est rentré tard, ivre.

23 avril 1975

Trés beau.
Cdf à Karine. RV lundi, mardi pour critique de la traduction.

24 avril 1975

Couvert le matin, puis très bel après-midi.
Téléphoné à Monloup (me doit 1 000 F, mais n’a rien, travaille peu).
Vu Th. Lévy (affaire Rohart. Du nouveau : grève de la faim la semaine prochaine).
Vu Châteauneu : me donne l’idée de faire de Lampy un opticien. Je pense aussitôt à Spinoza – ce qui va bien dans le contexte.

25 avril 1975

Affaire d’otages à Stockholm (Baader, Meinhoff) et suicide d’un chanteur à la mode (Mike Brant). Entre les deux, c’est la seconde nouvelle dont on parle.

27 avril 1975

Deux jours sans bouger – et sans avancer (écrit 2 ou 3 lignes, pas plus).

28 avril 1975

Conduit Beï à la gare de Lyon : part pour La Seyne et Montpellier.
20 ans de mariage today.
Travaillé apréms. trés chaud 27°
Entendu à F.M. un passage de Vivaldi (op. 126 ou 127) qui comporte les paroles inscrites sur la pierre de la Bergerie (Nisi Dominus édificaverit…).
Fini Mathias.
À la télé, « l’Espoir » (Malraux), puis discussion sur la guerre entre Bardèche, J.-F.Chiappe (fascisants) et Max Gallo, excellent et convaincant.

29 avril 1975

Vu Penent dans un numéro d’analyse de JJ Delort (administrateur désigné par Paribas – et qui va sauter, croit-on) époustouflant.
Avec JJ et Maubert dîner au Pavillon du Lac puis à la cité universitaire : le Danton de Buchner par la troupe de Bruno Bayen. Mal accueilli – mais assez intéressant (pour ne pas tout à fait s’endormir). Pluie.

30 avril 1975

Saigon pris par le 6 RP devient Ville Ho chi Minh. Fin de la guerre. Fêté ça avec Penent. Cdf de Dante vers 5 h. Entre Montbéliard et Champsecret où il va pour quelques jours, passe ici. Suis allé le voir à la gare Montparnasse. Bu quelques verres de bière, parlé de tout. Lui ai appris l’échec de Mauzon : « Un de plus », dit-il. Une année difficile. Mais, enchanté par le film qu’il fait avec des travailleurs marocains, portugais, etc., à Montbéliard, mais presque sans argent (3 millions AF). De plus en plus antimarxiste, anti-CGT, à la recherche d’autre chose.

1er mai 1975

Seul avec Ariane et un chat, à elle confié pour le week-end par une de ses copines.
À 4 h, avec A. ciné rue F. Sauton « Wahan ». Description sans commentaires ni sous-titres d’une tribu d’Indiens piaroas (déjà en robes et pantalons). Captivant. Ensuite, les quais, les bouquinistes dans la foule des beaux jours et thé à St-Germain-l’Auxerrois.

2 mai 1975

Travaillé le matin : rien de bon. Un peu découragé – en relisant par hasard le reste.
Au journal, une heure cet aprèms.

3 mai 1975

Froid, nuageux, venteux.
Travaillé. Aidé Gilbert toujours impotent à classer ses papiers. Reçu cdf de Georges : dans le Gault et Millau, sa lettre et le commentaire (amical) de la rédaction.
Avec Gilbert aprèms dans la Méhari à Gennevilliers (mesuré le pavillon de Mlle Laurent, expropriée, et la pauvre Mlle Moulinier qui disait: »je voudrais bien mourir ici » 87 ans).
Rentrés pour écrire une lettre à Mtre Weil sur l’expropriation.

4 mai 1975

Très froid – Grand vent. Recopié – en m’ennuyant.

8 mai 1975

À déjeuner rue Custine impromptu les Desmaison (qui vont à Cateau Cambrésis conférencer). Michel a quitté Josette pour une autre 44 ans (L. Badier) ancienne de Gary je crois.
Dîner chez Georges.

9 mai 1975

Pluie fine et soleil.
Cdf à Karine : la traduction allemande de 3,1416 est, selon elle, très, très bien. On pourrait la prendre pour une pièce allemande.

11 mai 1975

Travaillé. Rassemblé des textes déjà écrits pour le Lempy. Retour de Beï.

12 mai 1975

Pas bougé.
Incorporé des textes.
Gilbert déplâtré. Encore 3 semaines de rééduc – envisage-t-il tristement.

14 mai 1975

Vu Kristo au Lincoln : toujours incertain sur la parution de son livre.

15 mai 1975

Avec Monod rue de Chevreuse à la réception-retraite de Bourcier (professeur à Middlebury College Vermont – sujet d’un de ses cours pratiques: 3,14). Vu J. Borel, écrivain, gentil.

16 mai 1975

Dans la rue,Josette me dit que G. Bonheur a envoyé sa démission. Information prise : lettre de protestation à JP parce qu’on lui a retiré un avantage acquis (règlement de ses impôts!).

17 mai 1975

Avec Ariane et Beï aux Puces : 2 lits de camp, des couvertures, 1 sac à dos.
Travaillé (le grand père) après les Puces.
Au ciné: Section Spéciale (pour Champion et Bouise). Pas très bon mais suffisant à l’indignation du problème.
En passant, chez Pays : réunion de sa troupe (avec Gus) répétant ou préparant quelque chose (mais la pièce de Gus ne sera pas jouée en Belgique, à Louvain, comme on me l’avait dit).

18 mai 1975

À la Route. Le carrelage pas encore posé – peut-être la semaine prochaine.

19 mai 1975

Avec Beï, train pour Maintenon (Montparnasse). Les Gilbert nous prennent à la gare. Leur maison à 4 Km de là (Houx). Y sont déjà les filles, dont Ariane. Beau temps. Déjeuner, puis à Chartres une exposition de meubles destinés à la vente publique. Dîner. Retour par le train de 9 h 21 avec les 3 filles et le fiancé de Béa.
En arrivant, permis aux voisins de sauter par dessus le mur pour ouvrir chez eux.

20 mai 1975

PM : rencontré Hanoteau hilare au 4e : « C’est amusant, un journal qui coule ! » Penent : « G.B. est parti pour Florence en 2 CV. C’est du Labiche ! ».
Téléphoné à Dante à Montbéliard. Obtenu Stéphane. RV jeudi là-bas.

22 mai 1975

Montbéliard. Resté jusqu’à 11 h : préparation de la salle et tournage d’un groupe folklorique polonais (danses). De là à l’appart puis à l’hôtel Moderne. Vu aussi Hurstel, le commanditaire du film (au nom du Centre d’action culturelle).
Joachim – Cecil – Bonaventure.

23 mai 1975

Peu dormi.
Allé à la Chiffogne. Déjeuné là-haut (pasta chouta préparée par Dante). Ensuite, à l’Ozone (c’est le nom de l’atelier, ancien service des eaux). Collage, balayage, etc…
Dîner restau : Dante, Véro, Stéphane, Jacky Sappart et un jeune lyonnais (de l’Encre rouge), Michel Séonnet. Très bon, un peu froid, le temps.

24 mai 1975

Le matin, à l’Ozone. Trois ou quatre Italiens (scène des photos de la vie quotidienne et de Gramsci). La télé française de Besançon filme pour le journal régional. Puis, derrière la Chiffogne, en plein vent, parmi les jardins potagers, un orchestre marocain accueillant l’émigrant gravissant la pente vers le ciel (le Maroc).

25 mai 1975

A 11 h à la Chiffogne. Engagé pour jouer un vieil ouvrier « blanchi sous le harnois » (Dante dixit), plutôt que le chef d’atelier comme c’était prévu. À 14 h, à Audincourt, dans un hall d’usine parmi des montagnes de cosses. Scène tournée avec un Marocain en ramadan. Puis une autre.
Train pour Paris à 4 h 45. Paris 9 h 25. Programme du festival d’Automne : y voisinent pour la 1e fois Dante (directeur de l’Institut de recherche des mass média) et Boulez (concert Stravinsky, Bartok), avec le N. Y. Philharmonique, et même Kateb (action culturelle des travailleurs d’Algérie).

26 mai 1975

Cdf de Th. Lévy (grève de la faim décidée pour le 9 juin), de l’acteur J.P. Ducos (jouait dans la pièce anglaise à la Cour des Miracles), de Cornillac (partira pour La Réunion). Reçu le manuscrit de Syte (à rewriter). Répondu que je le ferais en septembre.

28 mai 1975

Lettre au garde des Sceaux. Grève à côté ou dans une tente. L’avocat doit-il être là ? À 6 h chez Thierry : la grève de la faim prochaine de Rohart (à la prison) et de ses 4 enfants (dehors).

29 mai 1975

Entendu à F.M. à 9 h 30 « Rituel » de Boulez – et de grands compliments sur lui « un tournant » une œuvre moins sèche, moins froide », etc.
PM. Vu Gaston, juste avant qu’il ne voie JP. Était assez content qu’on l’entoure. Est d’avis que son affaire s’inscrit dans la succession de JP.
19 h 30 Salpêtrière : le « Faust » de Grüber (Wilms y joue). Fini à minuit : passage de chapelle en chapelle. Images. Du Ronconi et du Wilms. Après, à la Chope d’Alsace avec André Wilms, Rajak, Schoendorff, Rosner. Pluie.

30 mai 1975

Mort de Michel Simon.

1er juin 1975

Pas bougé. Démarré difficilement mer Morte. Ariane, avec son premier salaire, nous invite à dîner à la pizza Custine.

2 juin 1975

PM. Vu Diwo (causé des gens du Livre qui causent des ennuis au P.L. – ce qui n’est pas triste – et à Télé 7 jours, ce qui l’est davantage. Parlé aussi de Gaston Bonheur qu’il doit voir).

3 juin 1975

Vu Pottecher chez lui avec Th. Lévy (Rohart). PM. À la Ferro avec Penent, Portès et P. Bois.

6 juin 1975

Très beau. 20° et le ciel quasi bleu. Bien travaillé : résolu petit problème des « entrées » de la Mutter dans le texte général « Mer Morte ».

7 juin 1975

Cdf de Th. Lévy : lit son article Rohart pour le Figaro. Approuvé. Travaillé.

8 juin 1975

Travaillé. Fini en gros tout le chapitre. À retravailler à présent (coupes et lardages).

9 juin 1975

Toujours beau. Acheté rue St-André-des-Arts un cadeau pour Beï (anniversaire) : boîte à sel.

10 juin 1975

Déjeuner au chinois Marbeuf avec Karine. Convaincu Château d’aller voir Pelletier, le fait, revient content.

11 juin 1975

À dîner Custine Jean Diwo, les Ancelot, Nicolas et Penent. Parlé surtout du Parisien.

12 juin 1975

Travaillé toute la journée (Révision de la Mer Morte). À dîner les Gilbert, les Desmaison et José Giovanni. Parlé ciné (Delon et l’affaire Markovic).

13 juin 1975

Passé vers 17 h rue d’Enghien : les ouvriers retranchés derrière la grille renforcée de chaînes – et derrière les rouleaux de papier. Drapeau tricolore et drapeau rouge. Inscriptions. Pas revenu là depuis 45 ou 46. Ariane après dîner nous tire le Yi-King. Sort l’immobilisation, la nostalgie, puis l’accablement, l’épuisement – enfin l’innocence.

14 juin 1975

À Houx. Dîner. Couchés.

15 juin 1975

Resté à lire le roman de Syte (voyage immobile) bardé de quelques souvenirs du P.L. Mais bien mauvais. Repris le train de 5 h.

16 juin 1975

Lettre de Th. Lévy avec annonce de l’affaire (message de Rohart). Téléphoné à Pelgrand pour qu’il s’en occupe. Essayé de mettre après Pelgrand, Château, Penent, Cavi en vacances) sur l’affaire Rohart. Pris finalement le train de Melun à 13 h 17. Conférence de presse chez le pasteur, l’aumônier Segalen, le mari de la fille, la fiancée d’un fils, Th. Lévy. Ramené par Th. Lévy à 18 h.
Cherché le beau-père à la gare. Allé à la gare de Lyon au lieu de Montparnasse. Réparé juste à temps l’erreur.

17 juin 1975

À la route avec Beï et son père. Les ouvriers carreleurs sont là – mais une table de bois, laissée dehors, se gondole. Colère de Beï. Guillot baisse la tête, etc.
PM. Répondu à Syte. GB retourné déçu à Floure : rien n’arrive de ce qui lui était promis.

18 juin 1975

PM. Vu Diwo, Croizart, Laffont, plus ou moins décidé à partir. Téléphoné à Gaston B. à 21 h. Trouve que j’ai raison. Pense que, si rien n’est réglé pour lui, il partira en septembre. (« Profitons de l’argent du Figaro », vendu ces jours-ci.)

19 juin 1975

Fini papier Rohart pour « Parents ». Cdf de Penent, en panne d’argent dans le Midi. Envoyé 200 F par mandat télégraphique. Lettre de Jouanneau (Badinter) : suis mis hors de cause dans le procès des prostituées de Bordeaux.

20 juin 1975

À déjeuner Rapinat qui emporte à taper Mer Morte. PM 15 h 30. Vu R. Cartier. Lui ai dit que je m’en allais (suivant la circulaire accordant les indemnités à ceux qui voudraient le faire). En parlera à JP plutôt que moi. Pris R.V. avec Courtades pour lui en dire autant. Vu à 18 h : étonné, navré, pense que JP voudra me voir. Comprend, dit-il, la situation. (Préoccupé par ailleurs de l’enlèvement de la fillette d’un de ses amis – encore tenu secret.)

21 juin 1975

Télégramme de Penent – signé Prouvost ! Répondu (signé Prouvost aussi).

23 juin 1975

Tél. à Pottecher, de la part de Th. Lévy (pour obtenir l’adresse de B. Clavel). N’a rien fait sur l’affaire : « Les seuls canards où on peut faire quelque chose sont des canards qui n’existent pas ! ». Pas convaincu d’autres part de l’innocence de R. Connaît mal le dossier. PM. Vu Papeloux – qui approuve ma décision. Me conseille d’envoyer une lettre à R. Cartier, et une autre à JP.
Tél. à Dante (Montbéliard). Donné mon adresse. Passera peut-être. TVB.

24 juin 1975

Vu Rapinat à Saint-Lazare : m’a rendu la Mer morte pour que je le dicte au magnétophone. Ne peut pas faire autrement (illisible). Fait taper par Martin les deux lettres (R. Cartier et JP). Lues en consultation par Penent, Château, Papeloux, Croizard, Cavi (revenu de l’hôpital) et G.B. N’y trouvent rien à changer.

25 juin 1975

Partis à 8 h 15. Arrivés à 20 h 15. (La Bergerie.) Neige encore sur les sommets.

26 juin 1975

Assez beau. Levé fatigué. Rencontré en bas Couttolenc en béret blanc : « Voilà mes administrés ! », dit-il. Visite Le Quenent, Chardenal, Oliveiro. 1) les morts de la Conche. 2) La faillite des Etchénique (le chalet-hôtel). 3) Les hôtels du Sauze vendus à des groupes (Renault, Port de Marseille, etc.), vivant en autarcie, amenant tout, etc.).

27 juin 1975

Cherché les valises de livres au car.

29 juin 1975

Orages l’aprèms. Enregistré au magnétophone le début de « Mer Morte ». Vu Couttolenc, parlé des morts de La Conche, des célibataires isolés, d’Arnaud malade, de son cheval, de ses brebis…

30 juin 1975

Envoyé à Rapinat la cassette et le manuscrit. Enregistré la 2e cassette. 2e pneu crevé.

1er juillet 1975

Finis tabachie ? à la fin de la journée ! Changé plaques d’immatriculation de la voiture.

3 juillet 1975

Dans l’Ubaye avec Beï et Ariane. Récolte de branches et racines lavées par l’eau.

8 juillet 1975

Lettre de JP – ému, dit-il, par ma propre lettre.

9 juillet 1975

Très beau. Panne d’eau à La Conche. Un berger a trop fermé les vannes, dit Nono. Remis en ordre vers 9 h. Aprèms, cherché de bassins (fontaine). Rien trouvé. Visite le soir de la blanchisseuse Locatelli. Elle pense que l’humanité se métissera complètement et que ce sera très bien (comme Sholto).

10 juillet 1975

Toussaint téléphone, m’apprend B. : Bernard est mort ! En remontant de Barcelonnette en grignotant une fougasse, je pensais justement à lui – lui disant de Barcelonnette : c’est une belle localité » (un mot à la Saby). Téléphoné à Hélène : pas là, puis à André : il avait vu Bernard en forme deux jours avant. Il est mort en dormant jeudi soir. Enterré à Nogent-sur-Seine. Danielle l’a trouvé le matin, n’a rien dit (l’aînée passait son bac), n’a voulu personne à l’enterrement. Cdf d’Hélène Toussaint à 20 h. Elle a vu Danielle. « Enterrement balzacien, dit Hélène, avec la mère indifférente, intéressée par la succession, prenant le carnet de chèques de Bernard (300 F en banque !) et parlant d’envoyer un expert pour les toiles. Avec Auclair, ils ont déménagé les toiles (chez Auclair). Proposé à Hélène de dire à Danielle de venir ici avec les filles.

11 juillet 1975

Cdf à Hélène T. Stéphane pense que c’est trop loin.

13 juillet 1975

Un monde fou à Barcelonnette : le Tour de France à Pra-loup. Arrivée vers 6 h de J.P. et Thierry. Victoire de Bernard Thévenet, dit Nanar. Panne de courant. Jeux de cartes.

14 juillet 1975

Levé 6 h 30. Isaia au four à 7 h allumage ; à 9 h 30 voûte blanche. Cherché André. 5 ou 6 plats cuits et une boule de pain d’Ariane. Tous à déjeuner (12) y compris Mme Rovera.

15 juillet 1975

Le pain avec les mêmes plus Olivera père et un garçon de Grenoble. 18 pains superbes, une pizza, des patates. Apéritif chez les Olivera. Commencé à travailler – et à ne plus fumer. Anniversaire de la piote : 19 ans.

16 juillet 1975

Reçu des affiches de Montbéliard.

21 juillet 1975

Lettre sombre de Poggio. Carte de La Réunion (Cornillac).

22 juillet 1975

Voiture en réparation. Descendu à pied à Barcelonnette (provisions). Travailloté (reprise et ajouts au plan).

24 juillet 1975

Au Grand-Bérard pour voir les chamois et mouflons. Partis à 5 h. Rien vu que des marmottes.

25 juillet 1975

Cdf de Dante (d’Avignon). Il y prononce une conférence demain. Me demande de venir le prendre samedi entre 11 h et 12 h place de l’Horloge.

2 août 1975

Rentrés de bonne heure rue Custine. Grande chaleur à Paris : 32° au grenier.

3 août 1975

Encore plus chaud. À la Route avec Beï dans la voiture de Jacqueline. Rentrés déjeuner dans un Paris désert, accablé.

4 août 1975

Toujours chaud. 36° au grenier, 33 dans l’appart. PM. Vu Château, Damanne, Diwo (qui me dit de voir Courtades, en l’absence de Cartier et Pelletier). Cdf de Sapart : ne trouve personne à Paris, retourne demain à Avignon (voir la pièce du Gus).

5 août 1975

Grisaille dans le ciel mais toujours haut le thermomètre. Travailloté dans l’aprèms. En relisant, convaincu que la voie prise est la bonne – la très bonne !

6 août 1975

Hiroshima !
Un peu plus frais. À PM Desmaison. Un verre avec I. Clerc, puis avec Simone au Passage.

7 août 1975

PM. Avec Château et I. Clerc à la cantine. Bon repas. Et on voit enfin les vraies têtes de PM – les troglodytes.

9 août 1975

Déjeuner cantine. Cdf à 15 h de Simone Desmaison : Michel Claret tué dans L’Innominate (raid en solo). René très affecté malgré la séparation de Michel et Jo : c’était un peu son fils. Lecture des « Mots » de Sartre.

10 août 1975

Gris. 20 ° dehors. Il a plu dans la nuit. À la route, ramassé cageot de haricots.

11 août 1975

Travaillé. Au grenier 24°. Commencé lettre Lempy 1945.

12 août 1975

PM. Vu Papeloux : JP n’a pas du tout l’intention de te laisser partir. Réunion le soir, convoqué par JP mécontent du journal et revenu du Midi. Le sort de Mauge ?

13 août 1975

Travaillé : lettre 1945. À 6 h, arrivée de JP. Papeloux me prévient. Je vais le voir. « Alors, vous voulez nous quitter ? » Je le trouve bien pâle, fatigué, amoindri, fragile, porcelainien. Me dit qu’il est un vieil homme, qu’il a fait un mois d’hôpital « où j’ai été bien soigné ». Confirmé mon désir de partir. Dit qu’il va faire un journal de week-end pour les innombrables habitants de la banlieue, qu’il aura besoin de moi, qu’il me demandera des papiers, même parti. Arrivée de Farran qui s’éclipse en attendant la fin de l’entretien. Me dit finalement de revenir le voir quand R. Cartier sera là – pour régler le problème.

14 août 1975

De nouveau très chaud – 32° au grenier. Rencontré au chinois Marbeuf (qui change de nom, devient le Mandarin) Ph. de Baleine et sa fille, « philosophe » qui est entrée à « Parents » faute de mieux.

15 août 1975

La Route. Pique-nique dans la maison bordélique. Parcouru Rabelais (à la recherche d’une allusion à Pont-à-Mousson).

16 août 1975

Gris – rafraîchi. 23° au colombier. Travaillé : un page dans la journée !

17 août 1975

Appris par le JDD la mort de René Buffet (le temps d’Armorin).

18 août 1975

Lettre de Laetizia G. me remerciant pour cadeaux et abonnement à PM.

19 août 1975

Cdf de Rapinat, revenue de sa croisière sur le Rhin : « Trop de boches ». À déjeuner, André W. Parlé théâtre, Attoun « qui monte », Bernard, etc. Danielle revenue de Normandie. Cdf de Kristo : moniteur-éducateur d’enfants handicapés à Issy-les-Moulineaux. Content.

20 août 1975

8 h 30 chez Peyo. Réunion générale pour le spectacle Gatti festival d’Automne : Dante, Stéphane, Hélène, Françoise Thyrion, Jacky, Gus, André, Kravetz, etc. Deux groupes : théâtre et école. André et Kravetz. Dante, « coordinateur » (occupé surtout jusqu’en octobre du montage du film avec Hélène et Stéphane). J’entre peut-être dans le groupe André. Parlé avec K. Aller le voir à Libé lundi ou mardi.

21 août 1975

Écrit lettre à Mme Gatti. Cdf de Rapinat : on a parlé de la pièce (3,14) dans le Monde, France-Soir, Europe 1, à propos de Fleurance.
À déjeuner le Bolzer : à peine installé, le nouveau proprio du Figaro, Hersant, va faire une charrette (80). L. B. n’en est pas mais… cherche à s’en aller avec ses indemnités. Mais où ? Angoissé : il lui pousse des furoncles, renverse le café. Verra Télé 7, Attoun, un ami d’Avignon…

23 août 1975

À 10 h chez Danielle. Tout le monde dort. Stéphane ouvre. Danielle arrive, le visage un peu bouffi. Longuement parlé de tout (des filles, de Soljenitsyne, Helmann, du loyer qui va augmenter…), de tout, mais pas de Bernard.

24 août 1975

À la Route à 11 h, Stéphane là, pour reprendre quelques affaires.

25 août 1975

PM. Vu Caviglioli. Cdf de Coral (Parents) : un papier à faire. Oui.

26 août 1975

Vu rue Poissonnière Monique Lange (pour le film Maufrais). Transmettra à Mme de Broca. Vu Coral pour le papier « Parents » et Lagache.
JP me cherche. Quand j’entre, je vois Mauge. Refermé la porte malgré le « Entrez ! Entrez ! » de JP. Vers 19 h, après Farran, je le vois : « Tout le monde dit que je suis un idiot de vous laisser partir ! ». Propose des voyages : « Le Moyen-Orient ? » Non. « Ah vous voulez vous constituer un capital ! » Rires. « Tenez, cette jeune fille (il désigne Mme Prouvost qui entre avec A. Daney), elle aussi dit que vous ne devez pas partir ! Écoutez, il faut que vous partiez et que vous restiez ! Vous ferez des papiers pour PM quand vous voudrez, quand je vous le demanderai. OK ? Vous le direz à l’administration, et je reste, après, à votre disposition pour des papiers ». « Bon, mais il me faut un papier. Rédigez-le ». Je lui renvoie la balle : à lui de l’écrire. Ça progresse, dit Papeloux.

27 août 1975

Lagache me prend à 7 h 30 pour aller à Creil voir les nomades (l’un d’eux a tué une femme en bousculant une voiture, pour s’amuser). Campement au bord de l’Oise : caravane blanche. Vu le maire (« 55 ans de bolchevisme » dit-il).

28 août 1975

Ça chauffe en Corse depuis une semaine : 2 tués à Abria, 3 à Bastia cette nuit.
PM. Déjeuner avec Kristo. Parlé de lui – de ses projets (peut-être un livre sur son père, le pavillon et lui). De là, à Libé, rue de Lorraine. Un trou dans le mur. Trouvé Kravetz au café. Me fait faire le tour des lieux. R.V. pour lundi.
Travaillé papier Nomades pour « Parents ».

29 août 1975

Cdf d’Huguette Baby. Me signale qu’on parle de Fleurance dans le « Canard ». PM. Vu Pepita. Flory à elle : « Ne parlez pas de Joffroy. Mauge ne veut plus en entendre parler ». Déjeuné avec Eudes. Fini le Soljenitsyne. La fin ne vaut pas le début. Trop de pose. Ça reste vrai, dramatique – mais, dans l’attitude, le ridicule n’est pas loin.

30 août 1975

Orageux. Remué les livres à la cave. Commencé le chapitre Lyon (rencontre Filo-Blandine).

31 août 1975

La Route : haricots, tomates, mûres. Cdf vers 4 h de Dante. Difficultés du côté du « Franco » (qui doit être pris par Laville : mais avec à peine 10 M) et du SLA (pas d’école où travailler). Me demande où j’en suis avec JP.

1er septembre 1975

PM, puis Libé (Kravetz). Vu, venu aussi pour les voir : les Wilms, plus Séonnet. Brèves – d’après les dépêches A.P.du jour. En allé vers 6 h. Cdf à 7 h de JJ : part en Tchécoslovaquie à une expo. Me téléphone demain.

2 septembre 1975

PM. Avec Dante, JJ et I. Clerc déjeuner au chinois Marbeuf, rejoints par D. Denzac de l’Atac. Problème : obtenir par JJ que « Franco », monté au Palace, puisse aller à Lyon – seul moyen d’obtenir un budget suffisant (Laville n’offre que 10 M ; il en faudrait 50). En sortant vers 5 h, rencontré JP près de l’ascenseur. Souriant : « Je vais vous voir bientôt ». Vu Croizard, Laffont, Haedens : « C’est idiot de partir ».

3 septembre 1975

Vu Penent : longuement parlé de la maison, de mon départ (approuvé), de son livre, de son désir d’avoir une année sabbatique pour écrire.

4 septembre 1975

Corrigé et augmenté le papier. PM. Lettre de Fleurance – qui voit en moi, rendu inactif à PM, un frère de misère. Propose de poser sa propre candidature au journal, ou de m’envoyer des opérations inutiles à faire… Le personnage qui dira à l’auteur : « Dites donc, vous me ressemblez ». Sabine Delattre : elle abandonne son métier d’agent littéraire. Trop de dettes à régler (12 M). Elle a trop prêté et fait confiance. Françoise, André et Séonnet venus chercher la cuisinière de la Mutter – que je leur ai donnée (à F. et A.).

5 septembre 1975

PM. Vu Croizard, Penent. Parlé de mon « cas ». Je verrai R. Cartier lundi – bien qu’il ne figure plus parmi les administrateurs.

6 septembre 1975

Avec Ariane vers 10 h, allé chercher rue Lamartine 10 kg de riz complet (boutique juive captivante). Travaillé : rencontre Filo-Blandine.

7 septembre 1975

À la Route : tomates, haricots, mûres. Revenu par Gennevilliers : vu la tante, la Simone, la Marcelle et une chienne. La tante a eu une faiblesse. Diagnostic : insuffisance cardiaque avec œdèmes. Figure blanche, toute ridée. On parle du mariage de Christiane. Voudrait y voir sa sœur Simone. Mais la tante Simone ignore la mort de la Mutter – et on voudrait continuer à la lui cacher.

8 septembre 1975

Eu au téléphone Cornillac – cherché depuis plusieurs jours. Renvoyé sur Dante (assistanat pour « Franco »). Déjeuner chinois avec Penent. Parlé Soljenitsyne, Mandelstam (que je lis, emprunté à Danielle) et Portugal. Vu ensuite Gaston Bonheur à qui je rapporte ma conversation avec J.P. Trouve que nous sommes dans le même cas, tous deux. Il attend, lui, tout le pouvoir avec JP ou Mme J.P. Se mettrait en réserve.

9 septembre 1975

Reçu invitation pour le Kateb (« la Guerre de 2000 ans » aux Bouffes du Nord). Visite de Rajak, à la recherche d’une photo de 52. Vu à 15 h René Cartier, exposé la conversation avec JP – Doit voir JP, me rappellera.

10 septembre 1975

Billet sur le frigo : M. Gatty a téléphoné. Rappelé vers 6 h. Il s’agit, me disent André et Dante, de faire une pièce sur la SLA. Explications ce soir.
20 h chez Hélène – sans Dante (qui est chez Michaud-Maillant) et sans Hélène qui est là mais non participante. 20 personnes : Gus, les Chichen, les Wilms, Séonnet, Hocquard, un groupe de Vincennes, etc. Exposé d’André, mal accueilli. Les Vincennois jouent les intransigeants : le système ! les acteurs ! Fini vers minuit après choix par chacun de son groupe. Reconduit par Chichen. Pluie torrentielle. Dans « mon » groupe, seulement Chichen.

11 septembre 1975

Cdf de Cornillac : jouera « Franco » – Essaie de se dégager d’une promesse pour participer au spectacle « festival d’Automne ».
À 8 h chez Dante. Réunion (le point de celle d’hier). Stéphane, André, Kravetz, Michel Séonnet. Plus de séances pareilles ! Distribution des tâches. Dante va travailler avec K. (école) ; je travaille seul sur le journal. D’ici à 10 jours, Dante pense au « théâtre » et Kravetz me rejoint, etc.

12 septembre 1975

Cdf à PM : Dante m’attend 110, rue des Rosiers à Saint-Ouen. On nous montre un garage dans lequel on pourrait jouer (de conserve avec Ph. Adrien, lassé de la Salpêtrière avec son « Sade »). C’est beau, mais le froid… Garage des voitures du P.L. et de l’Équipe dans le Tour de France.

13 septembre 1975

Pluie. Travaillé un peu (classé de notes) sur la pièce du festival d’Automne SLA.

14 septembre 1975

Notes pour la pièce.

15 septembre 1975

Yom kippour. PM toute la journée. À 4 h, à Chaillot : conférence de presse de l’ATAC : JJ, Liégeois, Marrest, Vial, Attoun, Mélite, etc.

16 septembre 1975

Fait taper lettre à JP (sur modèle Penent).
Avec Croizard, dîner rue du Fg-St-Denis, puis aux Bouffes du Nord : la Guerre de 2000 ans (Kateb), en arabe avec un conducteur d’une page. Intéressant. Très proche de « Mohamed prend ta valise ». L’Internationale, drapeaux algériens, vietnamiens. Lettre remise à Papeloux, qui transmettra.

17 septembre 1975

Pluie toute la journée. Orages avec tonnerre. Travaillé docu Hearst.
PM après déjeuner. Damanne, Penent, Croizard (enchanté de sa soirée d’hier). JP à 6 h 30 : très las. « Alors, vous partez ? Ne soyez pas trop exigeant pour les indemnités puisque vous restez quand même… Revenez me voir ».
À 7 h chez Valle, avocat de Smadja (Combat), pour l’utilisation des locaux (Hearst). Attendu une heure : un couple âgé divorçait en vociférant dans son cabinet. Valle, très coopératif. Pense que nous obtiendrons l’usage de « Combat ».

18 septembre 1975

PM. Tél. Cartier à qui JP a parlé comme à moi : « Pas toutes les indemnités ! » L’aprèms, vu Calvi, Pelgrand, Ancelot, le Bois, Penent, Redenac. Les bruits : on attendra une grève de l’imprimerie pour licencier. Télé 7 voudrait avoir des comptes séparés, etc.

19 septembre 1975

Cdf à André : me dit que P. Hearst a été arrêtée. Allé voir Danielle. Pas là mais rencontré Maïté Morand dans l’escalier. Au café d’en bas pendant ½ heure. Puis rue Jouvenet pour y voir l’immeuble (noir et désolé) de Combat. La pancarte est encore sur le toit.

20 septembre 1975

Chez le vétérinaire puis à la Route. Cueilli tomates, poires (5 kg) mûres. Petits travaux. Rentrés 5 h 30. Cdf à Dante : RV lundi à déjeuner.

22 septembre 1975

À déjeuner, Gatti et Wilms. Changement : tout aura lieu à Ris-Orangis dans un CES où les enseignants et le directeur sont acquis au projet. Plus qu’une pièce. Un numéro de journal, des journalistes (Kravetz et moi), des lecteurs (Vincennes). Kravetz arrive après déjeuner.
Château fait un papier sur Patricia Hearst.

23 septembre 1975

Un membre de la SLA tire sur Ford, président des E.U. Raté.
Vu Cartier. A vu JP. Changement à vue : ne se souvient pas de notre accord. « Puisqu’il veut s’en aller, il s’en va ». (Sous-entendu : peu ou pas d’indemnités !) Mais Cartier pense que ça s’arrangera. Il faudra que je voie Delort vendredi probablement. G. Bonheur, rencontré, voudrait aussi s’en aller, mais…

25 septembre 1975

Accompagné Beï à Montparnasse (Lorient). PM. Gragnon, un photographe demande ses indemnités ou un placard loin de Mauge. Une déléguée de la rédaction, trop agressive, reçoit un avertissement (sous un prétexte quelconque).

26 septembre 1975

Lettre de la salariée agricole Ariane. Dur ! Fatigant ! Tél. Dante (R.V. Smadja mardi). En quittant PM vers 6 h, vu rue Pierre-Charron, près des Champs-Élysées, un cortège de la J.C. : « Franco assassin, Giscard complice ». Sur la plate-forme d’un camion, un Franco en tablier de boucher puisant et répandant le sang tiré de gros bidons.

27 septembre 1975

À la Route : un peu de pluie. Bouffée des tropiques en arrivant : 39° ! Chaudière déréglée. Ça continue. Pensé toute la journée aux 5 Basques exécutés ce matin par le vieillard de Madrid. Cdf de Rognoni. Une émission de « suspense » – dont j’ai parlé à Le Bolzer et Penent.

28 septembre 1975

Pas bougé. Blandine et Filo à Lyon.

29 septembre 1975

PM. Delort pas là. Demain peut-être. Vu Gragnon, photographe, qui a donné sa démission (ou ½ démission). Litran aussi, outré aussi de ce qui s’et passé chez Franco et pense que Juan Carlos a loupé la chance de devenir populaire (il n’a pas protesté). Avec Penent, invités par Champion, dans un hôtel de la rue de Liège, à la coopérative du spectacle nouvellement fondée.

30 septembre 1975

Attendu toute la journée de voir Delort pour un R.V. (la secrétaire timorée avait peur de le déranger, etc.). Mais vu un Cavi fantomal, zombi. Avec JJ au Palace, la pièce de Maréchal « Une anémone pour Guignol ». Parti à l’entracte.

1er octobre 1975

Vu à 9 h 30 Delort. R.V. pour lundi, même heure. Le monsieur est occupé. Ensuite, Gragnon qui a reçu de Pelletier une lettre acceptant sa démission.
Gatti vers 18 h. Travaillé, dîné, travaillé jusqu’à 1 h. Couché dans l’ex-chambre d’A.

2 octobre 1975

Travaillé matinée. À déjeuner, outre Gatti, Gus et Walter Tachini (décor.). Plus tard, André. Conseil général sur le décor. Dîner avec Dante. Télé. On trouve le titre du journal « Le Joint » (on = Dante). Cdf de Gragnon : Pelletier lui dit qu’ayant démissionné on ne lui donnera pas ses indemnités.
Dante : je n’aurais jamais quitté D. C’est elle qui m’a mis dehors au retour de Cuba – j’avais tout pour rester, travailler, être heureux. Silence.

3 octobre 1975

Dante parti pour la Maison de la radio (émission Attoun).
PM. Déjeuner à la cantine avec Dante. De là, chez Valle, où nous rejoint André : Valle désolé, pas la clef du local – le syndic ne l’a pas ou l’a confiée à quelqu’un. Retour, rencontré Penent. Il y a eu lundi dernier une grande réunion sur les charrettes à lancer (JP, Mme G.B., J. Diwo, Farran, Delort, Mauge, etc.). Seuls Mauge et Farran ont voté pour les licenciements. Delort leur a faussé compagnie à la dernière minute. On aurait gagné trois mois, selon Penent. RV à 15 h avec Villèle (sur sa demande, plus ou moins). Candidat au comité d’entreprise, veut déboulonner Grunebaum. Me demande mon appui.

4 octobre 1975

Au courrier, Trafalgar ! Lettre de Pelletier me disant que je suis « démissionnaire ». Consulté Penent – et Dante avec qui à 2 h 30 j’embarque pour la Route. Menus travaux de nettoyage et déplacement de meubles. Puis, travail sur l’espace insurrectionnel. Est-on fondé à l’installer, n’est-ce pas gratuit, un effet pour être optimiste à tout prix ? Aussi la pulvérisation en groupes de dispersion (MLF, etc.).

5 octobre 1975

Travaillé après les courses (ferme, Villeneuve-le-Comte). Réécrit la continuité « acteurs » (SLA, …). À 14 h, arrivée de Kravetz. Je m’en vais à 5 h.

6 octobre 1975

9 h 30, vu Delort. Montré la lettre de Pelletier. Exposé ma position. Parti. Téléphoné à Th. Lévy. R.V. dans la soirée, à 18 h chez lui, avec Penent. Lettre à Pelletier. Vu Croizard, Château, etc. indignés par « l’escroquerie ».
Tandis que je regardais la fin du film (« Mourir à Madrid »), on ouvre la porte : la piote, retour de Rivesaltes, vendanges faites. Gaie, brunie. Partie deux jours avant la fin. Cdf de Davidson. Son fils va venir à Paris.

7 octobre 1975

À la Route à 9 h 30, Kravetz. On repart à 2 h après une petite séance de travail.
Travaillé dans la chambre : fait le début (présentation des personnages). Kravetz de retour à 8 h. Télé, séance jusqu’à 2 h du matin.
Penent a envoyé la lettre recommandée.

8 octobre 1975

Terminé le début. L’aprèms, débat sur les journalistes, qu’est-ce que c’est pour eux ? Quelle et la chose qui a le plus compté ? Allé à Tournan tous les trois faire des achats. De 6 h à 9 h re-journalistes. Dîner. Télé.

9 octobre 1975

Départ 11 h 30. Déjeuner tous les trois à la maison.
PM. Vu Penent, puis Diwo qui va poser la question : pourquoi, alors qu’on cherche à licencier des gens, ne donne-t-on pas ses indemnités à J. ? Vu aussi à Télé 7 Serval qui a vu G. Arnaud : « Il t’aime beaucoup ». Cherché Beï à Montparnasse.

10 octobre 1975

À déjeuner, Renée Henry et sa fille Françoise qui s’installe à Paris (école du Louvre). L’aprèms, déluge d’orage. Vu I. Clerc. Petite fête au Mémorial pour la fête de Croizard (retardée).

11 octobre 1975

Lettre R avec A.R. à Pelletier qui maintient la position du journal. 2 h 30 : chez la tante Raymonde avec Beï et Ariane. Puis, de là, à la mairie d’Asnières, mariage de Christiane.

13 octobre 1975

Dante part demain en Italie (Rosa Luxembourg et conférence lecture).
Vu Th. Lévy. Dicté réponse à Pelletier.

14 octobre 1975

Dentiste. Envoyé lettre à Pelletier. Vu Diwo qui a parlé à Courtades : « Agir ainsi avec J., c’est une connerie. Il ne se laissera pas faire, et vous aurez en plus des difficultés par la suite si vous voulez licencier du monde ». Courtades : « C’est vrai. J’aime bien J., C’est Mauge qui transpose sur le plan rédactionnel ses idées politiques, etc. »
Cdf de Grunebaum : il a vu lui aussi Courtades qui lui a dit que, si ça se passait mal avec Delort, je devrais foncer chez lui, puis chez JP.

15 octobre 1975

9 h 30 : RV avec Delort. Maintient sa position, s’appuie sur JP qui aurait dit qu’il ne m’a rien promis. M’offre une transaction sur les indem (« arrondissement »).
Cdf d’I. Clerc : Où en suis-je ? Puis Croizat. Cdf à Thierry Lévy : Incroyable, dit-il. Le verrai après JP. À 2 h avec Penent, la lettre à JP. Retourné à la maison pour reprendre mon carnet de septembre. Croizart, Laffont, Th. Lévy tout à fait d’accord. Envoyé double à Courtades. Attendu jusqu’à 7 h 15. Rentré. Pluie.

16 octobre 1975

Vu au Figaro Le Boldec et Boisserie (du SNJ). Parlé des affaires en cours. M.F. Picherie me dit qu’au cours d’une réunion hier après-midi – où furent posés les cas Joffroy et Gragnon. Pelletier n’a pas du tout dit que j’avais « démissionné ».

17 octobre 1975

PM toute la journée. Vu Penent, Cavi, Pelgrand, Croizart. Essayé de voir Courtades. Trop occupé (conférences).

18 octobre 1975

Cdf de Dante : il arrive. Parti à 10 h, arrivé à midi (tourné en rond sur l’autoroute). Déjeuner avec le groupe (Véro, André, Hocquard, Boris, le déco Tacchini). Discussion sur les costumes, plus Séonnet, Kravetz, Nini, la masqueuse belge et Yvonne, Gus. Ensuite, répétition (moi compris) de ce que personne ne connaît encore. Discussion autour de la table. Lecture par Dante du texte que j’avais écrit (présentation des « articles », etc.). Rentré 21 h. Désormais à partir de lundi, répétition à 20 h.

19 octobre 1975

Travailloté. Écrit textes journaux, listes de l’exposition. Dîner avec B. chez les Le Bolzer. Amené Pop – mais ils attendaient le pope (Obo). Légère confusion.

20 octobre 1975

PM l’aprèms. Pas de RV avec Cartier, Courtades. Annulé la demande que j’avais faite auprès de JP : trop tard, il fallait que j’aille à Ris. Vu Penent : me dit que Château enfin veut faire un Don Quichotte.
Ris : débat de nouveau sur le fond, répétition. Retour à 2 h.

21 octobre 1975

PM. Travaillé avec Penent vers 4 h (son truc pour Rognoni). À 4 h 30, vu Papeloux : « Vas-y maintenant. Le patron est seul ». J’y vais : il est avec Delort, debout, parlant de la néogravure : Delort ne dira pas un mot. « Je partage entièrement votre avis. Je veux que vous partiez content, et je tiens toujours à ce que vous travailliez avec moi. Je veux toujours que vous partiez et que vous restiez. Je m’occupe personnellement de vous ; vous n’aurez pas tout, mais ce ne sera pas grand-chose qu’on vous enlèvera… puisque vous êtes démissionnaire… ». « C’est lui qui le dit », dis-je en montrant Delort qui ne bronche pas. « Oh, je sais bien que ce n’est pas entièrement de votre faute si vous ne travaillez pas ici, vous n’en êtes pas responsable. Je vais m’occuper de vous personnellement ».
À 8 h, Ris. Longue explication sur la séance d’hier. Répétition de la prise de pouvoir. Problème de Marc : « Je sens trop que je représente ici un journal plus qu’un journaliste ». Rentré 1 h.

24 octobre 1975

Journal matin. Papier pour « Parents » (refuse d’y aller, mais ferai le papier sur enquête).
En voiture à 4 h à Ris. Vu Kravetz. Dîner avec Hélène et Cie. Entraînement rythmique. K. et moi faisons les titres qu’Arezki essaie ensuite de faire chanter. Rentré dans le brouillard derrière la voiture de Chichen.

25 octobre 1975

Pas bougé. Bricolage. À 19 h, Chichen vient me prendre, à Ris à 20 h 30.

26 octobre 1975

La Route. Après déjeuner, arrivée en camionnette de Stéphane, André et d’un de leurs amis, plus les deux fils d’André pour emporter les affaires de Stéphane dans son appartement rue de Seine. Retour et synagogue (anniversaire du Vater).

27 octobre 1975

PM. Vu Malec (calcul des indemnités) avant de demander RV à Cartier.
20 h : Ris avec Arezki et Brigitte Fontaine. Dante me dit d’écrire la « prise de conscience » : le Chant du loup. Les titres. Rentré 1 h.

28 octobre 1975

RV avec Cartier vendredi. Vu Laffont qui s’en va – écœuré, « atteint, dit-il, dans sa dignité ». « À 62 ans, ce sera plus difficile que pour vous de retrouver quelque chose ».
Cdf de Xavier Le Boldec : pour la pièce qu’il joue (Strindberg). Tél. Michaud (pour la comptine de l’Enclos : utilisation possible dans la pièce). Chichen vient me prendre, dîné. À Ris : mise en place par André.

29 octobre 1975

Cdf de Vial : André lui a dit que la distribution est terminée. Tél. à Dante : c’est un oubli de sa part, il est navré : va téléphoner à Vial pour mettre les choses au point.
Cdf de Dante : « Le loulou (André) va te parler dans la pièce. Prépare le dialogue ».
Av. Leclerc. Vu Dante écrivant la 1e partie de la pièce. J’aurai à faire un dialogue avec le loulou (André) sur Manson – plus la prise de conscience (avec le peu que nous avons). Rentré 18 h. Je ne vais pas à Ris ce soir, ni demain.

30 octobre 1975

Billet de Penent : son frère et sa famille accidentés sur l’autoroute de Vienne. Me demandera peut-être d’intervenir par JJ pour le transfert des blessés à Paris. Vu Penent l’aprèms : son frère seul blessé à la rate.
Cdf de Jacky Moreau. De retour : a travaillé à un film musical – déposé au Centre du cinéma. Attend.

31 octobre 1975

PM. Déjeuné avec I. Clerc. Vu Litran, Penent, Ancelot. 15 h vu Cartier. Exposé l’état de l’affaire. Proposé la suppression du préavis – et une lettre de licenciement. Ça a l’air de lui convenir. Va voir JP cet après-midi « s’il est de bonne humeur ».
Aujourd’hui, les feuilles mortes sur la rue – le vent ! La pluie vers 19 h. Terminé le dialogue Loulou-Joffroy. À 21 h avec Chichen à Ris. Répétition des titres. Discussion orageuse sur les relations avec les profs. Quitté Ris vers 1 h.

1e novembre 1975

À la Route. Temps humide, ciel nuageux. Nettoyage du sol.

3 novembre 1975

À déjeuner, Kravetz : quelques progrès sur la prise de conscience.
Avec Chichen et Marie-Jo à Ris. Pas fait grand chose. Répétition sous la direction d’André. Dante, toujours pas là.

4 novembre 1975

Vu le cardiologue. Rien de nouveau, mais le tabac.

5 novembre 1975

À la Route à 9 h : visite de la charpente par un spécialiste du traitement du bois (vrillettes dans les poutres). Retour à 14 h. Dormi un peu. Avec les Chichen à Ris. Dante là. Répétition jusqu’à la prise de pouvoir SLA.

6 novembre 1975

Rencontré R. Cartier dans l’ascenseur : RV tout à l’heure, me dit-il. Je le vois. Problème réglé : indemnités versées en deux fois (difficultés de trésorerie). Ensuite, vu Laffont (qui s’en va aussi). Papier : chiffres et la signature de J. Prouvost.
Avec Chichen à Ris. Mal à la tête.

7 novembre 1975

PM matin et aprèms. Vu Penent, Pelgrand (candidat CGT au comité d’entreprise).
Avec les Chichen sous la pluie à Ris. Retour des Arezki, disparus depuis quelques jours.

8 novembre 1975

Vent glacé. À la Route avec Beï. Rentrés 15 h.

9 novembre 1975

À dîner, les 3 Baby et Ariane. Longue et douloureuse discussion nocturne avec B.

10 novembre 1975

PM. Pris la voiture pour Ris (à 16 h). Vu Dante. Quelque chose sur Alcatraz et Tristan da Cunha. Répétition de Manson à 3 dans la pièce des couturières. Dîner restau. Filage jusqu’à la page 24-25.

11 novembre 1975

Avec les Desmaison, déjeuner impromptu chez Honoré, rue du Roule. Apéritifs, digestifs, etc. Ciné : « Gaspard Hauser » d’Herzog. Assez bon. Avec Chichen à Ris.
À l’ONU, le sionisme est devenu un racisme et condamné comme tel !

12 novembre 1975

Beau et froid. PM. Vu I. Clerc. Révisé ses papiers. Déj. Cantine. Atmosphère fébrile. Téléphonages incessants : Pelgrand et sa liste commune CF.T.CGT. Inquiétude des imbéciles et des chefs. Avec Beï à 7 h 30 chez les Le Bolzer avec les Lévêque, JJ Lerrant. Rentrés tôt, Beï malade.

13 novembre 1975

PM. Vu F. Guilbert, ami d’I. Clerc (sur son roman-feuilleton manuscrit) : sympa et paumé. Ris avec Chichen. La partie de tennis – les chansons. Dante envisage de me faire chanter… Kravetz aussi ! Rentrés avec les Chichen et Brigitte Arezki après une halte à 1 h 30 à l’Académie de la bière, bd Arago.

14 novembre 1975

Réveillés vers 6 h par le Thibault, un ami des Évanno à Lorient. Mon beau-père hospitalisé cette nuit. Beï prend le train de 9 h 45. PM. Vu Penent, Pelgrand. Atmosphère d’élection.
En train à Ris. Vu Dante (explication sur les îles). Séonnet me ramène à 9 h à Paris.

15 novembre 1975

À la Route avec A. et une de ses amies, Françoise. Attendu en vain les polisseurs de carreaux. Fait un feu de bois. A. cueille des salsifis, salades, persil. Retour à 2 h après un passage chez les Chichen. Sieste.
Sous la pluie avec Chichen et les Arezki à Ris. Revenu vers 11 h avec Jojo, Véro et son frère et puis Stéphane, cueilli rue de Seine. Ils sont allés chercher des chiffons rue St-Denis – pour le chat de 18 mètres. Fuite au plafond du grenier.

16 novembre 1975

Déjeuner avec Ariane. Avec Beï et les Gilbert à la Choule. Anniversaire de la mort de la Mutter. Veilleuse.

17 novembre 1975

À 8 h 30 labo : hyperglycémie contrôlée jusqu’à 12 h 30. À la Choule avec Gilbert à 6 h 30. Ariane à 7 h : « J’ai laissé tomber les études. Je travaille à partir d’aujourd’hui ». Elle a trouvé dans les petites annonces de F.S. : archiviste chez Rhône-Poulenc. À Ris à 9 h avec Chichen et les Arezki-Fontaine. Dante : le désespoir me prend (le temps). Résultat… une voiture m’a envoyé planer.
Filage de A à Z (1 à 37).

18 novembre 1975

PM. Ris. 2e répétition dans la cantine. Pas en forme : ai lu mon texte. Kravetz a emmené un journaliste de Libé. 1es difficultés avec le PC de Ris (inévitables évidemment).

19 novembre 1975

Et maintenant, on met Franco en hibernation !
Avec Gilbert, chez le notaire de Clichy pour l’achat de la maison d’Hayange (procurations à faire). PM. Vu I. Clerc – ses papiers refusés, se sent piégée. Déprimée. George V café.
Ris. Deux journalistes du Monde, 1 de Libé. Mouvements de la SLA.

20 novembre 1975

Cdf à 8 h 30 de Beï : nouvelles inquiétudes pour son père. Délire. Divagations. On appelle un neurologue.
Franco mort – hiberné pour de bon. PM. Des réunions toujours.
Ris par le train de 20 h 01 avec Zée et Carole. Italienne de la 1e partie sans Dante, retenu à table par les gens de Vincennes (1 UV à Ris), puis 2e répétition à la cantine. Fini à 1 h 15 ! Vu Anfou (1968) assistant au travail.

21 novembre 1975

PM. Penent et Pelgrand rédigeant un tract CGT. Vu Ariane. Conversation sur les gourous, les voyages, etc. Ne sait toujours pas exactement ce qu’elle veut faire (gagner de quoi vivre à la campagne, est-ce tout ?).
Ris avec les Chichen. Téléphoné dans la journée à Liégeois (l’Unité) de venir. Un papier dans le journal du PS nous aiderait, dit Gatti.

22 novembre 1975

À la Route pour le carreleur qui n’arrive qu’à 14 h. Déjeuner à Villeneuve-le-Comte. De la Route à Neauphle-le-Château par le carrefour Pompadour, chez J.W. Goreti où se trouvaient Rognoni et Th. Lévy (Rohart : la bande, les bruits de fond : moyen de contrôler si la bande a été ou non truquée). Puis, autoroute du Sud dans la cohue pour arriver à Ris à 8 h. Quitté 1 h 30.

24 novembre 1975

Ris avec Chichin (sans Marie-Jo). Dante absent : au retour mal de dents, aspirine et taches rouges sur le visage. André a pris la répétition en main. Travaillé avec Marc aux articles Libé. Rentré 1 h.

25 novembre 1975

PM. Voté. Rien de nouveau pour moi : pas de lettre de licenciement encore, touché le mois habituel. Quid ? G. Bonheur a reçu le même genre de lettre que moi (« démissionnaire »). GB rentrera dans le rang, en attendant la mort de JP. Lettre de Pelletier me convoquant pour demain 11 h. Annulé dentiste.
Gatti à Ris. Me fait travailler (difficilement) la scène Manson.

26 novembre 1975

Vu à 11 h Pelletier : d’ac pour les indemnités. Mais pour que j’aie les Assedic, il faut informer le CE et l’Inspection du travail, ensuite, lettre de licenciement. Et règlement. En attendant, je suis payé comme d’habitude. PM. Ensuite où les amis pavoisent : 2 élus dans la liste commune CDT-CF.T.!
Ris avec Chichin. Tout depuis le début. Dante assez content. Un article sur nous dans le Monde d’une Claire Devarrieux.

27 novembre 1975

Pluie et vent. Avec Chichin à Ris – après passage chez Hélène où Brigitte n’était pas. Arezki toujours malade. Travaillé au 3e papier de Libé avec Kravetz.

28 novembre 1975

PM puis déjeuner chez Georges qui a agrandi sa cuisine (sans améliorer son humeur).
Chichin, Ris. Corrections. Lecture par D. du début de la seconde partie. Filage général. Rentré 2 h 15. Fatigué.

30 novembre 1975

Dormi jusqu’à 10 h. Dîné avec Ariane à la pizza Custine. Rien fait. Couché tôt. Réveillé 11 h – écrit un poème. Recouché en écoutant des chants de l’Islam.

1er décembre 1975

Reposé encore le matin. PM. Vu Penent, Cavi. Lu la mort de Desjardins (PL) dans le Monde. Chichen, Ris : 3e partie – Filage général. Retour 2 h 30.

2 décembre 1975

Téléphone de Beï : bonne pâque. Chichin Ris. Rentré avec Gus vers minuit, Chichen restant à la répétition.

3 décembre 1975

PM. Vu Diwo (« Tu as bien fait »). Atmosphère de déliquescence. Absentéisme (Mauge). Bruits (Hersant ne paie pas Prouvost pour le Figaro. PM serait en état de cessation de paiement ou va l’être, etc.). Rencontré Gragnon en train de déménager ses appareils.
À Ris avec l’autobianchi. Restau. Arrivée de Brigitte. Problème réglé. Quitté 1 h.

4 décembre 1975

Avec Chichin préfecture de police pour sa moto.
PM. Rencontré de bon matin (11 h) Mme J. Prouvost sortant de son bureau. G.B. accepte de ne venir que 10 jours par mois, moyennant une légère amputation de ses salaires. Vu Ariane qui veut aller à la Route avec ses copains.
Chez Hélène d’où, avec Chichin, Brigitte et Hélène à Ris. Menaces de l’inspecteur sur le spectacle, via le directeur (Charles) : la sécurité, prétexte.

5 décembre 1975

Neige fondue. Vu Ariane. Parlé de ses projets. Bien décidée à continuer à travailler, à ne pas retourner à l’école plus tard peut-être… Avec Chichin, puis Hélène à Ris. Rien fait. À 10 h, invitation bouffe par les professeurs du S.S. Abondance et gaîté.

6 décembre 1975

Au commissariat pour la moto de Chichen. Téléphone vers 4 h à Ariane qui est prise de fou rire (?). Avec Chichin et Hélène, à Ris. Répétition sous la direction d’Hélène. Écrit poème (sur Pantin).

8 décembre 1975

Renvoyé manuscrit à Syte (colis ficelle).
Avec Chichin et les Fontaine-Arezki à Ris. Distribution et lecture de la fin. Discussion et contestation des textes. Rentré à 1 h 30.

9 décembre 1975

PM déjeuner. Vu I. Clerc. Avec J.J. à Ris par l’autobianchi. J.L. Moulant suivait avec Dominique Donzac et deux amis.

10 décembre 1975

Ris avec Chichin. Modification de la fin. Deux commissions de sécurité vont inspecter le CES – pour empêcher le spectacle. Répétition molle. Problèmes entre Brigitte Fontaine et les autres. Dante très grippé.

11 décembre 1975

Rentré 1 h 30. PM. Au comité d’entreprise hier, ils ont parlé de mon cas. Entériné.
Avec les Chichin et les Arezki-Fontaine, 2 h sur l’autoroute bloqués par un accident. À Ris à 11 h. Fini à 2 h. Les Arezki-Fontaine se retirent du coup, définitivement.

12 décembre 1975

Dormi artificiellement jusqu’à midi. PM. Vu Penent, Francis Guilbert (ami d’I. Clerc). Envoyé au notaire de Pays mes actes de naissance et mariage (pour l’achat de deux boxes). PM. Penent : le recteur de Versailles alerté par lui sur Ris.
À Ris avec Hélène et les Chichin. Dante me dit qu’il n’y aura plus d’empêchement du côté des autorités…
Ariane vers 18 h a dit à Beï qu’elle abandonnait ses études. B. m’a regardé. La détresse. « Tout arrive en même temps ». (Opération de son père, discussions avec moi et ça.) Pauvre…

13 décembre 1975

Avec Beï à la Route. Carreaux brillants. Elle est contente. Déjeuner à Villeneuve-le-Comte. Ris avec Chichin.

14 décembre 1975

Levé 10 h. Merveilleux jour bleu et froid. Avec B. et Marie-Jo à Ris à 16 h. Elle repart par le train de 19 h 26. Rejet de la fin (tennis avec les balles journalistes). Fini à minuit. Aubaine.

15 décembre 1975

PM à midi. Pris le train à 5 h 30 pour Orangis. Erreur de convoi. Arrivé à 6 h 20. Répété avec Marc et Dante la partie de tennis de la fin. Dîné au « Grill tout ». Répétition en costumes jusqu’à 2 h.

16 décembre 1975

Dormi jusqu’à 11 h.
Vu Touraine à Créteil à 4 h. Rentré. Dîné avec Chichin à la maison. Puis, Marie-Jo, Hélène et Ris. Travail sur la dernière partie, puis discussion. Dante veut reporter à lundi la 1e. Nous ne sommes pas prêts, dit-il. Rentré à 2 h.

17 décembre 1975

PM. À 3 h vers Ris : neige, embouteillages. Arrivé à 4 h 15. Rien à foutre. Puis, jusqu’à 7 h avec Marc et Dante. Dîner au Grill tout. Répétition reprise à 8 h. On jouera dimanche mais seulement pour les profs et les élèves (porte close pour les invités faute de places…). Filage à 11 h (1 h 45 en tout).

18 décembre 1975

Acheté pantalon et pull noirs (pour la pièce). Après déjeuner, PM, vu Pelgrand (de plus en plus « délégué »). Essayé de contacter mes invités pour leur déconseiller de venir dimanche. Puis chez Pays. Pas là. Gare de Lyon. Train de 19 h 15. Italienne, puis filage (durée 1 h 40). Ensuite, longue discussion sur la fête de samedi avec Hocquard.

19 décembre 1975

Levé 10 h 30. Aprèms PM. À 18 h Ris : italienne avec Marc. Dîner – Filage – plutôt mauvais.

20 décembre 1975

On caille ! Arrivé vers 2 h. La fête. Corso, camions avec gosses, drapeaux guérilléros (camions chats) confettis à travers des H.M.fermés, silencieux. Les gens ne sortent pas. Deux agents en mobylette devant. Vu quelques pièces d’élèves au cours de ce périple. Vial, Monod, Kunze (traducteur de Dante). Le soir à 10 h, italienne jusqu’à minuit. « Reposez-vous bien », dit Dante.

21 décembre 1975

Arrivé l’aprèms avec A. et B. Quelques spectacles d’élèves dans la salle des fêtes (Nous serons bientôt des parents, L’orientation). Au CES, sandwiches et trac intense, chaud et froid. Dans la salle, Danielle, les deux filles, le fils Toussaint, Liégeois, Maïté Morand, Kunze. Après une annonce de Gatti, on y va. Quelques petites fautes au début, et puis, tout va. La ballade passe à merveille. Pas d’entracte. Applaudissements. Bon. On fait le tour de la salle en courant (2 fois).

22 décembre 1975

Déjeuner au journal. Invité quelques amis. En train à Ris vers 6 h. Petites répétitions. Début d’italienne. Un peu moins de monde, les cousins Grumbach sont là. Les « pros » de la Tribu redoutaient cette 2e – c’est toujours le plus difficile. Ils ont été servis. Des erreurs, des balbutiements. Des groupes hostiles. Mais, à la fin quand même des applaudissements – et un journaliste Bernard Chapuis du Quotidien de Paris et du Canard, déborde d’enthousiasme : « Je vais envoyer tout le monde ici ». Un verre offert ensuite par les élèves de 3e bestiale (ceux qui ont travaillé avec André pour « L’Orientation »). Couché 1 h.

23 décembre 1975

Téléphoné Th. Lévy : pour lui, l’affaire Rohart est dans le sac. Il va demander l’élargissement dès qu’il aura en main le rapport.
Temps extraordinairement beau, bleu, 12 °. PM fric et Penent. BHV achat de fers à chaussures.
À Ris par le train à 4 h. Pleine répétition depuis 2 h (sauf parquet et quelques lecteurs). Mise en scène des « Patricia » améliorée : Hélène accroche des articles au mur. On joue. Dans la salle, Isabelle Clerc et Jacques et leur ami, les 4 Baby. Trou de quelques secondes pendant la ballade (Entre 2 000 librairies…). Dante me souffle faux. Je marche et je trouve la bonne réplique. Autre fête : le rond SLA qui s’accroche à mes fesses quand je me lève pour le débat sur les journaux. Dante me rattrape, l’enlève, mais il en a un autre sur ses propres fesses. Très bonne 3e quand même. Tout le monde heureux. Après, invitation par Charles au CES. Punch et salades de riz.

24 décembre 1975

Reçu à 10 h la lettre recommandée de PM. Licenciement économique. À dîner, les Le Bolzer, plus Julie, plus une bourriche d’huîtres, les Baby. Couché à 1 h.

25 décembre 1975

Reposé toute la journée en compagnie des beaux-parents et de B. À 5 h, 110 Leclerc : avec Kravetz, Dante, Hélène. L’entrée (nouvelle) des journalistes, réplique ajoutée à la fin. Emmené un bouquin des pièces politiques édité en DDR : Gatti, Planchon, Kroener, Grunberg, Théâtre du Soleil et Joffroy (3,1416).

26 décembre 1975

PM à 9 h. Cdf pour inviter à la pièce (JJ, Pacaud, Martin Chauffier). Déjeuner Custine.
Cherché Dante au 110 à 12 h 30, puis CES : préparer le nouveau débat (avec articles à poser) et la réplique de la fin. Malade. Vert ou livide. Joué dans cet état. (Gilbert, Jacqueline, Reverdy, Chateauneu). Rentré avec eux. Ce sont les huîtres du Bolduc. Théo est entré dans le maquis et ce qui en est sorti, c’est Dante.

27 décembre 1975

Pas bougé du lit.
À 6 h, avec l’autobianchi à Ris. Répétition du début avec le placement des articles. Suppression de l’évocation de l’Orient des califes « trop littéraire » selon Dante (et selon moi aussi). Salle toujours assez garnie.
Il y a des articles dans le Canard, la Croix, l’Huma-Dimanche et le Nouvel Obs. Rentré vers minuit. Gatti : « On va refaire ensemble un autre truc immédiatement ». Moi : « tu ne vas pas me laisser finir mon livre ». Gatti : « Si, on fera ça à l’été ».

28 décembre 1975

À Ris à 1 h 30. Beï, Ariane, la belle-mère, le beauf, Pacaud et les siens, Auclair, J. Bolo. À 16 h, on joue – plutôt mal. Nouveaux changements dans le début : on ne place plus que la liste et le sommaire.
En rentrant, cdf de Otero, de Londres. Il a marié sa fille (ou son fils). Viendra peut-être à Paris, peut-être à la pièce. Se fait confirmer la mort de Saby.
Dîner offert par le festival d’Automne – chez Rougeaux, bd du Montparnasse. Allé avec B. Tout le monde là. Assis à la table du CTES (le principal, le sous-directeur et Cie, Gatti). Partis à 11 h 30. Bonne soirée parce que courte.

29 décembre 1975

PM : mon chèque d’indemnités ? Le billet congés payés, etc. À 3 h 42 à la gare de Lyon pour y prendre JJ et l’emmener à Ris. Dîner au Grill tout avec Dante et la tribu.
Dans la salle, les Baby (bis), Georges revêtu d’une pelisse blanche d’impresario et sa femme, le critique de l’Huma Léonardini, le metteur en scène Benedetto. Marc a une crise de foie. J’oublie des phrases du début (il y a encore eu des changements – et, de plus, Stéphane tourne en vidéo à la lumière d’un projo). D’autres se coupent des répliques. « La plus mauvaise de toutes », dit Dante. « Tu sais que tu m’as épaté », dit JJ. Georges nous emmène à la Belle Épine, au centre commercial souper à la Pizza Pina. Consternant. Reconduit J.F. Mela à Épinay. Au lit à 2 h 30.

30 décembre 1975

Mal dormi. La piote a retrouvé du travail par intérim (écrire des enveloppes place Vendôme). La bonne de Gilbert a disparu depuis hier aprèms. Je suggère qu’elle est à la cave. Elle y est, comateuse. Le vin ? ou une syncope ?
À Ris à 3 h. Marc toujours malade. Changé le début. Sandwiches.
La grande foule. Salle bourrée. Du monde refoulé, peut-être des amis (dont sûrement Damanne). Vu Mélite, Kunze, Ancelot, Radenac, le cousin d’Angers. Belle représentation. Tout a marché. Marc retrouvé. Longues palabres après la fin.

31 décembre 1975

Mal dormi. PM à 10 h. Cdf de Toussaint et Damanne qui y étaient. Pris contact avec l’A.P. (chômage). Tous les papiers et chèques signés aujourd’hui. Appris le suicide du fils de Lacaze (20 ans, s’est jeté de la fenêtre). Touché 2 chèques du total 20 M. Ensuite, vu Damanne, Ancelot, Radenac et Serval au Lincoln Tilleul jusqu’à 7 h. Dans l’Huma, article de Léonardini. À 11 h 55, cdf de Dourdan – Dante, puis Marc Kravetz, au milieu de la fête, les bons vœux de la tribu.