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1976

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1976

Levé 10 h. Plus de cigarettes. Gris, pluvieux. Reposé – Lu – Télé le soir (La Grande vadrouille). Les beaux-parents et Éric retournent à Toulon demain.

2 janvier 1976

Déposé les chèques à la banque, cherché une pièce de rechange pour la Méhari. Passé à PM après déjeuner pour envoi de courrier et téléphoner. Vu Château.
À 5 h, chez Th. Lévi. C’est lundi qu’il téléphonera au ministère de la Justice pour savoir si on va relâcher Rohart (après le fait nouveau).

3 janvier 1976

Levé 5 h 30 pour aller avec Gilbert à la gare (chercher maman et expédier les valises pour la Bergerie). La Route. Tout a l’air d’aller. On y reviendra désormais.

4 janvier 1976

À 4 h avec les Gilbert, Beï mais sans A. rétive, à la Choule sefardim de la rue de la Roquette, mariage de la fille de ma cousine Arlette. Puis au George V : lunch et dîner. Vu la tante Jeanne, Pierrot, Andrée Hel, Jean Zach. Partis à 9 h 30.

5 janvier 1976

Levé 6 h. Taxi 7 h. Gare 7 h 10. Train pour la Bergerie à 7 h 45. Il se sentait si peu voyager qu’il avait envie de dire et disait Bon voyage à ceux qui restaient sur le quai.

6 janvier 1976

Beau ciel bleu. Courses en ville. Bricolage.

7 janvier 1976

Rêvé : quelqu’un m’interpelle, prend ma main et celle de Véro et dit : « Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage ». Cela se passe dans la tribu Gatti.
Cdf de Rognoni : il viendra peut-être par ici.

8 janvier 1976

Rien fait. Visites : Mme Rossetto (marbrière) et les Oliveiro. Longue discussion avec B. Toujours la grande question.

10 janvier 1976

Des écharpes de nuageoles. Beau dans l’aprèms. Déjeuner au Soleil des Neiges.

11 janvier 1976

Commencé à travailler (un passage de la Mer morte). Temps gris. Beau le soir rouge et vert (montagne bleue).

12 janvier 1976

Bleu. Avec Éric, descendu à pied et remonté (10 à 12 Km). Travaillé l’aprèms.

13 janvier 1976

Toujours beau. Récupéré aux ordures du ravin un lit et un transat en assez bon état. Travaillé l’aprèms (la Couronne).

15 janvier 1976

Grand vent. Tempête au réveil (7 h). Docu pour la Couronne en place. On peut y aller ! Confiance. Dans « le Monde », article sur les difficultés du « groupe Prouvost » (demande de renseignements du CE).

16 janvier 1976

Travaillé (joyeusement). Cdf à Rognoni pour l’inviter ici. À dîner chez les Couttolenc jusqu’à 11 h.

18 janvier 1976

Éric reparti à 2 h. Soleil des Neiges : terrasse. Un verre avec Mme Etchenique. Après dîner ciné : « Frankenstein junior ».

19 janvier 1976

Jour gris. Est-ce fini l’été de la St-Sylvestre ? Travaillé. Cdf le soir à Rapinat : J. Prouvost n’aurait plus la signature. Travaillé de 9 h à 10 h.

20 janvier 1976

Assez beau. Courses à Barcelonnette. Travaillé l’aprèms. Rognoni ne viendra pas. Croizard songe, dit-il, à m’inviter.

23 janvier 1976

Pas de changement – mais vent froid. Peut-être la neige dans quelque temps. Les Oliveiro à dîner. Fini « La Cabale » de Safran. Excellent (je l’avais dans mes livres depuis au moins 15 ans, sans l’avoir jamais ouvert).

25 janvier 1976

Froid (- 18 ce matin) et soleil.

26 janvier 1976

Départ gris. On a consommé 1 300 litres de fuel en 3 semaines. Arrivé 10 h.

27 janvier 1976

Journal. Vu J. Merlin (à la retraite, mais restant : PM payant la différence). Bruit que « groupe à vendre ». Atmosphère pessimiste. Merlin me dit que S. Ramond est mort (62 ou 63 ans). Vu Penent, Croizard, Jacqueline Michel, I. Clerc.

29 janvier 1976

Beau et froid. Couru l’électroménager du quartier pour un réchaud électrique (pour Ariane). Travaillé : notes et relevés. Cdf à Honoré (repas d’adieu de lundi) et aux invités. Cdf de Kristo.

30 janvier 1976

Très froid. PM. Lettre de Mme Gatti inquiète, sans nouvelles. Téléphoné à Dante : elle en reçoit des nouvelles, mais les oublie. Elle écrit à tout le monde. C’est sa maladie. Vu Penent, Cavi, Pelgrand, Ménager : un verre avec eux. Vu Honoré. Établi le menu (à 70 F par tête quand même).

31 janvier 1976

Toits blancs. Avec Beï à la route sous la neige. Glissant. Rentrés à 1 h 15. À 8 h 30, chez Georges, qui fête son anniversaire avec son fils, sa bru et Dante. Gigot, bordeaux, champagne, etc. Dante propose à Georges de jouer dans sa pièce future pour le festival d’Automne (novembre prochain).
Sur Franco, ça se jouera mais abandon de Monod et André ! (Ils ont signé ailleurs.) Ivan remplace André Wilms. Rentré 1 h.

1er février 1976

Anniversaire de la mort de Théo. Rangé des dossiers de PM.

2 février 1976

Froid. Travaillé toute la journée au livre. À 8 h chez Honoré. Les Gilbert et B., Chateauneu, A., les Le Bolzec, les Damanne, les Cavi, les Diwo, Virginie Merlin et G. Bonheur, Sidney Smith, puis Nicolas Obolensky. Bon repas. Personne n’eut envie de partir. G.B. provoqué, fit un discours. Manquait Penent – inévitablement. Cavi me dit que Dumur parlant de la pièce dans les Nouvelles littéraires a dit le plus grand bien de moi !

3 février 1976

Vu Gilbert et son comptable pour le prêt que je lui fais (transformation de magasin 3). PM. Vu Penent, puis Laffont.

4 février 1976

Travaillé Couronne. Cdf d’I. Clerc. Cdf d’Ivan Vanheck. Voulait le studio (d’Ariane) pendant le temps de « Franco ».

6 février 1976

Grippé. 39°1.

10 février 1976

Sorti. PM. Élections remises au 24.

11 février 1976

Déblayé un peu la docu Joyce (pour un papier Mémorial).

12 février 1976

Train 7 h 45 pour Lyon. Déjeuner chez Colas avec JJ et Butherau. Le soir, rue des Marronniers avec JJ et Bernadette. Regardé la TV à l’hôtel (« Jeux interdits », pas une ride).

13 février 1976

Invité à déjeuner les Lerrant chez Marie-Rose. L’aprèms, musée St-Pierre, expo Bettencourt. Dîné chez la mère Briol.

15 février 1976

Train Paris 8 h 15. À 12 h 45 à la maison.

16 février 1976

À 11 h, visite de Josette Claret. Travaillé « la Couronne ».

17 février 1976

Travaillé « Couronne ». Commencé papier Joyce pour le Mémorial.

18 février 1976

Travaillé papier. PM à 2 h. Vu Penent, Château, Croizard (Penent remplacera Cr. au Mémorial). À 8 h au St-André-des-Arts : « Ce gamin-là », sur des enfants autistiques. Émouvant.

19 février 1976

A.P. 12, rue Blanche (inscription). Un monde fou (les cadres décadrés). Attendu une heure environ.

20 février 1976

Fini papier Joyce. Parlé avec Penent et Bois des scandaleux aboiements à la mort de l’affaire de Troyes (rapt et mort d’un enfant).
Passage dans la rue Pierre-Charron d’un Négus – exactement un fantôme.

21 février 1976

Soleil. Pas bougé. Déclaration de revenus. La Couronne.

23 février 1976

Ouvrier pour le plancher rue Custine. Aprèms : Institut national pédagogique, rue d’Ulm pour chercher livre de Majault sur le théâtre (citation de Rabelais). Vu et bu avec Penent.

24 février 1976

Vers 10 h, mairie du XVIIIe (Assedic – manquait un certificat de scolarité d’Ariane), puis rue H. de Rochefort (centre bureau Assedic). PM. Voté pour la liste commune. Vu Coral – proposé quelque chose, un papier pour « Parents » : plus ou moins d’accord s’il n’y a pas d’opposition du côté Delors. Pense à un quotidien « pour la femme suburbaine » (dont m’avait déjà parlé J.P. au moment où je l’avais vu pour lui annoncer mon départ). Vu Ancelot, Penent, Redena, Piloti, Pelgrand. Liste élue. Pelgrand, trop rayé, non.

25 février 1976

À la mairie du XVIIIe, rencontré P. Laffont, en train d’effectuer ses propres démarches. Ne trouve pas ça très gai. Puis à la FNAC, puis rue Turbigo pour ma mutuelle.

27 février 1976

Cherché Gatti, 3, bd Ney, chez Calberson. 2 000 mètres carrés, hangar géant où il répète et fera jouer « Franco » fin mars. Vu Gus, Zobel, Véro, Daniel Anfou. Emmené Dante à Cormeilles : petite prise de parole avec Fontenat (Charles) sur l’expérience de Ris-Orangis. Rentré 1 h.

28 février 1976

Très beau temps. Réunion des co-pros au café « Paradou ». Aucune discussion. L’entente cordiale.

1er mars 1976

Temps splendide. Vu Penent, Château. Cdf I. Clerc. 1er jour de chômage.

2 mars 1976

Pas bougé. Travaillé.

3 mars 1976

PM. Vu Penent, Croizard (passé à Marie-Claire). Appris que le fils Vialatte a été blessé dans l’attaque d’une pharmacie (son copain tué par le préparateur ; histoire de drogue).

4 mars 1976

Déjeuner chinois avec Jacqueline Fabre (Télé 7). Souvenirs de l’Enclos.
Photocopié dossier Ballarin (boxeur) pour Dante.

6 mars 1976

L’o chaude ne marche pas, le chauffage se met en panne et la voiture ne démarre pas – sans compter l’odeur laissée par les chasseurs de capricornes. Cdf de Dante : voudrait renseignements sur Ballarin, ancien boxeur (pour projet festival d’Automne à remettre lundi).

7 mars 1976

Téléphoné à Dante les détails Ballarin. Réparé deux treillages de moustiquaires et une poêle.

8 mars 1976

Froid et soleil. Pas bougé. Fatigué. Dante à dîner avec Gus. Parlé de Patricia Hearst (qui perd tout en faisant le jeu de sa famille – méprisée des deux côtés), de Jacky Moreau et Ivan (grands buveurs).

9 mars 1976

Expo au musée des Arts et Métiers prévue pour Bernard. Chez Danielle où se trouvait Joachim qui marche (1 an) et une Polonaise (mariée à un étudiant en tibétain). Pris un petit-déjeuner. Me demande si elle peut aller à la Bergerie avec les deux filles et les tibétains. Vu Ariane qui veut aussi y aller. Beï d’accord pour prêter la maison. PM l’aprèms : Penent, Chato, Demanne (pour révision de son livre), Pelgrand.

10 mars 1976

Toujours beau et froid. Cloué une moquette sur la petite terrasse d’Ariane. Travaillé « la Couronne ».

12 mars 1976

À la Route. Grand nettoyage et remise en place des meubles.

14 mars 1976

Avec Beï au salon de l’Agriculture. Veaux, vaches, cochons, couvées. Et des paysans – vraie race autre. Un peu travaillé à la Couronne.

15 mars 1976

Pluie et grève de métro. Pointé à la mairie du XVIIIe pour la première fois, puis chez Danielle. Avec elle, dans des agences de location de voiture – pour en louer une (Paris-Gap). Ensuite, la méhari la ramènera à Paris. Déjeuner chez Danielle.
PM. Vu Penent et Chato et H . Chaudet que Delors vide à cause de son âge (elle ne touchait déjà plus qu’un demi-salaire).

16 mars 1976

Après déjeuner chez Danielle : départ fixé à vendredi soir. A. ira coucher chez eux jeudi soir. PM. Vu Penent (pour Henriette) et Chato (id.). Vu aussi Smith, inquiet pour la santé de sa femme.

17 mars 1976

PM l’aprèms. 15 h au pub en face du Lincoln, vu Fournoux, éditeur, ami de Damanne, veut lancer en septembre un mensuel axé sur les faits divers, la justice (Verdict). Me demande si… Oui, en principe.

18 mars 1976

PM. Vu Penent. De là, chez Danielle où se trouvait déjà Ariane – et la voiture louée. Partent demain matin à 7 h.
Télé : « Cabaret », sur le Berlin de 1931. Léger mais juste.
Cdf à Foville (Parents). Papier à faire. R.V. demain.

19 mars 1976

PM. Papier sur les services médicaux d’urgence. 6 feuillets. 16 h 30. Cdf (à la maison) de Gorini (dir. De France-Soir). A appris que j’ai quitté PM. Me propose de travailler chez lui. Non. Année sabbatique. D’ici deux à trois mois peut-être, un article ou deux, ou une série. On verra. Dîner chez Francis Caillaud à Issy-les-Moulineaux. Sa mère, ses enfants, des amis (Marillier, décorateur, Gradino, reporter d’Antenne 2). Rentré 1 h 30.

20 mars 1976

Très beau jour, clair et frais. Chez la tante Raymonde qui a la mine défaite, les yeux rougis. Ne veut pas voir le docteur. Mais, m’en occuper. Cdf de Christiane, puis de Marcelle. Le médecin est venu. Elle a 31 de tension. Usée, dit-il. Ne veut pas l’hospitaliser pour lui éviter un choc psychologique.

21 mars 1976

Patricia Hearst reconnue coupable. Travaillé papier « Parents ». Fini l’après-midi.

22 mars 1976

Pluie et froid. Journal : remis papier à « Parents ». Cherché le soir les beaux-parents à la gare.

23 mars 1976

Resté à la maison. Travaillé. Descendu la grande toile noire (Monloup) à la cave. Obligé de la déclouer et de la rouler pour la passer.

24 mars 1976

Travaillé. Avec Xavier Le Bolzec, chez Calberson. Répétition de 3 h à 5 h « à la bourre ». Acoustique mauvaise. Vu Vial, assez content d’y jouer.

25 mars 1976

Pluie. Les beaux-parents se risquent à prendre le train pour Lorient (grèves). L’ont, changement à Rennes. Cdf de Livrozet me demandant de signer un télégramme à Lecanuet pour demande la libération provisoire pour un droit commun (S. Agret) en grève de la faim ou tentatives de suicide depuis des années. Me cite : Foucault, Mauriac, Châtelet, Deleuze. Aprèms avec Gilbert à l’hôpital Louis Mourier à Colombes. La tante va mieux : tension tombée à 17-18. Pleuvait quand on est arrivés. PM. Téléphoné à la Bergerie. Vu Penent. Viendra peut-être demain chez Calberson.

27 mars 1976

Demain changement d’heure. On avance les montres d’une heure.

29 mars 1976

Avec B. et les Gilbert, chez Calberson. Première de « Franco ». Calicots devant la porte avec guirlandes d’ampoules. À l’intérieur, des stands du FRAP (interdit), Poum, anarchistes espagnols. Commencé à 8 h 40, fini 11 h 30. Très bien malgré ce qu’en disait Dante hier : « On n’est pas prêt ». Vu Darzac, Sophie Bassoul, Jacky Moreau (qui a fait la musique).

30 mars 1976

PM. Vu Penent. À 8 h au spectacle. Moitié moins de monde chez Calberson. JJ, les Lévêque, Clerc et Jacques. Les critiques : Figaro (Nourrissier), Nouvel Obs (G. Dumur), Caroline Alexander (l’Express), Attoun. Les deux premiers disparus à l’entracte, comme hier, paraît-il, l’Huma-Dimanche et France-Soir (Marcabru). Trouvé la représentation meilleure qu’hier, malgré le peu de monde (contre quoi s’étonnait la troupe). « Nous avons perdu 7 minutes par rapport à hier ! dit Gatti. Tu te rends compte ! ».

31 mars 1976

Beau. Travaillé fin du « Oui, capitaine ».

1er avril 1976

Travaillé le matin. PM. Bon papier de Cournot dans le Monde. Dante satisfait. Vu Penent, Croizat, puis Gaston Bonheur. On se congratule comme des Spartacus ou des Moïse ayant reconquis la liberté. Il dit : « Il fallait le faire, risquer, la manne tomberait… »

2 avril 1976

Parti à 3 h pour Metz dans l’autobiancchi. Arrivé 7 h 30. Hôtel Cecil, rue Pasteur. Beau ici ; dîner chez Jean. Pol Nemerz était là, presque inchangé, sauf les lunettes. Souvenirs. Son fils et sa fille sont là aussi, avec leur conjoint respectif.

3 avril 1976

Choule de Metz 8 h 30. Petite pluie. Je suis « aufgeruf » à la tora. Le fils de Serge, Laurent, chante toute une sidra (Lévitique, les Impuretés). Très belle voix à la veille de muer. Déjeuner chez Serge. 50 personnes. Suis placé à sa place avec son frère, les beaux-parents (Iraniens), la tante Loulou. Sieste ensuite. La soirée toujours à la résidence. 90 personnes. Parti avec les Nemerz vers 2 h.

4 avril 1976

Parti vers 9 h sous le crachin. À la Route vers 1 h, puis à la maison. Rêve : quelqu’un, une femme (mais qui ?) s’apprête à tirer à l’arc. Appartement du rez-de-chaussée de Clichy mais en face c’est l’appartement Joubert de la rue Custine. À ce moment, l’électrophone joue une chanson que j’ai dû composer « Arrow ! Arrow ! This is an arrow of Scotland ». (Arrow scandé comme un appel) et chanté par Joan Baez.

5 avril 1976

PM. Vu Pelgrand, Châteauneu. Fini le bouquin de Merrou (connaissances historiques).

6 avril 1976

Travaillé le matin. Aprèms, hôpital Colombes : la tante assez bien. Retour après crocher chez Calberson où Dante fait un raccord pour ce début de 2e semaine. Revenu à 7 h. Dante sortait : mal aux dents. C’est Gus qui dirigera ce soir. Parlé avec Pierre Zobel et J.-L. Pays : « Ah ! ce n’est pas la même chose que le Joint. Tous des pros (sauf Zobel)… ».

7 avril 1976

Chez Danielle. Récupéré les documents Baader (amenée au journal).

8 avril 1976

Inscrit au Crédit agricole rue Custine. PM. Vu Damanne, Penent (Benno Graziani en est venu aux mains avec Delors).

9 avril 1976

À déjeuner, Mauricette et Ariane. Puis conduit Mauricette et Beï à l’hôpital. La tante énervée, dégoûtée de la nourriture de l’hosto, pleurant après des bonbons. TV 1ère chaîne : Gatti pour Franco.

12 avril 1976

Pointé rue des Batignolles. Une erreur dans leurs papiers (28 jours de sautés ! Je n’ai touché que pour 4 jours). PM le matin.

13 avril 1976

À déjeuner, Marie-Marguerite. À dîner Gatti vers 9 h après avoir été à l’ouverture du spectacle. Dumur a fait un article dans le Nouvel Obs, absolument hostile. Résultat : chute des spectateurs (150 locations annulées). Difficultés pour la tournée, Laville ne voulant donner aux comédiens que 90 F alors qu’ils en demandent 400. Le projet Ménilmontant du festival d’Automne annulé. Dante songe à demander la bourse des écrivains pauvres. Ses droits au Seuil pour tous les livres se sont montés cette année à 300 F. Chercher la solution. Mais quelle ? Il faut de l’argent pour Danielle, Laetitia et Hélène.

14 avril 1976

PM visite de Maryse Meyer. Ira jeudi voir le spectacle Gatti. M’apporte deux manuscrits d’une amie. Travaillé l’aprèms. Grand dîner (Seder de Pâques) chez Jacqueline. Les deux gamines, le frère et la sœur avec les conjoints, Renevey et sa femme. Manquait juste Ariane. Éric arrivé vers 19 h participe aux agapes – et à la contemplation de la télé du match de football St-Étienne-Eindhoven. 0-0.

15 avril 1976

PM. Téléphoné à J.J. à propos de Dante. Ciné le soir « Vol au-dessus d’un nid de coucous » de M. Forman. Beau.

16 avril 1976

PM. Vu Lagache. Avec Beï et Éric, au palais des Congrès, porte Maillot : festival du film fantastique et de science fiction. Trois navets, mais la salle bourrée était drôle : faux cris d’épouvante, vagues de rigolade.

19 avril 1976

Toujours beau. Partis à 9 h pour Houx. Retour sur le périphérique. Houx 11 h. Ping-pong, bicyclette. Rentrés par le train de 9 h 20 avec les deux piotes. Éric ramènera demain Marie-Claude et la voiture.

20 avril 1976

Travaillé matin. Cdf de Dante. Me demande de venir demain soir faire de la présence (la claque). Il y aura les socialistes.

21 avril 1976

Le soir avec Éric, puis Karine et son amie Marianne chez Calberson. Assez peu de monde. Dante absent (à Belgrade). Les socialistes (Pringaud, Taddéï). J’aurais dû leur parler, mais à peine vais-je sur eux qu’ils s’éclipsèrent (ils étaient avec Vial qu’ils connaissent). Allés ensuite gare du Nord manger un morceau. Rentré 2 h.

23 avril 1976

Avec Gilbert à Hayange.

24 avril 1976

Nancy. Il a neigé ! Toits blancs, autoroute billard.

25 avril 1976

Train pour Paris à 7 h. Arrivé à 11 h à la maison. Téléphoné à Kravetz pour procès Goldman à Amiens demain. Mais je dois pointer au chômage. Ciné l’aprèms avec Beï et Éric « L’honneur perdu de Katerina Blum » (V. Schoendorff). Très bon.

26 avril 1976

Pointé, puis gare du Nord. Train d’Amiens 10 h 45 – 11 h 53. Hôtel Nord-Sud. Palais vers midi. Vu, pendant une suspension, Kravetz. Arrangé le coup de la carte d’entrée (pour Télé 7). Déjeuner Nord-Sud.
Procès. Goldman, très maître de lui et de tout le jeu. Témoin Régis Debray. Dans la salle, Simone Signoret, Krivine, J.-Edern Hallier (dont tout le monde se méfie, refuse la main), Rabi, Claude Durand, Pottecher, Cavi (pour PM).
Fini 8 h 40. Dîner au buffet avec Kravetz et un de ses amis de Libé (Péninou). Trouvé des « admirateurs » : une du « Maine libre » (a lu Buffet Bontems), Gavi (impressionné, selon Péninou, par ma prestation dans le Joint). B., du Nouvel Obs, qui récite, avec Gavi des « attaques » du papier (dont cahier de géométrie que j’ai complètement oublié).

27 avril 1976

Mal dormi et chambre pas chauffée. Matin : audition du brigadier Quinet. Aprèms, un témoignage accusateur 7 ans après : une femme qui reconnaît Goldman ! Elle a été convoquée par le président – dont je suis sûr qu’il est hostile à G., puis une dame Lecoq qui maintient, et un Dr Pluvinage qui a tout vu à une distance de 230 m (les yeux profondément enfoncés). Violents incidents en série : G. insulte l’avocat de la partie civile : fasciste, pourri. Je vous emmerde. Séance levée. On sépare les avocats de la partie civile de ceux de l’accusé (une autre table). Kiejman très brillant obtient des concessions de Pluvinage et Lecoq. Et même du commissaire Jobard à propos des armes de Goldman. Cela sent la poudre.
Dîné avec une pigiste du Quotidien de Paris, Dominique Ferboz.

28 avril 1976

Bonne journée pour Goldman. Les jurés posent des questions aux policiers, les pressent. L’informateur X 2 prend de la consistance. Kravetz me demande un petit papier sur la « présentation » du suspect aux témoins (quai des Orfèvres). Je le fais entre 3 et 4, le téléphone. Content, je crois.
Vu Claude Fouchier, Claude Lanzmann : «Vous m’avez envoyé votre pièce aux Temps modernes. Quelle belle pièce ! ». Mais laquelle ? Comme il paraissait un peu hésitant, j’ai cité « Tonton Couteau ». Oui, c’est ça. Dîné avec Kravetz et Péninou. Vu aussi Geismar à qui le président n’a pas accordé de carte pour entrer – et qui erre dans la galerie.

29 avril 1976

Papier paru dans Libé. Journée de l’alibi de Goldman et des Antillais. Dîner avec Claude Fouchier, Trimbourg, Dominique Ferboz, Kravetz au P., sur la Somme. Très bon restaurant.

30 avril 1976

Audition de Lautric qui confirme l’alibi de Goldman. Beau temps, nuages, des marchands de muguet à tous les coins de rue. Déjeuner Kravetz au Central.
Pris la Flèche d’Or. Attendu à 17 h 30 (j’avais déjà raté le train de 15 h 16 : intéressante gare d’Amiens). Dans la soirée, nouvelles du procès à la radio : un détenu prétend connaître le nom de l’assassin du bd Richard-Lenoir. Du vent…

1er mai 1976

Cdf de Kravetz, à propos de l’incident d’hier au procès. Il y en a eu un autre : le payeur des allocations, aiguillonné par la partie civile Me Garrot, désigne Lautric comme complice de G. dans son agression. Gros effet, vite dégonflé.
À la Route avec Beï.

3 mai 1976

À 8 h 09, train pour Amiens. Laissé sac à la gare. Arrivé à 9 h 30 (audience à 9 h 20). Bender déposait. Donne le nom de l’assassin présumé Bernard Martin. L’aprèms, Jobard, venu de Paris, dépose : Martin a disparu depuis 62, rayé du fichier du banditisme. Aurait été tué par le Milieu.
Deux plaidoyers de la partie civile (Garrot et Boiteau). Médiocres toutes les deux. Sur invitation de MK, je fais un papier sur la partie civile.

4 mai 1976

L’avocat général Besse réclame platement la réclusion perpétuelle.
L’aprèms, Kiejman commence très bien, puis, malade, enroué, s’interrompt, reprend et finit plutôt mal. Pollack, use de toutes les ficelles du métier, mais ennuie. C’est lourd, mal charpenté, cocardier : drapeau, médaille militaire, cathédrale d’Amiens. Presque trois heures de délibéré : les gardes en double haie dans la salle des pas perdus. G. non coupable d’assassinat. 12 ans de réclusion. Enthousiasme. Applaudissements. Magnifique soirée. Péninou me ramène à Paris vers 2 h.

5 mai 1976

Papier paru. Bricole. On part à la Bergerie mardi.

6 mai 1976

PM : vu ML Perès, les gens de la docu. Inquiétude : vente du journal en vue, licenciements massifs certains. Très chaud.

7 mai 1976

Temps d’été. À Bezons avec Beï pour faire mettre des nouvelles portes (à vitres coulissantes) sur la Méhari.

8 mai 1976

Re-grand beau. 30° depuis trois jours au grenier. En bricolant, fait une jolie chute de l’escabeau glissant sur le parquet neuf. De quoi se tuer – à peu près.

9 mai 1976

À la route. Déjeuner chez Laprune à Villeneuve-le-Comte. Mort d’Ulrike Meinhoff dans la prison de Stuttgart (pendue ?).

10 mai 1976

Pointé. Rencontré Sonkin (chômeur depuis août de France-Soir, et Lafont). Tél. à JJ puis Dante, rentré de Lyon (« l’échec le plus sanglant de ma carrière : 10 personnes dans la salle » – pour une conférence – Girones, défendu par JJ, est un incapable). Déjeuner chez Georges avec I. Clerc. Rencontré Meyrand pas tellement content de son théâtre de Chelles. PM. Vu Penent.
Cdf de Kravetz. Me dit qu’ils sont tous contents de ma collaboration. A déjà commencé à prospecter le cas du détenu venu témoigner à Amiens (Bender). N’oublie pas l’idée d’un procès infini pour Dante. A. dîne avec nous. Ira dans le Midi faire la cueillette. De quoi ? Bof !

11 mai 1976

Pris Rapinat à 6 h 30 devant la pharmacie Bailly. Cap sur la Bergerie. Arrivée à 20 h 30 – après trois heures de séjour à Lyon (la capote de la Méhari s’envolant sans cesse. Acheté une neuve).

12 mai 1976

Nuageux, humide. 200 moutons devant le four à pain. Cdf vers 6 h de J.-P. Liégeois : a vu le papier dans Libé – me demande si je veux faire quelque chose dans l’Unité sur la mort d’U. Meinhoff. Aiguillé sur Dante. Projet d’un journal pour la rentrée (bandes dessinées, etc.).
Le soir regardé à la télé le match de foot Bayern-St-Étienne. Hystérie française du moment. 1-0 pour les Allemands. Tristesse des commentateurs.

13 mai 1976

Beau. Les moutons. Travaillé un peu (la fin de la Couronne). L’aprèms, au couvent du Faucon, puis chez Martel.

14 mai 1976

Très beau. Fini la Couronne (avec la sortie de Sholto, Corola et Blandine).

15 mai 1976

Rapinat repartie à midi vingt. Travaillé le plan.

16 mai 1976

Ciel brouillé. Pas bougé. Revu le rapport Masturel. Dormi après déjeuner. Rêve : je dors, me réveille, vais à PM mais les paupières collées par l’envie de dormir, incapable de les entrouvrir. Rien à faire !

18 mai 1976

Très chaud puis grisailleux. Travaillé sur le rapport Masturel.

20 mai 1976

Pluie. Travailloté : fini la révision Masturel.

21 mai 1976

Peinture et fauchage.

22 mai 1976

Arrivé à Paris à 10 h. Trouvé dans le courrier une lettre de Delors m’interdisant les locaux et installations de PM. Fait illico une réponse. Trouvé dans les cahiers Alexandre Vialatte parmi les adhérents : Colette Gerolez.

23 mai 1976

Fatigue. Fainéanté dans la solitude.

24 mai 1976

Très beau. Pointé. Lecture d’un Albert Londres (Le Juif errant est arrivé). Cdf de Dante. Me demande mes projets pour l’an prochain. « Il faut faire quelque chose ensemble ». M’attendait à Lyon pour la représentation de « Franco ». Du monde à la fin. Repart demain pour Marseille préparer le terrain. Un film « L’Affiche rouge » présenté au festival de Cannes (j’ai lu des articles là-dessus à Barcelonnette) semble inspiré de son propre scénario. Il soupçonne Gonzalès d’avoir servi de cheville.
Lincoln : RV avec Penent 5 h. Lit la lettre de Delors et mon projet de réponse. Petite modification. Croizard indigné. Envoyé la lettre fin de l’aprèms.

25 mai 1976

Déj. I. Clerc. Chez Georges, dîné avec Dante et Gus. Confirmation de la visite au ministre : rien à espérer avant les élections (1978). Va essayer en Bretagne (Saint-Nazaire ou Saint-Brieuc, municipalités socialistes), ou l’Isle-d’Abeau près de Lyon où le ministre ne fera rien pour le contrôler. Me dit que John Cage va publier, dans un livre sur Boulez, des lettres de lui (Gatti) à lui (Cage) où il (Gatti) me cite tenant des propos tout à fait « phallocrates ». Un comédien de « Franco » frappé d’hémiplégie cet aprèms. Changements dans la pièce. Dante embarque pour Marseille.

26 mai 1976

Travaillé papier solution finale (pour Penent).

28 mai 1976

Vu Penent. Remis papier. Consulté sur la nécessité de prouver à l’Assedic que je cherche du travail. Il faut le faire. On le fera. Annonces dans le Monde, lettres des journaux.

29 mai 1976

Envoyé lettres de candidature à l’Aurore et Quotidien de Paris (pour satisfaire aux exigences de l’Assedic).

31 mai 1976

Envoyé par téléphone annonce de demande d’emploi au Monde.

1er juin 1976

Cdf de Penent : trouve le papier « solution finale » génial –, – mais réclame des coupes (4 feuillets sur 17). Révision de « Lublin ».

2 juin 1976

Cherché Beï et sa sœur au train de Montpellier. Cdf de Desmaisons. Part dans quelques jours pour le Pérou. N’oublie pas le Yéti cependant. Travaillé lettre de Blandine.

3 juin 1976

Déjeuner en ville après avoir vu Josette Dauphin : formation permanente de PM. Impossible de prolonger les Assedic une année encore. Dommage. Coupé et rendu le papier à Penent. Retourné pour la 1e fois depuis la lettre de Delors dans mon bureau. Vu Cavi et Pelgrand. Cdf de Diatto (pour une attestation en faveur de Walter Tacchini). Puis de Le Bolzer qui en a gros sur le cœur avec Hersent. « On se déshonore ». Il lui a poussé des boutons. Maintenant, toutes sortes de malaises.

4 juin 1976

Avec Gilbert au pointage. Travaillé : lettre de Blandine 68. Fini.

5 juin 1976

Travaillé (lettre vide et lettre à Blandine de 1945 : mauvais).

6 juin 1976

Pas bougé. Fini de revoir la lettre vide.

7 juin 1976

Commencé – difficilement – la lettre de Blandine 1945. À déjeuner, Le Bolzer et Kristo. Allé chercher Beï et sa sœur à Montparnasse.

8 juin 1976

Chaleur d’été. 30 au grenier. La sœur repartie ; Vu I. Clerc à la Bastille : correction de ses petits papiers pour les Nouvelles littéraires. Me dit que PM est acheté par Michelin (pour en faire un journal giscardien), Télé 7 par Hachette et Marie-Claire par l’Oréal (Bettencourt).

9 juin 1976

Fini la lettre. Le mal que j’ai eu !

10 juin 1976

Cdf de Chateauneu. A trouvé du travail pour Chandet – et surtout pour moi, si j’accepte à « Tonus », revue médicale (on a besoin de bons pros…). No. Toussaint me conseille d’accepter la réimpression du Maufrais par F. Beauval. Comme par hasard, une lettre m’attend à PM de Toulon (mairie).

11 juin 1976

PM. Conversation avec Papeloux : c’est vendu à Hachette Filipacchi – sauf les journaux féminins, Marie-Claire, la Maison, qui restent aux petites-filles. JP est triste, dit Papeloux. (Comme c’est signé, je n’ai plus à venir dans « mon » bureau.) Puis Penent : confirmation. Me donne des exemplaires du Mémorial.
Lettre de Toulon m’annonçant l’existence de la rue Raymond et Edgar Maufrais.
Cdf à Hélène Châtelain : Dante pas encore revenu ; ensuite, il est question d’une lutte pour le « fou » Boukovski. D’accord. Lettre de Poggioli : un article du Monde avec un papier de lui.

12 juin 1976

Chez la tante Raymonde entre 10 et 11 h (meilleure mine), puis à la route, par une chaleur torride. Travaillé un peu sur Maufrais.

14 juin 1976

Déjeuner Penent. Cdf de Dante. Me parle de Boukovski. Vient déjeuner demain.

15 juin 1976

À déjeuner, Dante. Il s’agit de travailler à St-Nazaire (P.S.) et, peut-être en plus à St-Brieuc – avec pour thème conducteur l’histoire d’un opposant soviétique interné dans un asile (Boukovski). D’accord pour septembre. Coupé 43 lignes dans l’article « Solution finale ». Échange de cdf avec Penent.

16 juin 1976

Rafraîchissement brusque de la température. Refais encore une fois la lettre à Blandine. Françoise de Latour venue chercher le manuscrit de Lucien (les Drogués).

17 juin 1976

Lincoln. Vu Caro et Pelgrand. Prêté 15 000 pour 15 jours (achat d’une maison). Aussi Ménager, débordant d’enthousiasme : « C’est signé. Thérond va revenir. On va balayer Chargelègue ( !) ». Cette idée qu’avec les anciens de PM l’histoire va reprendre là où elle s’était arrêtée en 68…
L’aprèms, dicté au magnétophone la lettre de 1945 et celle de 1948.

18 juin 1976

Émeutes raciales en Afrique du Sud : 100 morts. Ce n’est qu’un début. La télé annonce que J. Prouvost a vendu.

19 juin 1976

Enregistré. Au musée avec Beï (Bernard).
Chez le fils Toussaint à Massy-Palaiseau de 7 h à minuit. Les gens de la troupe de théâtre à laquelle il appartient. Vu sa sœur Isabelle, mariée, un enfant. Relu « René Leys » (Segalen).

21 juin 1976

Au pointage rencontré Périer-Daville (ex-Figaro, l’affaire Lemire). Parlé des affaires du « groupe » et du « voyou » Hersant. Enregistré (la Couronne).

22 juin 1976

Toujours étouffant. À déjeuner, Marie-Marguerite. Dicté suite de la Couronne. Cdf de Demazière, éditions Beauval pour le Maufrais. R.V. en août.

24 juin 1976

34 ° à 14 h (51 ° sur la terrasse). Vu Penent. Papier à faire sur J. Moulin. On confirme que Filipacchi et Thérond reprendront PM. À dîner, Rapinat et Agathe. Remis à Agathe les 11 cassettes du livre à taper.

25 juin 1976

Ça continue le déluge de feu. PM. Vu Penent. Michel Smith me dit que son père a eu un infarctus il y a 8 jours. Il est à Boulogne, serait content, me dit-il, de me voir.

26 juin 1976

À 13 h à Ambroise-Paré, vu Smith en train de se raser (en short pour le lit). Bavardé. Lui ai offert Barcelonnette pour se reposer. Parlé du livre qu’il écrit (« Les Lignes de Rosy ») qui a des points communs avec le mien. Arrivée de sa fille.

1er juillet 1976

Barcelonnette.

4 juillet 1976

Les Israéliens arrachent aux pirates et aux Ougandais les otages à Kampala. Magnifique !

5 juillet 1976

Les journaux de droite pavoisent, exaltent Israël. Libé pas d’accord. Suis-je de droite – quand il s’agit d’Israël ?

16 juillet 1976

Bien travaillé. Presque fini le chapitre Élie-Melki.

24 juillet 1976

Entendu à France musique « L’Or du Rhin », de Bayreuth (Boulez au pupitre). Toujours impossible de mordre à ça.

28 juillet 1976

Vu l’exposition de S. Besset à la Sapinière. Acheté une sculpture bois (300 F), pour amorcer, « être pour » comme on disait à Hayange.
Les journaux, la radio, la télé bêlent sur les jeux olympiques, bramant sur l’absence de médailles d’or. Un seul espoir : Drut sur 110 m haies. La bêtise calamiteuse. Exécution à Marseille d’un condamné à mort Giscard à la planche.

30 juillet 1976

Train 21 h 28 (par Grenoble).

31 juillet 1976

Une heure de retard. G. à la gare.
Cdf Gatti. Pas là, mais à Paris. Château : il va passer ses vacances à l’hôtel Sofitel à Cherbourg.

2 août 1976

Lincoln : vu Château, Penent, Pelgrand, Caroline, Polati. Chargelègue et les 4 chefs des infos seraient éliminés par l’équipe Filipacchi – Thérond. Mauge accepterait de n’être plus que le plumitif de la politique. Durieux, Graziani, Sicard, Portès seraient les nouveaux chefs.

3 août 1976

Cdf de Rapinat (grandes difficultés familiales : sa sœur, devenue folle à la suite de la mort de son mari) a néanmoins tapé 3 cassettes.
Commencé « Résurrection ».

5 août 1976

Achevé « Résurrection » ; commencé Nuit

10 août 1976

Dîner chez Chichin – avec Gatti, Gus, Séonnet. Prélude à l’opération St-Nazaire (basée sur Boukovski, octobre-janvier). Rentré minuit.

13 août 1976

Entamé « Le Jugement ».

26 août 1976

Rencontré métro, Gus, puis l’épicerie (Maindron). Déjeuner chez Zeyer (Alésia) avec Dante, Stéphane et Gus plus tard.

1er septembre 1976

Réunion à 2 h 30 du groupe pour St-Nazaire. Gus, Jojo, Séonnet et 3 autres. Discussion sur le sigle à adopter (comme le chat à Ris). Canard sauvage ? loup ? singe ? renard ?

3 septembre 1976

Réunion pour St-Nazaire : Dante, Gus, Chichin, Jojo, Séonnet, Gaby le frère de Cohn-Bendit, Uta, etc. Sigle : canard sauvage. Commencement du travail à St-Nazaire le 1er octobr

9 septembre 1976

Lincoln. Gragnon le matin. L’aprèms, Semah, Ménager, Penent puis, allant déjeuner après la conf, tout la nouvelle équipe Thérond (barbu), Sicard, Benno Graziani, Ph. Baleine. Serrements de mains. Appris de Penent la mort de Mao, de Ménager qu’ils ne changent pas l’ouverture (Michel Sardou !). La chance qui passe. Et c’était, ce sera leur 1er numéro. En sortant, Thérond me dit : « Viens nous voir… il y a sûrement quelque chose à faire… ».Plus tard, Penent à la Ferro. Il va sans doute faire jouer la clause de conscience et réclamer ses indemnités.

10 septembre 1976

Dante puis Liégeois (il va faire un papier dans l’Unité). Déjeuner puis, avec Gatti (après sieste) petit travail. Écrit avec Dante le papier pour Libé. Parti à 20 h. Revient demain. Revu à la télé « Le Testament du Dr Mabuse ».

11 septembre 1976

Gatti à 11 h. Travaillé et fini le papier. Plus tard, Gus.

12 septembre 1976

Remis le papier à Libé.

13 septembre 1976

Pointé au chômedu. Déjeuner Custine avec Gus. Ensuite, avec lui, à Libé. Vu Péninou. Remis papier. M’appellera mercredi.

14 septembre 1976

PM a paru quand même avec la couverture Mao (acheté pour la 1ère fois ce journal). Téléphoné Chaudet, affecté par la mort de Segonzac mais résolu et solide. Va se battre pour travailler à PM.

15 septembre 1976

Cdf de Liégeois. Son papier passera sous le titre : « Qui a peur du canard sauvage ? ». Cdf à Gus – pour çà – en revanche celui de Libé retardé à vendredi.
Cdf de Rajak – déprimé un peu – cherche à joindre Gatti.
PM. Entré cette fois. Vu Penent, Chateauneu, la docu, Geneviève. Emmené le livre de Hanoteau « la Fabuleuse aventure de PM ». Victor Laville, croisé en sortant dePM, a reçu ses indemnités. Chômage. Chabrun a quitté Télé 7 – mais sans doute sans indemnités. (Il en avait assez de ce travail. Morne.)

16 septembre 1976

Allé à Libé. Péninou. Fait la page avec lui sur le Canard sauvage. Puis, à 14 h, avec lui, chez Georges : grand repas offert aux Nazairiens de la MJ.P.(Durupt) par Gatti, Châtelain, Gus, Jojo.

17 septembre 1976

Article paru dans Libé.
Déjeuner Custine A., Jacky Moreau (qui finit un projet de film sur le Mur de Berlin et veut écrire un opéra), et Le Bolzer (relevant d’une fracture de l’os iliaque et d’une grande mélancolie).

18 septembre 1976

Funérailles de Mao et départ pour Istamboul d’A. que je conduis à Orly en voiture.

19 septembre 1976

Train pour Gap.1er jour sans fumer : assez bien et facile.

20 septembre 1976

Assez difficile ce deuxième jour.
Depuis 7 h 30 ce matin, un peu alarmé : un avion 747 percute une montagne en Turquie : 160 morts.

24 septembre 1976

Patricia Hearst condamnée à 7 ans de prison.

26 septembre 1976

Train pour Paris.

29 septembre 1976

Cdf à Gatti, venu pour quelques jours. Projette d’enregistrer les « jours » de St-Nazaire (sous mon contrôle, ai-je compris), 3 émissions.

30 septembre 1976

Lincoln. Vu Demazière, des éditions Beauval (ancien du Seuil, trotskiste, ayant passé devant les sections spéciales de Vichy. On s’entend sur le Maufrais. Lui présente Penent, qu’il connaissait par ouï-dire (« Combat »).

1er octobre 1976

Cherché Beï à la clinique et ramenée en taxi. Déjeuner chinois avec Châto, Penent. Le 3e étage de PM évacué chez Filipacchi : scène d’abandon. Ph. Nourry du Figaro veut voir Gatti.

2 octobre 1976

Cdf à Dante. D’accord pour le Figaro. Me dit qu’A. Glucksman a aimé le papier de Libé sur les asiles. Téléphone à Diwo, Maillard, Hocquard, Auclair pour attestations (recherche d’emploi) Assedic. Deux semaines !

3 octobre 1976

Cdf de Otero. Il est à Lyon pour quelques jours, mais bientôt s’installera en France pour un long séjour. Demande nouvelles de Gatti, Boulez.

4 octobre 1976

Yom kippour. Jeûné. Allé à Télé 7, puis Figaro rue du Louvre (Martin-Chauffier) puis bd Montmartre (Acide, Hocquard – et vu Annette Baby pour les lettres de refus d’emploi). Assisté au déjeuner d’Hocquard et ses amis (Joxe, Annette, etc.). De là, rue Traversière à l’Assedic. Arrangé. Lincoln : vu I. Clerc – puis Château.

7 octobre 1976

Grève générale contre le plan Barre. En voiture au labo. De là, PM. Déjeuner chinois. Vu Penent, Demotte, qui me sert chaleureusement la main ( ?), puis Sylvain, bras droit de Cl. Forestier pour la Gazette du Poitou (souscrit une action 500 F). Très beau temps.

8 octobre 1976

Toujours beau. Acheté une paire de boots (pour St-Naz.). De là (St-Lazare) à St-Michel à pied par les Tuileries et les quais rive gauche. Chez Karine. Déjeuner avec elle chez Georges. Au retour, cherché mes analyses. Bonnes.

9 octobre 1976

Pas bougé, pendant que Beï est à la foire à la brocante, porte de Pantin. Repris le bouquin : réussi à débloquer la fin. Écrit quelques pages.

10 octobre 1976

Toujours beau. Nous, à Houx pour fêter le 40e anniversaire de Jacqueline. 50 personnes. Buffet garden-party. Gilbert gagne au tennis. Rentrés 11 h.

11 octobre 1976

Pointé, puis PM.

12 octobre 1976

Chez Véro, 67, rue de Seine : me donnera demain un dessin pour St-Nazaire – puis, chez Danielle qui garde Joachim et qui s’énerve un peu de ne rien recevoir de Dante (doit payer son terme dans deux jours – et pas un radis).

13 octobre 1976

Train pour St-Nazaire 8 h 33. Stéphane m’apporte papiers pour là-bas.
À la gare, Dante, Amphou et Durupt (MJEC). Déjeuner dans un restau le Berry. Puis, à la MJEC : j’aurai à aider les lycéens à faire leur journal « (le Canard sauvage » issu de leurs « Podzols »), puis à écouter les vieux ouvriers, puis les « psychiatrisés ». Logé dans une maison voisine, ancienne demeure d’instituteur, abandonnée. Pas d’électricité. Demain. Dîner. Réunion pour le journal. Vu Jojo Duret, Gus, Gaby Cohn-Bendit. Couché 1 h.

14 octobre 1976

Pas trop mal dormi. Grand vent (force 11). Commencé le travail avec l’équipe Podzol. Bien avancé. À 18 h 30 avec l’équipe vidéo, interview de Jules Busson, ouvrier syndicaliste. Homme d’action – et d’émotion (il a pleuré pendant son ressouvenir). Travaillé jusqu’à minuit.

15 octobre 1976

Continué la mise en page du Canard sauvage. Essayé de travailler l’aprèms à l’appart. Trop froid. Cdf à Beï : A. a écrit d’Iran. TVB.

16 octobre 1976

Belle journée. Fini le journal. Tirage lundi.

17 octobre 1976

Pluie. En 2 CV, Redon, Guérande, Le Croisic.

18 octobre 1976

Soleil puis pluie (ou vice versa).
1) Journal
2) Interview vidéo Paul Malnoé (permanent FO et néanmoins intéressant)
3) Texte pour affiche (Pelloutier)
4) Coupé et arrangé texte Hélène Châtelain venue pour la journée.

19 octobre 1976

Vent, pluie… Mal fichu, toussant tant et plus. Journal en panne : offset détraquée, sérigraphie pas au point, pages égarées. Sélectionné des photos pour des agrandissements et affichage.
Soigné ma bronchite au sirop « antitussif ». Cessé de la mépriser à partir d’aujourd’hui. Écrit le texte Maufrais pour le journal d’entreprise de Denozière.

20 octobre 1976

Soleil. Le Canard n° 1 paru. Assez bon quoique efflanqué. Travailloté au Maufrais.
Vu Ramotte, militant CGT (non PC), comptable comme Recouvrance. Acheté suppo pour la bronchite. Après dîner, à 21 h, réunion journal sans Gatti (Durupt, les 3 Podzols, Gaby Cohn-Bendit et quelques autres) au studio. Critiques : le tirage insuffisant, la « censure » de quelques papiers, on n’aborde pas le psy. Passe d’armes Durupt – Gaby qui s’en va, indigné. Projet n° 2.

22 octobre 1976

Train pour Paris à 12 h 46. Arrivé 18 h. Dr Dufour à 19 h 30. Bronchite, mais rien de plus, dit-il.

23 octobre 1976

Gris. Pas bougé. Robe de chambre. À 13 h, Cdf de Patrice à propos du journal, puis Gatti qui insiste pour que je fasse un papier sur les canards de St-Naz. (les vieux canards).

24 octobre 1976

Pas bougé. Toujours mal fichu. Essayé d’écrire le papier. Arrivée des beaux-parents.

25 octobre 1976

Levé pour aller pointer rue des Batignolles. L’aprèms, radio pulmonaire. Rien. Fini et envoyé le papier à St-Naz.
Mort de Queneau.

26 octobre 1976

Faire-part : Royer est mort. 73 ans. Enterré vendredi. J’irai. Cdf du Dr Delatour qui veut aller à St-Nazaire.

27 octobre 1976

Toujours pas bougé. Avancé Maufrais.

28 octobre 1976

Cdf de Pelgrand : a besoin d’une brique – que je ne peux lui prêter. M’apprend que les élections ont donné aux CGT-CF.T.4 sièges sur 4. Rapinat apporte aux Gilbert le reste du manuscrit (au total 300 pages).

29 octobre 1976

10 h 30 rue de l’Annonciation. Obsèques de Royer. Peu de monde. Vu Pottecher (vieux confrère à Royer à Paris-Soir), Diwo, Menant, Thérond, Croizard, M.L. Pené, Galante. Déjeuner cantine avec Clerc, puis Penent qui me donne quelques livres sur le Front populaire pour Gatti. Rencontré Châteauneu (tendu, affairé) partant en reportage – et Cavi buvant à la Ferro et retardant le moment d’aller chez « Daniel » (Filipacchi).

30 octobre 1976

Départ pour Lorient des Évano. Travaillé Maufrais. 16 h visite de F. Delatour pour renseignements sur St-Nazaire.

31 octobre 1976

La Route par les Greniers de France porte de Pantin. Achat d’une bibliothèque et d’un lit breton. Pris la nouvelle autoroute de l’Est jusqu’à Jossigny (juste avant le péage).

1er novembre 1976

Gris, gris, gris. Vers 16 h, arrivée du lit breton et de la bibliothèque. Rue Custine à 17 h 30. Il a fallu faire la queue à Villeneuve-le-Comte pour obtenir 10 l d’essence (demain, augmentation des carburants…). Des queues partout.

3 novembre 1976

Élection de Carter, président des E.U. Travaillé toute la matinée. Vers 15 h, fais un tour (Figaro).

5 novembre 1976

Avec Gilbert à Pantin sur la tombe. Déposé une plaquette de mousse. Presque fini le Maufrais.

7 novembre 1976

Rentrés, puis chez la tante Raymonde – en forme, remise et qui bricolait, une vieille cliente chez elle. Promis que j’irai avec elle sur les tombes (sa mère, son mari, sa sœur).

8 novembre 1976

Train pour St-Naz 13 h 48. Rencontré dans le train Gilles Lacombe, un des membres de la Tribu, déjà vu à Ris et Franco. Logé au Dauphin. Réunion à 19 h à la MJ.P. Gatti « après la tornade Pliouchtch, faire le point ». 20 participants.
Après dîner à la cantine ouverte à l’étage pour la Tribu, avec Gatti et quelques-uns à la Tréballe pour tirer des affiches. Kravetz est venu pour quelques jours – reviendra dans 2 ou 3 jours.

9 novembre 1976

Gris – Pluie. La mer. Déjeuner, puis la Brière.

10 novembre 1976

Le pont de St-Nazaire à pied. L’aprèms, la Brière : un chaumier (Traffigné).

11 novembre 1976

Partis pour Kerhivet, village en ruines que le Parc naturel va reconstruire folkloriquement : musée, restau, etc. Un des deux propriétaires, un nordiste. Troublé, nous accueille et nous introduit partout : chez un tourbier, chez le sorcier (Michel) où je me fais soigner ma bronchite. Un fumiste superbe.

12 novembre 1976

Radio : Calder mort d’une crise cardiaque (78 ans). Envoyé télégramme à Saché (Gatti – Joffroy). En Brière : paysan, un garde-chasse (garde de Brière), bien parlant, puis un professeur du CES de Montoir (Fatan). Idée de décrire la Brière par les enfants. Gatti : heu, heu…

13 novembre 1976

Train pour Lorient (changement à Savenay et Redon). (Famille.)

15 novembre 1976

Levé 6 h. Train pour St-Naz (changement Redon, Savenay). Vu Dante, indigné contre Chichin (la scission qu’il a provoquée, des calomnies contre D. et la femme de Durupt, etc.). Parti pour l’Isle-d’Abeau (projet pour l’an prochain). Dit qu’on va reprendre le journal en main (Hélène scandalisée qu’on ne m’utilise plus sur ce plan). D’accord pour que je rentre à Paris et revienne mardi. Repris le train à 17 h 52 pour Paris. Arrivé 10 h 30. Lettre d’Ariane.

16 novembre 1976

PM Ferro : Penent, Pelgrand, Chato, Cavi, Gragnon. PM redescendu sur le plan du tirage. Travaillé au Maufrais (révision générale).

17 novembre 1976

Travaillé Maufrais. Lincoln Ferro : Penent, Chato, Clerc.

19 novembre 1976

Avec Chichin chez le notaire Attal : achat d’un box. Parlé avec lui de la « scission » à St-Naz. Incrimine les ragots de Gus (et le stalinisme de Dante). Ne croit pas la brouille définitive.

22 novembre 1976

Pointé. De là, Mémorial. Malraux mort ou mourant.

23 novembre 1976

Choisi photos. PM l’aprèms : Penent, Chato, Clerc (à qui le rédacteur en chef de Marie-Claire refuse son licenciement économique).

24 novembre 1976

8 h 33 train pour St-Naz. Arrivé avec le soleil : à la gare, Anfou, Gus et Dante, effondré (mal aux dents). Logé rue du Cdt ? : chauffage plus que réduit. Entré à 15 h, travaillé jusqu’à 16 h (papier pour Penent), sorti à 17 h pour gagner l’hôtel.
Scission toujours : Annie et Bouko ( ?), Ali avec Gaby Cohn-Bendit (on ne dit plus « Gaby » mais « Cohn »). Difficultés de toutes sortes. Dante très seul finalement. Parlé avec lui du journal (qu’il faut reprendre) et de la pièce… Rentré. Travaillé après avoir lavé mon « thermolactyl »…

25 novembre 1976

Fini le papier. Reçu de Dante les articles soviétiques pour le journal. Le soir, au ciné de la Mjep : « Délivrance » de Boorman. Pas terrible. Hocquard fait savoir à Dante que la traite Gilbert 10 000 ne pourra pas être réglée, la subvention étant retardée.

26 novembre 1976

Téléphoné 8 h à Gilbert de retirer la traite.
Expédié papier à Penent. Le soir, réunion débat à la Mjep avec Cl. Lefort (« Un homme de trop : Soljenitsyne »). 150 personnes. Lefort, pas très bon orateur mais sincère. Discussion calme. Rentré à minuit sous la pluie.

27 novembre 1976

Ciel bleu. Travaillé avec Patrice de 8 h 30 à 11 h sur le n° 3 du Canard sauvage. Déjeuner en ville avec Gilles Durupt, Cohn-Bendit, Cl. Lefort et Dante (qui raconte la Chine, la Corée, Cuba). Téléphoné à Hélène pour tuyaux sur les Soviétiques.

28 novembre 1976

Déjeuner crêperie avec Gatti, Séonnet et une prof de Ris, amie dudit. Parlé des camps soviétiques, du procès Slansky, du Dr Stern (je lis son procès : effarant).
Travaillé au roman (Mort de Filo). Dante me dit que Daniel Gengenbach (venu ici pour intégrer les psychiatrisés) fait une crise de mysticisme et va rentrer.

29 novembre 1976

Matin : travail sur le CS avec Patrice et Philippe (sommaire et début maquette). Déjeuner avec Jo Duret chez des paysans de La Turballe (les Massé). Interview du fils sur les actions (La Vigne). Fait 1er papier CS sur les paysans.

30 novembre 1976

Tempête. Vent de 130. Avec Jo Duret, à la Chapelle-sur-Erdre (près de Nantes) chez Joseph Potiron (action sur un camion de lait). L’aprèms, vu du « Paysans nantais » et dîner chez lui à Ste-Luce. Retour à Nantes même, AG des Paysans travailleurs de Loire-Atlantique, à laquelle nous sommes admis. Foyer des jeunes travailleurs, 60 participants dans une petite salle. Très intéressant. On sent bouger la paysannerie – les discours sont précis, clairs. Les discussions approfondies. Syndicat de classe, syndicat de masse. Rentrés 2 h du mat.

1er décembre 1976

Le vent a soufflé si fort hier soir qu’on a descendu les plumes du canard. Le soir, avec Jojo, par une tempête redoublée, à St-Gildas chez Alfred Rouheu. Quelques-uns de ses amis. Parlé jusqu’à minuit (la chasse à courre, les nobles). Il faisait très froid dans la salle, pas de feu.

2 décembre 1976

Réveillé enrhumé pour mon 54e anniversaire. Train pour Paris 17 h 52.

3 décembre 1976

Au Mémorial. Vu Clerc, Penent, M.H. Camus à un pot de Donzelle, un ami de Penent.

4 décembre 1976

Pas bougé. Allumé une veilleuse pour l’anniversaire de la mort de la Mutter.

6 décembre 1976

Pointé. PM. Vu MH Camus. Train St-Naz. 13 h 48. À l’arrivée, Durupt, hôtel. Gatti à Paris. Avec Jojo vers 4 h à Cambon (réunion de paysans dont R. Saquet).

7 décembre 1976

Écrit deux papiers (paysans). Gatti de retour.

8 décembre 1976

Eté chez un opticien pour mes lunettes. Du même coup : renseignements pour le livre (test d’acuité visuelle). Arrivée de J.J. Hocquard.

9 décembre 1976

Assez beau. Sec. Me sens mieux. Promenade au bord de mer. Avec Jojo, l’aprèms à Notre-Dame-des-Grâces chez Christophe Durand (chasse à courre).
Travaillé papier chasse à courre.

10 décembre 1976

Chantiers de l’Atlantique : occupation du pétrolier géant (550 000 t) Bellonyer : lock-out patronal. Manifestation des pompiers qui veulent liquider leur capitaine.
Articulet contre la Mjep et le film dans « la Presqu’île guérandaise » (une rue de Pétain). Des grévistes ivres renversent une voiture et estropient un vieux grutier. Nekrassov arrivé pour son Forum – mais je suis déjà parti 20 h 05 pour Montpellier. Un ivrogne dans la gare de St-Naz : « j’ai 54 ans ». Jette un coup d’œil vers moi : « Lui, à peu près ». Pas d’illusion sur ma fraîcheur. Merci tout de même « à peu près… ». 2 h à la gare de Nantes. Couchette.

11 décembre 1976

Montpellier. Hôtel puis déjeuner chez les Voignier. Mariage à l’église de La Paillade. Apéritif chez les Voignier. Dîner, bal. Rentrés à 2 h.

12 décembre 1976

Train à 0 h 16 pour Nantes.

13 décembre 1976

Arrivée 13 h 45. Vu Marc Kravetz qui repart fin de l’aprèms. Avec Jojo chez Julien Durand près de N.D. de Grâce (l’action contre l’aéroport).

14 décembre 1976

Écrit action aéroport. Avec Agnès, à Derval (le groupe de Joël Bouchet).

15 décembre 1976

Très froid. Écrit 3 papiers pour le Canard. Parlé avec Dante de ce numéro. Accord.
Cdf de Clerc à propos du livre de l’amie de Maryse. Lui ai dit de le retirer des « Éditions des femmes ».

16 décembre 1976

Encore froid. Terminé papier affaire Roulland, piqué au magnétophone par Jojo. Le soir, avec Agnès à Ste-Luce puis Nantes pour voir François Colson (le jac). Il fera le papier. Rentrés 1 h 30. Une délégation de tous les Soviétiques venue de Perm visite St-Nazaire. Bizarre. Durupt me dit « qu’une dame chef de groupe a demandé à la mairie qu’on ne pose pas de questions sur Boukovski ». Re-bizarre.

17 décembre 1976

À la MJ.P.à 9 h 30 pour recevoir les papiers tapés et en donner d’autres. Conférence à 10 h 30 avec Gatti, Durupt, Gus, Séonnet, Patrice, etc. À 11 h, Armelle, la secrétaire passe la tête « On va libérer Boukovski en Suisse ! La radio l’annonce. Ma mère l’a téléphoné ». Juste avant, D. venait de demander ce qu’on ferait si la chose arrivait (il savait en fait depuis 3 h du matin, cdf avec Hélène). Grosse agitation à la MJ.P.: cdf, discussions, projets d’affiches et de drapeaux, engueulades, enthousiasme. Au fil, Hocquard, Kravetz. Libé demain passera une page : ce qu’on a plus un papier que je fais d’après des anecdotes de ses amis (Vadim D ), plus un papier de Dante. Sa pièce (déjà 100 pages) est à l’eau – mais il est content : « C’est formidable ». Train pour Paris 17 h 52 avec Gilles Lacombe.

18 décembre 1976

Cherché chez Pays une perceuse (mon cadeau pour B.). L’échange de Zurich fait vers 12 h 30. Rencontré dans le « 80 » un vieux Russe blanc. On bavarde. Il connaît N. Obolensky. A sa propre tombe à Ste-Geneviève-des-Bois. « La Russie dominera le monde », dit-il résigné.

20 décembre 1976

Pointé aux Batignolles. PM pour Penent. Téléphoné à Toussaint pour la réponse Fayard concernant le Maufrais (le droit d’en disposer). Réponse oui. J’aurai la lettre demain.
Train pour St-Naz. À la gare, Anfou, 2 aides pour les journaux. Gatti est content : à la TV, derrière Boukovski, il y avait une affiche de Moretti.
En travers de la façade de la MJ.P.et du Canard, une banderole énorme avec, en rouge : « Une ville ouvrière peut-elle se donner la possibilité de changer le cours de l’histoire ? Oui. Boukovski est libre. »

21 décembre 1976

Travaillé avec Patrice, Nadia Ringard, Jeanne, Jojo.
Dans la salle de spectacles, Gatti nous interpelle. Réunion vendredi (24) pour clarifier la situation. Problèmes : l’émigration soviétique. Certains travaillent à Radio-Liberté, Springer, Delaunay veut aller au Chili, etc. Nekrassov fait l’éloge du Figaro, etc. Tant que l’on se battait pour Boukovski, le problème n’apparaissait pas – ou peu. Maintenant, il est envahissant.
Le soir, on décide de supprimer provisoirement la partie Nationalités et la remplacer par la libération de Boukovski et une lettre de Glouzman à ses parents.

22 décembre 1976

Changé ma location de train (12 h 16 au lieu de 17 h 32). Acheté un livre pour Gilbert. Dans une librairie, accueil incroyable du patron : « Ne touchez pas à mes livres ! »
Vu le dolmen de St-Naz. Aprèms avec Agnès, à Campbon chez une paysanne : sa vie. Attendu le soir Manezo, ouvrier qui devait parler des paysans vus par les ouvriers. Pas venu. Rémy Leroux, président de la MJ.P. OCI, est au courant de ce rendez-vous. On parle. Il nous dit qu’il peut m’en parler. Vigoureuse attaque contre la classe paysanne.

23 décembre 1976

Gatti hors de lui : « Vous avez vu ? » Dans Libé, un papier interview de Boukovski (2 pages). L’idéologie est un luxe – une réponse à ses angoisses – pour la réunion de demain – à table, il ne peut pas manger. Rectifions ensemble, pour le Canard, son papier Boukovski déjà paru dans Libé.
Kravetz me dit au téléphone qu’il voulait m’envoyer faire à Genève (tentative de révision). Cdf à Penent. M’apprend la mort de Ancelot. Choc.
Montré papiers du Canard 4 à Dante. Aidé à remplumer le canard (les ailes) avec le
Brouillard. Cornes de brume près de l’hôtel.

24 décembre 1976

Vu Jojo et Nadia. Presque tout est là. Le reste lundi. Réunion à 20 dans la salle 3. Grande attention. Le problème. Que faire ? Éclipsé à 12 h 15. Conduit à la gare par Patrice. Train 12 h 45. Bourré.
Lettre de l’Assedic suspendant le versement du supplément d’attente pendant trois mois. Irai voir lundi. Écrit à Mme Ancelot (après avoir téléphoné à Diwo : Ancelot a été enterré aujourd’hui). Dîner de Noël : les beaux-parents, les Gilbert, les 3 Baby, les 2 Reverdy (manquaient les filles). Fini vers 2 h du matin.

25 décembre 1976

Travaillé : retapé deux papiers. Dicté 2 chapitres au magnétophone.

26 décembre 1976

Pas allés à La Route. Dicté trois cassettes. Lettre à A.

27 décembre 1976

Chômage rue Rochefort, puis rue Blanche, puis Rochefort – pour essayer de réparer les dégâts. De là, rue St-André-des-Arts chez Demazière (François Beauval) remis les ajouts, corrections et photos du Maufrais. Déj. avec lui à l’Alsace.

28 décembre 1976

Train pour St-Naz : 6 h 43. (Levé 5 h.) Neige le long du train. À St-Naz, Kravetz qui repart à 5 h et Hocquard. Travaillé au Canard 4 – qu’il faut tirer pour vendredi. Pot à la MJ.P.pour René Roux, un permanent qui quitte la maison pour devenir clown dans un cirque qui est passé il y a quelques jours ici (il est à Amboise).

29 décembre 1976

Tous les textes sont là. Mais ça traîne (tapage, maquettage, etc.). Dans l’aprèms, vu Moshé dans ses œuvres (« le seul clown juif », dit-il). Avec Thierry, toute la soirée jusqu’à minuit à maquetter. Les autres continuaient à construire et remplumer le canard. Le maire fait visite demain à la MJ.P. Dante me dit qu’Ali (ami de Gaby) a donné une bombe à des mecs pour bomber à l’intérieur de la MJ.P.(« C’est Gonzalez », dit Gatti).

30 décembre 1976

MJ.P.: visite du maire E. Caux et de son adjoint culture de 10 h à midi. Vin d’honneur. Il promet à Dante les anciennes écuries, les autres salles se révélant impossibles (acoustique).
Travaillé l’aprèms avec Thierry (maquettes). Décidé de ne plus travailler jamais ainsi, avec une rédaction extérieure, dans l’appartement des dames (Nadia, Jeanne, Véro, etc.). Désordre, perte de temps, etc. Commencé à tirer à l’offset : couverture et une vingtaine de pages (sur 70). Le soir, sur le livre, ébauché le chapitre terminal.

31 décembre 1976

Rien fichu, à peu près. J.-L. Péninou arrive de Paris vers 4 h. Pris un verre au café du Cimetière : là, un aviné nous dit : « Je vais vous tuer avec une mitraillette. J’ai fait cinq ans de Légion. Mais je le ferai gentiment… ».
Pot de fin d’année à la MJ.P. Pris le train à 17 h 52. Peu de monde. Arrivé 11 h. Dîné. Minuit, cdf de René Desmaisons. Me parle du Yéti – toujours à son ordre du jour !