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1980

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1980

Rue du Bois, chez Danielle nouvellement installée. H.M.assez bien conçu. Mais les caisses de livres ne sont pas encore installées. Annelore et Clarisse.

2 janvier 1980

À déjeuner, Peter Kunze et Claude Eveno (mon prof de Vincennes). Parlé traduction surtout. À 5 h, avec Peter, du côté de « Rennes ». RV avec Orsenna. Le chapitre « Couronne ».

5 janvier 1980

Visite de Kunze et dîner avec lui et Ariane.

6 janvier 1980

Vers 17 h, Peter qui rentre ce soir chez lui. Thé et galette des rois.

7 janvier 1980

Dans la nuit, vers 2 h du matin, cdf de Jacky Moreau qui m’éveille. Il a réussi à obtenir Michaud au téléphone. Un homme « puant », un « impresario ». Disent que le « Canard sauvage » dont Jacky a fait la musique ne convient pas à Anna : trop long, trop chargé… (Pour mes deux textes à moi, il en parlera mais pas à Jacky.) Une catastrophe pour le jeune musicien – qui y croyait trop.

8 janvier 1980

Toujours sur « La Couronne ».

9 janvier 1980

Cdf de Hocquard, retour de Pianceretto. Le gros m’attend à la fin du mois « pour son anniversaire ». Ramsay. Séance Orsenna.
Cdf de Peter Kunze, de chez lui (Ratisbonne) : « Le peintre à la licorne est mort ».

10 janvier 1980

Cdf de Hélène Châtelain à propos de Gatti, du film, de la revue, de mon voyage à Pianceretto.
Cdf de Pays : ils montent « Tonton Couteau » à Montreuil, a besoin de textes, des notes prises à la Cour des Miracles. Fournirai les cassettes vidéo.

11 janvier 1980

Cdf à Stéphane. A fait le plan de la boutique . Véro enceinte.

12 janvier 1980

Après dîner, allé chez les Pays : apporté les cassettes vidéo, 10 « Tonton Couteau »…

13 janvier 1980

Travaillé livre – en boubou bleu. Cdf à Jacky Moreau : tenu au courant des projets Pays sur « Tonton Couteau ».

15 janvier 1980

17 h vu S. Delattre, 17, rue Jacob. Me propose de récrire un livre d’un médecin (Benaïch ?) sur la stérilité (abominablement technique et plat) et un récit d’une juive polonaise à arranger. Pense que 10 000 F serait normal. Pas mon avis. Laissé là le 1er ouvrage, pris le second pour voir.

16 janvier 1980

16 h chez Hélène. Lettre pour moi de Colm. Parlé du voyage en Italie. Me prêterait, si je le désire, sa voiture, mais je préfère y aller avec Sapiéga et Gus.
19 h chez Ramsay. Séance Orsenna.

18 janvier 1980

Cdf de Penent, embarrassé avec un papier sur la légion étrangère. Venu à la maison, travaillé ensemble 1 h ou 2. Parti vers 16 h 30. On s’est bien amusés.

19 janvier 1980

Lecture du manuscrit confié par S. Delattre : « Stépha » « Une juive militante parle ». Émouvant, mais…

20 janvier 1980

Écrit à Joseph à Dublin – pour le renseigner sur le scénario (refondu à Pianceretto par Dante).

21 janvier 1980

RV Hocquard au drugstore des Champs-Élysées. De là, allés voir Galley, Affaires étrangères, secteur culturel (pour l’Irlande). Déjeuner avec eux à la cantine. Galley, jeune homme bien élevé ! Cultivé et angoissé, semble-t-il.

22 janvier 1980

Télégraphié à Gatti que je viendrai le 9-2 avec Sapiéga.
Dîner rue de l’Odéon chez les Hocquard. Kravetz, qui occupe deux pièces minuscules, va prendre l’appartement des Griset qui logent bd Saint-Germain.

24 janvier 1980

Avec Ariane vers 17 h rue de Charonne chez Stéphane, Véro, Jojo, Claude Mouriéras, puis Guinguin et une amie. Un atelier immense au fond d’une cour, 1er étage. Stéphane me montre 4 projets de dessin pour la réunion de la boutique. Choisi un – avec quelques modifications à faire.

25 janvier 1980

Travaillé chapitre Petit Jacob et suivants.

26 janvier 1980

Cdf de Litran : cherche quelqu’un capable de lire le manuscrit grec de sa femme (pour donner un avis à l’éditeur Stock).

27 janvier 1980

Passé chez Joëlle (prendre une docu).

29 janvier 1980

Parents. Vu Rigade, Normand, Radenac (1h au tabac), Biosso, Brick, Gicquel, Eudes, Coral. Évocation arrosée de PM. Penent, admirable dans son numéro Malraux. Dîner avec lui et Coral au « Beauvilliers », rue Lamarck, gargotte chère et triste.

30 janvier 1980

18 h Ramsay. Dernière séance Orsenna. Vu Ramsay qui me parle d’aller voir Gatti en mars.

31 janvier 1980

15 h Parents. Rencontré devant l’ascenseur J. Farran : « Viens donc nous voir ! », puis Descamps : « Je suis toujours à droite ».
Dîner rue Custine. Les Pottecher.

1er février 1980

Lettre de Peter Kunze – aussi pour Dante.
Aujourd’hui, Théo mort depuis 36 ans.
Cdf de Stéphane : le dessin est fini. Déjeuner chez Georges, puis « Parents ». Vu Joëlle, venue aux nouvelles. Pendant qu’on y était, alerte à la bombe au 3e étage, dit une fille entrée dans le bureau. Ça ne trouble personne. Elle l’a peut-être inventé.

3 février 1980

22 h 30 télé : Le Testament du Dr Mabuse, le film qui nous fit si peur à mes frères et moi quand nous avions une dizaine d’années. Seule image dont je me souvenais : le Dr fou écrivant, écrivant dans sa cellule… D’où venait notre terreur ? Peut-être ? (Les scènes où Mabuse en transparence apparaît ?)

5 février 1980

Dernier chapitre. Cdf à JJ, puis à Bernadette pour RV vendredi à dîner Lyon – en allant à Pianceretto – et logement pour Hélène et pour moi.
« Parents » : corrigé l’épreuve, fait avec Eudes, Gicquel et Coral les inter et les titres. À 9 h salle Pleyel le film conférence de Desmaisons (Les Andes vertigineuses) – un peu style documentaire 1930. Mais les images de verticalité emportent le morceau. Souper à la Lorraine avec les Desmaisons.
Reçu le livre des dames d’Auschwitz – avec une dédicace du nommé Pozner – qui signe hardiment le livre.

7 février 1980

Toujours le dernier chapitre. Fait remaniements.
Cdf de J. Pollinier : 1) il y a du travail pour moi à Télé 7. Mais il faut attendre J. Diwo qui est en voyage. 2) Éliane Victor, de « Elle », voudrait que je lui téléphone cet aprèms.
Envoyé copie du papier Ancelot à Bouguereau (Libé) qui a égaré l’autre.
Cdf de Pays : veut des « Tonton » pour Montreuil et aussi pour la « Librairie théâtrale ». Cdf du cousin Cl. Grumbach – veut me porter une lettre pour Gatti.

8 février 1980

13 h taxi puis RER jusqu’à Noisy-le-Sec. Retrouvé Hélène, Gus et Sapiéga. Dans sa voiture, jusqu’à Auxerre par la route, puis l’autoroute encombrée. À Lyon 9 h. Le Progrès. Restau avec JJ. Couché chez lui, nouvel appartement rue Jean-Carriès. Hélène aussi, les deux autres chez des amis.

9 février 1980

Dormi chez JJ donc. Départ Lyon 9 h 30. Grenoble, Vizille (casse-croûte). Route du Lautaret, Mt Genève, soleil. Turin. Pianceretto vers 7 h 30. Une voiture là : celle d’Amphoux, en visite lui aussi. Gatti là avec le chié, rose, un peu penché (tour de reins) dans une maison plutôt froide. Dîné. Télé italienne. Dante nous parle de Paul Engoulevent – nom de son personnage (d’auteur) dans le livre qu’il écrit pour Ramsay. Le livre comme camp de concentration. Me parle rapidement de « L’Abîme » : « Je l’ai relu deux fois. Je n’ai rien laissé passer. Je te ferai des propositions de coupe. » Couché 9 h – en thermolactyl et en sac de couchage.

10 février 1980

Assez beau, un peu brumeux. Après le petit-déjeuner, avec Gatti, examen du manuscrit. « Joffroy ou le livre ». Déjeuner, promenade en commun tous les six dans les collines. On parle – surtout Dante – du terrorisme des Brigades rouges – qu’on ne comprend pas, plus, de l’Italie qui vit sous gouvernement de la mafia.

11 février 1980

Debout 6 h 30. Un peu réfléchi aux coupes drastiques. À Casale avec Hélène, Sapiéga, Gus. Brouillard sur la colline. Assez jolie ville. Courses. Retour sous le soleil à 1 h. Déjeuner : polenta préparée par Gatti. Le café chez la voisine Zita – avec le vin blanc d’Asti, comme hier, un vin fruité, sucré, extraordinaire. Sieste 2 h. Après dîner, Dante reçoit « en confessionnal » Hélène. Avait reçu Gus le matin. Verra demain Sapiéga.
Départ à 9 h de Hélène et Gus pour la gare de Turin avec Dante et Sapiéga. Resté devant la télé avec Amphoux. Un film interminable (la passion emmerdante d’un pasteur à Hawaï). Retour de Sapiéga et Dante à minuit et demi. Fureur de Gatti découvrant que le chien (Tonton) a à moitié mangé sa veste de laine dans la voiture. Coups de pied à l’animal qui est chassé dehors.

12 février 1980

Courses à Cerrina avec Ngo (Amphoux). Dante me parle d’un prêt de 1 million. Vers 4 h descendus tous les quatre à Casale. Pérégrinations dans la ville. Les Brigades rouges : le vieux président du Conseil de la magistrature abattu à Rome et deux Français, nous dit Zita, à Turin.
Retour. Visite aux cousins de Gatti à Cerrina. Vers 11 h 30, discussion sur le livre. Véritable fin trouvée. Contentement commun.

13 février 1980

Sur la tombe de Laetizia Gatti, à Cerrina, avec Dante, Amphoux et Sapiéga. De là, à 10 h 30 avec Sapiéga à Barcelonnette par Asti. La Bergerie. Chemin encombré par l’armée et ses engins. Montés à pied. Pas d’électricité. Redescendus. À Gap chez les parents de Sapiéga, à 19 h. Mort de Jean.
Dîner avec les parents et le frère Rémy.
T.V. ouverture des jeux d’hiver au lac Placide (E.U.). La guignolade habituelle…

14 février 1980

Pris billet pour demain. Acheté plante verte pour Mme Sapiéga. Long et copieux déjeuner arrosé de vins divers. Souvenirs de guerre du père Sapiéga.

15 février 1980

Train pour Paris à 2 h 05. Plein. Rentrée des vacances d’hiver. Paris 22 h.

16 février 1980

Travaillé : avancé dans la nouvelle et définitive version.

18 février 1980

Cdf d’Hélène. Il faudrait écrire une lettre à Coppola (Apocalypse Now) pour obtenir des fonds (Irlande) et que Dante aille voir Grassi à Milan dans le même but (fin mars, quand j’y serai avec Ramsay). Cdf à Ramsay (Orsenna pas là) : d’accord pour venir fin mars à Pianceretto.

19 février 1980

11 h « Parents » : Eudes mis sur la touche par Coral.
Envoyé à Dante de la docu sur la lettre de Yod (Talmud et cabbale).

20 février 1980

À la banque pour Gatti. Difficulté d’envoi d’argent. À déjeuner, Hélène Châtelain. Remis la somme. Se débrouillera. Ariane là : elle a réussi l’examen. La voilà nantie d’une « profession ». Hélène me demande de voir si je pourrais trouver quelque chose pour Anne-Laure Gatti – qui est à deux doigts de craquer dans sa boîte (Rhône-Poulenc) à cause de son activité syndicale.
Refait la fin. Trouvé ce qu’il fallait.

21 février 1980

Cdf à Penent qui est rétrogradé à 7 Jours par Farran. Plus de grands papiers. Cdf de Rognoni – pour parler.

25 février 1980

Cdf de Stéphane sur le séjour à Pianceretto.

26 février 1980

Fini. Reste une mise au point générale de ce texte.

28 février 1980

Photocopié Mer Morte. Chez Hélène avec J. Sapiéga : lettre à Coppola faite. Vu aussi Jacky Sappart qui joue au théâtre des Amandiers (Nanterre).

29 février 1980

Parlé à Gilbert de vendre Hayange – pour équilibrer mes finances. D’accord. On n’y va plus.

1er mars 1980

Travaillé toute la journée sur Pasturel.

4 mars 1980

Travaillé Milady.

5 mars 1980

10 h cdf de Fornari,de retour après 5 ans d’absence, d’aventures en Amérique, E.U., Mexique, Guatemala. Achat d’un camion… Se demande maintenant pourquoi il est revenu. Harcelé encore par la suite de l’affaire des Katangais, contrainte par corps, etc. Demande des nouvelles de Dante et des autres. Donne à Dante, dit-il, son n° de téléphone.
Visite à 15 h de J.-P. Duret. Revient de chez J.-B. Manessier, lequel, séparé de sa femme, habite tout prêt (rue Lécuyer). Me parle de leur projet avec Sapiéga, Gus, Arbatz au CES de Sapiéga (la classe imaginaire Cambodge).
Cdf de Rognoni – très déprimé (sa fille et son mode de vie, le mépris qu’ils ont tous pour lui, il n’existe pas, dit-il). A bu pour tenir (sa bouteille de whisky tous les jours).

6 mars 1980

Milady et éléphant.
Cdf de J.-L. Chichen : a déposé des « Tonton Couteau » chez un libraire. Stupidité de la lenteur de la mise en place de la pièce (prévue pour juin). Trop de discussions, trop de femmes aussi – qui ne veulent pas prendre les rôles d’horreurs.

7 mars 1980

Terminé éléphant.

9 mars 1980

Cdf de Sapiéga : si j’accepte d’être le président de leur groupe (pour le film), il en faut un et il ne peut pas l’être. D’accord.

10 mars 1980

Travaillé dernier chapitre.

13 mars 1980

Chez Rapinat, à Colombes, pour aller chercher les tableaux de B. Vu le mari de Rapinat qui trouve que je n’ai pas l’air d’un intello mais d’un ouvrier.

14 mars 1980

Terminé le soir à 9 h révision générale. Encore quelques bricoles.

17 mars 1980

Cdf à Joëlle qui me dit que son frère imprime les ouvrages Ramsay. Mais il n’a pas encore vu mon livre sur sa liste. Envoyé lettre à Fasquelle pour récupérer les droits sur Gerstein. « Parents » 15 h. Photocopié chapitres 17-18. Vu Penent aux « Sablons ». Va être viré de 7e jour par Farran.
Ramsay 6 h 20. Apporté le manuscrit. Vu Édith, la maquettiste. A l’air d’être passionnée pour ce genre de travail. Avec Orsenna au bar du Lutecia pour fêter ça.

19 mars 1980

À dîner à la pizza Custine, le groupe Sapiéga, Gus, Duret, Jean-Baptiste. Les statuts de la société. Titre : « Les Crayons de couleur ».

20 mars 1980

Lecture de Wiesel : « Testament d’un poète juif assassiné ». Écrit à Wiesel.

21 mars 1980

17 h rue de la Cossonnerie chez Hocquard (Acide). Vu là-bas, Joxe.
Cdf à Sylvain Sanchez – qui vient aussi à Pianceretto. Insisté sur la nécessité d’y aller en voiture.

23 mars 1980

Cdf vers 22 h. Un Anglais qui a vu Tonton Couteau voudrait mon autorisation de traduire et de jouer la pièce à Oxford. Crofts ?

24 mars 1980

9 h cdf de Crofts : RV tour Montparnasse.
15 h gare Montparnasse, sous le panneau Départs grandes lignes. Lunettes, la quarantaine, petite barbe blonde. C’est ça. On a tous les deux un exemplaire de Tonton à la main. Prend un train pour Vannes à 17 h (pour son travail de journaliste agronome). Enthousiasmé par « Tonton Couteau ». Il a, en le lisant, éclaté de rire. Veut le monter avec des amateurs à Oxford et le faire « tourner ». L’auteur touchant 5 £ par représentation. Autorisation donnée. Explications sur les mots d’argot (toute la page de Col de Cygne). Va traduire et m’enverra le texte.

25 mars 1980

Visite à 11 h de Jacky Sappart. Me rend un bouquin d’Auclair. Je lui confie pour Hélène qui part en Italie le manuscrit.

26 mars 1980

Mort de Barthes (à la suite d’un accident de la rue).

27 mars 1980

Cdf de Françoise Gilles (« Elle »). M’envoie un papier de Henri (le Monde) sur le prince Charles d’Angleterre – à revoir avant de rencontrer Mme Victor. Faire mes preuves ? Je le dis. Elle proteste : « C’est pour ne pas retarder d’encore 8 jours ce papier, à un moment où tout le monde parle de ça, etc. ». Je dis que je ne le ferai pas de toute façon avant la semaine prochaine. Me l’envoie cet aprèms.

28 mars 1980

11 h chez Ramsay avec Sylvain Sanchez. Cdf à Dante. Conclusion : voyage collectif fin avril (Stéphane apportera mon manuscrit vers le 5 – oublié ici par Hélène).

31 mars 1980

Parents. Déjeuner avec Penent. Passé chez Stéphane : porté le manuscrit et du papier pour Dante.

1er avril 1980

Lettre de Fasquelle à propos de ma demande (reprise des droits de K.G.). Le livre n’et pas épuisé – mais il rendrait lesdits droits si une autre maison voulait l’éditer.
À Parents tout l’aprèms. Coral demande des compléments. Me propose aussi de faire un livre sur la justice et les jeunes.

2 avril 1980

Cdf le soir de Hélène, revenue de Pianceretto. Dante souhaite que je vienne sans attendre Ramsay – ce que j’avais décidé de faire depuis la Bergerie (elle a égaré les clés de la voiture qu’elle doit prêter demain à Stéphane pour y aller…).

3 avril 1980

À 6 h RV avec Éliane Victor (« Elle »). A entendu parler de moi, de mes « dons » (je suis capable de prendre une histoire de camion de 10 tonnes et d’en faire une tragédie…). Confirmation du papier Charles, à remettre le 15. (« Vous écrivez vite ». « Il y a un ton Elle ». « La lectrice moyenne a trente ans, province, femme de cadre, elle veut être au courant bien qu’elle soit snob, etc. ».

5 avril 1980

Commencé papier Charles. Rigolo, finalement.

6 avril 1980

21 h 30 cdf de Éliane Victor : il y aura une sténo pour prendre mon papier.

7 avril 1980

Chez Hélène. Vu la femme de Christophe, Canadienne, Carole (qui prépare le bachot français et est séparée de Christophe, toujours sculpteur à Carrare). Hélène : projet de livre sur Makhno chez Ramsay (le voir), projet d’aller en URSS, de faire un film sur Dante pour les Affaires étrangères… Le film Irlande repoussé à l’an prochain.

9 avril 1980

« Parents » : Coral me fait donner 4 000 F comme avance de frais sur la jeunesse délinquante.

10 avril 1980

Cdf à E. Victor : « J’aime beaucoup votre papier, surtout le début, mais il me semble qu’il y a des éléments d’info qui n’y sont pas… ». La dactylo n’a pas pu relire tout. Me rappellera.

11 avril 1980

16 h Elle. Corrigé papier. Cdf de Coral pour m’apprendre que G.B., à la suite de la mort de son père, a remis à plus tard sa propre opération. Passé un moment au tabac « Sablons » avec Pelgrand – qui m’explique le journal, me dit que ça va terriblement merder pour moi (vu que F. Gilles est persuadée que c’est elle qui m’a fait venir), me raconte des anecdotes sur des confrères.

12 avril 1980

Lu « Mémoire d’Hadrien » de M. Yourcenar. Du Théophile Gautier.

13 avril 1980

Déjeuner chez Hocquard. Chacha, la copine de Kravetz, nous dit que Sartre va mal. Sa nécro prête à Libé.
Dîner pizza Custine avec Orsenna. Sur le livre. Sur des reportages éventuels avec Actuel (Kravetz y travaille en ce moment : reportage sur le Canada).

15 avril 1980

Train 7 h 45 pour Valence, Gap et Barcelonnette.

16 avril 1980

Sartre est mort hier soir.

18 avril 1980

Télégramme à Dante : « Lundi midi tibi. J. »
Télé : une émission sur Sartre qui n’apprend rien (Aron, B. Lévi, Glucksman, Poirot-Delpech).

19 avril 1980

Télé : l’enterrement de Sartre. Une foule énorme. J’y serais allé. Un homme bousculé tombe dans la fosse.

21 avril 1980

7 h 45 partis de la Bergerie. Arrivée à 15 h à Pianceretto. Travaillé avec Gatti 1 h. Descendons à Cerrina. Dîner, les Brigades : changement de point de vue ; la parole errante : Paul Engoulevent. Les mots créant les personnages – le livre créant son auteur – le point d’interrogation. Un gigantesque crayon touchant le soleil.
Parlé aussi de Sartre : « Il a donné ce qu’il pouvait… il manquera quand même… il n’y a plus personne derrière… »

22 avril 1980

Petit-déjeuner. Au revoir à Zita. Cueillette de laurier. Partis 9 h 30. Barcelonnette 14 h 30.

25 avril 1980

Appris chez Mme Rossetto que les Américains ont lancé une opération commando pour libérer les otages de Téhéran. Échec.

26 avril 1980

Gap, Valence, Paris à 9 h 50.

27 avril 1980

Cdf à F. Gilles à midi. « Vous savez qu’Éliane Victor ne peut plus se passer de vous ! ». Un papier sur Kennedy. Cdf à Penent qui ne va pas bien physiquement et professionnellement. Son papier sur la Hollande dans le JDD pas passé. Confirme que ma « cote » à « Elle » est au plus haut.

28 avril 1980

Cdf de Valérie Lombroso, qui monte à Montreuil « Tonton Couteau ».
À « Elle » à 11 h 30. Vu Éliane Franco. M’interroge sur PM, l’Express (elle est amie de O. Todd !), la formation. Me propose des papiers au coup par coup. Quand je lui dis ce que me donne « Parents », elle tique, chipote un peu sur la longueur. Vu ensuite F. Gilles – et Pelgrand (P. : pas encore le moment d’imposer Penent).

29 avril 1980

Déjeuner pizza avec V. Lombroso. M’expose sa vision de la pièce, les rôles réalistes et les « assistants », le éclaté, la guillotine comme élément polyvalent de décor… Sympathique, fragile, pas bête (elle a donné la pièce à Crofts l’Anglais).

30 avril 1980

À 3 h chez Ramsay. Préparé le manuscrit (3 chapitres) avec Marie, Édith Milleret. Entente complète sur les décisions, les choix.
Passé chez Véro pour remettre à Joachim une lettre de son grand-père.

1er mai 1980

À 6 h 30 à la Cartoucherie, théâtre de l’Aquarium : « Femmes contre totalitarisme » (la journée organisée par Hélène de 18 à 24 h). Des dissidents (dont la femme de Grigoienko, celle de Pliouchtch) parlent. Après, spectacle. Partis tôt. Vu Nadia, Thierry Bosc.

3 mai 1980

À 1 h 30, avec Jean-Baptiste et sa copine à Noisiel au CES (la grande girouette, les animaux du Cambodge en polyester, les instruments de musique). Vu Jean-Pierre, Arbatz, Gus, Sapiéga et son frère.

4 mai 1980

Mort de Tito.

6 mai 1980

Cdf à Penent. M’annonce que son père (81 ans) va se remarier avec une promise de 77 ans. Il est ravi, a donné son consentement.
Parents. Coral : « Elle » (la mère Victor) a fait demander combien je te donnais par papier. C’est inadmissible ! (Lui ai parlé d’Annelore Gatti : il veut la voir.)
6 h RV au 3e avec Pommereau, l’administrateur de Elle : voudrait que je fasse 4 papiers par mois pour 10 000. Je dis 15 000. On verra. Je vous vois venir, vous allez me proposer 12 500… Il est très décidé à me prendre. « Le journal se tient à peine à la surface, dit-il. Ils ont peur de tout, n’osent pas aborder des sujets un peu audacieux (ou qui l’étaient)».

7 mai 1980

16 h Ramsay. Apporté le manuscrit – remporté une partie manquante pour corrections. On reverra avec Orsenna.

8 mai 1980

Cdf de Londres de Crofts qui a traduit entièrement « Tonton Couteau » et en est assez content. Arrive demain à la gare du Nord.
Cdf de Valérie Lombroso : 1ère le 20 juin. Il y aura un débat après. En serai-je ? Oui.

9 mai 1980

Cherché à la gare du Nord 14 h 20 Crofts et sa fille (7-8 ans). Déjeuner en face. Discuté du texte : suggestions, modifications. Le président sera une femme, quelqu’un comme Mme Thatcher.

13 mai 1980

15 h 30 « Elle ». Corrigé les deux papiers. F. Gilles : « Voilà le mec qui transforme des merdes en chef-d’œuvres ! » (à peu près…).

14 mai 1980

15 h 30 chez Orsenna, rue de Lille : le prière d’insérer, photos, etc. Chez Danielle vers 5 h. Parlé d’un plan possible pour Annelore chez Hachette.

16 mai 1980

Cdf de Joëlle à propos de « Parents ». Kravetz a le prix Albert Londres, me dit-elle, est tout content. Confirmé (par la radio).

17 mai 1980

Envoyé à Kravetz un petit poème de louange et de circonstance.

20 mai 1980

L’aprèms chez Ramsay : les 80 premières pages avec Marie-Edith Milleret.

21 mai 1980

Cdf à Historia à propos de la publication d’un article de PM (E. Bovary) dans Histoire sans mon autorisation. Excuses. Pige suit.
Chez les Hocquard (feuille présence Vincennes, etc.). Vu là Stéphane.
Cdf de J.-L. Pays : me donne le contenu du programme imprimé, le même à peu près que celui de la Cour des miracles. Il y aura deux débats sur la peine de mort 21-24 juin. Me demande de faire venir au débat des avocats.

22 mai 1980

Rencontré dans l’entrée de la maison un chat à 7 vies.

24-25 mai 1980

Corrections.

28 mai 1980

Tél. Parents : papier à faire (ou à ne pas faire) sur un enfant que les chirurgiens ne veulent pas opérer mais que les parents veulent envoyer en Amérique, etc.

29 mai 1980

Cdf de J.-P. Duret : le banquier (pour l’expérience du CES) lui a demandé de me faire venir pour une signature. Je prévois qu’il s’agit d’une garantie financière. Je lui dis. JP conseille Hocquard. Me rappelle : c’est ça. Comprend que je ne peux pas le faire. Me dit de ne pas culpabiliser.

30 mai 1980

Visite de Hocquard. Parlé du Dalaï Lama (projet pour « Actuel ») et aimerait en être le photographe.
Le n° de Libération aujourd’hui consacré à la visite de Jean-Paul II est parfumé au cacao. Titre : « Et papapi et papapa ».

31 mai 1980

Écrit un conte « Le Chat ». La fin dépendra des circonstances.

2 juin 1980

Déjeuner Pottecher « à la Belle époque ». Paraît plus lent, plus trébuchant. « Je voudrais avoir encore 3 ou 4 ans à cause du petit (son petit-fils).
Carte m’annonçant la mort de Jean Davidson le 25 mai.
18 h Ramsay : Sabine Marie-Édith, Nathalie, puis, vers 18 h 30, Ramsay : discute de mes chances pour les Prix…
En passant devant l’Olympia, affiche Anna Prucnal. La 1ère du spectacle. Pas très changé depuis la dernière fois. Vu Jean Mailland, embrassé Anna. Allé dîner à la Coupole avec Sylvain Sanchez, J.F. Michel son copain, et des amis. Vu après le spectacle dans les couloirs, Aragon, en sombre, avec un affiquet à la boutonnière, soutenu par deux amis.

3 juin 1980

À 18 h Marie-Édith : travail jusqu’à 23 h.

4 juin 1980

Ramsay à 17 h 30. Vu Sabine à propos de la copine de Pottecher et Corinne Bocharach, nouvelle attachée de presse, qui entre et me dit : « Vous me reconnaissez ? » Ramsay : « Le livre va coûter 90 F. Personne ne l’achètera ».

6 juin 1980

Déjeuner à Neuilly avec F. Gilles – plus tard Éliane Victor. Deux problèmes : faire des grands papiers et aider, 1 jour par semaine, la petite cuisine du journal. Plus une énigme. Comment se fait-il qu’un homme comme moi – sous-entend avec tant de talent – ne soit pas assiégé d’offres ? Et pourquoi avoir choisi « Elle » ? ce dont elles sont infiniment flattées.

7 juin 1980

L’aprèms rue Mouffetard jusqu’à 6 h, suite des corrections. La rue et son marché magnifiques sous le soleil.
Dîner chez les Hocquard avec les Kravetz. Proposition d’un travail en août (petit texte info sur l’étranger en 1 page). Rentrés à 2 h.

9 juin 1980

Cdf d’Hélène, retour de chez Dante. TVB.

10 juin 1980

À Montreuil à 8 h en taxi. Vu Gendron, J.-L., Marie-Jo et Valérie. Filage de la pièce. Beaucoup de trous, d’erreurs, de longueurs. Mais ça pourrait tenir. Les 4 rôles principaux, assez bien tenus – dont Coldecygne – J.-L. Pays. Après le filage, soupé à Montparnasse avec la metteuse en scène jusqu’à 3 h.

11 juin 1980

Pris contact avec Pottecher, Th. Lévy, etc., pour le débat sur la peine de mort. Cdf aussi à Paul Bouchet (bâtonnier de Lyon) qui ne peut pas venir. Me parle de Fleurance (3,1416) qui a gagné « la partie », mais du PS qui est passé au PC…
Ramsay. Pottecher et Th. Lévy disent oui pour Montreuil. Delarue, Lemaire : non, pas là le 21.

12 juin 1980

« Elle ». 1ère journée. Deux papiers à revoir. Parti 5 h. 20 h 30 : dîné rue des Plantes chez Sylvain (et Chantal) avec M.F. Garand (directrice de fabrication chez Ramsay) et son mari. Tout excellent.

13 juin 1980

Envoyé lettre à Sandra Davidson et à J.-C. Fasquelle (droits de l’Espion de dieu).

14 juin 1980

Cdf à Paploux. Viendra à « Tonton Couteau ». Me suggère pour le débat le sénateur Caillavet. À minuit, cdf de Joëlle : ils donnent une émission pirate radio KO. Je mets le transistor en marche . Parfait. Je leur passe un message d’auditeur avec citation de Spinoza (« l’Éthique », 4e partie).

15 juin 1980

À midi à Montreuil. Pas déjeuné. Répétitions diverses, filage. Pas au point : des trous énormes. Tonton Suprême ne sait absolument pas son texte. Comme on le lui dit trop souvent, se fâche et boude. Discussion, etc. J’interviens pour calmer les esprits – on est à peu de jours de la première. Ensuite, place Voltaire, mangé un morceau avec le metteur en scène, V. Lombroso – en parlant de ce qu’il faut faire.

16 juin 1980

20 h Montreuil. Répétition qui tarde comme toujours ici. Encore des trous.

17 juin 1980

7 h 30 Montreuil. Répétition désolante. Ça traîne, d’énormes trous dans les enchaînements. 2 h 30 ! Une ½ heure au moins de trop.

18 juin 1980

« Elle ». Papier sur une femme présidente de Cie cinématographique à Hollywood. Éliane Victor veut me voir. Proposition : que j’écrive un billet hebdomadaire qu’elle signerait (elle fournirait le sujet).
Montreuil : on a gagné ¼ d’heure. Toujours sans rythme. Le désir de nuire d’Ankelevitch, prédécesseur de Valérie à l’Atelier-théâtre, se montre : il a travaillé certains acteurs (ou plutôt actrices).

19 juin 1980

15 h Ramsay : séance de pub (sur cassette) pour les représentants de la maison. Puis « Elle ». Puis « Parents ». Un papier sur le grand rabbin de France ?
Montreuil. Filage un peu moins long : 2 h. Mais le rythme toujours pas là.

20 juin 1980

Montreuil : la première avec deux douzaines de spectateurs (12 payants, deux livres vendus). Beaucoup d’erreurs encore, mais ils ont tenu bon. Le public ne s’est pas ennuyé, à ce que j’ai vu ou cru voir. Après, un couscous commun à la Croix-de-Chavaux jusqu’à 3 h du mat.

21 juin 1980

À 7 h cherché en voiture les Pottecher, dîné chez Georges. De là, à Montreuil. Salle pleine. Ariane, Josette, Sylvie, les 3 Hocquard. Bonne séance. La « pêche » ! Les acteurs concentrés, graves. La salle réagit bien. Ensuite, débat sur la peine de mort avec Pottecher, des délégués d’Amnesty International (Th. Lévy pas venu). Et le monde reste, Pottecher y étant pour beaucoup. Ramené les Pottecher et Hocquard. Soupé rue de l’Odéon. Frédéric Hocquard : « C’était bien, mais j’aimais pas le rock (de Tonton Suprême et de Tonton Couteau). Je comprends pas pourquoi il y avait ça. J’aime bien les trucs dans la prison ».

22 juin 1980

Séance à 17 h. Peu de monde : des adhérents de la Maison).

23 juin 1980

Montreuil. Gilles Lacombe là. Pas trop déçu, mais critique sur les « 3 blancs » (danse et musique : école normale des donneurs d’organes).

24 juin 1980

Montreuil. Soirée débat. Salle pleine, chaleureuse. Débat avec Jacques Hassoun, psychiatre de Vincennes, ami de J.-L. Pays. Il me dit ensuite qu’il quitte souvent le théâtre avant la fin de la pièce, mais, qu’ici, il n’en a jamais eu envie…

25 juin 1980

« Elle » à 11 h. Plusieurs petits papiers à chapeauter et brosser. Vu Éliane Victor : d’accord pour son idée de papier qu’elle signerait. Vu Coral qui me propose un livre sur la jeunesse d’Aragon, Brassens ou de Funès ! Refusé.
Libé annonce le spectacle « Tonton Cocteau ». Superbe.
À Montreuil à 7 h 30. Bonne salle. 40 personnes. Christiane et un cousin. Les Mela. Dîner ensuite avec eux à la Chope d’Alsace et avec Pays. Conversation mélancolique sur la cinquantaine que J.-F. Mela craint (il a 41 ans).

26 juin 1980

Ramsay. Vu le texte d’Orsenna pour la 4e de couverture.
Montreuil. Du monde. 57 personnes, dit le factotum émerveillé.

27 juin 1980

Travaillé papier sur la mère de Reagan, pour « Elle » (docu apportée hier soir au théâtre par F. Gilles). À 7 h Montreuil. Francis Gendron s’est débrouillé pour obtenir l’appareillage vidéo qui permettra de filmer la pièce demain. Salle pleine. Séance molle, sans grand rythme, avec bafouillages. Le conflit latent entre Ankélévitch, l’autre animateur, éclate au grand jour : sa protégée joue avec dégoût, déblatère sur les comédiens, essaie de monter les uns contre les autres. Valérie, hors d’elle. Promet d’exhiber demain une lettre dans laquelle il les rackette de
2 000 pour lui avoir cédé la mise en scène, etc.

28 juin 1980

À 18 h Montreuil. F. Gendron a installé la vidéo. On filmera tout le spectacle (2 caméras). Salle pleine. Orsenna, Sabine, Corinne flanquée du Crombecque, toujours aussi morne. Sabine m’apporte les premières épreuves de Tonton ! Aussi Sapiéga, son frère. Sylvain et Chantal, Jean Champion (mon Recouvrance). Bonne représentation. Après, couscous à Belleville. Valérie y vide l’abcès en signalant publiquement la conduite d’Ankélévitch. J’avais emmené Sapiéga – seul du groupe à venir (ni Gus, ni J.-P., ni Hélène, ni Stéphane… à cause de Pays ?)

29 juin 1980

Cdf d’Hélène Châtelain qui s’excuse de n’être pas venue, très gentiment. On se verra en Italie du 9 au 15. Consent à rencontrer Pays.

30 juin 1980

Commencé à corriger les épreuves (1er chapitre). Beaucoup de fautes, me semble-t-il. L’auteur de l’article Reagan fulmine d’Amérique : on l’a trahie ! Téléphonages. Recours à Éliane Victor… on verra demain. Grève de métro.

1er juillet 1980

Visite de Joëlle et Frédéric.

4 juillet 1980

Train pour Gap. La Bergerie à 5 h. Correction des épreuves dans la soirée.

5 juillet 1980

Travaillé.

6 juillet 1980

Cdf à Marie-Édith. A corrigé de son côté. Cdf de V. Lombroso (veut aller voir Gatti à Pianceretto).

7 juillet 1980

Reçu la suite des épreuves (… 212). Corrigé de midi à 20 h.

9 juillet 1980

Jusqu’à 372. Le reste arrive demain.

12 juillet 1980

Parti à 7 h pour Pianceretto. 3 h pour Turin. Hélène, Stéphane, Claude, Séonnet arrivés un peu après pour faire un film sur Dante, comme introduction à ses propres films (commandé par les Affaires étrangères, culturel). Voudraient le filmer parlant. Objection : il n’a pas envie de dire « Je » – ne veut pas entrer dans le jeu. Trouver autre chose. Son bouquin : ne sait pas quand il le finira, 3e ou 4e version (empilées tout autour de lui).

13 juillet 1980

Arrivée de Gasparini, photographe que Dante a connu à Cuba… et qui habite Caracas. Parlé de Otero qui est parti s’installer à Washington (une bourse).
Ont commencé à tourner : Dante à son bureau.

14 juillet 1980

Parti de Pianceretto après déjeuner vers 3 h ; à La Bergerie à 9 h.

15 juillet 1980

Cdf à Jo (Ramsay) et Marie-Édith. Les films des épreuves arriveront jeudi. Difficultés pour les revoir.

16 juillet 1980

Car, train pour Paris.

17 juillet 1980

Cdf à Jacky Moreau (pour lui dire que Gatti a reçu sa longue lettre).
Chez Ramsay. Jo m’annonce que l’imprimeur a du retard.

18 juillet 1980

Ramsay : les 3 premiers chapitres.

19 juillet 1980

Chris Marker (tél. Seuil). G. Bonheur, Croizard, A. Stil, … Ancelot – Poirot-Delpech, Baudreau – Rinaldi ? Nouvelles littéraires – J.-F. Kahn (voir si Kravetz le connaît). Perec, Cournot, G. Buis, F. Giroud, J.J.SS, Un papier Gatti dans les Nouvelles littéraires, Brochier tout de suite dans le Magazine littéraire (Grasset). La Quinzaine, Régis Debray.

21 juillet 1980

Ramsay. Rien.

22 juillet 1980

9 h 30 Ramsay. Sabine : il faut avoir le Renaudot ou, à défaut, le Médicis.

23 juillet 1980

Ramsay. Train pour Gap à 9 h 10.

28 juillet 1980

Téléphoné corrections.

30 juillet 1980

Taxi, car, train. Paris 10 h. Fin des épreuves.

4 août 1980

À 10 h chez Ramsay. Corrigé le « film » (moitié du livre). Vu Orsenna, Ramsay, … tout le monde là un 4 août. Les temps changent.

5 août 1980

À Parents pour aider à dresser un questionnaire sur les femmes et la justice (Ifop).

6 août 1980

Ramsay : revu le film (fin). « Elle » : u papier à revoir. Cdf de Kravetz : un papier à faire sur le Dalaï Lama ? D’accord.

7 août 1980

Fait papier Dalaï Lama (avec l’aide d’Ariane). Téléphoné, puis à Libé de 3 à 7. Vu Kravetz, Géné, Gilles Lacombe, Péninou. Gilles me propose de faire les paroles de sa comédie musicale (si l’entreprise marche).

12 août 1980

Libé : Marc, Gilles, Géné, Péninou. Un papier sur le mur de Berlin (19e anniversaire).

13 août 1980

« Elle » : un papier à revoir (de Fitussi). Vu Éliane Victor qui a renoncé à son billet (que j’aurais écrit), retourne à Beyrouth (elle était à Salzbourg). Saluera Boulez de ma part. Voudrait que je fasse des titres, inter, chapo : P.G. et A.M. V. ne savent pas bien, dit-elle.

14 août 1980

Déjeuner Île-Saint-Louis avec Orsenna. Préparation pour la sortie du livre.

15 août 1980

À déjeuner, Le Bolzer, toujours au Figaro et toujours aussi mal dans sa peau. À 3 h, Libé : Kravetz, Géné, Gilles. Papier : la petite semaine (sur les championnats d’échecs avec un surtitre de Michaux).

17 août 1980

17 h Libé. Vu Kravetz : un papier pour demain (suite de Mogadiscio). De là, chez Danielle Gatti. Vu les filles et Jojo et des amis. Ils ont enfin le téléphone.

19 août 1980

10 h 30 : cdf de Ramsay. Les livres sont là. Nathalie Perrin : « C’est bien – sauf les parties voilées (du voyage en ballon). Reçu le bouquin de Braudeau avec une dédicace « à P.J. génial auteur du best-seller qu’on lira sur les plages cet hiver (je sais, avec le mien, on ne calera que des petits meubles). »
À 3 h chez Ramsay. Signatures, dont celui de Braudeau, jusqu’à 8 h avec l’aide de Penent.

20 août 1980

17 h 30 cdf de Kravetz : aller à Séville en reportage (village qui fait la grève de la faim). Décliné – à cause de mes signatures demain chez Ramsay.

21 août 1980

10 h chez Ramsay. À midi, Penent. Déjeuner avec lui rue Servandoni, où mangent Ramsay, Corinne et F. Ducout (de « Elle »). Corinne me voyant faire une dédicace à S. Signoret (sur l’invitation de Penent) me dit : « Elle va mourir… c’est encore un secret ».

27 août 1980

Cdf de Penent, aux nouvelles et m’en donnant (G. Bonheur transporté à l’hôpital quatre mois après son opération…).

31 août 1980

Santé meilleure.

1er septembre 1980

Allé à « Elle » (remis papier) puis « Parents », puis Ramsay (signé les exemplaires maison).

3 septembre 1980

« Parents » : D. Eudes s’en va, avec ses indemnités. Va faire un mensuel avec l’Express.
Cdf de Monique : mort du gros Gaston. Enterrement vendredi.

4 septembre 1980

Vu Joëlle Hocquard à midi. Donné un livre pour Gatti que J.J. verra demain à Pianceretto. Vers 19 h cdf de Château : G. Bonheur et mort.

5 septembre 1980

8 h 15 rue Pasquier 31 : levée du corps de Gaston Lehmann. Monique et son mari, Fernande l’épouse, Denise Lehmann. De là à Thiais (où est enterré K. Gerstein). Rabbin, Croix de guerre sur le cercueil. Pluie.
Visite de Daniel (Damon) : me fait signer la musique (et paroles) de « Tonton Couteau » pour la Sacem.

9 septembre 1980

Ramsay : échos divers et plutôt mauvais (salaud de mardi !).

11 septembre 1980

La Rochelle. Ré.

16 septembre 1980

11 h St-Pierre-de-Chaillot : messe pour Gaston Bonheur : Castans, Chaland, Litran, Clerc, Menent, Courtades, Martine, sténo. Déjeuner chez Lescure avec Croizard, Penent et les Belgrand (plans tirés sur le livre).

18 septembre 1980

« Elle » : papier Galápagos. Joëlle : ton livre est au BHV. Belot : ton livre est aux Galeries. Bien présenté. Cdf de Bacharah : un article dans le Monde aujourd’hui. Cdf de Braudeau, cdf d’amis.

20 septembre 1980

Merveilleuse lettre de Pottecher sur le livre. Me propose d’écrire quelque chose.

25 septembre 1980

« Parents » conférence sur la justice et les jeunes. À 5 h Ramsay. S. Delattre me montre un article de démolition et d’insulte des « Nouvelles littéraires ». Orsenna fou de colère. Je le calme.

26 septembre 1980

Reçu le manuscrit de Séonnet (roman) que je vais essayer de placer chez Ramsay.
Radio : 4 attentats antisémites à Paris.
Ramsay. JP Ramsay toujours sur le Prix Médicis. Cdf à 11 h 30 de Souvtchinsky – à qui j’ai envoyé le livre. Touché aux larmes.

27 septembre 1980

Travaillé à la page faits divers du « Libé » atomique. Visite de Huguette Baby, retour de Chine. N’a pas pu retrouver Wang.
Dîner chez les Griset bd Saint-Germain avec les Hocquard. Beaucoup parlé du livre. Griset est chez Grasset, adjoint à Fasquelle.

1er octobre 1980

Papier paru dans le Matin. « Parents ». Déjeuner au Bois avec Eudes et Gicquel. Eudes découragé par les gens de l’Express avec qui il travaille sur un projet de mensuel. Fini papier « Elle » (Afghanistan).

2 octobre 1980

15 h 30 mosquée, avec Le Campion, photographe. Attendu l’audience du SE Si Hamza Boubakeur, grand mufti et recteur. Reçus à 17 h. Un numéro époustouflant de rad-soc IIIe république, avec citations de Gautier, Sully Prud’homme, Valéry. De là, avec le photographe, rue Ancelle. « Elle ».
Restau chinois avec Lombroso, Croizard, Penent, Orsini jusqu’à minuit.

3 octobre 1980

Cf de F. Gilles : Éliane Victor n’aime pas le papier (Afghanistan). Voudrait que je le refasse sur d’autre bases. Désolé, impossible.
Ramsay : signatures. 19 h attentat antisémite synagogue Copernic, 4 morts. Cdf de Sappart navré : les Noirs et les juifs.

7 octobre 1980

À 17 h. Manif unitaire contre le racisme. N’y vais pas. Le Gilbert oui. Et Rapinat, et Corinne Bacharah. Télé : 100 à 200 000 manifestants.

9 octobre 1980

Corrigé le papier de Valérie Lombroso (pour Libé atomique). 13 h émission littéraire. J. Beno parle de l’Abîme. Bien, plutôt bien, même.
16 h Ramsay. Pris des photocopies de papiers sur le livre (Quotidien du médecin, Républicain lorrain).

10 octobre 1980

Travaillé sur le manuscrit de Séonnet (Esther) jusqu’à 8 h du soir.

13 octobre 1980

Commencé papier « justice et jeunes ». (« Parents ».) Visite de Séonnet. Déjeuné. Examen de son manuscrit.

14 octobre 1980

Cdf de Sylvain Sanchez : me propose un papier pour un de ses journaux. Pas le temps. Suggéré Pays et Valérie Lombroso.

15 octobre 1980

Cdf Ramsay : ça va marcher pour l’Express et le Nouvel Obs. Vu Huguette Couppié (« Elle ») : «  On dit que tu es très rapide… un grand professionnel ».
Cdf J.J. Papier Brochier fait.

17 octobre 1980

Cdf à Penent. Depuis qu’il est à « Réussite », le mensuel nouveau de Bouvard, il n’arrête pas de se délecter. L’immensité de la connerie qu’il côtoie, qu’il voit, entend… Proposé de venir avec moi au jugement du nazi Frederiksen. Peut pas.
13 h Palais filtré. Cars, sas de détection. Bourré. Entrevu Madeleine Jacob encore plus spectrale que la dernière fois. Appuyée sur sa canne, effondrée ensuite. 6 mois de prison ferme.
Cdf à Stéphane : qu’il envoie sa facture pour le dessin à Ramsay (1 000 F).

18 octobre 1980

Lettre de Tony Crofts. Détails sur le « Tonton Couteau » sur lequel il essaie de « bâtir » un théâtre.
14 h 45 : un début de double arc-en-ciel au nord. Disparaît en 5 ’’, forme un autre, presque complet, mais fugace. Et revient encore : magnifique.

19 octobre 1980

Chez Joëlle pour revoir son synopsis (pour « Elle ») remettre à JJ papiers Vincennes puis, J.-L. Pays à la maison (correction de son papier pour Sanchez).

20 octobre 1980

14 h 30 47 rue de Clichy. Le pasteur Maury (pour Parents). Très accueillant, coopératif – un gentil, et sagace.

22 octobre 1980

9 h rue Saint-Georges, gardé par un CRS et des barrières – fouille des serviettes, interview avec le nouveau grand rabbin, R. Sirat (pour Parents).
« Parents » : remis le papier justice. Duprey me signale un papier sur l’Abîme dans le Canard. Il y en a aussi, paraît-il, dans Témoignage chrétien (celui de Pottecher, probablement).

23 octobre 1980

À déjeuner, Sandra Davidson, son fils et une copine. Remise du manuscrit de « Accélérées » en vue de corrections.

24 octobre 1980

Train pour Lyon. M.-F. Garros arrivée par avion. FR3 à la Part-Dieu. Midi Club avec un autre écrivain (Goldberg) et un Antillais, chanteur aussi. Déjeuner avec l’écrivain et son cornac. À 15 h séance télé : enregistrement de 4 h d’interview par un M. Vaudon (pour samedi en 15). Grand Hôtel. Cdf à JJ : le papier passe demain sans doute.

25 octobre 1980

La papier de JJ passe dans le Progrès. Déjeuner rue des Marronniers avec les JJ, Bernard Villeneuve, retour de Chine (le voyage Giscard) et au café le libraire, content de parler avec JJ. À 17 h signature. De 17 à 19 h pas vu un client. Venus : JJ, Bernadette, les Villeneuve, Rajak Ohanian, qui a vu par hasard l’annonce dans le Progrès et Jean Bouise, puis Daniel Dubois. Signé deux livres : 1 à Bouise et 1 à Dubois et 1 à la vendeuse.

26 octobre 1980

Gap taxi, la Bergerie à 5 h.

28 octobre 1980

Commencé à réviser le Davidson (« Accélérées »). Cdf de Braudeau : me lit son article.

1er novembre 1980

L’attenta Copernic. Cdf à Sandra : elle a écrit à Arthur Miller pour lui demander une préface aux « Accélérées » de Jean.

3 novembre 1980

7 h 30 volet ouvert : la neige. Et pas qu’un peu : 30 cm minimum. Anoraks, godillots, pneus à clous. Cdf de Nicole (Ramsay) : des nouvelles des 3 RV radio.

4 novembre 1980

Terminé « les Accélérées ». Invité à dîner ce soir à Gap par les Sapiéga, avant le train.

5 novembre 1980

7 h 30 à la maison. 10 h : « Elle ». 2 papiers à revoir. Cdf à Dante 9 h 30. On parle du livre, de Ramsay, de Reagan qui vient d’être élu président des EU (« tragique », dit-il), de la rue Copernic : « J’ai beaucoup pensé à toi, j’ai surtout pensé à toi ».

6 novembre 1980

Préparé des photos pour l’expo de Metz (les écrivains lorrains).
Chez Ramsay, un article du « Quotidien de Paris » de mardi 4 : élogieux et fourvoyé.

8 novembre 1980

À déjeuner, Rognoni – plus détendu et équilibré que d’habitude.

9 novembre 1980

À 19 h, théâtre de la Commune d’Aubervilliers, invité par I. Sadoyan à voir la pièce où elle jour « À cinquante ans, elle découvrait la mer », de D. Chalem qui joue l’autre rôle. Émouvant. Quelque chose du manuscrit de la Mer Morte. Reconduit tout le monde.

10 novembre 1980

Sur un cdf de Braudeau, descendu chercher l’Express (son papier) et le Nouvel Obs (papier de C. David très bon). Au retour, buté sur Gatti, attendu pour déjeuner. Beaucoup parlé du livre, des critiques (lus en même temps). Du prochain voudrait que j’écrive sur le commerce, vieille idée que j’avais, mais pour le théâtre). Téléphoné à Souvtchinsky (G. cherche un musicien pour son opéra à Avignon. Entre Petrus et Moreau…). Mais Souvt n’a pas reçu de nouvelles de Boulez depuis longtemps… Part mercredi en Amérique (conférences).

12 novembre 1980

« Parents », puis « Elle ». Cdf de J. Hocquard : me dit qu’il y a un papier dans « Télérama ». Acheté.
À « Elle », discuté avec Laure Dubreuil de son article sur les jouets américains Fischer Price. Viendra ce soir après l’avoir amélioré. Ramsay : vu J.P. qui me demande ce que je compte faire à présent. Parlé aussi de Gatti : il a peur de lire. Trouvé dans le livre de Printz « Hayange d’un siècle à l’autre », le nom de ma mère, accusée pendant la guerre de 14 d’avoir « fait de l’œil à des officiers allemands ».

13 novembre 1980

Terminé le papier – avec introduction de comptines. Porté le papier. Cdf de Marie-Édith : Jean Denis, directeur de Vital publié rue Ancelle, cherche un rewriter. Si ça m’intéresse ?

15 novembre 1980

De 9 h à 15 h, revu avec les Davidson (Sandra, le fils et la « bru ») le manuscrit de Jean. Titre choisi (« Les Planqués »). Sandra me dit qu’elle aimerait bien que je fasse quelques chose dans le livre, même si Miller – à supposer qu’il accepte – écrit une préface.

17 novembre 1980

8 h 22 Train pour Genève. Relu le journal de l’Abîme. (Ce qu’on a oublié de la plupart des mors, on peut le pardonner à quelques vivants). Lecture de Vialatte, l’Éléphant et « l’irréfutable ». 15 h Genève. Sandwich, thé. Maison de la Radio. Le secrétaire. Vodka.
17 h : émission de Jacques Boffond avec deux autres écrivains (suisses) : Masnata et HC Tauxe ; le 1er gauchisant, le 2e intemporel. 18 h fini. 19 h 30 buffet de la gare : dîner et deux heures d’attente. Train de 23 h 13. W.L.

18 novembre 1980

Arrivée 7 h 07. Taxi. Radio : Y. Navarre contre Wiesel.
19 novembre
Envoyé lettre et louange à Julie Myrto, enfant nouveau-né de Peter Kunze.
« Elle » : papier de Ch. Collange sur « l’ordre » (les miettes, les rangements) à refaire. Rencontré au métro « Ternes » vers 17 h 30 Papeloux. Dans la cohue, un survivant de l’infarctus. « Je vais très bien maintenant. Il faut même que je marche ».

21 novembre 1980

10 h les Sablons : Isabelle Baillancourt. Travail sur son article. 13 h déjeuner chinois avec F. Gilles – écœurée, qui voudrait quitter « Elle ». 15 h « Parents ». Avec Marnier et Gicquel sur le prochain livre. Conseil de faire un best-seller (historique). « Tu peux ».

24 novembre 1980

17 h 45 cdf de Croizard, a vu Thérond, un papier dans PM – certain. Vu une photo dans Télé 7 qui me rappelle quelqu’un fugitivement, G. David ! G. David, professeur de médecine au Kremlin. Est-ce lui ? Je le regarde le soir à l’émission.

25 novembre 1980

Metz. Expo à la biblio. Le soir, débat « Écrire en Lorraine ». 30 à 40 personnes. On s’en sort.

26 novembre 1980

Train de Paris 6 h 32. 9 h 32 Paris. « Elle ». Ramé sur un papier chiromancie. Puis « Parents » : ramé dans une conférence de Coral (justice et jeunes).

27 novembre 1980

Cdf de Sandra. Texte Jean retapé. À moi de faire. Elle part pour N.Y.
Téléphoné à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Secrétaire de G. David. Lui pas là. Téléphonez demain.

28 novembre 1980

Cdf à 11 h à l’hôpital du Kremlin. Prof. G. David ? « C’est moi ». « C’est toi ? » Veut lire d’abord l’Abîme. On se verra en janvier après les fêtes qui l’occupent beaucoup, dit-il.
Parti à 14 h en voiture pour Metz. Neige à 70 km, chasse-neige, voitures en panne, etc. Arrivés à 19 h 40. Biblio 7 h 30. Petit « en-cas », pizza, vin rouge. Débat sur « la culture en Lorraine » : Printz, Vedaine, un psycho ou socio venu de Paris (avec son carnet de notes) – et Jean Hurstel surpris de me voir là (il travaille à Merlebach à l’Action culturelle du bassin houiller. Débat sans le moindre intérêt, confus et terne avec interventions de jeunes sur la « francisque germanique ». Dit une phrase, Caroline une autre. Second buffet campagnard. Rentré minuit 30 – après une conversation avec Printz, émouvant.

29 novembre 1980

Train de 9 h pour Paris.

30 novembre 1980

Fait le chapeau de « Justice et jeunes » réclamé par Coral. Regardé télé 17 h 45 « la Tempête » de Shakespeare, le texte sur les genoux.

1er décembre 1980

Reçu le manuscrit retapé de Davidson. Caroline Babert a le prix Erckmann-Chatrian, dont on avait parlé pendant le voyage à Metz.

2 décembre 1980

58 ans. Il neige. Visite de J. Y Corrée. Discuté de son scénario. Y retravaillera. Trouve que « l’Abîme » est très cinéma.
Ramsay. Envoyé quelques livres. Vu J.P. Ramsay, embêté par le manuscrit de Dante. Cdf de Dante, revenu aujourd’hui d’Amérique. Intéressé par ce qu’il a vu et le confirme dans ses idées : « On n’est peut-être pas sur la mauvaise voie ». Hanté par l’Irlande et ce qui s’y passe en ce moment (grèves de la faim). Mais les Irlandais en Amérique ont fait comme tout le monde. « Il n’y a pas de bon peuples ! Il faut continuer ». « C’est par là que nous serons grands », dis-je.

4 décembre 1980

Commencé à corriger le Davidson (2e mouture).

5 décembre 1980

Visite l’aprèms à Danielle, place des Fêtes. Présente Annelaure qui voudrait voir son père. Je ferai la commission.

6 décembre 1980

Envoi de Sandra : un « calendrier Calder » pour 1981.
13 h déjeuner chez Georges avec Dante. Parlé du « petit commerce » comme de mon prochain travail. Irlande : re-possible.
Correction du Davidson. Plus long que prévu (quelques pages difficiles).

8 décembre 1980

Travaillé : rangé des notes pour le prochain livre. « Esprit » : lu un article sur Levinas, la morale comme attitude religieuse. Enfin une clarté là-dessus.

9 décembre 1980

Cdf à N. Fresco pour avoir l’adresse de Cl. Lanzmann. Me renvoie aux Temps modernes. Écrit à Lanzmann (pour le libraire Géronimo de Metz – qui veut savoir où en est le film sur le génocide). Cdf à Croizard. M’apprend la mort de W. Barzelaire, de PM (foie). Pas mauvais bougre – à manières.
Mort de John Lennon, assassiné. Un fou à N.Y.

10 décembre 1980

« Elle ». Passé l’aprèms à ne rien faire, à attendre Mme Victor en conférence avec l’administrateur (peut-être l’achat de Hachette par Matra ?). Cdf à Orsenna, un peu gêné par l’histoire de Gatti. N’aime pas le Châteauneu non plus.

11 décembre 1980

Ramsay : vu Corinne. Rapporté le chapitre X du livre de Dante (égaré).
Le bouquin cité dans le feuilleton du Monde (Poirot-Delpech).

12 décembre 1980

10 h avec Hocquard à St-Denis paris VIII (pour les Assedic). Déjeuner avec Braudeau au chinois Marbeuf. A commencé son prochain livre – librement, sans plan.
(St-Denis : pas d’espace, de campus, le reste pas trop moche. Dans le hall des stands politiques avec des vociférations communistes, des collectes, etc. Des graffitis : Vincennes, je t’aime…).

13 décembre 1980

Forum… Slogans pour Coluche (candidat à la présidence).

15 décembre 1980

« Elle » : 5, 6 papiers à revoir ! Vu Éliane Victor. Cdf de Dominique Lempereur – d’accord pour que j’essaye de la case à « Elle ».

16 décembre 1980

Lettre (en latin) de Frédéric Hocquard – mon filleul, à qui j’avais envoyé un petit chèque.
Filipacchi (Paris-Match) achète des parts du groupe Lagardère (qui a déjà acheté Hachette, donc « Elle »). Je vais me retrouver à PM, un de ces jours !

17 décembre 1980

Mauvais rêve : condamné à mort (guillotine). Réveil juste avant la séquence finale.
« Elle ». La maison résonne de bruits, frémit de craintes. On dit que Filipacchi « va aller vite ». Thérond prendrait la direction de « Elle », avec Regniez, et tout le monde filerait aux Champs-Élysées.
À 8 h 30 matin, interview du lamentable Faurisson par Y. Levaï. Minable.

18 décembre 1980

Cdf chez les Hocquard. Dante y est. Le film Irlande a passé le cap de la commission. Accepté.

19 décembre 1980

Acheté le Zohar chez Maisonneuve (cadeau de G.). 55 F avec remise.
12 h vu au « Morvan » Kravetz. Savoir ce qu’il en est du papier « Abîme » de Géné. Parlé de Libé : K. désabusé. Prêt à chercher autre chose, mais quoi ?
13 h cdf de Dante. Part en Irlande demain. Me parle de Kunze à propos de l’Abîme.
17 h visite de J.-L. Pays. Me prend 4 livres pour ses avocats.

22 décembre 1980

À 17 h 30 « Elle ». Le verre de fin d’année. Guetté avec quelle anxiété ! Mais sans angoisse perceptible, et sans agitation : la résignation à Dieu ou à Filipacchi. Éliane Victor fait un discours : pas d’affolement, n’écoutez pas les rumeurs, continuons à travailler. « Elle » est en train de se redresser (375 000 exemplaires). Vu Diwo, qui est à Hachette mais n’y fait rien, amer par rapport à Olivier. J.P. est un arriviste que j’ai installé et qui m’a poussé dehors de Télé 7 !

24 décembre 1980

À « Elle » : 2 papiers (celui de Joëlle). Cdf de Fayard, reconnaissant que j’ai droit, pour « Dévorante Amazonie » à tous les droits (5 %).

25 décembre 1980

Promenade en bateau-mouche.

26 décembre 1980

Cdf de Poliakov – (la docu K.G. ? l’ai-je ? Sa source ?)

27 décembre 1980

Toute la journée, dépouillé les dossiers Gerstein et Eichmann pour répondre à Poliakov. Songé à reprendre recherches pour une 2e édition de KG (avec compléments).

29 décembre 1980

Écrit à Peter Kunze (pour K.G. : Gollwitzer existe-t-il encore ?)

30 décembre 1980

Envoyé cotisation (100 F) à l’association des amis d’A. Vialatte.
Travaillé sur des notes (Sabathier – extraordinaire).
18 h cdf de Dante retour d’Irlande. Demande un « Abîme » pour Paolo Gasparini. Me dit que ma présence sera nécessaire en Irlande, ne fut-ce que quelque temps. Manessier, pressenti pour les décors, est à l’hosto : tuberculose.

31 décembre 1980

9 h 30 chez Stéphane. Remis un livre pour Gasparini qui doit passer.
« Elle » et « Parents ». Refait un papier. Champagne à « Elle » et à « Parents ».