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1987

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1987

Levé à 10 h 30. Pluie. Cdf de Sidney Smith. 2e opération carotide… et joyeux comme un page. Est allé dans l’Ariège, y repart. On se verra à son retour.
L’explosion entendue à 3 h du matin était à St-Gratien.

2 janvier 1987

Ciel bleu clair, nuages mauves.
Téléphoné ambassade d’Israël Avi Shav : procès Demianurk repoussé à février. Ça m’arrange : le temps de faire les papiers Inde, de mettre au point les nouvelles.
13 h Libération. Déjeuné avec Kravetz, rue Gerando, magnifiquement. Projets « passage de l’information entre 33 et 39 », grand reportage pour l’été (le Pacifique). Ensuite, même restau, Géné et le correspondant à Rome.
Le vent souffle toute la nuit. La température baisse (de 10 à 2° vers 4 h du matin : je ne dors pas, trop de café après déjeuner).

3 janvier 1987

Très froid. 0°. 10 h Montreuil avec Pays, puis Stéphane. L’expo (encore en chantier). Puis déjeuner chez Pays. Vu les triplettes, dont ma filleule Carole. Parfaite. Couché 10 h.

4 janvier 1987

4°. Dormi jusqu’à 9 h 30. À La Route à 11 h 30. Froid. Givre dans les champs. Circuit électrique arrangé par G. Mme Fortier à l’apéritif. Rentré 14 h 45. Fait la note de frais du Tibet.

5 janvier 1987

Gris. Pluvieux. Cdf de Planchet. M’apportera le texte cette semaine (chaque mardi, me dit-il, il donne un cours à Alençon. Inattendu).
Libération midi : rendre la note de frais ; porté « L’Espion de dieu » à Kravetz ; déjeuner avec Blomberg et Caroline (à qui je demande de la docu Inde) dans un restau couscous de la rue de Sofia (de l’autre côté de chez Dufayet).
Cdf de Rognoni – à propos de son livre biblique. Se renseignera sur le dossier Gatti (retraite). Cdf à JJ Lerrant pour jeudi ou vendredi (l’expo dont nous seront « guides d’un soir »).
Cdf de Thomas Harlan : « Pour Anna, c’est la fin… Pas trop douloureux mais avec une terrible envie de vivre… Les enfants sont revenus… Établir l’équilibre, sans leur voler le deuil… ». M’appellera, après.
Relu « Notes inédites » sur Poe, de Baudelaire. Toujours aussi vrai.

6 janvier 1987

Assez beau. Beï partie vers 6 h 30 en taxi pour prendre un train éventuel (un TGV) pour Marseille et Toulon. Jour de grèves : SNCF, RA.P. EDF. Cdf vers 8 h 30 de la gare de Lyon : elle aura peut-être un train vers 9 h 30 (Express). Sinon, un TGV une heure plus tard.
Lettre de Wang qui voudrait savoir si j’ai reçu le cadeau (Thermos) qu’il m’a envoyé par Monsieur Li Poping.
Vœux de Gus. Écrit G. Armelle (Maufrais). Long cdf de Rapinat (Tibet, Maria et Sara, les sténos Mme Mazier, Martin, H. Chaudet, etc.). Cdf de Boris Tissot (vœux).
Cdf à Actuel pour la pige de Kalyen. Tombé sur Van Eersel qui transmettra à J.F. Bizot. Fait un livre sur les dauphins.
Cdf de Beï à 20 h 52. A mis 11 h 30 pour le voyage – jusqu’à Marseille. Correspondance pour Toulon.

7 janvier 1987

Beau et froid. 0° au balcon. La grève RA.P.reconduite. Sur le périf, les tortues.
Travaillé docu sur les papiers Inde (pour Libération).
20 h 30 théâtre JM Serreau, porte de Vanves. Une pièce de Demarcy « Les Rêves de Lolita et Laverdure » avec J. Sapart. Assez drôle, quoique à demi ratée.
En passant prendre I. Clerc, son « locataire »-Spirale a monté comme une flèche l’escalier (2e fois). Dérivé sur la vitre de la porte.
Commencé à lire « La Chouette aveugle » de Hedayat.

8 janvier 1987

Grève et froid. 1° au balcon. 10° au grenier. 2° à midi.
Cdf de Nadine Fresco : une Canadienne, captivée par le Tibet, va m’appeler. Traduction du texte en anglais possible, dit-elle. Cdf de Delannoy : Sabine ajourne son livre. Cdf de Jacky Moreau : ne sait pas s’il pourra venir demain (les grèves continuent, plus fortes que prévu). Coupures d’électricité à midi.
Relu la pièce (améliorée) de Chevalier.
18 h 30. Cdf de Nancy Huston, la Canadienne. Traduit les textes pour son père, converti au bouddhisme. Voudrait les proposer à un mensuel américain.
Taxi Montreuil 17 h. Vu l’expo en notant, pannes d’électricité. Chevalier, Ohanian, Joseph Long, Gus, Pays, Boris, JJ, Monod, Imangirahn le moine de Montreuil, Gendron, Ralite puis, pendant le discours, Gatti avec un châle bleu, passé avec retard, il sort de chez le médecin. Pas d’opération. Soulagé ! Me téléphonera demain soir, dit-il. Vu Danielle, Clarisse, Helman, Sophie Bassouls, Champion, les Mela. Essayé de préparer ma visite de « guide » demain avec JJ, aussi peu assuré. Mais il y a le catalogue. Lu ce soir. Puis, « La chouette aveugle » d’Hedayat.

9 janvier 1987

Gris, toujours froid. 2° au balcon.
À 19 h 30 avec JJ Lerrant et Fr. Jésu qui nous conduit à Montreuil. Vers 20 h 45, la visite. Je commente au début (journalisme, etc.), puis JJ et Hocquard. Pris un verre ensuite. Reçu un cadeau à titre de guide : une gravure de la Commune de Paris. Après, avec les Jacky Moreau et Jésu au Thermomètre. Il me ramène à la maison. Vu Frédéric et Joëlle, Dubois, Planchet, Claudine et Patrick, Valérie Lumbroso et une amie.

10 janvier 1987

0° au balcon. Courses.
Cdf à Gatti. Soulagé : pas d’opération. Ses dégâts coronariens viendraient du tabac, qu’il a cessé de fumer depuis plus de 10 ans ! Dans trois mois, nouvel examen. D’ici là, des drogues. Va à Toulouse puis restera un an à Paris ou Pianco pour « Les 7 wagons d’Auschwitz » (la grande pièce, dit-il ; « Je t’expliquerai la chose, comment j’ai trouvé »). RV le 20.
Cdf de Géné : RV ce soir remis. Me confirme que Griset, le codirecteur de « Libération » s’en va. On lui reproche des insuffisances de comptabilité. Élections de la direction le 27. Trouver quelqu’un qui oserait dire non à July – comme Griset. Commencé à taper « Vergessen » qui devient « L’Introjection ».

11 janvier 1987

Ciel bleu. – 5° au balcon. Quelques flocons à 9 h. Continué à taper « Vergessen ». Allé à 3 h à Libération. Documentation sur l’Inde. Personne dans les rues : le froid. Le soir – 7°. Regardé « Kagemusha » sur Canal + puis « La Dolce Vita » sur la 3e. Déjà vus tous les deux.
Journée de dépression intime, fatigue – presque du dégoût.

12 janvier 1987

– 10° au balcon. 16° au plus dans l’appart. Lettre de Kunze : renseignements sur Gerstein. Répondu. Tapage de « Vergessen ».
15 h 30. Radiographie. Les rues toujours désertes. L’air sonore. Vœux de Kalyan (Delhi) : une longue vie d’écrivain. Croisé Dufau. Parti à pied (grève) vers la République, puis bus 56. Vu sur un rideau de fer : Moins cher, tu meurs.
Théâtre Dejazet : Requiem pour une godasse, de Daniel Dubois. Une seule représentation. Très bon, très drôle. (BD, cinéma muet.) Vu Daniel et la comédienne infirmière, Jacky Moreau et sa copine, Clerc, qui disparaît à la sortie. Au Thermomètre. Les Jacky me reconduisent.

13 janvier 1987

Toujours – 10° dehors. Dans le grenier, 9°. Carreaux entièrement givrés (au nord). 10 h Cdf de Marseille de Beï, arrivée en taxi : pas de train de Toulon. Espère en trouver un vers midi. Un autre journaliste enlevé à Beyrouth. Fin des grèves.
Quelques flocons vers 17 h en allant chercher ma radio. Retour de Beï à 18 h 30.
Pas ouvert l’enveloppe – pour être tranquille si….
Cdf à 9 h de D. Dubois : s’excuse de ne pas m’avoir revu hier soir. Je lui redis mon plaisir. Essaiera de placer sa pièce à Avignon, ou au festival du Marais.

14 janvier 1987

9 h. 10 cm de neige. Et ça continue, bien droit. Lettre de Thivel qui a des ennuis d’yeux – et de Wang qui me demande des extraits de journaux (critiques relatives à mes livres). Envoyé.
À 10 h (un peu moins) regardé mes radios enfin et l’observation du radiologue : rien ! Normal ! Me restent deux préoccupations : tabac et …
Cdf chez Ramsay pour commander des livres. Calypso me dit qu’un auteur de films (Kamitazi ?) est venu acheter le Cheval et l’Abime, et voudrait me connaître. J’ai des lecteurs – c’est à dire des inconnus ; hors du cercle des amis, relations et leur cercle.
15 h Chevalier. Examen et critique du « L’Ile du soldat ». 3e version à écrire.
Cdf de Stéphane : une défection dimanche, est-ce que je pourrais faire le guide ce jour-là ? Dr Dufau. Visite. TVB. 14 tension. Cdf de vœux de Serge Lask (Gers).

15 janvier 1987

Toujours la neige. – 10°. De nouveau le rhume, la bronchite, etc.
Cdf de Lary : vœux, excuses pour n’être pas venu à ma prestation guidage à Montreuil. Cdf de Valérie Lumbroso. Je dois arranger un RV avec JP pour proposition de pièce. Reneige vers 15 h.
Cdf de Nancy Huston. A traduit le Tibet. Voudrait me le montrer. RV lundi.
Rien fait. Traînaillé. Téléphoné.
Cdf de JF Delassus qui a fini son film pour TF1 (la Bombe) et me propose d’ne faire le livre pour Laffont. Refusé. Je demanderai à Chateuneu. Demandé. Refusé aussi. 19 h cdf à Médecins du Monde (Dominique Monchicourt) pour poser ma candidature au voyage « boat-people » en mer de Chine (mais sur un bateau en train d’être affrété). Petite réticence. « C’est trop tôt… On doit traiter directement avec les médecins avec une priorité pour les télés… ».

16 janvier 1987

– 8°. Traduit pour Gilbert un article du Spiegel sur les pépins des Mercedes (envoyé par Peter, avec un papier de lui sur l’affaire Roques – très bon).
Cdf à Jacky Moreau : veut-il faire le bouquin sur la bombe ? (pensé d’abord à Daniel Meynard, mais Jacky a sauté sur l’occasion : il est à bout de fric). Cdf à Delassus. On verra demain (il me parle de Bercoff, rewriter dont on lui a parlé – le Bercoff « d’Encres » et de « l’abime »).
Cdf de JM Espitalier. Me réclame le « trombone ». Lui donnerai dimanche à Montreuil. Pas sorti de trois jours.

17 janvier 1987

Allé à 8 h au labo : analyses. En revenant, acheté chez Sadier du saindoux : posé ça, avec du riz, sur la neige de la terrasse. Maso !
Cdf à Orsenna (qui a déserté le pouvoir) pour l’inviter au guidage de demain. Peut pas. Écrit un livre. Anniversaire de sa mère. RV en mars.
15 h chez Gelin pour un ECG (me demande des nouvelles de Gatti qui ne s’est pas manifesté). Tension 13,7. TVB dit Gelin.
Rue Custine, à l’angle du magasin du coutelier, un local « caritatif » : une queue de pauvres attendait la soupe. – 2° à 16 h (balcon).
Cdf à Peter pour l’expo K.G. Va joindre Hey pour qu’il agisse. Cdf de Simone Desmaison. RV mardi pour parler de son manuscrit.

18 janvier 1987

Ciel gris de neige. De nouveau embrumé, crachotant, toussant, etc.
15 h avec Beï, Gilbert à l’expo de Montreuil. Pas mal de monde (j’ai battu le rappel). Pottecher, Roels, Croizard, Peninou, Thivel, Michèle Ancelot, Gus, Joëlle, Eroyan. Filmé par Stéphane. Gendron me dit qu’il faudra que je le fasse à Avignon. Une plaisanterie. En rentrant, trouvé une lettre de Penent et un cadeau (une vue de Brest). Toujours la même élégance trop discrète. Comment faire pour le remercier ? Content de la journée.

19 janvier 1987

Stalactites pendant de la gouttière (grenier nord). Les oiseaux toujours absents. Où sont-ils ? Le saindoux, les graines de la terrasse se gèlent.
15 h vu Nancy Huston à l’appart de son Jules (Todorov). Examiné la traduction en anglais du Tibet – et son Macintosh (ordinateur). Elle est aussi romancière (Seuil et même un début chez Ramsay).
Pensé à faire venir Wang en France. Et à l’adoption d’un vieillard tibétain. Une grande fête pour Wang chez Châtelain.

20 janvier 1987

Mal fichu. Très belle lettre de Chateauneu. – 1°. Les stalactites du toit s’effondrent. Cdf de Nadine Fresco qui dit que l’entrevue d’hier avec N. Huston a été très bien.
À déjeuner, les Desmaison, retour d’enterrement de J.M. Proslier. René a dans la tête un livre sur le Mt-Blanc et un roman. Simone, secouée par ce que je lui ai dit de son roman – mais elle s’y attendait. Elle fera autre chose, un autre roman. Me raconte ce qui se passe entre elle et René (l’argent, le RPR, les coucheries).
Dégel : + 3° à 17 h. Lavabo débouché. Analyse : résultats à peu près satisfaisants – sauf urée. Placé foulard rouge sur la neige pour signaler aux oaso la présence du saindoux. Rien. Aucun résultat. Pas sorti.

21 janvier 1987

Fait envoyer mensuellement à A. 3 000 F – par la banque.
Cdf de Dufau : trop de lymphocytes (= infection). Continuer Clamoxyl.
Cdf à Beï : Clément me reconnaît. Maintenant, en plus, il fait le standardiste, va dire à Ariane que « Gros père » téléphone et lui passe le combiné. Vers 10 h 30, reneigé.
Cdf de JF Delassus : il n’y aura pas de livre sur la bombe. L’éditeur (Laffont) dit qu’une émission de télé épuise l’intérêt, tout le monde la voit (contrairement au cinéma). Envoyé à Jacky Moreau un peu de blé (1 000 F). Travaillé nouvelles.
Le soir, télé « Le Mur ». Pas sorti.

22 janvier 1987

Plus doux. Toujours pas d’oiso. Pas sorti. Travaillé nouvelles. Cdf de Delannoy. Veut me montrer son script Lupin. RV prochain.

23 janvier 1987

4°. Pas sorti. Répondu à F. Vacher (amie de Jacqueline Busset) sur l’envoi de son manuscrit (« Que ça ne s’arrête jamais »).
Lettre de Jacky Sapart sur Jacky Moreau : sa misère, ses dettes, etc. L’a senti comme moi il y a deux jours. Décidé avec lui de faire une souscription (achat d’avance de son disque). Cdf à Valérie Lumbroso (RV avec JJ Lerrant au ministère). Cdf de J.M. Asselin (Grenoble). Parle d’acheter pour sa revue les papiers Tibet. Visite de Delannoy 17-19 h, sur son script Lupin.

24 janvier 1987

5°. Presque plus de neige sur les toits. Travaillé Nouvelles (retapé les Petits chiens).

25 janvier 1987

Comparé numération globulaire (leucocytes) avec celle de Beï : 13 600 contre 6 000. Pas une « petite infection » (Dufau).
Cdf à Coral. Condoléances pour la mort de sa mère. N’a pas de travail. Cherche.

26 janvier 1987

Presque huit jours sans mettre le nez à la porte. Terminé « L’ ? », pièce manuscrite de Marc Soriano (le père de Véronique S.). Excellente. Lui écris.

27 janvier 1987

Levé 6 h. Rien fait. Dégoûté.
Cdf à JJ Hocquard : Gatti est à Vienne pour deux mois. Devais lui téléphoner le 20 mais l’infection… Cdf à Tchang. Parlé de Wang. RV en avril, quand il aura livré son buste. Lecture « À rebours » – Mallarmé.

28 janvier 1987

1° (hier 3°). Commencé papiers Inde.
20 h Montreuil. « Prestation » de Kravetz et Attoun. Journalisme et théâtre. A. rappelle qu’il a connu Gatti par T ?, par mon intermédiaire (chose oubliée). Parti avant la vidéo. Vu Long, D. Dubois et quelques autres. Une femme que je ne reconnaissais pas est venue me dire qu’elle avait joué dans Tonton Couteau ( ?) à Montreuil. Une autre m’a appelé « Pierre », et pas davantage su à qui j’avais affaire.

29 janvier 1987

Beau ciel clair. 7°. Fait des courses dans l’aprèms. Commandé un Poe (à cause de l’explication du « Corbeau » dans sa genèse, qui me rend curieux).

30 janvier 1987

Froid – Clair. – 3° balcon. Allé voir l’inspecteur des impôts, puis des courses.
Reçu lettre de Hey (sur l’expo Gerstein envisagée par la MSH pour 88…). Envoyé photocopie à Poliakov et à Peter.
Cdf à Fayard : « 20 têtes à couper » épuisé. Vais reprendre les droits. Envoyé lettre. Cdf de Dubois : une jeune du festival du Marais me demandera si sa pièce est « bonne ».
Mallarmé. Les Dès, Igitur.
Ce matin, vers 11 h visite de mon voisin Vincent Soldeville, l’anar, en charentaises : il a entendu dire que j’avais « rechuté ». Le rassure. On parle. Espagne, guerre, etc.

31 janvier 1987

Rien fait. Paressé. Téléphoné.
20 h 30 Croix-de-Chavaux Montreuil. Présentation unique studio Berthelot des « Arches de Noé » de Gatti (mise en scène de Châtelain, costumes Véro, le fils de Sophie Bassouls acteur, parmi les loulous de Toulouse). Très belle pièce – le train de la déportation, 22 wagons, 22 lettres, etc. Ensuite, place de la République à bavarder avec Dubois, Leila Cassari et leurs amis.

1er février 1987

Anniversaire Théo. Allumé une bougie. 0° au balcon nord. Clair, sec, beau. Avec les Gilbert, au Salon international de l’habillement masculin, porte de Versailles. Amusant. De midi à 15 h.
Lectures chinoises. Avec les Gilbert, dîné chez Emmanuelle et Lucien av. S. Bolivar. Aussi, le Jean Zachayus et Rachel. Parlé guerre, occupation, Théo.
Écrit dans la nuit un poème (pour le 1er février).

2 février 1987

Plutôt gris. Cdf de Planchet : m’apportera mon tableau jeudi. Cdf de Chateauneu qui me demande si ce serait une folie pour lui de s’établir en Israël ? Oui. La langue française, le terreau de l’écrivain : ne plus l’entendre autour de soi !
Tapé le poème du 1er février. Malade : dyspepsie – foie ?

3 février 1987

Gris. Brouillard. Mieux. Les Gilbert partis pour Cannes. Hepatoum.
Cdf de Dardenne. Ont fini le film « Falsch ». Projection en petit comité le 16.
Cdf à Olivero (travaux à faire au printemps : infiltration séjour, compteur d’eau : avril, dit-il).

4 février 1987

Toujours le brouillard. Cdf de Bruno Philipe (Libération). Un éditeur veut publier quelque chose sur le Tibet ; « souhaite ma collaboration ». (« Temps de peu ».)
Allé voir Negi, Indien ami de Chophel, pour des mots indis (précisions à chercher). Amical, secret. « Je vis dans le passé ». Même type intellectuel que ?
Passé chez Hélène tout près. Pas là. Laissé un mot. Acheté Poe : la genèse d’un poème, trad. Baudelaire.
Télé (Canal +) : Ginger et Fred de Fellini. Critique de la télé. (Passant à la télé, la preuve que si la télé n’est pas le cinéma, elle n’et rien).

5 février 1987

Toujours la couette. Cdf à Amishav (ambassade d’Israël) pour la date du procès Démianuk. Visite à 5 h de Ph. Planchet. M’apporte le tableau acheté à son expo. Placé. Conversation jusqu’à 19 h. Sentiment d’amitié forte qu’il m’avoue, que je lui rends. Parlé peu peinture. Nogent-sur-Seine, sa ville, détruite par la centrale atomique, son maire, Baroin, un personnage redoutable, pas clair, faux libéral. Lui ai lu le poème du 1er février puis la « méthode Poe » de composition. A répété deux fois la même histoire survenue dans le train d’Alençon (où il donne des cours comme plasticien, pas comme professeur). Abus d’alcool ?
Le Baroin dont on parlait cet aprèms est mort dans un accident d’avion (télé 20 h).

6 février 1987

Gris. Pluvieux.
9 h 30 à « Temps de Pose », éditeur. Proposition d’écrire un texte Tibet 15 p. (600 la page). De là, pédicure sous le crachin à pied par le Marais. Déjeuner avec J. Moreau. Parlé de son disque (par souscription). Les propositions de J. Sapart. Va évaluer. Cdf à Chateauneu pour le renseigner sur le prix en Israël (songe à y aller). Vu à la télé (Apostrophes) Yves Salgues, notre drogué de Paris-Match. Un livre : L’Héroïne.

7 février 1987

Beau, bleu. Cdf à JJ à Lyon – à propos de Valérie Lumbroso. Cdf à Sapart. Rendu compte de la conversation avec Jacky Moreau.
Allé par le RER à Vésinet-Centre chez les Clair. Encore perdu gare du Nord – et je ne suis pas un immigré ! Bullul venu me chercher à la gare. Parlé Rajiv qu’ils n’aiment pas beaucoup. Quelques traduc de termes indis.
Écrit poème.

8 février 1987

Gris mais 13 ou 14° balcon nord. À déjeuner rue Custine Renée Henry. 15 h vu deux pies courant par les toits. Revu télé 3e chaîne : Mort à Venise, de Visconti.

9 février 1987

Beau. Mal aux dents. Un trou dent inférieure. Je me fissure, j’implose. Les maux ! Commencé papier Inde (le survol en dix mots).
Un invraisemblable casse dans une caisse d’épargne de Marseille. Préparation d’une voie de retraite par la cave et les égoûts – avec des centaines de flics autour.

10 février 1987

Gris. Travaillé papier. Dentiste à 16 h. Neumann, nouveau (après Belot). On verra. Dégât dans le bridge de la mâchoire inférieure à droite.

11 février 1987

Gris. 8 h 30 Cdf de Th. Harlan : « Luisa est morte ». Il y a trois jours. Il emmène le gosse en vacances. « J’ai une folle envie de te voir ». Au retour.
9 h Cdf de Poliakov. Va écrire à Hey pour l’expo. Me soumet le contenu de la lettre. Cette fois, c’est parti (a demandé voie à suivre à Yves Chevalier des amitiés judéo-chrétiennes, plus dans le bain de la MSH que lui-même). Reçu lettre de Chateauneu qui me fait justement l’éloge de Poliakov (« Le Mythe aryen »).
Le réparateur rapporte le magnétoscope (après 6 semaines…). Passé faire une radio du maxillaire, pour le dentiste.

12 février 1987

Ensoleillement. Lettre de Fayard (J. Nitard) me restituant les droits de « 20 têtes à couper ». Reçu lettre de Poliakov à Heller (MSH) que j’envoie à Hey et Kunze. Cdf à JJ Lerrant : projet de Valérie Lumbroso refusé ; pièce de Jacky Moreau refusée.
Cdf de Danielle Colombani, du festival du Marais : mon avis sur la pièce de Dubois ? Donné. À peu près fini le papier Inde. Mal fichu.

13 février 1987

Brouillard. Travaillé. Le soir, écrit un poème (petit).

14 février 1987

Brouillard.

15 février 1987

Pluie. 13 h Cdf de Kravetz. Le procès Démianuk s’ouvre demain à Jérusalem. J’y vais ? Non. Pas envie. Travail en train. On convient d’un papier d’ici, dans une semaine, en attendant que les choses se décantent. Commencé à taper l’Inde (unique papier).

16 février 1987

Neige à 8 h. Pellicule tout de suite fondue. Fini de taper le papier. Neige aussi dans l’aprèms – qui ne s’accroche pas. Rédigé déclaration d’impôts. Procès de Jérusalem commencé. Cdf à Chambard (Inde). RV mercredi. Content de l’avoir eu au bout du fil. Réécrit des quatrains (Tibet).

17 février 1987

1°. Neigeottements dans la journée. À 10 h avec le Gilbert au Salon du prêt-à-porter jusqu’à 5 h. Cdf de Jacky : la souscription. N’ai pas osé lui dire que sa pièce était refusée à la commission de la culture.

18 février 1987

Neige dans la nuit. Les toits couverts. Il en tombe encore. Sorti reposé du sommeil – sans maux. À midi, déjeuner Négo avec Vivienne Mela (qui me donne à lire une nouvelle). Ensuite, à 3 h chez Chambard, 40 rue du Bac pour le papier indien. Très utile – et chaleureux.

19 février 1987

Il neige comme hier, avant-hier des flocons. Les toits blancs. À déjeuner, Ph. Delannoy. Me montre 3 ou 4 feuillets de son nouveau bouquin, les premiers.
Cdf de M.F. Poulizac, revenue il y a trois semaines de Delhi. Cdf de Nicole-Lise Bernheim qui part pour l’Inde dans quelques jours. Donné des adresses.

20 février 1987

Gris. – 1°. Quelques toits encore blancs. 14 h 45 dentiste Neumann. Grands saignements. Neige dans l’aprèms. 18 h 30 avec Beï, bus et à pied, par la neige, 18, rue Tholozé : Kateb signe ses œuvres. M’apprend que Jacqueline, sa « thésarde », celle que j’avais plus ou moins chargée de son prix Nobel, et morte subitement il y a 15 jours ! Bavardé un peu dans l’étroite librairie.

21 février 1987

11 h visite de Valérie Lumbroso (sa pièce refusée – arranger RV avec JJ Lerrant). Lu la nouvelle de Vivienne Mela (Soleil d’Agadir). Émouvante.
18 h 30 chez Chambard, rue du Bac. Il lit le papier. Corrections. Me dit curieusement, comme Braudeau, qu’il y a du Michaux là-dedans (bien qu’il ait été, relisant le Barbare en Asie, déçu).

22 février 1987

Peu dormi. Cdf à Kravetz : RV demain. Cdf à Danielle Gatti : bronchite. RV indéterminé.

23 février 1987

Gris. 5°. (Acheté actions Terraillon pour Beï.) Le téléphone d’en haut en panne. Allé prendre un autre appareil rue des Cloys. Fouille du sac à l’entrée (procès G. Ibrahim Abdallah). Dentiste 17 h 45.

24 février 1987

Beau, clair. 0°. Printanier. Seringues en vente libre (2 % de Sida séropositifs chez les drogués, il y a deux ans et demi, selon Olivenstein qui l’exigeait à ce moment, aujourd’hui plus de 70 %).

25 février 1987

Gris de nouveau – puis plus clair. Lu la 3e version de la pièce de Chevalier. À déjeuner, les « galériens » de Quiberon, Marie-Marguerite, Annie Corbellato.

26 février 1987

Gris, pluie. Travaillé nouvelles (« H aspiré »).

27 février 1987

Pluie. Analyse de sang labo 8 h 30. Dentiste 4 h 15, Libération 6 h 30. Vu Kravetz. Treblinka : va consulter Cohen (correspondant à Jérusalem) pour la date, sans doute à la fin du procès. Boat people : pas chaud (on en a déjà parlé), mais enfin… Donné mon papier Inde. Vu A. de Gaudemar. Une idée Libération : à la veille du Salon du livre, faire un journal uniquement composé par les écrivains. Je serais dans le desk. OK.

28 février 1987

Gris. Retapé l’h aspiré.
20 h chez Rognoni (64 ans). Sa compagne, sa fille et le copain, des invités (14 an tout). Surtout parlé avec Rogno. Son livre de SF (la Bible).

1er mars 1987

Pluie. Envoyé déclaration d’impôts. Décidé d’aller voir Ariane dans la semaine. Retravaillé l’h aspiré (la fin).

2 mars 1987

Doux et pluvieux. Rafales. Arrivée de Peter. Clé du studio. Pris le thé avec lui. Banque : pris le chronomètre du grand-père (pour Ariane et Clément). Peter venu dîner.

3 mars 1987

Vent violent. 0° (hier 12°). Train 21 h 15 pour Perpignan. W.L. 2e.

4 mars 1987

Bien dormi. Soleil à Perpignan 7 h 40. Neigeux. Tous les sommets de la chaîne. À Vernet, Ariane avec Clément, grandi (3 ans). Remis à A. pour Clément par la suite la montre du grand-père Théophile. Sieste d’une heure et demie.

5 mars 1987

Beau. Un peu venteux. Descendus à Casteil. Promenade à l’ancien casino (tables de boules, salle de spectacle, gravas et housses, poussière) et hôtel du Portugal. Une autre époque. Lecture de Zola (toute une pile chez Ariane). Au bonheur des dames.

6 mars 1987

Brouillard froid. Nuages bas. Avec A., cherché Clément à l’école. Soleil en fin d’aprèms. Promenade dans l’enclos des daims : aussi un cheval qui bouffait les croûtons qu’on envoyait et manquaient d’estropier une malheureuse oie apeurée.
Dans la soirée, nouvelle à la télé (flash) : un bateau coule à Zeebrugge. Sûrement une quantité de morts.

7 mars 1987

D’abord brouillard comme hier. Déjeuner à Sahone. Restau « La Bretagne » : fruits de mer, homard, etc. Conduit Beï à la gare. Loué pour mardi soir. Partie d’échecs le soir avec Patrick.

8 mars 1987

Gris. Cdf de Simone Desmaison. A vu le scénar et les dialogues tirés de son livre ; se déclare stupéfaite, navrée. Que faire ? Lui conseille de revendiquer une part de cette écriture, au moins pour obtenir la vraisemblance – mais si ça ne marche pas, de laisser courir. Ils ont les droits. Si c’et catastrophique, elle pourra toujours se démarquer de ce travail.
Zola : l’œuvre. Lecture de « 22 lycéens », lettres envoyées à J.M. Bouguereau (Libération) ces trois dernières années.

9 mars 1987

Pluie et nuages bas. Pluie, pluie. 10 h avec Ariane à Prades – elle, avec la Renault (à laisser pour réparation), moi avec la Dyane. Puis, essence, supermarché, tabac, Clément, Patrick et retour, toujours sous la pluie. Donné à lire les nouvelles à Ariane. Commencé à revoir « Leoncello ».

10 mars 1987

Nuages toujours. Continué travail sur « Leoncello ». Obtenir une meilleure « totalité » des 4 lignes. Une lecture possible d’une ligne, d’une couleur à l’autre.
19 h Ariane avec les enfants, me conduit – veut me conduire à Villefranche. Panne au sortir de Vernet. La batterie de la 2CV à plat ! (Le parc auto Belouet-Weil est en fichu état : hier la Renault, today la Dyane). Attrapé le car qui passait vide. Laissé dans le brouillard A. et les petits. Mais c’est encore la ville. Patrick les conduira chez le Dr Villalta (panaris au pied de Marion). Attendu gare une heure. Travaillé Leoncello. Zola : l’œuvre.

11 mars 1987

Réveillé et debout à 4 h. Dans le couloir à réfléchir sur Leoncello. Arrivée par le beau temps, juste un peu plus froid qu’à Casteil. Taxi. 8 h 10 à la maison.
Cdf de Rognoni. Conseils pour son livre. Cdf de Tony Crofts. Viendra en France pour Pâques. Journée magnifique de clarté. Repris Leoncello.

12 mars 1987

Toujours beau. Cdf à Jacky Moreau. A obtenu un délai d’un an pour son maintien dans la maison de Champlan. Prépare le travail de souscription de son disque.

13 mars 1987

Beau. Cdf de Bullul (renseignements sur l’Inde). Me rappellera. Cdf de Fournel. Le livre de nouvelles ? 3 semaines. M’envoie un projet de scénario à écrire, si ça m’intéresse. Lui transmet l’invitation de JM Espitalier à écrire un texte sur le trombone. Cdf à Espitalier de le rappeler. Il en profite pour me dire qu’il a aimé mon texte. Dentiste Neuman à 16 h 30. Fini ! Feuille de SS. « Pas de carambars ! » Cdf de Simone Desmaison. Démêlés avec ceux qui veulent tourner « La Face de l’ogre » (Giraudeau, A. Duperey). Veut faire les dialogues. Les autres ne veulent pas.

14 mars 1987

Peu et mal dormi. Nouvelles combinaisons pour Leoncello. Beau temps encore. Travaillé Leoncello. Cdf de Delannoy. Conseil.

15 mars 1987

Beau, tournant au gris, la pluie dans l’aprèms. Travaillé Leoncello. De la marqueterie. Lu le scénario envoyé par Fournel (sur le polo !…). Cdf de Chevalier et puis J.B. Manessier et Jacky pour son spectacle. Participera à la souscription Moreau.

16 mars 1987

Gris-bleu. Boulot. Ramé encore sur Leoncello. Cdf vers 20 h de Géné : me rappelle que j’ai promis d’être là mercredi pour le n° de Libération, spécial écrivains.

17 mars 1987

Bien dormi. Même temps qu’hier. Cdf de Braudeau. Longue conversation : veut quitter le Monde. Pense à Libération (je sonderai pour lui). Il a perdu 2 millions anciens, en confiant 70 M (son père) à un agent de change. RV en avril, le 8.

18 mars 1987

Gris, pluvieux. Le jour du roman de Libération. « Libération sera un roman réaliste » (pub d’hier).
10 h Libération. Peu de monde. D’écrivains encore moins. Ça vient vers 11 h, midi. À l’étranger où je suis, le Russe Limonov, puis Roubaud, etc. On ne parle que de l’affaire des 22 lycéens. Le journal de ce matin avoue qu’il s’agit d’un faux ; July offre ses excuses, Bouguereau s’explique sur deux pages. Plus tard, entre deux verres, le match de foot Bordeaux-Dynamo de Moscou. Vu G. Perrault. Parlé avec July, Pouchain (Bravo pour le Tibet), Bouguereau, à qui je conseille de « résister » (un très mauvais moment à passer, peut-être le plus mauvais de son existence), Blandine Jeanson. Fait deux petits papiers, et des brèves. Collaborations : Kateb, Wiesel. Télé, photos, champagne. Rentré à 9 h. Vu aussi Cohen, correspondant permanent à Jérusalem : me dira les dates de la fin du procès de Treblinka. Péninou. Photocopié en grand Leoncello pour le donner à taper sur ordi à Vivienne. À la question : « Quel est votre dernier livre paru », complétement oublié que c’est « Parfait amour ». Répondu « Nouvelles des contrées dangereuses ». P. A. complétement « occulté ». Why ?

19 mars 1987

Plus froid. Clair. Venteux.
À 11 h 30 gare St-Lazare. Pris Alain Auda et Guy Kohnenschleg (galerie de Quiberon) et allé au Val d’Or chez la Marie-Marguerite. Neige, rafales en arrivant, puis toute l’aprèms. Vu les ordis d’Alain Kalker. Me conseille l’Apple II (Mela : le Macintosh). Couché et dormi vers 11 h.

20 mars 1987

Levé 6 h 30. Regardé le nouveau Canal + à 7 h (transmission et traduction du journal TV de la CBS, Dan Rather). Quelconque. Ni bon ni mauvais. Ciel levé. 3° dehors. Visite matinale de Peter avec son carnet de langue (à résoudre).
Donné à Vivienne Mela « Leoncello » à « ordiner », puis déjeuné avec elle au restau argentin. V. me parle de deux projets de nouvelles (le Dolmen et la guerre des livres). Cdf de Clerc. Me dit qu’il y a un papier dans Libération où l’on reparle de l’expérience de l’autre jour.

21 mars 1987

Clair. Sec. Pas travaillé. Feuilleté quelques manuels d’informatique en prévision de l’achat d’un ordi (inévitable pour « Le Lac »).

22 mars 1987

Clair. Soleilleux. Levé 10 h. Traîné. Cdf de Delannoy qui me lit son « articulet » sur Boris Tissot. Approuvé.

23 mars 1987

Gris, humide.
Un Américain, Dale H. Morris, m’envoie une pièce « K.G. a Window With a View » – écrite après lecture de mon bouquin et me demande mon avis.
Décidé nouvelle répartition des Nouvelles (rubriques de journal).

24 mars 1987

Toujours pluvieux. Avec Peter, à la MSH. Vu Aymard, puis Mme Pobin (exposition) et un jeune chercheur allemand, Georges Elwert, qui a 1) suggéré lui aussi une expo sur K.G. 2) suggéré lui aussi la pose d’une pierre mémoriale. Pris RV avec lui. Aymard d’accord. : dates proposées, Cl. Gruson proposé comme intermédiaire entre les allemands et les français. Une seule préoccupation : pas de provoc, la maison est en verre… Tenue aussi d’un colloque parallèle. Informé Poliakov.
Cdf à 18 h 15 à Médecins du monde, pour les boat people. Le bateau part le 12 avril de Singapour. Candidat de Libération : Gilles Millet. RV demain avec Ph. Béasse.

25 mars 1987

Gris. Mal dormi. Avec Peter Kunze, ébauché la lettre que j’envoie aujourd’hui à Hey à propos du RV Aymard hier.
14 h 30 Médecins du monde, av. de la République. Vu le Dr Béasse : discuté du cas Millet. On attend sa réponse. Pose candidature pour 2e rotation (mai).
Cdf dans la soirée de Féral, l’ancien copain d’Ariane. Veut me montrer un article sur le D.L. pour le caser quelque part. RV demain.

26 mars 1987

Bien dormi. Belle journée.
10 h-12 h visite d’O. de Féral. Croit qu’Ariane s’est éloignée de leur communauté (en réalité, c’est Patrick qui a rendu les contacts difficiles et même impossibles). Traduit des textes tibétains, va acheter machine à écrire (ne sait pas taper) et traitement de texte par la suite.
13 h 30 Cdf d’Ariane en pleurs : le père de Patrick et mort. « Arrête de fumer… les enfants n’ont plus qu’un grand-père ».

27 mars 1987

Gris, pluvieux, venteux, sifflements au grenier.
Avec Peter, traduction d’un article sur l’euthanasie des enfants. Ses avis et corrections sur les Nouvelles.
Lettre de S. July – remerciant pour la collaboration du 18. Cdf de Bouise, juste pour « te saluer ». Il accompagne à la mort le dernier des siens, une vieille tante du Havre. Ne s’occupe que d’elle depuis des mois. M’en parlera, dit-il. « Salut, Joffroy ». Raccroche. Rappelle : « J’ai dit Joffroy. Je n’aurais pas à dire Pierre ».
Cdf à Vivienne Mela : des difficultés avec la typo de la Nouvelle. Son Macintosh pas assez performant ou sophistiqué pour le changement de caractères.

28 mars 1987

Pluie et vent. Levé 4 h. Insomnie. Écrit un poème. Train Orléans 7 h 04. Les Aubrais 8 h 08. Taxi. Maison Belluet. Patrick silencieux, écrasé. Sa mère, bavarde, ne « réalisant » guère, presque gaie. Les sœurs, les beaux-frères. En voiture derrière le fourgon. Cimetière. Pas de cérémonie, ni discours. 150 personnes, collègues, et amis. Retour à 10 h. Café. La famille. Petite collation à 11 h 45 pour nous. Puis le train. Le vent soufflait, chassant des montagnes de nuages. Train 12 h 16. Paris 13 h 40. Vivienne m’envoie un exemple de tapage à 4 caractères. Ça me convient-il ?

29 mars 1987

Changement d’heure cette nuit. Matinée de grêle. Travaillé Nouvelles.
À 15 h cirque d’Hiver. 3e gala de la médecine où Françoise de Latour fait un numéro de corde (initiée par la femme de Marquis). Très amusant. La difficulté de l’exécution en professionnel plutôt dans le sourire (constant chez les pros, inexistant chez l’amateur, sauf à la fin). Ensuite, un clown (qui va disparaître) avec Françoise, deux de ses amis, Pépète et Marquis.
Les quelques pages de Brissat recommandées par Peter. Du grand burlesque.

30 mars 1987

Clair et froid. Cdf à Vivienne pour le texte (Léoncello). Cdf à Gatti, retour de Vienne après deux mois et un départ pour N.Y. dans deux jours (15 jours). Content de son séjour : la pièce, sans moyens, tenait le coup. Pauvre, mais pas misérable, fauché. Santé : RAS. Me demande où j’en suis. « … les quelques années que nous laisse la mathématique » dis-je – là-dessus, sois bien persuadé que j’y pense aussi, Joff ! Déjeuner Négociants avec Georges Elwert, le professeur allemand rencontré à la MSH dans le bureau d’Aymard. Merveilleux d’être sur la même longueur d’ondes : Gerstein, l’expo, le colloque, la pierre mémoriale (on discute sur le texte : je suis pour le nom simplement, lui pour quelques détails. Accord sur la citation de Shakespeare : « Nous serons les légions de Dieu… ».
Visite de Peter, qui part vendredi.

31 mars 1987

Gris. Cdf à Médecins du monde. Eu Ph. Béasse. Déclaré le forfait de Millet. Je serai de la 3e rotation (mai). 80 F par jour. Travaillé « Correspondance ».
20 h 30 dîner avec Beï chez Claire Eroyen – où dînaient aussi Georges le musicien, JP Campagne retour de Metz (et de Guyane) avec un manuscrit de roman et sa fille Albane.

1er avril 1987

Clair.
Beï mal fichue. Moi, pas trop bien. Retravaillé toute la journée « Correspondance ». Recommencé (bravement) une nouvelle version des « 30 F » (devenus « 90 »), l’un des plus vieux projets de nouvelles, remontant à 40 ans. Après une heure ou deux, presque terminé : système des questions-réponses.

2 avril 1987

Du 2 au 12 avril : illisible.

13 avril 1987

Beau, clair. 14 h chez V. Mela : « Léoncello » traité par le Macintosh, et bien traité. Modifications, corrections, etc., jusqu’à 20 h. Directement 7, rue JJ-Rousseau au restau ouvert depuis deux mois. Croizard, Coral et… Penent, en verve, éclatant (travaille au « Temps retrouvé », un mensuel du 3e âge, et au CNRS comme toujours trois fois la semaine). Partis vers minuit. Penent : « C’est Chirac qui sera le prochain président. »

14 avril 1987

Même temps. Révisé « Léoncello » toute la journée. Cdf à Chophel… (illisible).

25 avril 1987

Presque fini l’article. 19 h 45 chez Touloume 51 rue de Pontoise, dîné, très bon, avec Tony Crofts et son amie. Toujours dans l’écologie. Me rapporte un livre de Mullin, acheté à Londres (Death and Dying, la tradition tibétaine). Il faisait bon causer, tranquillement. Demain, Crofts va à une réunion quartier rue de Vaugirard.
De là, au Coq, place du Trocadéro, à attendre Pierre Vial. 23 h 30. Sort d’une répétition du « Soulier de Satin » à Chaillot. On ne s’était pas vus depuis des années. Je lui dis que j’ai relu 3,1316 et que… Il est d’accord. Il va présenter le projet à Vitez et d’autres. Petit à petit, il s’enflamme. Et moi, content, content. Partis vers 1 h. Anecdote de Léonardini, critique de l’Huma, dont Leroy, directeur du journal, pillait les articles…

26 avril 1987

Recopié le papier. Cdf à 20 h à Dante, rentré depuis quelques jours. RV mardi.

28 avril 1987

Très beau. Lettre de Bruno. 10 h au 110. Gatti, puis chez Magne. Revient des E.U. (Rochester) … puis en Italie (Turin, expo et film de Stéphane). (Suite illisible.)

3 mai 1987

Froid. Venteux. 7° puis 10° à 15 h. Tapé le Yéti. Fini vers 6 h (19 pages). Cdf Chophel (pour un poème tibétain).
Suicide de Dalida.

4 mai 1987

6° au balcon. Toujours le vent. Corrigé Tibet. Cdf de Pottecher pour le procès de Lyon. Cdf à Médecins du monde : la 2e rotation est partie. Personne ne m’a prévenu je ferai la 3e en juin. Cdf JJ pour 3,1416 (Vial). Rappeler jeudi.
Cdf à Kravetz (procès). Très difficile. Énormément demandé. Contacter Sorj Chalandon. Lettre du Dr Hey – qui recule devant l’exposition.

5 mai 1987

Froid et vent. 10 h Jacky Moreau à la maison. (Suite illisible)

6 mai 1987

Assez beau. Froid. Quelques corrections Tibet. Cdf de Rognoni : croyais que je partais pour le Vietnam. (Conversation sur Talleyrand qui le passionne en ce moment.)
Visite de Chen Yen, ami de Mme Li. Déjeuner aux Négociants. Parlé de poésie, de littérature, avant de se livrer à l’histoire, il a voulu être écrivain. Ne croit plus possible d’y revenir. Entrepris de lui montrer la fausseté de la chose. Partira peut-être aux E.U. poursuivre ses études. On se verra à la fin du mois – avec le sculpteur Tchang (qui n’est pas libre avant). A lu les papiers Tibet de Libération : plutôt pour. Regardé le film sur la bombe de JF Delassus (sur la 2e l’abominable Le Pen).

7 mai 1987

Ça s’éclaire. Cdf à Delannoy, JJ pour 3,1416, et le procès Barbie. (Suite illisible.)

8 mai 1987

Beau. Cdf Delassus (félicité pour sa « Bombe »). (Suite illisible.)

10 mai 1987

Commencé à travaillé à la 2e édition de K.G. Porté avec Beï des tableaux à une Quiberonnaise qui les portera à la galerie de Guy et Alain.

11 mai 1987

Cdf de Toutain. Content du papier. Me paiera 15 pages et le reste en août.
Cdf à Delassus (pour Lyon). Cdf de Delannoy (pour ses papiers à faire à « Elle » pour Valérie). 12 h avec Penent, regardé TV l’ouverture du procès Barbie. Barbie avec la tête de Wiesel. 13 h 30 aux Négociants avec Penent, puis Wallon et Blin. (…)
Cdf de Fournel : a lu la nouvelle. Content d’elle. Suit son idée, va prendre contact avec Kravetz.

12 mai 1987

Cdf de Rapinat, déprimée par la politique (le porc de Le Pen, le fou de Vergès, etc.). Cdf de Médecins du monde : un bateau le 22 mai. Travaillé au K.G.

14 mai 1987

Gris, pluvieux. Cdf d’Ariane. TVB. Vont acheter une voiture neuve. Plus de grippe. Cdf de Delannoy (suite de ses papiers possibles pour « Elle »). Pris RV avec Rosie Cartier, la veuve de Raymond (pour le déchiffrement d’une lettre de son mari).

15 mai 1987

Écouté la cassette Kurt Gerstein (Iliade chant 1 – Sophocle). Cdf de Pays. RV dîner chez lui le 23 avec Dante. Télégramme de Francfort : un rédacteur de la télé allemande, 1ère chaîne, Karlhans Reuss veut me voir 18-20 mai pour un docu sur Gerstein. Courses divers : billets de train, analyses, banque, etc.
18 h 30 chez Rosie Cartier pour déchiffrer une lettre de son mari (K.G.). Parlé de PM, de Henriette Chandet. Recueilli pigeon blessé à la porte du 48 bis. Rentré. Soigné. On verra bien. R. Cartier m’a dit que Mathieu de ?, un ami des Rothschild venait de mourir du Sida.

16 mai 1987

Illisible.

17 mai 1987

Illisible.

18 mai 1987

11 h MSH. Réunion dans le hall Poliakov, Monod puis Maurice Aymard. On y arrive. Lettres : Hey et du pasteur Maury. Écrit à Elwert.
Travaillé K.G. Lecture accablante du David S. Wyman (« L’Abandon des juifs »).

19 mai 1987

Pluie. Pigeon en forme.
15 h visite de Karlhans Reuss, qui veut faire un film sur K.G. Petit homme de 56 ans, grave, réfléchi. Ne me demande aucun détail, aucune adresse. Veut parler. Il a besoin de se trouver une raison de faire ce film, de se trouver lui-même. Me parle de son père (semblable au père de K.G.), des jeunes Allemands d’aujourd’hui qui vomissent les pères – injustement, dit-il. Anecdote du tramway de Prague : il a 10-11 ans, il voit un soldat expulser à coups de pied un juif qui est dans le compartiment non-juif. « Vivement que je devienne un chef SS pour apprendre à ce type (le soldat) à se conduire correctement. » Lui fais entendre la voix de K.G., après lui avoir conseillé de se servir du tramway pour introduire le film.

20 mai 1987

Pigeon mort. Difficile à comprendre pourquoi. Absence de liberté ?
Arrivée de Mme Léon. Cdf Médecins du monde. Rappeler demain.

21 mai 1987

Procès Barbie. On parlait hier de la rafle du 8-2-42 rue Ste-Catherine à Lyon. Suite illisible.
15 h 15 confirmation boat people. Avion le 27 pour Singapour.

22 mai 1987

Froid. Avec Gilbert, rue de Flandre à la CNAUTS.
15 h 30 Libération. Vu Géné. Billet, argent, etc. Vu July qui me prie de téléphoner à Kouchner (qui me croit ancien passager de l’Exodus, sur la foi de July, c’est à dire de Géné). Orage d’été dans un temps d’hiver. Cdf à Kouchner. Ne me parle pas de l’Exodus. Mais du retour (un mois) du bateau sur la France. RV à Singapour. Le « Résident » Deloche sera de la partie.
Cdf à Delassus (pour son film). Cdf de Dante. Il a rêvé d’Ariane et de sa fille et d’autres filles d’Ariane. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le lui dirai demain.

23 mai 1987

Beau. Chez les triplettes à Montreuil, rue de Romainville avec Gatti et Hélène. Dîner. Parlé de Vergès, « fasciste » dit Dante, la même fange gauchiste, dit Hélène, RAF, la Vieille Taupe, etc., qui a viré au fascisme. Récits divers. Pour le rêve « Ariane » je traduis : c’est Dante qui fait de lui mon Abraham et m’annonce une fructification, « il fera de moi des peuples, et des rois seront mes descendants ». Me dit que demain ( ?) est le « jour de la colombe » (des oiseaux) – celui où j’ai fini le poème « un pigeon mort ».

24 mai 1987

Beau. Cdf d’Ariane. Parlé de mon voyage. « Prends bien soin de toi ». Cdf à Thomas Harlan. RV avec lu pour parler de l’oratorio de J.M. – à mon retour. Me complimente pour le Tibet. Lecture (Sophocle).

26 mai 1987

Beau. Lettre de Jacky Sapart (sur la souscription Moreau) et de P. Vial (n’est pas convaincu qu’il faille remonter maintenant 3,1416 : il a un autre projet en vue, une pièce que l’Algérie). Répondu.
Passé à 16 h 30 chez Ramsay. Il attend la réponse de Pouchain. Si elle et négative, le livre sera publié en janvier/février parce qu’à la rentrée, un livre de nouvelles…
Puis Libération : le billet UTA pour demain et 2 500 F. Vu Kravetz et Géné.
Chez Ramsay, vu Sabine, qui relève de maladie. Elle a trouvé formidable le « marathon de Berlin », et le yéti. Orages dans la soirée.

27 mai 1987

Pluvieux. Cdf de Miti von Froharska. Lettre de la Comédie de St-Etienne m’invitant à leur 40e anniversaire. Non. Lettre de Wang. Lettre me demandant de collaborer éventuellement à un nouveau journal littéraire patronné par la fondation FNAC. Taxi pour Roissy. Roissy par taxi. Militaires au crâne rasé pour Nouméa. Départ avec retard, au lieu de 20 h 02, 20 h 25. Décollage 20 h 35. À 2 h 10 Bahreïn. 31°. Départ 3 f 33. 7 h de vol pour Singapour. Atterrissage 10 h 37. Pluie. Hôtel.

28 mai 1987

Hôtel Raffles. Pas bougé depuis 18 h, heure d’arrivée, attendant des instructions des unes et des autres. N’en aurai pas. Pas dîné, sauf muesli et bananes sèches. Vu José Nicola, de Sipa. Les autres discutant dans leurs chambres.

29 mai 1987

Levé 6 h 30. Retrouvé les autres vers 9 h. Conversation avec Peter Townsend qui rentre en France, après deux mois sur le « Rose ». J’embarque sur « La Moqueuse », patrouilleur de la Marine nationale. Détroit de Jorole. Pleine mer. Vitesse jusqu’à 18 nœuds. On arrive demain aprèms en mer de Chine. Bien logés. Couchettes avec les Japonais. On nous annonce qu’ils ont recueilli aujourd’hui 4 B.P.

30 mai 1987

Mal ou pas dormi. À 2 h 30 encore à la table du carré. 6 h 45, alerte BP. Une barcasse 102 personnes à bord. Attaquée par des pirates. Pas de ? mais le pillage. On donne le canon, le mitrailleur à son poste. On cherche le pirate. L’inquiétude, le doute, le bonheur. Champagne chez le commandant. 60 récupérés. Il y en a 150 sur l’aviso. Télex à Libération pour instructions (mais personne aujourd’hui).

31 mai 1987

Réveil branle-bas 3 h 15. BP ! Nuit noire étoilée, sans lune. 10 minutes et tout est à bord. La barque sabordée immédiatement (barre à mine). L’arche de Noé se remplit. RV au Balny dans ½ heure. Arrivée du grand bateau et de la F., qui a perdu sa gloire : elle n’a rien ramené. On lui a donné ses 60 boat people. Journaliste US sur le gros. 9 h « convoqué » sur le Balny ! J’écris un papier. Tant pis. Aller et retour. Capitaine long, mince et distingué. Second gros et con (casquette d’Américain). Médecin affolé. Brioude du « Figaro », aimable, bon camarade. Télexé à partir de 20 h.

1er juin 1987

Resté jusqu’à 2 h dans la cabine radio. Corrigé, etc. Couché, mort, à 3 heures. Clairon à 7 h 30. Embarqué Zodiaque à 10 h pour le « Rose Schiaffino » grand machin un peu rouillé. Vastitude pour qui … d’un patrouilleur. Bu deux litres d’eau (Pierval !). Rencontré journalistes allemands, ricains, etc. Cabine seul. Chaude.
Va et vient d’embarquement des 442. Les 4 bateaux partent explorer chaque carré. Nous, c’est Zita, 15 nœuds. Envoyé télégramme Beï vers 11 h ou 12 h. Peut-être poursuite ce soir par Singapour ou…
Dîner 19 h. Mon tour de veille de 6 h à 8 h demain matin.
Matin. Bu 4 ou 5 l d’eau en 2 ou 3 h. Dégoulinant sur la couchette.

2 juin 1987

Pluie. Orage dans la nuit. Pont arrière désert sans éclairage. Debout 5 h. Veille jusqu’à 8 h 30. Jumelles. Le rail. Bateaux, bateaux, arc-en-ciel. Passerelle glaciaire. Jour se levant. Nuages gris par le devant. Labourage. Changement de cap. Petit- déjeuner 8 h 30 avec Thank et le journaliste de… Pendant ce temps, les … ramènent 33 BP. B. du Figaro me ramène mon papier télexé. Le commandant Filliette a aimé. ……
Conférence à 17 h 30 dans le Divers Bar. Journalistes, médecins, infirmières. Dîner 19 h. Veille de 20 à 21 h. Belle nuit. Brise de mer. Croix du Sud.

3 juin 1987

8 h réveillé par changement d’allure. La Rose vire de bord. On retourne à l’ouest (La Mafiouse : 76 BP retrouvés). Nouveaux problèmes : Visas ! Visas ! Déjeuner avec le capitaine : droite. Malade. Un virus ?
R.V. en mer. On marche l’un vers l’autre. Mesures prises … dans la cathédrale.
19 h La Mafiouse dans la nuit, droit devant. Vu Chelley, l’aspirant Gosse, Lecœur, l’infirmière, le plongeur Philippe, le cuisinier. 21 h 25 : terminé. Sirènes. La M. s’en va. Je me couche 22 h.
Pas de nouvelles de Libération.

4 juin 1987

En mer. Chaleur. Suisse : 25 visas. France : 400. L’affaire se terminera bien.
Le 3e officier me fait un filet à cheveux avec des brins de cordage. Déjeuner au mess des officiers (with Sitbon). Sieste. Ensuite de 14 h à 16 h avec Daniel (le pilote) sur le pont et dans le garage à interroger pour Médecins du Monde les patrons des bateaux.
Vu la liste des passagers. Le plus vieux est né en 1928. Je suis le doyen de la flotte franco-vietnamienne dans la mer de Chine. Mon tour de préparer la table pour le dîner. Aucune réponse de Libération. Écrirai papier ce soir. L’enverrai demain. Suite de l’histoire d’Aulé (le moine bouddhiste). Retiré vers 20 h 30. Pluie, vent.

5 juin 1987

Il a plu. Fraîchi. Levé 5 h 45. Le Floch me tend un autre filet à cheveux. Commencé papier à 9 h dans le carré des officiers. Déjeuner avec eux. Fini à 13 h. Il pleut encore. Cours de français à l’avant ce matin donné par le pilote. Explication des patrons de boat devant la carte au mur.
Vitesse réduite à 8,5. Remontée de la côte est de Palawan. Philippe me demande, pendant le séjour, d’assurer la responsabilité 1 jour sur 2, comme les autres (ceux qui ne partent pas tout de suite). Dicté papier au télex. Fini à 22 h.
On ne sait pas combien de temps durera le débarquement des BP, combien de temps restera le bateau. Inquiétude dans la cathédrale.

6 juin 1987

Réveillé 7 h à l’entrée de la rade de Puesta Princesa. Cocotiers, maisons sur pilotis, cathédrale blanche, pirogues, etc. Le commandant : si les Philippins vous interrogent, dites que vous êtes sur mer. On débarque vers 11 h avec … Vu Deloche, Mallet (journaliste suisse). Déjeuné avec Dominique, Daniel, Nicholas (école sans frontière) au coffee shop du camp (« Chez sœur Pascale »). Puis visite. Egaré, revenu au coffee sous une tonnelle. Un moine nous y rejoint. Bouddhiste. Longue conversation en anglais. Retour tricycle. Dîner de 12, petit comité. 220 BP débarqués déjà.

7 juin 1987

Accosté vers 8 h au quai libéré par le ferry. Descendu : l’église, le cimetière (les tombes !!!). Acheté pellicules. Écrit 7 lettres. Difficultés : personne ne descendra aujourd’hui. Peut-être demain.
Au Raffles avec Sitbon pour téléphoner à Libération. Obtenu à 20 h. Personne. Rentré à bord. Dîner de viande froide. Couché.

8 juin 1987

Levé 7 h. Rencontré J. Perrin. Manifestation d’anti-français et d’anti-Vietnam.
Anniversaire du capitaine. Déjeuner dans le carré du commandant – à sa droite. Champagne. Orages. Pluie à seaux.
Descendu téléphoner cabine publique 1 h pour Libération. Eu Patrice. Papier 1 passé. L’autre demain. Fait téléphoner à la maison.
Dîner bateau. Ensuite, vu au bar Christiansen, le délégué CHR. Explication. Me demande de la sortir de là en téléphonant à son chef à Manille.

9 juin 1987

Debout 6 h. Départ des derniers 200. Bateau vide. Ce soir, les 200 partants, si tout va bien. Allé au Raffles, chambre de Dominique. Cdf à Manille au chef de Christiansen. Déjeuner « Chez sœur Pascale ». Bordeaux. Vidé au moins 2 l (compensé par une absorption d’une quantité équivalente de Pierval). Passé au marché. Acheté les journaux de Manille, un peigne et un carnet de poche. Dîné au carré. Très peu. Laurent, brusquement, après les hors-d’œuvre, se lève : « Je me sens mal » et s’en va. Couché 9 h. Il a fait trop chaud. Dormi sous mes deux petits ventilos.

10 juin 1987

Éveillé 6 h. Bien reposé : Thoposo. Rêvé tout le temps d’amour et science-fiction mêlés (MHN). Au camp. Discussion avec Christiansen, et une préposée philippine pour laisser sortir le petit Chinh, 9 ans qui veut venir et pleure. Rien à faire. Le HCR semble nous considérer comme des ravisseurs d’enfants. Déjeuner au camp. Retour vers 14/15 h. Au café du port avec le second. Confidences littéraires. Bières. Rencontré le François de L’Ile. Drôle de type. Dîné au carré. « Il y aura des surprises », me dit T. Je devine lesquelles – et j’approuve.

11 juin 1987

6 h debout. Hôtel Raffles. Décidé à téléphoner au chef Morille. Chinh au poulailler avec son petit sac bleu et sa carte d’embarquement. 9 h 45 au Pier, la foule 3 ou 400 VN. Drame de Chinh. Une honte ! J’interviens auprès de Christiansen. « C’est Morille qui refuse ». Il n’est pas sur la liste. Départ triste à 11 h 50. Sirènes.
Vent, creux de 1,5 mètre. Ça bouge. Commencé à préparer le 3e papier. Changé de draps. Passerelle. Pleine lune. Toujours le vent. Conversation avec Laurent de quart avec le matelot sénégalais.
À 9 h réunion pour les cours de français : officiers, équipe M. du M., journalistes. Les clandestins (les « Chinois ») trouvés dans les machines. Grosse mer. On retrouve les lunettes de Peter Townsend.

12 juin 1987

Tangage toute la nuit. Levé 5 h. Temps clair. Ça se calme un peu. Petit-déjeuner avec Rolf. On parle de sa vie. Toute la journée, vent et tangage, roulis. Éprouvant pur les gens de la cale, et quelques-uns de l’équipage.
Apéritif et dîner commun au bar pour l’anniversaire du commandant Pestourif. Omelette norvégienne. En mer de Chine !
Plus calme, la mer. Houle. Les passagers ont souffert.

13 juin 1987

Levé 5 h 30. Grosse mer. Il a plu des seaux. Ça se calme dans l’aprèms. Interview des 4 « Chinois » dans la cathédrale. La mer de nouveau stable. Vu le commandant. Craint des désertions de BP à Singapour – ce qui serait grave pour lui et pour tout le monde. Réponse de Cholley à mon télégramme réclamant les coordonnées du boat fantôme (pour HCR Manille). Dame jaune d’or, très belle. Choucroute.

14 juin 1987

Levé 5 h. Mer calme. Jour pas levé. Envoyé à Manille les coordonnées du boat fantôme. Commencé 3e papier. On arrive dans la nuit, on débarque demain matin. Carré officiers. Rougets, cailles rôties, poire Belle Hélène ! (720 F) Fini le papier à 16 h. Tapé jusqu’à 7 h par Thérèse. La mer soudain pleine de bateaux, de feux partout. On arrive. Manille à 11 h 10 en face de la ville. 3 vedettes police, douane, surveillance. Couché minuit.

15 juin 1987

Réveillé 4 h 30. 9 h 10 le bâtiment accoste à un centre bateau en réparation, indonésien. 12 h quitté Rose pour Raffles. Ch. 398. Vu Aulé, Ch. Mottier, Philippe Testot Ferry, Dominique, le commandant « accablé », « stressé » comme dit Aulé.
Donné mon papier à télexer à l’hôtel. La télexiste à queue de rat ne connaissait pas un mot de français. Pas dîné. Écrit à Wang.

16 juin 1987

Levé 5 h. Bain et shampooing. Déjeuner dans le jardin. … De là, UTA. Change, boutiques. Lucky Plazza : Sony (un magnétophone). Déjeuner dans un chinois du centre. Les ai quittés (Aulé et Dominique R.) vers 15 h. Rentré au Raffles – pas très capable d’aller aujourd’hui au bateau. Resté toute la journée au Raffles. Invité par Mottier à dîner à l’anglaise à l’Elisabethan Grill (rosbif et beaujolais). Rencontré ensuite Davidov, le second et Thanh. Bu des verres dans le jardin, rejoints par Mottier, Philippe Testot Ferry, Aulé… jusqu’à 1 h 30.

17 juin 1987

À 9 h, au chantier. Passé toute la journée au bateau où les BP s’organisent : hamacs, vaisselle, jeux. Un cerf-volant lancé par les officiers, etc. À la séance de photos pour les visas, pas une défection. Aucun n’a sauté par-dessus bord. Arrivée de Ph. Béasse et de deux V.N. français pour renforcer Médecins du Monde.
Dîner dans un restaurant de poisson avec le second, Phat un des V.N. français, Thanh et Aulé. Les poissons et crustacés dans des aquariums – n’attendant que la casserole et le coup de fourchette. Puis Raffles. Un verre au bar et sur le gazon.

18 juin 1987

Avec Philippe Testot, Aulé et Thanh au Lucky Plazza. Achats. Déjeuner au chinois d’hier. Les ai quittés. Bateau. Gaité. Les ouvriers du chantier donnent des gâteaux, des fruits aux enfants. Les travaux presque terminés. On parle du départ pour samedi. Le commandant me dit que mes 2 articles de Libération sont là. Retour à l’hôtel. Dîner chez le chinois, le second, Aulé, Mottier.

19 juin 1987

Derniers préparatifs. Ravitaillement par palanquées (couches, Orangina, matelas, sommiers de bois-palettes, etc.). Un dentiste au travail avant la traversée. Déjeuner le commandant, le dentiste et les autres. Visite de l’ambassadeur, de Mme, du conseil qui fait la gueule pour descendre. Les ouvriers apportent leurs dons.
Chargé de 31 lettres à timbrer et à poster à l’arrivée (équipage, M. du M., réfugiés). À l’hôtel, eu un message : le vol UT 561 remis à demain matin. Regagné ma 398. Orage vers 20 h. Dîner avec Christiansen, Mottier. Bien. Bu. Et la même longueur d’ondes.

20 juin 1987

Levé 5 h. Aéroport Changi à 7 h. Avion parti à 11 h (retard). Paris 19 h 45. Personne à la maison : Beï en Bretagne, ma dit Ariane au téléphone. L’oncle Hansi, le dernier des Nemarq est mort à Cannes. Enterré à Pantin (le 10). Couché 10 h – après avoir dépouillé le courrier et soigné un rhume (qui m’a terriblement fatigué dans l’avion). Ariane part ce soir en vacances (Espagne).

21 juin 1987

Réveillé à 1 h 20 ce qui, avec les 6 heures de décalage de Singapour, me donne mes 7 h 15/7 h 30 habituels. Cruelle machine !
Levé à 6 h. Mis en ordre. Courses. Affamé à 10 h 30. Déjeuné. Timbré les 30 lettres du « Rose » et envoyé. Téléphoné à Gruson (K.G.) et Rosie Cartier qui m’avait appelé pendant le voyage. Ainsi que F. Villiers qui voudrait faire avec moi un livre pour Laffont tiré d’un scénario à tourner (sur l’Inde). Décliné.
Cdf à M.F. Poulizac (à propos d’une lettre de Devoyari). Accablée, trop de travail, pas de temps pour le Tibet.
Pluie dans l’aprèms, violente. Une mousson ? Cdf de Gilles Lacombe : me demande de tourner « un sage » (astronome) dans le film qu’il commence, et de me pencher sur les dialogues. D’ac. Allé à Libération. Vu Géné. Le 3e papier va passer un de ces jours. Cdf de Patrick David, fiancé de Thanh. N’a pas reçu de lettre. Inquiet. Il a raison.

22 juin 1987

Levé 5 h 30. 8 h Cdf de Mme Meunier, la voisine : « Vous êtes au courant ? L’avocat est mort ». (Levinson, le promoteur du 48 bis, qui n’a pas cessé, depuis 25 ans, de nous emmerder.) Fait note de frais du voyage.
Cdf de Beï (elle est à Gavres). Téléphoné Lyon pour procès Barbie. Invitation pour le 29/30 (réquisitoires). Fournel me dit qu’il n’y a rien de neuf pour les « Nouvelles » (proposition à Libération de publier ça sous forme de journal en coédition) : Pouchain, rédac chef, compromis pour une lettre du courrier des lecteurs, ouvertement nazie.
Cdf d’Anne Devoto. Une fête demain soir chez elle.
Passé à Libération : Serge July sortant hilare de son bureau : « Salut, les yeux de la mer ! ». Le papier sur Chinh passera vers le 1er juillet. Apporté mes photos qu’ils développeront.

23 juin 1987

Envoi des photos par S. Lask (son travail actuel sur son judaïsme, un yidishisme réinventé. Visite et déjeuner rue Custine de Gilles Lacombe (ce que je dois écrire pour son film : 1 ou 2 scènes discours – et un petit rôle de marinier).
20 h chez Anne Devoto. Une douzaine : Thomas, Braudeau, un Algérien et sa femme, Ariane, la fille et le fils de Thomas. Parlé à Thomas de ses « Doublures-lumières » (éloge). Plus tard, ils m’invitent tous en Bretagne dans le château d’Ariane, près de Quiberon (château du général Hallier, que J.E. Hallier a donné à sa fille). En août, y seront tous.

24 juin 1987

Cdf des Dardenne, pour leur film. Me demandent papiers… (illisible)
Travaillé au film de Gilles Lacombe, le « discours » du marinier…
Dîné chez I. Clerc…

26 juin 1987

Réveillé à 9 h par le Dr Dufau. 14,8 tension. Quelques médics à emporter.
Libération : pris des numéros. Nouveaux étages (docu). Vu July, sombre, assis dans un coin de l’administration.
Ramsay : rien de neuf pour le livre (en coédition avec Libération). Pouchain ne répond pas. Donné liste des livres à envoyer (liste du bateau) à Time.
Cdf à Alain Garric, rédac chef d’un futur « journal littéraire » – pour recommander Isabelle Clerc. Avec Beï, retour de Bretagne, allé cherché à Montparnasse-Vaugirard la voiture de Renée Henry. En retard. Dîné dans un restau près de la Tour. Voiture. Conduit Renée rue St-Jacques. Mis la voiture garage Custine.

27 juin 1987

Gris. Tapé les textes du film Lacombe. 15 h 30 Cdf de Christian Mottier. Parti de Singapour, dimanche. Une main anonyme avait déposé mes papiers sur sa table. « Je te téléphonais pour te dire que je t’aimais ». Gilles Lacombe venu chercher ses textes – et reparti instantanément. Pas rasé, fatigué. Mais content de ce qu’il écrit depuis plusieurs jours et nuits.
Cdf à Toutain (Temps de pose) pour le texte Tibet. Traduit en anglais (je l’ai). M’enverra la traduction allemande – les anglais tiquant un peu sur le texte.

28 juin 1987

Chaud et couvert. À La Route avec Delannoy.

29 juin 1987

Illisible. (Lyon-Procès Barbie)

30 juin 1987

Pas très bien dormi (Shoah ?). Levé 8 h. Avec Bernadette, petit-déjeuner sur la terrasse des Négociants jusqu’à 10 h 45. Hôtel. Payé. À midi, bistro de Lyon, rue Mercière. Conversation à l’hôtel avec Koman (dont Chaudu me dit ensuite qu’il a mal plaidé, qu’il a essayé de faire récuser tous les témoins de la défense). Déjeuner avec Chalandon et Valérie Brocard au bistro de Lyon, rue Mercière.
Procès 14 h. Il faut peu de temps ai Proc pour conclure. À 15 h 45, fini. Prison à vie. Passé au centre de presse. Bu un verre avec T. Vu Guérin et Théolleyre. TGV. Pas de place pour le 16 h 50. Monté en plus. À 19 h 10, Paris.
2e partie de Shoah. Grand.

1er juillet 1987

Réveillé 8 h. Moins clair. Envoyé un paquet d’étiquettes Evian à la Croix Rouge. On est solidariste. Téléphoné Poliakov (K.G.) de prendre le relais auprès d’Aymard que je n’arrive pas à joindre.
Cdf à JJ. Trop pris. On se verra en août. Me téléphonera.
Cdf à Frédéric Hocquard. Il a passé (et sûrement réussi) le bac. Envoyé un chèque pour ses vacances. Cdf enfin d’Aymard. L’expo compromise, Hey ne répondant pas à la lettre de la Fédération protestante de France.
Quelques courses chez Gallimard, bd Raspail, une édition Folio de « Bouvard et Pécuchet » (pour Fouderchon). Paris déjà déserté. Shoah III.

2 juillet 1987

Levé 8 h. Assez bien. Lettre d’Aymard et copie de la lettre du pasteur Maury à Hey du 2 juin. Sans réponse dudit Hey. Cdf à Poliakov. Va joindre Gruson.
Cdf à Jacky Moreau. Annoncé la mauvaise nouvelle : sa pièce recalée à la 2e session du Comité, malgré la défense d’un juré (Michel Corvin).
Les Dardenne m’envoient leur « Falsch » en cassette – pour un article à écrire en septembre. Cdf à Peter Kunze ; il va prendre contact avec Hey et rendre compte à Poliakov. Commencé petite nouvelle sur le chien-dieu (pour Michel Davidov). Fini 1 heure. 21 h 19 Train pour Barcelonnette.

3 juillet 1987

Plutôt mal dormi. À Gap, temps gris, nuageux. Pluie dans l’aprèms. Courses. Réparation de la chaudière par Tessier. Dr Lefebvre pour Beï. Plantation de fleurs.

4 juillet 1987

Soleil. Nuages. Beaucoup de monde à Barcelonnette. Courses. Orage vers 18 h. 9a disjoncte. Allé sous la pluie chez les Armand.
Cdf de Poliakov. A téléphoné à Gruson. Ça s’arrangera, patinage de toutes les religions, etc. Insomnie.
Écrit une nouvelle « Van Gogh ». Manque une phrase, la dernière.

5 juillet 1987

Beau. Orageux. Fini la nouvelle. Pioché les rosiers du puits. Chloraté derrière la barrière.
Cdf d’Ariane. TVB. M’invite de nouveau à venir la voir à Casteil. Commencé à travailler sur le 4e papier Boat People.

6 juillet 1987

Beau. Orageux. Petits travaux. Colmaté des fissures à la fontaine. Planté 2 rosiers.

7 juillet 1987

Incertain comme hier. Orages. Vers 15 h, disjoncté. Le fils Armand, prévenu par téléphone, arrange les choses. Beï chez le médecin pour la 2e fois (colite ?).

8 juillet 1987

Toujours le mauvais temps. Orageux. Envoyé les articles « Mer de Chine » à Ariane. Réparé soucoupe du berger (souvenir brisé de son compagnon Raymond).
À déjeuner, Jacqueline Léon et Éliane. Bricolé à la fontaine.
Téléphoné à Aymard (MSH). Me rappellera pour me dire où ça en est avec Hey, le pasteur Maury, Gruson. Écrit, une petite nouvelle (croquis). Hôtel Raffles, Singapour. Lettre de J.F. Mela, m’envoyant une proposition mathématique d’un de ses correspondants (qui pourrait être, dit Mela, un de tes personnages).
Commencé à travailler sur le 4e papier « Mer de Chine » (retour du « Rose »).

9 juillet 1987

Beau pour la 1ère fois toute la journée. Cdf de Paris de J.M. Espitalier qui me parle de mes papiers Mer de Chine, s’excuse de n’avoir pas eu l’occasion de me voir… hier à Paris, moi à Barcelonnette, les rôles inversés. Visite de Mme Gramond, très affectée par la mort de son mari (90 ans).

10 juillet 1987

Beau encore, orageux. Tessier (plombier) venu poser un compteur, mettre une jauge, régler le flexible. Bain de soleil (1 h). Arrivée d’Éric, chargé d’un bazar de Lorient.

11 juillet 1987

Beau, puis orageux. Avec Éric, rejeté vers le bas l’herbe accumulée derrière la barrière, en fumier. Travaillé papier. Presque fini. Le soir, avec Beï et Éric, cinéma Barcelo : Platoon (guerre du V.N.).

12 juillet 1987

Beau. Fini le papier. Cdf à Géné. Va essayer de pousser le 3e papier, en panne. Le 4e, que je dois télexer ou téléphoner, passera la veille de l’arrivée du « Rose » (vers le 23) et Géné montera à bord au Havre pour faire le dernier papier.

13 juillet 1987

Beau. Planté menthe (apportée par Éric). Suspensions accrochées par Éric. Visite de Renier (charpentier) et d’un collègue pour les fissures du toit. Reviendront.

14 juillet 1987

Moins beau, orageux. Venteux. Apporté le papier à télexé à l’office du tourisme. Ils sont effrayés par les 12 pages. Douteux que ça marche.
À déjeuner, avec Éric, les Rossetto, Paulette et Martine. Parlé du train de Barcelonnette qui n’est jamais né (projet de papier demandé par Géné pour sa revue de transport).
Lu le scénar de Lacombe, reçu ce matin.

15 juillet 1987

Gris. Pluie vers 11 h 30. Accroché les tableaux de Beï au Bois-Chenu. Passé à l’office du tourisme pour le papier. La moitié faite. Repassé l’aprèms.
12 h 30 : Cdf de Géné : le 3e papier a paru. Anniversaire de la piote : téléphoné.
On est dans les nuages. La pluie. Disjoncté.

16 juillet 1987

Gris. Cotonneux. Mal fichu. Repris la 2e partie de mon papier à l’office du tourisme. Ça traîne trop. Ils ont envoyé la 1ère. Fini de taper la nouvelle du petit chien.
Vernissage de l’expo. Vu Basset, Léon et Cie, Robert Martel plus Mado, André Martel, Martin.

17 juillet 1987

Gris. Il a plu. Dans les nuages. Arrivée des Woignier.
Rupture des relations diplomatiques avec les Iraniens. Reçu de J.M. Espitalier quelques poèmes, excellents et sa revue « Phréatique ». Répondre.

18 juillet 1987

Brouillard et pluie. Répondu à J.M. Espitalier. À dîner, J. Léon et Gilbert X. Grand feu de bois.

19 juillet 1987

Toujours le mauvais temps. Pour « Fouderchon », idée des mammouths. À déjeuner, Éliane Castain.
16 h. Eu Géné au téléphone. Part demain pour Cherbourg où il prend un bateau de la Marine qui l’amènera au « Rose ». Dicté la seconde partie du papier.
Le temps se rétablit miraculeusement vers 15 h. Bleu ! 18 h visite des Armand. Flatté : un de leurs amis, musicien, a lu « L’Assaut », l’a trouvé « génial ». Le fils Patrick lit « Le Cheval chauve » en ce moment, et en pense surtout du bien…
Peint les piquets-bornes. Xylophène sur une vieille table branlante.

20 juillet 1987

Beau et frais.

21 juillet 1987

Frais, presque froid, mais clair. Chez les Jouffred (Berthe me prête un « Van Gogh » pour ma nouvelle Hôtel Drouot). Lettre de Davidson, de Suez.
Lu l’aprèms un album Van Gogh (bio et lettres à Théo).

22 juillet 1987

Beau le matin. Nuages et frais l’aprèms. Visite le matin d’Étienne Cornille, « Tourcoing », relations de vacances d’il y a peut-être vingt ans.
À déjeuner à la Franquière chez Gilbert, l’ami de Mme Léon. Rentrés 18 h. Pluie. Noir.

23 juillet 1987

Nuages. Pluie. Les Woignier partis vers 8 h 30. Gros orage vers 17 h. Disjoncté. Dîné chez les Martel (Robert) avec Éliane Castain, Joëlle Couttolenc et les Audibert (maison du Mexique). Mèche de cheveux de la fille de Mickey Lands.
4e papier paru dans Libé, avec celui de Géné, mais coupé.

24 juillet 1987

Très beau. Beï mal fichue (foie ?).

25 juillet 1987

Soleil et pluie. «Écouté à la radio la journée Stockhausen. Apéritif chez les Armand. Dîné avec les Oliveiro.

26 juillet 1987

Frais. Froid même vers 9/10 h. Soleil ensuite. Travaillé « Fauderchon ». Vers 16 h visite à Orestry à l’Aupillon. 80 scouts en trois camps, qui ont remis un toit sur l’église, puis le père Buffle et sa colonie. Tous préoccupés par l’électricité qu’on finira par avoir (avis général).

27 juillet 1987

Beau. Ensoleillé. Expédié bagages. Apéritif chez Paulette. Cdf à Géné. Le n° de Libération a changé. Ils ont déménagé rue Béranger.
Dîné à l’Alp avec les Martel (André). Moins cultivé mais aussi fin, intelligent que son frère (Chine, Mexique).

28 juillet 1987

Beau. Vu Melle Durex, devenue Mme Raymond. Les charpentiers (Robert) revenus réparer les fuites du toit (lucarne). Reviendront demain pour voir si les réparations, colmatages tiennent.

29 juillet 1987

Beau, puis nuageux. Charpentiers revenus. Déjeuner chez Mme Léon.
Car 17 h 40. Dîner Gap. Train Paris 21 h 30. Chaud.

30 juillet 1987

Paris gris. Mise en ordre.
Cdf à Joëlle (Hocquard). À propos d’une productrice de France-Culture qui fait trois heures d’émission avec Dante, et voudrait que j’y participe (souhait de Gatti). Gatti à Avignon, dit Joëlle, leur a paru très fatigué. JJ Hocquard songe à supprimer quelques-uns de ses voyages.

31 juillet 1987

Dormi jusqu’à 9 h. Gris. Réinscrit à la bibliothèque du 18e : livres sur Van Gogh et les mammouths (travaux en cours).

1er août 1987

Gris. Frais.
Cdf à Hocquard pour l’adresse de Pays et France-Culture (émission « Au bon plaisir » de Gatti). Dit que D. est fatigué effectivement et qu’il devrait se faire opérer (pontage) mais qu’il renâcle. Lettre de Daniel Meynard à propos de mes papiers Mer de Chine, de l’expo Gatti à Avignon, d’une pièce qu’il écrit sur Gesualdo (et dont il me demande de parler à d’éventuels metteurs en scène).

2 août 1987

Gris. Allé à La Route entre 11 h et 15 h (tout compris). Des grains passagers. Retour pluies.

3 août 1987

Même temps. Cdf de Peter Kunze qui va rejoindre sa famille à Baden. Et de Georges (le moine) qui viendra coucher au studio samedi soir). 12 h bus 56 (Barbès) pour la République. Rue Béranger : l’immeuble neuf de Libération. En bateau ou pyramide, hélicoïdal. Terrasse sur Paris (tous les monuments). Vu Géné, Kravetz, Pouchain, Caroline, Jessie. Projet temple bouddhiste de Bourgogne (le 22 août). Déjeuner au Congrès avec Marc et Géné. Dîné avec les Gilbert au restaurant Denois des Champs. Jardin. Pluie. Du monde sur l’avenue, comme toujours.

4 août 1987

Assez beau mais frais. Enrhumé encore. Bibliothèque du 18e. Pas trouvé les lettres Van Gogh (pour « Hôtel Drouot »).

5 août 1987

Frais. Cdf de l’assistant de Gilles Lacombe. On ne peut pas tourner aujourd’hui faute de péniche disponible à Auvers-sur-Oise (V. Gogh !). Ils avaient oublié de me dire quoi que ce soit à ce sujet. Tournage demain soir, on ne sait pas où.

6 août 1987

Assez beau. Visite de Michel Davidov (« Rose »). Allé déjeuner avec lui chez Georges. Puis Muséum (Fauderchon). Reconduit Davidov Fg-St-Denis.
16 h une voiture m’amène au tournage du film de Gilles Lacombe à St-Maur, bord de Marne. Raté les prises de jour. On décide de tourner la nuit, après le dîner dans un restau voisin. Reprise infernale : trains, avions, voitures, passants, etc. Corrigé mon dialogue, appris. Ça passe bien. Retour dans la nuit 3 h.

7 août 1987

Frais. Pas dormi. RV à Libération à 11 h avec Géné pour aller à Créteil (Boat People). Cdf à Davidov : ne veut pas venir. Parti avec Géné et Mario (photographe qui était avec lui sur le « Rose »). Une heure avant de tourner, le Centre de transit des réfugiés. Rencontré plusieurs anciens passagers. Déjeuner à la cantine. Vu le directeur (ancien de la G.P.) et son personnel. Rentré 16 h rue Custine.
Cdf de Delannoy. RV lundi en huit. Cdf de Michel X (Médecins du Monde, la Moqueuse). RV fin du mois. Cdf de Georges (le moine). RV demain. Dormi, écrasé.

8 août 1987

Levé 9 h 30. Gris toujours. Drôle d’été. 19 h Georges ‘le moine). Dîné à la pizza Mario, près de la mairie. Georges est plus ou moins fiancé à une fille de son université de Charlottesville (Virginie). Le look américain. Plus rien de moine.

9 août 1987

Gris, frais. Commencé nouvelle (vieillard tibétain). Georges à déjeuner. Parlé biologie, physique, Tibet. Avancé dans le vieillard. Beï malade. Le foie.

10 août 1987

Plus clair. Allé vers midi à Air France, bd de Vaugirard, cafétéria 16e étage : expo de Maria Desnée, épouse de Gilbert D. (ami de Krysto). Évanescentes aquarelles. Parlé un peu avec elle.
Continué la nouvelle « Vieillard » (obscur forestier) qui marche. Taxi et train pour Perpignan 21 h 34. W.L.

11 août 1987

7 h 41 sorti un peu en catastrophe du train. Gris. À peine eu le temps d’avaler un café. Ariane à la gare avec les petits Clément 3 an ½, Marion 9 mois. Beaux. Cadeaux (petites voitures de Singapour). Promenade à l’enclos-zoo (un puma figé, un ours invisible, deux oies mornes). Dîner avec les deux amies de la famille (Caroline, Catherine) et plus tard, Patrick (qui déguste le Big Mac que je lui ai apporté). « Bouvard et Pécuchet ».

12 août 1987

Belle matinée. Ciel bleu. Chaleur croissante : 31 ou 32°. Les enfants énervés : pleurs et grincements de dents. Écrit à peine quelques lignes d’Obscur forestier. Le soir, sur le transat de la terrasse ouest, deux étoiles filantes.

13 août 1987

Rêvé d’héroïsme. Dormi jusqu’à 9 h. Ciel brouillé. Une demie page du « Forestier ». Orageux. Quelques gouttes même.

14 août 1987

27° dans la maison. 31 dehors à midi. Fini « Obscur Forestier ». Peinture de la boîte à lettres avec Ariane. Descendus à Vernet avec A., les piots et les deux jeunes femmes. Glaces sur la place et au casino. Le soir, étoiles et partie d’échecs avec Patrick (nulle). Couché à 2 h… (Cdf à 20 h de Géné : passeront mon papier Inde. Confirmé pour Kagyu Ling)

15 août 1987

28 maison, 36° dehors à 17 h. Déjeuner au Catalan sous les pommiers. Confidences inattendues de Patrick (à propos d’Ariane). Villefranche 19 h 59. Perpignan 20 h 45. Train de Paris 21 h 19. Chaleur. W.L. avec un garçon blessé au football (jambe plâtrée et fers de maintien).

16 août 1987

Dormi de 11 h à 7 h du matin. La meilleure nuit ferroviaire ! Beau à Paris. Cdf à Libé avec Jean Stern. RV à 15 h.
15 h remise papier (que je croyais vague, diffus, et qui ne l’était pas). Chaleur : 29° 5 au balcon. 29° au grenier.

17 août 1987

Bien dormi, de nouveau. Lourd, orageux. À déjeuner, Delannoy et son manuscrit. L’invite à m’accompagner au Bourgogne samedi (Kagyu Ling). Quelques gouttes de pluie. Commencé à taper « Obscur Forestier ». Mort de Hess à Spandau.

18 août 1987

Beau. Lettre de Chateauneu à la suite du papier d’hier. Fidèle Château.

19 août 1987

Beau. Révisé « Obscur Forestier ».
Cdf JP Ribes, familier de Kagyn Ling : renseignements. Répondu Chateauneu. Irai à Kagyu Ling avec Clerc et Delannoy.

20 août 1987

Beau. Chaud. 31° au grenier.
Libération : billet et avance pour Kagyu Ling. Un autre était sur le point de partir (Reinhardt ?). Pellicules pour le photographe. Deux lettres de lecteurs.
Dîner à la maison avec Gilbert qui repart samedi pour Cannes.

21 août 1987

Très chaud. 30° au balcon à 11 h. Train pour Montchanin TGV 16 h 49. (Kagyu Ling a prévenu Libération qu’il n’y aurait pas de voiture pour me chercher.) Taxi JP Ribes. Visite du temple avec l’architecte (Massot). Dîner self dehors avec Pascal Dolémieux. Arrivée en camion de Clerc et Delannoy. Toute la presse. La tente : cherché des matelas et couvertures. Frais. Pas de bougies. (Journaliste anglais, Dolémieux, etc.) Levé dans la nuit avec Clerc. Allé au temple : répétition d’un spectacle. Étoiles. Gouttes de condensation réveillant mon sommeil vers 4/5 h.

22 août 1987

Levé 6 h. Douche rapide. Ballon de la Paix : avec Dolémieux monté à bord (en plein champ). 3/4 d’heure dans la campagne : vaches, moutons, paysan furieux à l’atterrissage. Champagne avec les aérostiers au self. Conférence de presse 9 h 30. Temple 10 h 30.
L. Durrell. Une femme tibétaine préside, comme au pays. Les notabilités locales. Soleil écrasant. Déjeuner dans le temple par petites tables. Ai 1er, à côté de la table de Kalou Rinpoché et Durrell. JP, Cartier là pour PM. Sieste. Matelas à l’entrée de la tente. Lâcher de ballons. Dîner dans le restau de La Boulaye, dans le jardin à noces. Retour : spectacle sur plan scènes sur le Tibet. À côté, le ballon.

23 août 1987

Nuit d’orages. Pluies. Dormi bien. Taxi 7 h 30 avec Dolémieux, pour Montchanin. TGV 8 h 40. Arrivée 10 h 10.
Téléphoné vers midi : c’est « Société » qui s’occupe du papier. Le réclame avant 16 heures. 3 ou 4 feuillets. Pas plus. Déjeuné. Fait le papier en 1 h 30 (trop long ?). Dicté. Allé vers 16 h. Vu Kravetz. Revu le papier. Quelques modifications. Fait un encadré. Une stagiaire avait préparé un papier sur le bouddhisme en Occident.
Cdf de Clerc à 19 h. Rentrée tranquillement par les petites routes avec Delannoy. Me rapporte des chaussettes oubliées.

24 août 1987

Bien plus frais. 17° au balcon à 10 h. Refait la fin de « Obscur Forestier ». Sieste. Pluie. Cdf Clerc et Delannoy (j’ai commencé son manuscrit).

25 août 1987

Froid et gris. 15° au balcon à 10 h 30.
Cdf de Valérie Lumbroso (RV jeudi), de Delannoy (un papier pour Le Point dans un mois), de Clerc (triste à cause du « locataire » et qui se met à son papier pour « L’Evènement du jeudi »). Carte de Chevalier (de Sienne). Cdf de Maurice Woignier (questions pour un concours). Envoi de 4 textes de Michel Davidov.

26 août 1987

Gris. Pluie.
10 h France-Culture. Marie-Paule Vette, interviewe le réalisateur et le technicien. Fini 11 h 30. (Le journalisme.) 13 h Valérie Lumbroso (que je croyais voir demain). Déjeuner à la maison. Conversation sur ses projets (le livre des grands-mères, son cours). En recherche de quelque chose.
18 h en taxi chez I. Clerc. Révision de son papier sur Kagyu Ling. Devra quitter la maison en février, problèmes avec l’Iranien, l’enfant, le mari. Projets littéraires : difficiles, sans que ces questions soient résolues. Me reconduit en camion rue Custine après arrêt au Nord-Sud (mairie).
Cdf de Joëlle (retrouver mon papier du Monde pour JJ). Cdf de (retrouver les articles « Algérie » de 1953, jamais parus. Problème critique).

27 août 1987

Toujours gris. Baromètre légèrement en baisse. Cdf de Chevalier. RV vendredi 4, dîner. 14 h 30 pédicure. « Il y a 18 ans, dit Melle Bureau, que je vous soigne. Vous avez été mon premier client ». « Journal du séducteur ». Lecture.

28 août 1987

Soleil. Lu la première nouvelle de Davidov « Au joyeux caboteur ». 15 h Delannoy. Son manuscrit. À terminer : peut-être au monastère. Un peu travaillé au papier Barcelonnette (pour Géné).

29 août 1987

Très beau. Envoyé à Delannoy quelques citations de l’Enfer (chant 32) pour son exergue. Fait la moitié du papier Barcelo.

30 août 1987

Levé 7 h. Brouillard intense. Rien de visible. À La Route jusqu’à 15 h 30. Très chaud. Retour encombré. Retour des vacances.
Cdf à Dante, rentré à Paris hier pour en repartir le 20 (Canada) : Université Québec à Montréal, « Les Pronoms personnels » et non la « grande pièce » décommandée (et les journalistes français prévus pour le déplacement, aussi). Inquiet : Joël le musicien va mourir (Sida) et le sait… RV vendredi midi chez Georges.

31 août 1987

Très beau. Bien dormi. Tapé le papier Barcelo. Déjeuner avec I. Clerc au Libanais (bien triste de ne plus avoir la clientèle de Libération). Question de viol.

1er septembre 1987

Beau, brumeux. 10 h 45 un orage de grêle soudain. Petits projectiles. Foudre et tonnerre. Fini le tapage de Barcelonnette. Cdf de Clerc : Croizard l’a mise en contact avec des gens de « Marie-Claire ».
Passé le film des Dardenne (Falsch). Retour des Gilbert de Cannes.

2 septembre 1987

Beau plutôt. Prêté à Gilbert pour sa boutique 200 000. Déjeuner avec Michel Davidov et Beï aux Négociants. Après, discussion jusqu’à 5 h sur les textes apportés par lui. Critique, parfois mal acceptée.
Cdf à Coral (« 100 idées »). Me rappelle dans la soirée : « Je n’étais pas libre pour te parler… Merci de penser à moi ». RV à arranger pour dîner avec Croizard.
Clément, en triturant le poste téléphonique de ses parents, tombe sur notre numéro programmé. Je décroche. Il balbutie. Il ne savait pas que j’allais répondre (moi, son grand-père). Puis raccroche.
Relecture de Frisch (Je ne suis pas Stiller) dans la perspective du procès de Jérusalem (Treblinka – Je ne suis pas Ivan le Terrible).

3 septembre 1987

Chaleur lourde. Pas travaillé. Essayé, sans plus. Cdf à Médecins du Monde. Philippe Béasse, très amical. Demandé des nouvelles de Chinh (Thinh). Va s’informer. Pensé aussi aux gens du bateau fantôme (se renseigner à Manille).

4 septembre 1987

Carte de Harlan des E.U. A trouvé un défenseur pour Otelo de Carvalho (procès prochain). Ce serait Ramsey Clark, ancien ministre de la Justice de Kennedy. Me demande si j’irai. Bien envie. Mais… Veut me faire lire son poème de 125 pages (No Man’s Fugue). Cdf de JM Espitalier. Revient de vacances. RV début octobre.
Cdf de Ph. Béasse (Médecins du Monde) : rien de nouveau pour Chinh ; Davidov lui a répété ce qu’il m’a dit, mais il n’a rien de concret. Des bruits. Il est toujours à Palawan. Demander qu’on suive son cas pas à pas.
Dîner à Montreuil, chez Chevalier. Transmis l’idée de pièce de Mayard (« Gesualdo »).

5 septembre 1987

Gris. Travailloté au K.G. Cdf de Chateauneu qui me demande s’il doit ou non demander une carte de « journaliste honoraire ». Poubelle ! Reçu des Dardenne le texte de Falsch (la pièce).

6 septembre 1987

Clair. Plus froid. Lecture de la pièce de Kalisky (Falsch). Regardé pour la 3e fois le film « Falsch ». Commencé le papier.

7 septembre 1987

Gris. Clair. Lettre de Peter Kunze. Envoyé à C. (relation de K.G.) mon livre pour critiques et remarques. Cdf à Croizard. RV demain avec Clerc et peut-être Penent. Cdf au Muséum (« Fauderchon »). RV mercredi, 16 h. Cdf à Annette Lévi-Willard Libération pour la cassette Faurisson et le KKK à Los Angeles. Me renvoie à Belbo films qui me l’enverra.

8 septembre 1987

Beau. Lettre de Morris, l’Américain qui a écrit une pièce sur K.G. : il n’arrive pas à la « produire ». Lettre de ma cousine de Bruxelles. Arbre généalogique.
Élise au téléphone : les parents de Chinh sont d’accord pour qu’il vienne en France. Blocage à Palawan ? RV semaine prochaine avec Daniel Chalmut, le pilote de l’hélico.
Avancé dans le papier « Falsch ». Un peu philosophique. Cdf de Souara Lesinger (Berne). Me demande si je veux voir la sœur du D.L. en octobre (elle est actuellement en Suisse).
Dîné avec Croizard chez I. Clerc. Possibilités à « Marie-Claire » pour elle. Souvenirs de PM. Il me reconduit à la maison.

9 septembre 1987

Beau. Travaillé « Falsch ». 12 h. Après de multiples Cdf avec Dante, JJH, Stéphane, déjeuné avec Georges et Dante à côté du restau en travaux (chez Mariage). D. m’annonce qu’il a gagné le concours 89 : une pièce pour le bicentenaire, qu’il jouera au métro Robespierre. Vitez prenant l’Opéra, ce sera l’année G., plutôt que celle de la Révolution ! Puis, Stéphane. Le journal du groupe. Dis oui.
16 h Muséum. M. Thomas. Aimable, compréhensif, tout de suite. Indications, livres. Sorti plus riche que je n’étais. Chaleur toute la journée.
22 h Cdf de Penent qu’on avait invité hier soir. Connaissait pas l’adresse. Le fisc a retrouvé son adresse. Quelques millions à payer que son père lui avance.

10 septembre 1987

Gris. Pluvieux. Téléphoné à JP Dardenne Liège pour détails sur le film. Tapé le papier. Téléphoné à Jacqueline Lazarus pour des nouvelles de Claude. Irai demain avec elle à l’hôpital.

11 septembre 1987

Gris. Conduit Beï à Montparnasse (Quiberon). Puis chez Jacqueline Grumbach Lazarus, rue Bouchardon. De là par métro et RER à Ste-Geneviève-des-Bois, au CHU Perray-Vaucluse. Claude Grumbach content. Apporté « Parfait Amour ». Indiqué que l’émission Gatti passait sur France-Culture demain à 11 h 30. Cherché avec lui, sur son poste, F.C. Trouvé. Ne peut pratiquement plus parler : des efforts, quelques phonèmes. Là ! Oui ! Mais pleinement conscient. Indiquant à J. où marcher dans le sentier, nous conduisant à la cafétéria, saluant un malade en nous indiquant qu’il est déprimé. Aphasique en fait, suite à la vieille opération d’un certain Sax. Son médecin actuel, Dr Malgart, le fait rester ici parce que, sans comparaison, il y est mieux. J. vient deux fois par semaine, son cousin JP une fois. Je reviendrai avec Beï.
Cdf de Daniel Maynard. RV à fixer avec Chevalier. Cdf de Daniel Marchesseau qui prépare une expo Calder aux Arts Déco. A trouvé mon nom dans la correspondance de Sandy. RV en octobre.
Mal fichu. Entérite ?

12 septembre 1987

Assez beau. Cdf de Simone Desmaison. Ses démêlés avec Giraudeau, Duperrey, le producteur Dussart à propos de son film « La Face de l’ogre ».
Cdf de Beï (Quiberon). TVB. Cdf de Marie-France : elle voit Devoyan demain à 14 h 30. M’invite à venir. Retapé « Falsch » en écoutant sur France-Culture l’émission Gatti.

13 septembre 1987

Lourd. Humide. À 11 h 30 chez Marie-France et Claude, avec Clerc. Puis Devoyan. Puis Gilles, etc. Retour 17 h 30. Amorcé la nouvelle « Zoo-Mengele ».

14 septembre 1987

Dormi à 4 h seulement. Réveillé 10 h par un Cdf. Gris, pluie. Pris RV avec Mme Petit-Demange, traductrice de suédois (K.G.). Demain au Centre culturel suédois. Cdf à Thibault à Bichat (pour l’amie d’Ariane). RV à prendre avec lui.

15 septembre 1987

Frais, puis chaud, lourd. 11 h Centre suédois. Remis à traductrice Mme Petit-Demange le texte pour K.G. De là, Montreuil. Déjeuner avec Stéphane et Séonnet. Visionné le film de Créa sur la mère de Gatti (Ton nom était joie). Très beau. Parlé du « journal » que je dois faire (La Parole errante, série Engoulevent, après archéo et chats). Envoyé à Géné le papier Barcelonnette pour sa revue aérienne.
Chez Daniel Chalmel, le pilote hélico du « Rose Schiaffino », rue St-Paul. Puis dîner chez Georges rénové avec lui, Thanh et Élise Aimé. Parlé du sort de Chinh (Thinh). Décision d’aller le chercher, si les choses ne se font pas naturellement.
Taxi : le chauffeur a horreur des claquements de portières. Le fait lui-même. Déjà raconté.

16 septembre 1987

Écrit lettre à HCR Manille (Grety et Christiansen). Dîner rue d’Allerey 84 chez les parents de Michel Nguyen (Mer de Chine). Père médecin chercheur, mère médecin social. Vu la cassette des Japonais de NSK : très bonne. À dîner aussi, la femme de Michel et un couple de journalistes (lui à la Vie, Christian Sauvage, puis au Centre de formation des journalistes). Michel me fait signer le « Cheval chauve », et me donne un billet où il compare le livre au Tao Teking (on doit s’arrêter et « récupérer »).

17 septembre 1987

Bleu, chaud. 25° à 9 h au balcon.
Allé voir Jean Zac rue du Plateau. Opéré d’une hernie. Préoccupé par les déclarations de Le Pen sur les chambres à gaz (un « détail »). « Les juifs, dit J.Z., n’ont pas assez de mémoire. Ils oublient vite. »

18 septembre 1987

Gris et chaud. Terminé nouvelle « Mengele ». Travaillé avec Clerc sur ses différents papiers et projets (Fig Mag, VSD, agence de publicité). Retravaillé dans la soirée de même.

19 septembre 1987

Réveillé 9 h. Reposé. Beau, printanier. Travaillé papier « Oracle fiancé ». Cdf de Clerc : projet sur Copenhague. Spontané : il faut le faire.
Cdf d’Ariane. TVB. La piote parlote au loin. Donné le n° de Beï à Quiberon.
Cdf de Jacqueline Grumbach : Claude a été heureux de m’avoir vu « tu ne peux pas savoir ! ». Me dit qu’elle a regardé hier soir une émission sur le n° 2000 de PM (avec le Tapie) et n’a pas entendu une fois le nom de Prouvost.
Allé voir avec Clerc si les Vialatte étaient chez eux. Absents. Dîner la Lorraine.

20 septembre 1987

Très beau. Levé 9 h. Cdf à 10 h de Bruno (le moine). Me demande l’hospitalité pour ce soir et une machine à écrire. Téléphone de Nice. Cdf de Beï : de la zizanie à Quiberon. Clerc tape son papier. Arrivée de Bruno. Dîner. Après dîner, Bruno tape des formulaires (visa à renouveler). Songe à demander la naturalisation, à devenir interprète francophone du D.L. (remplacer Georges : une revanche). Fini Han Shan. Lu l’Énéide, en traduction (plate).

21 septembre 1987

Toujours le beau temps chaud. Merveilleux mois dénaturé.
11 h 30 Cdf de Clerc : l’agence de pub a trouvé le texte bon, a signé le contrat : augmentant la pige pour arriver à 7 000 net. Ce doit être l’influence bouddhiste de Bruno ! Fin d’aprèms, retour de Bruno, toujours plein d’histoires surnaturelles.
Cdf à Paul Fournel. Me dit que Sabine Delattre a frôlé la mort : méningite, 10 jours de salle de réanimation. Écrit à Sabine. RV avec Fournel vers le 15 octobre, après Francfort. Tapé le « zoo » juif. Téléphoné Dodie pour le loyer de Hayange. Écrit au locataire. Regardé télé avec Bruno : Face à face. Lajoinie-Le Pen. On devenait communiste spontanément. Puis July parlant de l’effet télé du point de vue politique.

22 septembre 1987

Porté au Grand Palais les toiles de Beï (Salon d’automne – et l’automne est bien là par un petit vent, les feuilles mortes et les marrons tombés). Sous les arbres des Champs-Élysées. Bruno venu déjeuner vers 14 h. Part demain matin.
Pluie vers 13 h, brève. Dîner Négo avec Valérie Lumbroso. Me soumet ses textes : sketches, souvenirs de ses grands-mères (de quoi faire un roman – sur les clés de Livourne, d’Espagne, etc.). Cdf du journal littéraire. Veulent m’envoyer chez les Jivaros (Pérou). Pas très décidé. Alain Garric.

23 septembre 1987

Gris, pluvieux. Encore chaud. 11 h Centre culturel suédois. Mme Petitdemange et sa traduction enregistrée 1 000 F (100 pages). Travaillé K.G. (notes à propos de Roques.)

24 septembre 1987

Frais ensoleillé. Envoyé l’article « Falsch » à Alternatives théâtrales (Bruxelles).
B. Hey m’envoie 35 tirés à part de mon exposé sur K.G. l’an dernier, en octobre. À déjeuner, Claire Eroyan dans la cuisine. Travaillé sur un papier Lille. Cherche à la télé. Décryptage des deux cassettes suédoises (le rapport Verdel parle du gaz avant K.G.). En levant les yeux, vu un superbe arc-en-ciel vers Le Bourget.
18 h Cdf de Peter Kunze : il s’est cassé le pied à bicyclette. Ne vient pas en octobre. Dîner avec les Gilbert chez Béa et Jossi avec les Lumbroso (Frédéric et Simone) et leur mère. Roch Hachana. Béa et Jossi pas loin du désastre commercial. Réflexions incroyables de Jossi sur son commerce. Le saut est possible, sinon probable.

25 septembre 1987

Frais. Envoyé lettre archives de Suède (rapport d’un consul sur l’extermination par le gaz). Écrit à Peter (envoi du tiré à part). Cherché Beï à Montparnasse à 15 h 34, retour de Quiberon. Dîner avec Beï chez les Le Bolzec – deux amis à eux.

26 septembre 1987

Frais. 10° au balcon à 9 h. Cdf de Marquis (Pauwels). C’est dur, dur en ce moment. RV en novembre. Retapé le « Zoo ».

27 septembre 1987

Clair. Frais. Allé à La Route. Invité à prendre le café chez les voisins de gauche où sont venus les voisins de droite. Cdf de Jacky Moreau. M’invite chez lui mardi avec Kravetz. Allusion aussi à son disque.

28 septembre 1987

Beau. Froid. Travaillé à K.G. Renvoyé à Mme Petitdemange des bouts de traduction (le mot à mot à faire). Cdf de JJ Lerrant : retraite. Il y a un cocktail d’adieu mercredi à midi. Y aller.
Réussi enfin après 30 ou 40 Cdf en août et septembre à obtenir B. Hemvelemans (paléontologue) : il habite la Dordogne, d’où… Me donnera sans doute RV au Café de Flore.

29 septembre 1987

Bien dormi. Soleil et nuages.
12 h 30 Négociants. Vu Alain Garric (Journal littéraire) pour une proposition d’enquête linguistique chez les Jivaros – un court voyage en Bourgogne pour un savant ermite. Confié la Nouvelle « Zoo ». Très sympathique. La FNAC appuie le J.L. et se trouve très contente du 1er numéro. Garric accompagné de sa principale collaboratrice (on fait le journal à eux deux).

30 septembre 1987

« Convoi d’anges heureux ».
Beau, clair. 12 h Culture, 53 St-Dominique. Le départ de JJ Lerrant. Un verre dans le jardin. Discours sur le perron et remise à JJ de la cravate de commandeur des Arts et Lettres. Vu Monod, les anciens ministres Fillioud et Ralite, G. Dumur, Wallon. Connaissance d’un écrivain lyonnais, qui a lu « Les Petits chemins de l’abîme », Eugène Dwif. Dans l’aprèms, visite de Chevalier (avec des photocopies).

1er octobre 1987

Cdf de B. Hemvelmans. N’a pas le temps de me voir demain, repart pour la Dordogne. Son adresse. Et des titres de livres à consulter. Cdf de la protégée de Wang, fille d’un de ses camarades d’études à Lyon. Peintre. RV dans 2 semaines.
Vaccin antigrippe.

2 octobre 1987

Gris. Pluvieux. 10 h 15 Dr Dufau (Daniel), le dermato. Il a maintenant une clientèle. 50 % en dehors du 18e. Content.
Reçu de Cl. Caillaud un manuscrit d’un de ses amis clients, Dr Segall, pour le lire et le conseiller. Travailler à taper des textes pour le K.G. Cdf de JP Campagne : me propose de lire son manuscrit, refusé ou en danger chez Albin Michel. RV la semaine prochaine.

3 octobre 1987

Yom kippour. Jeûne. Assez beau. Travaillé K.G. (les deux livres de Beyle). Envoyé questions et demande de traductions à Peter Kunze.
Soirée de kippour chez Jacqueline. Les gendres, filles et petits-enfants, Emma, Janine et J.-Pierre. Assez gai.
Émeute à Lhassa : télé (touristes étrangers).

4 octobre 1987

Assez beau. Levé 11 h 30. Travaillé K.G.

5 octobre 1987

Gris mais doux. 22° à 9 h. K.G. Pluie fine toute la journée. Train 9 h 15 pour Perpignan.

6 octobre 1987

Arrivée sous les nuages. Ariane, Clément, Marion. 16 h Cdf à Kravetz (qui a téléphoné à Paris, Mme Mariot). Voudrait faire quelque chose sur le Tibet. Donné l’adresse à Paris de la sœur du DL (qui doit y être le 6 et 7). Voudrait en fait, en prévision d’événements futurs, m’envoyer au Tibet. 2e Cdf de Roland Allard. Veut envoyer à Dharamsala. « Tu ne veux pas y aller ? »

7 octobre 1987

Belle journée, à peine froide. Vernet : courses. Terrasse. Échecs le soir avec Patrick.

8 octobre 1987

Beau, doux. Déjeuner avec A, P, C, M, et Beï au « Molière ». Travaux (bricolage). Lecture de quelques classiques bouddhistes. Échecs.

9 octobre 1987

Plus frais. Pris notes pour le Tibet. Allé cherché avec A. les petits à l’école. Arrivée d’amis espagnols de la famille. Taxi pour Villefranche. Train de Perpignan 21 h 17.

10 octobre 1987

Chaud. Bien dormi. Puis sec et doux. Lettre du camp de Palawan. De Thanh – prononcer Trenh, le petit abandonné. Il me qualifie de « second père », dit qu’il ira en Amérique à cause de son frère qui y est et que son père a été arrêté à cause de leur départ à lui et à son frère, me réclame des livres de maths. En anglais, la lettre. Pluie fin de matinée. Cdf à Daniel. Confusion de ma part. Ce n’est pas celui que je croyais (Chinh) mais un autre que je ne « vois » pas. Lui enverrai des livres.

11 octobre 1987

Beau, clair.

12 octobre 1987

Arrivée de la fille de Bernadette (Lerrant), elle logera, pendant ses examens, dans le studio. Lettre à Caillaud au sujet du manuscrit de son auteur (Segall). À Libération vers 17 h. Réglé comptes avec B. Mei (les papiers Tibet à payer). Vu Kravetz. RV dimanche soir. Me dit qu’il va être en mesure de « patronner » mes projets éventuels auprès des autres services (culture, société).

13 octobre 1987

Mal dormi. Pluie. Travaillé K.G.
Visite de Rognoni, plus essoufflé que d’hab. Me rend les bibles que je lui ai prêtées. Ça ne va pas fort : il ne finira pas, dit-il, son bouquin de science fiction biblique, l’éditeur possible le refusant. J.P. Campagne vient me remettre son manuscrit (refusé chez Denoël) « Des jours sans nom ». À lire et à juger sans complaisance, dit-il. Parlé de Maufrais (je lui ai prêté le livre) qu’il admire.

14 octobre 1987

Lettre à Séonnet sur la conception (fécondation) du Messie. Cdf de la P.J. Réponse d’A. Damon, on cherche dans les boîtes de photos. Cdf à H. Châtelain : K.G., à Th. Harlan : id. Tombé, en téléphonant aux Lehman à tout hasard, sur le cousin de l’avocat de K.G. Suite à venir. Th. Harlan : rapportera de Rome les passages sur K.G. Suggestions sur un supplément à Libération (grands textes). Cdf de Rapinat, toujours pessimiste, annonçant morts et catastrophes.
Cdf à Tessier, plombier de la Bergerie pour la vidange d’hiver.

15 octobre 1987

Pluie. Mouvements de grèves des fonctionnaires. Écrit à Mme Léon pour qu’elle aille à la Bergerie et m’envoie les livres de Barthes. Avec Beï à 9 h 30 au musée d’Orsay. Assez beau. Déjeuner au restau du musée. Pluie toute la journée. Travaillé K.G. Cdf à Ariane. Je dis « À savoir » et j’entends Clément « À savoir, grand-père ! »
Un guide de groupe à Orsay, en entrant dans la salle Rosa Bonheur : « Et voilà Rosa Luxembourg ! ».

16 octobre 1987

Beau. Apaisé. Travaillé K.G. (avec renseignements arrivés de Peter). À déjeuner, Mme Zhu Xintian, nièce de Wang, peintre, et Chevalier et Maynard pour une rencontre entre eux.

17 octobre 1987

Bleu. Clair. Lettre de Marie-France pour le film Tibet. Touchante.
Travail K.G. Fini lecture de Campagne (« Un jour sans nom »). Pas mauvais, mauvais.

18 octobre 1987

Ensoleillé. Beï grippée. Travaillé K.G. Fait la déclaration d’intention du film Tibet de M.F. Poulizac. Préparé docu pour la rencontre avec Lehner (Institut Goethe).

19 octobre 1987

Beau. RV avec Lehner 12 h. Très intéressé par le projet d’expo K.G.

20 octobre 1987

Clair. Travaillé K.G. Lettre à Mme Petitdemange pour une traduction mot à mot d’un passage d’un mémorandum suédois. Décidé d’aller avec Beï quelques jours chez sa mère à La Seyne.

21 octobre 1987

Beï couchée. Quelques courses au magasin. Visite de J.P. Campagne. Examen de son manuscrit, crayon en main. Déjeuner aux Négociants. Pluie. 17 h Fournel. Sabine, toujours pas remise. Perd un peu la tête, dit F. Elle va toujours revenir « lundi ». Les Nouvelles retardées ? Non, début de l’année. K.G. ? Songeait à phototyper le texte. Change d’avis quand je lui dis qu’il y a des masses de corrections. Cdf de Delannoy. On se verra à la pièce de Chevalier.

22 octobre 1987

Beau, clair, frais. Vu le Dr Laroze (spasmes, pellicules et peau). Cdf à Jacky Moreau pour décommander la réunion (souscription du disque) de vendredi 30 (je ne serai à Paris que dans l’aprèms). Le soir ? Préfère remettre au début novembre. Voix fatiguée.
Allé mairie pour fiche d’état civil (retraite Créa). Rencontré au Balto Davidov, le second du « Rose ». Va réembarquer à Ostende. Pas enchanté. Attend un poste Médecins du Monde en Amérique latine. Les Gilbert revenus de Cannes.

23 octobre 1987

Gris. Froid. Pluvieux en fin de matinée.
Écrit au délégué HCR de Palawan (au sujet du petit Chinh) et à la régie Renault (pour la R5 record d’entassement). K.G. Aprèms 17 h 30. En sortant, vu accident : un motard passe sous une voiture. Samu, police. Mais avant, 5 ou 6 fois, on l’a relevé puis rallongé (« Faut pas le bouger »).

24 octobre 1987

Premier jour de froid réel. Travaillé K.G.

25 octobre 1987

Gris, brumeux, froid. TGV 10 h 24 pour Toulon. Peu de monde. 16 h gris mais chaud plutôt. Revu la belle-m ère, bien vieillie.
Lecture d’Hésiode, Plutarque (fragments trouvés çà et là).

26 octobre 1987

Beau. Repris Énéide. Un ennui continu pour quelques diamants. Lu de Michel Jeury « Les Démons de Jérusalem » (SF). Nouveau krach à la Bourse.

27 octobre 1987

Clair, venteux. Vers 10 h parti faire des courses au marché. Poussé jusqu’à villa Les Pins. Vu le dernier bateau en construction. Le 1412e et dernier. Quelques coups de marteau. Puis, rien dans le silence. Désert. Rentré 11 h 45. Soleil vers midi, puis vent, grand vent.

28 octobre 1987

Le vent toute la nuit, pluie à 7 h. Apéritif chez les voisins Gérard (un ouvrier « cadre » de la SNCF, 82 ans, qui regrette d’avoir choisi le Midi pour sa retraite).
Fini Énéide. En ville. Vu deux bateaux câbliers (genre Th. Herzl). Nouvelle dégringolade de la Bourse. Un feuilleton. À dîner, Éric. Parlé du krach. Repart demain matin.

29 octobre 1987

Pluie à torrents. Jacques Henry venu me chercher pour déjeuner chez lui et Renée, sous la pluie, à La Garde. Rentrés vers 17 h. Arrivée des Woignier (Maurice, Nicole, Albert, Colas, la petite Françoise, la grand-mère). Bavardé.
Vers 16 h Cdf de chez les Henry au LV. Desbries, ex-second du Morse, commandant de la Flore, qui part dans une semaine pour Paris. On s’y verra.

30 octobre 1987

Très beau temps. Emmené à la gare par les Woignier. 11 h 26. Plein (Toussaint).

31 octobre 1987

Frais et brumeux. Courses. Cherché montre réparée (150 F). Travaillé K.G.
RV avec Davidov pour la pièce de Chevalier demain. Cdf à Ph. Béasse (Médecins du Monde) pour un renseignement destiné à Chateauneu.

1er novembre 1987

Gris, évidemment (Toussaint).
Cdf à 9 h de Mme Zhu, ma nièce (par Wang). A vu la pièce de Chevalier. Me montrera ses œuvres un de ces jours. Difficile à comprendre.
Cdf à Dominique Bidenboyle (cameraman de M. de Monde) pour l’inviter à nous accompagner à la pièce de Chevalier cet aprèms. Pas libre. Sieste. Puis à Montreuil pour « Outremer » – avec Davidov, puis Jacky Moreau, sa mère. Pièce mieux jouée, plus resserrée. Musique vraiment bonne de Jacky. Davidson content.
RV jeudi avec les deux Jacky et Chevalier pour le disque de Moreau.
Dans le métro, pour une fois, des gens endimanchés.

2 novembre 1987

Assez beau pour les morts. Cdf de Chateauneu, Damour (K.G.), etc.
Visite inspirée de J.P. Duret, de passage dans le quartier. Vers 13 h. Bu et fumé ensemble, et parlé des uns et des autres.
Péninou administrateur de « Libération » (Le Monde).

3 novembre 1987

Brumeux. Froid. Mal fichu. Travaillé K.G.
Cdf à Géné Libération pour une lettre au courrier des lecteurs (de Peter K. à propos de l’acquittement des meurtriers de 10 Mélanésiens à Nouméa). Me dit que le papier Barcelonnette ne passera pas dans sa revue (elle change de main) mais il le garde (« Il est trop bon pour ce machin »).

4 novembre 1987

Bleu. Froid. 7° au balcon. Soleil. Visite de J.M. Espitalier qui m’apporte sa revue (Phréatique, avec mon texte sur le trombone). Déjeuné. Bavardé abondamment – toujours au diapason. Cdf à Campagne à l’A.P.(K.G.). Regardé à a télé un Don Giovanni – de Vienne.

5 novembre 1987

Très beau, très bleu, très froid. À midi, Moreau, Sappart, Chevalier. Les procédures pour le disque (en souscription) de Jacky. Chiffré à 40 000. Il faut en placer au moins 400. Déjeuner tous aux Négociants. Fait la lettre circulaire. Chevalier : comptabilité, photocopies, etc. Sappart : centralisation. Un disque est né. Fait une première liste de 150 noms.

6 novembre 1987

Froid sec.
Envoyé liste à J. Sappart. Cdf à Rapinat pour adresses.
Donné à réparer bracelets tibétains chez Gallice, 151 rue Ducouëdic. Il est lui-même allé au Tibet en 84, et ne fait qu’en rêver. (600 F.)
Allé chercher 17 h Beï, retour de La Seyne.

7 novembre 1987

Brumeux. Écrit à P. Kunze. Liste de questions pour le K.G. 13 h allé chercher le Gilbert au magasin pour Orly (Portugal). Retour avec la voiture. Brume toujours. Cdf à Baby (fils : 13 ans), Braudeau, etc. (souscription JM).
Chez Claire Eroyan à dîner, avec Zhu Xintran (devenue Cynthia) et les Planchet. Puis, Campagne et sa fille Albane, Georges le Messain, Patrick l’ami de Claire, le frère de Claire et la tante. Une citrouille. Prophéties sur l’Amérique. Tarot.

8 novembre 1987

Brumeux. Écrit à Mme Gerstein (avec photos des petits-enfants). Pas bougé. Travail. Téléphoné pour la souscription. Lecture lente de « L’Homme en colère », manuscrit d’un ami de Pays, Franck Pavloff. Un bon thème mal traité.

9 novembre 1987

Pluie. Froid. Conduit Beï au Grand Palais pour y aller prendre ses tableaux (salon d’automne) et la conduire au magasin.
Téléphoné, téléphoné (Jacky Moreau). Le soir, vers 10 h 45, Cdf de Penent à qui j’avais laissé un message sur répondeur. Parlé de la souscription. Son avis : 100 F, pas 110 F et une demande de soutien de 500 ou 1 000 F, plus le fichier d’Enjeu et, dans le CV de J.M. mentionner ancien collaborateur d’Enjeu. Voir ça avec Alexis demain.
Premières listes reçues de Georges le Grec et de Duret. Cdf de Braudeau. Finit son livre où je (« Virgile ») joue un rôle.

10 novembre 1987

Gris, moins froid. Nouvelles listes reçues de M.F. Poulizac, de l’Espitalier, Delannoy. Cdf à Chevalier pour les rectifications dictées par Penent. Ça ira.
Avec Xinjiang, au restau chinois de la rue de Bièvre (Pays du Sourire) pour y dîner avec un ami de Wang – resté en France – et content d’y être resté.

11 novembre 1987

À 11 h avec Simone Desmaison (Beï fatiguée) à La Route. Rapporté deux bergères pour Ariane et des pommes.
Fini lecture du manuscrit Pavloff. Lui écrire.

12 novembre 1987

Pluie et vent toute la nuit. Au matin, un peu de ciel bleu au nord.
Envoi à J.C. Vernier des premières lettres de souscription, apportées par Chevalier. Lettre de Wang : content de l’offre de venir en France, mais pas avant l’automne prochain. Je devais faire une invitation formelle (pour les autorités, visas, etc.).
Un tableau de Van Gogh, « les Iris » vendu plus de 30 milliards (de centimes). Déjeuner Négo avec V. Mela (son manuscrit) – puis J.L. Pays à propos de son papier sur les Rita Mitsouko (plus liste).
Écrit à Pavloff. Renvoyé son manuscrit.

13 novembre 1987

Il pleut à seaux. Téléphoné aux déménageurs pour le prix du déménagement à Perpignan des quelques meubles : dos d’âne, 2 fauteuils, un lit.
Écrit à Wang. D’accord. 18 h 30 à la choule pour la Mutter. Il y avait une barmitzva.

14 novembre 1987

Beau. Aux Quinze-Vingts à 8 h pour contacter des déménageurs. Une amie d’Ariane, Caroline, part pour Perpignan. Accord. De Vivienne Mela, un poème sur la guitare des boat-people. Camion chargé vers midi.
Le soir, à la choule vers 18 h 30 (mais fini, mal renseigné).
Frôlé par « l’aile de l’imbécillité » (du gâtisme). Impression forte.

15 novembre 1987

« Les Iris » : 320 M. F. (Van Gogh).
Gris. Retour hier soir du Portugal des Gilbert. Coup de chance pour le K.G. Je tombe, au téléphone, sur une dame Lehmann qui est la fille de l’avocat de Gerstein. RV mercredi. La pluie. Thé chez les Gilbert, avec Emmanuelle, son mari et Jeanne.

16 novembre 1987

Beau. Cdf à Klarsfeld pour K.G. (sur Gunther, l’adjoint d’Eichmann).
Fini Hypérion – qui n’est un chef-d’œuvre que dans son dernier tiers.

17 novembre 1987

Beau. Frais. Avec Gilbert, au cimetière, sur la tombe des parents. Mal entretenue. 18 h 30 Cdf de Christiane (Poitault). Dit que son mari l’a mise à la porte depuis mercredi, cherche du travail dans le XVIIIe, demande si je peux lui prêter le studio. Téléphonera dans une heure, le temps que j’en parle à Marie-Claude. Refus d’icelle. Visite de Mme Léon. Reste deux jours.

18 novembre 1987

Clair. 13° au balcon. Travailloté.
19 h chez Élise Aimé pour les livres de maths (en anglais) que l’enverrai au camp de Palawan. Vu J.C. Février, le mécanicien du « Rose ». De là, à la conférence d’Alexandre Jodorowski, le « Raymond Devos du mysticisme », école de chimie.

19 novembre 1987

10 h avec Beï, chez le Dr Laroza, av. Bugeaud.
Reçu cassettes de traduction des textes K.G. par Pete Kunze.
Vive douleur dans la jambe droite, la faiblarde, la souffrante.

20 novembre 1987

Gris, pluie menaçante.
10 h 30 ministère de la Culture, 53 rue St-Dominique, avec Jacky Moreau, pour y voir H. Fourrès, inspecteur de l’enseignement musical (ami de Vernier). Conseils et adresses. Déjeuner Croix-de-Chavaux dans une pizza. De là, à la Maison des associations de 14 h à 21 h à rédiger les enveloppes de souscription avec les Chevalier, Sappart et Delannoy, à peu près 1 400. À mon avis, il faudra en faire 3 à 4 000 pour que le rendement soir suffisant. Sinon, pas de disque.

21 novembre 1987

Très beau, clair, bleu à traînées roses.
Cdf de et à partout. À déjeuner, Pascal Lehuang, du « Rose ». Dirige à terre, d’un bureau de navigation, la marche de 5 ou 6 bateaux. Veut écrire (journalisme). Songe à aller au VN l’an prochain. Branché la platine compacte, rapportée de Singapour et toujours en boîte.
Invité chez les Mela avec Gilles Lacombe et des mathématiciens (préparation d’un grand colloque). Présenté à J.F. les pièces K.G. (pour le calcul de la vraisemblance). Rentré vers minuit 30 sous la pluie.

22 novembre 1987

Pluvieux. Pas allé à La Route. Cdf à Penent : enverra la liste des abonnés (Enjeu). A acheté à une vente aux enchères un appartement rue Lambert (10 m2).
À 17 h, sous la pluie, 3 rue du Coq-Héron pour la signature de deux livre d’images du Théâtre à Bretelles. Vu Alezra, Sappart, Muriel et le petit Samuel, mon filleul (17 mois).

23 novembre 1987

Gris, froid. Envoyé à un gamin de Palawan 3 livres de maths (en anglais), à Clément une histoire illustrée de Quesemant-Berman. Petite insomnie poétique. Fait un poème épitaphe.

24 novembre 1987

Froid. Bleu. Travaillé K.G.
17 h 30 rue de Seine 19, expo de Bozzolini avec trois autres. Quatre petits tableaux assez jolis (8 000 F à la vente). Bozzo se déplace avec une canne anglaise – mais pétulant plus que jamais. Sa femme était là. Remis la lettre de souscription J. Moreau. Même chose pour Melle de la Gontrie, une voisine. Belle liste reçue pour J. Moreau – mais pas de signature. Qui l’a envoyée ?

25 novembre 1987

Froid. 2° à 8 h. Pluie.
Cdf à Gatti. Tout s’est bien passé au Canada avec les « Pronoms personnels ». N’a pas pu obtenir un billet pour moi (ce que j’avais même oublié), mais tient à ce que je vienne à Rochester en avril prochain. Rapporte des docus pour le « journal » que je ferai. RV la semaine prochaine.
Courrier de Pete Kunze. Répondu (sur un point de grammaire).
Déjeuner Négociants avec Géné (liste), puis arrive Penent avec 800 noms. Cdf à Harlan : pour le projet supplément littéraire à Libération et les pièces du dossier Eichmann sur K.G.
Cdf de Fournel : réunion lundi matin pour les Nouvelles (certaines, dit-il, ne les aime pas du tout). Cdf avec Penent. Rédigé la lettre d’appel (Gatti, Perrault, Motchane, etc.) qu’on enverra demain.

26 novembre 1987

Pluie. Visite de à qui je remets pour étude mon dossier Maufrais. Fait un choix pour son futur mais un peu improbable livre. Puis Chevalier : tapage de la lettre (Gatti, Perrault, Pottecher, JJ Lerrant, Clerc, etc.). Photocopies. Cdf de Sappart :
2 600 F jusqu’ici (dont 2 pour Jeanne Laurent). Cdf avec Gatti pour la signature : suggère Joël Bienvenue (un musicien canadien) et 2 noms de fantaisie. Cdf à Perrault (sa compagne d’accord), à Pottecher, d’accord.
Chez le Dr Gabin pour un ECG. Sa femme est morte « subitement ». Du cœur ? RAS. De Pascal Lehuang, par sa sœur, un énorme paquet d’adresses (tirées d’une imprimante) pour la souscription.
Fini Dr Bloodmoney (de Dick). Toujours passionnant.

27 novembre 1987

8 h 15 labo d’analyses : ordinaire plus LAV (Sida) mot non prononcé (le résultat est transmis seulement au médecin). Déjeuner avec JC Vernier. Projet de pièce (la dispute de Barcelone). Lu des poèmes de V. Mela, français et anglais.
Dîner Custine avec les Chevalier.

28 novembre 1987

10 h Montreuil. Maison des associations. Seconde phase. J. Moreau, Sappart, Joëlle, les Chevalier, Delannoy, Nassera, Jean-Yves (ami de Chevalier) puis d’autres. De
10 h à 13 h 30. Déjeuner à la pizza de la Croix-de-Chavaux. Repris jusqu’à 19 h.
2 000 enveloppes. Actuellement un peu pus de 6 000 F reçus par chèques.

29 novembre 1987

Froid. Brumeux puis bleu. À La Route entre 11 h 30 et 14 h 30. Chauffé !
Cdf de G. Auclair : m’avait demandé de ne pas mentionner son nom (sur les listes de souscription). Quelqu’un lui a téléphoné : le nom d’Auclair était sur son papier !
Lecture d’un manuscrit sur le mouvement perpétuel, les francs-maçons, la quadrature, etc., prêté par JF Mela (œuvre d’un illuminé de Muret).

30 novembre 1987

Froid et beau. 10 h 30 chez Ramsay. Fournel et Sabine. Discussion sur les Nouvelles (journal du soir). Inadéquation avec le titre, surtout, etc. Repris le manuscrit (pour réfléchir). Lecture de « Thomas Münzer » (E. Bloch).

1er décembre 1987

2° au balcon. Brumeux. À la banque, 99 F au compte, (Cdf angoissé de Marie-Claude). Allé avec emprunt à Gilbert (10 000) colmater la brèche provisoire.
Reçu un livre de J. Diwo (reines). Déjeuner avec Clerc aux Négo (liste de souscription). Cdf à Diwo après lecture. RV le 15 (me fera une liste lui aussi).
Analyse hémato : trop d’urée (maladie de famille : ma grand-mère). Lu le manuscrit d’Emmanuel Schaeffer.

2 décembre 1987

65e anniversaire. Brume. Froid. Le jour débute par un coussin feutré. Centenaire de Mme Courier, voisine de Gilbert (une trentaine de personnes, un prêtre chinois). Mercredi des sirènes (le 1er mercredi de chaque mois).
Rouvert « Le Lac ». Ne plus s’arrêter. Vers 3 h, visite de Schaeffer qui vient reprendre son manuscrit corrigé. « Ce que vous m’avez dit au téléphone m’a drôlement fait plaisir : 30 ans. C’est Moreau qui lui a donné son nom. Acteur. Pense à un roman, puis (surtout) au théâtre.
Cdf de la pioque pour mon anniversaire. Et le Clément qui me commande, après et à travers les souhaits, un autobus. Cdf de Georges Samarkos. Où en est la souscription ? Compulsé « Le Lac ».

3 décembre 1987

Beau – gris avec du bleu pâle dans les longues brèches. Cdf d’Orsenna. Fera une liste. 18 h avec Gilbert à la choule. Reçu la liste de JJ Hocquard (7 à 800 noms).

4 décembre 1987

10 h Montreuil. Alexis, Christine, les 2 Jacky, Delannoy, Vivienne, puis Patricia. La liste JJH surtout.
Avec Gilbert à 18 h à la choule. Sermon du grand rabbin Kaplan sur la spécificité juive. Cdf à Clerc pour l’inviter à accepter de donner 2 h de cours par semaine (proposition Chevalier) dans une école : l’écrivain enseigne à écrire.

5 décembre 1987

Gris. Plus doux. Cdf à Kiekover, mon locataire de Hayange : 14 mois de loyer (supplément de bail) en retard. Surprise dudit. OK.
Cdf de Penent : trouve satisfaisant les 100 souscriptions déjà envoyées. Aprèms : revu les Nouvelles. Rédigé une « brève » (St-Girons).

6 décembre 1987

Pluie. Pas allé à La Route. Travail sur les Nouvelles. Fait une nouvelette. Sappart : 113 souscriptions. Abandonné à mi-chemin juste, le Münzer » de E. Bloch. Pris « La Débâcle » de Zola.

7 décembre 1987

Froid. RV demain avec Melle Lehmann (K.G.). Pédicure 15 h. Le soir, FR3, une émission sur Heidegger, nazi (J.P. Faye, Glucksmann, G. Steiner, etc.). Nazi et resté nazi (pas un mot sur Auschwitz pendant 30 ans).

8 décembre 1987

Beau et froid. Très froid déjà.
Lettre de Wang : ne croit pas qu’il pourra venir en France. Malade, dit-il. 12 h visite de Chevalier et Sappart (souscription). 12 h 30 chez Jean rue du Poteau. Remboursement de ses dettes (5 000 F). 14 h 15 chez Dalloyau avec Simone Lehmann (K.G.). Inconsistant.
Cdf de JJ Hocquard : il faudrait inviter Wang en France pour le colloque Gatti. Ce Cdf tombe comme un miracle. Cdf à Gatti qui confirme tout heureux de la coïncidence.
Signature de l’accord soviéto-américain sur la destruction des missiles.

9 décembre 1987

Froid noir. – 4°. Sec. Levé 6 h 30. Métro et RER pour « Lozère ». Nuit encore. Fenêtres éclairées de l’école de la rue Clignancourt. 9 h raidillon pour accéder à l’école polytechnique. Vu Mela. Beaucoup de monde, tous matheux. Amphithéâtre Poincaré. Discours Cdt de l’école, Mela, Président du colloque, etc. Bien suivi avec quelques somnolences. Déjeuner libre service dans le sous-sol. Vu Mela, très affairé. Il a un discours à préparer (18 h). Table ronde 14 h 30 (les grands problèmes en mathématiques).
23 h 10 Cdf du frère Caillaud : Claude est mort cet aprèms, découvert par sa fille Laure. Plus envie de vivre. Suicide ? Francis ne croit pas. Prévenir Dante.

10 décembre 1987

Froid bleu. Téléphoné à Dante la nouvelle de la mort de Caillaud. Frappé. « Si fin, si délicat… Quelqu’un qu’on a si bien connu à une certaine époque. » Conseillé d’écrire à Laure, la fille. Il téléphonera aussi à Francis. Cdf à Laure. Femme de ménage à l’appareil. Rappeler.
14 h 15 au colloque – par le raidillon. Un peu de glace sur le « campus ». « Maths et robotique ». Un film sur Escher dans la cahute. Parti par le RER de 6 h 15. Allé 8 rue de l’Odéon chez l’avocat d’I. Clerc. Porté mon témoignage pour le divorce. L’époux de l’avocate est René C., connu dans des procès avec Th. Lévy. Grands saluts. Cela ira d’autant mieux pour Clerc.
Cdf avec Laure Caillaud. Les circonstances. Envoyer de fleurs pour Gatti et pour moi. Trouver une phrase à passer dans l’annonce du journal. « Il en serait content, flatté ».

11 décembre 1987

Froid – bleu. Commandé fleurs. Puis, Montreuil pour la dernière séance d’enveloppes (souscription). Environ 1 000. 170 chèques arrivés. Bonne proportion. Déjeuner au Grizzli, en face de la maison des associations, Vivienne, Delannoy et nous cinq. Rentré 19 h 30. Cdf de Michel Rostaing. Voudrait que je travaille à une pièce musicale (sur un livre qu’il a lu). Il se marie demain.
Cdf de JP Campagne : son livre refusé au Seuil et chez Denoël. En attente chez Albin Michel. Lui ai intimé l’injonction de mépriser ces jugements et de songer au 2e bouquin (tout en continuant à se battre pour la publication du premier).
Carte de vœux d’Elfried Gerstein.

12 décembre 1987

Brumeux. Cdf à Planchet (en plein boulot : content. Expo bientôt) – à Davidov (démission de la Cie Schiaffino, vit à Paris avec un VN, écrit, content).
Cdf à Laure Caillaud. Transmis le message de Dante pour l’insertion (nécro). « Claude, nous avons commencé notre premier poème ensemble, nous continuons. »
Quelques lettres de souscription envoyées. Corrigé le papier d’I. Clerc (Woods, journaliste d’Afrique du Sud), puis allé avec elle au marché aux puces (cadeau pour Gilbert : briquet de golfeur). Elle avait RV avec un Américain installé au marché Serpette. Barbu, lunettes, breloqué et obsédé peut-être (histoires de pédés, de faux sexes, de fétichistes).
Lettre de mon « fils » Truc, du camp de Palawan. N’a pas encore reçu mes livres. Cdf du Lt Le Floch (Rose Schiaffino). RV lundi.

13 décembre 1987

Tea time, service à thé 52 F.
Beï au magasin. Ouverture exceptionnelle. Aprèms, avec Clerc correction de ses papiers (tsigane, golf). Puis, à Montreuil (Salon du livre de jeunesse) : Hélène, Joëlle, Jean-Jacques. Rentré 19 h 30.

14 décembre 1987

Gris. Ciel de neige. Visite de 15-16 h 45 d’André Le Floch, lieutenant sur le « Rose ». Licencié. Part en Grande-Bretagne pour apprendre l’anglais et avoir un poste (en pêche) à la PAO. 51 ans. Veut écrire ses « mémoires ». Me demande des conseils. 17 h visite d’un ami de Sapiéga, Sabatier. Revient d’Érythrée, cinéaste, cherche des contacts. Donné Lempereur, Cl. Reznick.

15 décembre 1987

Gris. Pluvieux. Fini « La Débâcle », beau livre raté, faute de poésie. Regardé « La Forêt d’émeraude » de Bergman. Un blanc adopté par des Indiens. Une fable 68. Pas du tout le problème de la paternité (Maufrais reste à faire). Heidegger et le nazisme hélas.

16 décembre 1987

Pluie. 16°. Beï mal fichue. Visite de Sappart (souscription) puis, à 17 h 45 Maison des écrivains avec I. Clerc (un prix à Rambaud de chez Ramsay). La « Maison » a l’air d’un décor de film, à peu près vide et bonne à toute séquence. Cocktail. Je vois Fournel : « Alors, vous avez réfléchi ? » dit-il. « Oui, je réfléchis ». Pas plus (il s’agit des Nouvelles). Envoi de quelques lettres de souscription.

17 décembre 1987

Pluvieux. Doux. Sappart : Ça y est. On a dépassé les 30 000 F. Tellier : proposition de faire un bouquin sur les boat people. Non.
Envoi de lettres de souscription (liste D. Dubois). Révisé Nouvelles.

18 décembre 1987

Pluie. Dormi jusqu’à 10 h 30. Allé à Témoignage chrétien pour la souscription. Serge Laffitte déjà parti. Déjeuner chez Georges avec Clerc. Rappelé Laffitte : d’accord pour passer quelque chose sur Jacky. Lettre d’un lecteur inconnu (Belleville, d’Albertville) : après le Cheval chauve, ai-je écrit autre chose ?
Reçu le « Tibet » de « Temps de pose ». Pas très bon. (Légendes tristes.)

19 décembre 1987

Gris. Préparé une partie des « Nouvelles » pour Joëlle. Cdf de Sappart (10 souscriptions arrivées : 3 200 F au total), de Chalmel le pilote au sujet du gamin de Palawan. Cdf à Pottecher (KG – Madeleine Jacob).
15 h, 110 Leclerc : réunion pour le journal de la Parole errante (Gatti, Stéphane, Séonnet, les Hocquard). Journal affiche, modifiable selon les occasions (théâtre, films, livre) et les contenus. Titre : « L’Oiso qui essayait de joindre les 5 échelles de l’univers ». Décisions prises par Gatti – après nécessaire discussion… Vu le petit chien noir offert par Hélène à Dante (cocker). « Tao chien ». Noir comme feu son frère aîné. Lecture d’extraits du Talmud (Aggada). Gatti : Heidegger a réussi à me dégoûter d’Hölderlin.

20 décembre 1987

Pluie. Copieusement corrigé le Yéti. Visite de Pays (pour son papier sur les Rita Mitsouko et Godard).

21 décembre 1987

Gris. Écrit à Truc, mon « fils » de Palawan. Cdf de Chevalier (de La Chapelle-sur-Erdre) pour les vœux. Il est stupéfait, heureux du résultat de la souscription.

22 décembre 1987

Allé prendre mes deux bracelets réparés chez Gallice, rue Ducouëdic. Conversation sur les temps présents.
Après déjeuner, à Politis (rue Villiers-de-l’Isle-Adam, 20e), nouveau journal, avec les deux Jacky pour voir le spécialiste musique, Naja Nasrallah (insert dans le n° 1), puis chez « Réparetout » rue Claude-Bernard pour le briquet que j’offre à Gilbert (irréparable). Puis 17 h Libération. Placé quelques souscriptions. Parlé avec Kravetz : d’accord pour appuyer la proposition Harlan de supplément littéraire à Libération : on en parlera à July dès que leur crise sera finie. Rencontré en bas la femme de July – triste. « Je vais quitter Libé. J’en ai assez ». Rentré par le bd Haussmann. Magasins illuminés, vitrines à jouets, la grande foule. Nombreux marchands de marrons. Travaillé « Nom compliqué ».

23 décembre 1987

Gris. Trouvé, bd Magenta un briquet (pour chapeauter le corps orné d’un golfeur Gallet). Courses diverses. Vers 23 h avec Beï à la boutique pleine de monde. Énormément de gens de couleur, des Indiens (Tamouls ?). Rentré 1 h.

25 décembre 1987

Pluie. Le train à Montparnasse 10 h 36 pour Maintenon. Déjeuner saumon, dinde, etc. Les enfants de Gilbert, Marc et Odette, chez des amis à eux commerçants rue de Longchamp. Retour par le train de 17 h 03. Marion a marché hier.

26 décembre 1987

Gris. Cdf à Danielle Gatti. RV la semaine prochaine. Me dit que Michel Lazare, l’un des premiers amis de Bernard Saby, est mort cet été. Je l’avais rencontré pour le catalogue – et quelquefois, rarement avant, du vivant de Bernard.
Revu « Nouvelles » (Téléphérique).

27 décembre 1987

Assez clair. 9, 10° au balcon. Travaillé « Nouvelles » (repassé au Bic sur le crayon des corrections).

28 décembre 1987

Révisé « Nouvelles ». 15 h 15 : dentiste Neumann. Arrivée des Woignier pour quelques jours.

29 décembre 1987

Beau. Doux. 13° à 10 h. Lettre d’Anne Ruquier. Lu la docu Gatti (Montréal) pour le papier à faire.

30 décembre 1987

Gris. Pluvieux. 15 h chez Gallice, l’orfèvre. Placé une souscription. M’a montré des photos du Tibet 85.
16 h 15 chez Gatti. Pour le journal on change le contenu – et même de titre.

31 décembre 1987

Arrivée d’Éric. Lettre de Wang qui n’a pas reçu la mienne (invitation au colloque Gatti l’an prochain). Cdf de Séonnet, Hocquard. Lettre de Thanh (la doctoresse). Travaillé « Nouvelles » (« Nom compliqué »). Souper : Delannoy, les Pottecher, les Gilbert, les Woignier, Éric et Jessica. Reconduit les Potte et Delannoy. Bloqué un bon moment à l’Étoile. Dormi tard vers 3 h 30.

– Mémé, le prophète !
– Il n’a pas le code (d’entrée).