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1989

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

2 janvier 1989

Froid. 7 bis. Cdf de Pauwels, déprimé. « Il ne faut pas que mon cirque tombe ». Voir Braudeau et Gilles.
Cdf à Paul Fournel : il a reçu le devis de la Voix du Nord, attend celui de l’Aisne. On se rappelle le 5. Fin de la mise au point des bornes.

3 janvier 1989

Froid. Avec Éric au 7 bis. Déjeuner au Stainville avec Nicole et Éric. Discussion sur le diaporama.

4 janvier 1989

Pluie. Dentiste 15 h 30. Cdf à Braudeau pour Marquis Pauwels (s’appuyer sur Fléouter, membre d’une commission d’aide au cirque). Informé Marquis.

5 janvier 1989

Passé au magasin pour placer des enveloppes dans le coffre. Offert le café aux vendeuses. Bonne année ! De là, Nation et le 7 bis. À 19 h avec Éric et Isabelle Rognoni au cirque Archaos bd Charonne, vu Kokossovski, étonnée de m’y voir. Beau et poétique. Tout métal. Motos, tronçonneuses, élévateurs. Vu aussi Fabienne, Marie-France et Claude.

6 janvier 1989

Pluie. Reçu chèque 15 000 F. Récolte de docu. Rentré 18 h 30. Cdf de Françoise de Latour. Parlé du cirque Archaos. Cdf de Gatti. RV demain chez Georges. Dîner chez Eruyen avec Éric. Tiré les rois. J.P. Campagne, Albane, Patrick.

7 janvier 1989

Pluie. Avec Éric à Montreuil pour l’envoi du disque. Les Chevalier, Jacky Moreau, Patricia. Fini en deux heures. De là, chez Georges avec Gatti et lui. Un bordeaux exquis. Galette des rois (le roi, Gatti). Parlé beaucoup de Diato, de son côté sombre, mauvais, « maquereau ». Gatti : « Je suis revenu là-dessus uniquement parce que Joffroy s’est mis à l’aimer. »
Cdf de Nicole Piantanida, qui lit « Le Cheval chauve ». (N’a pas pu travailler, trop absorbée par la lecture, dit-elle. Les gens sont gentils le 7 janvier.)
Georges : « Les gens ne comprennent pas. J’ai besoin d’avoir Gatti ou Joffroy. Je travaille pour la gloriole ». Gatti me dit que Bouise a un cancer – et que « me suis rappelé que j’avais été invité à sa pièce et je n’y étais pas allé (les grèves). Ce soir, la dernière au théâtre de la Colline dans le 20e. Allé avec Éric. Place sur les marches. Pièce où Mack et Isabelle sont des vieux, malades, avec des enfants qui meurent par petits bruits. Allé au foyer, après les rappels nombreux. Bouise, chauve, maigre (comme Pia Colombo). Et elle, disant plus loin : « Lui ne fait que maigrir et moi grossir ». RV quand il reviendra de quelque part, peut-être de Lyon.

8 janvier 1989

Humide et doux. Beï toujours grippée. Fait deux bornes (des arbres parlent de la guerre moderne).

9 janvier 1989

7 bis. Donné textes à taper. Après déjeuner, discussion sur les textes. Remarques critiques de Gilles. Giorgio me donne à lire « Les Marionnettes » de Kleist. Il veut en faire un spectacle. Retour de Cannes des Gilbert.

10 janvier 1989

Pas allé 7 bis. Travaillé textes. Aprèms, contrôle médical (dentiste), puis dentiste. À dîner, Daniel Dubois (R.P. Schlaffenmaier). Le n° 1 de l’horreur, dans les discothèques, « mais j’en ai marre ». Lui suggère de monter du Saint-Just.
Terminé trois textes (nouvelles).

11 janvier 1989

Pris le bus pour le 7 bis. Donné à taper 3 textes. Aprèms, conférence sur le diaporama. Entre 20 et 21 h dans un café de la Nation, travaillé avec Giorgio à la présentation d’un projet théâtral (les Marionnettes, de Kleist).

12 janvier 1989

Froid. 10°. 7 bis. Fin de la conférence diapo. À 18 h avec Giorgio à l’Institut Goethe (l’Allemagne et la Révolution française, nul). Photocopié quelques docus à la bibliothèque. Dans le métro, 2 Vénézuéliennes s’interpellent d’un quai à l’autre, sans savoir que Giorgio parle l’espagnol. De là, à la Cité des Fleurs où il prend sa voiture et me conduit au 48 bis. Galette des Gilbert.

13 janvier 1989

Froid. Avec Éric au 7 bis. Pris notes diverses.
Cdf de Marquis (Pauwels). Inquiet pour sa demande de subvention. (Décision hier.) Voir auprès de Braudeau. Dentiste 17 h. Chez Joëlle 18 h. Révision de son papier (sur Toulouse).

14 janvier 1989

Pluvieux. Travaillé à rédiger les bornes (arbres de la Liberté). Éric parti dans la soirée.

15 janvier 1989

Travaillé. Allé de 15 à 16 h au Musée d’art juif, rue des Saules. Rien trouvé. Téléphonerai à la conservatrice mardi.

16 janvier 1989

Brouillard. Au 7 bis. Fait taper 3 textes.

17 janvier 1989

Froid. Pas allé au 7 bis. Travaillé. Cdf de Nicole (Piantanida). Urgence pour les textes. Tout donner avant la fin de la semaine. Dentiste à 16 h. Travaillé à une borne jusqu’à 1 h.

18 janvier 1989

Pavé mouillé. Bruine. 7 bis. Cdf de Fournel : 1) L’Aisne répondu. Même prix que la Voix du Nord. 2) On le vide de Ramsay au profit de Régine Deforges.
Déjeuner Giorgio, Nicole – et Florence.

19 janvier 1989

7 bis. Remise d’un texte. Travaillé sur d’autres. Le soir, jusqu’à 1 h, borne (Assemblée).

20 janvier 1989

7 bis. Frais. Dentiste 17 h. Me voilà bi-prothèsé.
Gilles me dit que l’expo « Vigne et vin » à La Villette a fait 500 000 visiteurs – ce qui ne s’est jamais vu (sauf Beaubourg).

21 janvier 1989

Pluie. Travaillé. Cdf de Delannoy : il fait un scénario avec I. Clerc pour la télé (enfant écartelé). Visite à 15 h de Mirella Tenderini. Me rend des cahiers – et en reprend d’autre (10) ainsi que des docus. La mère de Laurent, à qui son fils avait demandé de prêter à Mirella les cahiers qu’il a, a finalement refusé. Bouleversée, a-t-elle dit, par leur lecture.
18 h Anne Cohen, envoyée par René Michel. Veut être journaliste. A un stage à l’Evènement du jeudi. Conseillé un article sur les chantiers du Bicentenaire (Films et Formes).

22 janvier 1989

Beau ciel crème et bleu. Travaillé. Feuilleté un album de gravures (Hiroshige).

23 janvier 1989

Beau. Clair. 10 h au 7 bis. Remise d’un texte. Corrigé d’autres. Dentiste 18 h.

24 janvier 1989

Gris. 10°. Arrivée d’Éric. Beï trop mal pour le réveillon. Annulé. Cdf aux Pottecher, DelannoFroid. 7 bis. Déjeuner avec Vivienne Mela, venue apporter une fin de nouvelle à revoir. Demandé des choses pour l’expo. Cdf de Coral – qui me parle (ça devient une tradition) du Talmud et s’étonne toujours que je réponde (à peu près).
Visite entrepreneur Montoya pour suite des travaux terrasse, et menus bricolages. y, Xintian – et traiteur. Gatti devait venir quand même mais, fatigué par une intervention auprès de la famille d’un détenu, renonce. Dîné à trois, avec Éric.

25 janvier 1989

Froid. Clair. 7 bis. Travail avec Flo, sur la bonne « Instruction ». Déjeuner avec Delannoy, Flo, Norbert.
Lettre-carte de Karine – qui n’a pas l’air de s’amuser à Vienne. Dîner chez Michel Clerc rue Bayen avec Isabelle et une de ses collègues de « Voici », Yvonne. Bavardages. Couché tard.

26 janvier 1989

Peu dormi, et mal. 7 bis à 10 h. Présentation d’Anne Cohen au peuple présent (peu). Déjeuner avec Gilles, Gervaise, Flo. Mal fichu : enrhumé. À 17 h 30 à Montreuil Parole errante, réunion Stéphane, Hocquard, David (nouveau maquettiste, copain de Frédéric, mon filleul) sur les prochains numéros de l’Oaso flûteur (Fleury-Mérogis, n° de bonne année, etc.). Rentré crevé à 20 h.

27 janvier 1989

Soleil. Mieux. 7 bis. Docu (à introduire dans les bornes). Visite de Marquis Pauwels (conversation avec Gilles sur les moyens de sauver le cirque) et J.P. Campagne en voisin. Déjeuner au Stainville.
20 h : pendaison de crémaillère chez Isabelle Rognoni, avec Mme Léon. Son père, des dessinateurs et scénaristes de B.D. Rentrés minuit.

28 janvier 1989

10 h. 7 bis. Travail en petit comité (Gilles, Nicole, X), sur les « drapeaux ». Puis à deux (Gilles) rédaction de ces « drapeaux » jusqu’à 21 h.

29 janvier 1989

Beau. Bleu. À déjeuner, outre Mme Léon, Renée Henry. Travaillé papier Coq (pour l’Oaso flûteur). Cdf Trottier (pour enlever de la cave les moquettes entassées) et Montoya (qu’il vienne peindre l’extérieur du grenier).
Caillaud, contacté du côté de Montpellier pour Pauwels (qui voudrait être invité à un débat sur le cirque aux « Dossiers de l’écran ») n’y travaille plus. Préretraite.
Fini le papier puis les « drapeaux de l’expo. Descendu à 23 h.

30 janvier 1989

Brouillardeux. 10 h Service de l’éducation de l’ambassade de Chine, M. Li, souriant (évidemment), me remet une lettre de Wang avec mon cachet, transmis par la fille du physicien Tsien, connu à Lyon en 42… Puis 7 bis. Fini les « drapeaux ». Gilles me demande si je veux travailler pour sa prochaine expo, l’État du monde. Ne me suis pas prononcé. En principe, les concepteurs-rédacteurs s’arrêtent le 5 février, ce qui me convient.
Cdf à Fournel « en négociations ». Le rappeler chez lui ce soir. Cdf à J.P. Vivien (cirque Pauwels, pour Peter et Giorgio qui méditent un film avec eux en août.
Cdf de Roger Cahen (pour RV demain). Hélène Châtelain (RV vendredi pour l’Oaso flûteur). Mort du Pandem, à Cligatsé, selon Giorgio. Cdf à Fournel : s’en va. Négocie. RV bientôt.

31 janvier 1989

Froid. 7 bis. Réunion des drapeaux avec Gilles. Travaillé avec Giorgio sur la pièce de St-Just (Arlequin, Diogène).
À 20 h 30 avec Beï salle Berthelot pour la pièce de Chevalier « Refuge » (Moreau, Manessier). Des rires involontaires, méprise sur la pièce. Alexis malheureux.
Brouillard. Purée de pois.

1er février 1989

Froid. Brumeux. 7 bis. Fait la borne Miranda. Gilles : fait, avec Giorgio, le projet St-Just. On trouvera le fric.

3 février 1989

Froid. 7 bis. Patrick Thibault repart en Inde. Lui suggère d’aller à Grevelios (Phoolan Devi). Et qu’il me télégraphie. J’arrive.
Vu Gilles. Le point. Invitation à participer à « l’État du monde ». Pot offert par Fabienne pour son anniversaire. Tout le monde présent. De là vers 19 h 30 chez Hélène, av. Leclerc. Rencontré Dante, Joëlle, J.-J. en partance pour une soirée musicale. Travaillé 1 heure avec H.C. pour 3 journaux « russes » (L’oaso russe).

4 février 1989

Brouillardeux. Pas allé au 7 bis. Remis au clair le texte d’information (Théâtre : le St Just). Remis à Giorgio. Parlé de la pièce. On aura dès lundi une réponse sur le principe. Envisagé distribution, musique (chansons), déplacements dans le décor (correspondance avec le télégraphe, etc.).

5 février 1989

Pluie. Cdf à Fournel. « Libre » depuis vendredi. Va essayer de trouver une boîte où s’insérer.

6 février 1989

Au 7 bis avec Beï. Vivienne, Joëlle. Offert champagne, vin, déjeuner au Stainville. Retour. Visite de M. Bicentenaire et de son escadron : la maquette commentée par Gilles (arrivé en retard). Après-midi printanière.

7 février 1989

Très beau. Bien dormi.
Lettre des éditions Ramsay me demandant si je suis ou non le sort de Fournel. Bon pour accord immédiat !
Cdf à Gatti. Écrit le texte de Fleury-Mérogis (où la grève des matons s’écroule au 1er choc avec les gendarmes).

8 février 1989

Très beau. À déjeuner, la fille de Scherchen (que j’ai connue en Suisse en interviewant Strawinsky et qui disait de moi à Boulez : « Je n’ai jamais rencontré de Français aussi intelligent… ») et la petite-fille, longue plante, vendeuse chez Cardin (rayon enfants) et journaliste. Scherchen bis nous raconte la vie agitée du père, ses innombrables amours, les chagrins de sa mère, la guerre japonaise, la révolution culturelle où Scherchen Tes a été fessée à coups de ceinturon. Elle veut écrire son autobiographie. Anne Philipe chez qui habite la petite-fille (aussi championne de saut en hauteur, 1,78 m) a critiqué ses premières pages. Je lui propose de l’aider. Elle explose de joie : c’était ce qu’elle attendait et n’osait pas demander « même à l’ami à la vie à la mort de tonton Wang ». Pour une étude sur le théâtre, la mets en contact avec Gatti.
Lu les textes de Dante sur son père. Des passages incomparables, Chicago, les rêves du père. Sélectionné des passages pour « l’Oaso flûteur ».
Visite des Chevalier ramenant les tableaux de Beï et des livres du théâtre de Montreuil.

9 février 1989

Toujours beau. Lettre de Wang. Il a eu une crise cardiaque (infarctus). À l’hôpital depuis 15 jours. « Le cœur s’arrêtera un jour. Je m’en moque ! ». Écrit.
Fini le « serin » pour « L’oaso flûteur ». Observé les merles noirs de nos toits : 2 mâles, 1 femelle. Se croyaient au printemps. Chantaient et s’aimaient.

10 février 1989

Et beau encore. À déjeuner, les Pottecher, les Dufour, les Boris et Claire Eruyen jusqu’à 16 h. De là, allé acheter un pantalon à la Trinité. De là, chez le dentiste St-Philippe-du-Roule.

11 février 1989

Brouillard. Ph. Delannoy à déjeuner (pintade aux morilles, d’hier). M’apporte son livre à paraître le 17 : « Mescalito », pas mal présenté, avec sa photo en couverture. Vit, me dit-il, dans la béatitude de la parution. Soleil l’aprèms.

12 février 1989

RV pris avec Stéphane et Christian Mottier cet aprèms. Pluie. Stéphane 18 h 30. Donné les textes des Oaso (l’homme aux plumes de coq et ?). De là, hôtel Colbert. Mottier, qui s’appuie sur une canne. Sa copine nous rejoint. Dîner quai de Montebello chez le chinois à vapeur (que m’avait signalé il y a quelques années Th. Harlan). M. veut que je lui envoie « Le Cheval », qu’il a perdu, pour une émission littéraire nouvelle en Suisse. D’ac.

13 février 1989

Gris, brumeux mais douceur, très doux. À 18 h, musée des Arts déco, avec Beï, sous la pluie. Vernissage de « Calder intime ». Embrassé Sandra, vite accaparée par le conservateur qui veut la présenter à « Mme Pompidou ».

14 février 1989

Toute la nuit, le vent. Matin bleu. Projet de lettre à Hocké (HCR) pour le boat fantôme de la mer de Chine. Cdf de Jacqueline Léon : la Bergerie cambriolée, en tout cas forcée. Sont entrés par le toit. Fait le nécessaire gendarmerie, assurance, serrurier.

15 février 1989

Clair. À 21 h, avec Gilles Courtois, chez le Dr Szapira, Mme Viète pour examiner ses documents (expo). Lettres patentes du roi et bouquin imprimé à Lunéville pendant la Révolution. Pris un verre dans un café et bavardé avec Gilles. On se reverra.

16 février 1989

Beau. Reçu lettre circulaire électorale d’Oliveiro. Liste avec Orestry, Lefebvre. Ça devrait être gagné d’avance.
15 h Montreuil. Ramené texte Japon, reçu ce matin de Stéphane. De là, rue de Verneuil, Maison des écrivains pour la lecture de Séonnet (« Jérémie 28, Derniers moments de M. Grégoire ancien évêque de Blois »). Séonnet, sa femme, des amis à lui. Distribution dans la distribution (les personnages). De 6 h 45 à 8 h. 20 personnes. Félicité Michel sur l’idée, la construction (influence Gatti) – sauf pour l’écriture – trop biblique par Claudel et Bernanos.
Cdf de Pascal Le Luong. RV samedi à une manif bouddhiste à Nanterre.

17 février 1989

Gris. Bricoles. Lu « Paradis du sens » (J.-C. Bailly). Intéressant – trop appliqué. Allé voir les Joubert. Elle, pour les impôts. Lui, sous ce couvert fiscal, pour avoir de ses nouvelles (opéré d’un cancer « intérieur » : reste ?). Maigri, mais rose, assez ferme. Sa femme est plus soucieuse.

18 février 1989

Pluie. Allé à Nanterre 9 h. Université Paris X. « Droits de l’homme au V.N. ». Colloque organisé par les bouddhistes (invité là par Pascal que je retrouve à la sortie avec Laurent Charpentier, autre ancien du « Rose Schiaffino ». Projet pour cette année (avant mai-juin) financé par un homme, un inconnu richissime de Monaco (qui ne veut pas qu’on parle de lui).
Lu Buber-Neumann « Déportée à Ravensbrück ».

19 février 1989

Gris, doux, 12 à 15°. Fait déclaration de revenus. Cdf de Marie-France à propos de Phoolan Dévi (Patrick Thibault est en Inde et pourrait travailler sur le sujet si on décide de le reprendre).
Commencé le dossier « Les Justes ». Une pièce possible. Rêvé dessus.

20 février 1989

12°. Cdf de J. Sapiéga, maintenant prof vidéo à Lyon II. Me dit qu’il a reçu du courrier faurissonien. Indigné. Bah…

21 février 1989

La grosse pluie. 13 h chez Gatti. Question de Dieu, des arbres, de l’Ozone. De là, avec A. Gaudart, à Fleury sous la pluie. Grèce des gardiens (Rien). Chapelle. Lecture de la pièce Gatti 15 h-18 h 30. Très belle. Une douzaine de détenus qui vont avoir à la jouer. Attentifs. Hélène, Clarisse, A. Gaudart, Libé, R. Sangla. Rentré 20 h. Ariane arrivée vers 16 h avec la famille. Les piots embellis. Dîné. Le sous-marin est là aussi : le réparer !
Les gens de la 5, qui planquent à la porte de Fleury, ont offert 10 briques à l’équipe pour quelques mètres de l’intérieur de la prison (ils le voient entrer et sortir la Betacam).

22 février 1989

Gris. À déjeuner au chinois Pa La, les Ariane, Marie-Marguerite et les deux galeristes. Un peu de soleil l’aprèms.

23 février 1989

Nuit agitée. Clément tombe de son lit, réveille Marion qui pleure une heure (jusqu’à ce qu’on l’ait prise dans notre lit) pendant que Clément peste contre elle : « Tais-toi, tu m’empêches de dormir » et se rendort.

24 février 1989

Frais. Allé 7 bis St-Mandé. Donné le sous-marin à ausculter à Pascal. Une soudure à faire ? Réparé. Vu Giorgio. Il devrait y avoir deux pièces (St Just et X monté par une Hongroise). Rentré 17 h sous la pluie. Claude : « Pour Phoolan Dévi, c’est réglé. Patrick Thibault n’y va plus (en Inde). 3 échecs. Le sort est conjuré !

25 février 1989

Lettre de Wang. Va mieux. Le baromètre plonge à 970. Amené les Ariane à la gare Austerlitz : train pour Orléans à 16 h 15. Mal fichu. Intox alimentaire ? Peut-être appeler le livre Hiroschwitz ?

26 février 1989

Peu dormi. Temps clair, rafales. Fait en une heure, dans la matinée, le texte « Oaso » pour Hélène Châtelain et son festival de films soviétiques (Beauvais).

27 février 1989

Toujours mal fichu. Visite d’Hélène. Remis le papier. Parlé du festival de Beauvais, elle cherche un modérateur, que je ne suis pas. Suggéré Penent.

28 février 1989

Beau. Cdf de Fournel (RV jeudi 9). Cdf de Laurent Charpentier (boat people). Accepté. Je pourrais partir fin mars avec lui, ou mai avec Patourie.
Porté chez Canon (Beaubourg) l’appareil photo de Jacqueline – à réparer. Devis.
Cdf de Bozzolini : me dit qu’il a acheté un Artaud « Pour en finir avec le jugement de Dieu » – et que dans le dossier de presse il y avait mon nom (48 !). Demande qu’il m’envoie une photocopie. Aucun souvenir !

1er mars 1989

Bien mieux ce matin. Guéri de l’indisposition alimentaire, du rhume, des idées sombres. Ciel balayé. Écrit Wang. Vers 18 h très bel arc-en-ciel vers le nord-ouest. Cdf de Georges (Sanarkis) et Clerc (retour de Suisse). Dentiste 15 h 30. En y allant, rencontré au café-tabac Viale, ancien secrétaire administratif de PM. (xxx)
Cdf à Chalmel, le pilote d’hélicoptère. RV lundi.

2 mars 1989

Travaillé un peu sur K.G. (ajouts mis en forme).

3 mars 1989

Nerveux, trop chargé de désirs. Cdf de Laurent Charpentier : accord avec Gilles. Choisir une rotation pour l’opération boat people.
Cdf à Gatti pour Fleury. RV mardi. En profite pour me parler du futur théâtre dont il pourrait disposer (Vieux-Colombier ?). Il s’ouvrirait à son auteur chaque année et il y aurait travail commun entre lui et son équipe de francophones, français et étrangers. D’abord Atlan et Kateb ensemble. Plus tard, « est-ce que, disons, c’est une idée qui m’est venue, toi qui connais Joffroy est-ce que tu pourrais lui demander s’il accepterait d’être le troisième. Parle-lui en. »

4 mars 1989

Beau et clair. 13° au balcon. Déjeuner avec Michel chez l’Argentin. Parlé de l’opération BP ce printemps en mer de Chine. Accord pour partir ensemble fin avril.

5 mars 1989

Très beau. 17° au balcon à 11 h.

6 mars 1989

Beau. Cdf à M. Gilles (du Mary). Accord pour l’embarquement en avril. Cdf de Fournel : « Ça y est ! J’ai trouvé une maison. Je ne peux pas encore te dire où. On signe jeudi ». R.V. le 21, pour mettre les choses au point avec le « Journal du Soir ». Déjeuner avec le pilote d’hélico (Daniel Chalmel) dans l’Ile-St-Louis. Revient du Congo. Songe à partir avec nous, s’il y a de la place pour lui.
23° au grenier, quand j’y reviens vers 15 h.

7 mars 1989

9 h Fleury avec Dante, le Canadien et Alex Gaudart. Exercices. Partis déjeuner chez Magne. 110. La pluie, des heures. Retour 14 h 30. Travail assis autour de Gatti. Partis 17 h 30. Loi martiale au Tibet.

8 mars 1989

Beau de nouveau. Travaillé un peu sur K.G. Cdf de Laurent Charpentier (Boat People, départ le 27 avril). Cdf de Giorgio (RV vendredi) et de Nicole Piantanida (id.). Cdf de Penent vers 22 h comme d’habitude. Toujours dans l’ivresse de la parole, de l’intelligence, de la raillerie. Lui ai dit de prendre contact avec Hélène pour le festival de Beauvais : direction de la table ronde avec les cinéastes baltes (et soviétiques en général). Lettre de Chateauneu, parlant d’une pièce à faire (à propos d’un fait divers). Répondu.
Poste : retour de ma déclaration de revenus, pas assez affranchie ! Couru l’envoyer de nouveau (pour éviter les 10 % de sanction).

9 mars 1989

Beau. Corrigé les textes de « L’Oaso flûteur ». Cdf de Séonnet : accablé de travail (scénarios multiples pour le film qu’il fait avec Stéphane : « Les Arbres »), me demande de dialoguer avec lui pour vérifier qu’il ne finit pas par dérailler. R.V. retour de Barcelonnette.
16 h 30 dentiste (extraction). De là, chez Stéphane. Rendu les textes de « L’Oaso ». Me parle de la demande de Séonnet : c’est plus que ne le dit Michel. Introduction d’une idée forte dans les scénarios, humour. Vu Joachim, parlé avec. Quelqu’un, je crois. 23 h 30 Hélène à la maison. Donné indications et consignes pour habiter La Route (elle ira y travailler).

10 mars 1989

Pédicure à 9 h. De là, 7 bis. Vu Nicole, Gilles, Fabienne, Pascal, etc. Vu la guillotine, la Bastille, les livres, le dino – tout plus grand qu’imaginé. Discussion avec Nicole sur le « petit journal » de l’expo. Déjeuner au soleil sur le balcon de Films et Formes. L’aprèms, avec Giorgio, rédigé deux projets de lettres (pour la pièce de St-Just).
Lecture : « Étincelles dans les ténèbres » de Dai-Houying, sur la Révolution culturelle et ses souffrances.

11 mars 1989

Très beau. À déjeuner, Claire Éruyen. Parlé des menaces du tueur Khomeiny et d’Adjani la courageuse. Évoque la résistance et l’OAS.
Train pour Barcelonnette (élections et cambriolage). Train supplémentaire, vieux wagons pas chauffés, pas d’eau.

12 mars 1989

Beau et sans neige. Arrêt au Michelet (café, croissants), grande gueule. En montant dans la voiture de J. Léon, voté à la mairie : Oliveiro, Couttolenc présents et Orestry. Déjeuner soleil. Sieste et lecture. On ira demain à la Bergerie constater le cambriolage de février (avec les nouvelles clés apportées par Garnier serrurier).
La liste Oliveiro l’emporte, sauf un qui n’a pas le quorum (Dietsch).

13 mars 1989

Très beau. Allé à la Bergerie. Mis la voiture en route. Constaté le vol. Allé voir l’assureur. L’aprèms, gendarmerie. Dîner à l’Alpe avec Mme Léon. Le temps tourne à la pluie.

14 mars 1989

Beau. R.V. pris avec M. Gilles (Boat People) pour vendredi à Monaco. Dîner chez les Oliveiro avec Mme Léon et un couple d’instits. Albert, rayonnant et noble. Petites histoires clochemerlesques autour de l’élection.

15 mars 1989

Gris, froid. Pris contact avec M. Cohen qui a le cadeau de Wang (apporté par Scherchen). Cdf à Éric pour déjeuner à Toulon, retenir des places TGV à Marseille. Fini le Dai-Houying (Étincelles dans les ténèbres). Très bon. Le ferai lire à Ariane et à Clerc. Gendarmerie pour la procuration de vote du 2e tour. Achats. Allés voir André Oliveiro, invalide (arthrite de la jambe droite) et content de la victoire de son neveu. Rencontré Benoît – que j’ai félicité de son succès.

16 mars 1989

Gris, nuageux. Gendarmerie : procurations. Déjeuner avec M. Sarrasin, le kiné de Mme Léon. Puis à la Bergerie en attendant l’expert. Collé à la porte d’en bas les éclats de bois dus au levier des cambrioleurs. Expert. Brave homme à bouffarde, venu avec Bruno doux. Loyer rabais. Tout refermé, voiture au garage.

17 mars 1989

Gris. Réveillé 5 h. Taxi pour Barcelonnette. Car de Gap 6 h 20. Car de Nice 8 h 20. Nice 13 h 30. Personne au car (pour me livre le cadeau Wang). Car de Monaco. Hôtel Terminus, entre les rails ! Cdf à Nice : M. Cohen nous a ratés, sa secrétaire enverra le colis par la poste. R.V. avec M. Gilles. Vers 17 h, au 6e étage d’un immeuble Herakidès face au port. Longue conversation avec lui et sa femme puis dîner en bas – fin, copieux et arrosé. Repartis 11 h.

18 mars 1989

Mal dormi. Chambre étroite, lit étroit, etc. Train de Toulon 8 h. Pluie. 11 h Éric et sa mère à la gare. Apéritif sur le port. Frais, humide. Déjeuner à la péniche, près du chantier de plaisance. Train pour Marseille 16 h 21. Paris 22 h 11. Temps doux, humide.

19 mars 1989

Beau et doux soleil. Reçu Cdf et courrier à dépouiller. Proposition d’interview pour un film sur Bozzolini (Françoise Mourion). Non. Reçu de la documentaliste du Monde (Beaufort, comme au Tibet) des coupures sur l’intégrisme français que j’envoie à Wang. Lettre de Krysto avec son contrat pour l’édition des « Sabotiers » (éd. J.P. Gyss) pour consultation. OK à peu près. Cdf de Peter : Nowack est à Paris, lui téléphoner. Cité universitaire. Joëlle a fini de taper les suppléments de K.G.
Visite de M. et Mme Mariot sur la terrasse fleurie. Envoyé dossier de presse (Martin Scorsese, la dernière tentation du christ) à Wang.

20 mars 1989

Gris. Quelques gouttes vers 11 h. Envoyé lettre à Wang. 18 h allé chez Joëlle Hocquard prendre les compléments du K.G. Ostéopathe de Joëlle : Hiriard. Cdf de Delannoy (son journal se saborde sur ordre de Haubourg), de Charpentier à qui je raconte la rencontre de Monaco et qui part jeudi pour Singapour – et à Fournel avec qui j’ai R.V. demain à déjeuner (le prendre chez Laffont….).

21 mars 1989

Lettre de Wang (qui ne doit pas quitter son domicile pendant 6 mois depuis sa sortie de l’hôpital et demande à Marie-Claude d’envoyer son dossier « algie vasculaire » ou même de venir à Pékin se soigner. Lettre de Truc, mon fils adoptif, qui est à Créteil quand je le croyais en Australie.
9 h 30 acupuncture. Deltoïde. Dans le Monde, je vois que « Gatti, PC » entre au conseil municipal de Hayange avec 37,04 % (6 élus). Passé chez Georges (Demarkos). De là, chez Laffont. Dîner avec Fournel. G.G. des éd. Seghers, mais encore mal assuré dans la navigation. Rentré. Cdf à Chalmel pour Truc, le fils. Il s’en occupe. 16 h 30 dentiste. Pluie. Rentré. Travail avec Séonnet. Dîner. R.V. vendredi. Également vendredi, on ira avec Chalmel et Thanh chercher mon fils à Créteil. Lu « Tendre est la nuit » (Fitzgerald).

22 mars 1989

Gris. Frais. À 14 h 30 chez le notaire Mouchnino rue Chauchat pour rétrocéder à Pays le garage de la rue C. Tahan. 19 h 30 rue Gl Foy, Dr Gorbang, cardio – qui démolit le traitement de Gelin (comme épuisant pour les reins, menaçant pour l’avenir et ne faisant rien contre les 100 battements/minute). Suggère d’autres médics. Voir Dufau pour arbitrer. 750 F.

23 mars 1989

Allé 110 Leclerc pour Fleury. Personne. Arrivé trop tard (8 h 30). Beau temps. Vu Dufau pour arbitrer entre les cardio. Voir Gelin. Revu les ajouts du K.G. Corrigé.

24 mars 1989

Avec Beï chez Chalmel puis de là en métro à Créteil (France Terre d’asile) pour y voir Truc. Il a presque 18 ans mais enfantin, ébloui. Son frère, l’épouse et deux bébés sont avec lui. Ils n’ont pas eu de visa pour l’Australie. Vont partir pour Laon. Déjeuner dans un bistrot du coin. Offert un livre, la tour Eiffel clignotante et 100 F (sur le conseil de Daniel). De là, à 15 h chez l’acupunctrice, Chabret : mettre sa sœur, galeriste à Bordeaux, en contact avec Beï. Rentré. Michel Séonnet. Travaillé jusqu’à 19 h 30.

25 mars 1989

Averses.
Chez Gatti. Plan du journal. Programme pour Fleury-Mérogis. Parlé boat-people, de l’émission de la veille sur A2 avec Pottecher, Finkielkraut, Wiesenthal, et le cardinal de Lyon. Pottecher l’a indigné (maladroit, c’est vrai), Finkiel très intéressé. Projet de son théâtre-école où un auteur travaillerait un an avec tout le monde (Je suis prévu pour la deuxième saison, après Kateb et Atlan ensemble – arabe et juif). De 10 h à 13 h.

26 mars 1989

Pâques. Beau soleil. Attristé par mon rêve presque aussi vieux que moi (Colette). Sieste : nouveau rêve triste autour de mon père (très vieux) et de quelqu’un qui a tué quelqu’un (tous les deux très proches mais non identifiés). Envie de me recoucher pour épuiser cette mine obscure. Travailloté sur le « journal » de Fleury (Oaso de Fleury).

27 mars 1989

À La route, pour la 1ère fois depuis novembre. Tout vérifié. Chaud. Bouffée de jardin. Vu le voisin, Pothier. Parlé d’élections, du TGV évité, de sa femme opérée d’un cancer. Plus tard, M. Doche dont la belle-mère a 104 ans.
Cdf de Chevalier (son travail autour des Tuileries).

28 mars 1989

Bleu. Levé fatigué et abruti. Acupuncture. Cdf à Créteil : Truc est parti ce matin pour Laon avec sa famille. Lui téléphonerai demain.
Cdf de J.M. Espitallier : me demande une liste d’amis à qui envoyer sa revue « de ma part » comme dans la souscription Moreau.
Chaud, lourd, mal fichu. Allé à 18 h avec Clerc voir un film soviétique (projection journalistes) « La Petite Véra » – tragédie de la vie et non spécifiquement de la vie soviétique. De là, en taxi, à la Cité U, maison H. Heine vers 9 h, en retard. Conférence de Kurt Nowack sur « l’euthanasie des handicapés ». (Fait allusion à mon K.G.) Court, mais longues questions. R.V. pris avec lui et Peter pour jeudi avant son départ. 10 h 30.

29 mars 1989

Très beau. Cdf de Peter Kunze : malade. A besoin d’un R.V. avec un cardiologue et diabétologue. Mairie. Renouvellement de mon passeport. Un monde fou dans un mouchoir de poche. 1 heure. Puis, cité Aubry, rue de Bagnolet faire réparer le Zeiss. Métro : une jeune noire immobile et active.
Pour vaporiser instantanément l’irrémédiable tragédie humaine, il faut du printemps brusque.
Téléphoné à Laon (pour Truc), à Thibault (pour Peter), à Lacombe (pour la pièce de Gatti), à Clerc (son divorce), à Dante (pour le journal de Ris), à Gelin (pour l’ECG de Peter). Au TEP, allé voir une pièce de Varoujean, « L’Ankou » montée par Monod et jouée par Meyrand. Vu les deux.

30 mars 1989

Ciel gris plomb. Moins chaud ce matin. Luxembourg, puis Peter et Nowack. Déjeuner dans une pizzéria de la rue Racine. Nowack quitte à 2 h pour rentrer en RDA (après photo-souvenir). De là, à l’hôtel de Peter, puis à la maison pour se désaltérer et chez Gelin à 4 h, pour l’ECG. TVB pour lui et moi. Orage dans la nuit.

31 mars 1989

Beau, rafraîchi. Envoyé à J.M. Espitallier une liste de noms pour sa revue (abonnés éventuels) et quelques poèmes de Vivienne Méla. Commencé papier Fleury-Mérogis. Acupuncture 15 h. Cdf à Stéphane sur la date de remise des papiers pour le journal de Fleury. Dérivé sur le film qu’il fait avec Séonnet. Un coup de main souhaité : plus que trois semaines avant le début du tournage.

1er avril 1989

Orageux. Travailloté Oiseau de Fleury. Déjeuner chez l’Argentin avec Vivienne (Jones – Méla). Rendu une nouvelle, revue.

2 avril 1989

Gris. À La Route pour accueillir Hélène et sa fille. Elles se perdent et perdent des heures entre Melun et Meaux. Donné instructions.
Papier Fleury en train.

3 avril 1989

Ciel gris. Verseur de pluies prochaines. Terminé et tapé le papier. Rien d’autre.
Cdf à Casteil. Tombé sur Patrick. Me dit qu’Ariane se fait du souci pour mon voyage en mer de Chine : « Vous vous en êtes fait pour elle, maintenant c’est elle qui s’en fait pour vous. »

4 avril 1989

Il neige à 7 h du matin. 3° dehors. 9 h toujours la neige fondue qui disparaît à la fin de l’aprèms. R.V. avec Garraud (Libération) demain. Kravetz est au Liban. Cdf Gatti pour le journal.

5 avril 1989

Brumeux. 7° au balcon. Cdf à 9 h 30 à Ph. Béasse (Boat people), puis M. Gilles.
Cdf de Rognoni – toussotant – à propos de J.J. Hocquard (retraite de Dante). 14 h avec Garraud près de Libération. Accord immédiat. Décidé par lui-même. Ensuite, en l’absence de Pouchain et July, vu ensemble J.M. Elwig, barbu roux, qui est enthousiaste. On ne discute que de la forme du reportage (grands papiers ou chronique subséquente). Vu X pour la réservation avion le 29. Vu Marion Scali (Fleury-Mérogis).

6 avril 1989

Vers 9 h Cdf de Stéphane. Me donnera le script du film Séonnet à mon retour de Perpignan, lundi. Courses dans l’aprèms. Train pour Perpignan 21 h 45. W.L.

7 avril 1989

Bien dormi. Ariane à la gare de Villefranche avec les mouflets. Marion, l’œil rouge, otite. Ariane fatiguée. Le soir, Patrick qui amoncelle les stores de bois. Clément : « Tu vas gonfler ? » (ronfler).

8 avril 1989

Bien dormi. Beau temps. Déjeuner au « Molière » dans le verger par un soleil léger, à peine brisé par la tramontane. Après dîner, partie d’échecs, gagnée par moi. D’habitude par Patrick.
Kafka : description d’un combat, Muraille de Chine, surtout . Sur le seau à charbon, premier texte de Kafka lu pendant l’occupation, il y a plus de 45 ans.

9 avril 1989

Dans les nuages. Mal dormi. L’activité échiquéenne le soir ne me vaut rien. Ariane partie travailler vers midi. Échecs avec Patrick. Long, mais gagnant à la fin. Un vent tiède souffle en rafales (le « malin » ?) Cdf à Beï à La Seyne. Cdf de Chevalier pour R.V. de demain aux Tuileries.

10 avril 1989

Réveil pluvieux. Ariane me descend à Villefranche. Train 11 h 53. Narbonne – Avignon – Paris 17 h 45. Taxi : aux Tuileries – chantier crépusculaire à 20 h. Vu tout le monde : Lacombe, pas décidé à partir pour Singapour (me le dira demain), Giorgio, Chevalier, Delannoy (venu avec un parapluie pour le cas où je descendrais du taxi sous la pluie), Gervaise, Florence.

11 avril 1989

Cdf de M. gilles. R.V. ce aprèms, de Stéphane – envoie le scénario Séonnet.
15 h 30 Gilles à la maison, seul. Longue conversation entre alcool et tabac, jusqu’à 18 h 30. Sa vie en détails. Offert les broches lumineuses (pour sa femme) et un « Cheval chauve ». Pluie.
Cdf d’un ami de Le Bolzec (pour proposer une chronique astrologique dans Libération). Cdf de Pastourie (tempête sur la zone). Cdf d’Ariane qui s’inquiétait de savoir si j’étais bien parvenu à prendre tous mes trains.
Sentiment d’être un peu débordé aujourd’hui (mer de Chine, Scénario de Séonnet, R.V. Braudeau, le fils adoptant, etc. Lu le scénar. Cdf à minuit. Réfléchir ? Non, dormir.

12 avril 1989

Pluie, froid. Mal fichu. Puis ça s’améliore sur les deux plans.
Cdf de Giorgio (R.V. demain), de Peter (dimanche), de Rufus (a terminé sa pièce, veut me la faire lire : l’enverra). Cdf à 19 h 30 de M. Gilles : à 19 h un Cdf du Mary l’informe de la 1ère « prise » : 72 passagers ; le Mary se dirige vers la Malaisie.
Vertige. Étourdissements.

13 avril 1989

Cdf de M. Gilles 10 h : encore 32 BP. La Mary se dirige vers . Problèmes.
Cdf à I. Clerc, de Stéphane (R.V. demain). À midi, au 7 bis. Vu Lacombe qui n’y va pas (ce sera Reznik). Également Gervaise, Giorgio (discussion sur St-Just). Gilles me fait cadeau de deux couteaux suisses – d’utilité oiseuse.
Cdf de Braudeau. R.V. lundi : sur la pièce Gatti, il suggère Théolleyre. Oui. Cdf de Hocquard et Dante (le journal). Gatti content si Théolleyre marche.

14 avril 1989

À Montreuil. Stéphane pour le scénario à modifier. On le fera avec Dante dimanche (le chien Maximilien). J.J. Hocquard pour le journal. Stéphane, puis Joëlle (au déjeuner à la cantine). « D. réfléchit toujours 3 ou 4 jours sur tout. Quand la chose est là, doit se faire, être discutée, il est archiprêt ».
Acupuncture. Toujours des étourdissements. Je couve quoi ? Me sens testamentaire. Peut-être hypertension. Fait monter Gilbert pour me la prendre. 18. Gelin me dit de prendre un aldactose. Attribue cette montée à la fatigue. Lui téléphoner demain, éventuellement.

15 avril 1989

Soleil. Assez bien dormi. 10 h 15 Cdf de G. Desarthe. Exposé le projet St-Just. Mais prisonnier d’Hamlet jusqu’à la fin de l’année. Néanmoins, va relire. « Si H. se casse la gueule… »
10 h 30 Cdf de M. Gilles. Les Affaires étrangères refusent les visas pour les 112 BP de la Mary. M. gilles songe à les débarquer par mise à l’eau clandestine ou médiatique. Conseillé d’attendre le retour du Liban de Kouchner.
Cdf de Delannoy RV quand ?), à Isabelle Rognoni (qu’elle escorte son père en Guyane). Tension prise par Gilbert : 17,5/14. Cdf à Gelin. Aldactose, Fludex et RV lundi à 14 h 30.
Lecture de la brochure de Dante (Les Combats du jour et de la nuit à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis).

16 avril 1989

Gris. Parti chez Gatti travailler : éléments du papier sur la pièce elle-même, discussion sur le film de Stéphane : l’idée du chien dans le bicentenaire, adoptée.
Fait le papier sur la pièce (avec un titre de Hugo). Cdf à Ph. Béasse (BP). R.V. mercredi.

17 avril 1989

Assez beau. Lettre de Truc (de Laon). Rassemblé les papiers. Tapé le mien.
Dr Gelin à 14 h 30. Tension 13,7. Change un peu l’ordonnance et prescrit un doppler. Jacqueline prend, ou essaie de prendre ma tension : 18 !
22 h Cdf de Penent – inimitable. Recommandera à Guidoni de me recommander aux ambassadeurs de K. Lumpur et Singapour (pour retrouver l’enfant pirate).

18 avril 1989

9 h Acupuncture. Coup de chaleur. Tension 14/7 (après absorption ce matin du Rémitec 20). Mal fichu. Courbatures. Fatigue dans les jambes. Vertiges.
Cdf de Stéphane : R .V. annulé ce soir. (Dante a peur d’être fatigué.) Couché à midi. Pas déjeuné. Cdf d’Ariane, un peu inquiète. De Jacqueline. De Jossi (Libération – coupures à m’envoyer). De Joëlle.
Médecin à 19 h (Bruniaux). Me trouve 10 ! Me conseille d’arrêter le Rémitec – confirmé par Gelin. Me soigne le ventre à l’Ercefury et à l’X (Jacqueline me la prend : 14).

19 avril 1989

Bien dormi. Mais toujours déséquilibré, vertige. R.V. avec Ph. Béasse. Remis par lui, à cause des événements (le retour de Kouchner du Liban).
15 h Demandé à Dufau de me prendre la tension : 13,7. Normal.
19 h Cdf à J. Moreau. Parlé de son disque, réentendu cet aprèms (il fallait lui en parler). 20 h 30 Cdf de Bruno (Le Guével). Est à Paris pour traduire les mots du D.L. (à Apostrophes).

20 avril 1989

Cdf de Beï. Heure du train demain. Petite pluie.
16 h Doppler, av. de Wagram. 3 blouses blanches. Des écrous. Des bruits d’électronique. Des capteurs. Étendu face vers un plafond en forme de cercueil. Bruit de marée : « Ça circule bien… Rien de bien méchant », dit le Pr Massoni, un des 3. Lu les résultats, sans les déchiffrer. Cdf à Gelin : hypertension, dit-il.
Cdf de Delannoy. R.V. remis à quelques jours, le temps de me remettre sur pied.

21 avril 1989

Pluie. Banque. Puis, Libération. Essayé, avec J., d’atteindre Kouala Lumpur. Finalement, atteint le représentant du HCR. R.V. là-bas.
12 h Rufus m’apporte sa pièce à lire. Un peu anxieux. 15 h Germinal, impasse Mousset. Corrigé les épreuves du journal. De là, au 7 bis (Filiformes). Aller au chantier des Tuileries, ça avance, disent-ils. C’est de plus en plus beau.
Allé chercher à la gare de Lyon Beï. Cdf de Georges (Samarkos), Peter (R.V. demain). Le Dalaï Lama à la télé (Apostrophes). Utile.

22 avril 1989

Pluvieux et froid. Cdf de M. Gilles : il a eu ses 112 visas pour les BP bloqués sur le « Mary » à Palawan. Cdf à Chophel sur le sens de « La Présence », titre du Dalaï Lama. Même chose que la Chekrina.
16 h Peter. Me prend la tension : 19-14 ! Juste ? Dufau, deux heures plus tard : 14-9. À la lecture du doppler, conseille un vaso-dilatateur. Beï à 22 h : 17-13 ! etc.

23 avril 1989

Assez beau. À La Route après crochet à X. Beau soleil. Doux.

24 avril 1989

Beau. Libération : le billet, argent (6 000 F). Vu Allard pour les photos (par Laurent Charpentier) et pour Lorraine (la date ?). Vu Marion Scali et relu son papier de demain sur Fleury. Déjeuner avec Clerc (dont le procès est reporté) et Delannoy au restau arabe du Marais. De là, aux Tuileries : la fosse bourdonnante, surprenante. Vu Claude, Gilles, Gervaise, Norbert, etc. Les deux tours (Égalité et Liberté) très SF, blanches d’un volume. Orage en rentrant.
Contrôlé tension chez le pharmacien : 13,9/8,1. Pouls 109. Dr Brugneux : 14/9. « Vous pouvez partir travailler ». Me vaccine en même temps polio-tétanos.

25 avril 1989

Pluie. Levé 6 h. Au 110, puis Fleury 8 h 30. Décor au sol éclatant. Chaises dorées sur l’estrade. Papier de « Libération » paru ce matin passant de main en main. Répétition début et fin. Déjeuner avec R. Sangla dans les environs. Reprise 14 h avec les invités. « Répétition ! », dit Gatti. 40 à 55 personnes dont Jack Lang, venu à 16 h 30, Virginia (Dorothy) Knowles, Neumann l’Allemand ennemi de Peter, Mireille Péninou, Joëlle, Rostain. Très beau. Lang s’attarde. Photos de groupe. Verre d’honneur dans le cabinet du directeur avec discours dudit, de Lang.
Rentré avec Marion Scali (Libération) jusqu’à Châtelet.
Gilbert à la maison (Jacqueline à l’hôpital pour une intervention).

26 avril 1989

Pluie et vent. Allé faire une prise de sang (analyse demandée par Gelin). Cdf à Laon. Eu Truc au bout du fil. Me fera téléphoner demain de Paris dès qu’il arrivera avec sa classe. Cdf à Pestourie, qui ne vient pas à Singapour, malheureusement. Relu les nouvelles de Vivienne jusqu’à minuit. Corrections.

27 avril 1989

Pluie. Vers 8 h 30, Cdf de Truc. Il ne viendra pas. Mauvais temps. Cdf à Scali (Libération) pour lui suggérer de suivre les acteurs de Fleury (Pierre ou Georges). Ce serait une autre manière de parler de la condition pénitentiaire.
Cdf à Rufus, après lecture de son manuscrit. Pas là. Pas mauvais – titre nul.
Allé chercher analyse de sang. Transmise par téléphone à Gelin : « Vous pouvez partir tranquille ». Dîner avec Beï chez les Hocquard. Beï mal fichue. Recherche longue d’un taxi.

28 avril 1989

Beau. Pédicure. Beï malade. Tisanes.
Cdf de Rufus. Lui donne mon avis sur sa pièce (qu’il veut monter puis, à partir d’elle, écrire un scénario). Visite de Pestourie (courrier à remettre à Charpentier à Singapour). 0 3 h 30 du matin, Cdf de Druy de Singapour : il faut que l’un de nous deux, Claude ou moi, aille de Singapour à Manille et Palawan apporter une caisse au Mary, et de là, revenir avec le bateau à Singapour. Je me sens trop fragile encore. Je lui dis de téléphoner à Claude qui accepte. L’infirmière, Colette E., est introuvable au Maroc.

29 avril 1989

Cdf de Chateauneu, Pestourie. Beï m’emmène à 16 h à Roissy. Départ officiel à 18 h 30. Réellement 20 h. Colombo. Arrivée 12 h 10 (française), 18 h 10 (locale).
Au Novotel Orchid Inn vers 20 h seulement. Trouvé Druy et le Dr Vu. Perdu mon carnet de notes (jaune). Résigné. Dîner avec Claude au restau chinois de l’hôtel. Fatigue – et quelque chose comme de l’angoisse.

30 avril 1989

Levé de meilleur cœur. Traîné avec Claude dans l’hôtel. Écrit lettres Beï, Ariane, Marion.

1er mai 1989

Toute la journée au Lucky Plazza pour acheter du matériel photo et vidéo (Claude). Déjeuner sur place. Vers 21 h, allé dîner en plein air au Newton Food Garden. Claude part demain matin pour Palawan apporter une pièce pour la « Rose ».

2 mai 1989

Orageux. Allé à l’ambassade. Vu tout le monde. Retour à l’hôtel avec Vu. Appelé le Haut commissariat de Malaisie (pour voyage à Poulo-Bidong), le HCR de Kuala Lumpur, UTA pour mon carnet. Invité à dîner par Vu. Rentré 22 h. Pluies.

3 mai 1989

Il pleut à 9 h. RV au Haut commissariat de Malaisie. Reçus par Mme Hamida, 1ère secrétaire. Demande jusqu’à vendredi, au plus tôt, l’obtention du visa (visite de Poulo). Déjeuner avec Vu et Druy. Acheté pinceaux.
14 h 30 refus du visa. Délai trop court. 15 h 30, par le HCR de K.L. l’explication : ça se gâte à Poulo-Bidong. Pas de journalistes. Un bateau de BP passagers attaqué par les pirates. 1 survivant. Dîné. Invitation d’Anthony, l’agent maritime, au Ki-Rin Court. Bon, trop bon. Maux intestinaux au retour.

4 mai 1989

Réveillé par Vu. Rien de nouveau. Travaillé sur la docu pirates. Téléphoné Kuala Lumpur. RV avec HCR. Dîné avec B. T. (ambassade de France) : peintre, poète, ayant connu Michaux, bouddhiste. Me donne une plaquette de sa peinture.
Demain 6 h debout pour Kuala.

5 mai 1989

À 7 h 10 à l’aéroport. Avion de 8 h 30. 9 h 45 K.L. Chez Fakhami à 10 h 15. Récit. Attendre compléments. Taxi pour la ville. Vieilles rues. Aéroport 14 h 30. Navette 16 h 15. Singapour 17 h. Dîné au Handicraft Center. Rentré tôt pour rappeler Forthouse : pas d’autres nouvelles. Rappeler dimanche soir (7).

6 mai 1989

Obtenu une dactylo à l’hôtel Méridien pour lundi. Une Hélène, amie de Druy. Travaillé. Le soir, dîner avec Vu au Handicraft. Boutiques et opéra chinois dans la cour.

7 mai 1989

Dormi 2 ou 3 heures. Trop de pensées tourbillonnantes. Allé avec Vu au concert des oaso puis au « Paradis des crocodiles ». Horrible choc (le spectacle). Rentré fatigué. Le ventre de nouveau, et la toux.
Téléphoné Fakhami. Rien encore. Eu Libération au téléphone (Garraud) vers 22 h. Annoncé le papier. Mal dormi. Une fois de plus.

8 mai 1989

Recopié le papier. Et dicté. Le bateau arrivé hier soir. Ce matin, ils sont à l’hôtel. Vu Charpentier et la fille du bord. Dicté à Hélène le papier pendant 2 h. Claude se repose. Envoyé le papier vers 16 h par téléfac (après lecture par Laurent). Dîner au Saxophone (restau belge) avec l’équipe.

9 mai 1989

Pas bougé de la chambre. Vu Claude : lui ai raconté les avatars de M. Vu.
Cdf à Libération : Garraud pas là, Jocy ne savait pas si le téléfac était là ou pas. Rappelleront. Cdf à Beï. TVB. Dans la chambre de Druy, un étalage de fausses montres (Cartier, Rolex).

10 mai 1989

Un tour à Chinatown. Déjeuner dans un petit restau chinois. Vedette, bateau. Petit en effet, un peu sale. Emporté bagages dans le conteneur. Dîné à la table du commandant Rubinovitch, très aimable conversation ensuite.

11 mai 1989

Levé à 9 h. Assez bien. Petit-déjeuner. Douche. Belle mer. Déjeuner au carré des officiers. 1ère veille écourtée par le repas. 1 h. Vu des pêcheurs, un couple d’oaso sur une planche. Conversé avec Johann, le sergent. Couché une heure. Claude et Laurent réparent le Zodiac du bord. Conversations diverses. Interview du commandant. Le soir, après le dîner, fête sur le pont arrière autour de la table. On apporte 2 bouteilles de rhum à l’équipage. On écoute le radiocassette (hard rock, musiques zen, anglaises, Verdi). Couché tard, titubant.

13 mai 1989

Debout à 7 h 30. Douche. Veille à midi. Pas de boat. Laurent en promet un pour demain matin. On l’a à 23 h à bâbord. 50 personnes (7 jours de mer, dont 4 ou 5 à la dérive, moteur cassé). En 3 h, l’opération (Laurent, Druy et Loïc) est achevée. Les gens sont en bonne condition. Une pléthore d’enfants. Un bateau-école. Remorquage à 100 mètres avec 4 personnes à bord. La barque éclairée, théâtrale avec ses yeux de lumière théâtrale d’un projecteur de revue. On marche sur Poulo-Bidong (Malaisie) où on les larguera en dehors des eaux territoriales.

14 mai 1989

Boat en remorque à 100 mètres avec une équipe de 4 hommes. On va essayer d’y mettre un moteur hors-bord pour leur permettre de gagner seuls Poulo-Bidong.
Fatigué, amer. Pas dormi depuis la découverte. Pas une seconde. Et une grandissante contre le Dr No, cette merde plate.
Grains, averses. Pris la 1ère veille nocturne. 0-2 h matin avec Johnny, le lieutenant.

15 mai 1989

Dormi. Mieux disposé. Dauphins. Stoppé vers 14 h pour la fixation du moteur sur le boat – en couple. En plein grain. Rafales, pluies, mer moutonneuse. À ma garde de minuit, on parle d’un SM vu vers 11 h puis disparu (base soviétique à Danang). Nuit calme et froide.

16 mai 1989

Essais de moteur hors-bord sur le boat. On arrive bientôt dans les eaux malaises. Résolution de la crise par la restitution de la calligraphie.

17 mai 1989

Veille de nuit. Minuit-2 h. Chanson de femme, guitariste sur le pont – sommeil épais pour la plupart, un peu agitée. Réveil 5 h. Largué le boat chargé de 55 personnes vers 6 h 45. Ça marche. Poulo est en vue, une petite montagne dans l’eau. Et puis, vers 8 h, ça ne va plus. Le boat est arrêté. Décisions à prendre. Discussion (âpre) entre le commandant et Laurent. Finalement, on décide de réparer le moteur et de doter la prise d’air d’un tuyau qui le tiendra à l’abri de l’eau. Péripéties, retours, crainte des garde-côtes. À 12 h enfin, il double le bout de l’île et envoie 2 fusées triomphales. On repart pour la zone !

18 mai 1989

Veille de 0 à 2 h. Nuageux. Fatigué. Panne de courant. Plus d’air climatisé dans le caisson. Mer forte aprèms et soirée.

19 mai 1989

Mer mauvaise. 2 alités. Dr No et Colette. Et d’autres. Claude impeccable. Tangage et roulis toute la journée. Main courante placée entre le château et le conteneur.

20 mai 1989

Levé 7 h. Pesé. Toujours le tohu-bohu. Pris de ¼ à 8 h. RAS. Ça mollit enfin dans la matinée.

21 mai 1989

Très mauvais temps. Creux de 3 à 4 mètres. Peu d’espoir de rencontrer des boats, encore flottants. Vent force 8. Ça s’aggrave. Décision d’évacuer le conteneur. Vers 20 h. En sortant du panneau de la cale dans l’obscurité, je me fis mal. Quelque chose foulé ou cassé. Marianne et Colette me pansent. Je dors sur le sol du salon du commandant avec l’infirmière et Vu couché sur la banquette. Mal.

22 mai 1989

Pansement refait, plus serré. Mais impossible de bouger sans aide. La mer se calme un peu. Laurent me demande si je peux tenir. Oui. Passé la journée dans le salon. J’y dormirai. Les autres retourneront au conteneur.
Vers 23 h, alerte au boat. C’est un garde-côte qui tire en l’air pour nous renseigner.

23 mai 1989

Dormi assez bien. Claude m’a confectionné une canne. Je deviens autonome. Et il m’a douché au tuyau d’arrosage sur le pont – assis dans un fauteuil.

24 mai 1989

Bien dormi. Rasé. Lavé visage et torse au lavabos des toilettes. Bien être. Mer houleuse. Écouté avec écouteurs et cassettes les nouvelles de RFI.
Interview du chef mécanicien, Ulyssis, philippin. Avec Colette Mariana, le chef mec, le second me soigne : une pâtée de baume du tigre, de gingembre pilé et du whiskey. Et une bande souple.

25 mai 1989

Bien dormi. Rêves plutôt virils. Gris au lever du jour. Toilette sommaire. Gros temps dans l’aprèms : on fuit vers le sud. Message : 81 recueillis par un remorqueur de haute mer. On demande au Mary de les amener à Palawan. Refus de M. Gilles.

26 mai 1989

Dormi de 11 h à 6 h, malgré les vagues. La mer se calme au matin. Mauvais temps dans l’aprèms. Interview des 3 matelots.

27 mai 1989

Levé, fatigué. Peu dormi. Chaleur insupportable (impossible d’ouvrir le sabord d’avant : pluie). Pas lavé. M. Gilles a ordonné de prendre à bord les 87 de Singapour pour les mener à Palawan. On sera à Singapour demain en huit.

28 mai 1989

Levé à 6 h avec plus de difficulté à marcher. Pied plus douloureux. Mer belle. On quitte le golfe. Le soir, sur le pont arrière, une fête de l’espadon (on bouffe ce qu’il en reste). Mer calme, pied tranquille.

29 mai 1989

Levé 7 h. Nuit très chaude. Moins de douleur et de gêne aux premiers pas. Beau ciel, mer douce. Monté deux fois à la passerelle.
Le foutriquet refuse ouvertement de me prêter sa douche. C’est déjà bien de jouir de sa cabine. Chaleur intenable dans la soirée. Marianne venue me faire la lecture assise au pied de la couche après minuit. Foutriquet, tourmenté, ouvre sa porte, la laisse ouverte pour empêcher des débordements… !

30 mai 1989

Mauvaise nuit. Réveillé par la chaleur vers 4 h, recouché dans des draps dégoulinants. Pied amélioré pourtant. Mer plate. Soleil.
Nettoyage au jet sur le pont, par Claude. Lecture de nuit à mon chevet. Vers minuit on parle d’avarie à la pompe.

31 mai 1989

Réveil à 6 h 30. On retourne sur Singapour. Il n’y a plus d’eau. Robinet et douche ne donnent plus que de l’eau salée. Obtenu pour absorber les médics de remplir ma gourde. Rationnement !
Sévère explication avec le capitaine. J’évacue son bureau et regagne, par une passerelle spéciale, le conteneur.

1er juin 1989

On arrive demain matin à Singapour. Mis de l’ordre dans mes affaires abandonnées depuis 10 jours. Dernier dîner avec l’équipage et l’équipe sur le pont arrière. Bien.

2 juin 1989

Levé 6 h 30. Singapour, le détroit. Arrivée dans la pluie à 11 h au Novotel (6147). RV médecin pour la radio. Petite fracture. Cdf à Fakhouri (Kuala Lumpur), Ph. Martin, vice-consul, Mme Hamida (Malaisie) pas là.
À 5 h, on part pour le port embarquer sur le Mary pour le transfert des 87 (dont 3 ou 2 se seraient suicidés). Arrivés là, Anthony nous renvoie : les autorités font des difficultés. Retour à l’hôtel.
Dîner tous au Newton Food Center. Trop chaud. Rentré. Cdf à Casteil : eu Ariane et Beï, Patrick et Clément. Expliqué la tempête et la fracture.
Cdf à Libération et de Libération vers 11 h 45 (Garaud).

3 juin 1989

Mal et peu dormi. 3 h. Levé 5 h. Allé avec Claude faire « encadrer » une calligraphie de Tan. Déjeuner à l’hôtel avec Laurent, Loïc et Claude. Pourparlers à propos des réfugiés. Reposé l’aprèms.
Le revendeur de fausses Cartier et Rolex revenu. Tout le monde va dîner à Newton. Renoncé à les suivre. Dîner à l’hôtel. Couché à 21 h.
Pékin : le sang coule place Tienanmen.

4 juin 1989

Réveillé 8 h. A. B. dormi, mais pas encore reposé. Cdf de Laurent : les Singapouriens ne veulent pas laisser partir l’infirmière (Colette), question d’embêter les gars du Mary, etc. Mis Ph. Martin, le vice-consul en rapport avec Laurent.
Déjeuner chez un chinois de haut vol, invité par Saouad Al Attar. Laurent, Anthony et Foutriquet. Attar détendu. Des bateaux sont arrivés ou vont arriver avec des réfugiés. Je rentre à l’hôtel. Laurent va voir les dégâts au Mary. Retour de Laurent à 16 h. Avarie : trou d’1 cm à l’étrave. Allé dîner avec et leurs amies dans un « Chicken rice ». Retour et causerie-baignade autour de la piscine.

5 juin 1989

Réveillé 7 h. Reposé. Allé avec Claude, Colette, Marianne faire des achats (le cassette-lecteur de Patrick). Déjeuné avec eux et Eilan, le Malais dans un Chinois ruineux de Clifford Pier.
À 15 h avec Laurent et Loïc aux chantiers ; le Mary est à quai avec sa déchirure. Monté à bord. Heureux d’être au mouillage. Bu de l’arrach du Sri Lanka avec l’équipage. Retour en taxi vers 17 h 30. Dîner avec Claude et Marianne à l’hôtel.

6 juin 1989

Levé à 7 h 30. Reposé, malgré divers cauchemars. Vu Huan et quelques autres de la nouvelle équipe. Toute la journée, récupération. Libération. Pas sorti de l’hôtel. Le soir, dîner commun des deux équipes (17 avec les amies de Duy et A.).

7 juin 1989

Levé 9 h. RV au camp de réfugiés à 15 h. Graves nouvelles de Chine. Guerre entre les armées.
Déjeuner avec Ph. Martin, Tan et Claude. Ensuite, au camp des réfugiés à l’autre bout de l’île.
Passé la soirée avec les deux équipes dans les beaux quartiers, chez la mère d’une amie d’Elaine. 2 h du mat.

8 juin 1989

Réveillé 9 h 15 par Claude. Pas pris de petit-déjeuner, seulement un café. Déjeuner avec Tan et Claude à l’un des chinois de l’hôtel. À 15 h, allé au Mary avec la nouvelle équipe qui s’y installe. 19 h départ pour l’aéroport des anciens (Laurent, Loïc, Duy et Marianne). Demain, on loue un bateau pour aller à Sultan Rock.

9 juin 1989

Réveillé à 8 h. Anthony nous donne RV à 14 h pour la vedette. Allé cherché la calligraphie de Tang. L’ai affecté à Claude. Grosse pluie. À 15 h, pris le bateau (vedette) pour aller au Mary. De là, à la barge mouillée à ½ heure de là. Puis retour au Mary – et rentré vers 20 h. (1 000 $ sing.)

10 juin 1989

Dormi vers 3 h du mat. Réveillé 9 h. Dîner avec Claude et Elaine. Noor Aluri, le chef mécanicien de la vedette, nous montre son journal (sur les B.P. en 1979). Enregistré.

11 juin 1989

Réveillé à 8 h. Bien dormi. Reposé toute la journée. Taxi pour l’aéroport. Départ 20 h 15. Colombo. À Paris 12 h 50 (heure de Paris 6 h 50).

12 juin 1989

12 h 50 à Roissy. Accueilli par un buffet champagne et café : Marie-France, Beï, Marie, Gilles et autres. Très inattendu et touchant. Après, conduits par Marie chez nous. Un monceau de courrier à dépiauter.
Cdf de Lask – qui poursuit son travail sur le yiddish (2 expos cet été, dont une à Eus). Je n’ai presque plus mal au pied avarié.
Ce matin, Gilles m’a appris que Pépette, le père de Marquis, est mort. M’a dit que le papier B.P. n’avait pas paru dans Libé et qu’il fallait me démener.

13 juin 1989

Bien dormi. Levé à 9 h. Soleil chaud, très chaud. Liquidé le courrier, enfin.
Dr Brugneux, venu vers 11 h : Rien de grave. Faire une radio de contrôle dans un mois. Tension faible. Me dit de ne plus prendre de Fludex, mais seulement de l’isalctone tous les deux jours.
Cdf de J.M. Espitallier : le papier BP a paru dans Libération de ce matin. Effectivement. Le soir, à la télé (Antenne 2) un reportage sur le sujet, images de Loïc. Claude m’appelle. Bien reposé, dit-il. On se revoit pour aller voir l’expo.
Dr Gelin confirme : pas de Fludex pour le moment.

14 juin 1989

Soleil toujours. 20° à 7 h.
Radio : Tuileries 89 est un bide, faute de pub. Tarif d’entrée ramené à 5 F. Les commerçants de l’expo se plaignent (« Malgré la remarquable expo sur la Révolution » dit un responsable de l’opération).
Cdf à UTA pour retrouver le carnet perdu à Singapour. Rien. Cdf de Marquis : Pépette mort le 10 mai. Enterré à Thiais « au cimetière yid », me dit-il. Voit Gille demain pour parler d’un spectacle de cirque. Me demande de m’y joindre. Peux pas. Plus tard. Cdf de Laurent Charpentier. Il a vu le papier – sait que Loïc a passé son bout de film (1’) à Antenne 2 sans donner le nom de Gilles, aurait souhaité qu’il ne mentionne pas non plus «  « .

15 juin 1989

Très beau et chaud. 30° au grenier à 15 h. À 9 h 45, Cdf à Gilles. A vu le reportage à A2 mais pas l’article de Libération. M’autorise à dire son nom, après que j’en aie « le bénéfice » (bien qu’il n’y tienne guère). En juillet passera peut-être par Barcelonnette.
Cdf à Stéphane : le film « Aux arbres » samedi à Montreuil. Dante est en Italie, reviendra le 20, travaille sur « Job » (à partir des écrits retrouvés du Sonderkommando d’Auschwitz, plutôt que de la vie du roi de Lodz Ratkowski).
Vincent Soldevila, le voisin d’en face, vient me voir, me révèle tout à coup qu’il est de descendance juive, qu’il est circoncis, etc.
À déjeuner, Xintian : pas de nouvelles de Wang. Elle a signé une pétition des étudiants chinois de France contre les massacreurs.
Cdf terrible de Claude Grumbach. Pas un mot d’intelligible – excepté « la » et « ah dis donc », épaves d’un langage tué. Téléphoné à Jacqueline. Pas là.
Cdf de Laurent : m’invite samedi chez Loïc. Pas possible, serai à Montreuil.

16 juin 1989

Pédicure. Vite fatigué de marcher. Mais, il fait beau. Cherché le vieux Zeiss – irréparable.
Commencé le papier Pépette pour son livre-souvenir (J.P. Vivier) avec des passages de l’article du « Monde » – passages coupés.
Cdf à Jacqueline Lazarus à propos de Claude.

17 juin 1989

20° sur le balcon à 8 h. 23 au grenier. Insomnie productive. Terminé le papier Pépète. Écrit à Truc. Travaillé à de petits textes, conçus dans cette insomnie. Content d’écrire. 15 h Xintian. Corrigé une demande d’emploi, le curriculum, etc. Prêté la machine à écrire.
Daté les photos mer de Chine. Un peu fatigué, et paresseux. Devais aller à Montreuil voir le film de Stéphane et Séonnet « Aux arbres citoyens ». Quiproquos divers. Delannoy que j’avais invité a dû renoncer.

18 juin 1989

Levé fatigué. Cdf de Georges (Dreyfus) l’ancien moine. RV mardi.

19 juin 1989

Allé 9 h 30 RV Kravetz, au café en bas de la rue de l’Odéon. Parlé du Liban (« C’est le Sud des Confédérés, une volonté de conserver un mode de vie »). De là, au centre médical de la presse, radio du pied. Pas aggravé mais pas consolidé. Il faudra 3 semaines et refaire une radio alors.
Cdf de Claude (Reznik) : RV à l’expo mercredi à 21 h.
Médecin 15 h 15 vaccin antipolio. Montré radio pied. Tension 12-8. Ne pas reprendre le Fludex.
Cdf à Stéphane : il reste sidéré de la soirée de samedi à Montreuil. 30 000 personnes devant le film. « C’était le Front populaire… la démonstration de tout ce qu’on dit depuis des années : quand il y a une volonté politique (celle du maire ici), on peut changer les données. Quand Migennes a commencé à chanter, je me suis dit : « On va se ramasser (après ça) un bouillon ». Pas du tout : c’est elle qui était déplacée… »
31° au grenier à 18 h.

20 juin 1989

Tension prise par Gilbert 11/8,5. Mal dormi. Mal fichu.
Cdf vers midi de Gatti, de passage à Paris. « Quand donc cesseras-tu d’avoir 18 ans ? Pense à tes amis. » Me dit qu’il a fait de moi un personnage de son « Job » sous le nom de « Gaon de Barbès ». Me demande une citation d’Eichmann (sur les juifs instruits « depuis 5 000 ans ») qu’il ne retrouve pas. Chercherai.
Cdf de Mireille (Nathan-Murat) : un texte à me remettre ce soir aux Tuileries. Cdf de V. Lumbroso. RV un de ces prochains jours. Chaleur épaisse, orageuse.
De 21 h à minuit, à l’expo Lacombe. Content de la voir – et réussie. Tout le monde est là : Cl. Eveno sort le catalogue. Un verre dans le jardin. Vu l’équipe du Mary : Laurent, Loïc, Colette, Marianne, Duy. (Donné des livres à chacun.) Vu aussi les Méla, Mme Péninou et le petit Corto, etc. Fête de la musique aussi : la foule.

21 juin 1989

Delannoy : Isabelle (Clerc) a perdu son procès : le juge lui enlève l’enfant. Cdf à Isabelle. Abattue, écrasée. RV cet aprèms après Libération, ou samedi.
Libération : Gouard pas là, à l’hôpital (renversé par une voiture). Vois Kravetz et Pouchain. Téléphoné à Isabelle : déjeuné dans le coin avec elle.
Le soir, 21 h, allé chercher chez des gens rue Nungesser-et-Coli un cadeau de Wang, longtemps trimballé de Chine en Suisse, de là à Nice puis à Paris (broderie à double face : un chat). Jointe : une photo de Wang prise place Tienanmen et qui m’arrive après le massacre… Cdf de Truc. N’a pas fait d’énormes progrès en français ! Conversation à peu près de sourds. Et coupée parce qu’il n’avait plus d’argent pour en rajouter dans l’appareil.

22 juin 1989

Frais. Remis à Xintian le cadeau de Wang (broderies aussi) pour Reinberg. Lettre de Truc – où je comprends enfin ce qu’il voulait me dire. Lui trouver une place dans une école à Paris à la rentrée prochaine.
Tension pharmacie : 21/3, 8/8. Pouls 93.
Par Thanh, j’essaie d’avoir des précisions sur Truc. Cdf d’Isabelle qui veut écrire à Mme Mitterrand (aiguillée sur Penent). Corrigé le texte de Mireille Nathan-Murat (L’Éternel retour). Emmanuelle a une fille.

23 juin 1989

Continué et fini l’essai de Mireille.

24 juin 1989

À 21 h chez Isabelle Rognoni avec Beï, une petite fête.

25 juin 1989

À la Route – jusqu’à 14 h. Vu les Pothin et Monnier. Feu d’artifice. Il y en avait un hier. 89, une année Ruggieri.

26 juin 1989

Pas bougé. Cdf de Truc. Mais Thanh est absent. Je remets à demain la tentative de communication. Photographie (polaroïd) des Calder pour le « Catalogue raisonné » demandé par la Fondation A. et L. Calder, N.Y.
Pharmacie : tension 12,1 – 7,5. Pouls 92. Vers 22 h Cdf de Penent – à propos d’Isabelle Clerc. Va transmettre son dossier à la Présidente.

27 juin 1989

Changement de temps. Nuages, fraîcheur. Envoyé à Hocquard pour Gatti la citation d’Eichmann. Téléphonages Truc – Thanh (le n° de Truc chez son oncle était faux. Me donne enfin le bon numéro).
Lecture de République n° 6. Lettre à J.A. Penent. Dîner chez Claude et Marie-France avec Beï et l’équipe du Mary. Photos. Rentrés 1 h 40.

28 juin 1989

Cdf à Chevalier. Parlé des Tuileries où Christine joue tous les jours sauf lundi et mardi. R.V. en août. Allé à Libération. Vu Allard. Déjeuner Garraud (sans le plâtre). G. voudrait un feuilleton sur 10 ou 15 jours de 3 à 4 feuillets. Mais Pouchain, vu après, n’est pas d’accord : d’abord, le sujet est « désuet » puis le feuilleton, la suite l’est aussi (impolitesse vis-à-vis du lecteur qui, s’il n’a pas lu les premiers papiers, n’y comprend plus rien), etc. Finalement Garraud, appelé ailleurs, Pouchain me dit de faire à mon idée. De là, chez Fournel, rue Falguière (éd. Laffont). S’installe – avec Line et Martine. Chez Ramsay ne reste que J.C. Guesovitch (actionnaire et ami de Régine Deforges). Envisage l’édition du « livre » pour le printemps 90 avec l’Aisne nouvelle. Puis de l’Espion de Dieu.
Thanh arrive avec Truc (il a loué une voiture que je paie – 620 F). Dîné avec eux et Beï. Mal fichu.

29 juin 1989

Pluvieux. Enrhumé. Tension 12,2/8,8. Pouls 88. Gelin : « C’est bon. Ne reprenez pas le Fludex ». Partis pour Barcelonnette.

30 juin 1989

Gap 6 h 30. Clair. Bagages pas arrivés : car raté. Taxi 400 F. Soleil. Téléphone en panne, on ne peut pas nous appeler.

1er juillet 1989

Nuageux. Bagarre pour les bagages avec Gap. Personne ne sait où ils sont. Courses à Barcelonnette : fleurs, resto, garage. Commencé à travailler sur le Mary.
Lu Baudelaire. Apaisant.

2 juillet 1989

Ajusté à peu près les papiers (6 ou 7). Chloraté derrière la barrière. Baudelaire.

3 juillet 1989

Courses à Barcelonnette. Tessier venu me fournir une jauge (celle qu’il avait déjà mise dans un coin a disparu), examiner le compteur d’eau (450 m3 depuis un an : la grosse fuite) et réparer la chasse d’eau – qui ne marche pas (la changer).
Envoyé lettre au maire (Olivero) pour l’informer. M’a dit qu’il ferait éponger la note dans le cadre communal. Écrit le papier Gilles (en gros).
19 h Cdf de la gare de Gap : ils ont les bagages ; seront mis au car demain.
Cdf de M. Gille : il passera mercredi à Barcelo. Coïncidence avec le papier que j’écris. Cdf de Claude : parlé de la carte, des photos. Demandé sa bio pour le papier.

4 juillet 1989

Mal fichu. Mal dormi. Fini à peu près le papier Gilles. Réuni les éléments du 2. Récupéré à 17 h la cantine et les 2 valises.
Baudelaire.

5 juillet 1989

Beau. Commencé le 2e papier. Arrivée à 16 h 30 des Gille. Ils apportent une grande plante verte. Contents d’être au frais après la Côte brûlante. Parlé du bateau, de leur vie, des miracles de Dieu, du bouddhisme et de bien d’autres choses. Se plaint un peu de n’être pas tenu toujours au courant : il n’a appris le sauvetage de 41 personnes que par les fourriers de « S.S.Boat ». De toute façon, songe à abandonner le Mary et à s’occuper d’enfants en Thaïlande.

6 juillet 1989

Gris. Les Gille repartis à 9 h 30 après le petit-déjeuner. Carte de Georgio (de Berlin) et de Elaine Hendricks (de Singapour). Travaillé dans la soirée (le 2).

7 juillet 1989

Pluie. Fini le 2.
Cdf de Rufus : lecture de sa pièce à Gordes le 5 août. M’invite. Décliné. On se verra à Paris.

8 juillet 1989

Mort de Bouise. Fait le petit chapeau de la série (Stephan Howberg).
Deux scouts s’abritent de l’orage à la Bergerie. 18 h vernissage de l’expo peinture de Barcelo au Bois Chenu. Beï primée avec Mme Léon : un chèque de 1 000 F. Vu Me B., nouveau maire, et appris la consternante nouvelle ; le 11e BCA est dissous. Catastrophe pour la ville. L’autre Morel content : un vrai Mexicain (de ceux qui ont empêché le train).
Un champion de boxe (R. Jacquot) perd au 1er round par fracture du 5e métatarsien.

9 juillet 1989

Beau. Cdf d’Élise Aimé. Lui ai passé le cas de Truc, mon fils adoptant.
Fait le 3e papier (le boat). À 19 h emmené tout le monde, Mme Léon et les 4 petits-enfants, Beï, voir le Grand bleu. Ni bien ni mal. Des images.

10 juillet 1989

Pluie. 4e papier (la tempête).

11 juillet 1989

Pluvieux. 5e papier (qui sera en fait le n° 3).

12 juillet 1989

Gris. La ville ne parle que du 11e BCA. Cherché une dactylo. Fini le papier (humanitaires). Cdf d’Élise Aimé à propos de Truc. Appeler demain le directeur de Laon à son sujet.
À dîner, M. Piriatte, de l’expo, Mme Léon et ses 4 petits-enfants.

13 juillet 1989

Assez beau. Dans les journaux locaux, articles et photos (dont les lauréats) de l’expo. Téléphoné à Mme Trousseau (Laon) à propos de Truc. Ça s’arrangerait.
Travaillerait sur le dernier papier. Arrivée d’Éric pour Trois, quatre jours.

14 juillet 1989

Beau. Descendu avec Beï et Éric à Barcelo : prise d’armes. La dernière. La fanfare joue « Ce n’est qu’un au revoir » sur la place Maurel. Déjeuner sur la place avec Éliane, invités par elle.
Fini le 6. Allés chez Mme Léon voir à la télé le défilé de « la Marseillaise » entre 21 h et 1 h 10. Très excitant, grave et drôle. Mme Léon était folle d’hostilité : « Des nègres ! ». Toutes ces fêtes me plaisent : émotion et jubilation. Un cœur terriblement et éternellement à gauche.

15 juillet 1989

Très beau. Recopié papier. Arrivée vers 11 des Ariane. Allés déjeuner avec tous et Éliane à l’Alp. Repris le travail. Modifié le 1 (Monsieur X…).

16 juillet 1989

Beau. Cdf à Élise Aimée, on verra Truc début août. Cdf à Libération. Personne.
Allé avec les Ariane voir passer le Tour de France au pont. Trompé de jour, à cause du journal. Ariane prend ma tension : 12/8. (Depuis 8 jours, je ne prenais pourtant plus d’Aldoctone : oubli !).
Cdf à Pouchain pour le prévenir de mon retard-papiers. « T’en fais pas. J’ai transmis la consigne à J.M. Helvig ». Ouf !
Éric reparti à 18 h pour St-Tropez. Dîner avec les Oliveiro et les Ariane.

17 juillet 1989

Descendu à Barcelo. Apéritif avec J.M. Espitallier. Révision des 5 (tempête). 16 h Ariane et Patrick vont passer quelques jours à St-Tropez chez Éric, nous laissant les enfants. Presque fini. Cdf le soir à Laurent Charpentier (pour des précisions).

18 juillet 1989

Passage du Tour de France. Allé place Maurel. Opération ville morte, pas très réussie.

19 juillet 1989

Très chaud. Révision générale. Basset le peintre descendu (ou monté) de Ste-Croix passe à la maison. Répare deux serrures. Descendu avec les mouflets faire du manège.

20 juillet 1989

Cdf à Laurent (autres détails). Terminé. Prêt à téléphoner à 15 h. Dicté pendant 3 heures à des cassettes. Me renverront ça en télécopie.

21 juillet 1989

Tours de manège Clément – Marion. Allé chercher du ciment et du sable à l’atelier d’Oliveira. Puis chez Mme Léon : cueillette des cerises. Ensuite, apéritif chez les Armand.

22 juillet 1989

Lourd. Ajouté quelques corrections en attendant la copie tapée. Chez le Dr Lefebvre : radio du pied. 14/9 de tension. Pour le pied, ça se consolide lentement. Voir d’ici trois mois. Retour de St-Tropez des Ariane, le soir. Écrit un poème dans l’antichambre de Lefebvre.

23 juillet 1989

Très chaud. Cdf à Libération. N’ont tapé que 2 papiers. Tapant entre deux. Auront fini d’ici 3 ou 4 jours. Je serai rentré.
Allé voir avec Beï, Clément et Manon Mme Oliveira à la ferme, et son fils. Apéritif. Disent que Gaulin aurait vendu ses terres à Armand.
Dîné tous, avec Patrick et Ariane, chez Mme Léon.

24 juillet 1989

Pluie pendant la nuit. Tension 14,5/9. Descendu au garage avec Patrick. Pendant ce temps, une trombe au Serre qui casse un vieux frêne, net (pourri, il est vrai).
À l’apéritif 12 h, les Armand. Il me confirme qu’il a acheté les terres de Gaulin.

25 juillet 1989

Gris, frais. Allé chercher la bagnole au garage et les 3 articles envoyés par la sténo. Tension bras droit 14 :9 ; bras gauche 12,5/8. Allé voir Mme Jouffroy (Maurice). Mme Dumaine et André Oliveiro, retour d’hôpital.
Crise de foie ( ?). Allé dîner chez les Oliveiro avec tout le monde et Mme Léon – mais resté couché, à la diète, dans le salon.

26 juillet 1989

Beau temps. Expédié les bagages. Un peu mieux. Vers 18 h 30 chez les Martel (Robert). Elle, malade (cancer), triste. Lui, brillant, optimiste, content de vivre cette époque, citant Octavio Paz. Partie d’échecs avec Patrick.

27 juillet 1989

Gauche 11,5/8 – Droit 12/8.
Descendu à Barcelo collecter quelques inscriptions sur le cahier de doléances de Barcelo (contre la dissolution du 11e).
Allé chercher le moulin à café réparé. Départ général, les Ariane pour Casteil, nous pour Paris. Très chaud. Bagages à la consigne. Dîner Michelet. Train 10 h (25’ de retard).

28 juillet 1989

Paris. Beau temps. Vers 15 h 30 Libération. Tout tapé. Allé voir Allard, toujours trop, et Elwig remplaçant de Pouchain. Ça passerait en août. Les dactylos trouvent les « chroniques » bien. 31° grenier (27° balcon). Cdf de Peter qui part pour St-Malo en vacances. Repris le poème (calligraphie). Travaillé le détail.

29 juillet 1989

Plus frais. Corrigé les papiers tapés.
16 h Cdf de Laurent Charpentier : le Mary vendu, arrive à Sète fin août avec le même équipage – moins Foutriquet. J’irai peut-être, avec lui.

30 juillet 1989

À La Route. De la pluie très vite. Repartis vers 15 h.

31 juillet 1989

Froid. Allé à 15 h à Libération. Corrigé les papiers sur écran.

1er août 1989

Mal dormi. Allé faire réparer la machine à écrire électrique donnée par M.F. Oliveiro. Fait en 2’’. Lettre et Cdf (le soir) de Truc, inquiet : va-t-il trouver une place dans un foyer à Paris ? Lui dis que je vais m’en occuper (avec Élise Aimée).

2 août 1989

Beau de nouveau. Visite de Laurent (Charpentier). Est allé hier donner des photos à Libération. N’a pas pu sortir les papiers (seulement la moitié).
BHV l’aprèms : ventilateurs des plafonds. Cdf à Élise Aimée : me donne la liste des foyers pour Truc.

3 août 1989

Cdf à Raymond, sous-directeur du CHU de Laon (Truc : liste des foyers qui pourraient l’accueillir). Cdf de Duy : ses parents sont arrivés du V.N. Si content qu’il faut qu’il le dise à tout le monde.

4 août 1989

Beau. Écrit à Oliveiro (pour éviter que des frênes soient abattus pour le passage de la ligne électrique).

5 août 1989

Chaud. 32° au grenier à 17 h. Cdf vers 14 h de Claude Reznik : Libération annonce la parution de la série pour lundi. Le soir, Cdf de M. Gille pour le lui dire. M’invite à aller avec lui à Suez prendre le « Mary » qui rentre en Europe (Sète, le 1er ou 2 septembre). « Vous comprenez, je n’ai jamais voyagé à bord ». Je n’irai probablement pas.

6 août 1989

À Libération à 10 h. Garraud revenu. Fait des corrections. Laurent et Claude apportent des photos, lisent les papiers. Question d’aller ensemble accueillir le bateau à Sète.
Arrivée de la lettre clandestine envoyée par les rescapés de Poulo Bidong.
Revenu l’aprèms. Titre modifié (banalisé). Conversation avec J. Barnett à 19 h 30 bd St-Martin 29, chez Loïc Connan avec Beï et l’équipe du Mary. Vu le film qu’il a fait avec Laurent. 30’. Bien fait. Vu Claude Reznik.

7 août 1989

Gris. Lourd. Cdf à I. Clerc dont l’affaire passe en appel ce mois-ci. Cdf de Rognoni. M’apprend que le copain d’Isabelle est mort d’un infarctus chez elle au début de juillet. (Elle ne me l’a pas dit quand je lui ai parlé il y a deux jours.)
Allé à Libération. Corrigé (par Dominique Vincent). Remis liste de journaux à envoyer. Récupéré carte de la mer de Chine. Gros orage pendant que j’étais au journal.

8 août 1989

Cdf à Laon (M. Raymond a trouvé une place pour Truc dans un foyer de Clichy, rue Martre). Tension : 13,2/8,2. Pouls 86.
Envoyé lettre à Truc pour l’informer. Lettre cosmique de Chateauneu, à propos des papiers. Visite entre 14 h et 16 h de Maya Béchard, amie de Peter. Voudrait « médiatiser » le Tibet. Me demande conseil, m’interviewer au magnétophone. Ennuyeux.
Cdf à Isabelle Rognoni (pas là) et de Ph. Béassis (il veut me dire qu’il a lu les deux premiers articles et s’est bien amusé. R.V. la semaine prochaine).
Allé à Libération. Corrections. Champagne.

9 août 1989

Cdf d’Élise Aimée (Truc). Lettre à Geoffroy Cremelle (Boat People).

10 août 1989

Cdf de Duy : Mme Herbelin en pleurs. Elle craint que le portrait du Foutriquet ne passe pour celui de son mari, capitaine en titre du Mary. Juste. Précision à donner dans le dernier papier.
Cdf de Jacky Moreau, en Bretagne. Me parle des papiers. À Libération, donné notes de frais.

11 août 1989

Gris. Cdf de J.P. Campagne, retour des Landes (incendies) et de Namibie (indépendance). R.V. le 18. Cdf d’un Dr David, qui était sur le Mary en 87, très élogieux. Allé à Libération. Corrections dernier papier. Offert le champagne à tous.

12 août 1989

Cdf de M. Gille. Très content des papiers (et de la rectification à propos du capitaine Herbelin), puis de Chevalier (« Tu as inventé un style ») puis de Georges Samarkos (soucieux de ma santé, et toujours désespéré de son chiffre d’affaires).
Au magasin, puis la voiture. Bu champagne offert par Frédéric. Puis Tuileries (5 F l’entrée pour les Tréteaux de la Révolution). Cavalcade avec chaises entre les deux théâtres et les petites scènes à roulettes. Vu Chevalier, Christine, Delannoy. Bu un verre à la foire ensuite. Rentré 1 h 30.

13 août 1989

Fatigué. Mal dormi. Enrhumé. Allergie ? 30° grenier à 18 h.
Lu le projet roman de Delannoy et les quelques pages écrites. Très au-dessous de ce qu’il a déjà fait.
Vers 23 h, Cdf de Truc. Me demande quand je viendrai à Laon. Lui explique que je n’irai pas puisqu’il doit lui-même venir à Clichy entre le 21 et le 26. Demande que son frère aîné aille aussi au foyer de Clichy. Conseillé de s’adresser à M. Raymond.

14 août 1989

Plus beau. Envoyé photos et cadeau Tour Eiffel à Noor Alwi, le pilote de la vedette (Singapour). Cdf de I. Clerc : son appel vient mercredi. J’irai.
Cdf de Dominique Garraud. Mme Herbelin veut qu’on passe sa lettre de rectification (elle vient de l’envoyer à July) ; la note du dernier papier ne lui suffit pas. Idiote et butée. Vais lui téléphoner.
Cdf de Rognoni qui s’ennuie au Touquet, va rentrer. R.V. dans la semaine.
Cdf à 18 h à Mme Herbelin, pendant que son bébé criait à l’arrière-fond : ultra nerveuse, radotant, exigeant la publication de sa lettre. 20’ de crépitation. Cdf à M. Gille pour l’informer. Va essayer de la calmer. Cdf de Garraud : on peut passer une deuxième fois la note. Je dis d’attendre un jour.
« L’Homme neuronal » (J.P. Changeux). Envoyé Tour Eiffel et photos à Noor Alwi.

15 août 1989

9 h 30 Cdf de M. Gille. Il a eu Blanche-Neige (Mme Herbelin) au téléphone. Toujours montée. C’est dans les « Informations dieppoises » qu’il y a une allusion à Libération. Je vais prendre contact avec eux. Mais dire à Garraud de ne pas passer une seconde précision.
À déjeuner, Delannoy. Lui conseille d’arrêter là son roman, de ne pas montrer les 30 premières pages à son éditeur – et de lire d’une manière critique tout Rousset.

16 août 1989

À 12 h 30 place Dauphine. Déjeuner avec I. Clerc et Justine (10 ans). Puis au Palais, pour son appel contre l’ex-mari. La salle est celle où l’on a jugé Pétain. Très peu de monde. Trois magistrats en noir : Bourreau, Vengeot et Salomon… L’aînée est Mme Trouillard. Tout ce qu’il faut pour la justice. Attendu dans l’antichambre avec Justine à lui inventer des jeux jusqu’à 17 h. Il paraît que l’ex-mari, ne reculant devant rien, a pleuré. Décision le 12 septembre. Passé au magasin pour aider Beï et le personnel à fermer en l’absence des Gilbert et de Frédéric.
Lettre de Fabienne Drouet (à propos des papiers Mer de Chine).

17 août 1989

Mal dormi. Peu dormi (café pris hier ?).
Cdf de Ph. Béasse avec qui je dois déjeuner. Se décommande parce que Bernard est rentré de vacances. R.V. plus tard. Me dit que mon « feuilleton » a fait un tabac, que tout le monde lui en parle. Cdf d’Élise Aimée (pour Truc). Dispositions à prendre pour l’amener au foyer de Clichy.
Travaillé sur Hayange (revue des notes prises). Cdf à Daniel Chelmel (pour Truc. Si Clichy ne marchait pas – et pour Beï : la galerie de sa femme à Bordeaux).
Avec Beï et Delannoy, à Montreuil chez les Chevalier. Dîné magnifiquement. Parlé surtout des fêtes du bicentenaire et des grandes constructions (pyramide, Grande Arche, opéra Bastille).

18 août 1989

Bien dormi. Beau. Farfouillé dans la docu Hayange. Déjeuner à la Mairie (pizza Mario) avec J.P. Campagne, retour de Namibie pour l’A.P. Parlé de romans, celui qu’il fait à structure faulknérienne (Tandis que j’agonise) et le mien dont je lui dis deux mots.
Cdf d’Élise : Truc viendra à Clichy le 25 (elle a téléphoné directement au foyer pour s’informer). Cdf vers 23 h de Truc qui m’annonce la nouvelle. Je lui dis que je serai là le 25.

19 août 1989

Beau. Travailloté. Fini la docu Hayange.

20 août 1989

Canicule. À la Route. Arrosé quelques plantes malheureuses. À 17 h 34° au grenier, 30 au balcon cuisine.

21 août 1989

Très chaud encore. Gilbert, venu de vacances pour quelques jours, à petit-déjeuner. Cdf à La Parole errante : eu JJ Hocquard (compliments pour la série – offre de travail avec un garçon qui fait des choses en Argentine, à Ushuaia).
Cdf de Rognoni qui se dit fatigué et ne viendra peut-être pas dîner avec nous et sa fille ce soir. Pris un verre au café d’en face avec Isabelle Rognoni qui me parle de son père (et voudrait bien qu’il vienne ce soir ; il continue « à boire et à dormir », n’arrive pas à finir sa pièce).
Déjeuner à la maison avec Jacky Moreau, en déprime : Patricia l’a lâché, il est seul, sans téléphone dans le nouvel appart de Pantin. Parlé de mon « Lac », surtout. Constaté son urgence. Cdf de Joëlle (compliments).

22 août 1989

Lettre de Christophe Smith, fils de Bill « très ému par les reportages du Mary ». Cdf de M. gille : le Mary qui a franchi Djibouti avec une cargaison de matériel de forage sera à Sète le 3 ou 4 octobre. Il ira le recevoir. Mais le bateau est vendu. Monchicourt souhaitait qu’il aille récupérer un Suisse à Bornéo (écolo arboricole, traqué par les autorités). Je vais m’enquérir de ce truc, qui m’intéresse.
Cdf de René Toutini (château de Hayange). Déjeuner Custine avec Stéphane (Gatti) m’apporte les cassettes de son œuvre montreuilloise (Aux arbres, citoyens !). Parlé de Bornéo, de la constitution d’un groupe de sauvetage des écolo-humanitaires, etc., en péril. Part chez Dante le 25, m’invite. Impossible. Mais peut-être au milieu de septembre quand il y retournera.
Cdf à Dodu (Hayange) pour le bail (augmentation triennale).

23 août 1989

Gris puis chaud. Travaillé sur K.G. Allé chercher les clés de la Route chez Hélène. Gilbert retourne à Cannes.
21 h Cdf à Monchicourt (Médecins du Monde) au sujet du Suisse de Bornéo. « Qui êtes-vous ? » me dit M. (qui me connaît depuis 1987). L’histoire du Suisse est entre les mains d’un journaliste de la télé, Jean-Luc Blaise.

24 août 1989

Travaillé K.G. Cdf d’Anne Toulouse RFS pour une interview. Décliné. Aiguillé sur Claude Reznik. Trottier venu enlever les moquettes de la cave.

25 août 1989

Allé chercher gare du Nord, avec Élise Aimé, Truc et son frère au train de Laon. De là par le métro à Clichy, foyer Jean-Zay de l’Alefpa. Dr Sanchez. Exposé, explications, visite. Déjeuner sur place. Reconduit les deux gamins au train. Démarches à faire.
Travaillé K.G. Cdf 18 h de Catherine Triboulet, de la dernière rotation du Mary. Remerciements et compliments. Cdf de Claude Reznik. Accepte d’aller se faire interviewer. R.V. pour l’Arche de la Défense demain vers 17 h. Me dit que 9 ou 10 des gens qu’il connaît sont fanatiques du reportage Mary. « Un modèle ».

26 août 1989

Vertige prononcé en me penchant vers le sol. Malaise. Tension chez le pharmacien 13/9, pouls 88. Gris, pluvieux.
Cdf de Claude : en panne place Gambetta ; le déplacement à l’Arche annulé. Vu ça à la télé. Vers 21 h, Cdf de Toulouse de Marie-France (compliments pour les articles ; ça continue : aujourd’hui Daniel Chalmel aussi).

27 août 1989

Gris. Un peu mieux. Travaillé K.G. toute la journée. 150 inserts revus.

28 août 1989

Clair. Température en baisse. Travaillé K.G.
Cdf de Braudeau sur Haïti (d’où il revient : pays de poètes) et Venise (festival où il part). À propos des Boat « C’était bien ». R.V. après le 16.
Télé : Océaniques. « Le principe anthropique » avec astrophysiciens, cosmologistes, etc. Ça va être furieusement à la mode.

29 août 1989

Beau, clair, frais.
Déjeuner Custine avec Cl. Eroyen qui apporte un lapin en gibelotte. Parlé métier, projets, etc. Cdf d’Élise, Cdf à Sanchez (Clichy) et à la Croix-Rouge – à propos de Truc.

30 août 1989

Gris. Appelé les pompiers pour détruire un nid de guêpes sous le toit de l’isba. Venus vers 10 h 30. (Envoyé 150 F aux œuvres sociales.) Cdf de M. Gille pour m’informer de l’arrivée du Mary le 4 à Sète. Travaillé K.G.

31 août 1989

Gris. Déjeuner avec Christophe Smith. Nouvelles de Bill (qui s’ennuie à Coudres). Christophe fait des films publicitaires, des clips, prépare un vrai film. L’aiguille vers la mer qu’il aime – sur l’histoire de Colas, navigateur.
Cdf de Peter, retour de St-Malo. Dans la nuit, 1 h. Cdf. Je crois que c’est Truc. C’est Chacha, la copine de Kravetz. Elle s’excuse mais elle n’a pas pu résister : il fallait qu’elle me dise combien mes papiers l’avaient amusée. « Formidable ». Marc est à Beyrouth.

1er septembre 1989

Isabelle m’envoie une photo de Bouise et d’elle jeunes. « Regarde comme nous étions beaux ». Travail K.G. Pression pharmacienne 13,3/9,7. Pouls 93.

2 septembre 1989

Frais. Travaillé K.G. Dormi difficilement. Assailli d’images. Les Gilbert rentrés de Cannes.

3 septembre 1989

Beau. Clair. Dîné chez les Peninou avec Jean-Luc Domenach et sa femme, un Libanais et la sienne. Parlé surtout de Chine et de Mme Mao.

4 septembre 1989

Avec Isabelle Rognoni, à Nanterre (Palais de Justice : remis les signalements de Truc et son frère mais il fallait s’adresser au Parquet de Laon : Nanterre fera suivre.

5 septembre 1989

Beï remet son départ en Bretagne prévu demain. Allergie, toux, etc.
Invitation grenobloise à animer une soirée tibétaine et à participer en 90 /91 à une transhimalayenne. Décliné.
Cdf de Nicole Piantanida (bravo pour la série).
Forte impression de gâtisme. Pauv’ Jojo. Fini « Le  Nègre du Narcisse » (tempête enfin comprise à la lumière de l’expérience récente).

6 septembre 1989

Beau jour clair. Bien dormi. Lettre de V., de Californie. A lu les articles. Amical. Cdf de Claude Reznik : il est allé hier à Sète voir le Mary, qui n’a plus la même gueule (repeint autrement et sans conteneur) mais le même équipage sauf Mahommad… M. Gille était là et aussi la femme d’Herbelin et sa mère, « des furies ».

7 septembre 1989

Beau. Conduit Beï à la gare. Le Mans puis Gâvres, etc.
Déjeuner I. Clerc. Attend les résultats (le 12) de sa guerre pour Justine. Cdf de Delannoy qui s’enquiert d’elle pour un R.V. avec le réalisateur de leur scénario sur le divorce.
Cdf et lettre de Truc, angoissé parce qu’on veut le placer au lycée technique de Laon au lieu du lycée. Téléphoné 1 h à Sanchez (Clichy), Élise Aimée, Trousseau (Dr de Laon) et Mme Larquet (assistante sociale Laon). Ça va s’arranger. 21 h Cdf d’Élise. Renseignée. D’accord pour une lettre à Truc, le rassurant et le calmant.
Cdf de Beï : bien arrivée à Gâvres par grand soleil.

8 septembre 1989

Écrit à Truc, et posté Clignancourt. Visite de Chevalier (il m’a photocopié à 10 ex. le reportage BP). Lettre sur Gerstein de Dickten G. avec traduction de Peter.
Radio : Poirot-Delpech lâche, comme prévu, son feuilleton du Monde. Braudeau succède (on le lui avait promis).
16 h visite de Vincent Collin, ami de J.J. Hocquard pour un projet théâtral en Patagonie. Pas refusé – cela dépendra du « Lac ». Aller en mars à Ushuaia ?
Cdf de Truc. Le rassure et lui confirme la visite du 16.

9 septembre 1989

La lettre de Dickten n’apporte rien. Analyse du cas Gerstein.

10 septembre 1989

Gris. Travaillé sur les « révisionnistes » (K.G.)

11 septembre 1989

Chaud mais sans soleil. Fini les révisions. Cdf de Georgio. RV jeudi.

12 septembre 1989

Pluie dans l’air. Pédicure. Déjeuner aux Négociants avec Nicole Piantanida (Filiforme). Tonnerre et pluie. Vers 17 h, I. Clerc, dans le quartier, vient téléphoner – procès gagné. Allé à Anvers chez un peintre, Y. Robert. Rentrés après dîner. Tonnerre toujours. Sommeil difficile. Décisions prises.

13 septembre 1989

Porté à réparer bd de Charonne la machine à écrire.
Tension pharmacien 12,4/8,7. Pouls 109.

14 septembre 1989

Gris. Radio du pied à la mutuelle. Visite de Laurent Charpentier. Parlé M. Gille, Herbelin (sa femme encore dépressive, incapable d’oublier la « faute » que j’ai commise), V.N., etc.
15 h Georgio. Me dit qu’il va se servir de la pièce St Just (Diogène) pour un spectacle à Berlin, Amsterdam, Bruxelles. Lui parle d’Ushuaia, très excité. En parlera à Gilles. Allé le soir au Bataclan voir Rufus dans une pièce « érotique », « Le Boucher ». Georgio m’avait dit que c’était mauvais. Ça l’est. Pluie.

15 septembre 1989

Pluie. Pied : « nette consolidation » dit la radio faite hier. Déjeuner Négociants V. Lumbroso. Projets théâtre et reportages TV.
Fatigué. Travaillé mal et peu.

16 septembre 1989

Levé 6 h 45. Gare du Nord. Train de Laon avec Élise et Thanh. À la gare, l’assistante sociale, Mme Longuet, calmée. De là, au Centre, isolé dans la campagne. Truc, Thanh, le frère aîné ont préparé un repas. Train de Paris 12 h 34. Mme Longuet va faire réintégrer Truc au lycée classique. Conseil de famille le 10 octobre. J’en suis.

17 septembre 1989

Gris. Bien dormi. Travailloté.
15 h 30 cirque Pauwels, Ranelagh. Le spectacle. Gilles et Georgio. Après, avec Marquis, JP, Nelly, première conversation pour le renouvellement du cirque. Propositions. Un lion malade, Dr Klein. De là, au 7 bis, où Claude nous montre les images de son film (une sélection).

18 septembre 1989

?
Jour perdu

19 septembre 1989

Beau. Mal fichu. 15 h cirque Pauwels. Gilles, Georgio, Nelly, Marquis. Commencement du travail, pour la soirée Pépète du 3 octobre.

20 septembre 1989

Beau. Très beau. Déjeuner place Clichy « La Champagne », invité par Rognoni. Aussi sa fille. Remonté à pied : librairies, cimetière St-Vincent, traiteur (Rollmops). Belle après-midi.
Cdf de Truc (Laon) vers 22 h 30. Toujours un peu inquiet. Pas de nouvelles. Lui dis que je suis convoqué pour le conseil de famille le 10 octobre et que j’irai. Content. Affectueux.

21 septembre 1989

Très beau encore. Travaillé KG. 19 h 30 théâtre de la Bastille rue de la Roquette, un trio d’instrumentalistes (violon, accordéon, violoncelle) qui improvisent sur des musiques connues et archiconnues. Avec Gilles, Georgio, I. Rognoni, deux amies de Gilles (dont une danseuse qui va se produire à Thionville) et le Chinois Jean Julien. Dîner ensuite dans le quartier.

22 septembre 1989

Beau. À déjeuner télescopage : I. Clerc et Stéphane. Travaillé papier Clerc, remis cassettes à Stéphane. Stéphane : « J’ai été ébloui en téléphonant à Films et Formes, le répondeur m’a dit « À savoir ! »
Dentiste 16 h. 17 h cirque : tout le monde sauf Gilles. Un peu travaillé avec Isabelle (la femme de J.P. Vivier) un texte à la mémoire de Pépète. Retour en moto derrière Georgio.

23 septembre 1989

Frais. Xintian venue m’annoncer qu’on l’a demandée en mariage ! Le chercheur en antiquités chinoises qui voulait une collaboratrice pour ses travaux, M. Postel. (En février, son mari lui avait demandé son consentement au divorce. Accordé après un mois de réflexions chagrines.) Viendra demain avec le presque fiancé. (Il a 63 ans, elle 38.) Allé chercher Beï à la gare, retour de Dax. Gilbert à dîner. Et télé.

24 septembre 1989

Travaillé KG.
Chez le pharmacien : 12,5/7,5.

25 septembre 1989

Cdf de Bruno (Leguével). Pas possible de se voir, redescend dans son refuge de Savoie. Cdf de Fournel « à propos de ton journal (livre), il faut se mettre au travail ». RV 6 octobre, 17 h.
18 h chez Dr Gelin. ECG normal. Il écrit tous les jours quelque chose depuis la mort de sa femme. Ne peut plus lire (200 Pléiades dans sa bibliothèque).
À dîner, Peter (Kuntze) venu comme d’habitude en recyclage au studio. Cdf de Davanyani. À Paris jusqu’au 15. Puis retour en Inde.

26 septembre 1989

Travaillé matin. De là, au cirque. Aidé pour les papiers. Refait, avec Georgio, J.P. et Marquis un projet à déposer entre les mains de Mme Lang. Une danseuse, Caroline amie de Georgio, donne un aperçu, que je trouve excellent – mais pas Marquis : « C’est un numéro hors cirque ! Il faut que ce soit amené par une scène, clown, dompteur, etc. ». Lecture : « Une victoire » (Conrad).

27 septembre 1989

Vers 17 h Xintian et son « fiancé », M. Postel – qui a un labo de pharmacie à Bombay, vit en Inde depuis 30 ans, et fait de l’archéologie. Compétent, sans doute. Il a trouvé un temple dans la forêt, travaille sur un puits consacré à Vishnou, a publié deux livres (l’un sur les boucles d’oreilles). « Un maniaque » dit Peter qui est là. Sous-entendu : un bon maniaque. Il me semble que Xintian dira oui.

28 septembre 1989

Pluvieux. Prise de sang. Analyse. Cdf à A. Vialatte pour une citation Kafka dans KG (« Dans notre synagogue »).
14 h avec Beï et I. Rognoni aux Tuileries. Expo. L’ai trouvée sombre, grave, ésotérique. Ensuite, pris une consommation avec Christine (Macrel) qui y travaille jusqu’à samedi. Puis, tout s’arrête. Dans un coin, les ouvriers commencent à démonter la grande scène de spectacles et concerts. À dîner, Jacqueline (Gilbert fait une conférence à Nîmes).
Mal fichu : foie, ventre – les intérieurs !

29 septembre 1989

Gris. Travaillé KG. Mieux. Dentiste.
Lu une nouvelle de Proust (L’Indifférent). Fini « Une victoire » (Conrad). Beau livre. Lu la seconde mouture de « La Femme aux yeux violets » (Rufus).
À 20 h 30 au cirque. Gilles, Georgio, I. Clerc ; Marquis, Nelly, etc. Mise au point des éclairages, de la musique en fonction des numéros (trapéziste – elle est médecin -, Soleg le clown, le magicien). Avec J.P. Vivier, sur les gradins : travaillé aux textes d’enchaînement. Cdf de Truc dans l’après-midi. Toujours au même lycée boiteux, pas de livres, etc. Conversation coupée : plus de monnaie.

30 septembre 1989

Beau. À la cave avec le laveur de carreaux (pour y poser les étagères). Cdf (suite) de Truc : « Hier, on n’a pas pu parler… ». Lettre de Truc – désolé de n’avoir ni livres, ni cahiers. Vacciné grippe.
Dîner de Roch Hachana chez les Gilbert avec les Frédéric, les Emmanuelle et les Béatrice.

1er octobre 1989

À la Route à 10 h 20 pour voir la « négociatrice » immobilière. Visite des lieux. Elle dit 500 000. Nous : 1 million. Déjeuner chez les Pothier avec les Monnier. Désolés de notre futur départ. Retour de 17 h 23 à 19 h sur l’autoroute bourrée.

2 octobre 1989

Mal fichu. Cdf de Mme Larquet (Laon). Truc admis au lycée classique ; lui achètera les livres que je rembourserai. Transmis à Élise.
Le laveur de carreaux travaille à ma cave l’aprèms.

3 octobre 1989

Gris frais. Lettre de Davidov (Rose Schiaffino), plutôt froide. Va publier, écrit-il. Lu des contes de Maupassant. Peter : apporte une lettre de Kl. Gerstein concernant une famille française qui aurait eu affaire à K.G., dans un camp de concentration.
Cirque Pauwels : soirée Pépète. Bourrée. Les Gilbert, Delannoy, Clerc, I. Rognoni, les Chevalier, Eruyen, Georges le trompette, Serge Lask, Xintian et son fiancé, Peter, tous les gens de Filiforme, Françoise de Latour, Frédéric le directeur commercial de Gilbert. Gilles sur l’estrade des musiciens, Georgio en face sur celle des lumières. Tout bien rythmé, éclairé. Émouvant – surtout la petite-fille de Pépète, Alexandra 9 ans. Rentrés vers 1 h avec les Chevalier et Isabelle Rognoni.

4 octobre 1989

Beau. Surtout lu (Maupassant). Obtenu le numéro de téléphone du correspondant allemand de Kl. Gerstein qui connaît la famille française. Demain, Peter lui téléphone.

5 octobre 1989

Plus que beau. Soleilleux. Avec Peter, Cdf à la famille Monbrisson (Montfavet, Paris). Pas là. Rappellerons aujourd’hui.
Prix Nobel de la Paix au Dalai. Déjeuner chez I. Clerc (nouvelles de « Paris journal » qui semble mort-né).

6 octobre 1989

Beau encore, et frais.
17 h rue Falguière chez Laffont Seghers. Rencontré dans les couloirs Guy Schoeller, qui m’aide à trouver le bureau de Fournel (me demande si « on ne se connaît pas », s’il n’a pas connu ma femme : je lui certifie qu’elle est d’une obscurité à toute épreuve ; « Toutes les femmes sont obscures », dit-il).
Fournel : 1) K.G. : vu le travail de dactylographie à faire (700 pages), on le fera à l’ordi pour alléger les frais de composition (700 p à 25 F par page…).
2) « Journal du soir » : Laffont refuse. Fournel le fera par sa petite société personnelle, mais il faudra réduire pour que le texte tienne sur 4 p. de journal. R.V. après Francfort.

7 octobre 1989

Frais. Cdf à Penent. Il répond. Parlé du « Journal du soir ». Toujours disposé à participer (avec Stéphane Gatti). Vient déjeuner. Longuement parlé du journal qu’il ne veut pas voir réduire. « Ce ne serait plus la même chose. On doit présenter l’objet – pas un équivalent ». Grandement réconforté par la visite.
À dîner, Peter et Isabelle Rognoni. Parlé de la mort (cancers !), du patriarcat, d’Akhenaton, de Moïse, de Barcelonnette, etc.

8 octobre 1989

Froid. 11° au balcon. À la Route. Ondées et giboulées, vent. Retour 14 h 30.

9 octobre 1989

Yom Kippour. Jeûne. Gris. Travaillé sur K.G. – avec les corrections de Peter. Cdf de Gilles (aller à Thionville voir la danseuse et le château des Wendel).

10 octobre 1989

Train Laon avec Beï 8 h 29. Vu la ville (souvenir très vague d’un procès Duguet). Visité la cathédrale. Déjeuné aux Chevaliers. Tribunal d’instance 14 h 15. Le juge (Melle Rouillon) expédie vite et gracieusement l’affaire. Me voici subrogé-tuteur (tuteur, le frère aîné). Truc et Deng pas là : un coup fourré de la Larquet. Allé au lycée. Pas là. Repris le train (17 h 08). Cdf vers 20 h de Truc : Mme L. ne voulait pas qu’il vienne, au lycée il est resté jusqu’à 16 h puis malade a voulu rentrer (amygdales).

11 octobre 1989

Cdf à 8 h 30 de Truc : il est allé à l’infirmerie du lycée (dont il ne connaissait même pas l’existence, que je lui ai apprise), a été soigné, se sent bien et tient à me le dire. Cdf à Chateauneu pour savoir s’il peut domicilier les deux frères (pour justifier leur admission au foyer de Clichy). Oui.
Cdf de Ph. Planchet. Excédé de la Bastille, a déménagé à Fontenay. Cdf de Clerc. Doit me montrer demain son dernier papier pour le journal défaillant.

12 octobre 1989

Menus travaux. À 12 h 30 aux Négociants : révisé le papier de I. Clerc. Revenu déjeuner. Décidé d’aller à Casteil entre le 15 et le 24. Averti les Ariane.
Cdf vers 22 h de Truc : « Je vais mourir en hiver ». (Amygdale, pas de S.S.) Téléphonerai demain à la mère Larquet.

13 octobre 1989

Cdf de M. Gille. Viendra dans l’aprèms. 14 h 30. M. Gille. En gris. Fumant (un paquet dans la poche pour ne pas taper ses amis. Le reste du temps : abstinent). Bateau vendu à Herbelin pour 100 000 $ (Il en avait coûté 300 000. Un cadeau.) Maintenant, les enfants de Thaïlande : les prendre petits pour les faire adopter. Par pour St José et de là pour Bangkok où des décisions l’attendent (50 000 $ pour commencer).
Cdf pendant la conversation avec Mme Larquet : la prise en charge est terminée, Truc doit payer les consultations. (Mais elle ne lui a pas dit qu’il a la sécurité sociale, bien qu’elle prétende l’avoir fait.) Dit que de toute façon « ils ont les moyens »…! Livres : elle s’en occupe, etc.
Boizière électricien venu : commandé ventilateur à pales pour le grenier. Peter : parlé K.G.

14 octobre 1989

Beau puis gris. 9 h Clichy, 103 rue Martre. RV avec Sanchez et Élise. Décision : on fait venir les frères Nguyen, on les inscrit chez Chateauneu ou aux Enfants du Mékong et on fait le parcours administratif.
12 h 30 au Monde, Braudeau – nouveau titulaire du feuilleton. RDC. Pas là. Malentendu. RV lundi.
Cdf de Truc inquiet. Cdf à Chateauneu qui ne peut les accueillir. Cdf de Jacky Moreau qui peut les recevoir. (Me demandait de le mettre en contact avec Boulez.)
Fatigue et dégoût. 18 h : nouveau Cdf de Truc qui retéléphonera à 23 h : je le lui demande. Cdf d’Élise : C’est Thanh qui leur expliquera (11 h). Cdf de Truc 11 h 30. Lui dis de téléphoner à Thanh.

15 octobre 1989

Très beau. Renoncé à aller à La Route à cause des éventuels téléphonages de Truc.
Travaillé KG (je donnerai le manuscrit à Fournel mardi).
20 h Cdf de Truc à qui Thanh n’a pas dit grand chose, en dehors de la lettre dictée que le frère doit donner au directeur du CDH.

16 octobre 1989

Beau. Allé au Monde, déjà un peu abandonné – et déjeuné avec Braudeau au RDC au café des typos. Un peu fatigué et tendu. « Je bois trop » ; Suggéré une troisième voix alcool « fermette ». A vendu son appart du 7e (avec gros bénéfice, dit-il) pour louer dans le 18e. Me donne ses premiers feuilletons. Beaucoup de travail mais l’équilibre se fera vite. Projet de roman (« Le Dernier des pédérastes ») qu’il hésite à écrire à cause du scandale : effets sur le Monde, l’académie future. Allés à pied place de l’Opéra pour prendre nos bus respectifs.
Cdf des Enfants du Mékong (M. de Blois) ne peut accueillir les Truc. À Chateauneu, à Clerc (donné téléphone de Pringot, rue Blanche).
Cdf d’Élise – de Penent (pour demain) et de Viviane Mela (à envoyé son manuscrit à plusieurs éditeurs).

17 octobre 1989

Toujours beau, bleu.
Cdf à Laon (Trousseau pour lui dire d’envoyer les livres), à Élise (envoyé la lettre pour l’Inspection de l’aide sociale). Avec Penent, dans sa voiture, rue Falguière où nous attend Stéphane. Conférence avec Paul. Penent le convainc de faire 8 p. au lieu de 4. Dans trois semaines (le 15 novembre, Stéphane et Penent remettront une maquette, un crayonné. De là, avec Stéphane (dans sa voiture) à Nanterre (Cour d’Assises : affaire G. Coti. Tentative de braquage d’un convoi de fonds). Ils sont une quinzaine dans le box. J.M. Pelletier défend Coti. Lecture interminable de l’acte. Après interrogatoire de Georges. Pelletier et le président évoquent l’expérience Gatti de l’accusé. Fini à 18 h 50. C’était le premier procès de Stéphane. Deux libérés de l’équipe de Fleury sont venus.
Cdf de Truc (à qui je dis la date de leur départ de Laon pour Paris : 24 ou 25 – plutôt 25).

18 octobre 1989

Beau, puis gris. Allé cherché 3 tableaux (2 Calder, 1 Xintian) chez l’encadreur) après déjeuner Custine avec Peter.
Tremblement de terre à San Francisco. Prédictible et prédit. Cdf de Truc 16 h. N’avait pas compris que le départ était définitif. Content !
Dîner chez I. Clerc avec une de ses amies de collège (Marie-Laure) et le mari d’icelle (facho).

19 octobre 1989

Gris. Gare de Lyon, avec Peter, porteur. Train de 10 h 10. Pluie à Montpellier. Retard d’une heure du train de Narbonne. À Perpignan, téléphoné à Casteil. Mais Ariane est déjà à Villefranche : m’attendra. Finalement, elle remonte et redescend. (Les retards dus à des incendies.)
Couché dans la chambre de Marion – qu’elle me prête. Dîner. Coucher tôt.

20 octobre 1989

Gris. Bien dormi sur un mauvais lit. Travailloté (Journal du Soir).

21 octobre 1989

Beau, un peu. Anniversaire de Marion (3 ans). Descendu au Vernet avec Ariane et les piots. Acheté du miel pour Beï. Déjeuner : Pierre Kilalla invité. Poulet aux patates – excellent. Cdf à Beï. Me dit que Henriette Chandet est morte il y a quelques mois. Rapinat le lui a dit. Personne ne m’a averti.
Lecture : Zola (La Terre).

22 octobre 1989

Beau. Ariane fait du chaleth. Aprèms, descendu avec A. et les mouflets au « Centre équestre » de Vernet. Poneys, etc. Rentrés. Cuit des marrons. « Grand-père, dit Clément, si on faisait quelque chose de beau ? » (Avec le « Lego »).

23 octobre 1989

Soleil. Allé chercher Clément à l’école, avec Ariane. Travaillé « Journal du Soir ». Dîné restau Villefranche avec A., P. et les piots. Nuit étoilée.
Cdf à Élise Aimée : les Truc arrivent mercredi matin (je vais les chercher). Impossible de mettre la main sur le frère aîné qui doit signer la demande d’aide sociale.

24 octobre 1989

Beau encore. Pris avec Ariane le train de Perpignan. Elle va y faire des courses. Moi, le train de Paris. 15 h 38 pour Montpellier, 18 h 25 de Montpellier, Paris 23 h 20. Cdf à Élise Aimée : les Truc sont acceptés aux « Enfants du Mékong » rue de la Comète à Asnières. Impossible de mettre la main sur le frère aîné.

25 octobre 1989

Beau, plus beau qu’à Casteil. Chaud. Allé chercher les Truc gare du Nord 11 h 28. Embarqués dans un taxi avec leurs sacs. Asnières, 5 rue de la Comète : Enfants du Mékong. Acceptent de les prendre 15 jours. M. Deblois, M. Méandre. Déjeuné avec eux. Jacky Moreau prêt à faire le relais.
Le frère aîné qui devait venir rue Custine pour signer la demande d’aide sociale n’est pas là. Élise arrive, on téléphone à Truc à Asnières pour arranger les choses. J’irai lui porter la lettre à faire signer par son frère.
Les Dufau ont quitté le 48 bis aujourd’hui. S’installent à Tours.

26 octobre 1989

Soleil. Porté la lettre (en double) à Asnières. Truc la fera signer ce soir à son frère à la gare du Nord où j’irai les reprendre pour les expédier.
Isabelle Clerc a proposé un livre « L’Amour désolé » à son éditeur, qui semble d’accord. L’aider à faire le synopsis.
Cdf à 19 h de Truc. Les papiers sont signés. Je vais à la gare du Nord, voie 10. Les 3 frangins sont là, contents. Ils iront à Créteil dîner avec un ami du « Rose Schiaffino ».

27 octobre 1989

Très beau temps. Envoyé lettre R. avec AR à l’aide sociale. Lettre au juge de tutelle, etc., etc.

28 octobre 1989

Pluie. Quel changement !
9 h Stéphane puis Penent. Début de la maquette du « Journal du Soir ». Déjeuner avec Stéphane, Penent partant pour ses œuvres mystérieuses. Discuté sur les civilisations, le judaïsme, etc.
15 h 30 Cdf de Jacky Sapart. M’annonce que Kateb est mort à Grenoble (la radio ce matin). Cdf à Gatti, à Pianco pour dix jours. Sait déjà la nouvelle. Savoir où est le jeune fils du Mufti.
Rédigé, pour Penent, une note pour accélérer l’aide sociale aux Truc. En parlera à ses amis du PS. Porté la note chez lui.

29 octobre 1989

Travaillé K.G. Téléphone Beï : voyage sans histoire mais sur les roues. Téléphoné Xintian. Pas revenue d’Angleterre. Mme Drancey inquiète : pas confiance dans le prétendant. À 14 h 30, théâtre de la colline. Sapart aurait payé ma place ! Belle pièce (Césaire) bien montée par Mehmet Usoley. Plein. Vu Barbara. Allé voir en coulisses Sapart ; remis un vieux cadeau pour Samuel. Césaire, présent, acclamé. Trois heures (16 h à 19 h).
Relu « Les morts » des « Gens de Dublin » à cause du film revu à la télé (Huston).

30 octobre 1989

Pluie. Mal fichu (l’intestin). Terminé révision du manuscrit de G. Crunelle (Maufrais). Travaillé dans l’aprèms avec Clerc sur le synopsis de son livre (« L’Amour désolé »).
Cdf au cabinet Pelletier (avocat de Georges Coti). Résultat des Assises : 11 ans pour Georges ! Cdf à Dante : « 11 ans… C’est ne tenir aucun compte de l’être humain qui change, évolue… ». Kateb sera inhumé mercredi en Algérie. RV jeudi.
30 morts en Algérie dans un séisme. Notes prises sur « Roi d’un jour » (à écrire, pièce ultime comme le lac, roman ultime).

31 octobre 1989

Mieux. Pluie. Cdf de Teissier (Barcelonnette) à propos du réseau d’eau de la Bergerie qu’il répare.
16 h accompagné Isabelle Rognoni qui prend livraison de sa première voiture place Clichy. Angoissée et ravie. De là, chez son père : il a eu une crise de coma éthylique ; fatigué, marchant à tout petits pas, craignant de sortir. Conseils (qu’il ne suivra pas). De là, au théâtre du Ranelagh : la pièce de Françoise Thyrion (Nini) « Molière ». 10 spectateurs (ils ont doublé : il y en avait 5 il y a deux jours selon Barbara). Très jolie performance. Parlé 5’ avec Nini dans les couloirs, en cave. Delà, dîné taverne Lowenbrau (style bavarois : et chtoun et chtaff et tralala). Rentré 11 h.

1er novembre 1989

Gris. Réveillé 10 h par le téléphone. Rognoni (sur Kateb), I. Clerc (sur son livre virtuel), Beï (qui part pour le cimetière), Françoise Thyrion (qui me remercie d’être venu). Cdf à Xintian. RV demain. Elle fera passer à Pékin ma lettre à Wang. Cdf de Truc : pas de nouvelles ?
Après déjeuner, Cdf d’Ariane, affectueux (inquiète de ma santé, je crois). Cdf à Kravetz. Travaillé sur les titres du « livre-journal ».

2 novembre 1989

Nouvelle entérite (la choucroute de mardi soir). Jeûne. Corrigé le texte de présentation du mémoire de Xintian. (Elle n’a pas aimé Londres.)
14 h visite au 110. Gatti. Parle de Job, des Polonais (« Je les hais de Glemp à Walesa »), de sa bagarre à Montpellier autour du micro d’Attoun avec les théâtreux. Stéphane à Alger pour l’enterrement de Kateb – hier). Vers 19 h grosse pluie fouettante.

3 novembre 1989

Longue conversation téléphonique avec Stéphane retour d’Alger. Les obsèques de Kateb le jour de la fête nationale ! RV demain annulé ; RV mercredi (St Geoffroy).
Repris les « Pi » – pour le réduire de moitié si possible et, en passant, le refaire.
Cdf de Gatti à propos d’une anthologie sur lui pour « Poètes d’aujourd’hui » par Tancelin. Intervenir auprès de Fournel qui est chez Seghers. Fait. Chef de la collection : Bernard Delveille ( ?) « mais j’ai mon mot à dire ». Tancelin doit envoyer projet ou texte à Fournel.
Cdf avec Élise (les Truc). Je téléphonerai lundi à Sanchez (Clichy) et elle à l’aide sociale. Mal dormi.

4 novembre 1989

Cdf de Danh, frère de Truc. Veut maintenant passer directement en terminale. En parlerai à Sanchez.
Cdf à Gatti, pour le livre de Tancelin. Est couché, me dit Thérèse l’Américaine, ne peut pas parler.
Typhon dans le golfe de Thaïlande : 300 marins morts. Pensé à notre typhon il y a 6 mois.

5 novembre 1989

Gris. Pluvieux. Travaillé aux « Pi ». Harassant.

6 novembre 1989

Beau. Cdf des Enfants du Mékong : les Truc s’inquiètent du lycée. Où vont-ils aller ? Cdf aux enfants du Mékong : Deblois me demande si les enfants s’y plaisent. Ils voudraient les garder : les Truc sont dans leur « optique ». Voir demain à Clichy.
Cdf de Laurent Charpentier : peut-il reproduire mes papiers pour accompagner sa cassette vidéo Mer de Chine ? Oui.
Cdf de Rapinat : Pascal Pia, Roger Grenier. Cdf de Lumbroso : voudrait faire un film d’aventures avec mes papiers. Pourquoi pas ?
Cdf de Penent 22 h : par Jean-Paul Jean, un de ses amis, l’aide sociale aux Truc. Ça va marcher demain. J’aurais dû appeler Braudeau pour lui recommander Pauwels (une commission du cirque…). Oublié.

7 novembre 1989

Beau et froid. 7° au balcon à 7 h. Allé à Clichy au foyer. Discuté avec les deux Truc, Sanchez et l’instit Fontana (qui aide les pensionnaires) sur l’inscription au lycée : pas de doc prouvant le bac de Danh au Vietnam. Cdf partout. Possibilité à Villeneuve (lycée et cours de rattrapage français – mieux que le lycée plus Alliance française). En sortant, les deux Truc me disent qu’à Enfants du Mékong on ne leur a pas donné de vêtements. Décidé de les leur acheter, quitte à me faire rembourser dès que la DASS se sera prononcée. Sur le quai du métro, un miséreux leur demande l’aumône. Et ils donnent.
Cdf de Dante qui a retardé son départ jusqu’à après-demain. « Malade, me dit-il, d’avoir consulté deux médecins. La Cabbale explique ça très bien.
Cdf de Rognoni – mal fichu qui n’arrive pas à écrire. Question de penser avec quelqu’un qui l’écoute.

8 novembre 1989

À 10 h avec Penent et Stéphane « Le Grand Jour ». Nouvelle répartition de la matière (par page). RV Penent samedi, Stéphane début de semaine.
Cdf de Mme Poulain (Mékong). Regrette que les Truc ne puissent pas rester au foyer. Cdf à Élise puis à Penent qui appellera demain Jean-Paul Jean (cabinet d’Evin, ministre Santé) pour s’assurer qu’il fait le nécessaire.

9 novembre 1989

Ciel bleu clair. Ensoleillé. Cdf à Sanchez puis allé à Asnières. Remis 1 200 F aux Truc pour les habits d’hiver, donné à chacun une écharpe – et exhorté, comme d’habitude, à la patience.
Aprèms, téléphoné secrétariat d’État aux universités, service de presse (comment Danh peut-il accéder à l’université sans la copie de son bac ?). Cdf à Le Bolzer : me dit que depuis mai il « s’occupe de son cancer » (du fumeur). Décidé de se voir. Me met en contact avec G. Guillot du Figaro pour Bidenboyle. Dentiste 18 h 30.
Dîné Custine avec I. Rognoni (à la recherche d’une place pour sa voiture au parking. 700 F selon Gilbert, au garage).
Le Mur de Berlin n’existe virtuellement plus. Passage libre.

10 novembre 1989

Repluvieux. Vers 14 h Cdf de Georgio : il est à Berlin pour y monter la pièce de St Just « Diogène ». Assiste aux événements. Extraordinaire, dit-il. M’enverra un bout du Mur ; avec Gilles Lacombe qui arrive aujourd’hui. Je devrais venir, dit-il.
Allé cherché Beï à la gare de Lyon vers 17 h. Cdf de Truc : ils sont convoqués à Clichy lundi. Sans doute pour l’aiguillage sur des lycées.

11 novembre 1989

Beau. Envoyé lettre à Tan (Singapour) pour avoir son adresse perso. Livres à lui envoyer. Radio, télé : Berlin ! Réflexion : « Avoir tout ce qu’il y a à l’Ouest ! Consommer ». Ont-ils enfin pris la Bastille ?

12 novembre 1989

Mal dormi. Pleine lune.
À La Route avec I. Rognoni, dans sa voiture. Soleil. Retour en passant par Vincennes. Salon Marjolaine (médecins douces, denrées bio, rêveries orientales, etc.). Très commercial, ordonné, réglé, consommateur. Rentré 19 h 30. Rencontré au Salon Marie de Filiformes.

13 novembre 1989

Mieux dormi. Beau temps. Stéphane me téléphone : fini le travail avec Penent ? Las… Stéphane veut faire les titres à l’ordinateur – maintenant. Rappelé pour la 3e fois le répondeur Penent. Allé à Montreuil. Déjeuner avec Stéphane et J.J. Commencé à travailler les titres sur Mac. Arrivée de Penent. Fini les titres. Stéphane va faire sa maquette, nous lui donnerons les illustrations.
Cdf de Pouchain, Libération : « Est-ce qu’ils t’ont payé en plus ? Semble-t-il. Puis « Veux-tu aller à Berlin pour demain ? ». Non, mercredi ! Papiers pour samedi. Cdf à Peter et à Georgio, à Berlin. Kravetz est à Berlin.

14 novembre 1989

Cdf de Sanchez : ça y est pour le lycée de Truc. Téléphoner à Mme Boutin (aide sociale). Mme Boutin : « Il me faut la signature du tuteur (le frère aîné) ».
Libération : billet, argent, guide, etc. Vu Pouchain, Scali, Garraud, etc.
À 14 h Custine : Penent pour choisir les illustrations du « Grand Jour ». Fini 16 h. Emportées par coursier à Stéphane.
Cdf de Georgio : il vient me chercher demain à 11 h à Tegel. Cdf de Peter – puis Anna Davoto (sur Th. Harlan retenu à Haïti – menacé de mort, etc.).

15 novembre 1989

Levé 5 h. Avion Berlin 7 h 40. Raté (par inattention et fatigue ; œil malade et migraine). Prévenu Georgio et Beï. Avion 11 h 05. Pas autrement affecté.
Berlin 14 h après escale à Düsseldorf. Georgio présent, hôtel Ascanischer Hof, Ku’Damm. Suite que je partage avec G. Meudal, de Libération. De là, avec G. un tout du côté du Mur, puis le métro pour rentrer à l’hôtel vers 17 h. Nuit déjà. Rencontré Bouguereau (l’ex rédac chef de Libé). RV ce soir à « La Strada » avec G. et les autres. Travaillé dans la chambre. Téléphoné Beï. Dîné avec Meudal, place S. Vers23 h café « Strada ». Retrouvé G. et deux amis. De là, à la porte de Brandebourg, pas encore percée. Au Reichstag illuminé et à Charlie. Rentré 2 h 30. L’œil toujours bouffi !

16 novembre 1989

Beau. Lumineux. Parti avec Georgio et Meudal pour Berlin-Est par le métro. Friedrichstrasse, taxi clandé : 25 DM par heure. Visite générale puis église française et cimetière français. Déjeuner « à la dernière instance », choucroute, retour par Charlie à 15 h. L’œil ne dégonfle pas. Allé voir un médecin à deux pas de l’hôtel. Compresses à l’eau froide. Je les fais à l’Apollinaire, Johannes Quelle du frigo.
Pas dîné, allé Kotbunnerdamm à la répét’ de Georgio. 4 acteurs, dont un Hollandais, qui improvisent devant lui, son assistante Isabel et l’éditeur ésotérique. Rentré 22 h 30 fatigué. Je ne vais plus rien faire d’ici dimanche qu’écrire.

17 novembre 1989

Levé. Toujours beau temps. Cdf de Chantal Kuntz. Allé déjeuner tous les quatre à la cour carrée. De là en taxi dans le nord pour aller visiter le monastère bouddhiste. En fait deux moines sri-lankais : celui que j’ai interrogé n’était pas une lumière.
Le soir dîné avec Georgio et Isabel (l’Espagnole qui le seconde) à l’Abricot. Très bon, très cher et la carte bleue ne marche pas. Vers 1 h ou 2 h du matin, le serveur, un Français à Berlin depuis 8 ans nous emmène dans un café, le Moscou. Bu des téquilas. Rentré 5 h.

18 novembre 1989

Lev é à 9 h. Allé à la gare chercher de l’argent. Les gens de l’Est sont arrivés, on en attend 3 millions pendant le week-end. Pas déjeuné. L’œil semble guéri. Travaillé l’aprèms. Vers 17 h Georgio. À la synagogue. Personne. Allé au terrain vague où se trouvait la gestapo. Sous-sol ouvert, cellules souterraines. Dîner dans un Italien près de la place Savigny avec Georgio et Gérard Meudal à la même table qu’un économiste de Mayence et de sa femme. Conversation sur l’Allemagne et la planète.

19 novembre 1989

Cdf : manif hier soir sur le K’Damm. Peur des Allemands de l’Est. Attendu pour 10 h Georgio. Venu à midi. Allé avec lui et Grund et Chantal et Ossip le fils à la synagogue (personne à voir) et à la judische Presse (un portier qui parle). Quitté G. Déjeuner à l’Italien avec les autres. Allé au Presse Café : rencontré le président d’une société de Carnaval et sa faune, en chapeau à plumes ou a pompon, médaillés, etc. Intarissable. Les DDR en sortant du S Bahn ne voyaient qu’eux. Un maquereau venu aussi, ivre, attiré par Chantal. De là, en voiture chez Ossip puis chez Oscar le peintre. Gâteau aux pommes, vin blanc de Thurgau. Visite de l’atelier. Je me sentais bien. En revenant vers 10 h, arrêté devant l’usine dont il a peint, avec Grund et Ossip, la façade. Hôtel 11 h. Gérard M. à Berlin-Est opéra « Le Freischütz ».

20 novembre 1989

Cdf à Georgio. 11 h 30 avec Meudal et Dupuy. A Düsseldorf, quelques achats. Une demi heure de retard : contrôle des bagages. Une valise non reconnue. Roissy. Taxi.
Un mot d’Élise Aimée : ça y est, les Truc sont placés. Ouf !
Commencé à travailler papier.

21 novembre 1989

Écriture du papier. Cdf de Truc, content d’être enfin à Clichy. Et moi donc !
Couché minuit. Papier presque fini (Et moi donc !).

22 novembre 1989

Gris. Pluvieux. Cdf à Georgio (Berlin) pour demander l’avis de Gollwitzer. Revu le papier. Cdf de Rapinat : Martin est mort. Elle pleure, pense à elle, à son état : « Chaque pas est une souffrance… Et puis cette vie de recluse que volontairement je me suis donnée ».
Cdf de Libé : le papier aujourd’hui. Non, demain à 9 h.

23 novembre 1989

À 8 h 30, Libération. Dicté à Patricia pendant 4 heures mes 16 pages. Rentré déjeuner. Reçu maquette du « Grand Jour » de Stéphane.

24 novembre 1989

À déjeuner, Isabelle Rognoni. Allé chez Fournel. 16 h avec Stéphane. Penent pas là. Fournel conquis par la belle maquette de Stéphane. Va s’occuper aussi du Gatti dans « Poètes d’aujourd’hui ».

25 novembre 1989

Allé chez Anna Dévote à 10 h. Thomas est toujours à Haïti, dans la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne, frappé d’embargo. Craint toujours le pire. Décidons d’attendre la parution dans le Monde d’un article (imminent) et de décider ensuite s’il faut faire une campagne (d’abord Libération). Affaire à prendre au sérieux : elle met en jeu la vanité (analogie avec Lucy Ulrich au temps de l’Enclos).
Froid : 4°. Romero, le laveur de carreaux, a fini l’aménagement bibliothèque de la cave. Je vais respirer !

26 novembre 1989

Soleil. 0°. Reposé. Visite d’une ancienne amie de Beï (Éliane) et sa fille.

27 novembre 1989

8 h 30 rue de l’Assomption, funérailles de Jacques Martin, le sténo prodigieux (Paris-Match). Longue messe avec variations sur le « Jésus que ma joie demeure ». Très peu de monde. De Matel, O. Merlin, Serrau, quelques dactylos. Au café, nouvelles de Thérond (riche, triste et vaniteux), Farran (amer), Menant démissionné et chasseur, Garafola retraité, Litran qui veut s’en aller.
À 13 h Clichy au foyer. Vu Truc, et les éducateurs, puis Sanchez (qui me fait un chèque pour les 1 200 F de vêtements avancés). De là avec Truc chez Mme Viard. Puis métro et Custine. Fait lettre au juge de tutelle d’Asnières pour transférer le dossier à son collègue de Clichy.
Le Front national fait 42 % dans une élection législative (Dreux). PC et PS voteront pour la droite modérée au 2e tour.

28 novembre 1989

Gris, brouillardeux. Envoyé lettre juge tutelle d’Asnières pour donner la nouvelle adresse des Truc à Clichy.
Tension : 14,1/9,7 – Dentiste 16 h.
Cdf de Rognoni. Se fait faire des examens (demain, échographie). Besoin de parler. Cdf à Marion Scali (Libération). Le Spécial Berlin ne paraîtra que la semaine prochaine (mon papier à la fin du numéro).

29 novembre 1989

Froid, bleu, lumineux.
Avec Beï et Xintian, Isabelle et sa voiture, allé déjeuner dans le XIIIe chez un Chinois, les Olympiades. De là, à 15 h au théâtre rue Dunois, matinée enfantine pour un opéra de poche « La Lune ou un petit théâtre du monde » de Carl Orff (Heil !). Puis chez Tang frères, hypermarché alimentaire sino-vietnamien-sud-coréen, etc.

30 novembre 1989

Cdf d’Anna : Thomas a pu s’échapper d’Haïti. Il est à New York – en quête de fonds pour financer la fin de l’œuvre.
Travaillé sur les « Pi ». Émission de télé (FR3) sur Kateb. Très beau.

1er décembre 1989

Travaillé sur les « Pi ». Tout refondu à la colle, au Typex, à la gomme, etc.
Cdf à Rognoni qui renonce à l’alcool, « la cirrhose inévitable d’ici deux ans ».

2 décembre 1989

Clair, beau, froid. J’ai 68 ans.
Retrouvé Truc à St-Lazare, aux taxis. Allé voir Beï chez Mouche, promenés bd Haussmann (vitrine Noël), opéra, Madeleine, revenus déjeuner au passage, rentré.
Travail sur les « Pi ». Hâte d’en finir. Cdf à Stéphane. Me dit qu’en janvier il montera son film reportage, dont je dois faire le texte à mon gré.
Fuite d’eau chez le voisin. Coupé l’eau.

3 décembre 1989

Levé tôt. Métro Montmartre pour le film de J.P. Chesneau « J’ai l’or dans la peau » (prêtres ouvriers, PC, syndicalisme … jusqu’au suicide). Vu les Chichen, Jacky Moreau (auteur de la musique), Thorn le metteur en scène. Cinéma Max Linder. Anne Le Moal, la mère de Jacky, Daniel Meynard.
Cdf d’Ariane, pour me souhaiter bon anniversaire. Clément m’a envoyé un mot, dit-elle. Cdf de Peter Kuntze. Tu devrais aller à Leipzig, tu connais Nowaki, il t’introduira partout. Pas le temps.

4 décembre 1989

Lettre de Pékin : « Il faut marier Xintian ». Acheté appareil photo pour Ariane.

5 décembre 1989

Lettre : demandé à Albert Oliveiro de m’acheter la vignette de la Méhari.
Toujours les « Pi ».

6 décembre 1989

Fini les « Pi ». Commencé l’édito du « Grand Jour ».

7 décembre 1989

Enrhumé nez et gorge. Pas la grippe, mais… Pas allé expo Serge Lask. Cdf de Truc : mal aux dents, pas de carte de Sécurité sociale, pas encore de carte de résident. Renvoyé à Sanchez. Me rappellera ce soir.
Cdf de Ph. Planchat 15 h : Kristo a perdu son plus jeune fils, écrasé au sortir de la crèche. Que dire ? Que lui dire ?
Fini l’édito. Cdf de Jacky Moreau. Le Spécial Berlin paru. « Commence par Wenders et finit par Joffroy !… Putain que c’est beau ». Fini « L’Acacia » de Cl. Simon, prêté par Rognoni.

8 décembre 1989

Annulé RV pédicure : trop « grippé ». Un peu travaillé. Couché l’aprèms.
Cdf de Peter Kuntze. Me conseille de venir avec lui en avril à Leipzig (veille d’élections libres).

9 décembre 1989

Toujours mal fichu. Couché. Pas allé au film de D. Maynard. Reculé la livraison des « Pi » à Joëlle (pour tapage). Beï parti pour La Seyne.

10 décembre 1989

Mieux. Mis au point l’édito du « Grand Jour ».

11 décembre 1989

Froid. Pédicure 14 h. De là, dans le 20e (où se trouvait la cité du Labyrinthe : chantier aujourd’hui), expo Serge Lask. La regarde à loisir avec le galeriste J. Van Glabeke en l’attendant. Simple et beau, les lettres du Livre. Lui conseille de les accrocher par 2 (charnière) de façon à en faire des livres ouvrables ou fermables à volonté par le regardeur. Lui commande le premier.
De là, au magasin, puis Gilbert et à la choule (Kadich pour la mère).
Cdf à Braudeau (qui déménage) pour un papier dans le Monde sur Alexandre Pauwels. Voir Danièle Heymann.

12 décembre 1989

Pluie. Cdf de Coral, enrhumé. Comme toujours, une conversation libre autour du judaïsme, de la Thora, du talmud, de la cabbale. Depuis la mort de sa mère, il cherche. Une heure de questions et réponses. Utile pour moi aussi.
Retour de Beï (de La Seyne).

13 décembre 1989

Très humide. Travailloté.

14 décembre 1989

Cdf de Georges (Samarkos). Veut que je lui rédige un faire-part de deuil pour son restau. Destiné aux clients. RV mardi.

15 décembre 1989

Assez bien dormi jusqu’à 9 h 30 ! Réveillé par un Cdf de Georgio (Berlin), content de mon papier dans le n° spécial. Voudrait que je vienne pour cette fin d’année. Lettre de Peter avec une autre de Nowack (Leipzig) sur KG et Himmler.
Allé voir l’atelier de Maria Desmée à Nanterre (RER + bus). Vu Gilbert, son mari écrivain. Peintures de Maria meilleures. Rentré par le RER avec une visiteuse, amie de Maria qui me dit qu’elle a une psychose : elle croit être suivie. La pluie.
De là, à Nation. Le pot de fin d’année chez Filiforme. Buffet. Gilles, Claude, M. France, Gervaise, Sylvie, tous. Un film de 25’ auquel je n’ai rien compris (à peu près). Rentré avec Marquis et Nelly. À la télé (Thalassa) quelques minutes du Mary.

16 décembre 1989

Allé voir Joëlle Hocquard, remis les « Pi » à taper. Le soir, avec Beï chez les Pays, 8 rue Merlet Montreuil. La soirée des trois parrains des triplées, mais il en manquait un, Gatti (il ne sera à Paris que demain). Frédéric et Catherine (les Rita Mitsouko). Elle me fredonne les paroles de leur dernière chanson, le petit train (celui de la déportation). Aussi à dîner Allard qui travaille pour eux. Parlé de l’ère nouvelle à laquelle J.-L. ne croit pas, de la Kabbale et…

17 décembre 1989

Beï au magasin – ouvert (Noël). Travailloté à « L’Espion de Dieu ». Du vent, des nuages qui filent vers l’Est. Orage dans l’aprèms – orage d’été.

18 décembre 1989

Encore K.G.
Parti à St-Denis (Paris VIII). Inauguration du fonds A.G. à la bibliothèque. Discours. Une centaine de personnes filtrées dont Gatti, JJH, Teresa Wright, Anna et Michaux, Sylvain Sanchez, Koko et Ph. Tancelin. Sylvain me propose son aide pour « le Grand Jour ». De là, en voiture Koko, Gatti et JJ à Bobigny, maison de la Culture pour la lecture de la pièce « Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz ». 5 heures, grande pièce. Couché 3 h 30 après quelques écritures.

19 décembre 1989

Écrit à Kent Novak (Leipzig). Arc-en-ciel vers midi. Carte de vœux de Srilata Ravi (Madras) qui me promet quelques pages de sa thèse (il y est traité du « Cheval chauve »). Cdf de Jacky Moreau : a quitté Bobigny à la pause. Ne supportait plus.

20 décembre 1989

Travaillé K.G. 18 h 30 Assemblée des copro au bâtiment C. fini 20 h 30. Fini « Chronique lorraine » d’A. Printz.

21 décembre 1989

Bien dormi. Cdf à Stéphane : photocopie de la maquette (pour Sylvain Sanchez).
Cdf de Dante : a vu hier le « lieu » à Pantin, une ancienne chocolaterie. Ne donnera pas « Les Alphabets » à Bobigny dont les administrateurs lui semblent hostiles.
18 h visite de Guong (André) l’infirmière du « Rose Schiaffino », enceinte de 7 mois, avec son mari et le « bandit » bouddhiste de son bateau. Veut retrouver sa mère. Son père, un légionnaire allemand est mort.

22 décembre 1989

Pluie.
Ceausescu plouf !
Cdf d’Isabelle Rognoni : alitée clinique Vintimille, opérée. En pleurs, nous demande de venir la voir.

23 décembre 1989

Allé voir vers 11 h Isabelle, moins tendue, souffrant encore. Voulait avoir un enfant « avant qu’il soit trop tard » (j’avais dû lui dire ça).
Écouté radio. Presque deux heures accroché à la télé (TF1, A2, la 5) surtout A2 (Bilalian). La bataille à Bucarest : tireurs sur les toits, Timisoara : les charniers. C’était la Libération de Paris, la découverte des camps, les vengeances sanglantes. Lettre de Peter (Kuntze). Répondu. Bavardage téléphonique avec Kerbourch qui vient d’exposer et regrette de ne presque plus faire de reportage.

24 décembre 1989

Beau, clair.
Remonté de la cave les affaires de Noël – profité pour descendre les premiers livres et dossiers. Pris le train à Montparnasse vers 6 h pour Houx. Dîner, coucher.

25 décembre 1989

Levé 9 h (10 h de sommeil). Déjeuner à 14 h. 20 à table. Rentrés par le train de 18 h 04. Ceausescu et sa femme exécutés.

26 décembre 1989

12 h 30 déjeuner chez Georges, avec Gatti. Grande discussion arrosée (surtout moi). La Roumanie, l’utopie. Sorti à peu près ivre, guidé par Dante qui me met au métro. Couché. Plus une infection urinaire et les difficultés de ce côté-là. Fièvre 37,8. Mauvaise nuit entrecoupée de courtes incursions aux toilettes.

27 décembre 1989

Dr Vermandel, venu vers 9 h. Analyse d’urine. Traitement de l’infection. Je traite pour ma part l’entérite. D. téléphone à Beï pour savoir si je suis bien arrivé. Plus tard, Georges : « Tu nous as bien fait rire ! ». Ah ? Nuit de souffrances – en discontinu. 1 h de sommeil, pas plus. Crucifiant. 37° 3. 4 ercéfuryl, 2 noroxine, eau.

28 décembre 1989

Froid, brouillard. Léger mieux. L’entérite se calme. 37° 3. 37° 4 (16 h). Cdf de Fournel. N’a pas encore le devis. Lui ai parlé de Sylvain.
Isabelle Rognoni quitte la clinique pour venir habiter ici (studio) quelques jours. Une belle équipe d’alités. Son père m’a téléphoné hier : ne se sent pas très bien lui non plus (il faut pourtant « finir l’année »).

29 décembre 1989

Dormi ! Les médics agissent sur le ventre pas encore sur l’infection urinaire. 37° 2 (11 h). Analyse : streptocoques. Mais le médecin n’est pas là. Cdf à Thibault – maintenant retraité : bactrim. (Il est grippé dit-il. On se verra en janvier.) 37° 6, 19 h
Quelle nuit encore – à geindre en mettant la radio dans les WC.

30 décembre 1989

37° 1. Tension 12. Vermandel revenu à 9 h 30. Nouveaux médics et nouvelle analyse pour vendredi si nécessaire.
Cdf de Jacky Moreau, bien seul, dit-il, en cette fin d’année mais toujours en lutte.
Cdf de Clerc qui a froid et s’ennuie dans le hangar qu’elle a acheté dans la Sarthe. Elle ne va pas y rester. Toujours le brouillard. 36° 9 (17 h). Dîner Custine avec Éric et Isabelle.

31 décembre 1989

Brouillard. 37° ½. Mieux. Entérite enrayée du moins. À déjeuner, Éric et Isabelle (37° à 17 h).
Réveillon. Éric et Isabelle vont chercher les Truc au foyer de Clichy et les ramènent (Dong, malade, ne voulait pas venir). Beï leur offre à chacun un petit tableau. Bon dîner avec les Gilbert, les Truc, Isabelle et Éric. Fini vers 24 h 30. Peu dormi.