Catégories
19ies mobile

1973

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1973

Fini de fumer hier à 11 h 45.

4 janvier 1973

J. Merlin me signale une information dans le Monde d’aujourd’hui : je suis inculpé pour avoir raconté l’exécution Buffet-Bontemps.

5 janvier 1973

Cdf de Thierry Lévy que ça intéresse. On en parlera lundi.
Vu René Castrer qui a transmis à Badinter.
Cdf à Badinter. D’après lui, c’est l’Elysée qui aurait demandé des poursuites. Pense que les 4 avocats devraient être là.
Cdf de Lemaire : citation directe – cela veut dire qu’ils veulent que l’affaire passe avant les élections.

6 janvier 1973

Réveillé à 3h. Travaillé au grenier. Rassemblé papiers judiciaires dans P.M. pour un livre demandé par Toussaint.
P.M. Telephoné à Sabine (pour le livre), à Pottecher (qui veut assister au procès le 24 janvier : « Ton article a racheté mon silence sur cette exécution »).

8 janvier 1973

Dîner Custine avec Th. Lévy. Discuté du procès. Demandé report.

9 janvier 1973

A l’Elysée Lincoln III: « L’autre », film fantastique, dans la foulée de « Mary Rose Baby ».

10 janvier 1973

Vu J.P. 2 fois. Papier sur la violence, papier sur un film : « Le Dernier tango à Paris ».

11 janvier 1973

Reçu la citation à comparaître. Envoyé à Th. Lévy.
Tél. Badinter : la présidente ne veut pas renvoyer (il y a des ordres).
Au Théâtre Cyrano rue de la Roquette : « Victor » de Vitrac (J. Champion, P. Santini). Bon spectacle.
En y allant, entré chez Max Drouin l’horloger copain de Gilbert dans les années 1945-50.
En rentrant, visite des Chaussat (docu à leur fournir). Chaussat sceptique sur les chances de faire tout à Bruxelles (c’est-à-dire l’ensemble du projet Gatti : 8 h de spectacle). Quant à ma pièce, il semble qu’elle sera repoussée à l’an prochain.

12 janvier 1973

Déjeuner chinois avec Penent.
Cinéma : « Le Dernier tango à Paris », Bertolucci – sur la recommandation de J.P.(avec Papeloux).
Beau film qui n’a pas fait glousser la salle. Brando exceptionnel.
Dîner chez Gus rue des Lombards, 46, avec Kristo, Martine, Fatia, une algérienne amie de Gus.

13 janvier 1973

Cdf de J.Edern Hallier : ai-je reçu son bouquin « La Cause du peuple » ? – qu’il ne m’a sûrement pas envoyé. Voudrait un article dans PM. Il en a parlé à Menant, je devrais aider Menant à faire parler de lui…
Travaillé sur ma déclaration au procès du 24.
Théâtre: Red Bouddha troupe japonaise dépopnipponisé au carré Thorigny 8. Pas ennuyeux, pas terrible non plus. Ensuite chez Georges.
Manifs diverses : contre Golda Meir (venue pour l’Internationale socialiste), pour les paysans du Larzac (venus en tracteur), contre le verdict du procès Tramoni (4 ans de prison au meurtrier d’Overney).

16 janvier 1973

Faire part de décès du père Dodu (90 ans).

18 janvier 1973

Commissariat : papiers pour le procès.
Ecrit papier 6 feuillets et téléphoné à 5h.
Cdf Rémy Crauste: RV demain

19 janvier 1973

Avec Annie Bessières, au 12 de la rue du Mail chez les sœurs Huet, grévistes de la faim (32e jour) : expulsées de leur logement, saisies, etc… Deux dames blanches, désincarnées en douillette et sabots qui parlent merveilleusement de ce qu’elles ont subi et subissent. (Mme Noël! elles avaient voulu faire sauter leur maison).
19h Au cabinet de R. Crauste rue Réaumur.

20 janvier 1973

RV chez Th. Lévy avec lui, Crauste et Ph. Lemaire. Répartition des tâches.
A la Route.
Mulieres Moulinex liberat

22 janvier 1973

Cdf de Desmaison: veut des numéros de P.M. et ses photos.
Cdf de gallipet: les soeurs Huet accepteraient une transaction (un autre appartement à St Mandé)

23 janvier 1973

PM. Lettre de Dante : Mme Noël, ça continue.
Fin de la guerre du Vietnam ! Signé ce matin.
La piote me fait réciter ma déclaration au procès de demain.

24 janvier 1973

A 11 h 30 chez Paul, place Dauphine. Déjeuner Th. Lévy et R. Crauste.
Audience à 14 h après quelques affaires. Th. Levy fait entrer la piote et Agnés, Béi,la Lucie, Penent, Montarion et quelques autres confrères. Je fais ma déclaration. Puis, les autres (Derogy, Higgins). Le procureur ensuite. Vers 4 h, les plaidoiries : Frenet (pour Higgins), Crauste et Lévy (for me), Lemaire (pour Derogy), Badinter (pour les directeurs). Tous très bien. On aurait cru que nous risquions nos têtes. Mais à la fin, je m’ennuyais un peu.
Rentré au journal. Nouveaux troubles (O Merlin inquiet de l’arrivée prochaine de Michel Clerc qui doit seconder Mauge). Un crochet à la galerie Maeght : vernissage Calder. Vu Calder et Davidson, inquiet de la tournure des choses (drogue et violence) aux Etats-Unis malgré la paix au Vietnam.

25 janvier 1973

OM veut s’en aller, JP refusant d’arbitrer, de choisir plutôt entre Mauge et lui.
Mention du procès dans Combat, le Monde (3 col.).
Vu JP pour OM. JP le trouve trop coléreux : « Et puis, je n’aime pas changer : ceux qui travaillent avec moi meurent sur place. Il faut que vous fassiez trois papiers par mois… ». Cessé de fumer.
Pris le train pour Gap.

28 janvier 1973

Rêvé qu’à Berlin j’allais acheter dans la rue du poisson pour Hitler. Des filets de sole !

1er février 1973

29 ans. Théo.

2 février 1973

Papiers Marie Besnard, longs à corriger, abréger pour le livre.

4 fevrier 1973

Tavaillé aux dernières pages du livre.

5 février 1973

Presque fini la révision des articles, sauf Buffet Bontemps.

7 février 1973

Arrivée Paris à 6 h 44.
Journal l’aprèms.
Cdf Jean Louis, revenu de Bruxelles. la pièce se pense toujours, dit-il, sérieusement.
Vu Penent, Chato, Ancelot, Merlin, Collin qui me demande une introduction pour Jeff.

8 février 1973

14 h avec Karine, chez Mme Cohen (films Lelouch av Hoche) pour un film sur Eichmann. Cherche à avoir des tuyaux sur sa vie en Argentine. Nous lui donnons ce que nous avons. Peu. Film vague, plutôt.

10 février 1973

Fini la révision du bouquin.

11 février 1973

Cdf de Mme Orano. Une revenante. Recommande une amie à elle qui passera à Paris. Parle de Gatti. Comment va-t-il?

15 février 1973

Dîner chez Jean-Louis et Marie-Jo. Très abondant. Parlé de Manson, de Gatti, de Kristo (ils sont brouillés), de ses projets. L’endroit : un garage et un atelier de menuisier, donnant sur le cimetière. Sommaire. Décor ciné.

19 février 1973

Pluie.
En allant à PM, rencontré Rognoni qui s’ennuie « parce qu’il n’a plus de problèmes d’argent ».
Le soir à dîner, Agathe (qui va loger au studio) et son fils qui repart à brest à bord de son bateau nommé Raymond Poincarré.
Terminé le fatigant mais passionnant Jaulin (La paix blanche).

20 février 1973

Pluvieux
Revu Krysto, Normand.
à diner, Agathe.
Avancé dans « Pompon-Couteau ».

21 février 1973

Journal, puis place Dauphine, déjeuner avec Th. Lévy. Jugement à la XVIIe chambre : Badinter, Resnais et quelques journalistes.
Attendu : « flatter les bas instincts… transformer le lecteur en un véritable spectateur malsain ». 5 000 F et, dit Badinter, si tu ne fais pas appel, tu ne pourras pas voter (pendant 5 ans). Avec Th. Lévy on avait parlé justement du vote : il voulait voter, moi pas. La condamnation me donne raison.
Cherché Boul’mich la revue Travail théâtral. Pas trouvé. Essayé d’aller voir un film « Manson ». Ne joue qu’à 10 h et minuit. Rentré. Travaillé Pompon.
Diner avec Agathe.
Cdf à R. Desmaison. Veut que je fasse la préface à son livre.

22 février 1973

P.M.
L’aprèms: travaillé plan Pompon. Avancé.

23 février 1973

Vu à 10h au Luxembourg « Manson ». 5 spectateurs. Intéressant (même sans être bouleversant).
Diner chinois

24 février 1973

Cherché une pièce de frigo sur Vercingétorix. La tour Maine est presque finie. Vu les maisons, vieilles, passages, ateliers qu’on va démolir. Rénovation!

26 février 1973

PM. Cdf de Chato rentré de Rome. M’apporte une fleur cueillie sur la tombe de Shelley le jour anniversaire de sa mort.
Vu Krysto. Avec lui et sa copine, à l’école Normale (1ere fois que j’y entrais…) pour y voir « Cestas » par le théatre de l’Aote. Texte inexistant.Mise en pièce fertile mais inefficace. Acteurs inaudibles. Pas nul, pourtant: sans impact. Rentré avec des confettis dans les cheveux.

27 février 1973

Palé avec Chato de « Pompon couteau »: quelques idées.
Vu « Moi y’en a vouloir des sous » de J. Yanne. Assez marrant.

28 février 1973

Beau et froid.
Revu Chato. Reparlé de la pièce.
Conversation avec Manzon. N’a pas vu H. Mille, vieil ami, depuis 1969. L’a revu cet après-midi, après que Mille ait fait des difficultés. Position Monzon : JP est mon Dieu. Je l’aime : je romps donc avec ceux qui l’ont « trahi ». A quoi Mille a répondu : « Tu es un Chinois pour moi, je ne te comprends plus, mentalité nazie… »

4 mars 1973

Soleil. Travaillé pièce.
Élections législatives. Pas de bouleversement et rien de bouleversant.

5 mars 1973

Pas bougé. La pièce
P.M. l’apréms.
Ciné « Français si vous saviez » (en passant par la Lorraine). Intéressant sur les  malgré nous, les de Wendel. 

7 mars 1973

Matin: pièce
PM. l’aprèms.Vu Penent (expliquant la défaite de son frère au 1er tour des élections). Dans les couloirs, Contades parlant de la sienne (3 000 voix en tout).

9 mars 1973

Dîner chez les Lancelot. une invitée: une éthno musicologue africaniste. Parlé de la pièce.

11 mars 1973

La Route. Une matinée sublime: chants d’oiseaux, givre, soleil, ciel bleu.
Rentrés à Paris. B. vote.
La majorité garde le pouvoir.
Travaillé jusqu’à 1h sur la pièce.

12 mars 1973

Travaillé vite toute la matinée (Pompon).
Le soir avec A et Agathe, repris la pièce.

13 mars 1973

8 h les Desmaison. Correction du livre de René.
Déjeuner ensemble.
Reportage à Montauban demain (un fort Chabrol, paraît-il).

14 mars 1973

7h45 train pour Montauban (Capitole). 2 arrêts. déjeuner W.R. Retard dû aux arrêts. 1h. Avancé la pièce (la leçon de guillotine).Trouvé Azoulay et Marie-France Saurat. A la Fumade, chez les enfants de Portel : pas reçus. Grandes bagarres d’homme des bois. Tourbillon de gendarmes. Froid. Vent. Diner dans 1 restau désert: cassoulet.

15 mars 1973

A la Fumade. Pas reçus. Silence. Fil coupé.
Gendarmes. Confrères. Larmes de Mlle Bruguières.
Déjeuner dans le coin. Reçus enfin à 2 h par les deux héritiers du désastre, le père agonisant dans la chambre voisine. Le fusil et le lustre.
A 5h hotel: papier.
Fini 10h. Téléphoné.

16 mars 1973

Téléphoné à l’imprimerie.
L’aprèms : musée Ingres (avec pannes d’électricité). Trouvé tout laid ou ridicule (la palette, les lunettes du maître) et la cathédrale, froide, avec encore un Ingres affreux (voeu de LXIII).
Sinistres encore, les Bourdelle du musée.
Train pour Paris. Travaillé un peu. Dormi. Minuit Paris (aprés 1 arrêt d’1/4 d’heure aprés limoges: drôle de train)

17 mars 1973

très beau temps.
Journal. Dej. place st Michel.
Travaillé l’aprèms. Fini Pompon-Couteau à 4 h.

19 mars 1973

Auclair vient me prendre pour aller dans un IUT de Saint-Denis. Déjeuner d’abord avec lui, son collègue Chailloux et la femme dudit. Puis, dans la bibliothèque, 40 étudiants m’interrogent (surtout comment je concilie mes idées « de gauche » et une appartenance à un journal de droite ?). Deux heures, de 3 à 5, un verre avec les profs et les étudiants.

20 mars 1973

Trés beau.
Travaillé Pompon: ajouts.
PM Donné 100 à Vialatte pour l’association des amis de son père (mais à condition de ne pas en être membre).
Vu Martine Leterme, qui ne veut pas être pour toujours associée à Krysto. Elle est un être.

21 mars 1973

Beau.
Déjeuner avec H. Châtelain dans le coin (14e). Marcellin serait nommé à la justice ! J.-J. Hocquard : tél. Planchon, festival Bruxelles. Vu JP Michaud, encore horrifié de ce qu’il a vu au Burundi (massacre des Hutus par les Tutsi : génocide officiel – et sur lequel on ferme les yeux).

22 mars 1973

Passant devant Jules-Ferry, vu les filles (200 ou 300) scandant des slogans sur le terre-plein. Deux ou trois flics à distance. Sit-in. (Affaire des sursis, loi Debré.)
Journal. O. merlin me demande un papier (à faire sur docu). Vite fait.

23 mars 1973

Trés beau. Sorti en veste.
Condorcet rue du Havre couvert d’inscriptions contre la loi Debré…
Vu Isabelle Clerc, Cl. Vangeldern.
Avec Chateauneu, vu un film de Chabrol inspiré du fait divers (dont le procès est fait samedi à Bordeaux) « Les Noces Rouges ». Insignifiant.

25 mars 1973

Parti à 2h pour Bordeaux. Pottecher nous rejoint dans le train bondé de supporters de rugby (trompettes, pétards, déguisements).
6 h 30 hôtel Majestic.

26 mars 1973

Assez frais.
9 h 30 Assises – au diable avec B., Pottecher, Fontain, Basset. Vu Coquet, Thévenin, Denuzières, Alain Riou (ami de Penent). Ennuyeux. Déjeuner dans un méchant restau.
Reprise. Inconfortable et toujours ennuyeux.
Dîner B., Pottecher et le correspondant d’Europe 1 et PM. Abadie.
Ensuite chez Dubern, un Irish café. Se joignent Fontain, Dénuzières (Monde) et une tenancière, amie de Fontain, qui se dit nièce d’Hemingway.

27 mars 1973

2é jour.Témoins. Reporté sur une boite les mots d’argot.
Déjeuner avec Denuzières et Fontain. Témoignage d’Yvette Balaire, seul grand moment de ce procès. Silence. Pleurs. etc…Fini à 2h30
Dîner avec Pottecher chez Dubern (Lou magret : côte de canard). 260 F à trois. Un niveau « Tropical » avec Pottecher, Thévenin, Fontain, Lefèvre (A.C.P.).

28 mars 1973

Pluie.
Partie civile (Charlet de Limoges). Avocat général.
Aprèms plaidoiries. Celle de Bonnenfant (Avignon), excessive, démesurée dans le ton, déchaîne à ma surprise des bravos (la peine de mort évoquée : c’est la raison). Cousty sauvé.
Perpétuité.
Fait papier dans la nuit. Fini minuit. Pas téléphoné.

29 mars 1973

Train pour Paris 8h45, à la maison à 14h.Téléphoné papier.
Journal.

30 mars 1973

PM.C.f de Sabine : Fayard prend le livre sur la peine de mort.

1er avril 1973

Terminé le peignage de « Pompon ». A. ne parle depuis deux jours que de la grande manif des lycées de lundi (gare de l’Est – Nation) autorisée. Des partis politiques s’y sont joints.

2 avril 1973

Pluie.
Remis Rapinat le manuscrit de pompon.
Cdf de Saby : me demande si Gilbert veut toujours une toile de lui. A vraisemblablement besoin d’argent. Me dit qu’il songe à se séparer de Danielle à cause des difficultés nées des enfants.
A. rentrée à 10 h de la manif. Enthousiaste – au moins 200 000.

3 avril 1973

Vu Croizard.
Avbec Penent, au Lutétia reception pour le dico Grévisse (KK)

6 avril 1973

Aprèms: avec Croizard, vu Heimer à La Salamandre – a quitté l’Express (incompatibilité humorale avec Grumbach). Voudrait revenir à PM. Quelques obstacles : son procès, Farran.
Vu Penent, Chato. Dîner chez Georges.

Un grand jour?

8 avril 1973

 » Picasso, me dit Agathe vers 7h, est mort ».
Le périphérique de Paris est achevé : autre nouvelle.

9 avril 1973

Cdf de Saby : décidé à partir. Parti. » La télévision a été pour beaucoup dans tout ça! ».
Vu Pat. de Beauvais (guérie me dit elle). M’aidera à faire le papier Picasso.
Allé 137 av. de Versailles. Pas vu Danielle. Porte close.
A dîner rue Custine les Pays, les Hocquard et les Claret (un peu plus tard, panne sur la route).

10 avril 1973

Corrigé les épreuves des « Jorasses ».
A déjeuner les Claret.
Téléph. à Pépi Schmidt à Francfort. Veut des renseignements sur l’art chinois.

11 avril 1973

la soirée jusqu’à 2h du matin, à aligner 4 chapeaux Picasso. Besogne stupide.

14 avril 1973

Chez Danielle: pas là !

15 avril 1973

Revu le « Pompon ».
Cdf d’O. Merlin. Un papier à faire.

16 avril 1973

Lecture du Pompon par Marnier (pour l’argot). « C’est excellent ». Château : « C’est très très bon ».
Ancelot: « Maclou est mort » (P.L.)

17 avril 1973

Photocopié 10 ex. de Pompon.
Vu Carravaggio : conclut que J. Farran, protégé par S. Danet, est indéracinable. J.P. naufrage.
Visite de Mme Chiaramonti « à la rue » dit-elle. Expulsée de chez elle par la fille du Cdt. Songe à s’établir en Allemagne.
Travaillé la dernière scène: le carré des suppliciés.

18 avril 1973

Dernière scène toujours.
Expédié petit papier sur une découverte archéologique en Iran (statue de Darius). Normand : « Epatant ! ».

19 avril 1973

Un jeune homme de Bruay arrêté pour le meurtre de Brigitte Dewaere. Le notaire dédouané.

Correction des épreuves de Desmaison.

20 avril 1973

Chez Danielle à midi. Véronique s’y trouvait, (à qui le mari a volé l’enfant). Les deux filles chez Dante pour les vacances. Avec Bernard, tension perpétuelle depuis les vacances, l’héritage gaspillé. Nerveux, méchant, me dit-il. Il veut se libérer, mais est-il capable de vivre seul ? Elle croit qu’elle a remplacé la grand-mère de Bernard. Il a 6 000 F de découvert à la banque – a acheté trois lézards qui vont dans l’appartement, nourris à la cuillère par Danielle.
Château au téléphone : pas d’accord sur la fin de la pièce. Il manque quelque chose.
Par le RER, à St Maur-Créteil de là en voiture àla MJC du quai de … (où nous avions vu le « Mohammed » de Kateb pour « Histoire de sortir » de N. P…(sur les prisons).Peu de monde. Des idées mais manque un vrai texte.

21 avril 1973

Lu journaux et brochures sur les prisons.
Tel Croizard. Va mieux. Prépare le dernier tome du « Mémorial ».

23 avril 1973

Gris. Quelques rayons.
L’aprèms, les Desmaison retour d’Afrique avec des cadeaux, et Sylvie, puis Sabine Delattre.
René prend connaissance d’un articulet venimeux du nommé Bouvard (dans France-Soir) et corrige ses épreuves.

26 avril 1973

Avec Chateauneu et Van Gildern chez Croizard. Visite du hameau de Montmorency: 2 singes, des chats, des villas dingues. Thé.

27 avril 1973

S. Delattre : le bouquin peine de mort est programmé pour l’automne.
Vu O. Merlin, toujours en butte aux tracasseries de Mauge (lequel veut mettre Cavi à la politique, se débarrasser de Menant et moi : « J. est votre luxe, patron »). Croit que Evelyne Prouvost sera l’héritière (une fois remariée avec Contades, ce qui est, paraît-il, envisagé).

28 avril 1973

Train pour Le Creusot à 9 h 05. Changement à Dijon, Le Creusot 13 h. A la gare, Todeschini, responsable animation. Déjeuner en ville. Hôtel du Moulin rouge. Tour de ville : les Schneider statufiés, le marteau pilon, le château de la verrerie (musée de l’Industrie), la maison de l’ARC (loisirs, arts, culture).
Cafeteria. Dîner à la campagne chez F. Guillot (qui était à Macon).

29 avril 1973

En voiture à Autun, 30 km. Sortie de la messe de 10 h. Des petits chanteurs en rouge, avec un grand diable en surplis au milieu : l’abbé Prévost. Je l’interpelle. Il lève les bras au ciel et m’invite à prendre l’apéro avec les grands de la Maîtrise. Distribution de bonbons aux petits. Il me présente: » M.J. grâce à qui Autun etc…  » Il a la main gauche foulée : un coup de poing à un « voyou » qui empêchait les touristes de jouir des beautés de la cathédrale, etc.
Visite musée Rollin, tympan.
Déjeuner Moulin rouge.
4h30 Maubout, ses 2 mouflets et Jacqueline, puis Todeschini. Tous à St Cernin chez eux. Partie de boules puis diner.

30 avril 1973

Au soleil sur un banc à l’hotel en attendant les Maubout. De là, à Chagny pour déjeuner. Puis partie de pétanque dans un café de Chalons.
Train pour Lyon à 5h: 1/2 h de retard une femme s’était couchée sur la voie. Ecrasée. Commentaires de 15 wagons.
Hotel: tel Bouise, Dubreuil. Diner Archers. Lu Hadrien VII (la pièce). Vu à minuit Bouise et sa femme.

1er mai 1973

Vent, trés violent
Vu vers 11 h un cortège de drapeaux rouges (palestiniens et autres). 300 personnes traversant le pont de la Guillotière.
Déjeuner chez Dubreuil.
Apréms hotel.
cinéma: Devos (la raison du plus fou) amusant.

2 mai 1973

Dubreuil au téléphone : « Très, très bon. Féroce. Bien mieux que la 2e pièce». Vu J.J. Lerran au Progrès. De là, déjeuner chez les Bouise. Mack me propose de lire la pièce, après m’avoir dit que j’avais fait des progrès. Lecture 1 h 30. Discussion. Dîner avec J.J.
Gerland MJC 7 rue Poirier « le Concile d’amour » de Panizza, monté par Beghin avec rien (3 M en tout), des amateurs, sa famille, ses amis, le club des Solitaires, etc… assez beau.

3 mai 1973

Soleil. Lourd.
Promenade. Bellecour. Café. Pris J.J. au Progrès. Déjeuner Celestins avec lui, Bernadette et les Bouise. Promenade quai de la Saône. Venissieux 1er étage et Pat Lochy avec les Bouise. « Tambours dans la nuit » (Brecht). Vu Bruno Carlucci qui me demande des pièces. Ensuite avec les Bouise et Lochy aux Archers.

4 mai 1973

Trés chaud.
Déjeuner Croix Rousse dans un petit magasin-restau: déjeuner de « vernissage » du livre de B. Frangiu « Jess ». J.J. Lerran, Mack ensuite.
Au Progrès. Parlé avec JJ et Mack des possibilités de la pièce : Annecy, théâtre éclaté, théâtre partisan (tous 2 de Grenoble). Hotel. Promenade et consommation sous les arbres de Bellecour.
De là au Théâtre du 8e : vu Luce Mélite. « Hamlet » : long, ennuyeux. Inutile. Tous s’inquiétant de l’opinion de Drumsen, présent (lequel protestait contre l’absence de spectre).

5 mai 1973

Train pour Paris.
Cdf de Chateauneu chez Croizard.
Penent a lu la pièce. Trés pour, sauf la fin.

6 mai 1973

Cdf de Bouise : Cl. Locky a lu. S’est amusé. Trouve qu’il n’y a pas tout à fait des personnages, mais enfin… Précisions sur le théâtre éclaté d’Annecy.

7 mai 1973

Au journal, trouvé un télégramme de Penent : « Ta pièce est quasi géniale. Téléphone-moi ». Vu Penent : réellement enthousiaste (sauf pour la fin). La trouve en progression sur les autres.
S. Delattre : Je trouve qu’elle est merveilleuse. La meilleure des trois.
Lu dans le Monde un article (4 mai) déjà célèbre de Druon, Ministre de la Culture : bête et méchant – surtout bête, mais bête à pleurer.

8 mai 1973

Visite d’un ancien de Clairvaux (15 ans), double meurtrier (sa femme et l’amant), cherchant une dame de PM qui devait l’aider. Introuvable. On me l’envoie: 40 F
Salgues : « Je te le dis, c’est ton succès ! » (Pompon).
Penent me fait longuement des remarques et propose des corrections. Très utile.
Théâtre 347, rue Chaptal : « la Demande d’emploi » de Vinaver. 10 personnes dans la salle. Faiblement intéressant.

9 mai 1973

Dîner chez Georges. A 10 h au Cyrano : « Frankenstein » de W. Deichsel, mise en scène Ph. Adrien. Assez frappant d’atmosphère.

10 mai 1973

Cdf de P. Vial. S’excuse d’être si peu prodigue de lettres ou de téléphone. Des difficultés etc… Dit que le préfet de Saint-Étienne lui a reproché d’avoir monté 3,1416. Me demande un télégramme de soutien pour un meeting à la Bourse du travail. OK.
Papier sur un fait divers à Toulouse.
Rédigé adresse à la Comédie de St Etienne, avec l’aide de Penent, lequel me suggère en outre une fin pour Pompon.

11 mai 1973

Gap.
Cessé de fumer à Gap à 16 h 24.
séjour au Sauze.

14 mai 1973

Beau temps.Travailloté le matin.
Cdf de Lancelot : il passe la pièce à Valverde. J.-M. Serreau va mourir, m’annonce-t-il.
Cdf de Pays : a lu, ça lui plait. Revient de Belgique. On est attendus avec voiture.
Chateauneu s’apprêtait à écrire une lettre d’éloges à P. Thorigny (mon pseudo) pour l’article publié dans PM (prostituées).
Nouvelle éxécution capitale samedi. Pompon de + en + couteau.
Visite de Pays et de Marie-Jo, retour de Bruxelles. Dante a fait une conférence en Yougoslavie sur l’expérience du Brabant-Wallon. Après Bruxelles, il envisage d’aller à Montbéliard chez Hurstel (projet Sorbonne fichu).

15 mai 1973

Retour de la « Répétition »: le Tep (S.Werler) me le renvoie avec une lettre d’explication, assez drôle.
PM Vu M.T. Stauchina, peintre amie de Mme Orano. Recommandée à H Parmelin. Veut récupérer pour Mme O. 120 tableaux laissés en gage à l’hôtel.
JJ au bout du fil : a donné Pompon à Annecy (th. Eclaté) – donnera « les Prétendants » à Béghin, demande un « Mme Noël » pour Annecy.

16 mai 1973

Trés belle lettre de Chateauneu à propos de mon article sur la prostituée de Toulouse.

17 mai 1973

Envoyé à Penent, en carafe à Sète un mandat (sa note de frais).
Bosc me renvoie la pièce… « Nous en reparlerons », écrit-il.
Envoyé pièce à Th. Lévy.
Hocquard : « J’aime bien. Il faut la faire monter par une jeune compagnie (pas encore confirmée comme les Vincent, Jourdheuil et autres). Me cite l’Aquarium – mais c’est Bosc – la troupe qui a joué la pièce des prisonniers (« Histoire de sortir »). Approuve le théâtre éclaté. On se voit pour déjeuner vendredi en 8.

18 mai 1973

Soleil.
Parti à midi 20 de la porte de Clignancourt pour Gottechain. 18 h 15. Dante devant la porte. Conduits à Bonsval au chalet en plein bois de Coucou. Dîner à Wavre Gottechain l’école : Hélène, Stéphane, Manessier, Maïté, etc. Rentré minuit.

19 mai 1973

9 h petit-déjeuner à Wavre – Gottechain école. Assemblé et plié le journal (l’Arche d’Adelin). Porté deux bras d’une marionnette à Bonsval. Gatti sur un lotissement baptisé Woodstock explique le spectacle aux acteurs en plein air 30 à 35 fois. « On est près de Waterloo », fait-il remarquer.
Gottechain. Dîner à Bonsval école plein air, répétition de la comédie musicale « Les Îles » (avec les Crackers Band, et le compositeur Jacky Moreau). Très bon. L’histoire des musiciens de l’orchestre. Chalet avec Rajak le photographe et d’autres gens de Liège et Düsseldorf, Cologne (télévision, un auteur. Un type qui fait une thèse sur Gatti). Pluie et pluie.

20 mai 1973

Gendron, Pays.
De l’école de Bonsval, les « îles » à 6h15 (Woodstock), une colonne motorisée (méharis, motos, camions, tracteurs) à travers le Brabant paysan et résidentiel. Haltes et jeux dans les villages. Dante, un porte-voix en bandoulière, sur une moto. Le Tour de France, la kermesse, la caravane. Un temps sublime. Passés par Halluin, le Sélage,
Sandwiches à Bonsval au retour. Les îles encore pour finir et un feu de joie.
A Gottechain, bière avec les étudiants de Gottechain chez Mme Alice. Puis, partie de boules belges. Pas mal joué. Couché à minuit au chalet avec Rajak qui reste dans la région demain. « Je n’ai plus aucun problème de théâtre », me dit Dante. Il veut monter la « Répétition générale » mais après que je l’aie repensée et récrite en fonction de la réalité locale. « Et j’aurai le plaisir de monter quelque chose que je n’aurai pas écrit… »

21 mai 1973

Quitté le chalet pour Gottechain, Maïté, débute avec Clarisse (Guinguin), Jacky Moreau, Stéphane. Dante dort. Emmené Guinguin et Anne, la femme de Jean Bon, à Louvain. Là, pris une amie d’Anne, puis vers Paris. Arrivés vers 5 h par un soleil lourd. Guinguin dans la voiture : « My nerves ! ».

22 mai 1973

Temps superbe. Ciel bleu.
Cdf Delattre : Fasquelle d’accord pour éditer les pièces.
Revisite du »repris de justice »
avec Penent ( revétu d’un grand chapeau noir) un verre à la Ferronière.

23 mai 1973

Travailloté sur « 20 têtes à trancher ».
J.-M. Serreau est mort.

24 mai 1973

Tél. Monloup qui peut préparer les décors de la tournée Villeurbanne en Amérique du Sud. Aimé Pompon. Suggère J.P. Vincent ou Beghin (Lyon).

25 mai 1973

Dejeuner chinois avec Penent et G., plus tard Garafalo. « J’ai mis 29 ans à comprendre que l’état est entiérement vendu aux trusts et monopoles » dit Penent. « Je le disais jusque là sans le savoir, sans l’avoir vu ».

27 mai 1973

Travaillé à « 20 têtes ». Peu satisfait de ce que je lis.

28 mai 1973

Pluie cette nuit, et ce matin. Toujours chaud. Travaillé « 20 têtes »
13 h Palais. Procès Jubin. Apparition de Madeleine Jacob, blanche et creuse. Malade encore, dit-elle. « Je ne le reconnaissais pas, celui-là ! », dit-elle m’apercevant. « Vous avez laissé pousser vos cheveux ! ».
Procès peu intéressant jusqu’ici..
Rentré au journal. Téléphone de J.J. Lerran. Pas de réponse du « théâtre éclaté ». Va donner « les Prétendants » à Beghin, et ensuite « Pompon » si Annecy ne marche pas.

29 mai 1973

Jubin 13 h 30.
Nicole Attia pleurant, puis le huis clos.
Témoins du milieu : rires et ironie dans la salle. Fini 7 h 15.
Terminé « 20 têtes ». 460 pages dactylo.

30 mai 1973

Pluie à torrents.
Visite de Sabine Delattre. A eu des ennuis de santé. Sa secrétaire a fait 2 tentatives de suicide. Partie. Veut lâcher Desmaison qui n’a pas besoin d’elle. Remis « 20 têtes ».
Enverrai cet apréms « Mme Noël » à Fasquelle pour publication à la rentrée.
Krysto a remis son manuscrit.
Branché sur un papier sur le coeur.
Laché à 6 h le procès. L’avocat général ne demandait pas la peine de mort.
Rencontré J.P. aux WC : « Il paraît que vous faites un livre sur les deux bonshommes là… » (Buffet, Bontemps). D’où le sait-il ?
Cdf de Maubout : viré de l’ARC (le Creusot)!

31 mai 1973

Toujours pluvieux.
Fin de l’apréms, enquête sur l’opéré du cœur (Riffandot) réopéré cette nuit.
Ecrit le papier (récit de la jeune femme).

3 juin 1973

Accident du Tupolev au salon du Bourget (57 morts). Il a explosé en vol au-dessus de Goussainville. Moins de morts que dit : 14 (28 blessés)
Les Desmaisons à dîner puis à coucher (signature du livre).

4 juin 1973

Le Monde (pas vu) et F.S. (vu) évoquent le mystère de la maladie de Pompidou.
Bruits pessimistes à PM : on aurait montré de faux chiffres de vente à JP. Le tirage baisse en réalité.
Rencontré Isabelle Clerc rue François 1er. Un verre.
A dîner les Desmaison.

7 juin 1973

Cdf à Sabine Delattre. Fasquelle a trouvé « Pompon » très bon mais hésite à le publier: crainte de poursuites. R.V. la semaine prochaine.
Tél. à Th. Lévy : pense qu’on peut poursuivre « puisque le personnage est reconnaissable », mais que ça ferait un beau procès. P. Bourgeade ce matin condamné à 1 500 F d’amende pour « offense au chef de l’Etat ».
A dîner, les Gilbert, les Desmaison, les Le Bolzer.

8 juin 1973

Dîner Hocquard, Chateauneu restaurant polonais du Marais. Hocquard suggère un Suédois ami, Vitez, Jourdheuil, l’ami de Bosc (son co-directeur).

11 juin 1973

Papier Desmaison.
Cdf de Gatti à 6 h 30. Retour de Belgique après quelques incidents (mais habituels) de voiture. Me dit que Mme Noël est officiellement intronisée à l’IAD (monté par Yvan Vaneck mais sans Dante – promu professeur « à l’étage supérieur »). R.V. demain déjeuner.

10 juin 1973

Un peu froid.
Travaillé papiers Mémorial (papier Guérini).

12 juin 1973

Av. Leclerc à midi. Gatti et Hélène. Partis ensuite tous les deux avec Stéphane et son amie à la Maison des jeunes du 17e puis à la salle des Fêtes pour repérer les lieux (trois jours Gatti, de vendredi à dimanche). Dante confirme le choix de Mme Noël pour l’IAD. Lui, promu professeur à Louvain même. Me suggère (et je le suis) de faire participer Manessier, Françoise Thyrion, Moreau le musicien. N’a pas encore lu « Pompon ». Quitté à 5 h.
Isabelle Clerc aime moins Pompon que 3,14.

13 juin 1973

Th. Bosc au téléphone: a moins aimé Pompon que Mme Noël (comme I.Clerc).
Avec Penent, envisagé un papierà faire pae Cavi sur le livre de Raymond Borel « La garde meurt à French Creeck ».

14 juin 1973

Présenté Borel à O. Merlin

Cdf de Dante vers 10 h. Me conseille André Wilms comme élément de base pour « Mme Noël ».

15 juin 1973

Cherché Maïté Morand et Françoise Thyrion boulevard de la Bastille. Dîné salle des fêtes 17e, rue des Batignolles. Vu Dante, les Belges, Danielle, les filles, Auclair, Bernard (barbu et bien fatigué : dormait), Pays, etc…
Lecture « La Machine excavatrice ». Puis un film sur l’expérience Durruti mais non sonorisé (manque de matériel sur place). G. enrageait de se voir sur l’écran, un peu ridicule. Vu Kunze, traducteur allemand de Dante : il lit 3,14 que je lui passe.
Après, café avec les étudiants belges, André, Jacky Moreau, Manessier, etc. Ramené Ivan Vaneck à la maison : dort au studio.

16 juin 1973

Ivan. Parlé de la pièce. Me demande mes intentions. Je lui dis que je n’en ai pas encore. Table rase et travail collectif. Voudrait un peu être le maître d’œuvre de la pièce. A 9 h, à la mairie du XVIIe. Les mêmes qu’hier, plus Hocquard endormi. Kunze me dit que 3,14 qu’il a lu dans la nuit, est un « chef-d’œuvre ».
« La femme du paysan » (tiré de la manif de Bruxelles) et le « célibataire » en vidéo. Très bon. Surtout le 2e, œuvre de Stéphane.

17 juin 1973

Toujours trés chaud.
15 h salle des fêtes. Les mêmes plus Georges Samarkos et les siens, et Lancelot.
Film vidéo sur le 20 mai – mais techniquement imbuvable (les Iles, la Colonne, etc…).
Dîner au Balzar.

19 juin 1973

Chaleur. Chaleur.
A déjeuner, J.P. Michaud rue Custine. Cherche des papiers à faire pour le Mémorial. Lui conseille de publier ses poèmes.
Vu Sylvie Desmaison à P.M. Veut entrer au centre de formation des journalistes. Conseils et travail (de préparation) donnés.

20 juin 1973

Mort de Collin hier soir à l’hopital.

21 juin 1973

Chez Fayard à 18 h 30, rue de St-Pères. Couverture de « 20 têtes ». Sabine négocie. Vu projet de couverture. Couleur noire discutée, on essayera gris métallique.
Chez Hélène. Dandrel (du Monde) passé voir le films du 20 mai. De là, avec Dante, Stéphane, Véronique, André et Moreau, chez Georges. Discuté du « projet Joffroy ». Comment le lier au film de Dante (Camilo Torres) ? Comment éviter l’interférence des professionnels inutiles de l’IAD !
Dans l’appartement du 6e de Georges, Dante essaie un costume avec chemise blanche et cravate pour aller voir demain Clermont-Tonnerre à Matignon (direct. de cabinet de Messmer).
Au Récamier: »le creux de la vague » (J. Michaud m’invitait à cause d’Anna qui y joue).

22 juin 1973

Dîner pris rue Mouffetard avec A., puis théâtre Mouffetard « Histoire de sortir » (déjà vu par moi) et « les Prisons aussi… » d’Hélène Châtelain. Bon. Sylvie Desmaison venue aussi.

23 juin 1973

Rencontré Penent. Allé chez Y. Remi. Ennuyeux. On a parlé de Collin surtout. Avec Penent partis assez tôt, allés reparler de « notre ami » au Cintra.

25 juin 1973

Toujours trés chaud.
11h30 Saint Augustin. Funérailles de Collin. Messe. Un jeune prêtre « dynamique » qui cite Brassens… Du monde. Presque tout le monde sauf Gaston et Maquet. « Autel privilégié »

26 juin 1973

Cdf à Dante : R.V. samedi pour Bruxelles (Ingberg). Tél. Wilms ensuite.
Idée d’un roman écrit par tous (expérience Brabant-Wallon).

27 juin 1973

Petite pluie
Vu J. Bolo pour « Pompon ». Peu à peu enthousiasmé par l’idée de la monter lui-même. Estime à 50 000 F le coût. Salle paroissiale du pasteur Bosc (idée de Penent). La lire à Casamayor (pour savoir ce qui nous pend au nez).

29 juin 1973

Cdf à Dante pour régler l’opération Belgique. R.V. train 7 h 15 (Dante, Wilms, Hélène). Dante me demande si je suis prêt à participer à l’expérience Paris (L’Ecole), acceptée par Lang (TNP) après la Belgique. Bien entendu. OK.
Reçu la thèse de Antonio Peyu sur les « Prétendants ». Un plaisir tout neuf, un peu vaniteux.

30 juin 1973

Train pour Bruxelles avec Gatti,et Hélène Châtelain. Pas d’André Wilms. Attendu puis pris le train déjà en marche.Attendus par Dardenne et son amie. Déjeuner gare du midi en guettant le train suivant: pas d’André. En voiture à Gottechain, l’école mieux rangée, propre. Parlé de la pièce. Dante écarte l’idée de la jouer dans le décor d’une maison vraie (dégagement? lumière? froid?).
Souhaite dégager le rôle du journaliste (un journaliste, qui serait françoise).
« Tu es un auteur de théatre, pas un homme de théatre ».
Trés beau temps. Couché à l’étage, 1ere chambre à gauche.

1er juillet 1973

Levé tôt. Arpenté la campagne. A Louvain ensuite, téléphoné à Henri Ingberg. R.V. à 2 h à Bruxelles. Parti avec Dante. Confirmation du choix de la pièce si l’IAD ne capote pas avant. Accepte que Gatti lie ma pièce à son travail de professeur au CEJ etc…, etc… A pied à la gare du Midi. Conversé sous le soleil dans les rues désertes. Rejoints à 6 h 30 par Hélène, les frères Dardenne, Françoise Thyrion. Dîner dans un restaurant de poisson, le Marie-Joseph. De là, chez ma vieille cousine Andrée – av. Louise – pour regarder sur sa télé la 2e chaîne française « Rosa Luxembourg » de Bluwal. Faible (et faux, selon Dante). Train à 0 h 30 pour Paris. Couchette, chaleur.

2 juillet 1973

11 h 30 Grasset. Vu J.-C. Fasquelle avec S. Delattre : va soumettre le texte de P.C. à l’avocat (Bredin). Pas enthousiaste à l’idée de publier les pièces – qui ne marchent pas. 3,1416 : 500 vendus sur 2 000.
Tél. Lancelot. Me dit que Wilms n’est pas « chaud » pour la pièce (Mme Noël). Son côté militant que la pièce ne satisferait pas. Hum, hum. Lancelot envoie « Pompon » à Hurstel à Montbéliard.

3 juillet 1973

Fini de lire le Marcuse « contre-révolution et révolution ». Du vrai et du faux.
Déjeuner avec J. Bolo. A lu la pièce à Casamayor qui est tout à fait pour. « En plein dans le mille ».
Vu Koenigseder.

4 juillet 1973

Partis Barcelonnette.

8 juillet 1973

Revu la « Répétition » et corrigé en fonction de la Belgique.

13 juillet 1973

Reçu les épreuves de « 20 têtes ».

16 juillet 1973

Partis pour Avignon par Nyons. Route emmerdante. 250 km. Arrivés chez Lerrant et Bernadette. Dîner place Horloge avec eux, J. Michaud et Anna. Ensuite, sous la pluie, gagné la cour de papes: Maréchal présente le cavalier seul (Audiberti). 1 heure de pluie. puis ça s’arrête et le spectacle commence. Bon. mais quelle découverte?

17 juillet 1973

Beau temps
Déjeuner chez J. Michaud à Maubec, au pied du Lubéron. Anna, sa mère, sa soeur, son fils plus la mère de Michaud.
Diner dans un restau marocain avec les Michaud, les Meyrand et les Beghin (sa femme et 2 acteurs).
Cloitre des Carmes: Gaston D (Dominici) de Benedetto. Public plus jeune qu’hier. Pièce intéressante.

18 juillet 1973

Rentrés par l’Isle-sur-la-Sorgue, Apt, Forcalquier, Sisteron. Trés beau. Arrêt à Forcalquier – cimetière: pas trouvé la tombe Drummond, vue naguère avec Boulez. Téléphoné à 1 faux numéro (oublié le carnet noir) à St Michel l’observatoire.

19 juillet 1973

Reçu et corrigé le reste des épreuves.

21 juillet 1973

Envoyé, après cdf Delattre (remarques diverse), les épreuves à Fayard.

23 juillet 1973

Lettre de Bolo, qui est optimiste pour « Pompon »

26 juillet 1973

Cdf de Chateauneu (retour du Couloubrier, enchanté « j’étais fait pour être milliardaire »), Croizard et Penent.

1er août 1973

Retour Paris.

2 août 1973

Chez Hélène et Dante. Partent demain matin à Piancerreto. Belgique finie. Il est « indésirable ». Du coup, moi aussi. Projets avec TNP et Mnouchkine (L’école). Projet de film à faire, à deux, sur l’histoire du 727 détourné par des pirates. « Les Palestiniens ». Vais y travailler.

3 août 1973

Cdf de Sabine. Me Mercier, conseiller de Fayard, a effrayé les éditeurs en leur parlant de procès. Un minable.
Lettre de Peter Kunz, traducteur de Dante. Critique la traduction de 3,1416 par Bitterli (avec exemples). Propose, s’il trouve le temps, de traduire au magnétophone. Accepté.

6 août 1973

Journal l’aprèms, vu personne.
Relu Alcatraz, qui sera relié, par R. Goddard, à Sholto.

7 août 1973

Beau.Travaillé plan Mayday.
P.M. aprèms. Vu Olivier Merlin.

9 août 1973

Papier sur le « second Freud ». Idiot.

17 août 1973

Déjeuner au chinois rue Marbeuf avec Th. Lévy. A commencé son livre sur Buffet, victime et complice de la justice et du langage (homme sans style, il a pris celui qu’on lui a imposé – mais un style n’est jamais innocent).

21 août 1973

La comédie Fayard continue : arguent maintenant que des avocats de renom (Badinter, etc.) s’engagent à nous défendre en cas de procès ! Dis à S. Delattre que tout ça est misérable, que je ne m’en occuperai pas.
Commencé lettre du maitre d’hotel à Sholto.

28 août 1973

Dejeuner chinois avec Sabine Delattre et Robert Toussaint. Parlé du lancement de « 20 têtes à couper ».

29 août 1973

Cdf de Françoise Thyrion de Bruxelles. Ivan et elle veulent reprendre Mme Noël en dehors de l’IAD. D’accord, on se voit en septembre.

03 septembre 1973

Beau.
Vu Croizard qui a des projets.
Déjeuner Alexandre de Lazareff au chinois.
Convoqué D. Sarne pour le présenter à O. Merlin (remplacement de Cavi et Martier). O.M. d’accord: engagé.

5 septembre 1973

Avec A, au studio pour voir les affaires de Gary. Utilisé divers docu pour Sholto.
Vers 10 h 30, allé rue André-Pascal (des Palestiniens ont refait pour la Xe fois le coup des otages). Foule débraillée, joyeuse. Vu Durieux, Sicard, l’infantile Brincourt. Rentré à 2 h du matin. Siège et négociations continuaient.

6 septembre 1973

Rêvé bizarrement que j’avais le prix Goncourt (j’ai dû m’identifier à Chateauneu qui en rêve depuis des mois et vit d’espérance).
Départ honteux des Palestiniens – honteux pour les Français : otages « nationaux » libérés, les autres abandonnés…

7 septembre 1973

Lettre de l’IAD : ils veulent monter la pièce, mais sans Wilms, à ce que je crois comprendre.
Déjeuner parc Montsouris avec Croizard et Chateauneu.
Dîner chez Pays et Marie-Jo. Attendu en vain Wilms. Discuté de l’IAD.

9 septembre 1973

Fête de l’Huma à la Courneuve. Une foule fantastique (beau temps, pluvieux à la nuit), coiffée de canotiers Ricard en polystyrène expansé. Retrouvé A. au RV. Kiosque à musique. Groupes pop: Commander Cody, Ange et Robert Charlebois. Partis vannés vers minuit.

10 septembre 1973

Avec André Wilms : bonne et longue conversation sur la pièce. Veut la monter avec le groupe, et si possible avec les Belges (F. Thyrion, Ivan Vanecke). J’écris à Dante sur tout cela – et sur la lettre de l’IAD.
Cdf de Béatrice le Mire. RV demain.

11 septembre 1973

Déjeuner Béatrice Le Mire, P. de Séligny et Melle Hocquard : font un procès à un cinéaste Polac, dont le film semble conter leur histoire. Trouvé Béa très vive, assez libre – un peu maigrie. (La fatigue de Paris, disent-ils.) Lui, toujours mystérieux, la voix inaudible. Mis en rapport avec Hanoteau pour un papier.
A. m’annonce qu’Allende est renversé : putsch militaire. Je crois à une guerre civile.

12 septembre 1973

Allende mort. Suicide.
Train pour Nice. Poggioli à la gare. Hotel. Diner Poggio.

14 septembre 1973

RV. à Villefranche. Petite maison: un appartement transformé en labo. Expérience en cours sur les acanthères: sorti en mer chercher du plancton. Loupe, microscope. Déjeuner sur le port. L’aprèms, visite de la galère, des labos du C.E.A (les membranes). Retour au petit labo. Bavardé. Rentré car.
Pablo Neruda serait mort.

15 septembre 1973

Chez Poggio. Bavardé. M’a remis son « tableau clinique ». Déjeuné avec lui chez César. Ensuite thé Promenade des Anglais. Diner sur le port.
Rien sur Neruda. Les militaires paraissent avoir gagné, mais…

19 septembre 1973

Train pour Paris.

20 septembre 1973

Cdf S.Delattre, Châtelain (Dante rentre à la fin du mois).
Au ciné: « Mr Verdoux », qui tient le coup.
Cdf de S.Delattre: Grasset refuse de publier « Pompon ». Essai avec une maison du Nord, les Temps modernes, sinon impression à compte d’auteur.

22 septembre 1973

Fini « Big Sur », de Kérouac. Pas trés bon.

24 septembre 1973

Mort de Neruda (cancer, disent-ils).
Avec A et B, au ciné: « Cris et chuchotements » de Bergman. Trés bon.
Lettre de la mère de Dante me remerciant pour l’envoi du journal et de K.G. (en italien).
Cdf de Chateauneu, en plein dans la bataille des prix, le malheureux.
Vu JP devant son bureau : « Alors, vous faites des papiers ?… Il ne faut pas avoir honte de signer chez nous ». On a dû lui dire quelque chose de ce style.

25 septembre 1973

Travaillé sur Sholto toute la matinée.
Chez Pays : les Wilms, les Moreau. Décidé fermement de monter « Mme Noël ». Plan d’action (les Belges, Delcamp, Lerrant, Vial, etc.)

26 septembre 1973

PM. Photocopie du nouveau « Franco » de Dante, pour J.-L. Pays. à faire, machine en panne.
Vu Croizard, Chateauneu, Penent, Gaston Bonheur (qui suggère de créer 1 « prix de français » pour lui, à décerner par les instits.)

28 septembre 1973

Obolensky se décommande pour le diner: sa soeur gravement malade.
Pluie.
Apréms, réunion Croizard, Chateauneu sur les grands papiers (un homme, un événement) Soljénitsine, Illitch etc…
Cdf de Stéphane gatti: n’ira pas à la marche sur Besançon (Lip). CGT toujours contre unité d’action.
Diner: les Gilbert, les Pottecher, Henriette Chandet.

29 septembre 1973

Train pour Bourges. Masurel à la gare. Chez les parents de la suicidée: éconduits. Déjeuner.
Chez les parents de la rescapée (Martino): parlé,d’elle. A 25 km, les parents du suicidé: assez bien jusqu’à l’arrivée du fils qui proteste.
Ensuite, hôtel: contact avec les reponsables de la troupe théatrale Avaricum.

30 septembre 1973

Gris.
Vu les Dupont: apéritif chez « Gaby » M. membre de la troupe. Puis visite à l’auteur Bouyard qui ne savait rien du 2é suicide. Déjeuner.
Apréms: cathédrale, musée du Berry, Maison de J. Coeur.
Train 17h40 pour Paris.
Arrivée 20h00. Métro.

1er octobre 1973

Avec Chato et Georges Samarkos, tourné dans une cave de la mairie du 3e pour un film TV de J. Michaud (d’après un livre de Vailland). Rouflaquettes coupées et des cheveux. Déguisé en détenu de l’Occupation.
2 scènes !

02 octobre 1973

Travaillé le soir au papier « suicides de Bourges ».

03 octobre 1973

Fini vers midi.
En relisant, trés ennuyé: la contagion? Essayé de démolir le papier auprés d’O. Merlin, Masurel etc…
Ne passe pas cette semaine.

4 octobre 1973

Wilms de 2 h à 5 h : la pièce (Noël). Financement. Tournée. Acteurs.

6 octobre 1973

J’apprends que la guerre a repris au Proche-Orient, sur deux fronts (radio). Belleville quadrillé.

7 octobre 1973

Brumeux.
Suez franchi. Contre-attaques d’Israël.
9 h 15 télé : Source de Vie. On y parle du Livre des Nombres (« Dans le désert », en hébreu), le dénombrement des fils d’Israël âgés de 20 ans et capables de faire la guerre.

8 octobre 1973

A dîner, Th. Lévy. Parlé de la nouvelle guerre. Puis, de ses clients : B. Le Mire qui veut faire procès à ceux qui l’ont enfermée et le maire de Penyhingues, Rohart, condamné à perpète, à Melun. Comment le voir ? Problème résolu en apparence.
Transmis le papier Bourges à un psychiatre connu d’O. Merlin, le Dr Koupernik.

9 octobre 1973

Résistance des Egyptiens sur le canal.
Koupernik : « Il y a un risque ».

10 octobre 1973

Vu Y. Romi, licenciée de P.M. et qui essaye de se défendre.
Déjeuner Toussaint, Croizard, Chateauneu. Les grands papiers. Suggéré Poggioli (le cancer).
20 h : Stéphane et Véro. Chèque pour la location de leur appartement à la porte de St-Cloud (2 500). Parlé tous ensemble : Israël, Lip, la famille Gatti-Saby.

11 octobre 1973

Déjeuner chez Georges André Wilms. Hocquard pas venu.

12 octobre 1973

Froid et clair.
Cdf J. Bolo : finit de taper Pompon. Verra Attoun pour « Théâtre ouvert » à Avignon. Laissé faire.

13 octobre 1973

Les deux préoccupations françaises : le vaccin conter la grippe et l’approvisionnement en essence et fuel.

15 octobre 1973

Reçu « 20 têtes à couper ».

16 octobre 1973

Amende ramenée à 2500F en appel.
Rue Beethoven, présentation du film de Giovanni : deux hommes dans la ville (Delon, Gabin). Très juste de ton, émouvant. Invité par Mme Viennet qui tenait à avoir mon avis. Vu Delon, Giovanni, Daniel Mayer, Naud, les Ancelot, Thévenin (vidé de RTL pour son procès Pompidou), les Pottecher.

17 octobre 1973

O. Merlin veut chasser Serre de mon bureau parce qu’il déplaît à Mauge ! Pauvre Merlin. Me suis presque fâché avec lui.
Signé une partie des livres chez Fayard.
9 h : J. Bolo à la maison. Me remet l’exemplaire tapé de « Tonton Couteau », à faire photocopier.

18 octobre 1973

Téléphoné à Collard Belgique) et Françoise Thyrion : le projet officiel a du plomb dans l’aile.

19 octobre 1973

A déjeuner, J. Michaud (qui monte un film rue Francœur) et Rapinat. Michaud me montre les rushes de la scène tournée l’autre jour. Château stupéfiant de tristesse. Idée de Michaud : lui faire tourner le rôle du père Maufrais.
PM.: au Lincoln avec Penent, Chateauneu,etc…
Dante ne revenant que lundi, essayé de joindre les Belges qui veulent venir demain. Pas pu.

21 octobre 1973

Midi. Chez Hélène (absente, elle est partie chercher Dante en Italie, mais ils ne seront pas là avant demain). Déjeuné avec les Belges (Françoise, J. Sappart, Dardenne, etc., et J. Moreau, André Wilms, plus tard Stéphane et Véro et Clarisse).
Decision: je verse 1M. Du coup, Wilms s’enthousiasme, rêve.

22 octobre 1973

Tournant dans la guerre : les Israéliens s’enfoncent en Egypte.
Cessez-le-feu ordonné par le Conseil de sécurité. Israël et l’Egypte acceptent. Pas la Syrie.

23 octobre 1973

Cdf Mme Ulrich. Pub pour l’enclos.
Déjeuner au chinois avec Dante (fait son passeport), Wilms et sa femme. Mme Noël : des lectures d’abord plutôt que l’aventure vouée à l’échec. Il part faire une lecture en Allemagne. Pas de projets concrets dans l’immédiat. Me demande de travailler sur les « Palestiniens » (scénario ciné).

24 octobre 1973

Fayard : signé.
Mis vin en bouteilles avec B.A. et Mme M.
Cdf de Penent : hier Haedrich a parlé du livre à Europe à 9 h (cité la non-dédicace à Pompon).
Théâtre de la Musique : 1ère de « la Dispute » de Marivaux par Chéreau. Ennuyeux. Dormi. Invité par JJ. Vu Bouise, JJ Lévêque, Planchon, Asso (relevant d’une opération et sans travail, me dit-il), L. Marest, L. Erlo (que je mets en contact téléphonique avec Dante), Lerminier (à qui J.J. Lerran me présente pour la 2é ou 3é fois).

25 octobre 1973

10 h avec Dante à l’hôtel de Seine, puis au Flore : J.J., projets avec Dante (opéra, ), et moi (lectures : il faut un prospectus).
Journal : Croizard me signale que « le Canard » parle de « 20 têtes ».

26 octobre 1973

10 h : porte d’Orléans. Hélène, Dante, Wilms, Jacky Moreau puis Stéphane. Préparé le prospectus-journal.
Fayard: signé quelques exemplaires. PM.: rien

27 octobre 1973

17 h Wilms et Sapart à la maison. Mise au point du « journal » Noël.

28 octobre 1973

Cdf de Penent 22h30. Panique devant le papier Soljenitsyne: me demande de lui faire une ou deux pages de début. D’accord. Téléphonerai de Gap demain.

29 octobre 1973

Train pour Gap.
Loué voiture Gap (aprés téléphonage à PM. pour Penent).

31 octobre 1973

Trés beau encore.
Trouvé Michel Claret (gendre de Desmaison) en tournée de VRP. Pris 1 verre. Parle d’un projet de voyage au Cachemire.
Cdf Penent. Réclame la fin. Le fais et téléphone.

1er novembre 1973

Commencé à travailler au synopsis des « Palestiniens ».

2 novembre 1973

Fini à peu près « les Palestiniens ».

3 novembre 1973

Gris, sans soleil.
Travaillé « Les Palestiniens ».
Projet d’une fête pour l’inauguration de la maison.

4 novembre 1973

Train pour Paris 14 h 07. Changement à Valence : cohue. Trains sur bondés comme sous l’Occupation. Paris 11 h. Guerre pour les taxis.

5 novembre 1973

Gris, doux.
PM. l’apréms. Vu Chateauneu et Penent. Cdf à Jouanneau et Badinter (je suis condamné, en tant que Thorigny, pour l’article accompagnant les photos de prostituées bordelaises. Un scandale. Demandé aux avocats de faire appel).

6 novembre 1973

Fini de recopier le scénario « Les Palestiniens ».
Fayard: signé à côté de Mme Dania Olivier, qui avait lu « le magnifique K. Gerstein »
20 h 30 : au Palace, rue du Fg-Monmartre pour une pièce de Copi-Lavelli : « Les 4 jumelles ». Anna Prucnal y joue. Vu J. Michaud et Schoendorff le peintre (avec qui je parle de Planchon et de mes propres productions). La pièce : pas grand-chose.

7 novembre 1973

Froid, clair
Vu Isabelle Clerc pour le papier Illich. Trés bonne enquête.
Châteauneu cité pour les 3 possibles du Goncourt.

9 novembre 1973

A 22 h 30, Wilms, sa femme et Françoise Thyrion à la maison. L’affiche presque terminée avec Jean-Baptiste Manessier. Remis mon résumé de la pièce (30 l.).

11 novembre 1973

La Route. Au cimetière, accompagné le père Lebrun et le conseil municipal au monument aux morts. Gerbe. 6 ou 7 enfants ânonnaient la Marseillaise.

12 novembre 1973

PM. Vu André Wilms et remis 20 exemplaires du résumé de 6 pages de Noël.
Rue Falguière, chez J.-B. Manessier qui n’y était pas, ni Wilms, que Françoise Thyrion ; m’a montré le projet d’affiche.
Télé : vu une dame Colette Modiano qui présentait son livre (20 snobs chez Mao). Est-ce la C.M. de Lyon en 1943 ? Le nom, la forme du visage, les cheveux… mais pas sûr.

13 novembre 1973

Vu PM Rajak à qui l’on trouve une photo lunaire pour un décor Planchon (Le Cochon noir). Rencontré Marie Gotand et son fils rue Jacob en allant voir Domenach à Esprit vers 5 h (papier Illich : D. très coopératif, enthousiaste de I.I. Essaiera de me le faire rencontrer, mais sans interview).
Chateauneu se rend au Nouvel Obs pour casser la figure à un critique (J. Freustié) qui a mal parlé (et d’ailleurs connement) de lui. Il ne trouve pas l’homme. Cela dit par Croizard.

14 novembre 1973

PM: vu Chateauneu, toujours excité et qui a hâte que la saison Goncourt s’achève.
Lecture de « la convivialité » (Illich)
Cdf de Château – et de sa femme : le Nouvel Obs aurait rapporté l’incident, grossi, à Gallimard qui a téléphoné chez Château pour dire : Folie ! Chances compromises ! Ai rassuré la famille.

15 novembre 1973

Tél. à Domenach, faute d’avoir de ses nouvelles. Une voix répond : « Ici, Ivan Illich… » Cueilli à froid, je bredouille plus ou moins. Me demande de poser des questions. Finalement, accepte que je l’accompagne à Orly demain (part pour Milan). Très joyeux au bout du fil.
Revu Château – toujours obsédé par son histoire, puis Sydney Smith émerveillé par Illich qu’il a vu à Londres. Parle de Gandhi.
Lettre de J. Prouvost sur le livre. trés gentil.
Grève des commerçants – dont Gilbert – quasi générale (sauf grands magasins et pharmacies).

16 novembre 1973

Levé 5 h 30. Taxi rue Mayet, Hôtel de Normandie. I.Illich prend congé d’une jeune dame – et nous reprenons un taxi pour Orly. « Pourquoi voulez-vous me voir ? » Ne sait pas que je suis à PM. Léger rictus. PM (par Lartéguy) a failli lui coûter la vie : être tué. Après, tout bien. Remis Gerstein et 3,14 (oubliés à Orly dans le taxi). Orly : café et re-café avec Isabelle Clerc. Parlé du petit commerce (tué par les prix, dit-il à peu près).
Dîner rue Custine with les Dammame, les Le Bolzer, Sylvie Desmaison et Rapinat.

17 novembre 1973

Après dîner, le groupe Noël : Wilms, Moreau, Françoise, Sapart, J.-L. Pays, Anne Bénichou. Répartition des tâches.

19 novembre 1973

Chez Jeanba 10 h discussion sur les coupes : Anne, Jeanba, Wilms, Moreau, Françoise, Sapart et Josée Destoop, qui doit lire aussi. Bon travail.

20 novembre 1973

Travaillé péniblement à Illich. Fastidieux à cause des impératifs généraux et particuliers (ce qu’il veut, ce que je veux, etc…). A téléphoné à son disciple Dunand qui a téléphoné à Isabelle Clerc qui m’a téléphoné que je devais téléphoner à Dunand.
Cdf Dante, retour d’Allemagne et qui va y retourner, faute de travail ici (prof à Vincennes, c’est tout ce qu’il pourrait faire actuellement).

22 novembre 1973

Déjeuné en ville. Travaillé Illich. Tél. Los Angeles.

23 novembre 1973

Brouillard partout.
Cdf Grasset : proposition de film pour K.G. par un Américain Henri Bronnill. 500 $ à valoir sur 10 ou 20 000 $.

24 novembre 1973

Cdf de Dante : La Belgique, selon lui, n’est pas finie. Il faut reprendre contact avec Ingberg. C’est faisable.
Cdf à Ingberg à Bruxelles. Décidé de nous voir – et de tout reprendre.
Travaillé à l’Illich.

26 novembre 1973

Tél papier (doit faire 30 à 35 feuillets).
8 h 30. Chez Hélène (absente). Dante, Wilms, Jacky Moreau, Françoise, Jeanba, Pays, Sapart. D’accord pour la Belgique (bien que les Belges ne fussent pas enchantés de « retourner en arrière »).

27 novembre 1973

Corrigé papier.
PM. apréms: mise au point et coupe du papier.

28 novembre 1973

Gris, neigeux.
Avec Isabelle Clerc (et son copain) vu Dunand, employé supérieur de chez Dreyfus. Un crane oblongue dégarni. Un côté feutré. Critiques du papier.
Fini les « Affinités electives ».

29 novembre 1973

7 h 42 gare du Nord. Train pour Bruxelles avec André, Françoise et Jacky Sapart. Neige à Bruxelles. Déjeuner dans le vieux Bruxelles avec Dardenne. 15 h: vu ensemble Ingberg Revenstein plus Collard. Ingberg et Collard désireux de séparer les élèves des « anciens » par crainte de la déscolarisation des années précédentes. Finalement, accepteraient si contrat établi ; mettraient sur la base d’un travail accepté par tous. Réunion chez Françoise et son mari. Discussion et cdf à Dante (plusieurs). Décidé d’accepter si salaires augmentés. Lettre en ce sens à Collard. Train Paris 0h32.

30 novembre 1973

Gris.
PM. Vu Croizard. Retour de Caviglioli, repris par J. Prouvost.

3 décembre 1973

Neige.
Cdf de Françoise : fichu du côté de l’IAD. Le recteur Vastels serait contre Wilms. Cdf de Boulet (RTL) « ami de F. Edelstein de chez Fayard ». Me propose « 2 minutes » sur deux grâces accordées par Pompidou. Refus. Il est vexé.

4 décembre 1973

Cdf de Dardenne : Belgique, terminé ! Prétexte : le fric.

5 décembre 1973

Dîner Custine avec Dante et Wilms. Le point sur la Belgique.

6 décembre 1973

Gris, pluvieux.
Grève générale « contre la vie chère ».

7 décembre 1973

Beaujon. Mort de la Mutter.

11 décembre 1973

10 h cimetière de Pantin.

12 décembre 1973

Ruminé, depuis la mort de la Mutter, la question des enfants – A. Seulement. Personne ne dira Kaddish pour moi.

14 décembre 1973

21 h chez Pays. Réunion pour la pièce : Wilms, Françoise sa femme, Josée Destoop, A. Bénichou, J. Moreau, J. Sapart, Françoise Thyrion. Rentré 1 h.

18 décembre 1973

Une horrible affaire de piraterie palestinienne à Rome (30 morts) et Athénes (d’autres morts).
Vu Olivier Merlin papier pour demain (suicide d’une adolescente anglaise).

20 décembre 1973

PM. Rencontré J.P.ouvost dans l’ascenseur. Demandé nouvelles d’Elisabeth Danet, opérée. Semblait touché que j’en parle.
Dîner Custine: Nous, les beaux parents, les Gilbert et les filles. Cadeaux. Dinde et bûche. On pensait à l’absente.

21 décembre 1973

Pluvieux
Rue Beethoven : J. Michaud montre son film « Un jeune homme seul » avec tous les Lyonnais (Bouise, Meyrand, Locky) et Chateauneu et même moi.

22 décembre 1973

Lu de Dick « au bout du labyrinthe ». Excellent. SF.
Travailloté l’apréms.

27 décembre 1973

Mort dans un accident d’auto de Mazoyer (42 ans) qui devait diriger France-Soir.

30 décembre 1973

Dîner chez les Pottecher, rue de Valois avec une dame de ses amis qui fut la première speakerine de la radio.