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1990

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1990

Brouillard. Levé 11 h sans avoir beaucoup dormi. Rêvé d’une rencontre avec quelqu’un que je croyais de toute éternité croiser un jour dans le métro.
36° 9 (17 h). Cdf 18 h 30 de Penent pour la nouvelle année. Éloge bouffon de Ceausescu, allusion aux tunnels secrets de la Securitate qui pourraient bien aboutir chez lui. En forme, l’animal ! (J’en suis tout réjoui.)

2 janvier 1990

Bien dormi. Toujours la brume, et les ennuis inférieurs (à partir de la taille). 36° 8 (11 h). Écrit à Wang. Cdf de Delannoy, d’Élise Aimée. 36° 8/9 (17 h).
19 h Cdf de bonne année de Dante. Me raconte la soirée noyée de l’autre soir chez Georges où je lui aurais fait une révélation sur l’universalité de la connerie des hommes. S’exclame quand je lui dis de quoi je souffre : infection urinaire. « C’est la même chose que moi ! »Se fait faire depuis la lecture un tas d’examens à ce titre. Ma charge de présenter à Ariane « ses civilités, amitiés et ma tendresse ».
« Camille Claudel » – Les belles familles !

3 janvier 1990

Reposé. Mieux. Le soir, arrivée surprise de Bruno Le Guével (le moine). Logera en bas. Dîné et conversation sur l’année morte. Reste en France, itinérant, gardien de résidences dans les Alpes, en Suisse. Retour en Inde encore improbable.

4 janvier 1990

Beau. Quitté enfin le pyjama !
Stéphane et Sylvain (Sanchez) à la maison vers midi pour parler du « Grand Jour ». Préparer un RV avec Fournel. Déjeuner aux Négociants. De là, Sylvain me conduit rue Tiquetonne chez Simone Lebernwerner (Gerstein). Quelques renseignements utiles.

5 janvier 1990

Froid, humide. Allé à Libération. Vu Marion Scali. Rendu ma note de frais.
Cdf à Stéphane (« Le Grand Jour » : ne croit pas trop à l’hypothèse Sylvain). Me fournira d’ici quelques jours la maquette de son film (17 juin) pour un commentaire à y faire. Analyse d’urine : plus de germes, plus de streptocoques. Le médecin : continuer le bactrim jusqu’au 19 (trois semaines).

6 janvier 1990

Gris. Dormi. Gare d’Austerlitz avec Beï et Éric. Train de 21 h 45 pour Perpignan. Couchettes.

7 janvier 1990

Levé 3 fois. Perpignan-Villefranche. Ariane à la gare avec Clément. Café à Vernet. Froid.

8 janvier 1990

Assez bien dormi. De la neige cette nuit sur les hauteurs. Pluie sur Casteil. Déjeuner tous à la gare de Villefranche. Allé consulté le Dr Vilatte, à Vernet : puis-je reprendre l’Aldactone ? Tension 14/9. Oui.

9 janvier 1990

Mal dormi – mais reposé. Toujours froid et gris. Travailloté (Grand Jour) sans énergie ni courage. Clément connaît à présent le « Nicoé Chalcoco » (liste des conciles).

10 janvier 1990

Nuit désastreuse sur le lit de Procuste. Placé un autre matelas sur les sangles de fer.
Rien fait d’autre. Temps un peu meilleur.

11 janvier 1990

Travailloté. Tard, Patrick rentre, silencieux, boit du Vichy. Rond. (C’est la première fois qu’il se montre dans ce rôle devant nous. Les petits verres peuvent avoir raison de tout…)

12 janvier 1990

Ariane nous descend à Villefranche. Train de retour à 10 h 43. 4 trains. Arrivés à
15 h 43 gare de Lyon. Conduits à la maison par Isabelle (Rognoni). Froid.

13 janvier 1990

Pluie. Carte de vœux de Truc, et Cdf ensuite. Me parle de ses deux autres frères bloqués en Indonésie (13 et 15 ans) qui essaient d’aller en Australie.
Classé, plutôt que travaillé. Encore fatigué, écœuré du travail.

14 janvier 1990

Temps plus clair, moins oppressant. Allé chercher chez les Hocquard la nouvelle version tapée des « Pi ». Premier jour depuis des semaines de vrai travail.

15 janvier 1990

Révision des « Pi ».

16 janvier 1990

Fini les Pi.

17 janvier 1990

Cdf de Delannoy et JP Campagne. Lecture : La Révolte de la terre (Satprem).

18 janvier 1990

Beau. Travaillé Grand Jour (le courrier interne).

19 janvier 1990

Cdf de Clerc (son procès). Cdf de Sanchez. Arrangé RV avec Fournel pour mercredi prochain.

20 janvier 1990

Pluie. 10 h visite de Cristina L’Homme (pour son papier sur l’Afghanistan qu’elle doit donner à Garraud à Libération).

21 janvier 1990

Soleil.
17 h rue des 5-Diamants, théâtre « Les Justes » (Camus). Chevalier joue. Mauvais théâtre. Au café ensuite avec Chevalier, Jacky Moreau, Delannoy et une amie à lui, Marine Bernard ( ?). Revenu avec des manuscrits de Delannoy et Jacky.
Lecture : L’Homme qui devint dieu » (Jésus).

22 janvier 1990

Gris. Pluvieux. Fatigué. Travailloté au « Grand Jour » (courrier interne). Lecture. Bhagad Gita (d’Aurelbindo).

23 janvier 1990

Envoyé 600 F aux Truc, pour le nouvel an vietnamien. Bien dormi. Reposé.
Montreuil. Déjeuner avec Stéphane et Claude Pfeiffer. Puis travaillé avec Stéphane : réinjecté des nouvelles.
Vers 19 h, mangé un sandwich au Rialto avec Thomas (Harlan). De là, à Boulogne. Projection du bout à bout de son film haïtien (Souvenance). 3 h. Beau, juste. Rentré en taxi : ils allaient dîner, avec Anna et les autres, et discuter d’un accident technique sur la bande (une histoire de numéros imprégnés sur la pellicule). Vent et pluie. Lecture : « Le Vieux Joseph » (Marc Nacht) prêté par Mireille Peninou.

24 janvier 1990

Ciel lavé. Bleu. Envoyé un mot à Thomas (porteur). Cdf à Auclair pour « Grand Jour » (origine de « sa chatte le griffe, il se suicide »).
Bureau de Fournel, rue Falguière : discussion avec lui et Sylvain. Puis déjeuner avec, en plus, Delannoy.

25 janvier 1990

Vent à la hurle-vent. Consolidé treillage. Visite d’Alain de Moyencourt. Cdf de Garraud (Libération) pour introduire un copain qui veut faire un film sur Hemming – lequel téléphone 2 minutes après. RV après lundi.

26 janvier 1990

Tension 13,7/8,3. Pouls 85. Le courrier interne (Grand Jour).

27 janvier 1990

Grand Jour (courrier et ménage personnel).

28 janvier 1990

Toujours le courrier interne.
Terminé lecture « L’Homme qui devint dieu » (G. Messadier). Le roman de Jésus.

29 janvier 1990

Cdf à 9 h de Peter (de Berlin). Élections de Berlin avancées au 18 mars (la Commune de Paris !). Viendrai-je avec lui ?
Cdf à 14 h de Nadine ? : Le Bolzer va mourir. Aller le voir après avoir contacté Monique. 15 h 30 visite impromptue de Truc. Se fait du souci pour ses deux petits frères qui vont arriver en France et qu’il voudrait voir venir au foyer (13 et 15 ans).
18 h Téléphoné à Monique Le Bolzer – et Guy pour aller le voir.

30 janvier 1990

Téléphoné à Monique au Point. Venir à 14 h. Croisé Julie, la fille qui partait pour le lycée. Monique m’a installé sur une chaise au bout du lit. Guy couché, tête rose, maigre, buvant de l’eau – triste, peu parleur, somnolent parfois. Songe à s’installer à Millau (« Julie comprendra. Montpellier n’est pas loin »). Resté jusque près de 17 h. Croisé sur le trottoir en sortant Nadine qui prend le relais.

31 janvier 1990

Travaillé sur les « Pi ». Tout refondu à la colle, au Typex, à la gomme, etc.
Cdf à Rognoni qui renonce à l’alcool, « la cirrhose inévitable d’ici deux ans ».

1er février 1990

Clair, bleuté. À déjeuner, Isabelle (Rognoni).
Cdf le soir de Jacky Moreau, triste. Marie-Christine se remarie, part au Maroc avec son mari et veut que Jacky renonce à David (17 ans), signe sa renonciation pour que le mari puisse l’adopter (une histoire d’école au Maroc, disent-ils). C’est David qui est venu aujourd’hui demander la signature à Jacky…

2 février 1990

Midi : Libération. Déjeuner avec Garraud. Accepte projet Leipzig le 18 mars. Y aller, dit-il, 10 ou 15 jours avant. Le papier Afghanistan de Christine L’Homme accepté (« C’est toi qui l’a fait ? » me dit Garraud. Je proteste).

3 février 1990

Grand vent. Cdf de Truc : du nouveau pour ses frères cadets ? Non, pas encore vu Élise. Tempête sur la terrasse. Consolidé le treillage et les écrans de plastique vert déchirés sous les rafales. Nuages bas, crème, gris léger, filant vers l’est.
Grand Jour (travaillé mots croisés).

4 février 1990

Travaillé Grand Jour (courrier interne). La tempête d’hier a fait des dégâts à La route (sapin cassé, trou sur le toit, tuiles envolées). M. Pothin, le voisin, s’en occupe.

5 février 1990

Lettre de Wang, de nouveau malade (les reins) comme en mai 88. Cdf à Stéphane (Grand Jour : ce sera un 12 p. et non un 16).
15 h visite de Claire qui veut faire quelque chose avec l’histoire de Gary (Hemming). Une fiction. Donné des renseignements (Laurence, le fils, Mirella Tenderini, etc.). « Vous pourriez participer au film ? ». Réservé la réponse.

6 février 1990

Encore les mots croisés. Occupé des petits frères de Truc. Cdf à Sanchez, France Terre d’asile, Truc lui-même, etc.

7 février 1990

Pluie et vent. Cdf de Stéphane. Maquette finie. Croît que son 12 p fait par la Parole errante coûterait moins cher que ne l’indiquait pour le 8 p. de Fournel. Fournel : pas encore eu le devis, dit-il.

8 février 1990

De 14 h à 17 h rue Geoffroy-l’Asnier à la Docu juive contemporaine. Vérifications de détails dans les bouquins.
20 h 30 quai de Bourbon. Dîner chez les Boris, avec les Hourtoulle et les Verret-Gontie (locataires des Boris au 48 bis). Hourtoulle s’enflamme, polémique et politique avec Verret, calme, très « debater ». Il s’en va, remonte, re s’en va. Un petit garçon d’avant-guerre qui pleure sa France d’autrefois, sans voir celle d’aujourd’hui.

9 février 1990

Travaillé Courrier interne. Visite à 12 h de Jacky Moreau qui m’apporte son manuscrit « Etats généraux de l’enfer ». À lire. Déjeuner ensemble.
Beï me dit qu’André, le berger de la Conche, est mort (d’après Mme Léon).
Commencé lecture de « L’Enfer » de Jacky.

10 février 1990

Pluie. Arrivée d’Éric, venu passer un week-end. Isabelle (Rognoni) est allée le chercher à la gare).
Allé à filiforme et déjeuné avec Gilles et Georgio, plus tard, Claude Reznik. Projets : l’état du monde, une pièce. Voyage à Leipzig en mars, Ushuaia plus tard, hélas. Annonce de tempête pour demain. À présent, on se méfie.
Lecture : La Gita.

11 février 1990

À La Route. Vu le sapin brisé net à 6/7 m, la girouette tombée, les tuiles cassées, les jours dans le grenier. Apéritif avec Pothier le voisin ; en partant, allé voir les Gonry (elle doit se faire réopérer et s’inquiète pour ses adoptés).
Dîner avec Isabelle et Éric, qui repart par le train du soir.

12 février 1990

Cdf à Monique Le Bolzer. Elle ne quitte plus son chevet. Ne parle presque plus, sauf pour l’appeler, elle.
15 h Parole errante. Stéphane, Clarisse, J.J., Claude. Stéphane me montre la maquette du 12 p : très bonne. Faire les titres – et réembrayer du côté des promoteurs Paul et Sylvain.
Cdf de Daniel Dubois (Schlaffensmaier). Toujours dans les discothèques pornos. A sauté en parachute, grand souvenir. Songe à une pièce. Propose une série de reportages à France Culture. RV en avril. Me dit que le patron d’une discothèque de Gruissan lui a parlé d’un très bon bouquin sur les sous-marins, « Parfait Amour », sans savoir que Daniel me connaissait. Le lecteur de Gruissan !
Cdf à Peter, Guenda pour une chambre à Berlin (un ami de Jacky Moreau).

13 février 1990

Pluie.
Cdf à Fournel (il a le devis, le transmet à Sylvain). Cdf de Nadine : Le Bolzer est mort cette nuit à 2 h. Fini de retaper le courrier interne (Grand Jour).
Allé dîner avec Beï en compagnie de Truc, Daniel Chalmel, son frère et sa belle-sœur quai de l’Hôtel-de-Ville. La pluie.

14 février 1990

Pluie. Bien dormi. Dîner avec les Méla au restau, près de chez eux. Questions sur les mots croisés du Grand Jour (chances de résolution, etc., calculs).

15 février 1990

Courrier interne et mots croisés (les remarques).

16 février 1990

Mots croisés (définitions).

17 février 1990

Déjeuné avec Vivienne Méla à la Pizza Custine. A un projet de pièce (enfants dans un placard). Très beau. Elle va s’y mettre. M’a rapporté cet agenda oublié mercredi au restau. Que de fois je perds cette mémoire (en Lorraine, en Chine) – et si peu de fois mes papiers et mon argent…

18 février 1990

À La Route, beau temps. Vu Jean Gonny. Au retour, acheté un tapis à Bagnolet.
Cdf de JJ (Lerrant) à propos de Le Bolzer.

19 février 1990

Gris et chaud (17°). Travaillé Mots croisés (définitions). Cdf de Clerc, Chevalier, Hocquard. Visite de Clerc avec son projet de livre (L’Amour désolé) pour Bourrin. L’ai dirigée vers un roman sur le minitel comme témoin de l’aujourd’hui amoureux et recréateur d’hier.
Avec Beï et Isabelle (Clerc), av. J… à 20 h voir le film de Gus « Pierres de toile ». Belle image, trop de mots. Allé dîner ensuite « Chez Ginette », rue Caulaincourt avec Stéphane, les Hocquard, Séonnet.

20 février 1990

Très beau. 19° à midi (balcon nord). Allé chercher chez Stéphane à Montreuil la maquette du livre-journal. Un suicide sur la ligne : 4 stations bloquées, quelle détermination !
19 h 30 Cdf de Dante (de Marseille) à propos de la mort de Le Bolzer, enterré demain. Dit qu’Hélène, dans ses vastes recensions sur l’œuvre de Gatti et ses échos, prétend que seul Le Bolzer dans Tréteaux a saisi ce que cette revue allait devenir. RDV d’ici quelque temps à Marseille.
Gus téléphone vers 22 h. Anxieux. Lui dis du bien des images, un peu moins du texte.

21 février 1990

10 h 15 Père-Lachaise. Crématoire. Le Bolzer. 150 personnes. Concert dans la salle : Mozart et jazz, Schubert (Ave Maria), etc. Froid comme toujours. Vu Monique, Xavier Le Bolzer, le véto Klein, Henri Trinchot, de PM, puis Express et Point, avec qui j’échange quelques mots. En rentrant avec Beï, trafic de métro interrompu entre Réaumur et Clignancourt. Bus.
16 h visite de Truc. M’apporte une photo de ses petits frères, dans un camp d’Indonésie.

22 février 1990

Toujours très beau. 1050 au baromètre. À déjeuner, Alexis Chevalier (Christine en Savoie avec son futur mouflet ou mouflette).

23 février 1990

Cdf à Fournel : Sylvain ne lui a pas répondu. On décide de laisser tomber. RV la semaine prochaine pour faire le point. Entretemps, j’aurai eu l’avis de Bourgadier à qui Gilles va montrer la maquette.
11 h chez Gilles (Filiforme). D’avis qu’il faut montrer à Bourgadier la maquette et les textes ensemble. La semaine prochaine.
Cdf à 13 h d’I. Clerc, paniquée. Se dit larguée par son conard (demain ?). Me rappelle ce soir. Journée d’été. Des fleurs percent dans le bac de la terrasse. Tous les affligés dehors. Des éclopés partout.
I. Clerc : elle a mal compris ; ils la gardent à 12 000 F. en revanche, dit-elle, ça ne marchera pas pour son livre (Amour désolé, Minitélisé) d’après ce qu’on lui a écrit. Mais c’est encore la panique.

24 février 1990

20°. Bien dormi. Beau. Sensation de repos dans le soleil.
Cdf de Jacky Moreau, retour de ? Le complimente pour ses « États généraux de l’enfer », lus pendant son absence. RV un de ces jours. Travaillé à K.G.

25 février 1990

Gris peu à peu. Écrit babioles : mes 68 ans et rêve de sieste (avec musique et pluie). Arrivée de la côte normande, d’Éric et Isabelle Rognoni.

26 février 1990

Le vent de nouveau. À déjeuner les galeristes de Quiberon et Dax et Isabelle Rognoni. Cdf de Coral. Parlé du livre-journal dont il parlera à son tour à un ami du restaurant. Repris les Mots croisés. 16 h Arc-en-ciel sublime, géant, au nord-est.

27 février 1990

Baromètre baissé en quelques jours de 1060 à 1010. L’Europe secouée (par les tempêtes à l’Ouest, à l’Est par les révolutions).

28 février 1990

Pluie. Lettre de Tan (Singapour). Lui envoyer des livres. Vers 16 h visite de Jacky Moreau. À propos des « États généraux de l’enfer » jusqu’à 19 h.
Tempête encore la nuit durant.

1er mars 1990

Envoyé deux livres à Tan (Singapour), Le Cheval chauve et les Nouvelles.
Moins de vent. Cdf de Delannoy : « Tu fais des mots croisés ? »

2 mars 1990

Réveillé 7 h 30 par une explosion. Attentat ? Non, un coup de tonnerre. En février ! Puis des sifflements de bourrasque, et la neige.
Cdf à Fournel. RV lundi. Important. Travaillé Courrier interne (Grand Jour).

3 mars 1990

Beau et froid. Déjeuner à la maison I. Clerc. Son projet de livre. De là, château des Brouillards, (joueuse de boules) et cimetière St-Vincent. Au retour, sa voiture enlevée par la police. Reçu de Vivienne Méla sa pièce (le placard).

4 mars 1990

À La route – sous un beau soleil froid. Lu la pièce de Vivienne – qui fonctionne très bien. Retour à 16 h. Visite impromptue de Truc. Il revient des Pyrénées : il a vu la neige pour la première fois. Ensuite, Delannoy qui dîne avec nous.

5 mars 1990

Très beau. 17 h chez Seghers. Vu Fournel. RV mercredi avec le prestataire de service (L’Événement du Jeudi). Si l’argent manque, je comblerai le manque. Montreuil m’apprend que Stéphane est à l’hôpital, en observation : le cœur.
Cdf dans la soirée de Garraud pour Leipzig. Voudraient que j’y aille ou que j’y sois dé jà. Demandé un délai de réflexion (régler les affaires du Grand Jour).
Pris un verre avec Gilbert en bas pour son anniversaire.

6 mars 1990

11 h Max Linder. Projection de « La Vie du rail », docu des Rita Mitsuko (Inde et musique). Delannoy, les Pays, Allard le metteur en scène.
Dîner anniversaire Gilbert avec les enfants et petits-enfants.
Stéphane Gatti : pavillon Achard, ch. 116, poste 3615 (oui).

7 mars 1990

Gris, froid. Allé voir Christine Laget (Événement du Jeudi) pour le Grand Jour. Rectification des mesures, nouveau devis à faire (avec emboitage). De là à Libération (vu Garraud et Géné : RV avec Pouchin vers 16 h). De là en taxi à Cochin : trouvé Stéphane amusé des senseurs qu’on lui a collés, de la caméra, avec lui Lydie, puis deux amis. On est admis un par un.
Déjeuner Custine. De là à Libération. Vu Pouchin : ce que je suis censé faire à Leipzig. Pris de l’argent 7 000 F. Pas de chambre à Leipzig, ni à l’hôtel, ni chez l’habitant. Téléphonages avec Peter (hôtel à Leipzig, ce sera Berlin).

8 mars 1990

Très beau. Allé chercher le billet d’avion à Libération. Cdf nombreux à Peter. Pas de chambre à Leipzig.

9 mars 1990

Roissy 9 h. Départ 11 h 30. Düsseldorf 13 h 15. Berlin 14 h 55 – 15 h 55. Escale. Hôtel. Change au zoo – Berlin-Est. Université, bibliothèque, etc., avec Peter. Dîner pizzeria. Rentré. Cdf d’Alain Auffray, correspondant de Libération, avec une Iranienne Sissi : pris un verre pas loin de l’hôtel.

10 mars 1990

Partis de Berlin avec la Golf pour Leipzig vers 10 h (180 Km, pluie fine). Vers midi, Leipzig. Loué appartement pour 9 jours (80 M par jour). Ensuite, la ville, la foire (accréditation), l’église St-Thomas. Retour vers 18 h 30 à la maison. Dîné à une table de jeunes ouvriers. Parlé. Rentrés vers 10 h 30. Travaillé.

11 mars 1990

Fini 3 h du mat. Levé 7 h. Beau temps froid.
À la foire. Changé d’appartement pour un avec téléphone. Téléphoné à Libération (J.M. Helvig). Fait le déménagement. C’est mieux. Déjeuner dans le coin (Weisse Mühle). Dicté à 16 h 30. Eu Garraud, Marion Scali. Au centre de presse. Dîné. Rentrés. Travail sur les journaux, quoi écrire demain ? Couché minuit.

12 mars 1990

Réveillé 9 h. Travaillé. Peter en ville. Allé déjeuner au club de la presse.
Fait et téléphoné le papier (sur les étrangers) vers 18 h 30. Eu Garraud : ils ont coupé celui d’hier, trop long. Celui d’aujourd’hui l’est encore plus !
Dîné club de la presse, avec les hommes d’affaires parlant par millions. Vu la cave ?

13 mars 1990

Réveillé 6 h. Travaillé. À midi au centre de presse. Téléphoné. Vu Nowak, déjeuné avec lui. 1 h RV avec la Gretchen francophone. Un café, me raconte son histoire. De là, en vitesse à Bremans. Fait le papier en deux heures. Téléphoné. Bagarre Peter. Allé voir un couple de Huguenots d’origine française dans les 60 à 75 ans. Aimables, chaleureux. Un bon moment.
Dîné au restau voisin des H.M. Bu du « Pinot noir » roumain, excellent. Réconcilié avec Peter.

14 mars 1990

Mal dormi. Allé à la foire. Médics pour l’œil droit. Consulté le Robert (Collier de la Reine). Obtenu RV pour visiter une usine vendredi.
Dicté papier sur les Huguenots d’ici (Bassenge). Le journal m’avait appelé à 17 h 45 (ce sera toujours comme ça jusqu’à dimanche). Dîné à la Weisse Mühle à une table où se trouvaient 4 Soviétiques en civil).

15 mars 1990

Beau. Allés avec Peter et la logeuse Denise à la foire. Rencontre d’étudiants serveurs. Déjeuner à la Presse. Rentré travailler et dicter. Dîner au restau voisin. Allé voir au Club House des écrivains Adolf Endler : il fait une lecture. Bavardé avec lui. Rentrés 11 h 30.

16 mars 1990

À 9 h à l’usine de lignite. Visite. Écrit et téléphoné (1/2 heure comme chaque jour). Ils se disent contents. Dîné au Moulin blanc.

17 mars 1990

Beau. Pas de papier à passer. Préparer celui de demain. Allé chez les Huguenots (RV pour les élections). Chez l’ancien lycéen, qui ne veut rien rendre. Allé prendre ma bière à la buvette des étudiants. Musée des Beaux-Arts : un portrait de Luther (Le Cranach). Le reste, rien. Pas vu le lecteur de français, la prof de français. Déjeuner à la Presse. Cdf à Beï : TVB. En revenant, visite du Mémorial de Gustave Adolphe à Lützen. Puis rien. Attendu demain. Dîner avec nos logeurs : cochon, patates, chou-fleur, haricots.

18 mars 1990

Aux bureaux de vote avec la logeuse et Jens le communiste. Puis bureau de la flûtiste, des Huguenots, des églises, interview à St-Nicolas, et chez les cathos de Grunau (père Bernard, le moine). Rentré 14 h. Téléphoné 18 h. Kravetz : « Papiers éblouissants ».
Définitivement, la glace entre Peter et moi. Refuse d’aller à Leipzig pour y dîner. Il a « mal à l’estomac » et à peur des ? Je n’aurai pas mangé de la journée. Il s’en fout.

19 mars 1990

Explication avec Peter sur hier soir. Partis vers 9 h. Cette nuit, rêvé : Sartre et Beauvoir en ballade sur un bateau. Arrêté à Bitterfeld, sorte de Hayange en plus puant et Wittenberg : entre Luther et Melanchthon, le Intershop. Déjeuner.
L’autoroute de Berlin dans le mutisme. Hôtel Helvis. Congé froid. RV avec Auffray au Paris Bar. Parlé journal. Rentré 22 h.

20 mars 1990

Levé 7 h. Gris, pluvieux. 9 h 30 Tegel. Décollé avec retard 11 h 30. Düsseldorf acheté parfums. Paris 14 h 15.
À la maison, puis à Libération. Vu July « Merci ». Recommandé à Garraud de prendre Auffray pour Leipzig (faculté de marxisme-léninisme).

21 mars 1990

Levé 7 h. bien dormi. Affaires en cours. Téléphonages.
Allé à Libération. Trouvé Waintrop. L’ai mis en contact téléphonique avec Auffray. Déjeuner avec Garraud. De là, Austerlitz : arrivée des Ariane.
Cdf de Fournel : Ch. Laget (de l’Événement du Jeudi) ne lui a pas transmis le devis du « Grand Jour ». Me rappellera après l’avoir appelée.
Les piots là-haut pendant que je tape, mangeant du chocolat, picorant des bonbons, se chamaillant. Penché sur la machine, réfléchis. C’est quoi ça ? Pourquoi ?

22 mars 1990

Pluvieux. Clément au réveil : « Salut, écrivain ! »
Envoyé réponse à un confrère du Figaro magazine qui me donnait une leçon d’histoire par lettre (Rohan – Rouen). Fatigué bien qu’ayant dormi. Que serait-ce si… Fait note de frais Leipzig. Cdf à Truc et Sanchez (foyer de Clichy) : les deux petits frères seront admis.
Cdf de G. Auclair (parlé de mes articles dans Libération). Offert à Clément (pour ses 6 ans) une machine à écrire. Tape, tape !

23 mars 1990

Beau. Machine à écrire cassée. Allé déjeuner au Pela (chinois) avec toute la famille, plus Marie-Marguerite. Lu enfin mes 7 articles allemands. Bourrés de coquilles, zébrés de coupes. Un miracle que ça tienne debout.

24 mars 1990

Mal dormi. Toujours fatigué.
À déjeuner, avec les Ariane, Truc – « cousin Truc » pour les enfants. Couché tôt.

25 mars 1990

Dormi tard. Et mal. À La Route sous des ondées, avec toute la tribu. Déjeuner. Choix par les Ariane de ce qu’ils prendront quand on aura bazardé la maison. Visite au voisin Pothier et à ses oiseaux.

26 mars 1990

Enregistré les piots – surtout Clément à ma machine à écrire. A vite compris le mécanisme. Remis à l’agent recenseur mes feuilles vides.
Conduit les Ariane à Austerlitz pour le train de 21 h 45 (couchettes).

27 mars 1990

Peu dormi. Levé 5 h. Froid. Envoyé bouquins à Tan et Ph. Martin (Singapour). Allé acheter des sous-vêtements à St-Ouen.
Travaillé au Grand Jour.

28 mars 1990

Cdf de Fournel : a reçu le devis de Laget (de 48 OOO à 64 300 F). Je promets la moitié. Il faut maintenant se presser. Festival de St-Quentin fin avril.
Libération 15 h 30. Vu July. Exposé le projet Grand Jour. Demandé 20 à 30 000 F. Répondra demain. Récupéré mes papiers de Leipzig, tels que dictés. Allé à Montreuil voir Stéphane (qui ne doit plus fumer). Exposé les faits. Lundi, réunion à deux, pour avancer.
Cdf dans la soirée à Peninou pour l’informer que j’ai vu July.

29 mars 1990

Cdf infructueux pour obtenir réponse de July.

30 mars 1990

Pédicure 8 h 30. 17 h 45 : July accepte de participer au financement du Grand Jour. Prévenu Fournel et Stéphane.

31 mars 1990

Eu l’idée d’une Nouvelle (sur une gloire – réelle mais sans raisons apparentes. L’angoisse).
À 11 h chez Peninou avec Stéphane. L’opération devient plus claire. J.-L. réglera les principaux problèmes avec Fournel, avant son départ pour La Réunion. Allé déjeuner au Zeyer avec Stéphane et son fils Joachim.
Cdf de Peninou : il n’a pas eu Fournel. Cdf de Penent : il viendra lundi nous assister, Stéphane et moi, dans la mise au point du journal.
Rappelé Peninou dans la soirée pour lui remettre l’affaire entre les mains. À lui de prendre les décisions à la place de Fournel.

1er avril 1990

Beau. Travail. Revu ou refait les titres, noté les oublis.

2 avril 1990

Travaillé à Montreuil de 9 h 30 à 16 h avec Stéphane et Bruno Pérochon, le maquettiste. Cdf à Ch. Laget, Peninou. Préparé les textes pour demain de 16 h à la nuit (23 h). Cdf de Penent. Il vient demain.

3 avril 1990

Fini le travail dans la matinée. Cdf de Martine Izarra, avant qu’elle négocie avec Laget et Peninou.
Lettre de la mairie, me menaçant de sanctions si je refuse encore de me faire recenser. À Montreuil, Stéphane absent. Travaillé avec Bruno jusqu’à 19 h. Et téléphonages (imprimerie, Seghers, Laget). Visite de Penent à qui on montre la maquette et les titres. Trouve tout ça bien.

4 avril 1990

Matinée : tapé des fragments douteux ou illisibles. À 14 h 30 Montreuil. Tapage des textes, nettoyage de la copie. Cdf Izarra, Stéphane, etc., sans résolution encore de l’imprimeur. Fournel n’a pas répondu à Izarra : le fera demain matin.
Cdf de Jacky Moreau, puis de Georgio. RV demain à Montreuil.

5 avril 1990

Corrigé Courrier interne. À Montreuil, 14 h. Visite de Georgio, qui voudrait monter la dernière pièce de Dante.

6 avril 1990

Mal fichu. Courante et rhume. Grippe intestinale ?
À Montreuil 15 h. Corrigé premières épreuves (VSF, Gallipot, etc.).
Beï : c’est fini entre Isabelle (Rognoni) et Éric (pendant le séjour en Corse).

7 avril 1990

À Montreuil 9 h 30. Corrigé l’épreuve du Vol 604, revu les autres. Rentré 14 h.
Cdf de Delannoy – fait des piges à « Aujourd’hui Paris » où I. Clerc l’a fait entrer (bien qu’elle-même supporte à peine l’idée d’y être). Beï partie pour La Seyne.

8 avril 1990

Rêvé que ma mère achetait un château, et moi des billets de loterie.
À Montreuil 9 h. Stéphane débrouille et repartit. Rentré 14 h.

9 avril 1990

Montreuil 9 h. Stéphane. Cdf à Iberra, à Peninou qui parle de « spirale infernale ». (Iberra n’a pas répondu à ses questions.)
Allé déjeuner au journal de Clerc (Aujourd’hui Paris) rue du Mail – avec Delannoy et elle à L’Incroyable, au Palais-Royal. Me suis senti mieux que ces derniers jours. Revenu corriger à Montreuil et téléphoner aux mêmes.
Rendu visite aux Gilbert qui dînaient au Matzoth pour Pâques avec Béatrice. Remonté corrigé.

10 avril 1990

Montreuil 10 h. Stéphane et Bruno. Question du pliage et de l’emboitage discutée avec Ragon l’imprimeur. Corrections. Quitté 18 h 30.
Fatigué. Pas allé avec les Gilbert chez Frédéric (l’ex-directeur commercial de « Mouche »).

11 avril 1990

9 h 30 Montreuil. Bruno, JJ, le comptable, puis Gendron. Mangé à la cantine avec eux. Corrigé. Parti 18 h 30.

12 avril 1990

10 h 30 Montreuil. Stéphane là. Cdf de Martine Iberra : Fournel rentré. RV demain 9 h. Du côté de Libération, le délégué de Peninou Vidal est parti ; il a délégué Aline Alaro, etc., etc. Aucune pub n’est arrivée.

13 avril 1990

9 h chez Fournel. Inquiet (il y a de quoi). Voit un gouffre sous nos pieds. Veut le contact avec Libération. Mais Peninou, Vidal, July, sont au large. Corrigé l’aprèms. Me suis senti beaucoup mieux – comme toujours.

14 avril 1990

9 h 30 Montreuil. Bruno a terminé le montage, le montre à Stéphane. Quelques changements. Resté une heure. RV lundi.
Cdf de Serge Lask 17 h 30. RV demain.

15 avril 1990

Cdf à un M. Fabre dans le Midi à propos du KG (une citation) et à une Mme Robert (même sujet). Cdf à Ariane.
Visite à 15 h de Serge Lask. Parlé de son expo prochaine à Rodez, du judaïsme surtout, de nos expériences de guerre. Parti à 17 h 30. Histoire de ses chèques en bois à la SNCF (à cause de sa mère déportée et morte à Auschwitz).

16 avril 1990

10 h 30 Montreuil. Stéphane et Bruno. Photos et dessins. Parti 14 h. Orage vers
17 h. Travaillé à KG.

17 avril 1990

Frais. Montreuil 10 h. Clarisse là. Quitté 14 h 15. Bruno rend la maquette à l’imprimerie demain matin. Cdf de Georgio : aller à Marseille voir Gatti et lui proposer de monter « Les Alphabets d’Auschwitz ». Je propose mai.

18 avril 1990

9 h 15 Cdf de Fournel : il faut tout arrêter, Libé ne nous achète que 1 000 exemplaires, ne parlons même plus de la publicité. Cdf de Bruno. On signe le BAT demain matin. Parfait. Cdf de Stéphane à midi : Alors ? Raconté ce que dessus. Me passe Gatti. Va aller au théâtre ce soir pour la première fois depuis longtemps voir la pièce de Simonot ( ?), un administratif qui lui a fait avoir 10 briques : « Tu vas penser que je suis devenu un requin… ». Puis on parle du match de ce soir Benfica-Marseille, de Waddle, Papin, J.A. Bayle et des bananes. Lui dis que je viendrai le voir début mai avec Georgio (pour la pièce – les Alphabets).

19 avril 1990

8 h chez l’imprimeur, rue Bisson avec Bruno. Vu les films du journal. Bien. Allés ensuite à Libération pour affaires me concernant (notes de frais, prime pour Peter). Montré en passant la maquette à J.M. Helvig et Éd. Waintrop – qui se marrent. Rentrés sous la pluie.
Trouvé la solution de ma Nouvelle (la Gloire) après avoir découvert son pourquoi (un homme porteur de gloire). Lecture de Job. Notes sur « La Gloire ».

20 avril 1990

Brouillard sur Paris – et froid. Cdf à Delannoy (un poste de rédacteur éco à Libération) et à Auclair (RV demain déjeuner).
Ordonné les éléments de « La Gloire ». Commencé à l’écrire dans l’aprèms.
Cdf de Stéphane vers 15 h 15. Je le renseigne. À 15 h 30, Jacky Moreau. On relit ensemble son livre « États généraux de l’enfer » – jusqu’à 19 h 30.

21 avril 1990

Plus beau, plus sec qu’hier.
11 h 30 Cdf de Talila, la chanteuse pour qui Penent m’avait demandé d’écrire quelques lignes dans « En jeu pour la république ». M’invite à son spectacle mardi ou mercredi.
À déjeuner, G. Auclair. Doit aller à Berlin : quelques tuyaux à lui fournir.
Continué « La Gloire ». À 15 h, Delannoy : rédigeons sa lettre de candidature à un poste de rédaction économique à Libération. Une partie de rigolade.

22 avril 1990

À La Route, avec un peu de soleil. Rentrés 15 h. Cdf à Stéphane pour le bon usage de la rencontre Peninou-Fournel demain.

23 avril 1990

À la Parole errante, cherché la maquette. De là, à Libération pour Peninou à 11 h 30, avec Stéphane. Peninou hilare : « Quel coup fumant pensant que j’ai dit oui… ».
Il téléphone à Fournel. RV demain 9 h. Je dis à Peninou que, s’il y avait dérobade de Fournel, je participerai au financement par Libération. Il est admiratif devant la maquette.
« La Gloire » : un thème de plus en plus riche. À 20 h vidéothèque du forum des Halles. Le film de Stéphane sur Fleury-Mérogis. Vu Pays, Gus, F. de Latour (le bras cassé), Hélène (pleine d’histoires russes et déprimée par l’avenir qui s’annonce là-bas), Barbara, JJ Hocquard, Claude Peifer. Dîner dans un restau rue Montorgueil.

24 avril 1990

Peu ou mal dormi. Le RV crucial est remis de 9 à 17 h 30 (Fournel-Peninou).
Cdf à 18 h de Fournel qui me pose des questions comme si c’était à moi de les résoudre. Qui va payer ? C’est énorme ? Libération donne 25 000 F, moi je ne passerai pas 15 000 (quand il avait dit 30 ou 40 000 avant). Il a Peninou dans son bureau qui doit se marrer devant cette reculade. Cdf à Stéphane, etc., etc.

25 avril 1990

Après quelques Cdf, l’évidence : Fournel se dégonfle. Ne veut plus qu’acheter la pub dans le journal (15 000) et se retirer du reste. Mais aller quand même à St-Quentin. Me demande d’aller avec lui. Cacher ma déception et ma colère…
La Villette, la Grande Halle. Spectacle lyrique de Rostain : « Les Jumelles » fait divers lyrique. Celle qui apportait la musique à Fleury chantait l’un des rôles, Martine Joséphine Thomas.

26 avril 1990

Train pour St-Quentin avec Fournel (Stéphane ne peut) et deux autres écrivains (Mouzon et ?). Hôtel d’Angleterre. Expo livres, cinéma.
11 h hôtel. Chambre mouchoir de poche. Pas de table. Et le vacarme de la route.

27 avril 1990

Réveillé 7 h. Demandé à changer de chambre. Sorti à 11 h. Espace St-Jacques. FR3 veut m’interviewer. Leur annonce l’arrivée du « Grand Jour ». Ne savait pas. Déjeuner au lycée de jeunes filles entre un prof de graphisme et une élève – illustration (vidéo). De là, la bibliothécaire m’emmène prendre le Grand Jour à la Sernam. Empilé ça à l’espace St-Jacques. Attendu en causant avec un ?
Vers 18 h au bar, l’annonce par PF et distribution du Grand Jour. Dîner ensemble (Yves Gibeau, angoissé par son âge et la mort de ses amis). Ensuite, espace St-Jacques débat sur les Nouvelles. De 9 h 15 à 10 h 30 Fournel re-présente et distribue le Grand Jour. Un verre ensuite au Carillon avec F. Caradec, J. Bens, etc.
Couché minuit. PF : On éditera le Journal, t’en fais pas.

28 avril 1990

Beau et froid. Assez bien dormi. À l’espace St-Jacques à 10 h 30. Vu Fournel qui parlera, dit-il, du Journal à FR3. Compliments de J. Bens qui a un peu lu le Journal au lit. Plus tard, Yves Gibeau, même chose, et d’autres aussi, dont Ph. Cousin (sa vie de Foucault) qui m’offre au déjeuner un dessin « pour le plaisir du Journal ». Passé voir les pastels (visages, têtes coupées du XVIIIe lèvres closes ou encore vivants, mais rien à dire). Vu la basilique, énorme et pauvre, ruinée aves des pierres sculptées en vrac dans des chapelles. Pris le train de 17 h 37 avec quelques fuyards du festival dont une photographe (la future Gisèle Freund ?). Devant la gare du Nord, un hélicoptère qui emporte un enfant renversé par une voiture.

29 avril 1990

Très beau. À La Route à midi. Cdf le matin de Stéphane pour des nouvelles de St-Quentin.

30 avril 1990

Toujours beau. Déjeuner ici avec Delannoy. Remis deux ex. du Grand Jour. Pris le soleil sur la terrasse en causant des journaux, de leur fuite…

1er mai 1990

Obsédé par le nom de Huston et la photo que m’a montrée dans le train la professionnelle.
À La Route, de 11 h à 4 h. Très chaud. Dépoussiérage (pour le futur acheteur). À la maison, 28° au salon, 30 au grenier.

2 mai 1990

Envoyé premiers exemplaires du Journal (12 F). Passé à la Parole errante. Pris 25 ex. Fait envoyer le Journal à Chevalier, Duret, Gendron. Cdf de JJ à Peninou : date de vente encore incertaine.
De là, à « Aujourd’hui Paris » le journal de Clerc et Delannoy. Allé déjeuner chez Georges. Distribution de Grand Jour, etc. Retour 18 h. Cdf Libération, Marion Scali : me dit que c’est Kravetz qui va faire le papier sur le journal.

3 mai 1990

Envoyé des journaux. 30° au grenier. Cdf de Clerc, de Moreau, à la Parole, à Penent (RV demain). Reçu un reçu de 500 DM de « Brot für die Welt » : P. Kunze a dû leur donner la prime envoyée par Libération et m’envoyer le reçu. Une volonté de ne rien me devoir ?

4 mai 1990

Cdf de Lask (de Rodez). Cherche un titre pour son expo. Envoyé.
Cdf de Lacombe : on part pour Marseille mardi. RV le mercredi avec Gatti (sa pièce montée par Georgio). Autre Cdf : mardi aprèms. 17 h visite de Penent. Critiques du Journal. Vision pessimiste de la politique dans les 10 prochaines années. Déprimant plutôt.

5 mai 1990

Cdf à JJH, Hélène (pour le voyage à Marseille : tél., hôtel). Loué une voiture à St-Lazare (309 Peugeot) pour aller à La Route demain. « Vous êtes pardonné ».

6 mai 1990

À La Route avec Truc et Romero (qui repeint les volets toute la journée).

7 mai 1990

Ramené la voiture de location chez Hertz. Au magasin, signé des PV d’assemblées avec Gilbert. Cdf à JJH pour qu’il n’oublie pas de téléphoner à Fournel la sortie du journal. Les NMPP le diront jeudi ou vendredi. Tél. à Fournel.

8 mai 1990

Temps rafraîchi. Orages nocturnes.
16 h 30 en voiture pour Marseille avec Gilles et Claude. Cl. conduit la vieille DS, qui prend air de partout. Gilles lit le Grand Jour. Dîner à Vienne. Avignon 1 h du matin. Hôtel.

9 mai 1990

Peu dormi. Levé 7 h. Marseille. Cherché la maison Dante, 17 bd du Pac (13e). Une heure et plus. La maison sous le soleil, en haut des marches, un Gatti en forme, réjoui (allant porter son compost au jardin), Alexandre le yogiste, la copine de Rostain répétitrice de musique, d’autres, puis Georgio et JJH. À table, Dante accepte d’enthousiasme le projet de Georgio. À moi : « Tout le monde ici a ton journal, moi pas ! ». L’aprèms, avec JJ, Marseille : le quartier barricadé jusqu’au 2e et cerné de murs, l’église hideuse et réaliste socialiste-maoïste dans le sous-sol de laquelle répètent les stagiaires : un chœur de baudets chantant Monteverdi. Les vestiges du port grec, le vieux port.
Repartis vers Montpellier. Dîner à Arles. Vers minuit couché près de Nîmes dans le couvent habité par les parents de Claude.

10 mai 1990

Bien dormi. Visite de la maison. Déjeuner. Gare de Nîmes. 16 h 12 pour Perpignan. Dans le wagon, mon voisin un franco-américain bavard, sympathique et raciste épidermique. Discussion, grandes poignées de main. Train de Villefranche 18 h 33. A. et les piots à la gare. Il pleuviote sur le pays.

11 mai 1990

Gris. Bien dormi. Levé 10 h. Profanation du cimetière juif de Carpentras. Cadavre déterré, etc. Le nazisme à visage ouvert. Descendus à Prades avec A. pour achats de bidons d’enduit (garage). Soleil. Dîner avec les Ariane et leur amie Caroline (copine d’un fonctionnaire de la préfecture).

12 mai 1990

Beau le matin. Descendu à Vernet avec A pour des achats. Acheté 4 ou 5 journaux. Vers 20 h Cdf de Maurice Woignier, qui tient à me dire son indignation pour ce qui s’est passé à Carpentras. Dîner en famille au camping « Gargantua », sympathiquement mauvais. Rentré 22 h 30.
Woignier : « De tout cœur avec toi devant cette saloperie ».

13 mai 1990

Levé 9 h. A et Marion m’emmènent à Villefranche. Train 12 h 10. Conversation avec une apprentie comédienne. Paris 21 h 20. Courrier de Jacky Sappart (hurlant contre Carpentras), de Mirella Tenderini (sur Weith et sa tombe en Italie).

14 mai 1990

En descendant réparer la chasse d’eau, découvert qu’on a cambriolé le studio. Vitre cassée. Désordre. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu voler ? Cdf à Delannoy. A lu le Grand Jour ; aimé les petites nouvelles. Cdf de Jacky Moreau très pour. Maurice Croizard aussi. Envoyé lettre de rappel à Krakover (loyer de Hayange).
Manif à 18 h à la République contre la profanation de Carpentras. N’y vais pas. Migraine et fatigue. Croizard, les Gilbert, les Lacombe y vont tous.
Un homme tué hier sur un toit de la rue Lécuyer.
Regardé la manif à la télé à partir de 18 h. La masse. Énorme.

15 mai 1990

Beau. Démarches pour le studio : commissariat, assurances, vitrier. Longuement parlé avec l’ouvrier chargé par Mme Munier des réparations du gros œuvre dans la maison : Yougoslave, effaré de ce qui s’est passé à Carpentras, effrayé par le fascisme montant.
Isabelle Clerc venue avec un photographe de Paris Aujourd’hui pour un papier sur le Grand Jour. Photos bureau, terrasse, escalier d’en face. Déjeuner Négociants.
Presque rien dans les journaux (Libération, P.L.) sur le crime de dimanche soir, « sans mobile apparent », un Martiniquais de 53 ans.
Conduit Beï à Montparnasse (vacances picturales à Gâvres).

16 mai 1990

Très beau. Allé bd Jules-Ferry, boîte de montage pour visionner un film sur le Tibet (commentaire à faire éventuellement). Parlé à André Daventure, le monteur de deux conditions : le temps et l’argent. Clerc venue voir. Pris un verre avec elle et sa fille dans un bistrot de la Grange-aux-Belles. Le peuple.

17 mai 1990

Travaillé K.G. (la tombe de With). Cdf de Renée Henry, dépassée par le travail de placer son bouquin et d’en faire parler. RV prochain à déjeuner avec elle et Jacques. Cdf à la Parole : le Grand Jour paraîtra le 29, dit Libération. Transmis à Martine Iberra. Cdf à Jacky Sappart au sujet de sa lettre sur Carpentras. Lui conseille de signer le texte de G. Perrault dont parle « Politis » : un front de résistance contre le Front national.
Dîné avec les auteurs du film Tibet près de chez eux, Marie de Poncheville, Christophe et Clerc. De là, un café de Pigalle : les Noctambules, café d’épaves et de paumés.

18 mai 1990

Beau. Aller rue Baron chez une amie de Clerc qui reçoit un lama. Son trône civil est un sofa à coussins jaunes. Micro. 15 à 20 personnes sur des coussins dans le salon. Pieds nus. Une jeune fille traduit. Enregistré sur cassette. Il dit OK à la fin de ses interventions. De 7 h à 9 h 30 (Maternelle du grand véhicule). Après, avec la libraire Françoise et son ami Gunter, dîner rue du Baigneur. Rentré 24 h.
Lama : Khyongla Rato Rimpoché (un Tibétain) de N.Y.
Trottoir Caulaincourt : « Plus que 12 jours – Non, non, tu vas tout gâter, ça me rend frigide ».

19 mai 1990

Allé déjeuner avec Truc chez les Henry, après visite des Indépendants (les 2 œuvres de Beï, dans le fond d’une allée). Lecture du livre de Marie Poncheville (Sept femmes au Tibet).

20 mai 1990

Un peu mal fichu. Nez et gorge pris. Cdf à 16 h à Pottecher, à propos du Grand Jour. 37° 1. Pris du Clamoxyl.

21 mai 1990

Grippe déclarée. Pluie. Sorti sur la terrasse la plante verte de la mutter. Ça lui fera du bien, dit Mme Mariot.
Allé salle de montage, bd Jules-Ferry 10 h. Dédée Daventure, Christophe : audition sur le film des commentaires. Ensuite, déjeuné avec Christophe chez un Chinois. En sortant, je lui fais une proposition : 60 000. Devient songeur. « Pas dans mes possibilités… Nous devons encore 3 millions ». Propose 20 000 – et discussion sur le reste lundi.
15 h Filiforme. Gilles me remet mes vieux films de famille transférés sur cassettes vidéo. Il est admiratif. Moi, étonné et heureux à la pensée du plaisir de la famille à les voir (2 900 F). Puis observations et suggestions sur le Grand Jour, page par page. Mieux ce soir.

22 mai 1990

Plus frais. Courses. Tension 12,6/9,1.
Christophe m’apporte les cassettes du film et le plan par plan. Convient de 20 000 à la remise, 10 000 pour l’introduction du texte dans son album de photos et 10 000 pour je ne sais quoi. Si lundi, ça ne marche pas (si pas d’accord), un dédommagement est prévu. Travaillé Tibet.

23 mai 1990

Re-beau. Allé chercher au Grand-Palais les 2 tableaux de Beï. Guerre.
Cdf de Coral, affecté par les événements de Carpentras et désolé par la régularité sanglante de notre Histoire. A gagné son procès contre Hachette. Cdf à Clerc (pour des adresses « bouddhistes »). « Ce matin, Justine a pris l’autobus seule. Elle m’a dit : « J’ai rencontré un monsieur poétique comme Pierre Joffroy ».
Travaillé (sur le Tibet). Cdf à Ariane. Longue conversation avec les piots.

24 mai 1990

Clerc m’apporte « Han-Shan », dont j’ai besoin pour le film. Mme Mariot venue soigner les fleurs. Écrit un poème entre 5 et 6.

25 mai 1990

Frais. Fatigué. Grande difficulté à me mettre au travail – ce que je fais tout de même dans l’aprèms. Cdf de V. Lumbroso. Me rendra « Contes Zen » vers le 10 juin. Fait un film aussi, sur Stanislavski.
Truc me téléphone : ses petits frères arriveraient le 28 ou le 29. Pris contact avec le responsable de l’accueil, M. Kange. Christopher m’apporte de la doc. Cdf de Rognoni, affligé d’arthrose. Journée de fatigue, de tristesse, etc.

26 mai 1990

Bien dormi. Reposé. Cdf de Hocquard. Ce qu’il y a à faire pour lundi (Peninou, Kravetz, Fournel).
Attendu Christophe. Rien au bout du fil. Commencé à écrire vers 14 h. Travaillé avec Christophe (indications des séquences musicales et dialogues de 17 à 19 h.

27 mai 1990

Bien dormi. Levé 8 h. Découvert tout à coup par illumination mais sûrement à la suite d’un cheminement par Carpentras, que G. Grey, mon ami de 1944, était antisémite – probablement. Au travail de 10 à 18 h 30. Fini le 1er jet. Ensuite, jusqu’à minuit, le 2e aux (2/3). Fatigué.

28 mai 1990

Travail à 9 h. Cdf avec Christopher (dactylo), Fournel, Hocquard (encore des ennuis). Bruit de marteau-piqueur sur la terrasse voisine.
Dicté le papier à Claire Eruyen venue avec sa machine : 17 pages entre 18 et 22 h. Journée accablante : film, Grand Jour, Truc, expo Beï, etc.

29 mai 1990

Le Grand Jour.
Beau. Eruyen n’a pas vu le journal en librairie.

30 mai 1990

Retour de Beï (Bretagne). Allé salle de montage 10 h. Progressé malgré les réserves des uns et des autres. Après déjeuner, allé chez Hélène Châtelain reprendre les clés de La Route. Hélène toujours très affectée par l’Est, Eltsine, et surtout Tchernobyl. Repris travail montage à 16 h 30. Reparti 20 h 30.

31 mai 1990

Chaud. Cdf d’un confrère (Le Cardonnel, inconnu) qui a vu et acheté le Grand Jour chez son libraire et se demande ce que c’est. À 15 h, salle de montage. Travail commencé à 17 h. Fini à 19 h.
Cdf vers 20 h d’Alain Chabaud FR3 pour une interview. Éludé. Je lui envoie le journal. I. Clerc me lit le papier qu’elle fait pour son « Paris Aujourd’hui ».

1er juin 1990

Recopié la première partie du film pour la donner à taper. À la salle de montage à partir de 14 h 30 jusqu’à 19 h. Fini la 2e partie. À faire taper demain (par Claire Eruyen). Cdf d’une journaliste : interview ultra rapide. Cdf aussi de Hocquard qui me donne des nouvelles du journal, de sa distribution (mardi, Libé publie un papier de Marion Scali et la pub). Orage dans la soirée, la nuit.

2 juin 1990

Peu dormi. Mal fichu. Donné le Tibet à retaper à Claire Eruyen.

3 juin 1990

Gris. Révisé la copie d’Eruyen. Regardé avec Beï les vieux films sur cassettes. Tout le monde y est (le grand-père, Gatti, Evanno, Bernard, Sabathier, etc.).
Donné à Christophe dans la soirée. Regardé « Autant en emporte le vent » avec Beï. Bien amusés.

4 juin 1990

Beau. Lixoxia.
Travaillé de 15 h à 19 h 30 à la salle de montage (Marie, Christophe, Dédée). Dîner Custine avec Claire Eruyen et Delannoy.

5 juin 1990

Lettre de Peter – qui rassemble tous les griefs possibles contre moi. Un acte d’accusation. Vaccin de rappel T. polio.
À 17 h salle de montage jusqu’à 20 h30 avec Christophe, Dédée et Marie-Christine. Dédée me dit que Christophe et Marie sont super contents de « m’avoir trouvé ».

6 juin 1990

Gris. Frais. À la bibliothèque de Nanterre, pour deux citations (KG). Cdf à Danielle Gatti. Toujours ou de nouveau enrhumée. Me dit de rappeler d’ici quelques jours.
Téléphoné à Serran à Paris-Match pour K.G. M’apprend la mort de Bisieux à table, au milieu d’une phrase (il y a 4 ou 5 jours).

7 juin 1990

Pluvieux. Salle de montage : 10 h 30. Commencé 11 h, avec Dédée, Marie-Christine, Marie, Christophe. Déjeuner au restau voisin. Repris jusqu’à 17 h avec, en plus, Jeanne Mascolo et en moins Marie (partie à l’hôpital).
Chez le Dr Gelin : TVB. De là, cité d’Angoulême, au 3e étage, expo de Planchet, Jacky Moreau. Pluie. Cdf à 8 h 30 de Truc ses frères sont à Créteil ; on l’en a informé par lettre… Demandé à Élise Aimée de s’occuper d’eux demain (je serai au montage, puis au studio).

8 juin 1990

11 h salle de montage. Déjeuner, puis rue Forest (Clichy), studio d’enregistrement, l’image et le son. Dédée, Marie-Christine, Christophe, Marie et I. Adjani (lunettes noires). On finit à 21 h. La moitié. Le reste lundi. Quelques suggestions de la récitante (nous avons mangé une sole avec les doigts. Une idée de Christophe). Crevé.

9 juin 1990

Pluie. Prise de sang au labo 8 h 20. Cdf pour les Truc (Élise, Créteil, Truc).
À déjeuner, Christophe et Marie (impromptu). Radis, salade, steaks, riz, cerises. Parlé beaucoup d’Adjani et de son insupportabilité.
Regardé match de foot : coupe du monde (Italie-Autriche).

10 juin 1990

Bien dormi. Georgio à la maison vers 15 h 30 jusqu’à 18 h. Parlé de la pièce de Gatti qu’il veut monter, de la manière d’obtenir les grands appuis nécessaires, etc. Évoqué le creux de la vague engendré par Auschwitz, Hiroshima, la chute de l’empire soviétique. Il travaillera à Berlin pour le K.G.
À 18 h Christophe : 20 000 fin de la semaine, 10 000 quand l’album de photos sortira, 10 000 à la sortie du film – et, s’il y a des bénéfices, encore 10 000. « Veux-tu un papier ? ». Non.

11 juin 1990

Gris, frais. Téléphoné vers midi à Clario, directeur de Créteil, pour les frères Truc. 15 h pédicure. 16 h ophtalmo : baisse de vision de l’œil gauche.
À 17 h au studio d’enregistrement. Tous et Adjani, en noir, qui dit qu’elle a de l’impétigo, fait des caprices, ne veut pas répéter une mauvaise prise, etc. Fin à 20 h. Réussi tout de même à obtenir de la diva qu’elle enregistre l’histoire du pou.

12 juin 1990

Froid. Fait faire des lunettes à la mutuelle. Déjeuner chez Georges (I. Clerc). De là, bd Jules-Ferry : le film. Insertion de l’histoire du pou avec Dédée, Marie-Christine, Christophe. Fini 18 h. Chauffage rallumé rue Custine. Écrit poème.

13 juin 1990

10 h Cdf à Clario (Créteil) pour les Truc. Souhaite les envoyer le plus tôt à Clichy. Un putsch. À la salle de montage de 17 h à 19 h 30 (Dédée, Marie-Christine et Christophe).
L’assurance refuse de rembourser le vol du studio. Cdf de Truc (Seghers). J. Pradel désire m’avoir dans une émission José Artur au Fouquet’s, le 21 juin. Non.

14 juin 1990

Demandé à Mme Dacier de s’occuper de l’assurance du studio.
Allé chercher Hocquard à Montreuil. De là, à 16 h 20 chez Fournel pour parler du Grand Jour (d’accord pour le livre d’ici à 9 mois, au printemps, dit-il).
Ce matin refusé d’aller participer la semaine prochaine à l’émission de France Inter au Fouquet’s (J. Pradel).

15 juin 1990

Plus doux. Fatigué. Allé chercher nouvelles lunettes à la mutu.
Cdf d’Élise Aimé (trouver un enseignant pour Phan 13 an qui parle peu et mal. Contacté Chateauneu qui me conseille les Enfants du Mékong).
20 h 30 chez les Méla : Kravetz, Géné, leurs femmes, un autre couple. Parlé Le Pen – évidemment.

16 juin 1990

Travailloté. Repris deux poèmes (Croquis éternité et les Statues).

17 juin 1990

Très beau. La Route. Retour 14 h 30.
À 16 h, 103 bd Beaumarchais, chez les Emmanuelle pour une fête des enfants et une pendaison de crémaillère (300 m2). Retour 19 h 30.
À 21 h, Georgio puis Hocquard et vers 23 h Kravetz qui revient de Colombey-les-Deux-Eglises (De Gaulle). Discuté de la pièce de Gatti (Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz). Idée de lettres, d’appel signé de noms connus (Wiesel, Leiris, etc.). Marc K. critique justement cette façon de faire. On décide que Gatti prendra contact avec Wiesel, et qu’ensuite une décision sera prise sur cette lettre ou autre chose (parrainage). Fini 1 h 30. Pluie sur la plante de la Mutter exposée sur la terrasse.

18 juin 1990

Cdf de Christophe, qui cherche son titre. Attiré par celui que j’ai proposé « Les Cavaliers du nirvana ». Me rappelle cet aprèms.
Travaillé au « Grand Jour ». Écrit petite nouvelle pour la réédition du Grand Jour (Maître Yves). Cdf nombreux pour les frères Truc (partis aujourd’hui dans un foyer provisoire de Marolles-en-Hurepoix, en attendant d’aller à Clichy).
Vers minuit, feu d’artifice à Montmartre (Appel du 18 Juin).

19 juin 1990

Gris. Pleuviotant.
11 h à Filiforme. Confié à Gilles une machine à écrire électrique pour qu’il me confectionne un étui, une boîte. Article de Marion (Scali) dans Libé sur le journal.
20 h avec Beï Champs-Élysées 44, projection de « Souvenance » de Thomas Harlan, avec Georgio. Après la projection, chez Anna. Vu S., signe indubitable que le livre de Marc doit être écrit.

20 juin 1990

Envoyé télégramme pour la mort de Lucie Fribourg-Léopold (Sartrouville). Le quasi dernier lien avec les amis de la Mutter.
13 h déjeuner rue du Bac avec Christophe. De là, rue d’Alleray à « F production ». Contrat mal fait. Précisions : sur 24 pages 2 p ½ reviennent à Harvey et Milaroya.
Titre proposé à Christophe : Grand Tibet, les cavaliers du nirvana.
Dîné rue Custine avec Monique Le Bolzer et Claire Eruyen. Parlé des derniers jours de Guy, de l’héritage compliqué par la gentillesse de chacun.
Écouté émission de Jacky Moreau sur Radio libertaire à partir de 22 h 30.

21 juin 1990

11 h 30 Cdf de Jacky Moreau – que je remercie de ses citations à la radio hier soir (lecture de la météo du Grand Jour). Travaillé K.G. (inserts divers).

22 juin 1990

Vu Aujourd’hui Paris l’article de Clerc. Allé à Aujourd’hui Paris (avec photos à identifier, à lire plutôt sur leur table lumineuse). Avec I. Clerc, déjeuner au Jean-Jacques, chez Nicole (plus tard Coral). Pris du champagne. Vers 16 h 30, sa voiture enlevée, accompagné Clerc jusqu’à la préfourrière des Halles. Fin.
Soir : querelle interminable. 724e et dernière émission d’Apostrophe. Pas gaie, la St-Alban !

23 juin 1990

À 9 h, Truc vient me prendre. Métro, RER, La Neuville (Arpajon), foyer des petits frères. Soleil. Edwige Lecarpentier, responsable. Déjeuner avec elle et les 8 petits V.N. arrivés là. Retour par le train de 2 h 51. Donné 100 F à Edwige pour des bonbons. 150 F à Truc pour les aller-retour au foyer.

24 juin 1990

Levé 6 h. Travailloté.
Allé vers 9 h 30 avec Beï en bus aux Champs-Élysées – couvert du Rond-Point, à l’Étoile – belle journée soleillo-nuageuse. Revenus à midi.

25 juin 1990

Beau. Tapé des textes K.G. Cdf de JJ Hocquard : un papier à faire pour le journal de la Parole errante à Marseille (sur les mouettes… Va pour les mouettes).
Cdf à M. Kenje pour les petits Truc. Pas eu. Son assistante me dira le 28 quelle décision a été prise par la commission.

26 juin 1990

Avec Beï et Truc à la mairie d’Asnières pour servir de témoins à la déclaration de concubinage du frère aîné de Truc. Très chaud. Lettre de Chantal Chewaf, indignée : j’ai mésestimé sa croyance dans le talent de Clerc (Isabelle a dû se plaindre). 34° au grenier. 31 au balcon cuisine.
Cdf d’une étudiante – qui cherche en vain le Grand Jour.
Cdf d’un cinéaste qui, sur le conseil de Dédée Daventure, voudrait que je fasse le commentaire d’un film sur les Masaï. Impossible. Vacances.
Tapé des fragments de K.G. 20 h, rue Lincoln. 2e projection de « Souvenance ». Anna, Thomas, Vivienne, Christophe, Marie, Dédée Daventure et Édouard Waintrop qui disparaît à la porte. Allé ensuite rue Payenne chez Anna. Gros orage. Rue Lincoln, rencontré Florence Portés (Paris-Match). Grands compliments.

27 juin 1990

Lourd. Gris. Cdf à Waintrop, qui rappellera Thomas et me parle du livre qu’il veut faire sur la ? (le retour). Cdf de Christophe (sur le titre). Gros orage dans l’après-midi. Écrit l’article demandé par Dante de Hocquard pour le journal de la Parole errante à Marseille (les goélands). Arrangé un RV entre Thomas et Waintrop.
Le soir, Cdf à JJ Lerrant (pour la pièce de Dante à Marseille le 9 juillet. L’ignorait). Me parle du Grand Jour : « des textes magnifiques ». A vu Colette Gerdil (Harbulot) à Lyon. S’est enquise de moi.

28 juin 1990

8 h 30 Levallois. Projection des « Cavaliers du nirvana ». Beau et bon. Christophe, la camera woman, amie d’Hélène et un accompagnateur, professeur de littérature comparée.
14 h 30 Mme Dacier et l’assureur. Courrier pour le RDC et la terrasse. Visite d’Élise Aimé. Train pour Barcelonnette 21 h 17.

29 juin 1990

Assez bien dormi. À la gare, Castellani le taxi. À 9 h à la maison. Beau.
Pas de téléphone, pas de voiture (en panne et une fuite d’eau). Couché tôt. Vanné. Cdf à Hocquard. Je passerai le papier lundi en fax.

30 juin 1990

Voiture rechargée (batterie). Passé chez Michaud, puis en panne vers 11 h 50 sur la route de La Conche. Déjeuner. Menus travaux. Crevé en fin de journée.

1er juillet 1990

Ensoleillé le matin. Retouché le papier Goéland. Télé coupe du monde. Triomphe du Cameroun battu par l’Angleterre 3-2. La suite va être ennuyeuse.

2 juillet 1990

Le plombier Tessier à 8 h pour déboucher waters, bains, etc. Découvre qu’une conduite a été crevée – d’où sort une eau putride.
Envoyé par téléfax le papier à la Parole errante. Arrivée des Ariane vers 12 h 30. L’aprèms, avec Patrick et les petits à Barcelo (manège). Corrigé le papier renvoyé par Claude Pfeiffer. Téléphoné corrections.

3 juillet 1990

Gris, froid. Télé le soir : l’Italie favorite, éliminée par l’Argentine très moyenne (tirs au but). Silence crucifié sur le stade de Naples.

4 juillet 1990

Avec Patrick, travaillé à remettre en état la porte de la clôture.

5 juillet 1990

Bien dormi – mais fatigue, persistante fatigue.
Les Ariane partis vers 14 h pour St-Tropez (Éric). Allé avec Beï et les mouflets au Sauze suspendre les tableaux pour l’expo.
Vers 18 h grand vent qui colle à mes pensées. Rien ne va cette année : est-ce l’ici qui a changé ou moi ?

6 juillet 1990

Soleil. Travaillé barrière, lampe de la cave, etc.

7 juillet 1990

Beau. Fatigue toujours. Essoufflement. À 18 h, vernissage de l’expo : Mme Léon, la mairesse, Robert Martel, venu nous saluer.

8 juillet 1990

Beau temps. À déjeuner, Eliane Costani. Finale de la Coupe du monde : Allemagne bat Argentine 1-0. Matek minable, arbitre ? Vive le sport !

9 juillet 1990

Levé 5 h. Taxi (Castellani). Car à 6 h 10. Gap, Marseille. Lisant de l’Albert Cohen (Mange clous) pour la première fois. Midi. Allé à la Résidence, ch. 256, vue sur le Vieux-Port. Déjeuner avec Joëlle, Marion et John (l’Américain). Parlé de Gary Hemming. Librairies. Hôtel vers 16 h. Sieste. Rêvé de Maréchal, directeur de la Criée, entrevu à déjeuner. Il ma réclamait une pièce, oui, disais-je, mais avec un contrat signé pour l’année.
À FR3, auditorium. Décors de Stéphane faits par Gilles) présent avec François Emmanuelli). Beau texte, « acteur » à bonne hauteur, musique (Monteverdi) magnifiquement chantée par les exclus. Sur les cinq heures que dure la pièce, on n’en aura entendu que deux. JJ Lerrant, venu d’Avignon, Dorothy, Thompson, celui de St-Avold. Dîné quartier de l’opéra. Rentré 3 h du matin.

10 juillet 1990

Réveillé 8 h 30 – sur un rêve où j’étais un vraiment grand coureur cycliste (par étapes), rattrapant d’invraisemblables écarts avec l’admiration complice d’une foule de mécaniciens. J’ai fait merveille dans les cols.
Un verre vers 11 h avec Joëlle, Marion, Agnès, François Emmanuelli et John. Car à 12 h 30 pour Gap. Barcelonnette 18 h 30. Taxi.
Marion et John m’offrent avant de partir le dictionnaire rouchi-français, de M. Hécart (que j’avais vu au déjeuner d’hier à la librairie-restau Laffite).
Reçu contrat de « F Production » pour le film Tibet. À signer (on verra).

11 juillet 1990

Très beau. En remontant de Barcelo, on trouve les Ariane, retour de St-Tropez et La Seyne. Partis hier soir, ont passé la nuit dans leur voiture (une fâcherie avec Éric, amplifiée d’un entêtement d’Éric).
Vernissage à 18 h de l’expo du Sauze. Les Oliveiro, Robert Martel, Gilly (le serrurier des Thuiles), Mme Rosseto, Joëlle Couttolenc.

12 juillet 1990

Beau et venteux. Tél. EDF pour le raccordement de la Bergerie à la nouvelle ligne. Emmené tout le monde déjeuner à l’Alp. Piscine d’abord. Ensuite, chez les Oliveiro passé sur leur magnétoscope les trois cassettes des vieux films de famille. 2 h 30.

13 juillet 1990

À 15 h, avec Ariane et Beï, au ciné Rex : « Le Cercle des poètes disparus ». Insignifiant.

14 juillet 1990

Avec les enfants, à Barcelo pendant que les parents font les bagages. Très chaud. Déjeuner à la Bergerie avec Éliane et Jacqueline Léon. Départ à 15 h. On a fêté l’anniversaire de l’Ariane (34 ans).
Plus d’eau à 19 h. On en parle à Oliveira au dîner chez lui (avec J. Léon et les Oustry), propriétaires – nous l’apprenons enfin – de la Roche aux Fées).

15 juillet 1990

Très chaud. Travaux divers dans et au dehors de la maison.

16 juillet 1990

Très chaud. Sous-préfecture : demandé duplicata de la carte grise.

17 juillet 1990

Levé 5 h. Insomnie. Fatigue. Visite d’un employé de l’EDF pour le raccordement officiel. Cdf d’Élise Aimé vers 12 h : les deux petits frères de Truc sont au foyer ; Danh a réussi son bac.
Descendu à Barcelo : visite de l’expo (fermée). Remonté au super Sauze : acheté quelques olives chez Merle, conseiller municipal.
Grand vent toute la journée : tourbillons de poussière sous le soleil.

18 juillet 1990

Bien dormi. Allé signer devis à l’EDF. L’aprèms, mené Beï à Jousiers chez un médecin (Goaguen). Passé par le village. Chaleur et vent.

19 juillet 1990

Dormi en bas. Moins chaud.

20 juillet 1990

Très chaud. Éric, qui devait venir ce soir, téléphone vers 21 h : en perme à Draguignan. Ne viendra pas.

21 juillet 1990

Barcelo : acheté une radio (150), un escabeau (130), un minuteur (30) à un outilleur ambulant. En revenant, pris deux petits scouts, conduits jusqu’au père Buffet (ils allaient à l’Aiguillon). Bu un verre, laissé 250 F pour ses œuvres.
Terminé masticage des fenêtres d’en haut (2 h). Petite pluie (5’).

22 juillet 1990

Déjeuner Bergerie : Mme Léon et Éliane. Lavé la voiture.

23 juillet 1990

Achat de matériels (laine de verre, etc.). Fait réparer vieille malle d’osier (fermeture). Benoît venu inspecter les lieux pour le branchement final à la ligne EDF. En profite pour placer le rond de WC acheté ce matin.
17 h une vipère. Manquée.
Dîner Bergerie : les Oliveiro, les Oustry, J. Léon. Souvenirs de casernes (enfants de troupe, Indochine, farces et attrapes). Dormi vers 2 h du mat.

24 juillet 1990

Nuageux, plus frais. Je me sens en meilleure santé qu’au début du séjour. Pluie vers 13 h. À 15 h, l’EDF. À 18 h, avec l’aide de Benoît, nous sommes définitivement raccordés au réseau. Dîner le soir invités par Éliane, après un passage à l’hôtel, dans un restau mexicain au Plan – avec Jeannette Passeto et Janine Borelli.

25 juillet 1990

Cdf de Hocquard : vente désastreuse du Grand Jour (100 ex. sur Paris).
Visite à Mme Oliveira mère : « Qu’est-ce que vous voulez ? » Travaillé KG.

26 juillet 1990

Orage entre 8 et 9 h. Un peu de fraîcheur. Garage : resserrer le frein à main. Visite à Paulette Rosseto. Pluies encore vers 15/16 h. Orages continus. Travaillé KG.
Dîner chez Mme Léon avec les Oliveiro, les Oustry, Sarrazin et sa collègue, 2 couples amis et l’étudiante bulgare qu’elle parraine, Margarita.
Parlé du monde, des Français « paresseux » (selon la plupart), de la pollution, de l’islam, des retraites qui un jour ne seront plus payées, etc. Tâché de redresser la barre. Il pleut toujours.

27 juillet 1990

Beau et frais. Visite des dames peintres du Sauze : Cécile, Mme Bahamon, Jacqueline Léon. Travaillé. À dîner, les Arnaud. Avec eux, Mme Dumaine et son petit-fils. Arrivée d’Éric vers 23 h.

28 juillet 1990

Pas bougé. Refait dans KG le passage sur les négationnistes.

29 juillet 1990

Gris, froid. Allé avec Éric voir Ludostraye le départ de la course de la Côte du Sauze. Du bruit, des casques… Éric parti vers 15 h. Pluie abondante toute l’aprèms, la soirée.

30 juillet 1990

Expédié les bagages (cantine, malle d’osier, deux valises).
Fait le petit texte d’ouverture du film (Tibet) demandé hier par Christophe.

31 juillet 1990

Dernier jour. Déjeuner chez Mme Léon. Car 17 h 40. Deux heures de voyage. Dîner au Michelet – mauvais maintenant. Train 21 h 25.

1er août 1990

Arrivée gare de Lyon 7 h. À la maison 7 h 30. Canicule.
Visite 10 h 30 Christophe (Tibet) pour précisions sur le texte d’intro. Travaillé. 35° au grenier. Cdf à « Français dans le monde » qui m’ont appelé : un Australien veut m’interviewer. Sur quoi ?
Envoyé 250 F pour le monument (ou musée) d’Izieu.

2 août 1990

Visite de Hocquard. Remis à lui 40 000 F pour le trou du Grand Jour.
L’Irak gangster avale le Koweït. Ils avaient déjà attaqué l’Iran, menacé Israël d’armes chimiques.
32° balcon cuisine à 13 h, 33 au grenier. Éventail et ventilateur. Travaillé KG.
17 h : 35 balcon, 37 grenier, 31 salon. En tapant à la machine, la sueur coulait de mon front sur les touches.

3 août 1990

Bagages arrivés de Barcelo (avec les affiches dans une nouvelle malle en osier).
13 h : 35° au grenier (34,5 balcon). Travail difficile : tout colle et dégouline. 39° à 15 h 30. 40 à 17 h.

4 août 1990

Achats dans Paris (BHV, bd Barbès). Revenu travailler : à 15 h, 40° au grenier. 32° au balcon. Vent de N-O.

5 août 1990

À La Route. Appris que les voisins de gauche, les Monnier, s’en vont. Maison vendue. Retour vers 16 h par les grues et les excavations de la future Mickeyville.

6 août 1990

Fin de la canicule. 25° au grenier. Cdf à Delannoy. Parle de son « assistant du chroniqueur mondain ». Conseillé de lire « Bartleby ». RV fin de semaine.
21° au balcon, 26 à 13 h. Travaillé K.G.

7 août 1990

Claude (Parole errante) me tapera le KG si elle trouve un ordi à emprunter.
Au réveil, pensé à l’Inde… Fini le KG. Le porterai demain à Montreuil. Dîner à la pizza Custine avec les Chevalier (Christine dans son 9e mois, très bien).
Regardé, écouté « Wozzeck » en cassette.

8 août 1990

Porté à Claude (Montreuil) le manuscrit. Les Américains interviennent en Arabie saoudite.

9 août 1990

Répondu à des Australiens qui m’ont écrit à propos de Gerstein. Vu Claire Eruyen qui repart en vacances, n’ayant pas trouvé de travail pour le moment.
Repris la petite histoire de Maitrey (peut-être à mettre dans le Grand Jour-livre). Mal fichu : gorges et nez.

10 août 1990

Envoyé 200 à l’association Maufrais, reconstituée par Crunelle. Visite de Delannoy. Parlé de son prochain livre (l’assistant du chroniqueur mondain). Conseillé de suivre Bartleby à la trace. 29° au balcon à 17 h. 30 en haut.

11 août 1990

Arrangé le dessous de la vieille Japy – qui glissait sur ma table. 30 au balcon. 35 au grenier.

12 août 1990

Très chaud. À La Route. 11 h 30. Vu Mme Moralès, de l’agence pour la vente. Quelques gouttes (rares) au retour. Arrosé le rhodo, le saule.
Cdf de Georgio – de Berlin. A trouvé des choses sur K.G.

13 août 1990

Vers 14 h 30, visite de John Ireland (le jeune prof de l’Oklahoma qui travaille sur Gatti). Allé chercher ensemble à la cave les cahiers de Gary Hemming. En parcourt quelques-uns. Pas convaincu, semble-t-il. Parlé ensuite du génie (de Dante), de l’Angleterre, de Churchill, dont je lui dis qu’il est le 1er résistant de France (de Gaulle, le 2e), de son éducation anglaise, du Canada où il a vécu, de Strasbourg où il a étudié et fait l’expérience d’une amitié (inconcevable selon lui au Canada).
Sauf faiblesse ou sottise, toujours menaçantes, le dictateur irakien craquera. Sa télé l’a montré ces jours-ci en Tyrolien (une volonté d’imiter Hitler qu’on a vu aussi dans cette tenue).

14 août 1990

La température baisse. Mais pas encore de pluie. Travailloté. Cdf d’Hocquard : le G.J. s’est vendu à 1 000 au moins. Donné coordonnées du professeur Benhamou (pour Dante, qui souffre d’une 2e hernie, prise pendant le travail à Marseille).

16 août 1990

La pluie vers 11 h. Revu, un peu retouché, une vingtaine de poèmes (des années 80). Dans « République », une note de Penent sur le Grand Jour.

17 août 1990

21° dehors. Écrit à Penent. Reçu de Féral (l’ancien d’Ariane) un livre de Mullen traduit par lui « Pour mieux vivre sa mort » (anthologie tibétaine).

18 août 1990

Pluvieux. Déjeuner au passage avec Beï et Rachel (inquiète pour Israël). Vers 20 h, à son retour du magasin, je dis à Beï : « La guerre est pour tout de suite ». Ensuite, chez Marion Scali, avec les Hocquard, les Kravetz, plus le fils de Scali, deux jeunes journalistes de Libération, attendu en dînant l’annonce. Pas faite.

19 août 1990

Pas bougé. Rien fait (à peu près). À l’écoute du Golfe.

20 août 1990

Cdf de Devayani qui travaille pour six mois à Newcastle. En vacances. RV à un déjeuner un de ces jours. Pédicure (remplaçante).
Chez Ramsay. Pour le « Parfait amour », mis au pilon (j’en ai racheté 30 à 14 F). Déjeuner avec J.C. Gourevitch au Lutécia. Me tâte au sujet de mes reportages : éditables ? Oui. Le titre est inchangeable : Croquis de l’éternité. Lui enverrai le « Mary ». Parlé du Lac – dont il trouve le thème magnifique.
Dîné Custine avec Gilbert venu de Cannes et y repartant.

21 août 1990

Envoyé le « Mary à J.C. Gourevitch. Pas travaillé. Écœuré. Incertain : le Lac ? la « Gloire » ? une pièce ? Des faux-fuyants.

22 août 1990

Cave. Rangements. Cdf à Danielle Gatti pour la voir. Elle dit qu’elle est insomniaque, dort debout. On se rappelle d’ici deux à trois jours. Cdf à Rapinat. Pas là. À dîner, Gilbert. Télé le soir : Émission de Frédéric Mitterrand sur Stephen Spender, l’ami d’Auden.

23 août 1990

Cave : rangement livres et dossiers. Cdf d’une Cohen, de TSF radio libre communiste. Interview sur le G.J. ? Je diffère jusqu’au printemps (parution du livre G.J.). Vers 15 h, enfin trouvé après deux semaines de réflexions, émois, le moyen d’écrire « La Gloire ». Encore 32° à 17 h en haut.

24 août 1990

Visite du Dr Vermandel à Beï – et aussi pour moi. 13,9 tension.
Cdf vers 19 h de Christophe (Tibet). Est allé à Locarno, puis Dharamsala. L’entourage du Dalaï lama enchanté par son film que SS elle-même verra à Paris en octobre. En revanche, Albin Michel refuse de faire le livre de photos prévu. RV lundi pour une projection privée av. Hoche (Club 13).

25 août 1990

Cdf à Danielle Gatti : bronchite. Elle me rappellera la semaine prochaine.
Travailloté. Lecture : Iscariote (Th. de Quincey).

26 août 1990

Pas bougé. Travaillé (La Gloire).

27 août 1990

Brumeux, mais toujours chaud (25° atelier). Cdf vers 11 h d’un reporter de télé (Payot ?) qui veut me faire dire quelque chose de Montmartre, mon quartier. Rien à dire. M’en fous. Il comprend.
Déjeuner avec Anne Devayani (qui repart danser en professeur en Angleterre).
Allé voir le Tibet en projection (av. Hoche 13) avec Eruyen, Delannoy, Géné, Thomas. L’ont trouvé beau. Thomas, après m’avoir parlé du sien (Haïti) et des difficultés de le sortir, me demande de travailler avec lui sur son prochain (Sibérie). Oui.

28 août 1990

Cdf de Delannoy : « Je trouve que tu as bien travaillé (Tibet). Mais d’où vient mon insatisfaction ? L’impression que le film va vraiment s’effacer, qu’il n’y a rien à faire ? ». 33° atelier. « Gloire ».

29 août 1990

Très chaud toujours. 35° atelier à 17 h. Cdf à Christophe. Le film sera à la Pagode le 10 octobre pour une semaine et s’il y a 3 000 spectateurs, pour plus longtemps. Il cherche encore une autre salle. Lui dis qu’il faut changer le carton de fin. RV dans la semaine. Travaillé (« Gloire »). Irak à la télé : le spectacle quotidien.

30 août 1990

Gris, pluvieux. 25° atelier à 13 h. Vers la fin de « Gloire ». Dîné au chinois avec Beï, Eruyen et les 4 Truc (dont les deux benjamins chargés de sac, retour de Bretagne). Reconduit la smala à Clichy.

31 août 1990

Pluie dans l’aprèms. Pratiquement fini la nouvelle qui a pris bien des directions avant de trouver, in fine, la bonne (je suppose).

1er septembre 1990

Très beau. Nuages crème immobiles sur bleu. Mise au point de « La Gloire » (brouillon).

2 septembre 1990

Beau. Allé à La Route. Vu les voisins Pothier et Monnier. Nettoyé le jardin, arrosé. Rentrés à 15 h 30. Arrosé terrasse. Commencé à taper la nouvelle.
Naissance de Baptiste Chevalier, me téléphone Alexis.

4 septembre 1990

Tapé. 15 h visite de Jean-Louis Leibovitch (Filiforme). Me demande de légender des photos inspirées de son voyage en Chine (86). Oui.

5 septembre 1990

14 h avec Beï, Montreuil : visite à Christine et à Baptiste. Alexis était là.
16 h Cdf de Penent : le Grand Jour est une réussite. 10 000 ex. vendus, beaucoup mieux qu’En Jeu. EV samedi.
Hocquard : Gatti est à Paris depuis samedi ou dimanche. Attend la consultation Benhamou le 7 – et l’opération qui suivra (hernie) pour laquelle j’essaie vainement de joindre Thibault, absent.
18 h Cdf de Braudeau, en partance pour Venise (le festival). RV en septembre.

6 septembre 1990

Vers 10 h, Cdf d’Ariane que je sens désemparée : « Je vis avec un insupportable ». S’interroge sur la séparation. Lui ai dit de venir le 10 octobre pour le film (Tibet). « Je ne veux pas que ça t’attriste ». Ça le fera pourtant.
13 h Cdf à Gatti. Affecté par l’opération prochaine, la vieillesse, la « crise du Golfe ». RV dans quelques jours. Attristé.
Fini le tapage de la nouvelle. (Elle est dans mon humeur actuelle.)
Des tombes violées dans un cimetière juif d’Alsace.

7 septembre 1990

Pluie la nuit. Matin frais. Allé chez Georges. Un peu bu. Discuté sur son menu (où je dois inscrire un petit texte sur les cuisiniers grecs). Parti avec des livres (dont le Brillat-Savarin). Déjeuner Custine Marie-Marguerite.
Cdf à Gatti 19 h. Opéré mardi. J’irai le voir mercredi.
Le cimetière profané (Horbourg-Wihr) n’est pas celui de mes grands-parents (Sélestat).

8 septembre 1990

Visite de Penent entre 17 et 19 h. Parlé du Golfe, de Chevènement. Jour d’inquiétude (la livre).

9 septembre 1990

Beau. Pas allé à La route. Travailloté. 18 h Christophe (Tibet). Faire le carton final où l’on prenne en compte la censure (coupures faites par les Chinois).

10 septembre 1990

Travaillé sur le Tibet (carton final et page à l’usage des spectateurs). Allé voir Brugniaux, pour mon menton supérieur gonflé. Ne sait pas trop. Opte pour l’allergie au nusgodon. Analyse commandée. (Tension 13,8.)
Dicté à Marie dans la soirée les nouveaux textes.

11 septembre 1990

Labo. Prise de sang. Allé chez Vivienne Méla ; de là, elle me conduit avec son ordi à Montreuil, où Claude en prend livraison (pour le K.G.). Vu JJH, Stéphane (convenu de procéder à des changements sur le journal, si Fournel, etc.), Marion Scali qui me ramène à la République. (Viendra me voir jeudi pour son travail sur les œuvres complètes de Dante.) Dante : ça s’est bien passé, dit JJH. 19 h Cdf de Jacky Moreau, retour de vacances fructueuses : de l’argent et une nouvelle femme.
Dîner avec les Pothin (La Route) et Cl. Eruyen. Parlé du Golfe, de l’impossible démocratie, etc. jusqu’à 1 h du matin.

12 septembre 1990

Cdf à Gatti dans sa chambre. Furieux contre Benhamou qui lui a mis une sonde sans le consulter. J’irai demain. Romero (laveur de carreaux) a repeint l’extérieur de la véranda et du studio.

13 septembre 1990

Oppressé. Visite de Marion Scali (pour les œuvres complètes de Gatti).
Avec Beï (des mandarines et du savon doux) à Bichat. 9é étage. Gatti vers 13 h 30. Un peu plus d’une heure. Cdf de Marquis (Pauwels) : que je vienne le voir.
Fait le texte pour le menu de Georges (Samarkos).

14 septembre 1990

Agacé, excédé, fatigué, oppressé.

15 septembre 1990

Mieux dormi. Répondu à A. Riquier (Auroville) au sujet de Chedret, médecin du Dalaï Lama. Allé vers 14 h à Bichat (avec 2 pots de yaourt). Stéphane là. Conversation sur les juifs, la pièce sur les papes, le Code civil, le Talmud, etc.

16 septembre 1990

Pas bougé. Pas de voiture. Remis à Hélène un livre sur les papes pour Gatti. Donné à Georges (Samarkos) le texte pour son menu.
Étrange manège d’une abeille, une seule, porteuse d’une petite feuille fanée, morte qui essaie de s’infiltrer sous le toit du grenier depuis plusieurs jours. Quelquefois elle réussit, disparaît mais je la retrouve ensuite, avec sa feuille fanée, recommençant la danse. Il y a 2 ou 3 ans, il y a eu un nid, les pompiers sont venus ; est-ce une survivante, prisonnière de l’instinct ? Elle se repose de temps en temps sur le mur mitoyen.

17 septembre 1990

Travaillé « Gloire ». 15 h visite de G. Crunelle (Metz) venu voir l’éditeur de son Maufrais (éditions caribéennes). Conseils.
Arrivée de Mme Friquet, bouleversée : elle a peur qu’on lui refuse les allocs d’Assédic (licenciée par son employeur). Téléphoné Assédic.
Cdf d’une agence immobilière d’Ozoir pour La Route. D’accord. Cdf à 17 h de Krakover (Hayange) qui veut vendre son fonds. Il a l’acheteur.

18 septembre 1990

Cdf à René Michel, André David, Alain David, son fils, immobilier à Thionville, à propos d’Hayange. Cdf à 12 h de Krakover et de Mme. Ne me donne pas les coordonnées de l’acheteur. Il me téléphonera, disent-ils.
17 h allé chercher le résultat de l’analyse de sang.

19 septembre 1990

Cdf de Christophe (Tibet). Contrôle des textes du film. Cdf de Delannoy. Conseils pour une enquête qu’il a à faire. Va parler à « Paris 3 » (son journal gratuit) du film et du Dalaï Lama. Donné quelques détails.
Cdf à Docu (notaire de Hayange) pour la maison et le magasin.
Avec Beï, dîner chez les Frédéric à Maisons-Laffitte, emmenés par les Gilbert. Là-bas, Béatrice, Yossi et Emma, la mère de Simone et Yossi (Roch Hachanah).

20 septembre 1990

Travaillé « Gloire ». Cdf de JJ Hocquard : Gatti rentré à la maison, tout va bien.
Cdf 16 h de G. Crunelle (Maufrais). Son livre sera édité en février, sans doute. Contrat normal. Il me l’enverra néanmoins. Vers 20 h Cdf de Carole (Pays) ma filleule (4 ans ½) et de son père.

21 septembre 1990

Travaillé « Gloire » encore. Pluie, un peu, avant 9 h.
14 h 30 Dr Brugniaux. Trouve le résultat de l’analyse « extrêmement rassurant ». Conseille, en raison de mes ennuis intestinaux, une radio du colon. (Mais mon soulagement, en sortant de chez lui, n’est pas intestinal.)
Dîner chez les Gilbert (Roch Hachanah) avec le cousin de Jacqueline et sa femme, et les Yossi avec Emma, la mère. Parlé théologie, bible, commandements, talmud, cabale, etc.

22 septembre 1990

1er jour de vraie pluie depuis des mois.

23 septembre 1990

Pluvieux. Allé à La Route. Incidents : bouchon d’huile disparu, batterie à plat. Rentrés 17 h. Pluie. La dame de l’agence (Alpha) n’est pas venue. Ramené mûres, raisin blanc et noir, poires.

24 septembre 1990

Beau, frais. Commandé du fuel pour La Route.

25 septembre 1990

Beau. Visite de Mme Destoop (agence immobilière, pour la vente de La Route). Re-commandé du fuel pour la Bergerie. Ils n’ont pas livré parce que nous n’étions pas là. Cdf de Chalmel (le pilote d’hélico). Revient de Birmanie, repart en octobre.
Cdf de Hocquard : G. Perrault a envoyé à la Parole errante son livre et un mot (très élogieux) sur le Grand Jour – faute d’avoir mon adresse.
Cdf de Delannoy – de Beï dans la soirée. « Si c’est un homme » (Primo Lévi).

26 septembre 1990

Gris. Cdf à Gatti. Parlé Saddam Hussein, grand âge (les 70 rugissants), sa fatigue depuis l’opération. Déjeuner Négociants avec Georgio. M’apporte les documents de l’archiviste de Berlin-Est (lettre de Gerstein à Weiss, censurée par la gestapo 1939-40…). Cdf de Zurek, le repreneur éventuel du bail d’Hayange. En ai parlé à Gilbert. Téléphonerons demain soir ensemble à Alain David qui voudrait acheter la maison.

27 septembre 1990

Beau, froid. Mal aux reins. Fatigué sans raison – ou pour raisons inconnues.
Commencé à retaper la « Gloire ». Cdf à Thibault, Croizard et N. Fresco pour les inviter à la projection Tibet de lundi prochain.
Décidé avec Gilbert d’attendre le retour de Beï pour négocier la vente d’Hayange avec A. David. Attendre aussi qu’il m’appelle.

28 septembre 1990

Beau. Soleil. Déjeuner, puis projection Tibet, Club Étoile, rue Troyon. Christophe, F. de Latour. Peu de monde (10). En sortant, rencontré J.P. Ribes (Express). Café à 3 avec Christopher. Discussion. Il est plutôt content parce que le film ne montre pas les Chinois en action (censure au départ). Dans le clan « tibétain », ils sont quelques-uns comme ça, quelquefois plus durs (jalousie pense Christopher).
Dîner chez les Gilbert – à 3. Demain, Yom kippour.
Cdf d’un certain Romain Maître, journaliste indien qui a eu mon adresse par Devayani. Veut me voir. RV mercredi (peut-être). En téléphonant à Libération pour le Tibet, appris que Serge Daney est « très malade ».

29 septembre 1990

Yom kippour. Jeûne. Allé vers 15 h chez Marie de Poncheville travailler sur les textes du film. Pluie au retour vers 17 h.
Lecture : « Notre ami le roi » (G. Perrault).

30 septembre 1990

Changement d’heure cette nuit. Pluie. Reprise dans la soirée. Sorti la plante de ma mère – toujours verte et vivante.

1er octobre 1990

Pluie. Toujours tapant « la Gloire ».
Mort de Michel Leiris. Club Étoile : Tibet de nouveau. Croizard, Éd. Waintrop, les Vialatte, Chalmel, Aimé (Élise), J.P. Campagne, les 4 Jacky, les Pottecher, Simone Desmaisons, Geneviève Coste, Coral. Allé boire un café pendant la projection. Puis vu les amis.

2 octobre 1990

Dormi chambre sud. Moins froide. Cdf de Delannoy (conseils sur un papier pour Marie-France). Visite 15 h 30 de Chevalier. Parlé de 3,14, peut-être à remonter avec l’aide du ministère, d’une pièce à faire sur la crise du Golfe.
Cdf de Christine Ferniot : autorisation d’insérer une nouvelle du Grand Jour pour un recueil : « Les meilleurs nouvelles de l’année », Syros.
À minuit, unification allemande.

3 octobre 1990

Clair. Doux. Vaccin grippe fait. Cdf avec Dodu, au sujet de La Route (plus value).
Visite vers 15 h 30 d’un journaliste indien, Romain Maitron, petit homme à lunettes vif et nerveux. À la recherche de papiers à faire. Le recommanderai à Marion Scali. Parlé de l’état du monde, du fric omnipotent, de l’attente d’une utopie.
Cdf de Dante à 19 h. Me propose d’écrire la préface de son autobiographie par scénarii (la mère, le père, etc.), aux Presses de la Cité : « Je suis en pleine trahison envers moi-même » dit-il, à cause des images qu’il voudrait détester sans pouvoir y arriver (Stéphane, les films qu’il a écrits, etc.). Iconoclastes et iconodules.

4 octobre 1990

Beau soleil sur ciel bleu. Envoi de dessins de Clément.

5 octobre 1990

Cdf de Xintian, de retour. M’invite avec Ariane à déjeuner. Accepté.

6 octobre 1990

Austerlitz. Cherché Ariane. Custine, puis Clichy avec elle : vu les Truc et le nouveau directeur, puis Mme Viard (lui donnerai 500 F pour augmenter les heures de son aide ménagère).
Déjeuner à la maison. Ariane : ne supporte plus, ni n’aime plus P., ses colères, sa sottise. Se prépare à rompre. Allé 7, rue Becquerel chercher Xintian et Michel Postel, avec les parents de Xintian venus de Chine. Dîné tous ensemble au restau Pola. Soirée de printemps. Tous écrivent un mot pour Wang que j’enverrai avec la photo des ancêtres au restaurant.

7 octobre 1990

Ariane allée voir Agnès. Déjeuner, puis en voiture à la pagode, rue de Babylone. Arrivée du D.L. identique à lui-même. Salle comble. Protestation de la femme de Chophel (parce qu’on n’a pas laissé venir les 25 Tibétains de la Cté) et des photographes mal placés. Vu A. Davanture, les gens du film, et des médiatiques : ministres Évin et Kouchner, Minkowski, Pisier. Pris un verre avec Braudeau et une amie à lui. Trouve bon le commentaire, mais le docu vieillot.
Conduit vers 21 h Ariane à la gare (train 21 h 45).

8 octobre 1990

Plutôt froid. Écrit deux chansons pour Clément et Marion. Troubles à Jérusalem. 18 h espace Kronenbourg, av. George-V ; expo Paris-Tibet. Photos, poupées, films, un bouddha doré devant quoi des guitaristes tibétains se déhanchent en chantant. Vu deux anciennes figures de Paris-Match : Bonduelle, maintenant à Femme actuelle et Neila ( ?) qui a travaillé avec Croizard et tient une galerie rue de Bourgogne. Lu sur un fanion une phrase de David-Neel : « La vie sans le refuge d’une mystique quelconque est une laide aventure ».

9 octobre 1990

Avec Gilbert, au cimetière Pantin par un temps clair et froid. Marché dans les allées en philosophant. Vu la conservation pour le renouvellement de la concession.
Travailloté. Sommeillé.
21 h Bobigny. MC-93. « Didascalies » (Georgio). Isabelle, Gilles Lacombe, Sapart, Stéphane, Cl. Éveno, Claire Davanture. (Arrivé 5’ trop tard ; impossible d’entrer sans passer par la scène, attendu la fin au bar à bavarder.) Reconduit par Stéphane.

10 octobre 1990

Beau. Revigoré. Retravaillé à « Gloire ». Coupé un peu. Beï rentre de Bretagne avec Mme Léon. Coincé Waintrop pour un RV avec Thomas (Harlan). Thomas me dit que leur société de cinéma (pour leur film) dépose son bilan.

11 octobre 1990

Beau. 10e ou 15e version de la dernière page de « Gloire ».

12 octobre 1990

Beau. Très chaud, 26°.
Avec Gilbert, téléphoné à 9 h à Alain David et Zarek pour leur proposer l’achat de la maison de Hayange à 380 000 F.
13 h 30 Cdf de Christopher (Tibet). Assez content. Une vingtaine d’articles ou d’échos. Presque tous favorables (vu celui de Libé par Waintrop, envoyé de Casteil). Le secrétaire du D.L. est intervenu à 6 h du matin pour donner ? de S.S. à MM et Mmes Ribes, Cl. Levenson et Vernier-Polliez (PM). France-Soir parle d’un commentaire « ampoulé ». Mercredi 347 entrée, jeudi : 307.
Allé avec Christopher au musée Guimet (expo collection Fournier). Marie, la fille Thyssen, plutôt dédaigneuse dans ses ? (Ch. me remet un chèque de 10 000 F) et me demande de l’aider à faire la version anglaise).

13 octobre 1990

Toujours beau et chaud. Mme Léon partie.
Ennui. Sensation de vide total. Besoin de passion.

14 octobre 1990

À La Route. Cueilli pommes, poires, raisin et quelques mûres. Soleil le matin, gris dans l’aprèms.

15 octobre 1990

Très doux, gris.

16 octobre 1990

Jacqueline et Gilbert sont allés hier soir voir le film à la Pagode. Salle bourrée. On leur donne une autre salle, ciné Beaubourg.
Cdf de Gatti. Question : les rapports du judaïsme avec l’image ? Vais consulter Roger Cohen. Avec Alexis (Chevalier) à Bobigny. « Didascalies III ». Arrivés à l’heure cette fois. Salle assez garnie, 2 départ en cours de jeu. Spectacle assez intéressant, sans être ni captivant ni émouvant. Vu Georgio, Gilles, Stéphane, Nicole (Piantanida), Françoise Bauer, Évelyne Didi, Pascale Lecoq (architecte de théâtre). Rentrés minuit.

17 octobre 1990

Beau. Pédicure. Cdf le soir de Christophe : 4 000 entrée, 1ère semaine. Les professionnels stupéfaits. Un film sans affichage !

18 octobre 1990

Il a plu cette nuit. Cdf de Truc, juste pour le bonjour.

19 octobre 1990

Travaillé. Encore sur « Gloire ».

20 octobre 1990

Cdf à Rognoni. Ne sort plus qu’avec sa canne ou son amie (rhumatismes). Visite à 14 h 30 d’Huguette Baby. Souvenirs d’Hayange. Évocations funèbres aussi.
Rognoni : « Quand j’aurai réussi dans la vie, il me reste quelques semaines… ».
Écrit à G. Perrault (son livre « Notre ami le roi »).

21 octobre 1990

Beau, puis gris. À La Route. Retour à 4 h 30. Écrit à Dominique Dubreuil (son passage à F.M. dimanche dernier).

22 octobre 1990

Levé fatigué. Beau. Envoyé à Jacky Moreau une attestation de sa non-violence. Visite de François Peretti, employé de la Sté générale, venu voir le travail de Beï. Peut lui ouvrir une expo dans les agences de Paris.
15 h Cdf de Gervaise : connais-je le Yéti ? Puis-je lui écrire ? » Elle veut le sculpter pour l’équipe Filiforme. Impossible de l’aider sur ce chemin. Regarderai ma doc.

23 octobre 1990

Le ventre. Mal fichu. Renoncé à aller avec Chevalier voir la pièce (« Brecht biographie »).

24 octobre 1990

Un peu mieux. Envoyé à Gervais (Filiforme) des détails sur le Yéti. Pluie l’aprèms. Dîner chez les Chevalier à Montreuil. Aucune intervention de Baptiste.

25 octobre 1990

Pluie. Allé déjeuner avec Dante chez Georges. Puis Stéphane et un ami de Georges. Partis à 19 h après une après-midi lyrique d’ivrognes, tout à fait conscients de leurs paroles. Cdf de Penent, qui voudrait me faire lire un manuscrit de Pelgrand.
Avancé 1 000 F à Georges (pour son échéance).

26 octobre 1990

Re-pluie. 14 h Dr Vermandel – le ventre. Tension 14,9. Arc-en-ciel au nord vers
16 h. 17 h visite de Penent : m’apporte le manuscrit de Pelgrand, dont il n’a pas l’air de penser grand bien.
Manif de lycéens : ils veulent de l’ordre, etc.

27 octobre 1990

Gris. Pluie. À 15 h 30, Geneviève Coste m’emmène chez Rapinat à Colombes. Nous attend en peignoir piqué bleu, avec sa canne, assise sur son lit. Bavardé en buvant muscat et café déca et cake. Plus tard, son arrière-petite-fille Sara, lycéenne.
Taxi avec Beï jusqu’à la République. Elle continue sur la gare – et La Seyne – je vais chez les Hocquard. Pendaison de crémaillère. Frédéric là, les Kravetz, Stéphane, Éveno, Joxe, les Griset. Kravetz, retour d’Irak, raconte ? Ne croit pas à la guerre. Divagué sur l’espion niais (qui se fait coincer avec des sacs en plastique pleins de terre prise autour d’usines). Rentré 2 h, reconduit par Marion.

28 octobre 1990

Pluie et vent sans arrêt. Réveillé vers 11 h. Dormi guère avant 5 h.
Allé voir l’atelier de Christophe Loyer, 16, rue St-Sabin. Vu ses sculptures, sa femme et sa fille, Léa. Acheté un stabile mouvant (2 500). Vu l’œuvre de son invité danois Jan Skovzard, peintre des murs entre les peintures célèbres (et Didier Hagège son compagnon peintre de l’atelier). 17-19 h.

29 octobre 1990

Cdf 10 h 30 de Marie (Poncheville), accablée, en larmes, que je l’aide ! « Christophe est fou. Il piétine tout, dit des horreurs sur nous, il veut tuer mon père… a fait un scandale à l’espace K en insultant tout le monde. Il disparaît, reste introuvable, reparaît… ne veut pas régler les comptes en cours (le film, ses impôts en ? où il est encore interdit pour violence faite à quelqu’un). Je suis paniquée, terrorisée. Il retourne tout contre moi. » Marie s’en va demain pour cinq jours (repos). Christophe se fait opérer des yeux dans quelques jours. Marie va laisser un message de ma part, sorte de RV. Je le verrai. Histoire de créateur frustré ?
À la biblio de l’Alliance israélite, 45, rue La Bruyère de 14 h à 17 h. Glané quelques détails, emprunté deux bouquins (pour Dante).
Retour des otages français de Saddam Hussein. Télé de minuit à 1 h.

30 octobre 1990

Cdf vers 10 h de Christophe. Me dit que le film a cédé la place (à la Pagode) au « Château de ma mère ». Il est aux Champs-Élysées – pas idéal pour ce genre de spectacle. Pas un mot sur son conflit. Va être opéré demain, me téléphonera vendredi ou samedi. « J’ai un petit opération avec mon œil demain. »
Retapage de « la Gloire ».

31 octobre 1990

Inondation chez les Gilbert. M’en occupe. Tunnel de la Manche : c’est fait, un trou de 50 cm entre les deux couloirs.
Cdf de Dante. Je lui envoie le résultat de mes recherches à l’Alliance Universelle.

1er novembre 1990

Levé 10 h 15 dans un beau soleil. Sensation de bonheur physique.
Allé voir à 16 h Dante pour lui porter quelques docus sur les images. Rencontré, chez Magne où nous étions, Hélène et l’héritier de Chalamov. Discussion avec D. sur le catholicisme (« une escroquerie », intenable). Sur les liens entre Jésus et l’Orient bouddhiste, et l’Irak (du point de vue qui nous intéresse tous deux : Israël). Sentiment d’urgence, confortée par la possession par Israël de la bombe (mais comment l’utiliser devant la montagne d’écritures ?). Rentré 18 h 30.

2 novembre 1990

Pas bougé. Travaillé « Gloire ».

5 novembre 1990

Froid. Allé chercher Beï à la gare de Lyon. Revenue plus tôt. En rogne contre sa mère. Confiance dans ma nouvelle. Je l’avais perdue, elle se renvoie aujourd’hui (pour quelques mots justes ?).

6 novembre 1990

Buée sur les vitres du grenier. Hiver ! 7° au balcon. Fini le tapage de « Gloire ».

7 novembre 1990

Froid. Soleil. Vers 15 h Delannoy. Revu avec lui un papier pour « Marie-France ». Il lit « Gloire » sans en paraître autrement ému.
18 h 30 avec Gilles et Georgio à La Défense : invitation de Moretti pour sa « fresque ». Un cylindre (…) au milieu des bâtiments plans, plats, angulaires. Des centaines de personnes. Vu Pliouchtch et une Ukrainienne, venue comme beaucoup ces jours-ci (une encyclopédiste). Gatti venu, déjà reparti avec JJH. Retour 22 h après avoir beaucoup parlé à 3 du Golfe – et de l’avenir de l’Europe. Gilles me donne la boîte qu’il a confectionnée pour la machine à écrire.

9 novembre 1990

Seulement un an depuis le Mur de Berlin.
Cdf de Delannoy. Son papier pris. On parle de « Gloire » : « Je commence à lire… . Étonné du « nous »… Misère du lieu où il se rend – gloire chialante… étonnement des filles qui se donnent à lui… la visite au cousin : là je rentre dans la nouvelle… à la fin, on oublie toutes les raisons premières pour l’émotion pure. »
Allumé veilleuse (pour la mort du Vater). Avec Gilbert, à la choule de la Victoire. Sermon du rabbin : rappel de la mort de De Gaulle, il y a vingt ans et allusions aux menaces qui pèsent sur Israël.

10 novembre 1990

Reprise depuis hier de mes maux (colopathie). Irritation de la région, etc. Pluie, mal aux côtes, etc.
Lecture de journaux, revues. Renoncé à aller à la choule.

11 novembre 1990

Pluie. Pas allé à La Route. Revu, avant photocopie, la « Gloire » (plus de 100 corrections d’auteur…).

12 novembre 1990

Donné à photocopier la nouvelle. Rangé biblio cave.

13 novembre 1990

Envoyé « Gloire » à Penent et Nancy Huston (à Lettre Internationale). Biblio cave.

14 novembre 1990

Pluie. Biblio cave. À déjeuner, Mme Moriot, quoique percluse. Dentiste 17 h. RV avec P. Fournel mardi 20 (difficile à l’avoir). Lecture Dario Fo (Histoire du tigre).

15 novembre 1990

Re-cave. Cdf dans la soirée de Penent. A lu la nouvelle. Deux suggestions sur le Nous et la berline. Toujours juste.

16 novembre 1990

Cdf à Château, pour le bonjour. « Le processus de déliquescence de l’Europe se poursuit… Je lis Voltaire… C’est un esprit grave… L’altitude, tout indique, la disposition d’esprit a permis et engendré le développement de la science… S’interroger sans fin sur les phénomènes, remettre en question sans cesse… Il n’y a pas beaucoup de gens avec qui je m’entretiens, je n’ai rien à leur dire… Pour Saddam Hussein, s’il ne cède pas, ce sera très grave : il y aura la bombe atomique… Je lis A. Londres, le juif errant est arrivé : il y a des nations dépassées, Tchéco, Hongrie, Roumanie, Pologne. »
Pluie et douceur de l’air. Apportés par un professeur et ami de Renée Henry, 500 bouquins d’icelle qui resteront entreposés dans la cave.

17 novembre 1990

Travaillé KG, et sur les suggestions de Penent à propos de la nouvelle.
Penent à 18 h. Revu ses corrections. Examen des relevés de vente du Grand Jour. Croit qu’il s’en est vendu 1 500, ce qui est extraordinaire d’après lui (République tiré à 500). Parlé d’Israël : les Arabes ne l’accepteront jamais, Israël ne pourra jamais s’imposer que par la force. Alors ? Il faudrait, dit-il, un État palestinien – mais un État de plus que n’occupera pas Israël. Il entrevoir vaguement : des relations entre les deux, conduisant peu à peu à la tolérance ?
Regardé à la télé un reportage sur les marranes de Belmonte (Portugal). Ned Burgess y a travaillé. Très, très émouvant.

18 novembre 1990

Thierry, le neveu, passe la journée rue Custine, prend dans la soirée un avion pour Tokyo. Parlé. Lecture : « Le Juif errant est arrivé » (A. Londres).

19 novembre 1990

Demandé à Oliveiro de me prendre la vignette pour la Méhari (555 ES 04). Cdf d’Alain David. Un acquéreur éventuel pour Hayange. Fini les corrections des 100 pages du KG, tapées par Claude.

20 novembre 1990

Pluie. Cdf à midi d’Ariane, qu’on n’arrivait pas à joindre. « J’ai de très gros ennuis ! ». Patrick est parti avec les enfants chez sa mère après avoir battu A. et brûlé ses livres bouddhistes, ses papiers d’identité, l’avoir mise dehors…Vais consulter l’avocate, voisine, à sa demande. Nous irons tout de même à Casteil samedi soir. Marie-Pierre : « La mère a l’autorité parentale, le père qui prend les enfants est poursuivi pour enlèvement d’enfants ». Téléphoné à la piote qui a entretemps eu Patrick qui pleurniche, demande à garder les mouflets, il ne « supporte pas la séparation ».
17 h 30 vu Fournel. Confirmation de l’édition du Grand Jour, de K.G. Donné la nouvelle qu’il placera.

21 novembre 1990

Beau, soleil. Courses. Porté la machine à écrire (de Marie-Françoise) à réparer à Courbevoie.

22 novembre 1990

Froid. Dentiste 10 h 30. Démission de Mme Thatcher. Stéphane me dit que Dante est déjà à Avignon.

23 novembre 1990

Donné à Jacky Moreau, venu avec sa nouvelle compagne, la machine à écrire (mécanique). Ariane : Patrick amènera les mouflets demain après-midi.

24 novembre 1990

Gris. Nouvelle fuite d’eau chez les Gilbert.
Précédée de nombreux Cdf, arrivée vers 18 h de Patrick, accompagné de sa sœur et d’un beau-frère. Humble, misérable (ou minable). Renonce à prendre le train avec nous (jusqu’à Orléans). Départ à 21 h d’Austerlitz. Train pour Perpignan avec les enfants.

25 novembre 1990

Assez bien dormi. À la gare, Ariane. Beau et froid. Dormi dans le train, redormi de 10 à 12, redormi de 14 à 16 h. Rêve : Je vais avec Gilbert, vêtu en curé, revêtu d’un surplis de dentelle tout le long de la robe, à Nerval. On visite l’église, puis le musée. Je me dis que c’est bien de prendre un nom noble comme G. de Nerval, etc. Je pense à Musset, et éclate de rire en pensant à une réclame : « Les Nuits d’Alfred » de Musset. Réveil. Vers 17 h allé à Vernet mener les mouflets au manège.
Le soir, récit d’Ariane (les coups, etc.). Lecture : Mandelbrot, Fractales.

26 novembre 1990

Levé 7 h. Bien dormi. – 2° dehors. Aprèms : visite de meublés pour Ariane. Trouvé une petite maison 2 000 F + EDF. OK.

27 novembre 1990

Bien dormi. Neige à 11 h. Déménagé les affaires d’Ariane. Deux voyages.
Lecture : Objets fractals (Mandelbrot).

28 novembre 1990

Allé prendre du pain à Corneilla. Difficile à A. de cacher plus longtemps aux enfants qu’ils vont bientôt quitter la maison. Au téléphone, A. appelle : « On va dé-mé-na-ger ». Clément : « Ça veut dire qu’on va s’en aller ? »
À déjeuner, les amies d’Ariane avec les leurs : 6 enfants jusqu’au goûter. Dans la soirée, Cdf de Patrick, larmoyant, insistant. 1 heure ½ !

29 novembre 1990

Descendu faire les courses. Avec Clément au café. À 14 h, Ariane a vu son propriétaire. Accord 2 000 F plus l’électricité. Un bricoleur. Installé un peu l’appart. Préoccupé : tout ce drame, ce changement, ces charges assumés par Ariane seule.

30 novembre 1990

Avec A. et Beï à Perpignan. Achat d’une petite télé, du bac à douches, etc. La tramontane emportait tout. Cherché les piots au taxi de ramassage à 17 h.
Cdf au dîner. P. à A. Nouvelles jérémiades : « Tu devrais réfléchir à tout ça : c’est toi la coupable !! ». Parle, sachant que nous repartons demain soir, de revenir à Casteil demain … Demandé à me parler. Bonjour. Bonsoir. Froideur.
Photographié les piots dans leur lit.

1er décembre 1990

Avec A. et Beï à Perpignan. Achat d’une petite télé, du bac à douches, etc. La tramontane emportait tout. Cherché les piots au taxi de ramassage à 17 h.
Cdf au dîner. P. à A. Nouvelles jérémiades : « Tu devrais réfléchir à tout ça : c’est toi la coupable !! ». Parle, sachant que nous repartons demain soir, de revenir à Casteil demain … Demandé à me parler. Bonjour. Bonsoir. Froideur.
Photographié les piots dans leur lit.

2 décembre 1990

Bien dormi. Reposé. Cdf d’Ariane vers 11 h. TVB.
68 ans. Si je voyais un homme tel que je me vois et me sens moi-même en ce moment et qu’il me dise qu’il a 68 ans, je ne pourrais le croire que comme on « croit » à l’existence de planètes habitées ou de Dieu !
Beï au téléphone : criailleries avec sa mère – et discussions (ici).
Nouveau problème Truc : aide sociale pour ses petits frères.

3 décembre 1990

Courses à St-Lazare : ampoule, photocopies, clé, etc. Delannoy me téléphone son papier pour « Marie-France » (les Nonnes urbaines !). Proposé à Claire Eruyen une enquête sur les architectes et les KZ (Dessine-moi un KZ).
Travailloté KG (suppléments divers).

4 décembre 1990

Courses à Paris. Cdf d’Élise Aimé : il semble que la meilleure solution pour les Truc est que je devienne le tuteur légal des deux petits (les frères aînés Phong et Donh refusant ce travail). Voir Truc. RV demain.

5 décembre 1990

Bien dormi. Venu à bout de la fin de « Gloire » (I hope so). Embrassé mon texte !
Visite de Truc. Mise au point. RV dimanche 14 h / 15 h, Asnières, Enfants du Mékong.
Revu un texte de Simone Desmaisons (Son et lumière à Fontainebleau). Un peu corrigé. Cdf à Ariane. Elle a le téléphone depuis ce matin. TVB (Patrick s’est fait hospitalisé lundi).

8 décembre 1990

Dîné avec Beï chez les Hocquard. Pris la nouvelle voiture de Gilbert (Nissan). Causé Ariane, Frédéric (rentré au bercail après une absence sentimentale d’un an), et Golfe. Moi, belliciste – eux, pacifistes. Pas très à l’aise, tous, dans ces rôles-là.

9 décembre 1990

À La Route avec la bagnole neuve. Assez chaud (les voisins avaient monté le thermostat). De là, à Asnières, sous une neige légère, aux Enfants du Mékong. Vu seulement Élise (Daniel Chalmel parti ainsi que les Truc). Quelques achats aux stands. Retour à la maison 16 h 30.

10 décembre 1990

Neige au réveil. 1° au balcon. Tient un peu sur les toits, et surtout enrobe les plantes des bacs-terrasse. Toujours le même sentiment d’enchantement.
Cdf de Christophe Loyer : la sculpture que je lui ai achetée est à ma disposition.
Téléphoné aide sociale à l’enfance, juge des tutelles, etc., pour les petits frères de Truc. Truc à la maison. Expliqué que je prends la tutelle des deux frangins. Remis la raquette de tennis que lui donne Gilbert. Demandé à Châteauneu de siéger au conseil de famille, lui et sa femme. D’ac. Écrit lettre au juge.
Tristesse.

11 décembre 1990

Tombe de la neige fondue. Carte de vœux de Shen (Pékin). Envoyé Grand Jour.
18 h 30 Dr Gelin. Dernier RV. Il se retire. Parlé Proust, St-Simon, etc. ECG normal. Dîner chez les Gilbert. Invités : Luigi, Marie-Jo et des restaurateurs de Ré. Conversation : le Golfe.

12 décembre 1990

Levé 11 h. Soleil. 6°. Mal fichu. Accablement. Froid. Versicoté.

13 décembre 1990

Commencé texte pour Marion Scali (recueil des pièces de Gatti). 18 h 30 Christophe Loyer apporte le stabile suspendu que je lui ai acheté. Recherche de la place à lui donner, en haut (atelier). Bu et bavardé. Son père, le peintre Loyer, Carrare et son marbre (en 5 ans, plus de débit qu’en 2000 ans).
Tristesse.

14 décembre 1990

Le juge d’Asnières (tutelle des Truc) me renvoie au juge de Clichy. Refait une lettre. Envoyée. Fini à peu près le texte Gatti. 20 h 30 Filiforme. Fête. Vu les Méla, les Hocquard, Joxe, Marie-France et Claude, Georgio et Gilles en béret écossais. Ils ont obtenu par concours le musée de l’auto, au Mans.

15 décembre 1990

Recopié texte Gatti.

16 décembre 1990

Levé fatigué. Beï au magasin, ouvert à cause de Noël. Commencé à dépouiller le fourre-tout pour le Lac. Tristesse.

17 décembre 1990

Envoyé carte de vœux Elfriede Gerstein.

18 décembre 1990

Vœux de Wang – qui n’a pas l’air en très bonne santé (Pékin). Cdf de Stéphane : les pages du Grand Journal sont chez Pérachon. Ouf.
Dentiste. Choisir entre 17 000, 33 000 et 45 000 F. Réunion des co-pros du 48 bis. Discussions habituelles. Les nouveaux contre les anciens : plus de clarté, de respect des règles. Gilbert nous obtient de la banque un crédit (12,5) pour la voiture d’A.

19 décembre 1990

Téléphoné papier Gatti à Libération (pour Marion Scali).
Carte de Noël de Bill (Sidney Smith), mélancolique, transparente, renonçante.
À déjeuner Custine, Georgio. Traduit ensuite la lettre de Gerstein à son ami Weiss (de 1939). Il neigeait tranquillement.

20 décembre 1990

Avec Gilbert, ouvert un compte à la BPC. Fait un emprunt de 40 000. Cdf à Gilles (Lacombe) : trouvé pour Truc boulot de vacances (et plus si affinités) chez lui, à Filiforme.
Petit 45 tours d’une chanteuse, déposé dans ma boîte avec un mot de Penent me demandant de l’écouter. Le fais sur le tourne-disque de Cl. Eruyen. Conversation sur la famille. Le disque : pauvre, pochette baveuse, musique vieillotte mais écoutable. Penent au téléphone plus tard : « Elle n’a pas de moyens. Autodidacte. Le papier que je lui fais dans République l’aidera ».

21 décembre 1990

Mal : enrhumé, le ventre chagrin. Romero installe le micro-ondes offert par Gilbert.
Allé prendre des livres chez Hélène. Sa chienne se meurt. Me fait un tableau terrible de l’URSS après l’épisode d’hier : démission inattendue de Chevarnadzé. Guerre civile ou dictature. L’Occident, en fait, ne comprend rien à la Russie depuis toujours. Rencontré au bar de Jean Magne, en sortant de chez elle, un bouddhiste. On boit café et mirabelle. Je l’incite à travailler sur les menus de « J. Christ au ? ».
Cdf d’Ariane. Elle a obtenu son travail à 75 % (3/4 de temps).
« Journal » (J. Renard) quelqu’un à qui je ressemble ?

23 décembre 1990

Train 7 h 40. Bourré. Stationne dans l’entrée d’un wagon (allongé dans le compartiment à bagages). Près de 3 h ; Au buffet de la gare de Perpignan entre les jeux électroniques. Un gai vieillard à moustaches blanches, casquette sur l’oreille, fumant et buvant avec des jeunes familiers (comme on sait le faire le 23, le 30).
À Villefranche, Beï et les enfants. Clément m’apporte un cadeau d’anniversaire (un peu retardé) une barre de Toblerone. (Moyennant quoi, je lui apprends une troisième phrase latine : Dura lex sed lex).
Avec A., regardé ensuite « Les Dix commandements » avec considération pour l’histoire et amusement pour la mise en scène. Lu poèmes chinois (anthologie).

24 décembre 1990

Promenade avec A. et les mouflets. Loué à la gare de Villefranche pour dimanche prochain. Patrick est de retour à Casteil. A téléphoné à Ariane. Je le verrai. Joué aux échecs avec Ariane. Allé louer places TGV pour dimanche prochain. Promenade au jardin d’enfants. Retour. Dîner. Les enfants couchés, on place les cadeaux au pied de l’arbre. Lu poèmes chinois.

25 décembre 1990

Levé 8 h : cris des mouflets. Photos Clément dans son « habit d’Indien ». 3 plumes, 1 bowknife, 1 tomahawk. Allé chercher du pain à Corneilla. Vers midi, Patrick. Il pleure en embrassant les piots, me serre la main. Peu de mots. Gêne et contrainte. S’en va une heure après, emmenant les enfants jusqu’à demain. Partie d’échec avec Ariane – qu’elle gagne.