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1988

Pierre Joffroy était son nom de plume. Maurice Weil celui de l’état civil.
Né en 1922 À Hayange en Moselle, il monte à Paris en 1945 après être passé par Lyon où il s’était réfugié en 1941, rejoint plus tard par son frère Gilbert .
Entré au Parisien Libéré dès son arrivée dans la capitale il réalise un de ses premiers reportages en s’embarquant sur un « rafiot » chargé de juifs européens  rescapés des massacres nazis.

Ici commence l’histoire des carnets dont certains disparaissent à l’occasion de ce voyage en terre de Palestine en 1947.
Il s’agit d’un petit agenda (un par trimestre) sur lequel il note rendez-vous, rencontres, conversations téléphoniques, lectures, sorties, projets et ceux de ses amis.
Le format n’autorise pas le développement comme encore moins les épanchements (même si on trouve quelques cris du cœur).
Ces carnets pourraient être (sont) comme une gigantesque table des matières d’un livre à venir, un vaste index qui renvoie à autant de pages qui ne sont pas encore écrites.
Au commencement était le verbe. Reste à trouver la suite.
À vous de lire ce projet de « livre total ».
À vous de nous donner des informations complémentaires que la lecture de ces 20 premières années (1947-1968) vous inspire.
La suite, 1968-1980, puis 1980-2000, paraîtra dans le courant de l’année 2021.
Les carnets n’avaient jamais été lus, ni déchiffrés avant 2008. Ils ont été photocopiés puis déposés à l’IM.C.(Institut Mémoires de l’ Edition Contemporaine) avec les archives de Pierre Joffroy où ils peuvent être consultés.

Choisissez une année 

1er janvier 1988

Levé 10 h. Assez clair. Travaillé papier sur les oiseaux (pour le journal de la Parole errante). Lu « Le poème cinématographique et ses pronoms personnels ». Toujours fort et beau. Recopié le carnet d’adresses.

2 janvier 1988

Lu une vingtaine de pages supplémentaires de Delannoy. (Remises hier.) Commencé papier pour le journal de la Parole errante.
Pluie. Soleil. Bel arc-en-ciel fugitif à 17 h – beaucoup plus proche de mon grenier que tous ceux que j’ai vus. N.O. –S.E. Ciel admirable de noirceur et d’azur. Cdf à
19 h : Yvonne Némarq me téléphone que sa sœur, Fleurette 66 ans est morte.

3 janvier 1988

Assez beau, clair. Fini le papier Gatti. Revu, avec Joëlle Hocquard, le sien (grammaire et karaté).

4 janvier 1988

Départ des Woignier. Papier Gatti qui me paraissait mauvais hier soir : meilleur ce matin. Le téléphone à l’intéressé, très content. (« Tout papier où il y a un peu de ? est bon, qu’il colle ou non à son contexte. »)
Visite de Delannoy. Parlé de son manuscrit (dialogues de Gilles). Cdf de Daniel Dubois (le R. P.). RV la semaine prochaine.

5 janvier 1988

Enroué. Enrhumé. Passé prendre chez Joëlle son papier, apporté avec le mien à Gatti vers 11 h 30. Le petit chien me connaît à présent, me laisse sa place dans le fauteuil de G., le partage avec moi malgré son maître qui m’invite à en prendre un autre. Content des papiers. « Grand ou petit, c’est une frappe qui s’éclabousse sur les lèvres… Ta manière d’écrire ».

6 janvier 1988

Plutôt (vraiment) mal fichu. Lettre de Wang ; il a reçu la mienne. Transporté à l’idée d’être invité pour le colloque Gatti. (Pour l’instant, il est encore à l’hôpital : pneumonie ? Plutôt pleurésie ou bronchite.)
Arc-en-ciel plein nord, vite dissipé. 16 h en taxi cimetière de Bois-Colombes (à Asnières). Enterrement de Fleurette Némarq, dans le vent, la pluie. Vu l’Yvonne, le Roger, la Christiane, Monique Némarq et son mari, Denise Simon, et Nicole, la fille de la Cocotte, toujours vivante (87 ans), mais absente. En rentrant, Cdf de Jacqueline Lazarus : la tante Camille est morte aujourd’hui.

7 janvier 1988

Écrit à Wang (après conversation avec D. qui va pousser les choses pour son invitation). 9 h 30 dentiste : Courcelles. Cdf de Rostain. RV le 18 pour parler de son projet de pièce musicale (« Les Jumelles du silence »).

8 janvier 1988

Toujours enrhumé. Déjeuner Custine avec Dominique Bidenboyle (de Médecins du Monde). Emporte avec lui ma platine compact qui ne marche pas, mystérieusement. Travaillé durement sur le yéti.

9 janvier 1988

Levé 6 h. Gare d’Austerlitz. Train de 7 h 42 : Ariane, les mouflets, Patrick, Pluie. Carte de Thomas Harlan (de Haïti). Déjeuner (les Ariane et Éric, Beï au magasin).L’aprèms, sieste générale. Reconduis 17 h la famille à Austerlitz (va aux Aubrais chez les beaux-parents). À 20 h conduit Éric à la gare de Lyon.

10 janvier 1988

Travaillé nouvelle (Yéti) toute l’aprèms.

11 janvier 1988

Plus froid. Ciel bleu. Envoyé un colis à Truc (Palawan). Cambriolage dans la maison au rez-de-chaussée (Mme Chitkli). Tentative au 6e il y a quelques jours.
Terminé le travail (Yéti).

12 janvier 1988

Très beau. Clair, bleu. Allé cherché les Ariane à Austerlitz (retour d’Orléans). Dîné avec eux. Ariane et Patrick en bas (studio), les piots dans la chambre sud (celle d’A.)

13 janvier 1988

Avec Clément et son père, au Zoo. Promesse longtemps due. Girafes, zèbres, ours, etc. Mais le piot ne pense qu’à une chose dont son père l’entretient depuis des mois : le Mc Donald, les Big Mac. Pendant la visite : « Je veux aller au Madona… » On y va ensuite : il mord dans un bigmac et fait la grimace. Fin de l’épisode.

15 janvier 1988

14 h 15 Montreuil. Les Jacky, Chevalier. 44 000 F au total. Le soir, dîner Custine avec Ariane, Patrick, les Béa, Mme Viard, les enfants (Marion, Clément, Johanna, Jessica). Reconduit Mme Viard avec Ariane.

16 janvier 1988

Gris. Avec les Ariane et Beï, à La Route. Grand feu de bois. A. à la recherche de sa maison d’enfant. Retour 16 h 45. Conduit les Ariane au train (21 h 25).

17 janvier 1988

Levé 10 h. Le grand vide. Dépouillé le salon de ses guirlandes, boules et festons. Cdf vers 19 h d’Édouard Helman. C’est rare – en 40 ans. Pour un soutien d’un comité Soukara (Burkina Faso) avec conférence de presse mardi.
Ma nièce Joanna, fille d’Emmanuelle, plâtrée : poignet droit dans le plâtre (chute hier). Ses parents absents. 1 an. L’écharpe lui fait un grand nœud splendide dans le dos.

18 janvier 1988

Peu dormi. Par accès. Gris. Pluvieux. Froid.
Visite à 18 h 30 à Rostain pour son projet de théâtre musical (sur « Les Jumelles du silence »). Longue conversation. Je me dis non encore motivé, bien qu’intéressé par l’histoire. Va mettre ses idées au net, m’enverra une cassette de ses musiciens et me les fera rencontrer. Je déciderai ensuite. Rostain est le seul qui ait aimé « Parfait amour », en tout cas le seul à me le dire.
19 h 30 Cité Véron au Jardin d’hiver, en face de chez Diato. Le Théâtre ouvert d’Attoun présente « Le Passage des oiseaux », lu par Gatti. Beaucoup de monde : Hélène, Stéphane, Séonnet, Chevalier, Guinguin, Wilms, Monod, etc.
Chevalier : « Je ne l’avais jamais vu lire. Quel spectacle ! Je crois que je préfère ça à la lecture de la pièce. On comprend mieux comment il faut faire : les accents, les gestes à placer… ». Stéphane me dit qu’il va me demander un scénario (pour une vidéo). OK. Joëlle me remet les Nouvelles tapées. La secrétaire de JJ me dit, après l’avoir dit à tout le monde qu’elle aime énormément ce qu’elle a tapé (le Tibétain, le téléférique). Attoun amical, et encore plus sa femme Micheline que je ne reconnaissais pas. Gatti, enrhumé, ne cessait de se moucher pendant la lecture.

19 janvier 1988

15 h visite de Sappart. Je lui rends ses enveloppes souscription (45 000 F). 16 h 30 Cdf à Dante pour qu’il lise mes nouvelles avant son départ pour Rochester. Extinction de voix. Vraiment éteinte. Une voix de petit mickey.

20 janvier 1988

Pluvieux. Bien dormi. Cdf à Dante (part samedi, non vendredi). Joëlle, pour les nouvelles. Les remettrai demain. Corrigé les nouvelles remises par Joëlle et Claude Parmentier. 19 h chez Joëlle, dicté la fin du Yéti. Revenu 21 h. Cdf de Delannoy : remise en ordre d’un papier qu’il doit donner (sur Françoise Mallet-Joris). Bien marré. Corrigé les derniers textes dactylographiés.

21 janvier 1988

Toujours humide. Commandé 1 500 l de fuel pour La Route. Chez Gatti 10 h 30. Remis les nouvelles. Parlé du 2e numéro de « l’Oiseau qui » (sur les émissions d’H. Châtelain). Après, avec lui, allé acheté des bouquins : il en prend pour 3 000 F, surtout sur le judaïsme (Mudroch Rabba, etc.).
Cdf à 15 h 30 de Dante : « C’est formidable… ». Surpris, j’objecte qu’il n’a pas pu tout lire déjà. « La première (Course de vitesse), mais n’y eut-il qu’elle, cela suffirait, etc., etc. ». (En rentrant, trouvé à midi une note de Beï disant que Fournel cherchait à me joindre…) Cdf de Sappart : 44 671 F (total des souscriptions).

22 janvier 1988

Pluie et vent de bonne heure. Puis des nuages et du bleu.
À déjeuner, Renée Henry. CDF à 13 h 30 de Gatti : quelques remarques sur certaines nouvelles. Cdf de Vivienne Mela. Postulait un poste de maître-assistant. Refusée : n’a pas assez publié (publish or perish).

23 janvier 1988

Le vent tombé. Soufflait hier, paraît-il, à 150 Km/h. Cdf à Dante : pas parti. JJH avait oublié de demander son visa. (Hélène prétend que c’est par délicatesse – pour ne pas lui laisser à elle la palme du bordel).
Allé cherché le manuscrit chez Dante. Café chez Magne, puis courses pour les chiens. Parlé des événements dans les territoires occupés de Palestine, Adorno et Auschwitz.

24 janvier 1988

Pas bougé. Travaillé Nouvelles. Cdf à Roger Cahen à Strasbourg : est-ce que arche en hébreu signifie bien langage ? Exactement, dit-il, le mot. Moïse aussi était dans le mot (son berceau était une arche – en hébreu).

25 janvier 1988

9 h 45 Cdf de Paul Fournel. Me parle de la souscription (va m’envoyer la liste Ramsay), puis des Nouvelles : Où j’en suis ? « Je réfléchis ». D’ici à huit jours, je le verrai à ce propos. Lui : « Pourquoi ne l’éditerions-nous pas en journal ? »

26 janvier 1988

Mal et peu dormi. Gris.
14 h Montreuil. Réunion pour le n° 2 du journal (les émissions d’Hélène : les Arches de Noé). Stéphane, Hélène, les Hocquard. Parlé des Nouvelles que Fournel hier m’a proposé d’éditer en journal. Propositions de JJ et Stéphane : format Monde, plié avec bande.
Cdf de Thomas Harlan (quid du projet de supplément littéraire à Libération ?). RV dans une semaine. Cdf de Braudeau. RV début février.
Stéphane m’a reparlé du film pour la Révolution (200e anniversaire). Je travaillerais sur l’abbé Grégoire.

27 janvier 1988

Pluie. Renvoyé à Clément ses jouets. Un tic-tac inquiète la poste – qui me téléphone (une pile s’est mise en marche). Signe des temps.
Lu le papier à Gatti. Cdf de Serge Lask. Est à Paris pour un mois. Expo cité Véron. RV semaine prochaine.

28 janvier 1988

À déjeuner, Dominique Bidenboyle, avec la platine (compact). Je l’entends enfin. De là, à la FNAC. Acheté adaptateur secteur pour le magnétophone. Visite de Joëlle Hocquard (révision de son papier pour le n° 2 de l’Oiso qui).
Cdf de Clerc, une voix apeurée, éteinte. S’est remise aux médocs après des semaines de lutte avec son ex-mari pour la garde de Julie. Très déprimée.

29 janvier 1988

Pluies. Porté le lecteur chez Sony, rue Ste-Isaure. Travaillé brèves, Nouvelles.

30 janvier 1988

Dormi seulement vers 3 h ce matin. Réveillé 10 h. Pluie. Travaillé jusqu’au soir (messages personnels, citations).

31 janvier 1988

Tapé des brèves de correspondances (journal du soir). Cdf de Mme Fortin : le TGV doit passer à La Route. Pétitions. D’accord.
19 h en voiture pour Trappes avec des amis de Do Bidenboyle. Il présente au cinéma municipal ses films (Le Professeur) commandité par la mairie et par M. de Mande. Vu Davidov, Charpentier, Élise, Février et des amis de D. Biden. Après, vers 11 h-minuit, buffet dans un centre ailleurs, dans la périphérie trappesque. Pluie et vent. Téléphoné à Gilbert qu’il valait mieux remettre à plus tard le voyage à Marcolès sur la tombe de Théo. Il venait de me glisser, dit-il, un billet sous la porte pour m’en dire autant, après avoir entendu les prévisions météo. Retour 1 h 30.

1er février 1988

Levé 10 h 30. Gris. Pluvieux. Venteux. Cdf de Lask. Cdf à Kravetz, puis Harlan pour RV demain. Cdf de Clerc, dans le brouillard. Son procès ! Prochain combat le 24. 16 h superbe arc-en-ciel entre la mairie du XVIIIe et Montreuil.
Allumé veilleuse (Théo 1er-2-44).

2 février 1988

Cherché Thomas Harlan 80 rue des Archives. De là, rue Béranger, à Libération. Vu 17 h Marc Kravetz. Thomas explique le projet de supplément littéraire. K. le trouve bon, nous envoie chez Serge qui décidera. Mais il est en conférence avec Pouchain, Peninou, etc. et Mimi est absente. Parlé avec Daney, puis partis. Demain prendre RV avec July.

3 février 1988

Pluvieux. Travaillé courrier interne. Cdf à Mimi (pour RV Serge July), Demour (P.J.) et Lichner (Institut Goethe) pour K.G. Rien de concret.

4 février 1988

Pluie et vent. 10 h maison des associations Montreuil. Refait des souscriptions (2e appel) avec Chevalier, Sappart, Vivienne. Déjeuner au Grizzly en face : tempête de grêle. 700 lettres. 18 h mairie. La Parole errante. Remis les Nouvelles à Stéphane, ainsi que la correspondance interne (à photocopier). Tard, un Cdf de Monaco, d’une Mme Caillaud « femme de Claude » (restitution du « manuscrit de Claude », refus de payer l’annonce du Monde « trop chère » (3 000 F). Je n’y comprends rien.
Hélène à Montreuil, quand j’entre à la Parole : « Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu ressembles de plus en plus à ?

5 février 1988

Toujours l’humidité. Cdf à Laure Caillaud. C’était bien l’épouse de Claude hier soir – mariée à lui depuis deux ans (et qui portait le même nom que la première, Colette, Jeanne…).
Cdf de Delannoy (article sur Y. Audouard qui évoque, paraît-il, dans un livre l’hôtel du quai d’Anjou. 15 h visite de Serge Lask, barbu, une poigne terrible « Je suis un paysan ! ». Prépare expo de son travail de quatre ans cité Véron, chez Ursula Vian. Liste des gens à inviter.
17 h impasse Mousset. Correction de « L’oiso qui » n° 2. Vu Poulizac dans son ? puis Reznick et Lacombe.

6 février 1988

Plutôt beau. Bleu l’aprèms. Allé voir sur le toit avec le laveur de carreaux, s’il n’y a pas eu de dommages après la tempête récente.
Déjeuner à l’Alighieri avec Vivienne Mela (ses nouvelles maintenant finies. Trouver un éditeur). 17 h Penent. Je lui donne le manuscrit du « Journal du soir » à lire. Beaucoup discuté du homard ou de la langouste tenue en laisse par Nerval (ou Baudelaire) rive droite (ou gauche), etc.

7 février 1988

Beau. Bleu. Froid. Tapé quelques « correspondances internes » pour le « Journal du soir ». Le soir, idée de faire un quotidien.

8 février 1988

Pluie. Tapé une correspondance interne. 15 h 45 chez Ramsay. Vu P. Fournel. Accord. Il va tâter Gaudemard à Libération pour faire du livre un supplément cadeau au journal. Laissé le manuscrit.
18 h Cdf de Coral (une heure. Une leçon de parler du judaïsme). « Que D. te garde en bonne santé ! » Soirée : Cdf de la secrétaire du médecin dont Cl. Caillaud a rédigé ( ?) le livre. Il faut renvoyer le manuscrit à une autre adresse, Mme Caillaud déménageant à Nice. Mais le manuscrit est déjà parti.

9 février 1988

Gris. Humidité.
11 h cité Véron. Fondation Vian. Serge Lask me montre son expo – déballée mais pas encore placée. Des poupées, des bandes de tissus marquées de lettres hébreux (yiddish d’enfants), des figurines tourmentées, gris. Le tragique même. Allé boire un verre ensuite au bar rue Lepic, le bistrot de Diato. Grosse pluie.
18 h Rapporté mon lecteur de disques compact rue St-Lazare pour le revoir.

10 février 1988

Froid. 6° au balcon. Envoyé à Bruno un aérogramme : proposition d’aller au Tibet ensemble.
15 h Cdf de Marcheneau, musée des Arts déco pour l’expo Calder. RV lundi à 18 h. Journée nulle (de malaise sans cesse, d’affliction sans chagrin). Désœuvré. Frileux. Écrit poème. Pluie.

11 février 1988

Cdf de Serge Lask pour un imprimeur d’affiches. Aiguillé sur Chevalier. Allé cherché le lecteur de compact qui marche enfin.
Cdf le matin d’I. Clerc. Un papier qu’elle n’arrive pas, dans son état présent (tranquillisants, etc.) à faire. Rappelle l’aprèms. J’y vais. De 16 h à 20 h travaillé avec elle. Retour, appel de Jacky Moreau et de Delannoy. Demain.
Écrit poème (pour Auschwitz).

12 février 1988

Déjeuné avec Brodo sur les boulevards. N’a pas bu ! « C’est ça ou le cercueil ! » (médecin). On lui a offert – puis repris mais – la chronique de Poirot-Delpech qui conduit à l’Académie. Conseil d’accepter si l’offre est refaite. Parlé des Nouvelles, journal du soir, et de la formule envisagée par Fournel.
Trouvé la clé pour le Lac. Le discontinu. Fragments et blancs.

13 février 1988

Sec. Froid.
Écrit quelques lignes sur la façon de faire le Lac (fragments). Reçu un paquet d’Allemagne : le livre revu et corrigé et complété de Helmut Franz. Un signe : celui de m’en occuper immédiatement – que de KG…
Commencé à parcourir le KG de Franz. Le laveur de carreaux venu goudronner le toit du grenier où je travaille. N’y arrive pas. Hé là-haut, on ne veut pas que je sois protégé de la pluie…
Fini de lire « Eichmann (l’interrogatoire », autre version du texte Less). Lisant ça, je reste toujours – peut-être plus qu’avant – incapable de quitter le bouquin avant la fin, bien que je sache à peu près tout de ce qui y est transcrit.

14 février 1988

Beau, clair, froid.
À La Route. Passé chez les Goury. On parle du train (TGV) qui doit passer à 500 mètres des habitations. Desserte de Mickeyville. À la fin, Mme Goury nous dit qu’elle relève d’une opération au cœur (cancer). Retour par les boulevards extérieurs. Cdf de Yves Benot (à propos du comité Soukara qu’il a fondé) et d’un livre qu’il veut me donner.

15 février 1988

Même temps. Cdf à Fournel (a vu Gaudemar, Libération, qui va étudier ça, transmettre à Vidal 5 (?). Dit que j’ai rendu le livre plus intéressant de sont point de vue – mais que c’est long, que ça fait une masse de copie.
18 h Visite de Daniel Marchesseau, qui organise l’expo Calder aux Arts déco en février 89. Intéressé par la gouache noir et blanc de l’escalier. Me dit que la fille de Sandra va se marier (à Saché) que Shawn, son fils, est marié à Atlanta, ne pense qu’à devenir ébéniste, n’y arrive pas aux E.U., partira pour le Canada (sa femme ne veut pas vivre en France). L’autre fille, Marie, a épousé un maniaque de la secte de scientologie. Deux enfants. « Deux monstres, vous pouvez pas savoir ». Luisa, très âgée, vit avec Marie. La dation s’est finalement faite sans (ou sous) Mitterrand.
Cdf de Bruno, le moine. L’ambassade ici lui a refusé le visa de retour en Inde. Part pour Londres pour l’obtenir là-bas. Sera demain à Paris.

16 février 1988

Très beau temps froid.
Dans ce monde fou, on se définit plutôt par ce qu’on ne fait pas que par ce qu’on fait. Th. Harlan.
Allé prendre Thomas rue des Archives. Mise au point du discours. De là, à Libération, S. July. (Th. a commencé sa souscription pour la réédition de l’Oratorio). 11 h 45 attendu la fin de la conférence de rédaction, puis conversation avec July sur le projet de supplément littéraire. Intéressé. Demande le texte des deux premières œuvres (Sabathier et un poète antillais).
Arrivée vers 15 h de Bruno Le Guevel. Repart demain pour Londres. Projet de voyage au Tibet. Il a eu un rêve prémonitoire. Dîner. Regardé une cassette « Le Nom de la rose » qui l’intéresse aussi professionnellement.

17 février 1988

9 h pédicure. Reçu le scénario de Rostain – pour les « Jumelles du silence ». Bien fait. Presque complet. Je ne vois pas ce que je pourrais y ajouter.
Cdf à France terre d’asile pour renseignements sur les centres d’hébergement (boat people) que m’a demandés Élise.
Revu avec I. Clerc son papier pour VSD (R. Altenborough).

18 février 1988

Gris. Lecture (avec dico) du nouveau livre d’Helmut Franz sur Gerstein. Lettre de Wang inquiet de ne pas voir venir l’invitation de St-Denis (colloque Gatti). Tél. à Hocquard. Dit que c’est parti. Visite de Sappart (avec nos listes de souscription que j’ai promises à Harlan). Déjeuné. On a maintenant près de 50 000 F.
Fini la traduc du Franz.

19 février 1988

Gris. Dentiste 16 h 30. Une dent (fausse) tombée.
Mort de Char (81 ans).

20 février 1988

Gris. Lettre de Casteil avec 2 dessins de Clément, pour Jacqueline et pour moi. À déjeuner Delannoy. Me montre son « Lupin » en train. 18 h Michel Rostain. Parlé de son opéra (Les jumelles). Fait la critique du scénario : pas de fin, défaut d’ « acmé », d’exaltation. Trop près du livre. D2cision d’aller voir les jumelles à ?, si c’est faisable.

21 février 1988

Beau. Beï partie pour La Seyne.
11 h Cdf à Rapinat à l’hôpital de Neuilly. Toujours déprimée. J’arrive à la faire rire. Proposé de la voir aujourd’hui, mais trop de visites. Irai mercredi ou jeudi.
Travaillé K.G. (inserts). Écouté 20 h 30/22 h 20 F.C. l’émission d’H. Châtelain (le principe écriture, les Arches de Noé). Très bonne, émouvante.

22 février 1988

Beau encore.

23 février 1988

Froid, gris. Le temps vire. Vent. Lettre de Thivel (labo « Elle »). M’envoie 100 F (souscription Jacky) et un poème marrant.
Rédigé lettre en anglais à mon « fils » du camp de Palawan (Philippines) avec I. Clerc. Arrivée (de Londres) de Bruno le moine. N’a pas eu son visa indien à Londres. Passera la nuit au studio et ira en Savoie chez un ami. Demandera un visa d’iman.

24 février 1988

Froid. 4°. Cdf d’Ariane. Questions d’impôts. Clément à l’appareil : « Vous avez vu les flocons ? ».
13 h 30 hôpital de Neuilly. Vu Rapinat, blanche, triste. On lui cherche un centre de convalescence. Bavardé une heure avec elle (Ariane, les enfants, Th. Harlan, Mitterrand).

25 février 1988

1°. Soleil, ciel bleu-blanc.
10 h revu Helman (Bénot) à la Terrasse, en bas de la rue Caulaincourt. Pus au Balto. Me donne son livre sur « La Révolution française et la fin des colonies ». Wang, Th. Harlan, Gatti, etc. Cdf à Hélène Châtelain au sujet de son émission de dimanche. Irlande, Russie.
Flocons dans l’après-midi. 15 h 30 dentiste : abcès.

26 février 1988

Froid et sec.
Cdf de Krystoforski. Termine son travail sur les Sabotiers pour l’École des hautes études sociales (MSH). Me demande des renseignements sur Rabelais (« sabot-écu »). Déjeuner Clerc. Cdf à Pays. L’ai invité à nous seconder mercredi (dernier envoi de souscription).

27 février 1988

10 h chez Mela. Repris la thèse Roques. Discuté sur la formule géométrique de Dieu. 12 h Montrouge chez les Baby. Connaissance de Jules, leur fils adoptif 14 ans. Très ouvert. Bonnes « vibrations ». Donné à Annette KG et la pièce de Dale Morris l’Américain sur KG.
17 h 30 arrivée de Peter Kunze pour quelque temps. Arrive avec un poème de Hugo à la main : « Dieu », tu as lu ça ? ».
20 h 30 chez Rognoni. Son anniversaire. 20 personnes. Serpentins, confettis, samba orchestrée par Irani, sa compagne. Rentré 1 h.

28 février 1988

Levé 10 h 30. Gris. Cdf de Claire Eruyen. Invitation pour le 5 (anniversaire). Visite de Isabelle Rognoni. Conversation sur la société « Dallas » que nous vivons.
Enregistré (mal) la 3e émission de Châtelain (les Arches de Noé).

29 février 1988

9 h Peter, barbu. Lui fais cadeau pour Julia d’un album Tibet. Parlé du poème « Dieu » de Hugo : il m’en a photocopié un extrait, formidable.
Vers 1 h, rafales de vent et neige.
15 h chez Danielle Gatti. Café, Stéphane, les filles.
Retour de Beï. Sa mère va bien. Peter apporte un très beau bouquet à Beï.

1er mars 1988

Vent. Froid. Travaillé au KG avec Peter Kunze. Cdf de Lask (éléments pour le petit texte de son expo).

2 mars 1988

Froid toujours.
Mort de Coquet 90 ans. J’avais une sorte de sympathie pour lui. 13 h 30 Montreuil. Maison des associations. Dernier envoi des lettres de souscription (750) avec les Chevalier, Sappart, Nacera, Marie-Jo.
21 h chez Daniel Chalmel, le pilote d’hélicoptère. Parlé de Chink prononcer Thinh, parti de Palawan pour l’Amérique chez son frère. Mais pas de nouvelles. De là, dans un restau du quai de l’Hôtel-de-Ville. Chalmel, Élise, Aimé, Thanh, une doctoresse de Médecins du monde.

3 mars 1988

Levé 10 h. Cdf de JJ Lerrant à propos d’un papier sur le théâtre dans Le Monde, coupé et dont JJ Hocquard s’est formalisé (Gatti, etc.).
Cdf à Dodu (Hayange). La maison (travaux du toit ou vente si elle est possible honnêtement). Question personnelle posée pour Nicole W. : testament. 15 h 15 dentiste. Abcès résorbé. Gencives recollées. TVB. Fait le texte pour l’expo Lask.

4 mars 1988

Tapé le texte Lask. 11 h Cdf de Braudeau qui a à me parler. L’invite à déjeuner. Fourni à I. Clerc à Témoignage chrétien des infos sur les Tibétains (enfants, vieillards, malades) pour un appel dans son journal.
À déjeuner Braudeau. Titre de son roman. Mon opinion. Choix à faire entre Le Monde (où il peut avoir le feuilleton de Poirot-Delpech) et Libération (où JF Fogel lui demande d’entrer : chef d’une rubrique de reportages culturels). Parlé du projet Harlan, et du mien.
Visite de Lask. Lui donne le papier. Neige du déjeuner au milieu de l’aprèms.

5 mars 1988

Soleil, ciel bleu ; un peu de neige encore sur les toits et dans les bacs.
9 h Peter. Travail sur K.G. Lettres à rédiger (à Mme Gerstein, Klaus, etc.). Quelques flocons vers 14 h. Travaillé K.G.
21 h rue Doudeauville 83 bis à l’école de jazz, au froid et en haut d’un labyrinthe, anniversaire de Claire Eruyen. Peu de monde. Vers 1 h séance de jazz dans une petite pièce en bas.

6 mars 1988

Humide. 10 h allé par le 80 à St-Lazare, Suresnes, clinique de Rapinat. Assise dans un fauteuil près de la fenêtre, devant la télé. D’abord geignarde, la tristesse de vieillir, etc., puis intéressée à la conversation. Nous raccompagne dans le couloir.
15 h visite d’André Rollin (Canard enchaîné). Lui donne la bio du Volkoff qu’il cherchait, pour un papier. Travaillé K.G.

7 mars 1988

Travaillé avec Peter sur le K.G. (traduction du livre H. Krauz).
Visite de Jacky Moreau, venu voir Georges Beckowich, le trompette d’en face. M’indique dans l’art de la fugue, le passage « gersteinlin » signalé par Robert Wein.

8 mars 1988

Clair. Travaillé avec Peter Kunze.
19 h 30, avec Peter, au Cluny à la réunion de G. Lacombe, qui n’y était pas. Claude Éveno, Claire Daventure, Claude Reznik et 5 ou 6 autres, dont un Suisse Piéry ( ?) qui se voient là le mardi (architectes). Le Mur de Berlin en 1992 : quoi faire pour supprimer cette barrière-là – attirer les médias ? (idée du Suisse).
Rentrés vers 22 h à pied jusqu’à Sèvres-Babylone, avec Peter.

9 mars 1988

Gris. Travaillé avec Peter (K.G.). Lecture du Muller (3 ans dans une chambre à gaz).

10 mars 1988

Entrepreneur Montoya – pour un devis (plancher du grenier).
Fini le Muller. Travaillé K.G. Dîné chez les Gilbert avec son directeur, Frédéric et sa première Joséfa, plus les époux respectifs.

11 mars 1988

Cdf à J.J. Hocquard. Lui lis la lettre de Wang où celui-ci écrit qu’il attend le billet d’avion. JJ pense que le billet n’est pas prévu. Je dis que je couvrirai les frais en cas de refus.
11 h 30 Libération. Vu Péninou à propos de l’édition de mon « Journal d’un soir ». Téléphoner mardi.
Dans la boîte, une partie de mon manuscrit (le « courrier intérieur ») jeté par Penent avec un mot disant qu’il va venir me voir. Il y a sûrement un sens là dedans – mais lequel ?

12 mars 1988

Travaillé KG.

13 mars 1988

Gris. Froid. À La Route. 10° à l’intérieur. Vu les Pothin : le TGV passera tout près de la Route, à 200 mètres ou moins de nos maisons. Protestation mais les gens se résignent plus ou moins, dit Pothin. Convenu qu’il faut résister.
Cdf ce matin de Braudeau. July a insisté pour qu’il accepte la proposition de Fogel de l’assister comme chef de rubrique (reportage culturel). Mais Fontaine lui a promis le rez-de-chaussée du Monde à la fin de l’année. L’Express aussi lui a fait des propositions. Conseillé « Le Monde » si la promesse est convaincante – ou convaincue.

14 mars 1988

Séance de travail avec Peter. 15 h Cdf de Rapinat. Rentrée chez elle. Une voix fraîche. Ranimée. Contente.
Cdf de Beate Klarsfeld, Poliakoff (K.G.). Cdf de Michèle Kokosowski (colloque Gatti) sur Wang : je paierai le billet, ils l’enverront à Wang (Paris-Pékin 7 000 F). Cdf une demi heure après de JJ Hocquard : il va s’arranger pour payer une partie du voyage (par les Affaires étrangères ou la Parole errante).
Cdf de Séonnet : « Je t’ai trouvé un commando » (pour l’opération cabine téléphonique). Travaillé KG. Dans la boîte, mon manuscrit (avec une lettre de Penent. Élogieuse).

16 mars 1988

Reporté les principales corrections et suggestions de Penent sur mon manuscrit. Cdf de Jacky Sappart : 56 000 F (il ne peut plus rien arriver au disque Moreau).

17 mars 1988

Lettre de Wang attendant son billet. Répondu.
Séance de travail avec Peter. Lettre au pasteur Koch, ami de Gollwitzer.
Le piot a 4 ans. À déjeuner, Penent. Revu les corrections à mon livre. Discussion (fructueuse) sur le journal (Libération) et le livre (Ramsay).

18 mars 1988

9 h Chez Thomas Harlan. Lecture rapide du manuscrit (poésie) de X (Langues d’hiver) destiné à Libération après le Sabathier-Lévêque. Excellent. Plus tard T. me propose de travailler avec lui sur son film haïtien. Trois mois de boulot – « comme pour l’Enclos, dit-il. Réservé réponse. Trop de travail en vue.
Cdf de Nancy Huston à propos du disque Moreau. Attend un enfant pour août. Un livre sur le VN en train.
Cdf à Fournel, pour le remuer. Il se remue, dit-il. A vu Gaudemar qui n’avait pas encore lu. F. décidé à le faire, m’a-t-il semblé, même sans participation de Libération.

19 mars 1988

Déjeuner chez Valérie Lumbroso. Parlé de ses projets, des miens. Tiré le yi king avec 3 pièces de 1 F pour savoir si mon livre sera édité. Réponse enveloppée mais positive, probablement.
Cdf à 18 h avec Braudeau. À propos de Mickeyville (aide aux gens de La Route par « Le Monde ») et de l’expérience cabine téléphonique : en évoquant les conditions possibles de la chose, éclats de rire. Et tout à coup, parlant d’Adorno (on ne peut plus écrire après Auschwitz) l’idée de se servir de la cabine téléphonique pour une pièce ou un film (professeurs, etc.). Faisable ! La comédie musicale sur Auschwitz qui revient par le biais. Faire rire sans tuer l’abomination.
Il reste au « Monde ». Renonce à Libération. Cdf à Péninou chez lui : « Serge ne s’est pas encore prononcé ».

20 mars 1988

20° au balcon à midi. Tapé des bouts du « Journal su soir ».

21 mars 1988

Gris. Toujours doux. Cdf pour la location d’une cabine téléphonique (SFP – Régie Film – P et T.). On doit me rappeler du ministère.
Cdf de Peter qui m’amène le Pr Nowak, de Leipzig, rencontré à une soutenance de thèse à la Sorbonne – et dont Hey m’avait parlé dans une correspondance. Entre 7 et 9 h, parlé de K.G. Nowak, grave et sympathique, ouvert. Cdf à Karine à Vienne pour savoir si elle pourrait s’occuper de l’expo. Oui. Examen des tâches. Avec cet homme qui connaît Heller MSH, Hey et Gruson (protestantisme), tout peut aller vite. On va dîner à l’Alighieri. La chaleur se renforce. On s’embrasse en se quittant à Château-Rouge. (M’a révélé immédiatement qu’il y a une lettre de Himmler sur Gerstein aux archives de Potsdam, RDA). Karine travaille à la télé autrichienne, et pour le PS. A eu des ennuis de santé. Ravie de mon coup de fil.

22 mars 1988

Beau. Bleu. 8° au balcon.
Allé avec Peter chez Thomas Harlan. Enveloppes à faire pour un livre de Sabathier-Lévêque. Fait quelques-unes, mais faute d’enveloppes – qu’on devait apporter – renoncé à 11 h. À 18 h expo Planchet rue Neuve-Popincourt 11, un grand hangar passé au blanc de chaux. Unité des compositions et couleurs. (Proche du tableau de l’escalier).

23 mars 1988

Cdf nombreux pour la cabine téléphonique (KG). Aucun résultat encore. Cdf de Mme Zhu à qui j’annonce l’arrivée en avril de Wang. Surprise et contentement.
Radio : une fillette s’envole au bout de son cerf-volant.
À 14 h 30 devant la porte de T. Harlan. Pas là. Arrivée de Delannoy. Assis sur l’escalier jusqu’à 15 h 45. Ouvert par la femme de ménage. Mais rien de préparé. Partis en devisant de choses et d’autres. Nuit d’insomnies et de rêves.

24 mars 1988

Pluie. Vent. Sale temps revenu. Travailloté KG.
14 h Cdf de la secrétaire de P. Fournel : Grousset, filmeur, s’intéresse à « Parfait amour ». Le gars est le 1er qui me parle de « Parfait amour ». Admiratif. Mais surtout aujourd’hui…
19 h avec Ph. Delannoy cité Véron. Expo Lask. Impressionnante. « Une hantise » dit Benchemoux. « C’’est triste », dit Xin-Tian. Une musique religieuse et profane insupportable. Xin-Tian doit me donner demain le moyen de téléphoner à Wang (sa date de naissance, son n° de passeport) pour le billet. Françoise de Latour, Hocquard. Parlé avec Ursula Vian. Reçu un manuscrit de Prades.

25 mars 1988

Pluie et vent violent. 12° au balcon. Avec Zhou Xin-tian, essayé de téléphoner à Wang à partir de 9 h 30. À midi, rien. Hôpital militaire. Pas de liaison, disent les renseignements. Un ami de Xin-tian téléphone de Pékin à l’hôpital : rien. Fait envoyer un télégramme à Wang par Hocquard. Demain, j’essaierai encore par le téléphone.
14 h Dalloyau. RV avec Simone Lehmann. Apporté une lettre au juge signée de son père. Convaincue, elle va encore chercher. Marie Nimier, présente dans la salle. On parle livres, Braudeau, etc. Cdf de Nowak. Écrire à Hey.

26 mars 1988

Beau vers 8 h. De 8 h 15 à 9 h, avec Xin-tian téléphoné Pékin. Sans résultat. 10 h Hocquard a reçu par télégramme les renseignements demandés pour Wang. Ouf. Peter s’en va (du studio). Lettre à Hey pour le budget : 100 000 F.

27 mars 1988

Retapé la lettre à Hey (KG) après Cdf à Nowak. Mal fichu (ventre).

28 mars 1988

Gris. Froid. Travaillé KG (« Manuel pour un mensonge »). Toujours mal (le foie ? Intoxication alimentaire ?).

29 mars 1988

Pas très bien. Lettre de Dominique Bidenboyle (« Rose Schiaffino »). Lettre confidence, émouvante. Que lui dire ?
À déjeuner, Guy Le Bolzer. Parlé du « Figaro » où il s’ennuie toujours autant, de Hersant dont il espère la ruine dans le gouffre de la 5e chaîne. Déjeuner : moi, les vermicelles et compote. Beï aussi.

30 mars 1988

Pluie. Travaillé K.G. Encore mal fichu. Vers 15 h, rue Pavée dans un dépôt vente. Deux cabines de téléphone anglaises. 1 500 F de location, 500 Kg (transport ?).
Dans la boîte, une docu. Photo déposée par Penent, pour le « Journal du soir », s’il est effectivement publié en journal.

31 mars 1988

Travaillé KG. Cdf chez Ramsay : Fournel en vacances jusqu’à mardi. La secrétaire ne sait pas s’il y a eu une réponse de Gaudemar (Libération).
Lettre de Wang. Tout va bien. Il arrive le 18 avril. Tourmenté par l’intervention qu’il doit faire au colloque. En est-il capable ? etc. Réponse. Envoi demain. Lettre à Dominique Bidenboyle.

1er avril 1988

Beau. Envoyé lettre à Wang à Pékin. Et à Dominique Bidenboyle à Trappes.
Travaillé KG (inserts Mme Gerstein). Un dirigeable en l’air. « UAP n° 1 oblige ». Pas le même que le « Goodyear » où j’ai évolué. Cabine plus grande.

2 avril 1988

Frais mais à peu près clair. Travaillé KG.
Carte de Kateb : vue du Gange au Pakistan, mais le cachet est de New York. « À bientôt ».
Cdf à Delarue pour Demour PJ (les plaques photos des docus Gerstein manquants). Lettre de K. Chophel : un projet de marche pour la paix de Katmandou à Lhassa. Ce que j’en pense ? Conduit Beï à la gare (Perpignan).

3 avril 1988

Très beau. Soleil. Ciel bleu. Cdf de Beï et Ariane – il pleut à Perpignan.
Cdf de Zhou Xin-tian : quand Wang arrive-t-il ? Arrivée de Savoie de Bruno le moine. Clés du studio. Travaillé KG (vie d’Elfriede). Dîné avec Bruno, puis télé avec le visiteur : Dune (à se tordre) et Sans domicile fixe, très bon reportage sur les exclus de la SS.

4 avril 1988

Très beau encore.
Lettre à J.P. Auger, rencontré à l’expo Lask, pour lui renvoyer son manuscrit, pas mal du tout. Travaillé K.G. (Hitler, etc.). Le temps change dans l’aprèms. La pluie va venir.

5 avril 1988

Travaillé KG l’aprèms avec Peter.
18 h 30 Réunion de la co-pro du 48 bis jusqu’à 20 h.

6 avril 1988

Gris.
Travaillé avec Peter de 9 h à 11 h. Cdf à Brodo (TGV Mickeyville). Déjeuner à la pizza Custine avec Peter et les deux mouflets (Julia 7 ans et Michael 3 ou 4 ans). Chantal venue à la maison prendre un verre et repartie pour jouir de son aprèms de solitude.

7 avril 1988

Beau. Porté le matin le tableau de Beï au Grand palais (Indépendants) dans la pagaille, le désordre des bénévoles.
Cdf à Wellers (KG), à Fournel (Journal du soir : Gaudemar n’a pas lu encore ! F. a consulté le Canard enchaîné pour le prix : plus cher que le livre à cause du routage. Mais, dis-je, il n’y a pas de routage, le « Journal » est envoyé en même temps que le journal du jour – même si Ramsay doit payer tous les frais : Libération fait un cadeau à ses lecteurs, et Ramsay une énorme publicité.) Cdf à Antoine Griset, pas là. (Même raison : le prix de l’opération). Cdf à Gilles Lacombe (cabine téléphonique) : pas là. Cdf Wellers (KG : lettre aux Archives pour le dossier KG). RV demain chez lui 16 h.

8 avril 1988

Brouillard qui ne se lève pas. Travaillé KG. Cdf à Auclair. On déjeune demain.
À 16 h chez Wellers rue du Loing. Une heure de bonne conversation sur Auschwitz, Faurisson (une canaille), Roques, Lanzmann (trop susceptible sur son film). Quelle force encore chez lui. Et gai ! (Histoire de Kagan mutiné comme criminel de guerre dans les Archives des N. X). Enverra la lettre aux Archives après l’avoir fait retaper.
Acheté une dizaine de livres d’occasion en passant devant une librairie.

9 avril 1988

Retour de Beï. Toujours le brouillard. Déjeuner dans un restau argentin avec Georges Auclair, un peu épaissi et embarrassé par l’âge. Parlé de Gatti, Sabathier, Ferran, etc. Évoqué le détournement d’avion de la Koweït Air : ils ont tué un passager à Larnaca.

10 avril 1988

Brouillard levé. Très beau temps. Commencé une nouvelle sur un piratage d’avion (Le Carburant). (On en parlait hier avec Auclair.)

11 avril 1988

Beau comme hier.
Cdf de Griset. RDV demain matin. Travaillé « Carburant ». Cdf à Daumur (PJ pour KG). RV la semaine prochaine. Me téléphonera. Cdf d’Annette Baby pour un RV avec Rufus. Me rappellera (film ou pièce sur KG). Autre otage tué à Larnaca.

12 avril 1988

Moins clair. Au Monde 9 h 15. Antoine Griset pour les Nouvelles (Journal du soir). M’aiguille sur le spécialiste des coéditions, Jacques Grall. RV le 25.
Travaillé « Carburant » (Nouvelle). Pluie dans l’aprèms. Arrivée de Mme Léon pour 2 ou 3 jours. À Larnaca, le Boeing laisse quelques otages et part pour ailleurs, Alger.

13 avril 1988

Beau et froid. 7° au balcon.
Lettre de Wang – avec son CV pour Paris VIII (pas un mot sur son sort et celui de sa femme pendant la révocul). Cdf de Michèle Kokosowski : quel est mon thème d’intervention au colloque ? Travaillé « Carburant ». Écrit un gros morceau.
Deuxième lettre de Wang. Arrivera en fait le 19. Arrivée non prévue de Bruno qui va loger au studio (défection d’un ami). Il n’a pas vu le Dalaï à Londres mais son chef de cabinet. Promesse pour le reportage.

14 avril 1988

Beau. Bruno prend congé. Presque fini la nouvelle.
17 h avec Beï chez le Dr Robrieu, rue Lesueur. Avec Beï, au Jardin d’acclimatation chez les Pauwels pour une pièce « Lola Montes » par le théâtre des Pays du Nord. Vu Marquis, Pépète qui prêtent leurs pitreries à la pièce.

15 avril 1988

Beau. 17° à 9 h sur le balcon.
15 h photographe pour les Boat people (travaille sur la suite du « Rose », trouver les gens, voir ce qu’ils sont devenus). Me demande si je peux collaborer. Refus : trop de travail pour le moment. On verra plus tard. Donné contacts avec Davidson, Élise Aimé, Dominique Bidenboyle, Thanh la doctoresse, J.C. février.
Cdf de Jacky Moreau : ½ heure. Son disque avance bien. Multiples traductions de textes dans toutes sortes de langues. Sortie en mai. Lui aussi sortira mais de sa maison : expulsé pour loyers non payés.

16 avril 1988

Lettre de N. Koch. Ne pas publier ses réflexions sur K.G.
Cdf de Braudeau – qui s’amende, dit-il, depuis sa rupture avec sa copine. Voudrait vivre trois jours par semaine à la campagne, acheter une maison près de Fontainebleau.
Télégramme de Wang – avec ses heures de départ Pékin et Belgrade. Cdf à Zhou Xintian pour le lui dire. Travaillé « Carburant ». Pluie tiède dans l’aprèms.
Revu le projet d’exposé de Wang.

17 avril 1988

Gris. Lu mes égoflashes sur Gatti pour trouver quelque chose (colloque).
19 h 30 chez Valérie Lumbroso. Dîner avec Tony Crofts. N’étaient pas là. Sur un banc, en face de la maison avec un clochard (baguette, sardines, litron) hostile aux Arabes et Noirs, qui attend Le Pen. (Je lui ai dit qu’après les colorés, c’est lui qui serait nettoyé dans la rue. Pas ébranlé.) Autres invités : Bogolan, Oluren ( ?), sa femme allemande, leur bébé, Mme Pavlovitch. Parlé de Le Pen – devenant un Hitler. Que faire ? Le tuer.

18 avril 1988

Gris. Cdf de Nicolas Schaeffer. A fait une autre pièce (après les pauses mythologiques). M’invite. Le 26. Travaillé sur le texte Wang. Puis avec Clerc, sur un texte roman pour la revue « Roman ». Lettre à Peter (traduc à faire).
19 h Cdf d’une journaliste de M6 (télé). Propose de raconter la naissance d’Israël pour son 40e anniversaire. Refus.
Cdf de Rufus, enthousiaste du livre (« L’Espion de Dieu » qu’il vient de lire, confié par Annette). RV le 9 mai.

19 avril 1988

Pluie. 19° au balcon, puis chaleur.
Montreuil 10 h 30. Photocopie du texte Wang. Déjeuner à la cantine avec Séonnet et Claude. Attendu taxi. Pas là, métro. Nation : enfin un taxi. À temps. Soleil arrive. Chargé et surchargé, aidé par une chinoise qui rejoint à Paris son mari étudiant. Fatigué, voix très basse – mais heureux. Me demande si son texte va. Chaleur écrasante, lourde dans le taxi. Cadeaux. Douche au studio.
18 h arrivée de Xintian. Se retirent au studio. Lecture de son texte corrigé. Il pleut à verse. Dîner avec Wang et Xintian. Souvenirs. Gilbert vient saluer Wang. Re-cadeaux. W. se retire vers 9 h – très fatigué.
Cdf de Didier Grousset, metteur en scène cinéma, qui rêve de « Parfait amour » : « Le premier livre qui m’ait procuré du plaisir. » RV lundi pour en parler.
Lecture Nietzche (Crépuscule des idoles).

20 avril 1988

Beau. Otages libérés. Ma nouvelle, elle, est libérée depuis longtemps. (Le « sacrifice suprême » de ces « combattants » revêtus de « linceuls » aura consisté à tuer 2 otages et à fuir, la vie sauve.)
Aprèms : visite à Wang de P. Gamarra, d’une Chinoise minuscule, Li Tchhoua, à qui nous achetons une peinture (1 800). Fini le texte de mon intervention au colloque. Le soir, fait répéter – et ar-ti-cu-ler – Wang.

21 avril 1988

Très beau. Avec Wang, nouvelles corrections et répétitions. Tapé mon texte dans l’aprèms. Un peu long. Wang parti dîner avec Li. Au retour, 23 h, re-lecture de son exposé. Mieux. Gatti arrivé ce matin de Rochester.

22 avril 1988

Beau. On devait partir à 9 h pour St-Denis. Wang dormait ! Réveil. Bus, métro, bus. Colloque à 11 h. Discours. Les amis présents : Dante, Hélène, les Hocquard, J.J. Lerrant, Dardenne, Gus, Vivienne. Collation dans les bureaux de la présidence.
14 h 30 Wang intervient. Parfait. « Gatti aux anges », me dit l’organisatrice Michèle Kokossowski. Fin de la 1ère journée vers 7 h. Collation à la mairie à 21 h, à la maison avec un Wang épuisé. Revu mon texte. Corrigé.

23 avril 1988

Partis pour St-Denis en taxi avec Wang. Retard 10 h. Interventions : Doherty, Kravetz, Bellour. Déjeuner hôtel St-Denis. Reprise 15 h. Mon intervention (où je ne peux m’empêcher de rire). Les Canadiens, Térésa Jillson l’Américaine, Hurstel, P. Vial (très orateur, trop orateur).
Car pour la Maison de la culture de Bobigny : dîner puis dans une salle Gatti remercie, dit sa fierté d’avoir des amis comme ceux-là. Discussion avec les étudiants théâtre. Verre ensuite. G. : « Tu as été formidable – comme toujours ».
Beï partie dans la soirée pour Toulon.

24 avril 1988

Beau, frais. Jour de vote (1er tour de l’élection présidentielle). À déjeuner, Wang, Li, Xintian. Ils partent voir le vieil ami de Wang Liou dans le Loir-et-Cher ( ?).
15 h. A botté (Arlette Laguiller, prix de persévérance).
Revu un article de Vivienne Mela sur le verlan. Avec Wang (arrivé vers 9 h) chez les Hocquard. Cadeaux réciproques. Toasts à son anniversaire. Toasts à ma mère (Adèle). Gatti, Hélène, Térésa l’Américaine, Wang et moi. Parlé des élections (15 % pour la vermine Le Pen). Léon Château… (don de sa lettre à Gatti). Dans le métro, comme de la tristesse sur les nombreux visages des immigrés de la ligne 4.

25 avril 1988

Mal dormi. Froid et soleil.
9 h Monde. Jacques Grall, très sympathique. Parlé du « Journal du soir ». Trouve l’idée captivante. Lui envoyer le manuscrit.
10 h Vivienne à la maison. Révision de son article. Wang reçoit la petite fille chinoise d’Hermann Scherchen, grande femme filiforme (en France depuis 6 mois, chez Anne Philipe). 12 h 30 arrivée de Didier Grousset. Déjeuner aux Négociants. On parle de « Parfait amour ». Me réitère son amour pour ce livre. Ne peut pas le tourner – mais il y arrivera, ce sera l’un des buts de sa vie.
Wang : Cdf à Taïwan (sa sœur). Cdf d’une dame Garnier qui me dit que l’option sur le Cheval chauve est passée entre les mains de Serreau (Michel) et Chalonge (Christian de).
Cdf de Kateb. Malade à la veille du colloque (trop mangé, dit-il, ou bu ?) Voudrait qu’on se voie avec Gatti.

26 avril 1988

Soleil. Avec Gilbert à 9 h au cimetière de Pantin avec Wang, qui l’avait demandé. Puis Wang téléphone à sa fille à Boston. Donné 1500 pour le voyage Lyon-Suisse. Cdf de Rapinat, encore sous le coup du triomphe de Le Pen : parle maladies et morts. Xintian venue travailler avec Wang. Dîné avec nous avant de partir pour Hambourg (expo). Avec Wang au Cluny-Palace, un film chinois.
Vu Claudine Planchet aux billets à l’entrée. Discours et discussion avec le réalisateur (L’Affaire du canon noir). Ennuyeux. L’auteur est le seul à avoir de l’humour. Dans la salle, un Chinois à long nez. Partis au moment du film, Wang n’en voulait plus.

27 avril 1988

Wang reposé. Je le quitte vers midi. Li viendra le prendre pour l’amener à Lyon.
13 h chez Th. Harlan avec les Chevalier et Delannoy – à faire des enveloppes pour la souscription Sabathier (300 lettres parties). Thomas malade : les reins, me dit-il.
18 h Cartoucherie pour L’Indiade (Cixous-Mnouchkine). 4 heures ! Avec Élise Aimé, une amie et Bidenboyle. Pris un verre au retour à Austerlitz. 4 heurs de spectacles, 5 heures de trop. Bidenboyle semble avoir bien passé sa maladie d’amour (Mer de Chine).

28 avril 1988

Cdf de Kateb pour le RV de ce soir avec Gatti. Cdf de Rognoni qui me parle de l’appart qu’il a loué à l’année au Touquet et où il se rend demain pour la 1ère fois. Se dit vieux, fatigué, l’air le remettra. Parole de ions, d’un projet de pièce et de la rencontre télé ce soir Chirac-Mitterrand.
Lettre de Crofts (quaker) me recommandant de repousser toute idée de violence depuis les élections (cas Le Pen). Il est quaker.
Lecture de nouvelles sportives par Fournel. Maison des écrivains : morne, triste.
20 h 15 chez Georges. Gatti, fatigué, ne vient pas. Dîné avec les Hocquard, Kateb et Térésa Jillson. Parlé de tout – et du débat télé Chirac-Mitterrand que nous n’avons pas regardé. Marche ensuite jusqu’à …

29 avril 1988

Très grippé. Angineux ? Hier, Georges : « Tu as mauvaise mine ».
Radio : ne parle que du débat, distribue les points. Lettre de Tony Crofts (sur la violence et moi). Répondu longuement. Cdf de Beï : hier, c’était le 33e anniversaire du mariage. Je la félicite de m’avoir supporté si longtemps.
Mal aux dents. Demandé RV. Pas moyen. Me prescrit Clamoxyl 500, Doliprane et Eludil. Répondu à Shan Zuyi, le lecteur chinois, mon lecteur chinois.
Cdf de Beï : hier, 33e anniversaire de mariage. Envoyé fleurs à La Seyne. Mal fichu. Mélancolique. Idées sombres. La mocheté de tout.

30 avril 1988

Nuageux. Assez bien dormi. Rêves confus. Commencé à taper le Carburant (pour le livre de nouvelles).
En Nouvelle-Calédonie, un patrouilleur de la marine tire pour aider les gendarmes à disperser un point fort canaque : c’est la Moqueuse (Mer de Chine).
Stationnaire (corps), un peu mieux (tête).

1er mai 1988

Gris. Levé mais pas lavé, pas rasé, pas habillé. Travaillé. Pluie l’aprèms. Va, pluie, arrose et trempe les nazis des Tuileries ! (Elle a aussi trempé les militants syndicaux, deux cortèges largement plus nombreux que celui de Le Pen.)

2 mai 1988

Beau, nuageux. Au Grand Palais, retiré les tableaux Beï. De là, au magasin, mettre des enveloppes de recettes dans le coffre.
Cdf d’I. Clerc : son audience pour la garde de Justine a lieu mercredi. Terminé dans la soirée le tapage de la nouvelle « Carburant » (22 pages serrées). Orage vers 21 h 20. Sec. Cdf de Croizard et Coral pour un dîner.

3 mai 1988

Pluie. Revu la nouvelle. Dentiste à 14 h 15.
18 h Cdf de Wang, de Genève. Ça va, dit-il. Il va à Berne et Zurich puis rentre vers le 10. Visite de Jacky Moreau : me montre les textes du disque. Petites corrections.
Dîner chez les Hocquard avec Kateb, Gatti, Hélène. Un plat de poissons à la JJ. Sublime. Kateb, plus gai, s’explique sur l’Algérie (de plus en plus militaire et Frères musulmans), son fils qu’il veut mettre dans un lycée en France, sur Chodkiewicz le musulman – a vu Bisiaux, qu’il a connu à … Verra B. pour sa pièce sur Robespierre (pour Arras).

4 mai 1988

Beau. Corrigé la 1ère version du « Carburant ».
Magasin : mise des enveloppes au coffre. De là, chez Gatti prendre mon manuscrit (Nouvelles). Parlé de sa pièce sur la Révolution pour Montreuil. Héros : les sans- culotte d’aujourd’hui (exclus, sans révolution) et les sans-culotte de 89. Et pas de pub. Mais l’absence même de pub (si elle est indiquée par du vide ou des phrases) devient un plus de la pub. Effet pervers. Parlé des juifs, de Wiesel qu’il approuve pour sa position dans les troubles des territoires occupés : il n’a pas à prendre parti contre Israël comme on le lui demande : c’est la tradition, la pensée juive qui jugent Israël. Mais, dit Gatti, les juifs doivent être des victimes. S’ils ne sont pas victimes, ils n’existent plus… Me demande la nouvelle – pour le journal (L’Oaso). Cherché Beï à la gare (19 h 51). Les 3 otages du Liban libérés. Écouté sur FR3. Un drame de l’adultère sous le président Fallières !

5 mai 1988

Attaque de la grotte aux otages (22 gendarmes et fonctionnaires).
Cdf de Martel. Me demande d’être membre du jury de l’expo peinture en juillet. Forcé d’accepter. Ajouts à la nouvelle.

6 mai 1988

Très beau. Bien dormi : 9 h.
Travaillé. Cdf à Delarue (pour K.G.). Porté au Monde (J. Grall) un extrait du « Journal du soir ». Vu Braudeau qui part pour Cannes (Festival). Très chaud. 23° au balcon. Cdf à Demour (PJ) pour les plaques photo Gerstein. Espoir lointain.

7 mai 1988

Temps lourd. Très chaud. Relu la nouvelle.
Avec Delannoy à l’Athénée pour « Conservations d’artistes », une série de pièces montées par les APA (Acteurs, producteurs associés). Là, pour une pièce de Schaeffer (Maîtresse d’esthètes) ennuyeux. Vu aussi « Journal de J. », guère plus encourageant. Parlé avec Delannoy des nouvelles : me propose de contacter Fixot (des éditions du même nom). D’accord, mais après avoir vu Fournel.
Lecture du manuscrit « Soldat perdu » d’un ami de Bidenboyle (pas très bon). Vu au magnétoscope « Johnny s’en va-t-en guerre » de Dalton Trumbs. Terrible chef d’œuvre.

8 mai 1988

Chaud et pluvieux. Élections. Vers 4 h, Libération me donne des estimations : Mitterrand 54/Chirac 46. 20 h les mêmes chiffres.
Cdf de Wang vers 10 h. Il est à Zurich, revient demain soir.
Cdf de Frédéric Meyer, fils de mon cousin (Grenoble). 32 ans. Me dit que sa sœur Arielle et mariée, que lui seul reste célibataire. Toujours pétulant, un peu fou. Viendra à Paris un de ces jours.

9 mai 1988

Pluie toute la journée. Cdf à Fournel : Gaudemar ne veut pas des nouvelles. « Ça créerait un précédent ». Petit esprit, dit Fournel. On attend ce que va décider Le Monde (Grall). De toute façon, Ramsay est décidé à le faire, même en prestation de service. Bonne nouvelle ! Fournel confirme qu’il a signé pour le Cheval chauve avec Chalonge : ils se voient demain à 18 h 30.
Travaillé « Carburant ». Écrit lettre à Chauchat sur son manuscrit « Soldat perdu ». Wang revenu, très fatigué, dit Beï. Il a réclamé une bouillote – qu’on n’avait pas.

10 mai 1988

Plus humide, plus frais. Wang : toujours mal aux reins. D’accord pour aller voir Ariane jeudi soir. Demandé à Dufau de venir le voir. 11 h 30 venu. Arthrose lombaire. Mais il peut aller à Casteil.
Lettre de Tony Crofts (à propos de Le Pen, et d’une magie plus grande que la sienne). 15 h visite à Wang de Goo, dramaturge chinois, et sa femme.
Cdf à Kravetz sur les « Nouvelles » et Gaudemar : « G. a peur de son ombre. Vois Pouchain ».
Rocard, premier ministre. (Il avait démissionné pour ne pas avoir à approuver la proportionnelle, qui a amené au Parlement les fascistes.)

11 mai 1988

Brouillardeux et froid.
Nathalie, la petite-fille de Mme Léon, celle qui nous aidait à faire tourner les tables à la Bergerie, venue voir le studio qu’on lui prêtera pour quelque temps.
À déjeuner, Wang, Xintian, Nathalie. Plus tard, Xintian fait à W. de l’acupuncture. Et ça marche. W. marche. Hoa venu le chercher vers 6 h pour dîner.
20 h à l’E., rue J.-J.-Rousseau (Nicole Moreau et Coral) avec Croizard et Penent, très en verve contre le Roi (Mitterrand), plus indulgent pour Rocard. Coral : Israël n’a pas d’avenir. Réfutation. Penent me ramène. Lui ai confirmé que je comptais sur lui pour la maquette des Nouvelles.

12 mai 1988

Un peu plus beau, mais encore brouillé.
Cdf de Thomas Harlan : ce que vaut l’opérateur Armand Marco ? Demandé à Stéphane : difficultés en Irlande avec ce « pro » ; techniquement, il y a mieux. Transmis. Déjeuner avec des Chinois.
Visite à 15 h de Dominique Bidenboyle (l’histoire de Lin en mer de Chine et à Paris, son échec à lui, son intention d’écrire). Visite pour Wang : Reinberg (du Lyon d’autrefois).
Conduits à Austerlitz par Gilbert et Jacqueline. 21 h 25. Couchette du haut, hélas. Wang se couche, se couvre de couvertures. Visage cireux.

13 mai 1988

Bonne nuit. Gris et pluvieux à Perpignan. Allé tout de suite avec les bagages au train de Villefranche. Wang pas très bien. Conversation de 4 lycéens à côté. Très intéressante. Fraîcheur. À la gare, pluie. Ariane et les deux petits. Monté directement. W. allongé après le déjeuner, Patrick s’occupe de lui. Conversation sur la révocul. Ses ennuis de 1957. Il dort tout l’aprèms. Pas d’amélioration. Veillé tard. Clément jaloux que sa petite sœur dorme dans la chambre d’Ariane (sa chambre à Wang).

14 mai 1988

Mal dormi. W. mieux. Déjeuner tous au restau à Casteil. Redécouverte du lapin et des pois chiches. Sieste. Le soir, remanipulation de Wang par Patrick. Conversation devant le feu (Lyon 1942 : « 15 Kg de charbon par tête pour l’année »). Partie d’échecs avec Patrick. Dissolution de l’Assemblée.

15 mai 1988

Gris et soleilleux. Descendu avec Ariane à Vernet. Achats. Froid. Lecture (A. Young, Voyage en France 1788-90).

16 mai 1988

Toujours gris et froid. Descendu à Vernet chercher Clément à l’école. Achats. Wang couché – fatigué : refait observer qu’il a mieux valu qu’il soit à Casteil (Patrick et plain-pied) qu’à Paris (studio isolé, etc.). Un autre kiné, ami de Patrick, vient traiter Wang (acupuncture). A. nous conduit à Villefranche.

17 mai 1988

Arrivés 7 h 48. Chaud, orageux. Cdf pour Wang : Benot, Reinberg, Xintian. Cdf de Temps de pose (P. Toutain) repliés à Rouen, qui me demande un papier sur la France après un autre sur la Thaïlande (Ch. Mottier, de la TV romande). Accompagné Wang et Xintian chez Mouché (cadeau d’une ceinture pour Xintian). Acheté quelques livres chez Weil. W. revient vers 18 h. Content : il a acheté 2 camemberts pour ses amis de Pékin !!! Wang revient vers 23 h. Réussi à obtenir une pension pour Xintian. Beï malade : abus de médics ?

18 mai 1988

Pluie. Travaillé sur le « Carburant » (journal du soir). Avec Wang, à Nogent chez Tihouy le sculpteur. 2 h… Échanges de souvenirs sur la Révocul. Photos. Le soir, Yves Benot. Vont dîner à l’Alighieri. Moi pas.

19 mai 1988

Pluie. Wang parti pour la journée (voir le père François). Pris RV avec Pouchain (Libération) pour demain 18 h (avec Fournel). Régler le « Journal du soir ».

20 mai 1988

Beau. Bleu. Wang surgi à 11 h avec une demoiselle Lien qui travaille dans une agence de presse française.
18 h Libération avec Fournel, venu à vélo. Vu Pouchain. Exposé le projet « Journal du soir ». Va lire. Réponse mercredi. Ensuite, Géné et le nouveau chef de l’étranger Garreau, remplaçant de Kravetz.
W. a reçu le chimiste Zhang. Dîné puis chez les Gilbert (champagne de départ). Souvenirs. Photos. Wang lit son texte du colloque puis la lettre du père de Xintian.

21 mai 1988

Beau. Benot m’apporte un dictionnaire de littérature française (150 F) cadeau à mon lecteur chinois. Wang de retour à 15 h avec Li. Don de livres. Souvenirs.
Dîné. Wang me demande de lui passer « Un roi à NY » à la vidéo.

22 mai 1988

Très beau. Wang reçoit Michel Che qui lui apporte cadeaux et lettres à porter. Déjeuner. Partis pour Orly-Sud. Abondance de voitures. Pas vu partir l’avion, qui traînait. Retour avec Beï et Xintian. Conduit Beï à Montparnasse (train de Nantes où elle retrouvera Mme Léon).

23 mai 1988

Moins beau. Encore chaud. Cherché au studio l’électrophone d’Ariane et installé au grenier (en remplacement du grand vieux que j’avais, détrôné par le lecteur de compacts). Travaillé au Journal du soir. Cdf d’Ariane.

24 mai 1988

Encore beau. Plus frais. Travaillé « Journal du soir ». 14 h 30 dentiste. De là, Grand Palais pour le dépôt de deux toiles de Beï (salon de la peinture à l’eau). Re-travaillé Journal du soir.

25 mai 1988

Beau. Fini « Le Carburant » (les Pi). Déjeuner Libération avec Garreau « Jardin d’à côté ». Parlé du projet Tibet et du projet « Verte vallée ». Orages vers 4 h 30.
Ennui. Sentiment du rien à faire (dans les deux sens). Cdf à I. Clerc – qui s’effondre en larmes. Elle a peur, dit-elle, de son ex-mari, reçoit des coups de téléphone à propos de son locataire (La Spirale). L’amie de son ex-mari, que celui-ci a rendue folle, voudrait témoigner pour Isabelle mais n’ose plus. Me demande de la conduite demain à l’audience (garde de justice).

26 mai 1988

Gris. Il a plu encore cette nuit. Mais 20° au balcon. Cdf de Beï en Bretagne. TVB.
Cdf de Clerc, toujours affolée. Elle a dormi chez une amie. Craint que Jacques ne la tue. RV à 1 h 30 derrière le Palais, bar du Caveau. De là, aux « Affaires matrimoniales ». Aperçu Jacques Lesueur (il m’a reconnu). De là, chez l’amie de Jacques (à deux pas de chez Isabelle) qui nous reçoit malgré sa dépression (tranquillisants, etc.). Sympathique. Humiliée par le sadisme du bonhomme. Dîner Négociants. Cdf à Delannoy (pour qu’il prenne le travail de Clerc en charge pendant qu’elle écrit une bio bien payée sur un coureur automobile).

27 mai 1988

Beau – couvert.
Cdf de Wallers (CDJC) au sujet de K.G. (Nations unies archives). Cdf à Delannoy. D’accord pour faire le travail de Clerc à « Voici » pendant qu’elle écrit sa biographie automobile. 50/50 soit 1 000 F par semaine à chacun. Clerc vient m’apporter les éléments pour rédiger mon témoignage sur la visite d’hier chez Mme F. Crastres (la manière légale).
Allé porté à Joëlle mon texte sur les Pi. Bavardé sur le livre, l’enquête à faire en Lorraine, le prochain numéro de l’Oaso qui … Orage menaçant. Éclatent.

28 mai 1988

Ciel bleu. Rédigé témoignage pour I. Clerc. Lu à son avocate par téléphone. Lu Lenz (« Les Amis font le philosophe ») reçu ce matin. Relecture du « Vicaire » (Hochhut).

29 mai 1988

Nuageux. Lu et fait du classement. Pluie vers 16 h 30. Rapide. Au nord, sous un rayon de soleil, le toit de l’abbaye de St-Denis s’illumine en vert (toit de zinc ?). Extraordinaire. Cdf à Penent. Conseils pour l’interview de Mme Mao (Deng) et les archives des Nations unies. Voir Badinter, Dumas, Arpaillange. Éclats de rire à propos d’Arthur Young (Voyages en France) et de St-Girons.

30 mai 1988

Ciel couvert. Gris. Rédigé brouillon lettre à Deng Xiao Ping (Mme Mao) – et lettre à Dumas, ministre des Affaires étrangères. Cdf de Chevalier : RV jeudi 2.

1er juin 1988

Plus clair. Commencé à épurer la cave. Jeté des tas de papiers. Satisfaction ! Relevé et noté des proverbes. Pédicure 14 h. Courses. Rencontré Isabelle Rognoni, pris un café : est allée avec son père au Touquet où il loue un appart pour le weekend.
Mme Mariot à la maison : couture. Cdf d’I. Clerc (pour Delannoy), de Daniel Dubois (Schlaffenmaier). Visite vers 18 h 30 de Jacky Moreau venu voir Georges le trompettiste. Cdf de Penent (sur Dumas et Deng Xiao Ping).

2 juin 1988

Gris. Première lettre de Wang. Toujours affligé de son arthrose. Content de son séjour. Cdf à Grall, Monde, pur « Le Journal d’un soir ». Compliments. « Moi, personnellement, je suis plutôt partant. » Informé Fournel. Déjeuner Négociants avec Chevalier. Vu Alain Wallon qui quitte Libération. 16 h CDJC. RV avec Mme Cohen. Vu Jacobson, le seul goy du lieu, garçon aimable. Je raconte des histoires de baleines. Ça amuse.

3 juin 1988

Écrit à Badinter (Conseil constitutionnel) pour K.G. Archives des N. U.
15 h visite de Tony Crofts suivi vers 18 h de Valérie Lumbroso. Grandes philosophades. Retour vers 19 h de Beï avec Mme Léon.
Rédigé avec Tony une lettre à mon « fils » Truc à Palawan.

4 juin 1988

Gris. Nuageux. Lettre charmante de mon lecteur chinois Shan Tsonyi (remerciements et suggestions). Lettre d’une Indienne sui fait une thèse sur le roman français (à propos du Cheval chauve). RV lundi 15 h.
RER Rueil-Malmaison. Navette. La pluie. Rencontre Tibétains. 200 à 300 personnes sur la pelouse du château de Joséphine : drapeau tibétain, photo du D.L. contre la vasque du perron, un tantra au dessus, montrant le patalo. Tente verte et blanche, stands de bouffe et d’objets, de livres. Rencontré Amapoura, ami de Gilbert, puis Géné et sa copine (vite partis), puis J.F. Ribes de l’Express (vu au Bourgogne), puis Jean Meilland, barbu gris, qui me frappe sur l’épaule. Pas vu depuis 10 ans peut-être. Puis Anna Prucnal, très affectueuse. Elle chantera en play-back deux chansons. Me donne son dernier compact. Odeur de beignets. Vu Chophel qui dit que ça marche, c’est la 1ère fête de ce genre, ils attendaient moins de monde (maintenant 4 à 500 personnes). Château loué 15 000 F à sa propriétaire, une vieille russe. Reconduit à la porte de Clignancourt par les Meilland-Prucnal.

5 juin 1988

Beau. La route. Ramené lierres et roses jaunes. Élections législatives : chute de Le Pen et du front fasciste.

6 juin 1988

Pas travaillé. Plombier à la maison : robinets, etc.
15 h visite de Silata Ravi, étudiante indienne (à Paris pour trois mois) qui prépare une thèse sur l’Inde à travers le roman français depuis 1947. Admiratrice sans réserves du « Cheval chauve » qu’elle place plus haut qu’il ne vaut sans doute. Interview amicale, détendue qui débouche sur toute la littérature. Fine, intelligente, sensible. Trois heures.
Cdf de Badinter. Au lieu de m’aider directement, me conseille de m’adresser au représentant français des N.U.

7 juin 1988

Travaillé au K.G. Inserts.
À dîner, Annie Corbelleto. Vers 22 h Cdf de McMuller de N.Y. Doit m’aider pour K.G. dont il n’a pas entendu parler, jamais…

8 juin 1988

Cdf de Delerue (K.G. Rien à attendre pour le moment de la P.J. et de la recherche Damour). Cherché chez Joëlle Hocquard la nouvelle tapée (« Carburant ») et parlé avec son visiteur, Jacquemain – un affreux déterministe.
Tapé lettre à cheval à Badinter. Cdf de Rognoni. Petite conversation. Cdf de Lumbroso. McMuller lui a téléphoné. Content du contact d’hier. Corrigé les Pi.

9 juin 1988

Beau. Soleil. Piaget : dentiste.
En revenant, pris le café à la terrasse du Rialto avec Isabelle Rognoni et son ami. Lecture : Petersbourg (Biely).

10 juin 1988

Très beau. Rédigé la lettre à Deng Xiao Ping (que je montrerai à Dumas, s’il me reçoit). Travailloté. Dîner le Second du Morse et sa femme, les Chevalier, Delannoy et Renée Henry.

11 juin 1988

Lourd. Gris. Travaillé – bien – au KG.

12 juin 1988

À La Route. Soleil, nuages. Vent. Rencontré le père Doche, pas vu depuis quelques années. Ramené un lierre avec racines. Des roses jaunes.
20 h élections législatives 2e tour : le Front national passe de 30 députés à 1. Le Pen battu. Le reste est sans importance.
Cdf de Géné vers 19 h pour me donner ce résultat et me demander d’aller à Strasbourg où se trouvera mardi le Dalaï Lama. Donnerai réponse demain.

13 juin 1988

Beau. Cdf de Mme Viard pour un examen médical. Arrangé les choses avec Thibault à Bichat. Cdf à Monod pour Chevalier (rôle éventuel dans une pièce que doit monter Monod). Mais Hélène Alighir me dit que c’est Meynard qui jouera. Lettre de Bruno Le Guével. Cdf à celui-ci en soirée. RV en Suisse, si j’y vais pour Libération.
Cdf à Fournel pour le livre : n’a toujours pas de nouvelles de Pouchain, qui n’a peut-être même pas lu le texte. Cdf à Jacqueline Grumbach pour une visite à Claude (Perrey-Vaucluse). RV mercredi 22. Travailloté l’aprèms à K.G.
Cdf de Bruno : peut-être un RV avec le DL mardi 22. Suggéré de l’avancer.

14 juin 1988

Soleil. Fatigue. Cdf à Chophel puis Bruno (pour le D.L. en Suisse). Cdf de Bruno. RV avec le DL difficile et compliqué. Le 21 ne m’arrange pas. Je renonce. Bruno lui parlera de notre projet.
À dîner, Xintian qui a commencé son apprentissage de français à l’Alliance française. Cdf de Wellers : est d’accord pour mandater David Mc Muller et sa femme (recherches aux Nations unies). Essayé de joindre les Mc Muller.

15 juin 1988

Gris. Puis soleilleux. Travaillé K.G.
Visite d’Isabelle Rognoni venue me rapporter un bouquin prêté à son père. Cdf de Wellers : n’est plus d’accord pour mandater les Mc Muller.

16 juin 1988

Même temps. Mais le soleil tarde. Lettre de Wang. Reçu contes de Lin Sin, traduits par Li – que je remercie.
La voisine Munier a mis des épouvantails rouges aux barreaux de sa terrasse – à cause des oiseaux ?
Cdf à Pouchain. L’assistante me dit que P. Fournel a téléphoné mais qu’il n’y aura pas de réponse avant lundi, j’espère, dit-elle. Cdf de David Mc Muller que je rappelle. Peux se faire recommander par une institution américaine. OK.
Cdf d’Espitallier. Martel lui a demandé de parler de l’expo de Barcelonnette dans la presse. « Il ne comprennent pas. Croient à de la mauvaise volonté. » On se verra à Barcelonnette en juillet pour parler de sa revue poétique.

17 juin 1988

Beau. À déjeuner, I. Clerc. Son procès. Son livre (sur le coureur Pironi et ses bébés-éprouvettes).

18 juin 1988

Brumeux. Soleil tardif. Travaillé KG. On arrive au bout. Dîné avec Beï rue Saint-Jacques chez la Renée (Henry) avec deux autres couples amis. Chaleur. Rentrés 1 h.

19 juin 1988

Gris. Pas allé à La Route. Travaillé K.G. Soleil dans l’aprèms.

20 juin 1988

Beau. Cdf de Krystoforski. Il est licencié, me dit-il. Je le vois déjà à la soupe populaire. Non, il a obtenu sa licence en sciences sociales. Heureux. « Autodidacte, certificat d’études – licence ! ». Je le congratule abondamment, sincèrement.
Cdf de Delannoy. A interrompu son voyage avec Besson. Rupture à Munich. La camaraderie ne résiste pas au voyage. Seule, l’amitié…
Cdf de Schaeffer (RV cet aprèms). Venu à 15 h. Va avoir 1 enfant, n’a pas d’argent. Voudrait travailler dans les journaux. Proposé Le Monde par Braudeau, Libération par Géné.
Réponse de Badinter : me dit injuste et blessant. Pas mon avis ! Cdf à Pouchain : « Le coup est injouable. On ouvrirait une porte qu’on ne serait pas capable de fermer ». (Journal du soir.)

21 juin 1988

Très beau. Lettre de Henriette Chaudet (avec 250 F pour la souscription). Lettre de G. Crunelle avec des questions et des listes (articles et livres parus, biographie). Visite de Delannoy qui m’apporte son manuscrit. À lire.
Cdf à Fournel pour l’informer de la conversation Pouchain.
14 h 30 Dr Laroze. Deux Cdf de Clerc, en pleine débâcle. Son témoin – ex amie de l’ex mari – se déjuge, écrit qu’elle le soutient, etc. Clerc veut alerter la presse sur le juge qui a « touché » de Jacques. Pas de preuves. Pluie dans l’aprèms.
Cdf de Chophel : surpris que je ne sois pas allé voir le D.L. en Suisse. Dit que lui-même et les Tibétains sont surpris que le D.L. ait fait sa proposition de Strasbourg à si peu de distance de sa déclaration américaine en 5 points. Je lui dis qu’il y a peut-être entre les deux une intervention secrète chinoise, les parties étant déjà plus ou moins d’accord sur une formule. N’y croit pas trop. Orageux.

22 juin 1988

Beau. Cdf à Thomas Harlan. Consterné par le coup d’État de Haïti : une partie de son équipe bloquée là-bas. Mais il a un ami dans le ministère du général Nemphy ( ?). Lui ai dit l’échec du « Journal du soir » à Libération. On va néanmoins demander un RV à July pour le feuilleton littéraire (œuvres originales).
11 h déjeuner avec les Lazarus. Puis avec Josépha à Perray-Vaucluse. Le Claude. Bonne mine mais encore plus dépourvu de mots. Ne reste que : là, non, ah dis donc et des gestes. Apporté quelques livres de et sur Gatti. Sa liberté. Comme aussi de nous payer un café au bistro de l’hôpital. Et de nous regarder partir, la main levée, derrière la grille du grand portail. Dentiste 17 h. Lourd. Orageux.

23 juin 1988

Beau. Cdf de Lauren Hemming, de Grenoble. Me confirme que je peux donner les cahiers à Mira Tanderini. Il m’enverra une lettre m’y autorisant.
Cdf à Grall (Le Monde). Rien de neuf sauf qu’il a passé le manuscrit à F. Bott.
Dr Gélin, cardio : TVB – 13,7.
Écrit à Mc Muller et à Mary Felstiner (E.U.) pour K.G.
Confondu 19 h et 21 h : trop tard pour aller à St-Denis (Paris VIII) à la présentation des œuvres d’étudiants autour de « Gatti ».

24 juin 1988

Gris. Lettre de Bruno qui a parlé au D.L. de mon projet. Accord. Prudence. Toute la matinée au téléphone : heures de trains pour Peter, recommandation de Schaeffer à Braudeau, les Hocquard pour Gatti (qui repart à Toulouse dimanche), Libération (pour le supplément littéraire envisagé), etc.
Cdf à Dante : « Hai, Joffroy n’était pas là… C’est l’événement ». RV peut-être demain soir pour le journal. « J’ai entendu beaucoup de bien de tous les côtés de tes éditoriaux ». Travaillé nouvelles.
Superbe feu d’artifice au-dessus de la basilique.

25 juin 1988

Gris. Frais. Visite de Crunelle (Maufrais). Part bientôt pour l’Asie du Sud-Est. Parlé de l’égoïsme des Occidentaux (réfugiés, la dette du tiers monde) et du choc en retour de l’avenir.
15 h place du Dr Calmette, porte de Vanves. Dernière représentation du cirque Pauwels avant la tournée. Marquis me prend à part : « Tu sais ce qui est arrivé à Papa ?… On lui a enlevé un poumon, il n’est sorti de l’hôpital que pour venir ici, il y retourne ensuite ». Vu Pépète assise avec Bethy, qui m’explique sa maladie (sans savoir, me dit X ce qu’il a eu). Rose, assez bien. Après le spectacle, Marquis au public : « Et je salue mon papa qui va retourner à l’hôpital ! » Et Pépète et Bily regardant la foule disparaissent. Rencontré Françoise de Latour, Serge et Mme, J.P. Vivier. Pot de l’amitié. Rentré 6 h 30. Serge : « Il va y avoir un grand changement dans votre vie » – « La mort ? » – « Non, un changement complet, radical – La gloire ? – Je n’en sais rien. » Proposition de Marquis de travailler avec lui (prochain spectacle).

26 juin 1988

Gris. Pluvieux. À La Route. Retour rapide.
14 h 30 avenue Leclerc. Vu Gatti pour le journal « L’Oaso qui » (le numéro en train, il y en a 3). Décision. Dead line : 6 et 10 juillet. Couper, arranger, rewriter – et un édito dans chacun. Présents Stéphane, Clarisse, les Hocquard, Hélène. Prend tout de suite après, vers 16 h, la voiture pour aller à Orly (Toulouse où il poursuit le travail avec les loulous). Assez furieux que dans le livre sur Saby, la 4e de couverture, mal lue, à l’imprimerie, accorde à Boulez plus d’importance qu’il ne voulait lui en donner (une phrase). Ramené en taxi les Hocquard. Cdf à Serge July pour le supplément littéraire créatif. Mais il n’a lu et reçu que le Sabathier – pas le poète haïtien. Croit l’entreprise trop orientée vers le passé. Je le détrompe, mais il faudra lui envoyer d’autres textes.

27 juin 1988

Toujours gris.
9 h visite de Mirella Tenderini (qui veut faire la bio de Gary). À la cave, je lui remets 23 cahiers du journal de Gary. Me parle de sa visite en Amérique (la mère de Gary, ses amis, les témoins du suicide). Me fait cadeau d’une belle édition de la « Vita Nuovo », illustrée par Rossetti.
Cdf à Grall (Le Monde) : n’a pas de nouvelles de F. Bott (qui doit lire « Journal du soir »). RV après les vacances (fin juillet). Travaillé « Les Pi ». Allé voir Vincent, le voisin, opéré de l’appendicite mais déjà de retour. Catastrophe à la gare de Lyon : deux trains télescopés, au moins 15 à 20 morts.

28 juin 1988

Répondu à Li, qui me demande de prêter le studio à un ami peintre chinois « de grande valeur », Zhou Shaohua. D’ac’. Cdf à Gatti (Toulouse) : le nom d’un oiseau du calendrier républicain pour le journal. Cdf de Stéphane : toujours le journal, papier de Berne-Joffroy et de Benoît. Approuvé.
15 h Ramsay. Fournel furieux contre Pouchain qui ne répond pas. Me dit d’abord : « On va en faire un livre ». Je le reprends. Il est d’accord. On va planifier la mise sur orbite d’un journal. Parlé de Stéphane et Gatti… Chers ? Non. Fait connaissance avec Alain Nadeau, nouveau directeur littéraire (en remplacement de Sabine ?).
2e gouvernement Rocard. 48 ministres – dont un guignol (Alain Decaux).
Composé pour Gilbert un poème sur Ré (à lui demandé pour une fête sur l’île).

29 juin 1988

Gris. Cdf de Gilbert : M. David est mort (le de Hayange, connu de temps immémorial, un survivant). Visite de Ravi Smilata (la thèse sur l’Inde dans le roman français). Me donne RV en Inde, me pilotera dans le Sud. Écrit un mot à André David. Cdf de Schaeffer qui me lit un début de papier (destiné à Braudeau, Monde).
Départ pour Barcelonnette. Cdf de Penent. Me dit son emploi du temps pour les vacances. Gilbert nous conduit à la gare.

30 juin 1988

Gris sur Gap. Taxi. À la Bergerie 9 h 10 (exactement 12 h de route). Gris. Pluvieux. Pas d’eau chaude. Teissier venu réparer. Explosion réparatrice.

1er juillet 1988

Gris. Bien dormi. Frais. Acupuncteur pour Beï. Allé déjeuner chez le maire J. Chabrun avec Éliane. Vu les Martel, Charpenel, Poncin, l’ancien juge, deux dames peintres qui ont connu Paris-Match (Le Bailly, T. Saulnier, Azoulay) les journalistes Levœux, le Dr des Beaux-Arts de Digne. Orage. Électricité coupée. Etc.
À 17 h 30 jury pour le concours peintres amateurs. Aussi Poncin, Martin, Charpenel et autres (y compris le maire). Cité Martel parmi les huiles et Mme Léon pour les aquarelles. Tout fini à 21 h. Martel et Mme Léon récompensés. Mal foutu toute l’après-midi. Pluie.

2 juillet 1988

Nuageux, quelques rayons. Courses à Barcelonnette. Cdf de Joëlle à propos de son papier. Faire le mien. L’envoyer par téléfac. Commencé papier « Corbasec ». Travaillé aux « Pi ».

3 juillet 1988

Pluie battante. Courses à Barcelo en K-way. Fini le papier (« Cacique sec »). Cdf de Schaeffer. Me rappellera demain.

4 juillet 1988

Toujours la pluie. Vu André le berger et Mme Rossetto qui me donne des cerises.

5 juillet 1988

Beau. Presque bleu. Bernard Jouffrey et sa femme venus couper les frênes. Envoyé par télécopie l’article. Reçu le papier de Joëlle. Revu ce papier, celui de l’Américaine et de l’aveugle (David Richman). Cdf de Claude (Parole errante) : m’a envoyé mon papier tapé. Mal fichu. Enrouement, entérite.

6 juillet 1988

Soleil. Reçu le papier, renvoyé avec les deux autres (Joëlle et Teresa Wright). Lettre de Peter Guissant (K.G.) et le petit Truc (Philippines).

7 juillet 1988

Très beau. Passé au chlorate l’autre côté de la barrière de bois. Mal fichu de nouveau. Enroué.

8 juillet 1988

Assez beau. Venteux. Bricolé. Commencé papier sur Bernard (pour l’Oaso qui).

9 juillet 1988

Courses à Barcelonnette. Pris un verre au Cardinalise avec Mme Durand, André Martel puis Bernadette Martel. Déjeuner chez Mme Léon.
Aprèms papier Bernard et bricolage. Cdf de Rapinat, pas trop déprimée. Des jeunes s’exercent au parapente saluant la maison puis campent le soir derrière le four.

10 juillet 1988

Beau. Courses à Barcelonnette. Fini le papier Saby (perroquet).

11 juillet 1988

Envoyé les textes définitifs du journal par téléfac (sauf le Wyman, amputé). Rendu visite au correspondant du Dauphiné, bien installé (lumière, ordinateur, petit labo). Recopié le papier Saby. Visite d’amateurs de la maison. Mais nous ne sommes pas vendeurs – encore.

12 juillet 1988

À déjeuner, le père Buffe – avant l’arrivée de ses 20 pensionnaires. Parlé d’élections (Couttolenc se retire), la Conche, l’église de l’Aiguillon et ses vitraux à payer (donne un chèque). Épierré le chemin. Arrivée des Ariane à 14 h 20. Se promenant plus tard vers l’Aiguillon, ils sont attaqués par des abeilles. Reflux en catastrophe. Donné la chambre du bas aux Ariane. Couché dans la chambre haute.

13 juillet 1988

Descendu avec Ariane et Patrick. Achats. Billes pour Clément. Pizza, tarte, etc. Passé en télécopie mon papier (Saby) et celui de Richman (Rochester) revu.
Arrivée vers 10 h 30 (soir) d’Éric, avec confitures de la belle-mère et voiture neuve rouge (coupé italien).

14 juillet 1988

Courses en bas. Chasseurs alpins. Remise de fourragères. À déjeuner, Éliane (Costani). Avec Ariane et Clément chez les Arnaud puis chez Mme Oliveiro. Feu d’artifice vers 22 h 30.

15 juillet 1988

Déjeuner à l’Alp (où expose Beï). De là, Roche aux Fées. Descente avec Patrick et Clément. Soleil des Neiges. Bobluge Clément et Marion. Ping pong. Froid le soir.

16 juillet 1988

Coupé des églantiers. Commencé à lire, plume à la main, le Delannoy.

17 juillet 1988

Très beau. Très chaud. Lavé la Méhari, puis à l’Arpillon avec Éric et Clément ; Ariane et Patrick y vont à pied par chez Sylvain Jauffred. Vu les Orestry. Les ruches ont été enlevées.

18 juillet 1988

Très chaud. Avec Ariane et Clément, achats en bas. Sieste. Retrouvé les Ariane au Soleil des Neiges, après être passé à la mairie (inscription pour les élections, confirmation de l’existence d’un compteur d’eau à la Bergerie) et vu Couttolenc.
Apéritif chez Sylvain Couttolenc. Partie d’échecs avec Patrick. Puis, les « Pi » (travail sur la langue, les mots).

19 juillet 1988

Tous descendus. Laissé la Méhari chez Michaud pour réparation du frein avant droit. Manèges, courses, etc.
Travaillé un peu aux « Pi ». Patrick coupe l’herbe derrière a barrière. À dîner, les Oliveiro. Les élections : il est candidat sans l’être, demande à être poussé : « Si je n’y vais pas je le regretterai, et si j’y vais, aussi ». Histoire de la fille Doux, directrice de la Caisse d’Épargne. En prison. Récit du braquage Couttolenc.

20 juillet 1988

Gris. Lourd. Orageux.
Avec Ariane, en bas, courses. Visite à Mme Rossetto. À déjeuner, Mme Léon et ses petits-enfants (Guillaume, Sandrine, Fanny). Ensuite, avec Ariane, Patrick et Clément chez le père Buffe à La Combe sous la pluie d’orage. Salué Olga.

21 juillet 1988

Après déjeuner, vers 16 h, fait couper un billot de bois pour la table de marbre de la grange, chargé sur la Méhari réparée. Acheté des vis. Tout remonté avec Patrick. Le matin, avec Ariane et Clément à Barcelonnette. Cherché de la télécopie à la poste (mon papier Saby) et des photos. De là, chez Sylvain Jauffred pour y voir ses lapins et chez Mme Léon : apéritif. Ariane refait le pansement d’une petite, blessée en bob luge. Bagages le soir.

22 juillet 1988

Les Ariane partis à 6 h matin. (Clément à demi endormi, l’autre joyeuse.) Renvoyé la télécopie d’hier, corrigée.
15 h 30 Cdf de Fournel sans nouvelles de Libération et Monde, propose un journal du Nord qui organise un festival de la nouvelle (Voix du Nord) pour avril prochain. Why not ? Renvoyé la copie corrigée. Vent. Orageux.
Dîné avec Mme Léon chez les Oliveiro et Éliane. Grand dîner de presque maire. Histoire d’Éliane (Mado, la fille de Mickey). La foi et la beauté des prêtres.

23 juillet 1988

Réveillé 9 15. Très chaud. Courses à Barcelo, au Genty, salué par Pascale la caissière (qui a travaillé là-haut). Touché aux « Pi » et au vieil article sur Barcelo (pas très bon). À dîner, Éliane accompagnée de Martine Martel, une des 7 Martel, mariée à un ambassadeur de Belgique (elle a acheté un tableau à Beï, expo). Parlé de la Chine, l’Inde, Mexique, Kessel, etc. Une personne.

24 juillet 1988

Gris. Peu dormi. À Barcelo. Mangé à l’étal de Gavelli un enchileda (avec Beï). Cdf de I. Clerc. A fait 120 pages. Installée chez la veuve du coureur. Vidée de T. C. mais optimiste, gaie, aimable.
Mal fichu : rhume, ventre, etc. Travailloté. Visite le soir de Mme Dumaine (née Weil par sa mère, me dit-elle) et de Mme Jauffred.

25 juillet 1988

Soleil. Bleu. Un peu mieux. Beaucoup de monde, me dit le libraire – ski du Sauze, mais pas de ventes. Passé à la mairie pour m’inscrire sur la liste électorale.
Après déjeuner, re-desherber derrière la barrière. Chez le Dr Lefebvre, Beï a trouvé un hebdo avec un article sur la toujours vivante Gertrude Blorn d’il y a plus de trente ans au Mexique !
Envoyé une petite lettre à un critique suédois (article dans Lettre internationale) sur Gatti et les points d’interrogation. Cdf Clerc. Repiqué l’arbre mort, abattu (par les moutons Jouffrey ?) et jeté derrière le four. Écrit à D. de Segonzac pour se fontaines lumineuses (gens à qui envoyer la docu).

26 juillet 1988

9 h 30 expédié cantine et valise. Vidé cendres. Fait resserrer frein à main. Menus travaux de fin de séjour : rosiers, piochage, fumier, etc. Cdf à Stéphane. Le n° 3 est à l’imprimerie. Le n° 4 sera pour septembre. Lui ai dit ce que Fournel envisageait pour le journal-livre (Voix du Nord ?). Trouve ça intéressant. Pense que si le journal est de grand format, ça offre plus de possibilités pour la maquette.

27 juillet 1988

Gris – puis chaleur de nouveau. Départ. Bendoxé le billot. Xylophéné la porte de la salle de bain. Fermé. Car. Dîné Gap. Train.

28 juillet 1988

Peu dormi, comme d’hab. Rentrée sans histoire. Bleu clair et nuageux. Lettre de Thomas (d’Haïti ; film arrêté). Remise à jour et classements. Réponse touchée d’André David à la lettre que je lui avais envoyée pour la mort de son père (le hazan de Hayange). La crève.

29 juillet 1988

Frais. Presque froid. Dentiste 14 h 45. Lampe de frigo, casque souple de sèche-cheveux (rue de Maubeuge). Photos.

30 juillet 1988

Peu dormi (la pleine lune ?) Beau. Invité Delannoy à venir déjeuner. Conversation sur son manuscrit, lu à la Bergerie : critiques, conseils.
Cdf de Jacky Moreau que Chevalier recherche pour le disque (formalités). Était à Avignon, à Marseille, repart pour La Rochelle avec son fils. Disque fini. Pochette en train (par Planchet). 2 commandes de films.

31 juillet 1988

Chaud. À La Route jusqu’à 16 h. Thierry (le jardinier) a taillé le saule comme un if ! Cdf de Peter Kunze me demandant si je peux venir demain à 6 h 44 l’attendre avec sa famille à la gare de l’Est. Il a deux heures de battement avec le train de Berck (gare du Nord).

1er août 1988

Réveillé 6 h 20. Réussi à arriver à 6 h 45 à la gare de l’Est dans le flot des arrivant de l’Orient-Express. Café, croissants au buffet avec Peter, Chantal et les deux mouflets.
Commencé à 10 h à reporter sur un exemplaire frais les corrections et changements du KG. Tonnerre à 16 h. Orage vers 18/19 h.

2 août 1988

Gris d’août. Lettre de D. Dubreuil (Lyon). Polémique avec la FNAC (affiche : « Torturé, il nous a tout dit »). Répondu. Pédic 12 h. Cdf à Nadine Fresco (pour KG, deux docus sur les révisionnistes).
Cdf de Bruno (Le Guérel). Quid du Tibet ? On verra en septembre.

3 août 1988

Beau. 6 heures sur le KG.

4 août 1988

Toujours sur le KG.

5 août 1988

Brume sur Paris. 14 h vu Isabelle Rognoni qui me rend un livre et me présente sa tante, kiné pédicure. Elle me fait sur le champ une heure de pratique, moi allongé sur le tapis. Sensation de mieux-être. Soleil levé vers 17 h.

6 août 1988

Très chaud.

7 août 1988

La Route. Bains de soleil. Pris le café chez les Pothier (voisins). Me dit que le TGV, selon un avis du maire, passera du côté de la dénicherie et pas à La route. Ouf pour nous, hélas pour eux. Parlé du toit à refaire chez lui et chez moi (tuiles plates fichues). Au retour, vers 17 h arrêt aux Tuileries, à la fête. Monté sur la grande roue et les canots sur cascade. Beaucoup de monde et de soleil. Rentrés 19 h. (33° au grenier, fermé). Travaillé au KG le soir entre 21 h à 23 h (26° au balcon nord !).

8 août 1988

Arrivé et dépassé la page 100 (KG). Cdf dans la soirée de Georges le moine, en Suisse pour quelques jours avant de retourner dans son université américaine.

9 août 1988

Chaud et orageux. Continué.

10 août 1988

Lourd. Grisaille vers le soir. Cdf de Moreau, I. Clerc (qui a fini son livre de « négresse »).

11 août 1988

Enrhumé. Travaillé.

13 août 1988

Matinée grise, aprèms chaud. Vu Isabelle Rognoni au bas des escaliers. Parlé de choses et d’autres. Travaillé.

14 août 1988

Très beau. Travaillé par 31° au grenier. Cdf de Jacky Moreau (qui n’arrive pas à joindre Planchet pour la pochette de son disque).

15 août 1988

Franchi la page 200.

16 août 1988

Page 230. Cherché Beï au magasin, aidé à faire les caisses (maigres).

17 août 1988

Vu Isabelle Clerc (révision de son papier sur Prost-Senna). Me montre « La Grecque » un livre de Caviglioli avec cette dédicace : « en souvenir du petit bureau où nous avons tous appris à écrire ». Le mien… Plaisir de lire ça !
Cdf de Delannoy (petit papier sur Yves Gibeau). Conseils.

18 août 1988

Toujours beau et chaud. 31° au grenier. Travail.

19 août 1988

Nuageux. Plus frais.

20 août 1988

Pluie vers 16 h. Pratiquement fini la révision du livre (restent les ajouts, les détails).

21 août 1988

Gros nuages gris. Pas allé à La route. Pluie vers 13 h 30. Travaillé.

22 août 1988

Gris, brumeux, froid. Dîner avec Beï et Gilbert (venu faire un saut au magasin. Retournés à l’Alighieri).

23 août 1988

Pluie. Fini le bouquin de Braudeau. I et III bons, II ? Mais la typo !…

24 août 1988

Frais, gris, pluvieux.
Visite de Chevalier vers 11 h avec la maquette du disque Moreau, dessinée par Ph. Planchet. Corrigé avec lui les textes. Cloches de Montmartre pendant le travail. Tiens, pourquoi ? Jour de la St-Barthélémy ?
Cdf de Beï du magasin : Nono, le chien de Gilbert, est mort au chenil (pendant leurs vacances).

25 août 1988

Nuit reposante. Au travail !
Cdf de Thomas H. RV avec July le 7 septembre. Revient d’Haïti, semble s’être arrangé pour son film, me donne une idée pour ma docu Potsdam (telex).

27 août 1988

Beau. Bien travaillé aussi.

28 août 1988

Prêts pour aller à La Route (RV avec le voisin Pothier pour le toit). Pas de voiture au garage. Elle est à St-Lazare. Tant pis. Travaillé. Allé seul rue Louis-le-Grand inaugurer un restau chinois, décoré par Xintian.

29 août 1988

Pluie. Crachin plutôt. Cdf de Jacky Moreau. Nouvelle adresse à Champlin, chez sa mère. Déjeuner Alighieri avec Xintian. Apporte un album d’un vieux peintre chinois que Li m’a demandé d’héberger en novembre.
Cdf de Joëlle, retour de Pianceretto où elle est restée alitée pendant tout son séjour. Dante est « en pleine forme », avec une surabondance de projets. Revient en octobre. Doit voir Long (pour lui demander une « école de théâtre).

30 août 1988

Beau. Cdf d’Espitallier. Sa revue poétique un texte oulipien par Fournel. Travaillé. Ça touche à sa fin, excepté quelques recherches (Lehmann, Nations unies, etc.). Gardé le chien d’Isabelle Rognoni, rencontrée au Viniprix – pendant qu’elle allait à Mickey.

31 août 1988

9 h 20 gare du Nord. Allé cherché les Kunze retour de Berck. De là, à la gare de l’Est (train de 11 h). Remis à Peter une liste de questions.

1er septembre 1988

Gris. Pluie.
Visite de Bruno (Le Guével) qui loge cette nuit au studio. Dîner Tibet pour l’année prochaine (mais s’il est libre. Pour devenir citoyen de l’Inde, il lui faut attester d’un an de séjour continu).

2 septembre 1988

Levé 7 h. Train de Montpellier 10 h. Arrivés vers 15 h. Hôtel près de La Paillade. Repos. Dîner chez les Woignier, les deux grands-mères, Éric, les fiancés, Marie-Christine, JP, etc. Hôtel 10 h 30. Entérite aiguë (nourriture ?).

3 septembre 1988

Peu et mal dormi. Déjeuner chez les Woignier. Habillé noce et église 16 h. Bénédiction. Soleil. Avec Jean-Pierre, Éric, allé voir l’Antigone, nouveau quartier de Montpellier (Bofill). Monté dans l’appartement de Frédérique. Retour chez les Woignier. Soirée de noces dans une longue cave des environs de La Paillade.

4 septembre 1988

Rentrés à l’hôtel à 3 h. Dormi 4 h. Levé 9 h 45. Train de Paris 12 h 22. La queue aux taxis (rentrée des écoles demain). Métro. Lettre de Claude Grumbach. Allé voir les Gilbert.

5 septembre 1988

Gris mais chaud. Bien dormi et rêvé.

6 septembre 1988

Brouillard. Puis soleil. Travaillé KG.

7 septembre 1988

Très beau. À déjeuner, Serge Lask, émigré du Gers à Marseille où il a mal « atterri ». Espère aller avec sa compagne dans les Basses-Alpes, si elle réussit son concours pour l’école normale de Digne.

8 septembre 1988

Brouillards. Grunelle m’envoie la première ébauche de son livre sur Raymond Maufrais. 15 h allé prendre Thomas chez lui, avec Anna, et de là à Libération. Longue entrevue avec July : non pour la parution en journal du livre (le Sabathier, les poèmes haïtiens, etc.). Deux raisons : le support ne « s’y prête pas : il ne se prête qu’à la production de livres issus de la maison même (ex. américains : Hemingway racontant les matadors, US News, Tom Wolfe). Et le coût – que Libération n’et pas en mesure de supporter – 500 000 F. Voilà Thomas en panne. Je le suis aussi, mais je le savais déjà par les négociations Ramsay sur mon « Journal du soir ».
Chaud mais le soleil ne s’est pas levé – ou peu.

9 septembre 1988

Brumeux encore. Enrhumé.

10 septembre 1988

K.G. : bibliographie faite.

11 septembre 1988

Brumeux. À La Route. Pommes et mûres. Apéritif chez les Pothier avec les Mounier. Vers 15 h, à la fête de fleurs de Favières : 3 fanfares, des chars, des majorettes (hélas). Vers 17 h à Paris, le soleil arrive. Le toit de la maison (contigu aux Pothier) refait (au total (8 700).

12 septembre 1988

Brumeux. Dîner de Roch Hachana chez Jacqueline. Les filles et gendres, la mère de Jossi, la sœur de Jacqueline et son mari, Frédéric et sa femme, leurs enfants.

13 septembre 1988

Allé à la cabine télex 21 rue de la Banque. Mais le n° des archives RDA n’est pas le bon. Il n’y en a pas dans l’annuaire. Lettre de Wang. Ne parle plus de ses malheurs vertébraux. TVB. Téléphoné ambassade RDA. Pas de télex en effet mais un téléphone – qu’on me donne. Cdf de Lumbroso, retour de vacances. Son spectacle autour de Stanislavski est presque au point. Me demande si ses amis américains (David) travaillent pour moi (archives Nations unies). Entrepreneur (Montoya) et plombier (Trollier) là pour le plancher du grenier. Début octobre.

14 septembre 1988

Pluvieux. Travaillé. Vu Isabelle Rognoni. Son histoire d’amour, sa position entre Coral et le nouveau.

15 septembre 1988

KG. Dépouillé des chemises KG. Harlan s’occupe des archives de Potsdam. Cdf d’I. Clerc : son livre (de « nègre ») est sorti ; elle a déménagé.

16 septembre 1988

Pluie au lever. Cdf de Braudeau. Me demande si j’ai lu son livre. Lui dis que c’est la 1ère partie qui me plaît surtout. On déjeunera la semaine prochaine. Part voir son père à Royan. 15 h chez Ramsay. Agitation. Nervosité. Paul Fournel m’emmène dans son bureau : c’est la faillite. Les héritiers de « Autant en emporte le vent » ont intenté un procès à Régine Deforges (La Bicyclette bleue) pour plagiat de « situations » devant un tribunal américain. Les avocats réclament déjà 150 millions de provision. Au mieux, même si Ramsay gagne, ce sera la catastrophe. Ainsi en a jugé Gaumont, la puissance mère : la moitié du personnel (dont Sabine) licenciée. On publiera moins de livres. « Je m’en vais aussi. J’expédie les choses… Après, je fonderai une autre maison. Et justement, je voulais te demander : tu en serais ? » D’accord. On se serre la main pour signer le contrat. Questions pratiques : le livre de nouvelles (ce sera par St-Quentin et La Voix du Nord) et L’Espion quand ce sera fait. Parlé ensuite aux « survivants », un peu déprimés (Tinc, Catherine Boullègue, Calypso). Les autres, les licenciés, siègent dans une salle pour décider. Comme je connais ça !
Cdf de Jacky Moreau. Pas content de Planchet qui l’a plus ou moins laissé en plan avec la pochette du disque. C’est rattrapé, mais avec 1 000 F en plus.

17 septembre 1988

Reposé. Lu. Les souvenirs d’Audouard (début dans la presse).

19 septembre 1988

Gris. Cdf de Simone Desmaison. « Son » film sort en octobre à la télé : gênée. « Ils » ne m’ont pas invité à la projection. La faute de Giardini, de l’attachée de presse ou de… etc. Je dis que ça n’a pas d’importance. Elle se sent mieux.
Travaillé KG avec la sensation de ne plus avancer.

20 septembre 1988

Clair et beau. Pas réussi à vraiment travailler. Lu des contes, de Lou Sin. Difficultés avec les « Pi ». Refait, refusé, refait, etc.

21 septembre 1988

Yom Kippour. Soleil.
Cdf à Simone Lehmann (K.G.). Rien de neuf. Lettre d’A. de Vienne (Autriche). Qui diable est-ce ? La mémoire !…
15 h cirque Pauwels Ranelagh. Présenté Bidenboyle à Marquis (pour son documentaire cirque). Accord avec Marquis, qui voudrait que je fasse la tournée avec eux, en août prochain pour Libération. Oui. Pépète, le teint rose se maquille sur la table à l’extérieur, tandis que les lions rugissent. Vu J.P. Vivier qui se moque de Marquis : il jeûne comme Pépète (malade) et Baby.
Passé chez Ramsay. Vu longuement Sabine Delattre (pour qui le licenciement est un rude choc). Photocopié les Nouvelles. Dîné chez les Gilbert – avec les mêmes qu’i y a huit jours. Écouté une cassette de Coluche, apportée par Jossi.

22 septembre 1988

11 h 30 Croix-de-Chavaux. Avec Chevalier et Moreau, à l’imprimerie (pour le livret du disque : corrections). De là, déjeuner chez Chevalier. Pluie vers 19 h.

23 septembre 1988

Gris. Lettre de Truc, mon fils adoptif de Palawan. Un an qu’il y est. Me demande de la pellicule photo. Déprimé. Un peu incohérent.
Cdf de Georges le Grec. S’emmerde. Irai le voir avec Dante un de ces jours. Cdf de Rapinat. Des nouvelles et commentaires. Ça a l’air d’aller.

24 septembre 1988

Travaillé aux Nouvelles – encore. Relu Antelme (« L’Espèce humaine » – qui se tient).

25 septembre 1988

Gris. Allés à La Route. Frais. Apéritif avec le voisin Monnier. Plus question de TGV – il passe au large. Sur la plaine, les chasseurs tiraillent une ou deux heures. Rentrés déjeuner vers 15 h. Terminé la nouvelle version des Nouvelles pour Fournel.

26 septembre 1988

Conduit Beï à Montparnasse. Va à seule (Mme Léon indisponible).
15 h 30 remis le manuscrit définitif du « Journal » à Fournel. Signé le contrat de cinéma pour le « Cheval chauve ». Lecture du Michaux de Bellour.

27 septembre 1988

Vers 15/16 h Parc floral à Vincennes avec I. Rognoni : Alexis et Christine jouent des « actes » pour le Forum des comités d’entreprises. Discours de Rocard. Vu Serge July, qui parraine un trophée (je lui parle de mon projet lorrain, me dit que justement in voudrait que je fasse quelque chose sur la Lorraine). Plus tard, vu Blandine Jeanson qui s’occupe de l’organisation du Forum. Pris un verre avec les Chevalier. Dîner chez les Argentins.

28 septembre 1988

Mauvais rêve : suis en marche arrière le long du caniveau où une voiture peine de parents et renversée, une tête coupée roule sur le trottoir. Je pleure.
Cdf de Beï vers 9 h : elle a gardé sa tête…
Gris, nuageux. Cdf de Thomas. On n’a pas trouvé le document Himmler à Potsdam. Cdf de Jacky Moreau. Parlé du Forum d’hier. Regret des conditions dans lesquelles on les a fait travailler, lui et la troupe, etc. Pluie vers 16 h.
Travaillé aux inserts. Copie pour Joëlle qui les tapera.

29 septembre 1988

Cdf de Simone Desmaison : « René me quitte ». Une voisine jeune, riche. Elle pleure. Se reprend : « Il est moche ». Parle de son égocentrisme, arrivisme, goût de l’agent, etc. Lu le Michaux de Bellour.

30 septembre 1988

Beau et frais. Cdf à Delannoy. Pas travaillé. Lu.

1er octobre 1988

Beau. Frais. Bien dormi. Peter Kunze à la maison. K.G. Lettres à H. Franz, K.L. Gerstein, Koehler (éditeur). Déjeuner chez l’Argentin de la rue du Baigneur. 16 h 30 chez Joëlle Hocquard. Donné des inserts (KG) à taper. Resté dîner avec Frédéric. Rentré tard (minuit).

2 octobre 1988

Levé tard. 9 h 30. Lecture de bouquins pour KG (amenés du studio). Cdf à Teissier (Barcelo) et à Oliveiro pour dire oui à la recherche de fuites dans l’enclos.

3 octobre 1988

Brumeux. Déjeuner à la Gondole (pizzeria) sur le boulevard avec Braudeau. Me raconte son prochain : le tiroir Winchester ouvrant sur les perspectives d’une maison et du monde. Dit qu’il s’emmerde sans amour avec un retour pour les (et la menace de la mort de son père).

4 octobre 1988

Beau. Déjeuner Négociants avec Xintian. Parle de mieux en mieux.
17 h Cdf de Mieres : RV avec July demain 16 h.

5 octobre 1988

Gris. Pluie.
16 h July en compagnie d’Allard. Vite fait. Son idée – la Moselle du Sud ou Nord, les « ruines » du pays – rejoint la mienne. Accord pour parution janvier (3 papiers). Vu Caroline, Péninou. Lecture Dylan Thomas, Portrait de l’artiste en jeune chien. Article sur le parc des Schtroumpfs en Lorraine.

6 octobre 1988

Pluie. Allé faire vaccin anti-grippe. Ramassé doc, dans le fourre-tout pour Hayange. Cdf à J.P. Campagne, cueilli dans son bain, pour des adresses en Lorraine. Songe à venir avec moi. D’ac’. Cdf à Robert Tondini (Lyon). Pas là. Sa femme me dit : « Si vous saviez comme Robert pense à vous, à sa marraine ». 17 h 30 Re-Cdf à Robert. Longuement parlé – de tout. Aller voir son frère à Gérémany. Cherché Beï à Montparnasse, retour de Gavres. Vent et pluie. Gare en travaux. Pas de taxis. Quitté la gare et trouvé ce qu’il faut sur le boulevard.
Émeutes en Algérie.

7 octobre 1988

Gris bleu. Venteux. Reçu de Suisse le rapport de Holzhassen (Archives fédérales) KG. Arc-en-ciel vers 14 h 30 sur la tour Pleyel. Dentiste 17 h. Heurté (volontairement) par un 2 roues, que j’avais eu plaisir à faire basculer sur la chaussée. Carte postale de mon fils adoptif, Truc. Il part enfin pour Bataan, le camp de départ pour l’Australie et me demande quelques sous pour faire la fête avec ses camarades de classe. Mais la lettre est du 1er, et elle n’arrive qu’aujourd’hui. La banque est fermée demain et lundi, on est le 10 date de son envolée. Lui enverrai quelque chose en Australie, mais c’est rageant.
19 h Cdf de Rufus. Ça ne marche pas pour le film – mais peut-être pour le théâtre.
Cdf de J.P. Liégeois qui cherche Dante pour un projet bicentenaire à la grande halle de La Villette.

8 octobre 1988

À déjeuner, Peter Kunze. Travaillé ensuite sur le KG. Cdf de Delarue – pour la P.J., le successeur de Touraine (obtenir les plaques du testament Gerstein).
Fini le Dylan Thomas. Une corde qui est aussi la mienne. Commencé à noter des choses pour une nouvelle sur la rue du Ct Bonnet et le mescal.

9 octobre 1988

Gris. Pas bougé. Recopié pour les tapages les inserts. À 19 h 30, Peter à dîner. Téléphoné à Nowak (Leipzig) : va écrire.

10 octobre 1988

Soleil. Recopié.

11 octobre 1988

Pluie. Allé déjeuner chez Denis Joxe, en haut du bd St-Michel. Son expo « La révolution et le livre » – à Montreuil. Rentré. Vu à la maison G. Crunelle (Maufrais) accompagné d’une fillette laotienne. Demandé à Crunelle son aide pour le reportage en Lorraine.
Algérie : 160 morts officiellement, on parle de 500.

12 octobre 1988

Loué billets pour Perpignan et retour.
Téléphoné à Roels (77 ans), ancien du Parisien, pour des renseignements sur Science et voyages (Crunelle, Maufrais). Cherché billets et Big Mac pour Patrick.
Cdf à 17 h 45 de Ch. Villeneuve, de M6. Me propose de faire un papier sur l’affaire de Broglie, après avoir lu mes papiers Mailliart et Rapin. 25 feuillets. Refus. Pas le temps. Pottecher ne l’aime pas. Mari de Geneviève Leroy.
Cdf à Eruyen : donné deux sujets pour la télé (enfants dans la rue, femme capitaine de bateau de sauvetage).
Dîné avec Beï et Delannoy chez I. Clerc, rue du Temple. Bien installée. Poulet et riz. Nous montre son livre de nègre sur le coureur Pironi. Rentrés 1 h 30.

13 octobre 1988

Gris. Train Pour Perpignan 11 h 20. Bouchons : défilé des infirmières bd Barbès. Avant de partir, rencontré dans l’entrée Grousset qui veut faire un film avec « Parfait amour ». Me remet Alcatraz. L’ai à peine reconnu. Bonjour, bonsoir. Taxi dehors. Acheté le Canard (Algérie) et Libération (Ramsay).
Pluie sur Nîmes, où le train passe lentement, les passagers curieux de voir le désastre, ses traces. En retard à Montpellier, juste le temps de prendre le « Talgo ». Train de Villefranche, le dernier 18 h 33. Villefranche. Ariane et Clément, à la maison Marion – grandie et chevelue. Du bébé à la gamine.

14 octobre 1988

Soleil. Avec A. et Marion, à Vernet. Achats. Vers 4 h, aidé Patrick à couper des arbres dans le bois proche, et à le débiter. P. fait tomber les bûches sur un arbuste. A. proteste. Il coupe l’arbuste. Grosse brouille. Visite de Jempy, accompagné d’une jeune femme, qui est journaliste au « Midi libre », et écrit des livres. Parlent des élections municipales avec Patrick. Confus.

15 octobre 1988

Gris. Bien dormi. Porté du bois du chemin au bûcher. « Toujours des bisous » dit Clément, excédé qu’on lui demande d’embrasser Marion en signe de réconciliation après une dispute.

16 octobre 1988

Couvert. Nuages. Allé à Vernet acheter pain et fruits pour Ariane. Elle part en grève-travail, après déjeuner avec R. Jempy et A.M. Vergès (ancienne « accro » qui essaie de s’en sortir par les médics et l’alcool…). Un chien-loup hargneux, aboie. Vent. Nuages. Pluie sur le plateau de Mariailles. Retour par le tour de . Monté à pied par le petit chemin.
Vers 8 h avec Patrick et les petits chez Jempy et AM Vergès : poulet, riz, gâteau (et une visite du frère Jempy, escorté de son chef en toque). Ariane venue nous rejoindre à 9 h 30. Parlé journal, secte (les lions de Juda qui sont à St-Martin). Clément malade (oreilles). Rentrés. 39°.

17 octobre 1988

Pas très bien dormi. Pluie et brouillard. A. et les mouflets nous conduisent à Villefranche. Train 10 h 55 pour Perpignan. Train d’Avignon (Talgo) 13 h 01. Avignon pour Paris 15 h 52. Arrivée 19 h 40. À la maison à 20 h 15. Doux. Mme Léon : son fils est mort à 44 ans d’une congestion cérébrale. Le « plaqueur d’été » parti…

18 octobre 1988

Beau et doux 22° balcon et grenier.
Grève des transports, électricité, infirmières. Cdf de Montoya (entrepreneur) et Trottier (plancher) au grenier pour les travaux de réfection du plancher.
Reçu compte auteur de Ramsay : 20 000 à percevoir (grâce aux droits de film du « Cheval » dont on a vendu que 2 000 exemplaires sur 6 000).
Cdf d’I. Rognoni qui m’apportera des notes de frais pour J. Moreau. N’habite plus avec Coral. À déjeuner, Isabelle. Regardé « Dossiers de l’écran » (la collaboration) avec J. Delarue et G. Wellers.

19 octobre 1988

Beau, sec. Un peu travaillé au K.G. Cdf de Croizard (où est Thomas ?).
Cdf à Joxe (RV annulé. Il viendra me voir cet aprèms ou demain). Cdf à Delarue. Peu d’espoir pour les docus de la P.J. (K.G.). Cdf de Delannoy qui a débuté à « Aujourd’hui madame » (à l’invitation d’I. Clerc, qui ne peut pas le faire à cause de « Voici »). La folie et la sottise voulue, appliquée, méthodique. « C’est dur » dit D.

20 octobre 1988

Pluie. Grèves (fonctionnaires, transports). Arrivée de l’entrepreneur Montoya et de ses fils – pour refaire le plancher du grenier. Travaillé dans la chambre sud sur une table improvisée.

21 octobre 1988

Beau. Cdf de Joxe (RV lundi) et de Peter (demain).
15 h rue J. de Beauvais, invité par Françoise de Latour chez F. Bachelet, fabricant d’instruments de musique. Même maison que celle où j’ai vu et interviewé Pauline Dubuisson. Atelier RDC, petit mais avec une table de 15 à 20 personnes, dont F. de Latour, Serge et sa femme (avec toujours le même numéro : Vous avez un signe sur le corps, vous allez faire un voyage. Il va vous arriver des choses, plus des tours de cartes), Agnès que j’ai vue à Tulle, des Argentins (une chanteuse, un psycho libraire et ), un M. Segalen, divers hurluberlus du quartier.
Avec Chevalier, par le RER à Juvisy : expo des maquettes de théâtre de Manessier (dont celles d’Outremer et de l’Assaut). Vu Manessier et Odile, son père, Gus qui nous ramène vers 9 h. Avec Gus à Belleville, conversation sur la sidérurgie (Decazeville et Hayange).

22 octobre 1988

À déjeuner rue Custine Peter (qui reste jusqu’à mardi). Allé à 14 h au Champollion, film chinois : l’Affaire du canon noir (que je devais voir avec Wang, mais). De là chez les Hocquard : apporté du KG à taper, et repris les pages tapées. Bavardé et vodka.

23 octobre 1988

Bien dormi. Ordonné le plan Hayange. Brouillard. Recopié.

24 octobre 1988

Très beau. Déjeuner Négociants avec I. Clerc. La Spirale est toujours avec elle, quoique n’habitant pas rue du Temple. Vient de s’acheter une bagnole, une Austin : en quittant le restau, elle a disparu. Part au commissariat de la mairie : vol ou fourrière. Denis Joxe à la maison. Le projet Montreuil. Pas de grands progrès. Encore brouillon. RV mercredi à Montreuil.

25 octobre 1988

Beau, toujours. Avec Beï, Club XIII. Film de Simone « Fête d’époque » pour A2. Quelconque.
Clerc : c’était la fourrière. 750 F ! Trottier plombier : quelques réparations (douche, bidet, dépose du lavabo du grenier). Lu « C’est beau une ville la nuit » (Bohringer), un poète zonard.

26 octobre 1988

Nuageux. L’entrepreneur Montoya et ses fils revenus pour la deuxième partie du plancher. Puis Trottier.
13 h Montreuil. Bureau de Joxe au CAC, emplacement des studios Méliès. Déjeuner avec lui et Joëlle et la tapeuse, plus Céline, la copine de Denis. Lettre à des participants (lettre incitative).
Lettre de Wang, annonçant deux chinoises, la fille de Scherchen, et la fille de Tsian, le physicien.
Fin du gros œuvre là-haut.

27 octobre 1988

Beau. Cdf à Thomas (pour Sabathier) RV lundi en huit. Cdf à Libération (pour préparer l’enquête Hayange : Allard, Mimi). Pédicure l’aprèms. Acheté cassettes d’histoire pour Clément.

28 octobre 1988

Brumeux. À 9 h Montreuil. Réunion des participants projet « Révolution/enfants » : Denis Joxe, Joëlle, les deux historiennes, Batifoulier le constructeur et son assistante, et la présidente Henriette Zouguebi. Vu Gendron. Puis au café Chevalier à qui je remets des notes de frais pour l’affaire J. Moreau.
Cdf aux Oliveiro, venus à Paris pour affaires et qui m’ont sonné vers 15 h 30, disent-ils, sans me trouver. Mais j’y étais.

29 octobre 1988

Gros orage dans la nuit. Ciel brouillé. Chez Gilbert, débordement d’un petit lavabo. Inondation. Montoya arrive pour parer au plus pressé. Cdf aux Oliveiro. Leur dit d’aller voir Beï chez Mouche. Assez beau dans la matinée.
Cdf à Campagne (pour Hayange, etc.). Visite de Delannoy : remise du manuscrit achevé (pour les éditions Fixot). Titre proposé : Le Souffre. R2cit de ses aventure et observations à « Aujourd’hui Madame ».

30 octobre 1988

Beau, bleu, froid. Beï partie pour La Seyne.
Lu « Verte vallée » et manuscrit de Delannoy.

31 octobre 1988

Beau et sec. Et froid. Cdf de Crunelle (adresses en Lorraine).
10 h à Libération, vu Garraud (expliqué la défection tibétaine : Bruno). Puis Allard et les détails Lorraine (train, voiture). Cdf après déjeuner à André David (Hayange). Allé chercher copie « Loin d’Hayange » à Théâtre Ouvert (20 F), pour Libération.

1er novembre 1988

Ciel bleu. Soleil. Froid. Déjeuner Vivienne à l’Alighieri. Me donne son dernier texte. Cdf à René Tondini, J. Hurstel.

2 novembre 1988

Levé 5 h. Mal dormi et peu. Train de 7 h 55 avec Campagne. A.P. Freyming Hurstel. Hayange – dîner chez les David.

3 novembre 1988

Froid. Beau. Avec René et un de ses amis, conseiller municipal et ancien mineur, aux tombes de W, à la Vierge, au château, à la mine. « Misère de la mine ». Déjeuner rue de Verdun chez un Italien. Bon. En voiture avec J.P. et René T. St-Nicolas, Longwy, Villerupt. 18 h mairie. Maire parti. Chez David. Vu sa belle-mère Mme Marx. Dîner chez un autre italien sur la route de l’abattoir abattu (Palumbo).

4 novembre 1988

Les schtroumpfs – un tour sur les rapides. Déjeuner chez René Tondini. Aprèms : Moyeuvre, Jœuf et ses châteaux (Bronchetière barbelé et à la façade couverte de plantes grimpantes), les Hauts fourneaux de Jœuf encore en activité. Puis, Annéville, station thermale et son parc de (sans intérêt). Dîner au Palumbo, avec Gérard Kleinberg, oncle de Donald.

5 novembre 1988

Toujours froid. Le magasin 9 h 30 – les vendeuses – 10 h le maire. Entrevue agréable (avec René T.). De là, Metz. Un verre avec Rossignol A.P. Déjeuner chez Crunelle à . Train 18 h 22 Paris. 21 h 03 à Paris. Plus doux.

6 novembre 1988

Beau. Froid. Soleil. Allé voter (Calédonie – oui). Pas un chat dans les bureaux de vote. Travaillé. Cdf à Th. Harlan, Croizard. Cdf à Beï à La Seyne. Amère. Les Gilbert rentrés du Cannet. Remis pour les Emmanuelle, de chocolats cacher achetés à Metz chez Kœnig. Montré l’affiche de la fresque où se trouve notre maison.

7 novembre 1988

Même temps. Cdf de Chevalier et Moreau : disque sorti. Ch. m’en apporte demain, à distribuer.
Écrit à B. Poirot-Delpech (Monde) pour le livre de Sabathier-Lévêque. J.P. Michaux (un autre Michaux, un autre poète) est mort, me dit Croizard. Perdu de vue depuis des années. Discret. Trop. Je l’aimais bien.

8 novembre 1988

Même temps. Cdf pour Hayange (Pelt, botaniste). Cdf à Sappart (disque). Déjeuner avec les Chevalier aux Négociants. Cdf de René Michel (Hayange) pour me poser une question sur le concours du Figaro. Posé à mon tour question sur Amnéville, Thionville, etc. Remis deux disques à Cl. Eruyen (dont un pour Georges le trompettiste). Cdf de Moreau, joyeux, considérablement givré.
Dîner chez Clerc (disque) avec Jean-Charles, le psy et sa nouvelle compagne. Bien ri. Pluie en sortant.

9 novembre 1988

Gris et doux.
Repris la copie des ajouts (K.G.). Les Montoya revenus pour voir si le ciment a pris au grenier. Cdf de Penent, qui a ôté son nom de la boîte aux lettres (d’Ariane). Le fric ! Parlé de Ramsay, Fournel, etc. RV vendredi.
Cdf de Rapinat. Longue conversation sur les morts (Mme Tardrew, décédée il y a trois semaines). Pas trop déprimée pourtant.
Cdf de Delarue : Genguy, le nouveau directeur, a remis Demour sur KG. Réponse possible dudit la semaine prochaine. Delarue me demande d’assister le 12 décembre à une émission radio sur la peine de mort. D’ac’.

10 novembre 1988

Doux. Gris. Thomas venu me prendre. Le Monde : dépôt du livre S.L. et lettre à Poirot. Libération : dépôt du livre et conversation avec Gaudemar. Assez ouvert à cette nouveauté. Vu ensuite July – à qui je parle de Choiseul (St-Nazaire). Possible de se référer à lui, July, bien qu’il ne l’ait pas vu depuis longtemps.

11 novembre 1988

Réveillé avec douleur dans le dos. Humidité.
À déjeuner, Custine, Penent qui a laissé Raymond (le chien) rue Lambert. Pâlot. Quelque chose cloche. Parlé de l’amission Trotski (participation de son ancien professeur de Condorcet, Broué), de l’Algérie aujourd’hui, du scandale au Bundestag de Bonn (anniversaire de la Nuit de Cristal).
Cdf de Jacky Moreau anxieux de connaître mon avis sur le disque – mais je ne l’ai pas encore entendu (à cause du bordel d’en haut). Cdf de Sappart, qui l’a entendu et : « Nous pouvons être fiers d’y avoir contribué mais ça en déconcertera plus d’un ». Cherché Beï à la gare de Lyon.

12 novembre 1988

Brouillard puis soleil et grisaille.
Le président du Bundestag démissionne. K.G.

13 novembre 1988

Assez beau. Recopié K.G. Choule à 18 h 30 (Kaddish pour le Vater).

14 novembre 1988

Beau. Cdf de Charles Henri de Choiseul, de St-Nazaire (les de Wendel). (…)
18 h 30 avec Gilbert à la Choule. Puis hôtel Flora 20 h 30 (gare de l’Est) pour dîner avec les Oliveiro arrivés du Sauze. Brasserie Lorraine, place des Ternes. Paré des élections au Sauze.

15 novembre 1988

Gris. Sec. Fini relecture du manuscrit Delannoy. K.G.
18 h 30 mairie du 7e. M. Frédéric Dupont préside l’expo de la « ? », grotesque réunion de volatiles bavards. Xintian y avait deux toiles. L’ai embrassée, salué l’oncle Li – et parti, ruisselant, embué de chaleur et de navrement.
Dîné chez les Méla avec un mathématicien nommé Elchenou, leur vieil ami, actuellement chômeur (quoique mathématicien). Voir avec Gatti pour ? (monastère à ordinateur). Jean-François me dit qu’Orsenna a eu le Goncourt.
À Alger, les Palestiniens votent la reconnaissance implicite d’Israël. Un progrès. État palestinien proclamé.
Le baron noir a encore survolé Paris (c’est heureux qu’il existe !).

16 novembre 1988

Beau. Travaillé à la copie de KG.

17 novembre 1988

Gris. Froid. Copié KG. Cdf de Fournel 17 h 15 : Nos affaires vont très bien dans le Nord ». La Voix du Nord (ou l’Aisne nouvelle) publiera les Nouvelles. Ils étaient seulement inquiets d’un maquettiste. Il les a rassurés.
Dîner chez les Gilbert avec Delannoy, les Rennevey, les Luigi, les Thierry ( ?) pharmacienne et acteur.
Peu dormi (levé, écrit) mais pas mal dormi.

18 novembre 1988

Beau. Copié du KG. Le soir, vers 17 h, arrivée du fils Montoya pour le lessivage des murs d’en haut.
Cdf de Delarue : Demour n’a rien trouvé dans les archives de l’Identité judiciaire. Inondation autrefois et destruction de plaques.
Retour de Beï, partie hier voir Mme Léon à Vierzon. Cdf de Durieux (Paris-Match). Me dit qu’il a proposé à Thérond que je fasse un papier sur Marc S.L. Je dois téléphoner à Thérond. Cdf à Harlan qui a monté l’opération auprès de Durieux. On se consultera lundi après que j’aurai téléphoné à Thérond. Pas enchanté d’écrire ça, mais pour Marc…

19 novembre 1988

Gris. Froid.
Déjeuner chez l’Argentin avec Xintian (demain au chômage, elle voudrait reprendre le piano). 15 h Valérie Lumbroso. Elle m’apporte de la part de Tony Crofts une cassette sur le Tibet 88 et une bouteille de « Parfait Amour » (Bols).

20 novembre 1988

Pluie. Fini de recopier les ajouts de Gerstein.
Cdf à Joëlle Hocquard (pour le tapage de la fin des ajouts). Me dit que l’on a renoncé à la partie que je devais faire dans le projet Révolution (salon du livre de Montreuil). « Denis ne te l’a pas dit ? ». Dehors, les feuilles sont tombées – tardivement. D’un coup : le froid.

21 novembre 1988

Soleil et 0°. Cdf de Xintian : sa logeuse lui a parlé de congé (elle veut héberger son fils, chômeur). Me demande de chercher une chambre « pas plus de 1 000 F, autrement, trop cher ». Pas facile.
19 h Cdf de JP Campagne, retour de Yale. RV à fixer pour décembre.

22 novembre 1988

Beau. Cdf à Jacky Moreau (je n’ai pas encore écouté son disque, à cause des travaux, et le lui explique). Me dit qu’il a vu Planchet hier et qu’ils ont pris « une cuite mémorable ». Cdf de Gilles Lacombe. Encore la Révolution. Projet aux Tuileries. Me demande si j’en suis. Oui, avec réserves (Libération). 1 100 F par jour. Travail à mi-temps. Un projet remplace l’autre (Denis Joxe). La Révolution comme vache à lait.
16 h Latour-Maubourg. Vu Julien, PDG des Schtroumpfs. Intelligent, sympathique. Cdf à Thérond. Parti pour N.Y. A demandé, me dit la secrétaire, à Baby ( ?) de faire un papier dans PM. Parfait.

23 novembre 1988

Gris. Froid.
Cdf à Croizard pour Castres (Sabathier-Lévêque). Renonce : fatigué, peur de l’hiver et anniversaire dimanche : « Mes enfants ont tout préparé. Coral ne viendra pas non plus : malade, mais il ne faut pas le dire ».
Alexis Chevalier vers 15 h apporte des disques à distribuer et la liste des souscripteurs. Me parle de sa pièce : musique Moreau – mais ils vont la faire à deux. Alex sent déjà il me semble que Moreau va prendre les choses en main. « Qu’importe. »

24 novembre 1988

9 h impasse Mousset. « Films et Formes ». Lacombe m’explique le projet Révolution-Tuileries. De là, au nouveau local av. de St-Mandé. Travail avec le dessinateur : Delambre, La Pérouse. Reparti à 13 h. Coup de fil à Stéphane : papier à faire sur Laetitia (Gatti) ; le film a été primé à Montbéliard.
Cdf de Rufus. Passe demain rendre deux livres. Cdf de Coral qui a eu un accident dans la rue. Me parle de Marc.

25 novembre 1988

Remonté mes affaires au grenier. Mais j’étais bien dans la petite chambre. Rufus venu chercher ses livres.
Taxi pour Orly, pris en avance à cause des grèves. Mais ça roulait, arrivé à 11 h 30. Départ 13 h 50. En fait, incident technique avant d’embarquer puis sur la piste. Envolé à 14 h. Toulouse. Car pour Castres. Grand hôtel. Vers la fin de l’aprèms, arrivée des Silberbauer (Marguerite et Pierre), d’Alain Schlumberger et d’un autre. Au café et dîner au Barberousse. Mal fichu toute la journée. Froid. Une bise traverse la ville de part en part.

26 novembre 1988

Beau. L’expo 11 h. Discours du maire, de J. Clagerie et de S. Goldberg.
Vin d’honneur puis buffet dans la « salle du conseil ». Train pour Toulouse. Avion à 19 h. Orly 20 h 10. Taxi. Ariane est là avec Marion.

27 novembre 1988

Froid. Mal aux dents.

28 novembre 1988

Brumeux. Toujours mal fichu. Cdf d’Anne Riquier pour huit jours en France. RV midi dentiste. Téléphoné impasse Mousset que je ne viendrai pas to day (les dents, les transports). Antibiotiques.

29 novembre 1988

Pluie. Toujours mal fichu.
Cdf à Lacombe. Fait part de ma vision du thème (communication : tout part de la brioche). Ont avancé. Voudrait me voir au moins une fois avant mon voyage à Hayange. Me rappellera.
Cdf de Penent. A une angine. Veut un antibiotique. J’en ai. Vient le chercher. Dînera avec nous jeudi (Anne Riquier). Cdf de E. Schaeffer à propos d’un papier donné au Monde et non paru. Voir Braudeau.

30 novembre 1988

Pluie.
Porté à Penent à qui le Clamoxyl n’a rien fait, dit-il, (il a avalé toute la boîte) de l’Oraciline et de la Mépromisine (jetés dans sa boîte marquée de 3 ou 4 noms « pour montrer que c’est occupé »). Ariane le conseille au téléphone – l’admoneste. Dîner chez les Gilbert (toute la famille enfants et petits-enfants).

1er décembre 1988

En taxi, av. de St-Mandé. Réunion de travail sur le projet Tuileries. Déjeuner rue Stainville. Parti 18 h. 3 métros : le 1er stoppé à République, le 2e me mène à Gare du Nord, le 3e à Château-Rouge.
Dîner chez le Chinois Pela rue Custine (au début) avec Beï, Ariane, les Chevalier, Delannoy, Xintian et Anne Riquier. Penent trop malade pour venir, me dit-il au téléphone.

2 décembre 1988

Gris. Froid. Taxi pour la Révolution. Personne. Puis, 10 h, la troupe, moins Piantanida. Déjeuner Stainville. Parti à 17 h. À Strasbourg-St-Denis, dû laisser partir deux rames bourrées avant de m’enfoncer dans la 3e.
Conduit Ariane et la piote à Austerlitz – dans la pâte circulatoire.
66 ans.

3 décembre 1988

Conduit par Gilbert av. de St-Mandé. On est là (Lacombe, Robert, Fabienne, Giorgio). Les titres de l’expo, l’aprèms leur contenu, les chapeaux.
Revenu prendre Gilbert au magasin mais le service à la choule est fini (Mutter). Demain 18 h 30. Rentré fatigué. Crevé.

4 décembre 1988

Pluvieux, venteux.
Fait lettre pour les Affaires étrangères de Suède (Kendel pour K.G.). Cdf à Scherchen, protégé de Wang, qui est en Suisse (veut travailler sur le théâtre, donc Gatti – écrire aussi un livre sur son père que j’ai connu il y a bien trente ans).

5 décembre 1988

Pluie. Aggravée par grève de métrobus. Attendu ½ heure le 56 à Château-Rouge.
Travaillé avec Claude et les autres la 3e partie (les projections – ce qu’on y mettra). Pluie. L’aprèms : suite des chapeaux-drapeaux. Des stagiaires venus nous voir. Deux heures pour rentrer (1/2 heure à l’attendre). Une vieille femme à l’arrêt : « Il va se passer des choses graves… très graves. Vous verrez ».

6 décembre 1988

Plus beau. Pris le métro (Montgallet). Fini les drapeaux-chapeaux. Gilles, sollicité pour une expo, nous demande qui conseiller à sa place. Je dis Denis Joxe. « Non, il est occupé. » Finalement, donne quelques noms, dont Stéphane.

7 décembre 1988

Gris. Bus 56, bondé. Arrivé 10 h 30. Extraction de « l’héritage » à destination des clients. Rédaction avec Fabienne et Catherine d’un synopsis de 2 ou 3 pages. Exposé lumineux, sage et malin de Lacombe. À Montgallet, après 10 minutes d’attente, le haut-parleur : « Prochaine rame d’ici 20 à 25 minutes ». Chance de trouver un taxi.
Arafat déclare reconnaître Israël. La grève touche à sa fin.

8 décembre 1988

56 sans problème. Fini avec Catherine et Nicole Piantanida le synopsis. L’aprèms, travaillé à la recherche d’idées pour les objets (les bornes d’information). Retour difficile. Même scénario qu’hier à Montgallet. À Strasbourg-St-Denis, longue attente puis passage et compression. Cdf de Th. Harlan (PM attendrait mon papier sur Marc Sabathier-Lévêque !), et Fournel.
Commencé à travailler le papier pour l’Oaso flûteur. Cdf d’I. Clerc : vidée de « Voici ».

9 décembre 1988

56 sans problème. Cdf de JJ Lerrant : le grand prix du théâtre à Gatti. Sera annoncé lundi. Cherche à joindre Dante. Cdf à Fournel qui m’a appelé hier. La Voix du Nord accepte d’être prestataire. Enverra un devis.
Lecture acclamée au 7 bis de la « lettre d’engagement » pour l’expo. Une heure de 56 en sardine. Avec les Gilbert, Beï et Xintian à La Villette pour le buffet de l’expo (« Vigne et vin », remarquable). Rentrés 10 h.
Écrit une lettre à Clément, pour lui envoyer un sous-marin (plutôt difficile à trouver – mais on y est arrivé).

10 décembre 1988

Pas allé 7 bis. Cdf à Joëlle Hocquard. Dante était à Paris depuis jeudi. Très content du prix 50 000 F. A déjà acheté des arbres pour Pianco et des livres en pagaille.
Cdf de Jacky Moreau. D’accord pour le petit texte d’excuse (retard du disque).
Eu Gatti au téléphone vers 13 h. RV demain. Cdf d’Harlan. C’et finalement Serran qui fera le papier sur Marc S.-Lévêque dans PM la semaine prochaine. Thomas a tenté de m’imposer, mais la résistance thérondienne a été plus forte. Soulagé. Trottier venu pour le toit du grenier.
Cdf de Dante 19 h – sur le journal (Rossignol de Rosa, serin).

11 décembre 1988

10 h St-Germain. Le film de Gilles Lacombe. Tout le monde, plus les Hocquard, Delannoy. Beau film. On y crie « Vive le Tibet libre ». Revenu déjeuner Custine avec Delannoy (sardines, pâtes). Beï au magasin. Travaillé avec lui sur son papier (pour « Voici Madame ?).
Chez Gatti à 16 h. Parlé deux heures du journal de l’Oaso, de ses pièces à venir, celle de Fleury, la Révolution au métro Robespierre, Job en juin. Parti au moment où arrivait Michèle Kokossovski. J.J. qui a téléphoné dit que le film de Lacombe est très mauvais. Dehors, neige fondue.

12 décembre 1988

Pluie. La ligne 4 (Orléans-Clignancourt) arrêtée. Allé prendre la 5 à Marcadet-Poissonniers. Gratuit. Retour aussi. Travaillé sur les bornes d’information.
Vers 19 h, avec Nicole Piantanida, à la Maison de la radio. Débat en direct sur France-Culture : la peine de mort. Invitation de J. Delarue pour meubler la salle : il n’a pas tort, elle et truffée de Le Pénistes amenés par l’avocat Wagner (FN). Vu et salué Lemaire (procès Buffet-Bontems).

13 décembre 1988

Écrit lettre à Gatti (sur Valmy). Dentiste à 15 h. Le 80, rapide. M’a ôté les dents du haut à gauche, molaires. En marche vers le gâtisme. À moi, les bouillons de poule.

14 décembre 1988

Essayé le 56. Bourré. Métro gratuit. Revue et répartition des bornes. Rentré avec la voiture de Giorgio. Pris un verre avec lui aux Négociants.

15 décembre 1988

Pris le 56, bourré jusqu’à la République. Établissement de chemises des bornes (docu, remarques, etc.). Rentré métro. Acheté un « Éloge de l’âne ».

16 décembre 1988

Métro. Crachin.
Visite du cimetière de Picpus avec un guide vendéen et ancien garde du corps.
Écris un poème.

17 décembre 1988

Nuageux, bleu. Lettres à Mme Gerstein, Shen et Wang.

18 décembre 1988

Travaillé KG.

19 décembre 1988

11 h 30 foyer de l’opéra. Remise par Jack Lang des 20 grands prix nationaux (Hugo Pratt, Jory Ivens, Maurice Nadeau). Estrade. Lauréats groupés à gauche, gagnent l’estrade pour le prix et se rangent à droite. Buffet. Les Hocquard, Stéphane, Claude Pfeffer, Rostain (dont l’oncle a aussi un prix), l’éditeur Thierry de Toulouse, Alexandre Goodhart, Galey (des Affaires étrangères), Vial, Liliane Atlan, (J.J. resté à Lyon). Vers 13 h 30, allé à 8 ou 9 place d’Alésia. Déjeuner où Gatti me remet un cadeau de l’équipe de l’Oaso flûteur (c’est moi l’homme du jour !). Rentré sous la pluie par deux 38 et un 56 – également bourrés.

20 décembre 1988

Pas bien dormi. Loupé le RV chez la pédicure à 8 h 30. Parti au 7 bis sans encombre. Mise au point des contenus des bornes. Rentré 19 h.

21 décembre 1988

Pédicure. Métro (encore difficile). Vu Allard à la cuisine (bureau de Gilles).

22 décembre 1988

Envoyé fleurs à Mme Gerstein. Dentiste 10 h 45. Revenu déjeuner. Reparti au 7 bis vers 13 h 30.

23 décembre 1988

Journée au 7 bis.

24 décembre 1988

Gris. Humide. Dîné avec Beï de quelques mets festifs (boudin blanc, canard au cassis, bûche).

25 décembre 1988

Beï grippée. Parti à Houx chez Gilbert, passé la journée. Train à Montparnasse 9 h 35. Gilbert à l’arrivée. Déjeuner avec les filles et gendres, des amis aux Gilbert (Heggendorf ?) et la sœur le Valérie – « la perle noire ». Train à 17 h 03.

26 décembre 1988

Assez beau. Au 7 bis 9 h 45. Le creux de la vague chez les scéno et les concepteurs. Dans la bonne direction ou pas ? Vu Nini de Rimini au restau et Marie-France, retour de Cuba avec Claude. Beï mieux.

27 décembre 1988

Beau. 16 h Dr Gélin. Normal. Tension 13,7. On continue.
Levé vers minuit. Idées pour les 36 justes : ébauche rapide de la pièce jusqu’à 3 h.

28 décembre 1988

Pris le 56. Plus de grève depuis hier. Travaillé, tous, concepteurs et scénographes, à la révision des bornes.

29 décembre 1988

56 pour le 7 bis. Suite de l’examen des bornes. Long et serré. Pour resserrer.
Cdf à Gatti. Fatigué (d’après Joëlle) de ses premiers jours à Fleury. Mange à la cantine comme les taulards. « Ils sont bien démunis… plus que les loulous de Toulouse… Ces portes ! … ». Convenu que j’irai voir. Discussion sur le n° du journal consacré à la pièce des loulous.

30 décembre 1988

Beï toujours grippée. (Rêvé de son père, évanoui dans mes bras, cette nuit.) Passé à la banque. Puis le 7 bis. Suite de la révision des bornes. Rentré vers 19 h avec Nicole Piantanida, un peu déprimée.

31 décembre 1988

Gris. 10°. Arrivée d’Éric. Beï trop mal pour le réveillon. Annulé. Cdf aux Pottecher, Delannoy, Xintian – et traiteur. Gatti devait venir quand même mais, fatigué par une intervention auprès de la famille d’un détenu, renonce. Dîné à trois, avec Éric.